Agnès Grey

Totalement d'accord avec vous, Agnès à tendance à être aussi rigide que Jane Eyre... Quand on y pense, la plupart des personnages principaux des soeurs Brontë sont relativement rigide par la force de leurs convictions et sentiments. Jane, Agnès, Heathcliff, Hélène....
Aaaah Mr.Knightley

Mr Knightley rules

mais en fait, je pensais surtout au personnage Mr Weston d'Emma... ça me perturbe qu'ils aient le même nom, alors je visualisais l'acteur du film avec Gwyneth Paltrow en lisant Agnès grey!! *blonde*

J'avais lu "Agnes Grey" il y a deux ans (d'ailleurs j'ai prévu de le relire, parce que je n'avais pris aucune note la première fois ...c'est pour ça que je ne suis pas intervenue avant sur ce topic, parce que sans livre ni notes, ce n'est pas très pratique et je ne veux pas raconter n'importe quoi ! ) et j'avais énormément aimé le style simple, direct d'Anne Brontë.

Je viens de lire vos posts, mais je ne comprends pas très bien dans quelle mesure vous trouvez le personnage "rigide" Pouvez-vous m'en dire un peu plus ? Merci !!

et bien je la trouve rigide au sens moralisatrice souvent, avec un fort sentiment religieux et un gros côté coincé... je l'ai toutefois moins ressenti que s'agissant du personnage d'Helen dans The Tenant. Quelque part ça cadre avec son travail, mais je la trouve presque austère...

Galy a écrit:

*blonde*

Blonde également

Oui, c'est exactement ce que j'allais répondre à Artémis, Galy ! Tellement religieuse qu'elle en devient littéralement coincée, repliée sur elle-même et presque austère.
Mais elle éprouve tout de même des sentiments très fort pour Weston. Peut être un peu timides au début...
Mais il faudrait que je le relise... Je lis déjà trois livres à la fois, alors pendant les vacances car je suis surchargée.

Merci pour vos réponses! Il faudrait moi aussi que je relise attentivement ce livre pour pouvoir vous répondre correctement !!!!!!!
C'est vrai qu'Helen (Tenant of Wildfell Hall) tout comme Agnes Grey sont des personnages d'une grande droiture morale, celle-ci prenant principalement sa source dans la place que la religion occupe pour les héroïnes. Mais je ne me souvenais pas d'Agnes comme d'un personnage "rigide", d'où ma question... Je ne sais pas pourquoi cette dimension ne m'a pas plus marquée lors de ma première lecture... Peut être parce que j'étais plus attachée à l'intrigue ! J'espère avoir le temps de relire Agnes Grey d'ici Noel, donc j'essaierai de relancer la discussion à ce moment là, si vous le voulez bien !

Je ne trouve pas que le personnage d'Agnès Grey soit si rigide que ça. Elle est réservée, un peu froide et souvent distante, mais pas plus rigide que les autres heroines des romans du 19e siècle. Le fait que le livre soit écrit à la première personne du singulier permet de nous montrer plus clairement ses sentiments surtout quand elle décrit ce qu'elle ressent quand elle garde les petits monstres, pseudo enfants. Si elle ne montre pas beaucoup ses sentiments quand elle est avec monsieur Weston, on sait ce qu'elle pense de lui.

En fait, je pense qu'il s'agit surtout de ressenti personnel... je n'ai pas réussi à m'attacher ni à Helen dans the Tenant, ni à Agnès... cette austérité, et comme tu le dis cette froideur souvent m'empêchent d'être vraiment touchée par leurs histoires...

Je dois avouer que je me suis plus identifiée à Agnes qu'à Helen (mais ça fait un certain temps que j'ai lu Agnes Grey, donc mon opinion changera peut être), mais les deux personnages m'ont touché.
Mais peut être que si le personnage d'Helen (désolée pour le HS mais c'est pour la bonne cause de la comparaison ) nous avait été présenté dans la chronologie de son histoire, on se serait plus identifié à elle ... Ce n'est qu'une théorie bien sûr, mais peut être notre regard aurait été différent si l'histoire avait commencé

Spoiler:

Je préfère le terme d'austérité au terme de "rigidité". Je ne pense pas que ces deux héroïnes soient rigides, mais un peu austères, peut être. D'ailleurs, je trouve que le terme d'austère peut tout aussi bien décrire le style d'Anne par rapport à celui de ces soeurs. Austère comme les lieux décrits aussi... Mais c'est ce qui lui donne son charme, également.

Je suis d'accord, le terme d'austérité correspond mieux que celui de rigidité... mais je n'y peux rien je trouve ces deux personnages pas marrants pour deux sous!
J'ai beaucoup aimé les descriptions des familles, et des enfants, mais j'ai eu du mal avec l'héroine...

C'est sur qu'au début j'ai eu du mal à m'attacher au personnage de Agnès mais avec le temps et au fur et à mesure de ce qui lui arrive, on s'attache et j'ai été jusqu'a m'identifié plus facilement au personnage. ça valait le coup de m'accrocher au roman. j'ai trouvé la première moitié trop froide mais à partir du moment où elle se rend dans la deuxième famille , les choses deviennent plus humaines

J'ai mis un temps fou à me décider à lire Agnes Grey parce que ma soeur l'avait étudié à la fac et elle avait trouvé ça mortellement ennuyeux. Ca ne me motivait pas trop du coup! Il y a deux ans je l'ai acheté et je l'ai lu pendant des vacances au Pays Basque: seule la beauté du paysage arrivait à me faire quitter le livre ! J'avais adoré, et, en amie des bêtes, j'avais été touchée par la sensibilité d'Agnes pour le petit chien.
Je ne trouve pas son personnage ennuyeux, c'est la vie qu'elle mène qui la contraint à être comme elle est. Sans cela c'est une jeune femme forte et intelligente avec des idées bien arrêtées sur les choses. Je suis assez d'accord avec Rosetyler, elle n'est pas plus froide et rigide que la Margaret de Nord et Sud (est-ce que je sais ce que je fais, ne vais-je pas m'attirer les foudres de l'enfer en professant une telle opinion? )

Rhaaaa purééée qu'est ce que j'ai pas dit!!!

Je dis juste que j'ai vraiment beaucoup aimé le roman surtout, au risque de radotter la description des familles mais trouvé l'héroine franchement pas marrante et c'est juste mon ressenti perso c'est tout!


T'inquiete pas Nougatine!! Je ne trouve pas Margaret austère, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds, elle est vive et dynamique (enfin il y a longtemps que je n'ai pas relu N&S, j'espère que je ne fais pas l'amalgame avec la mini série), alors que s'agissant d'Agnes je ne l'ai pas perçue comme ça...

Edit: je complète mon post d'hier parce que j'ai écrit ça super vite
Vous allez me taper, mais Agnes, je suis désolée, je la trouve un peu molle... je n'attendais pas qu'elle se jette sur Mr Weston ou pourrisse les enfants dont elle a la garde, mais ce côté "je souffre en silence" je n'accroche pas... Alors, Margaret, si ma mémoire est bonne, n'est pas du genre à aller se battre en remontant ses manches contre ceux qui l'ennuient, mais je la perçois plus vive qu'Agnès...
En tout cas, je ne pensais pas lancer un tel débat!!!
Je crois vraiment que c'est une question de perception c'est tout. Chacun aborde un personnage ou un roman avec ses valises et sa façon de voir les choses, et comme je suis du genre un peu "bouscule tout sur son passage", j'ai toujours du mal avec les héroines réservées, et s'agissant des deux héroines créees par Anne Brontë, c'est ce que j'ai ressenti... je n'ai pas dit que j'avais raison, hein??

J'ai mis du temps à me décider à m'y mettre, mais c'est désormais chose faite!

Agnès Grey n'est pas un roman m'a tranpsortée comme Jane Eyre a pu le faire, mais j'ai bien aimé malgré tout. Le style de Anne Brontë est simple, direct sans trop de fioritures et je trouve que ça passe bien. Certes je me suis un peu ennuyée par moment, certaines descriptions étaient un peu trop longues à mon gout Mais j'aime bien les personnages, notament Agnès, dont j'admire la patience et l'endurance ainsi que Mr Weston
J'admets avoir espérer qu'elle trouverait une famille plus appropriée quand elle est partie chez les Murray, mais en même temps, je me doutais bien que ça pouvait difficilement être aussi simple.

Ce n'est certes pas un roman que je relirais comme je le fais pour d'autres, mais je ne regrette certainement pas de l'avoir lu

J'ai relu Agnès Grey il y a peu, mes souvenirs de ce livre n'étant plus très frais, et j'ai bien aimé.
Forcément, comme vous l'avez toutes soulevé, ce roman n'a pas la force de Jane Eyre ou des Hauts de Hurlevent, mais j'ai passé un bon moment avec.
Il nous permet d'en savoir un peu plus sur la vie de gouvernante. De plus, mon édition est bourrée de notes très intéressantes.
Je pense que c'est un livre que je relirai.

J'ai fini Agnès Grey et, après avoir lu vos commentaires, je m'aperçois que je risque de faire des répétitions car mon ressenti est assez similaires aux vôtres.

En effet, j'ai bien aimé ce livre, que j'ai trouvé agréable à lire, même s'il est effectivement moins passionant que Jane Eyre ou Les Hauts des Hurlevents qui m'avaient tous deux beaucoup marqué.

J'ai bien aimé l'écriture simple d'Anne Brontë et j'ai trouvé l'histoire interessante.

Je plaignais la pauvre Agnès et c'est moi qui m'énervais sur les enfants à sa place !!!
Je trouve qu'elle a une certaine force de caractère car elle arrive à maitriser son impatience et sa colère vis à vis des enfants (surtout Bloomfield) et subit avec patience les piques de Rosalie Murray.
J'ai bien aimé les quelques notes d'ironie, d'humour, de sa part, notamment

Spoiler:

Je trouve que les sentiments de Mr Weston sont trop "tardifs". On ne sent pas assez tôt ce qu'il ressent pour Agnès. Je sais que l'histoire est racontée du point de vue d'Agnès mais on aurait pu avoir plus d'indices de son inclination pour elle.
Cependant, j'ai beaucoup aimé la fin, quand elle se promène sur les grèves et que son petit chien la rejoint, et le

Spoiler:

Bref, je ne regrette pas cette lecture à laquelle j'ai pris plaisir !

Je viens de lire Agnes Grey et j'ai beaucoup aimé. On dirait plus le livre de la petite sœur de Jane Austen et c'est surprenant quand on s'attend à un roman passionné comme ceux des deux autres Brontë.

Ce roman, tout en nuances subtiles, m'a beaucoup plu; L'histoire d'amour est très amusante, parce qu'on a la nette impression que les personnages se connaissent surtout grâce à ce que les malheureux qu'ils visitent leur racontent l'un sur l'autre. Et j'imagine que tous les dimanches ou presque, Mr Weston a le plaisir de prêcher devant le sourire adorateur et béat de l'une de ses paroissiennes... la gentille petite jeune fille pieuse trop contente d'aller à l'église pour pouvoir contempler le prêcheur... Je dois dire que ça, ça m'a bien amusée !

Et la description des petits monstres et leurs insupportables parents n'a rien perdu de son actualité. Et la façon dont Agnes s'obstine, craint de devoir admettre son échec face à sa famille est touchante. En écrivant, elle admet s'être trompée dans ses choix "pédagogiques", avoir été trop peu sûre d'elle et n'avoir pas compris comment on pouvait avoir des enfants aussi mal élevés.

Je suis en train de lire Agnes Grey, donc je reviendrai plus tard poster mon avis mais je confirme d'ores et déjà que j'aime beaucoup l'écriture de Anne Brontë.
Je suis assez d'accord avec toi EmmaD sur la comparaison avec JA. Elle possède une finesse de style et une acuité d'analyse (pour autant que je puisse en juger au travers du prisme déformant de la traduction) qui la rapprochent de son illustre aînée.

J'ai lu Agnes Grey, il y a quelques temps, et j'ai beaucoup aimé, c'est une belle histoire d'amour aussi, et j'ai beaucoup aimé son style.
J'ai trouvé que l'univers dépeint par Anne Bronte est plus léger, moins torturé que dans les romans de ses deux soeurs, il n'y a pas ce coté sombre, obscur.

Je ne dirais pas qu'Agnes Grey est une littérature forcément plus légère.
Elle est moins romanesque qu'un Jane Eyre ou un WH, c'est certain.
Disons que c'est un propos plus terre à terre, plus réaliste, et plus dur il me semble. C'est une littérature sans illusions en quelque sorte.

J'ai lu Agnès Grey il y a des années. Moi aussi je l'ai trouvé agréable à lire. Pas inoubliable, bien sûr, mais doux et gracieux.

Oui, quand je disais plus léger, je l'entendais dans le sens où il n'y pas ce coté gothique, sombre, elle nous raconte sa vie de gouvernante, les différentes familles qu'elle cotoient. Il n'y a pas d'histoire de revanche, de malédiction, ou encore d'êtres plongés dans la folie.

Je vais peut-être me faire des "ennemies" mais, je viens de finir Agnes Grey et je suis plutôt déçue.

Autant le côté "documentaire" m'a plu et intéressée, autant l'histoire, elle-même, m'a passablement ennuyée.

Car, enfin, j'aurais cru qu'une jeune fille de 23 ans, même si elle n'avait eu jusque là qu'une vie monotone, aurait manifesté plus de "passion" aussi bien dans ses indignations vis-à-vis de ses employeurs que dans son attirance pour Mr Weston. Et, d'ailleurs, il me semble que, justement, [b], parce ce qu'elle sortait de cette vie terne, elle aurait pu, en étant "projetée" dans un monde jusque là inconnu et en éprouvant pour la première fois des émois amoureux, s'animer un peu.

D'ailleurs, ses "employeurs" lui reprochent de manquer de gaieté. Je comprends bien que son statut de "presque" domestique n'était pas enviable, mais, malgré tout elle était, par son métier, en contact avec de jeunes enfants ou de jeunes adultes, qui même capricieux ou mal élevés, n'engendraient pas la mélancolie. Peut -être d'ailleurs que le caractère trop sérieux, pour ne pas dire "coincé" d'Agnès, est à l'origine de ses échecs professionnels.

En revanche, on ne peut contester à Anne Bronte, un savoir faire certain pour décrire les moeurs de l'époque et les tourments de l'âme.

gentiane a écrit:

Je vais peut-être me faire des "ennemies" mais, je viens de finir Agnes Grey et je suis plutôt déçue.

Pas du tout. J'aime bien lire toutes les opinions !
Par contre, je dois dire que j'ai lu le roman il y a tellement longtemps que je n'ai que mon ressenti à exposer... Je ne saurai te contredire ou t'approuver de manière constructive !

Gentiane, c'est amusant en fait, car les raisons pour lesquelles Agnes Grey ne te plaît pas sont justement celles qui m'ont fait apprécier ce roman !

J'ai bien aimé, moi, cette jeune fille pleine de bonne volonté mais très maladroite et incapable de trouver les solutions efficaces à ses problèmes avec ses élèves. Au passage d'ailleurs, quand on n'arrive pas à faire passer le courant entre ses élèves et soi, oui, ça engendre la mélancolie, si joyeux que puissent se montrer les enfants. Sinon, tous les profs rayonneraient de joie de vivre et ce n'est hélas pas la cas...

En tant qu'héroïne de roman, Agnes est un personnage très original : elle ne réussit pas ce qu'elle entreprend, elle passe simplement d'un échec complet à un demi-échec avant de retourner dans les jupes de sa mère et de se trouver une autre voie (femme de pasteur lui convenant nettement mieux qu'institutrice). C'est exactement le contraire de Jane Eyre qui elle réussit à transformer son élève tout en s'en faisant aimer et se fait apprécier au-delà de toute espérance par son employeur.

Et autant les obstacles que rencontre Jane Eyre sont extérieurs (la méchanceté, la pauvreté, Bertha), autant ceux que rencontre Agnes sont plutôt intérieurs (elle ne sait pas s'imposer ni parmi ses élèves ni parmi les domestiques, son inexpérience lui fait commettre des erreurs, elle n'arrive pas à créer chez les enfants le moindre intérêt pour les connaissances qu'elle voudrait faire passer). Du coup, le récit qu'elle fait est aussi l'occasion pour elle d'un travail sur soi, d'une analyse de ses échecs, ce que n'est absolument pas Jane Eyre.

Quant à l'expression de ses sentiments, c'est vrai qu'elle est aussi discrète que possible. Mais comme j'aime bien lire ce genre de choses entre les lignes, ça m'a plutôt amusée. Là encore, on a une jeune fille à l'opposé d'une Jane Eyre qui exprime avec une certaine violence ce qu'elle ressent (même si les années à Lowood lui ont appris à ne pas manifester trop ses émotions). Agnes, en écrivant son récit, reste toujours dans le proper et l'appropriate. Je trouve ça mimi tout plein, en fait.

Si le récit était à la troisième personne, les émotions d'Agnes pourraient être développées de façon plus explicite. Mais le choix de la première personne oblige le texte à une grande retenue, vu le caractère du personnage. D'ailleurs, les jeunes filles comme il faut sont réservées, à cette époque-là. Par exemple, dans Nord et sud, Mrs Gaskell ne fait jamais dire ni même penser à Margaret le mot "amour" pour qualifier ce qu'elle éprouve pour Thornton.

Bref, on pourrait dire qu'Agnes Grey porte bien son nom : c'est une jeune fille un peu terne, "grise", sans la vivacité ou la passion d'autres héroïnes plus populaires. Mais c'est justement pour cela que je l'aime bien.

En revanche, je comprends très bien qu'elle ne t'ait pas enthousiasmée, Gentiane ! Il faut dire que quand on voit le nom Brontë sur la couverture, ce n'est pas à cette atmosphère toute en demi-teintes qu'on s'attend...