Barbara PYM

Et oui, à force d'en acheter dès que je tombais sur un exemplaire d'occasion
Par contre c'est grâce à une sélection "romancières anglaises" à la bibliothèque de la ville où j'habitais avant que j'ai connu Barbara Pym

Je viens de lire mon premier Barbara Pym, Comme une gazelle apprivoisée (Some Tame Gazelle) en livre audio en VO. Il m'a fallu un peu de temps pour m'y retrouver dans la galerie des habitants de ce microcosme provincial mais j'ai bien aimé cette lecture charmante et souvent amusante. Le cadre et les personnages, en particulier les résidentes du village où se déroule l'histoire, rappelle Cranford d'Elizabeth Gaskell. Les deux héroïnes, deux soeurs célibataires, Belinda et Harriet Bede, vivent dans l'adoration de la gent ecclésiastique locale. Vicaires, archidiacres et autres évêques sont les rois d'une société où on n'est pas très loin non plus du monde dépeint par Anthony Trollope. La lectrice de mon livre audio, Patience Tomlinson, est particulièrement inspirée dans les dialogues où ces dames y vont de leurs commérages et autres nouvelles liées en général à des mariages à venir. La venue d'un évêque missionnaire (et célibataire) dans la lointaine Afrique par exemple est l'occasion d'échanges savoureux .

Une découverte concluante qui m'encourage à lire d'autres oeuvres de cette romancière, dont Excellent Women qui semble très apprécié.

Merci pour ton avis, Tatiana ! Je suis contente que cette découverte de l'univers de Barbara Pym ait été positive pour toi ! Tu me fais penser qu'il faut que je poursuive l'œuvre de cette auteure dont je n'ai lu que Crampton Hodnet !

Avis aux admiratrices de Barbara Pym, une biographie de l'autrice est récemment sortie Outre-Manche
The Adventures of Miss Barbara Pym, par Paula Byrne (comme tout est lié, Paula Byrne est également biographe de Jane Austen).

Les critiques font envie et , Paula Byrne a exploité la correspondance et les journaux de Barbara Pym, une femme qui a eu une vie sentimentale plus tourmentée et riche que ses personnages

Une des révélations de cette biographie est la liaison de la jeune Barbara avec un officier SS en 1934 (elle avait 21 ans), elle aurait même alors assisté à un meeting d'Hitler à Hamburg (une période de sa vie dont elle s'est repentie par la suite).

Merci pour cette info et pour l'anecdote sur la vie sentimentale de Barbara Pym, Serendipity !

Cela faisait longtemps que je n'étais pas allée du côté de chez Barbara Pym (cinq ans) ... rétrospectivement, trop longtemps !

Je viens de terminer avec grand plaisir Some Tame Gazelle et j'ai beaucoup aimé  

En parcourant ce topic, je constate que ce roman fait l'unanimité parmi les lectrices du forum et c'est amplement mérité !!
Mon avis rejoint celui de Pouchkinet, exprimé il y a un certain temps, que je recopie ci-dessous.

pouchkinet a écrit:

J'ai fini également Comme une gazelle apprivoisée (some tame gazelle). Il était fait mention d' études à Oxford dans l'ouvrage cité au dessus, mais là, c'est Oxford puissance dix! Il y a tant de citations et d'auteurs dans ce roman qu'il en devient presque pédant. A croire que Barbara, dans ce premier roman publié, ne s'adressait qu'à des diplômés en littérature, ce que je ne suis pas. Le livre est truffé de références à des poètes disparus, mais aussi à Dante, Aristote, Tacite et j'en passe.
En dehors de cet aspect, j'ai trouvée l'histoire assez drôle, visionnaire quand on pense à la vraie vie de Barbara Pym. Elle est jeune quand elle écrit ce roman, mais s'y dépeint avec sa soeur comme deux cinquantenaires installées dans leurs habitudes. L'une, B(arbara)elinda vit depuis trente ans dans l'adoration de l'archidiacre sans lui avouer son amour, et l'autre Harriet, poursuit de ses assiduités chastes tous les vicaires qui passent dans la paroisse, comme on nourrit des chats efflanqués.
Cette société où les vieilles filles rivalisent entre elles pour repriser les chaussettes du vicaire ou lui apporter de la gelée de mure plutôt que de la marmelade de pomme, c'est à mourir!

L'abondance de références littéraires ne m'a pas parue pédante, ce sont surtout Belinda et l'archidiacre, tous deux férus de littérature, qui citent (ou font allusion aux) les grands poètes anglais. Cela incite parfois, quand on en a le temps et l'envie, à aller chercher l'origine de la citation (dans mon édition elles étaient matérialisées en italique ou assez repérables).

zoju a écrit:

L'ensemble est un hymne au non changement, à l'immuable. Je trouve ça limite déprimant et un peu étroit comme vision.

zoju, ton commentaire s'applique aussi à ce roman, qui se termine par une citation (tronquée d'ailleurs par Belinda) de Samuel Johnson   que je suis allée rechercher : "All change is of itself an evil, which ought not to be hazarded but for evident advantage". Mais j'ai plutôt le sentiment que l'autrice porte un regard ironique sur cet état de fait   Belinda ne retient d'ailleurs de la citation que la première partie

Tatiana a écrit:

Je viens de lire mon premier Barbara Pym, Comme une gazelle apprivoisée (Some Tame Gazelle) (...) Une découverte concluante qui m'encourage à lire d'autres oeuvres de cette romancière, dont Excellent Women qui semble très apprécié.

Je pense que c'est une bonne idée Tatiana. L'article du Huffington Post cité ci-dessus (ici) suggère de les lire dans l'ordre de publication, ce qui me semble être une excellente idée, maintenant que j'en ai lu un certain nombre  

J'ai très envie de poursuivre avec d'autres oeuvres, la relecture intégrale de ce topic m'a donné quelques idées pour les prochaines lectures   (j'hésite entre une relecture d'Excellent Women, facile car je le possède, ou une découverte avec The Sweet Dove died ou A Few Green Leaves).

Merci pour ton avis

Faudrait peut-être que je retente avec Barbara Pym

Probablement Dulcie, si tu as envie d'aller prendre le thé dans une Angleterre totalement hors du temps  

Mon expérience me fait penser qu'il ne faut pas attaquer Pym à n'importe quel âge (ou moment) de sa vie, ou par n'importe quel livre. J'ai relu ce week-end les premiers échanges dans ce topic notamment avec Pouchkinet, et nous avions eu le même cheminement vers cette autrice (redécouverte à la trentaine/quarantaine avec beaucoup plus de plaisir). Mais bien entendu c'est très différent pour chaque personne.

En outre, je trouve qu'il y a une véritable plus-value à la lire en VO ! Il y a des formules assez savoureuses. Par exemple, dans Some Tame Gazelle, l'archidiacre est à un moment qualifié de "grass widower", une expression que je ne connaissais pas et qui désigne un homme séparé -parfois même seulement géographiquement- de sa femme... c'est quand même plus joli que "célibataire géographique"

Merci pour les infos sur la VO

J'ai lu 2 livres d'elle y a environ dix ans, que j'avais trouvé juste pas mal. Mais en consultant sa bibliographie, j'ai repéré certains titres que je pourrais éventuellement vouloir découvrir

Dulcie a écrit:

Merci pour ton avis

Faudrait peut-être que je retente avec Barbara Pym

Dulcie a écrit:

J'ai lu 2 livres d'elle, que j'avais trouvé juste pas mal.

Je note ce titre pour une future lecture !

Comme tous les ans, je relis du Barbara Pym. J'ai commencé par Crampton Hodnet, là je passe à Jane et Prudence (qui a beaucoup de points de communs avec l'inédit des années 80, y compris certains personnages). Je crois que c'est vraiment un.e de mes écrivain.e.s favorit.e.s.
Quand j'étais jeune, je rêvais de vivre dans le monde qu'elle décrivait. Et aujourd'hui, quand j'en lis, j'ai toujours un peu l'impression que mon quotidien pourrait s'y insérer sans trop de hiatus Du genre "en descendant de l'autobus, il contempla désabusé le groupe de lycéens qui attendait sur la place l'ouverture de la grille. Sans doute qu'eux aussi rêvaient d'ailleurs".

Bonne relecture Francesco ! J'ai moi-même Quartet in Automn dans ma PAL
S'insérer dans l'univers de Barbara Pym, cela ferait beaucoup de bien parfois, quel repos ! quelle sérénité !

Je vais continuer avec Une Corne d'abondance. Quartet, c'est comme La Douce Colombe, plus doux amer encore, jusqu'au grinçant, je trouve (remarquez, Une Corne d'abondance a ce côté là aussi)
J'ai bien noté la parenté que tu suggères avec Anita Brookner, donc c'est en prévision de lecture après mon habituel pélerinage Pym-Compton-Burnett-Mitford. Je suis très enthousiaste par avance.

S'agissant de Quartet, je pense l'avoir lu il y a une vingtaine d'années

J'espère surtout que tu ne seras pas déçu par la découverte d'Anita Brookner

J'ai terminé de relire Jane et Prudence, un de mes préférés (il faut dire que les personnages d'épouse de pasteur un peu excentrique sont parmi mes préférés chez Pym).
J'enchaine avec Une Corne d'abondance, qui m'a toujours surpris, en fait parce que le personnage principal, qui est aussi la narratrice, est finalement assez antipathique. Mais je me rappelle de ma surprise grandissante au fur et à mesure que la "chute" du roman m'apparaissait et que je vérifiais la date de publication pour être sûr que je comprenais bien ... A la relecture malgré la tristesse ambiante (que j'imagine effectivement proche de celle des romans de Brookner d'après ce que je comprends) et ce personnage lucide mais vraiment particulier dans sa vanité égoïste, je prends beaucoup de plaisir.
Je voulais arrêter là mon mini marathon, mais en feuilletant une Question purement académique dans ma bibliothèque, j'ai été immédiatement enchanté par la première page ...

J'ai terminé de relire Une Corne d'abondance. Je me demande pourquoi j'ai autant insisté sur la tristesse. En fait, la fin n'est pas tant amère que joliment mélancolique, résignée plutôt disons, et finalement il y a 3 unions potentiellement heureuses qui s'annoncent ou se confirment.

Prudence, l'héroïne éponyme de Jane et Prudence, est un personnage mentionnée à deux reprises, dont une très importante dans le texte, j'avais totalement oublié. Je ne sais pas si c'est un clef d'œil, un hasard d'homonymie ou si Pym a décidé d'écrire Jane et Prudence ensuite pour créer une histoire à ce personnage.

Edit : Jane et Prudence est publié en 53, Une Corne en 58. En fait un détail permettait de comprendre que l'action se déroulait après celle de Jane et Prudence. On a donc un épilogue clin d'œil aux aventures sentimentales de cette dernière.

Merci pour ton retour sur ces romans
Je suis retournée en page précédente lire mon court avis sur Une corne d'abondance car j'ai complètement oublié ce livre lu il y a 5 ans
Je note de le relire après avoir relu Jane and Prudence alors

Preneuse de ton avis sur une Question purement académique, je ne l'ai jamais lu

Une question purement académique fait partie des romans "posthumes" un peu arrangés de Pym, semble-t-il. Elle voulait faire un roman "à la Margaret Drabble" (je ne connais pas du tout) et l'a laissé de côté pour rédiger Quartet.  Il est aussi rédigé à la première personne et baigne dans une curieuse ambiance années 70 qui opère un peu un hiatus avec l'atmosphère habituelle de mes romans préférés de l'auteure. Je n'en avais pas un grand souvenir, je crois que c'est un de ceux qui m'a le moins plu, finalement, même si je l'ai lu en .... quelques heures dans les transports. Pour le coup, même si rien de tragique ne se passe, je l'ai trouvé presque lugubre. A noter une scène très surprenante, sur le plan moral, qui ne déparerait pas chez Compton-Burnett ! Ca se lit avec admiration, bien sûr, on est touché par les personnages ... mais on ne sourit pas du tout. Ca manque un peu.