Shirley

Bilan à mi-chemin de ma lecture, en VO. Voilà 12 ans qu'il patientait sur mes étagères, je me rappelle très bien l'avoir acheté à Paris pendant ma dernière année d'études   .

C'est seulement le deuxième roman de Charlotte que je lis, après au moins deux relectures de Jane Eyre, et il est très différent. J'apprécie à présent davantage ma lecture qui a mis un peu de temps à me retenir. Pendant longtemps, il ne se passe effectivement pas grand chose en-dehors de rencontres entre les personnages, l'intrigue s'étire. Contrairement à beaucoup visiblement j'apprécie les pasteurs et vicaires, tous dotés d'une personnalité plus ou moins sympathique et qui réservent parfois des moments amusants.

Spoiler:

J'ai surtout longtemps attendu l'entrée en scène de Shirley (dont j'ai appris que le prénom est avant tout masculin), qui se fait bien attendre. La gentille Caroline est... bien gentille, justement, mais sa douceur et sa personnalité font d'elle une de ses héroïnes avec laquelle j'ai toujours un peu de mal, un de ces personnages qui semblent stéréotypés. Shirley, justement, avec sa forte personnalité et son franc-parler, par exemple sur l'égalité hommes-femmes dans une conversation avec Caroline où j'ai relevé un discours féministe que je pourrai poster ici si j'y pense, est bien plus intéressante. J'apprécie aussi sa relation mi-affectueuse mi-badine avec Robert Moore. Ledit Moore n'est évidemment pas sans rappeler John Thornton (dans un livre qui peut évoquer le roman de Gaskell), en particulier lorsque son usine est attaquée, comme cela a été dit plus haut.

N'ayant pas encore lu Villette qui contient je crois nombre de répliques en Français j'ai été surprise par le texte français ici, dans les échanges entre Robert et Hortense. Ils montrent la maîtrise de la langue de Molière à la fois par Charlotte et (sans doute) par une partie au moins de son lectorat.

Je prendrai le temps de lire l'ensemble des commentaires une fois ma lecture achevée. Je me suis déjà dit que le livre pourrait faire l'objet d'une belle adaptation de la BBC, par exemple.

Tatiana a écrit:

Je me suis déjà dit que le livre pourrait faire l'objet d'une belle adaptation de la BBC, par exemple.

Merci pour ce premier commentaire, Tatiana Je te rejoins sur la comparaison Robert Moore / John Thornton
Par contre, je me souviens m'être attachée au personnage de Caroline

Je lirai ton avis final avec plaisir

Je lirai avec grand plaisir tes commentaires définitifs sur cette lecture, Tatiana !

J'ai terminé ce gros roman dense et ambitieux que j'ai apprécié tout en regrettant que l'histoire ne soit pas un peu resserrée.

Il se distingue vraiment totalement de Jane Eyre et CB a manifestement tenu à se distancer du livre qui a assuré une renommée, même anonyme. C'est ce qu'on appelle ne pas se reposer sur ses lauriers . Ce n'est pas ici un récit à la première personne d'une héroïne mais une histoire complexe aux multiples personnages. Certains, et c'est assez surprenant, sont rapidement mis au second plan, la brochette des vicaires par exemple.

Comme d'autres l'ont mentionné plus haut dans le topic, c'est une belle peinture de la condition féminine et des positions de la femme dans la société de l'époque, de la riche héritière à la mère de famille nombreuse en passant par les femmes restées célibataires dont certaines s'investissent dans des actions caritatives. Le roman compte aussi de beaux portraits de femmes, de leurs activités et (c'est l'un de ses intérêts) de leur volonté d'être utile, de trouver une vraie occupation autre que les attributions traditionnelles données par la société. Caroline gagne en épaisseur au fur et à mesure de l'intrigue

Spoiler:

Mais c'est Shirley qui retient l'attention par sa forte personnalité

Spoiler:

J'ai eu de temps en temps Mary Barton en tête mais contrairement au roman d'E. Gaskell l'industrialisation est racontée du point de vue de la classe dirigeante. Robert Moore s'oppose à ses ouvriers et refuse de céder à leurs revendications (tout en étant lucide sur le risque d'émeute couru par son usine), et excepté la famille Farren aucun personnage de la classe ouvrière (certes ni nombreux ni très présents) ne suscite de sympathie.

Une lecture intéressante qui ne déçoit pas mais aurait gagné à être raccourcie.

Merci pour ton avis, Tatiana

Merci pour ton avis, Tatiana

Je suis connectée avec le forum car j'ai enlevé Shirley de ma PAL, hier pour le lire lors de ma prochaine lecture

Bonne lecture, ma Cassandre ! Tu nous diras ce que tu en as pensé !