Barbara PYM

Je vois ce que tu veux dire. Je pense aussi que plus j'avancerai en âge, plus j'apprécierai les Barbara Pym. Il y a 15 ans, je n'aurais pas eu assez de "sagesse" en moi pour savourer son univers.

C'est comme pour Persuasion que j'adore maintenant alors que dans ma jeunesse, c'était plutôt la jeune Catherine Morland de Northanger Abbey qui m'enthousiasmait.

Il y a de cela Pouchkinet, mais j'avoue qu'à 20 ans je n'avais pas assez de ressources pour déceler l'ironie du style de Ms Pym (et mes connaissances en matière de poésie britannique étaient aussi plus lacunaires).

Je précise que je lis une traduction, et je dois rendre hommage au travail du traducteur (ils sont parfois vilipendés sur le forum) pour ses notes de bas de page parfois bien instructives (j'ignorais que les chaussures en daim étaient le signe distinctif des étudiants bien nés dans les années 30 si on l'ignore, on passe à côté de quelque chose ).

Double post pour la bonne cause. J'ai terminé "Crampton Hodnet" (voir le résumé que j'ai posté au tiers environ de la page 1 de ce topic) en passant à la VO (c'est la première fois que je fais cet exercice de lire un livre à moitié en VF et à moitié en VO, j'ai comparé les deux versions sur certains points de traduction et j'ai trouvé l'exercice très intéressant )

Je confirme ici tout le bien que je disais de ce roman, j'ai pris beaucoup plus de plaisir à la relecture qu'au cours de ma lecture initiale

Rendez-vous dans ce topic d'ici quelques mois car j'ai "Excellent Women" et "A Glass of Blessing" 'Une Corne d'Abondance) dans ma PAL

Je n'ai encore jamais lu Barbara Pym, mais à lire ce topic, ça m'a donné envie de découvrir.
J'en ai trouvé plusieurs à la bibliothèque, j'ai hésité puis choisi Moins que les anges. Mais je lirai sûrement les autres aussi.

Je suis contente que ce topic sorte un peu de son engourdissement. Barbara Pym est un auteur qui me tente énormément. Nous n'avons pas encore réussi à nous rencontrer mais ça me saurait tarder.

Je me réjouis de lire tes commentaires sur tes prochaines découvertes, Serendipity et te retrouver peut-être bientôt sur ce topic, Dulcie.

@ Cat : l'oeuvre de Barbara Pym comptant peu d'ouvrages (à l'instar de Jane Austen), j'ai tendance à prendre me temps

Je vois complètement : quand Un brin de verdure commence par des allusions sur les jonquilles, ça me parle plus maintenant que quand j'avais 20 ans (en qu'en plus j'ai lu l'affaire Jane Eyre) !

Pour l'instant je ne lis que les traductions en français, et je rends également grâce aux traducteurs de nous éclairer quelque peu sur des aspects méconnus du lecteur "continental" de 2010.
Je me suis acheté Some tame gazelle (Comme une gazelle apprivoisée ) pour avoir le texte en VO, et les nombreuses citations du livre sont laissées brutes de décoffrage, comme si tout le monde maîtrisait toute la poésie anglaise!

Pouchkinet, je pense que tu apprécieras les nuances de la VO

Un petit exemple tiré de "Crampton Hodnet"

Citation :

He went on stolidly eating his eggs and bacon

J'ai eu un doute quand j'ai regardé la traduction de l'adverbe stolidly dans la VF (traduit par l'expression "avec appétit" si mes souvenirs sont exacts, alors que mon dictionnaire m'indique "impassiblement" ... pour moi, ce n'est pas tout à fait la même chose )

Quant aux citations de poètes britanniques, elles ne sont pas explicitées dans mon édition 10/18 non plus (mais j'ai repris l'édition en VO et je pense arriver à retrouver les poèmes grâce à google )

Comme prévu, j'ai donc lu et terminé Moins que les anges.
Le roman se déroule dans le milieu de l'anthropologie, mais ça n'est guère plus qu'une toile de fond. Excepté que ça permet à l'auteur d'établir un parallèle entre les peuplades primitives d'Afrique et les Anglais eux-mêmes : les lois, coutumes, habitudes... Où l'on s'aperçoit que l'emballage est différent, mais qu'au fond la signification est la même.

Les personnages sont divisés entre les excentriques (de par leurs
métiers : des anthropologues, une femme écrivain) et les banlieusards qui sont bien sûr beaucoup plus sages. Egalement un bref aperçu d'une société plus bourgeoise et campagnarde.
Le roman se concentre surtout sur l'amour, ou plus exactement avec qui vont finir les 2 héroïnes principales, qui se disputent le même homme.

J'ai trouvé ce livre assez ennuyeux. Les personnages, médiocres et sans charme, ne m'ont pas vraiment intéressés. Vous avez déjà évoqué le manque de situations dans les romans de Barbara Pym, c'est bien le cas ici aussi. J'ai remarqué son humour dans la description des moeurs anglaises, mais à croire que je n'y ai pas été sensible, car au-delà de l'amusement passager, je n'en retiens rien de plus.
Bon, j'essaierai quand même de découvrir d'autres de ses livres.

La médiocrité des personnages et de leur existence est un trait essentiel chez Pym. Par quel mystérieux envoûtement parvient-elle à nous emmener jusqu'à la fin du roman alors qu'il ne s'y passe rien? Je ne sais toujours pas.

Je ne pense pas avoir lu Moins que des anges, il manque à ma bibliothèque, mais tous les romans de Pym se ressemblent en ce qui concerne le style et si tu n'as pas accroché pour ce roman, Dulcie, il se peut que tu n'apprécies pas le reste. Qu'en pensent les autres?

En ce qui me concerne, j'ai lu de Barbara Pym "Un brin de verdure" ( j'en ai parlé d'ailleurs sur le topic une page avant) j'avais bien aimé mais c'est vrai que les personnages ne sont en rien remarquables et mènent tous une
existence bien fade.
J'ai lu aussi "Une corne d'abondance", le personnage principal paraissait un peu plus attachant ( elle a conscience que son existence est monotone et tente de la rendre un peu moins monotone) mais au fur et à mesure que j'avancais dans ma lecture, je comprenais de mois en moins le personnage. Je trouvais qu'elle se faisait des réflexions pas très compréhensibles et qu'elle se prenait bien trop la tête, en fin de compte.
Bref, sur celui-là, j'ai un avis mitigé.
Le souci, en fait, avec les romans de Barbara Pym, c'est que si on n'éprouve aucun attachement ni intérêt aux personnages, on peut peiner à finir le livre même si Barbara Pym trouve de bons mots et a des analyses très fines pour décrire les travers de ses personnages.

jennie a écrit:

Le souci, en fait, avec les romans de Barbara Pym, c'est que si on n'éprouve aucun attachement ni intérêt aux personnages, on peut peiner à finir le livre même si Barbara Pym trouve de bons mots et a des analyses très fines pour décrire les travers de ses personnages.

D'accord avec ça.

Sinon, je crois que j'ai mis le doigt sur ce qui m'a gêné dans le livre.
Car j'ai trouvé le style d'écriture plutôt bon, ce n'est pas extra mais ça se lit bien.
Puis ça ne me dérange pas particulièrement quand "il ne se passe rien".
C'est vrai que j'aurais apprécié que Pym montre un peu plus de chaleur, de gentillesse à l'égard de ses personnages, qu'elle les humanise davantage. Ou alors, je ne sais pas, qu'elle se montre encore plus grinçante à leur égard, tant qu'à faire. Là, j'ai eu l'impression d'une espèce d'entre-deux, trop tiède, trop mou, pas assez tranché.

Mais surtout donc, j'en viens à penser que c'est la disparité des personnages et des situations qui m'a le plus embêtée : trop d'individus mélangés un peu n'importe comment, qui sont liés entre eux de façon trop lâche, donc un survol de ce qui arrive à tous, et au final pas assez d'approfondissement pour chacun. J'ai l'impression que c'est pour ça que l'histoire dans son ensemble ne m'a pas trop intéressée.

Je suis en train de lire La douce colombe est morte (quel titre encore!) et même si ça me plaît, j'avoue avoir un peu de mal à avancer. Mais je retrouve le style délieusement incisif de Mrs Pym, capable de croquer quelqu'un en deux trois mots.

Je viens "plussoyer" ce qui a déjà été dit : Crampton Hodnet est un roman vraiment très drôle, si vous avez eu du mal avec d'autres, je pense que celui-ci peut plaire d'avantage ...

Entre temps j'ai également lu Une demoiselle comme il faut, que j'ai beaucoup aimé, j'ai l'impression qu'une fois entrés dans l'univers des Barbara Pym on adhère à tous les coups ... et je serais presque déçue si je tombais sur un de ses romans sans y retrouver vieilles demoiselles, kermesse paroissiale, tasses de thé ni jeune vicaire
J'adore le ton caustique qu'elle emploie pour décrire les petits travers des êtres humains ordinaires !

Bonnie a écrit:

et je serais presque déçue si je tombais sur un de ses romans sans y retrouver vieilles demoiselles, kermesse paroissiale, tasses de thé ni jeune vicaire

Indeed, c'est la marque de fabrique, le cahier des charges de tout Barbara Pym

@ Nougatine, je n'avais pas vu ton post, où en es-tu de ta lecture ?

Barbara Pym est sur ma liste d'auteurs à découvrir depuis des lustres. Il faut absolument que je m'y mette. Bon, c'est bien joli, tout ça, mais je vais faire un tour sur play.com, moi.

@ Cat, je trouve que c'est une bonne lecture de printemps

Vous pouvez arrêter le lobbying, je viens de commander Crampton Hodnet. Pas sûr que je le lise au printemps, pourtant.

même si je récuse tout lobbying !!

Bah, au coin du feu cet hiver cela sera tout aussi bien

Oh mais si, c'est une lecture très printanière, pourquoi attendre si longtemps ?!

Oh, la méchante. Si tu savais les pressions que j'ai de tous côtés, tu aurais pitié de moi.

Bon, les filles, on se dirige gentiment vers le flood. Mais bon, c'est pas souvent, alors je nous absous collectivement.

Alors ça fait quand même un petit moment que j'ai terminé La douce colombe est morte, et ce n'est que maintenant que je viens écrire quelques mots à son sujet: honte à moi !

En ce moment, les magazines féminins regorgent de cougars, ces femmes de 40-50 ans qui sortent avec des toy-boys ( j'ai horreur de ces anglicismes que l'on trouve partout dans les féminins aujourd'hui, un style preppy, un it bag..., mais je m'égare ) c'est à dire des jeunes gens de 30 ans maximum. Le meilleur exemple étant Demi Moore, on pourrait citer Madonna. Mais je ne vais pas faire une page people et je reviens donc à ma colombe, ici nous avons une cougar, mais l'action se passe dans les années 50 à Londres. Hélas pour Leonora, l'héroïne, qui va apprendre à ses dépens que la société de son époque est très conservatrice et que les bras d'un antiquaire veillissant lui sont plus surement destinés que ceux d'un jeune homme.
Pour moi ce n'est pas le meilleur Barbara Pym, j'ai eu un peu de mal au début, mais on se laisse emporter par cette histoire d'une femme qui finalement refuse juste de se laisser endormir et tenir en laisse.

J'aime bien ton analogie avec les cougars (en France, nous avons Claire Chazal et Laurence Ferrari ).

Et bien que tu nous précises que ce n'est pas ton Pym préféré (d'ailleurs je serais curieuse de savoir quel roman de Ms Pym tu préfères à ce stade ...), cela m'a donné envie de lire cette douce colombe et de voir le traitement de ce genre de relation sous la plume de Barbara Pym

Mon préféré reste Une demoiselle comme il faut, le premier que j'ai lu. Ca joue sans doute!

J'avais bien aimé celui-ci également. le problème que j'ai avec Barbara Pym, un peu comme avec PG Wodehouse, c'est que je mélange allègrement les livres tant ils se ressemblent dans leurs thèmes