Shirley

Dans Shirley, Charlotte Brontë se préoccupe du sort précaire des ouvriers au temps où l'Angleterre était l'atelier du monde. Aujourd'hui, c'est la Chine qui en tient lieu, et les usines sont maintenant nombreuses à peupler de leurs ruines plus ou moins majestueuses le centre et le nord du royaume comme à Bradford, grande cité à proximité de Haworth - qui comptaient également quelques établissements industriels du temps où les sœurs Brontë y vivaient.

Bradford a joué un petit rôle dans l'existence des sœurs Brontë comme leur frère Branwell vint, à l'âge de 20 ans, s'y établir pour ouvrir un studio de peintre-portraitiste. Ne rencontrant pas de succès,  il quitta la ville un an plus tard.

Mais si j'évoque Bradford aujourd'hui, c'est parce que j'ai envie de partager quelques photos du paysage en friche qu'offre une grande partie de la ville faute de nouveau souffle.  En fait, on y trouve non seulement à l'abandon ou à en attente de nouveaux occupants des usines, mais aussi des immeubles de bureaux plus récents, ce qui n'empêche pas les édiles locaux de rêver depuis quelques années à l'édification d'un gratte-ciel pour moins déparer, j'imagine, avec d'autres grandes villes britanniques modernes et étincelantes ayant réussi leur « regeneration », à commencer par Leeds ou Manchester alentours.

En attendant, Bradford offre également en plein centre-ville la vision d'un trou aussi énorme que mystérieux pour le nouveau venu. De plusieurs acres de surface, couvert d'herbes folles et sans signe de la moindre activité, j'ai tourné autour en demeurant fort perplexe...

Les photos sont vraiment magnifiques  Merci pour ton commentaire  

Heureusement qu'ils pensent à restaurer certains sites car ils sont beaux. On ne pourra pas en dire autant de certains sites en France laissés à l'abandon

Nous l'avons déjà déploré, si Charlotte Brontë exprimait dans Shirley sa révolte contre la misère des ouvriers au 19ème siècle, elle n'était pas partisane de leur conférer des droits politiques, ne voyant d'autre remède à leur sort qu'un changement d'attitude de la part des patrons.

Sans doute fut-elle inspirée par le cas de ceux qui se souciaient du bien-être de leur main d’œuvre au point pour certains de faire édifier des villages modèles.

On peut supposer de la sorte que Charlotte Brontë suivit avec intérêt la réalisation, débutée dans la banlieue de Bradford en 1851, soit deux ans après la parution de Shirley, de Saltaire, du nom de son créateur Sir Titus Salt (1803-1876).

L’œuvre de ce dirigeant d'une grande filature a été jugée si remarquable par les instances de l'UNESCO qu'elles l'ont inscrite au patrimoine mondial. Au sein de la gare de Bradford, l'arrivant est accueilli par une composition murale qui rend hommage au grand homme aux côtés des sœurs Brontë.

Toutefois, malgré tout le mérite d'hommes comme Sir Titus Salt, force est de reconnaître que, pour améliorer la condition des ouvriers, le syndicalisme comme le suffrage universel étaient des avancées justes et nécessaires.

Merci Leibgeber pour cette promenade sur les traces de Shirley.

En voyant les photos du Saltaire, je me demandais si c'était dans l'esprit du familistère Godin par exemple, qui date à peu près de la même époque ?

Sir Titus Salt n’a pas inscrit son projet dans le cadre d’une quelconque théorie politique. Il n’a pas laissé connaître d’autres motifs que de faire vivre ses ouvriers dans un environnement moins misérable et pollué que Bradford – passée, sous l'effet de la Révolution industrielle, d’un peu plus de 6000 habitants en1801 à 180 000 en 1850.

Mon blog sur les sœurs Brontë : https://thewandererofthemoors.blogspot.com/

C'était donc du paternalisme, comme celui manifesté par C Brontë dans Shirley.

Merci d'avoir pris le temps de faire ces recherches, et surtout de nous faire partager ces belles photos.

Non c’è di che ! Pour ma part, je ne suis pas content de toutes les photos que je montre. J’aimerais posséder un Reflex hors de portée de ma bourse actuellement. J’ai hâte de passer prochainement au rang de Riche célibataire pour pouvoir me le payer !

Mon blog sur les sœurs Brontë : https://thewandererofthemoors.blogspot.com/

Leibgeber a écrit:

   Non c’è di che ! Pour ma part, je ne suis pas content de toutes les photos que je montre. J’aimerais posséder un Reflex hors de portée de ma bourse actuellement. J’ai hâte de passer prochainement au rang de Riche célibataire pour pouvoir me le payer !

    Ça ne devrait plus tarder, encore 8 messages et c'est possible !!!

Tu peux venir parler photos et montrer tes oeuvres sur le topic "photos" si tu as envie, c'est ICI

Merci pour ces photos !   

Juste un petit mot pour vous dire que le roman vient d'être édité en livre de poche, par Archipoche   

C'est marrant que tu en parles Ludi !!!
Je l'ai reçu à Noel parce que je ne l'ai trouvé dans aucune bibliothèque autour de chez moi, alors je l'ai commandé en anglais   
Mais pas encore commencé ...

Merci pour l'info, ludi !
(J'avais complètement loupé ça, alors que j'essaie de regarder régulièrement s'il y a de nouvelles publications françaises des sœurs Brontë...)
D'ailleurs, je trouve qu'Archipoche a fait un super boulot en publiant les romans quasiment introuvables des Brontë !  

Ah, si j'avais su, j'aurais attendu avant de le commander   Merci tout de même pour cette info, Ludi   

Situé non loin du Parsonage Museum de Haworth, à Gomersal, village à mi-chemin entre Bradford et Wakefield, The Red House Museum s'offre comme un autre lieu où l'admirateur des sœurs Brontë en visite dans le Yorkshire pourra trouver leur mémoire évoqué.

The Red House (la maison rouge) abrita en effet la jeunesse de Mary Taylor (1817-1893), une des amies les plus fidèles de Charlotte Brontë. Nous avons déjà parlé ailleurs de la famille Taylor et de son anticonformisme religieux et politique.

Imprégnée des idées radicales, héritées des Lumières et de la Révolution française, de son entourage, Mary Taylor prôna elle-même dès son plus jeune âge la cause de l'émancipation des femmes. Son désir d'indépendance l'incita notamment à émigrer, non sans prier en vain Charlotte Brontë d'être sa compagne d'aventure, en Nouvelle-Zélande où elle se lança d'abord, avec un de ses parents, dans la vente de bétail avant d'ouvrir une boutique prospère. Quelques années plus tard, à son retour en Angleterre, elle défendra la cause des femmes dans la presse ainsi que dans un roman, publié en 1890, Miss Miles.

Malgré toute son amitié, remontant à l'adolescence, pour Mary Taylor,  Charlotte Brontë, qui était plutôt conservatrice, la dépeindra, elle et sa famille, de façon quelque peu critique dans Shirley sous les traits des Yorke.

Mais à présent voici quelques photos de l'ancienne propriété des Taylor. Elle accueille aujourd'hui deux expositions permanentes. La « maison rouge » elle-même exhibe une reconstitution d'intérieur au temps de Mary Taylor et Charlotte Brontë. De son côté, une dépendance fait découvrir, sous le titre The Secret's out, la vie, vouées avant tout à la domesticité, des jeunes filles d'antan (et donc des sœurs Brontë) d'une façon vivante et touchante.

Page internet :
http://www.kirklees.gov.uk/leisure/museumsGalleries/redHouse/index.aspx
Si on désire en savoir davantage sur Mary Taylor, je lui consacré un article sur mon blog :
http://thewandererofthemoors.blogspot.fr/2013/02/mary-taylor-equal-as-we-are.html

Merci pour tes belles photos de ces lieux brontéiens, Leibgeber   

J'ai prévu de me mettre à la lecture de Shirley dans le courant du mois de mars, donc tes photos, celles que tu viens de publier, et les précédentes, me mettent dans l'ambiance ...

Merci pour tout Leibgeber !   

J'ai prévu de lire "Shirley" dans le courant de l'année !  

Merci à toutes les deux, j’espère que vous apprécierez ce roman différent de Charlotte Brontë.

Ah ! C’est un grand jour pour moi aujourd’hui ! C’est mon centième post ! Je passe au rang de Riche célibataire ! Que de chemin depuis mon arrivée comme Pauvre gouvernante ! J’attends avec impatience mon chèque signé par la patronne de l’auberge !
 

Mon blog sur les sœurs Brontë : https://thewandererofthemoors.blogspot.com/

Merci Leibgeber pour les articles et les photos. Je n'avais pas encore participé à ce sujet car j'attendais d'avoir lu Shirley pour donner mon avis. Je me décide quand même à poster quelques lignes, bien que je n'aie toujours pas lu le roman.
J'ai commencé et achoppé sur le premier chapitre avec les vicaires. Je l'ai abandonné provisoirement, avec l'intention de réessayer dans quelque temps   car tu es très convaincant   

Je note tes conseils, j'espère avoir l'occasion de visiter la Maison rouge   

Te voici donc Riche Célibataire.  Toutes mes félicitations     mais attention, tu deviens une proie très recherchée  

Tu vois que tu as bien fait de revenir !
Il est certain que riche célibataire te convient mieux que pauvre gouvernante... on devrait peut-être instaurer un "pauvre précepteur"...  

Moi aussi j'ai calé sur le premier chapitre de Shirley en anglais. J'essaierai peut-être en français... Et puis ce qui me freine un peu c'est le côté pas très optimiste... mais bon, ne l'ayant pas lu je ne peux pas juger !

Merci pour ces photos toujours aussi splendides    

J'attends cet été pour lire Shirley, même s'il attend sagement dans ma bibliothèque depuis un certain temps déjà...  

Et félicitations pour ton centième post !    J'espère avoir l'occasion de te relire bientôt   

Merci ! Merci ! C’est gentil tout plein !

« Pauvre précepteur » évoquerait certes parfaitement le cas de Louis Moore dans Shirley !

Maintenant que Shirley est disponible et en français et en poche, il faut en profiter ! Ce roman demande peut-être un peu de patience (pour ma part, j’ai accroché tout de suite) parce que Charlotte Brontë a voulu faire tout autre chose que Jane Eyre et qu’elle prend son temps pour disposer ses éléments  – bien qu’elle est dynamique en la matière, c’est assez fluide. Ayant dit cela, je suis d’accord pour trouver qu’elle manque de maîtrise dans l’ensemble, elle l’a admis elle-même. De plus, elle a poursuivi la rédaction de Shirley dans des conditions très difficiles avec la déchéance de son frère Branwell, puis la mort rapprochée de celui-ci, d’Emily et d’Anne.

Mon blog sur les sœurs Brontë : https://thewandererofthemoors.blogspot.com/

J'ai commencé ma lecture de Shirley il y a peu, je ne suis qu'à la page 100 mais je tenais à dire que j'apprécie déjà beaucoup ma lecture ! A l'inverse de certaines personnes j'ai apprécié le chapitre des vicaires que j'ai trouvé amusant bien que parfois "difficile" à comprendre , si l'on peut dire cela comme ça, car il est vrai que l'auteure essaye d'évoquer beaucoup de sujets qui me perdaient parfois.
S'il est vrai que pour le moment j'apprécie ma lecture, je ne le lis pas comme d'autres romans. C'est à dire que, moi qui ai l'habitude de lire très rapidement, j'avance avec une lenteur d'escargot! Et en plus j'ai réellement besoin de le lire à haute voix. Je ne comprend pas bien pourquoi, peut être est ce le fait que Charlotte Brontë interpelle autant le lecteur qui me donne cette envie d'oralité. Je savoure beaucoup plus à l'oral dans tout les cas
Bref! Je viendrais donné mon avis, quand j'aurai fini le roman.   

Hâte de connaitre ton avis, Hana~Jane   

Je viens à l'instant de fermer la dernière page de Shirley, je viens donc donner mon avis ! Alors pour être direct j'ai vraiment beaucoup aimé ce roman ! Les difficultés de lecture que j'avais rencontré au debut ( lecture lente et à voix haute ) se sont volatilisées à partir du moment où Caroline commence à souffrir et à ressentir une grande lassitude. J'ai aimé les émitions peintes par Brontë.
Les discours de Shirley m'ont beaucoup plu et l'on se rend compte réellement de l'écart qu'il y a entre l'époque et les idées de Shirley, elle se montre très révolutionnaire et l'on peut comprendre que les personnages la déclare bizarre. Néanmoins ce qui me froissai par moment c'était son comportement avec Caroline, je n'avais pas toujours l'impression qu'elle était sincère avec elle, qu'elle éprouvait autant d'amitié qu'elle le déclairait. Après ce n'est que ma vision des choses.
J'ai été profondément touché par les sentiments et tourments de Caroline, j'ai trouvé que Charlotte Brontë avait admirablement bien développé les sentiments de son personnage à un tel point que j'avais le sentiment de ressentir ce que Caroline ressentait.
J'ai aimé l'évolution de Robert malgré l'envie qu'il me prennait de lui donner un coup de baton sur sa tête quand il se mettait à rester autant de temps avec Shirley ! Sinon j'ai adoré Louis !
Et pour finir, quelle surprise que d'apprendre qui est réellement Mme Pryor!( bien que l'on fini quand même par s'en douter!)
Bref, c'est un livre qui m'a délicieusement plu et j'ai aimé voir le monde de l'industrie sous un autre angle que Nord et Sud