Anna Karenine, Léon Tolstoï, le roman (et toutes adaptations exception celle de Joe Wright)

Hallelujah, j'ai enfin fini ma première (et sûrement dernière) lecture d'Anna Karenine, qui m'a paru sans fin. Je vais commencer par les points positifs (oui, il y en a quand même)...Tout d'abord, dans la première partie, il y a eu certains moments que j'ai beaucoup aimé, comme à la patinoire, la course de chevaux, la rencontre à la gare, lorsque Tania donne sa tarte à Gricha ou encore quand Lévine évite de regarder le décolleté de la belle sœur de Sviajski ou qu'il va faucher les champs avec les autres paysans. Par contre, les moments où Lévine parle de l'agriculture, philosophe (à la fin) et les moments où les personnages parlent de politique et d'économie sont d'un ennui, c'en était désespérant, ça ne finissait jamais. En plus, comme Lénine dans la deuxième partie, lors du vote, je n'y comprenais rien à rien.
Pour ce qui est du style d'écriture, ça allait, mais au début, j'étais pas mal perturbée par les changements de point de vue. Et par ailleurs, je n'ai pas aimé l'éclipse temporelle entre le moment où Anna Karenine et Vronski se rencontrent et où ils sont déjà ensemble depuis assez longtemps paraît-il. J'aurais aimé qu'on voit le début de leur relation, comme ils s'avouent leur amour, etc...D'ailleurs, en parlant des couples...Le roman s'appelle Anna Karenine, mais il aurait pu s'appeller Amours russes ou Amour, gloire et Russie. On passe d'un couple à l'autre, et j'ai eu du mal à comprendre pourquoi. Maintenant que j'ai fini le livre, je ne comprends toujours pas pourquoi le livre s'appelle Anna Karenine. J'ai trouvé Lévine et Kitty beaucoup plus intéressants que Vronski et Anna Karenine, on sentait plus leur amour mutuel, au début en tout cas. Pour finir, j'ai l'impression que le couple Lévine-Kitty sert à comparer Anna et Vronski. Lévine et Kitty seraient le couple « modèle », sage et légal, et donc à la fin, Lévine choisit de ne pas se suicider. Anna et Vronski seraient « illégitimes », le couple « noir » tandis que Lévine et Kitty seraient blancs et purs. D'où le suicide d'Anna à la fin, et la morale qui pourrait être : voyez ce qu'il adviendra de vous si vous quittez votre mari pour un amant. Mais ce n'est qu'une impression, je ne pense pas que ma « théorie » soit juste.


Pour les personnages...

- Lévine-Kitty
Je préfère Lévine à Vronski, pour la simple et bonne raison qu'on a plus souvent affaire à ses pensées qu'à celles de Vronski, et qu'il a l'air plus sincère dans son amour. D'ailleurs, les moments avec Kitty, quand il veut la demander en mariage, sont vraiment très mignons. Lorsque Kitty rougit en voyant Lévine et en demandant si elle était bien coiffée quand il la regardait, où quand ils parlent avec des initiales (sooo romantic!). Même chose à leur mariage, quand Lévine arrive en retard, puis quand ils ne savent pas comment faire à l'église. Pendant le petit « speech » du prêtre sur la confession, et quand Lévine et Kitty « eurent plaisir à écouter la lecture de l'Epître », j'ai failli avoir un fou rire incontrôlable (oui, je sais, je rigole pour rien, et j'assume totalement ).
Par contre, j'ai eu une sacrée peur pendant l'accouchement de Kitty. Ayant vu la troisième saison de Downton Abbey, et l'accouchement de Sybil (ceux qui suivent la série comprendront pourquoi...) il y a quelques jours et m'en étant à peine remise, j'avais peur que la même chose se reproduise, et j'étais toute aussi terrifiée que Lévine (sauf que, contrairement à lui, j'ai pu me rassurer en allant quelques pages plus loin pour voir si elle survivait...Oui, je sais, c'est mal de tricher ).

- Vronski-Anna
Je me suis très peu attachée à ce couple. Les moments avec eux m'intéressaient que très peu. Je trouve la fin un peu gâchée. Je savais qu'Anna allait se suicider, mais je pensais que ça allait être pour une bonne raison. Pour finir, j'ai une impression de gâchis. On dirait qu'elle l'a fait sur un coup de tête idiot, pendant une crise de jalousie. Lorsqu'elle panique parce qu'elle pense que Vronski ne l'aime plus, qu'il va voir d'autres femmes, j'avais envie de lui dire d'arrêter de réfléchir et de tout interpréter, de se contenter d'être avec lui et de s'aimer l'un l'autre (parce qu'il l'aime!). Quand elle se jette sous le train, j'ai bien le sentiment qu'elle se rend compte qu'elle fait une bêtise...Mais trop tard !

- Autres personnages...
Monsieur Karenine...Même s'il n'est pas méchant, et qu'il aurait pu avoir une colère très virulente en apprenant la trahison, j'ai eu du mal à comprendre ses réactions, et je le trouve égoïste après avoir appris qu'Anna et Vronski sont ensemble, il refuse qu'ils soient heureux. Ca ne changerait absolument rien pour lui, seulement il n'accepte pas qu'Anna et son amant soient heureux, et que lui non. Encore pire lorsqu'il espère qu'Anna Karenine va mourir, comme ça, il sera débarrasser de tous ses soucis...C'est on ne peut plus monstrueux. Bon, je ne suis pas un « mari cocu », donc je ne sais pas comment on peut réagir quand on est dans ce cas. Je sors.
(Ah oui...Tant pis pour lui, en fait...Le voilà affublée de cette Lydie Ivanovna, qui m'a donné l'impression d'être une vraie folle. Bon, c'est Sérioja qui en pâtira aussi. )
Dans la première partie, il y a un personnage que j'ai beaucoup apprécié : mademoiselle Varenka. Ayant lu Autant en emporte le vent cet été, je l'ai tout de suite comparée à la douce Mélanie Hamilton Wilkes. J'ai donc beaucoup aimé ce personnage, très secondaire.

Un dernier commentaire...Les noms russes m'ont pas mal perturbée au début. Parce que chaque personnage a cinquante mille appellations différentes (mais pour finir, on s'y fait), mais surtout la prononciation, qui m'a pas mal fait rire. D'ailleurs, je n'ai tout simplement pas pu prononcer certains prénoms, comme Vozdvijenskoïe.