Mes écrits

Citation :

Elle regarde la boîte, les sacs et leur contenu clinquant. Va-t-elle le faire aujourd'hui ? Il y a déjà une semaine que le matériel est sorti. Le carton oblong contient le sapin synthétique, les sacs renferment les boules et les guirlandes. Demain, se dit-elle, demain ... peut-être. Mais elle sait que demain sera comme aujourd'hui, et que, devant les boîtes, les sacs, elle sera envahie d'un grand sentiment d'inutilité : à quoi bon ? personne ne viendra admirer les lumières, ils sont au loin, trop loin. Et puis, après, il y a le pire : tout défaire, tout ranger, sans qu'aucune fête ne soit venue justifier ces efforts. Elle regarde la poussière sur les boîtes, les sacs. Combien d'années ont accumulé cette poussière ? Son amie lui a dit : "fais-le pour toi !" mais, justement, cela, on ne le fait que pour les autres, sinon, cela n'a plus de sens ! Alors, à quoi bon ? Elle soupire. On verra demain ...

Clinchamps...

La petite route de campagne serpentait entre des haies dénudées, des bosquets tout aussi squelettiques, des champs et des prés. Les champs labourés semblaient presque noirs, la vieille herbe de l'été dernier n'arrivait pas à égayer de son vert passé le paysage hivernal. Pas de blancheur de givre, pas de neige ouatée, seule la grisaille et la boue de l'hiver dans la campagne normande. Elle roulait lentement, la route était étroite, couverte de glaise glissante, car il y avait du débardage dans les environs, et les fardiers qui traînaient les troncs emportaient avec eux d'énormes mottes de terre, changées en boue par les pluies du matin. Sa pensée errait vaguement, à demi occupée par la conduite, a demi laissée à elle-même et à la morosité du décor. Un mouvement attira son regard vers la droite : un héron venait de s'envoler et ses grandes ailes grises et noires battaient lourdement. Était-ce bien un héron ? Sans doute, c'était un grand oiseau. Elle adorait quand le hasard lui faisait croiser la route de l'un de ces animaux que l'on voyait rarement. C'était comme un cadeau qui embellissait l'instant. Un coup d'œil au rétroviseur : personne derrière ; la voiture presque immobile, elle suivit l'oiseau le plus longtemps possible du regard. À cet instant, comme si l'oiseau avait été une sorte de maître de cérémonie annonçant un changement de décor, un rayon de soleil pâle et argenté troua les nuages, bas sur l'horizon, la lumière changea, les ombres foncèrent, un liseré métallique borda les flaques. Et il sembla que la campagne prenait vie : deux pies traversèrent la route en se poursuivant en avant de la voiture, puis un geai et enfin un merle vola à ras du talus avant de s'enfouir dans une haie. Miracle, en levant les yeux, au delà du virage, elle vit un renard qui filait à travers champ. Il était magnifique, plus brun que roux, élégant et rapide. Brusquement la pensée que ce serait bientôt Noël lui traversa l'esprit, et une bouffée de joie inattendue emplit son cœur. En un éclair se gravèrent dans sa mémoire les champs brun violet, les oiseaux qui semblaient l'accompagner, cette lumière étrange et irréelle, rien n'était mort, tout vivait, elle fut heureuse.

et nous sommes heureuses

clinchamps

Citation :

Pour lady Clare

Le temps goutte à goutte
Une attente élastique
Douleur, puis bonheur !

Clinchamps, le 15 et 16 Décembre, c'était exactement ça!! Merci!!!!!

De rien lady Clare !! Ce sont des souvenirs qu'on n'oublie jamais !!

je vous laisse deviner qui m'inspire ces deux petits portraits

Ton petit Ulysse !

Autant de dents pour ce petit bout de père Noël Bravo Clinchamps

Bravo Clinchamps, quand je te disais que tu es une grand-mère formidable!!!!

Merci, mais avec un tel sujet, c'est facile !!

C'est vrai qu'il est particulièrement chou....

J'essaie de me remettre à écrire en ce moment...alors j'aimerais votre avis, sans complaisance ni préjugés:

Citation :

Que j'ai peur de la page blanche! J'aimerais tellement pouvoir écrire...Lorsqu'il éprouve ce genre de sentiments, un écrivain, s'il a un semblant de talent, rêve d'écrire sur n'importe quel sujet.
On peut écrire sur...sa vie: la mienne est remplie de vide;...un univers fantastique: mon imagination s'arrête à la porte de ma chambre.
Je ne vois plus qu'une solution, écrire sur mon coeur. Lui seul a le talent de savoir rêver. C'est lui qui me conte des histoires, le soir...pour vivre.
Voici donc l'histoire d'un coeur pas comme les autres. Qui décida, un soir, de promettre une vie éttonnante à son propriétaire.

C'est l'introduction d'une nouvelle que j'ai écris la nuit dernière...pas très probant, mais...c'est un début après une si longue période de "vide littéraire"
Bisous
jane

Jane, maintenant, je veux la suite, car le début est alléchant

D'accord, j'écris la suite de l'intro qui est pleine de maladresse (pas encore corrigée) et un peu confuse (désolée ).
Alors:

Citation :

"Mon nom est J..., j'ai 14 ans" Voilà à quoi se résume mon existence: 14 veilles de Noël sont passées par là et 14 fois je me suis émerveillée. Pourtant, à chaque fois, la magie est moins présente et plus lente: je grandis.
C'est cette hisoite là que je vais vous conter: celle d'une jeune fille qui rêve d'être une femme. Vous me direz: "Mouais, du déjà vu", et je répondrai: "Oui, du déjà vu présenté sous un aspect intemporel". Je ne sais pas à quelle époque j'écris ces lignes: je suis, moi même, perdue dans le temps...les millénaires ne sont plus qu'un chemin que je parcour: je n'en connais pas l'écelle, seulement la morale.
Cette histoire là, personne ne vous l'a jamais raconté et jamais plus je n'en parlerai. C'est celle d'une vie qui vole à travers les âges. Seulement moi, je ne rearde que le passé, je hais le présent et je n'ose pas faire des conjectures sur mon avenir. Je vis à travers d'autres personnages: je suis moi en étant eux.
C'est un savant mélange de bovarysme, de romantisme et...de cruauté.
C'est moi et tellement à la fois.

Ainsi, ce récit étrange et pourtant commun, je choisis de l'appeler LE DESTIN!

C'est un peu bizzare comme texte, mais, c'est plutôt bien mon style
Bisous
Jane

Non, non, c'est très bien Jane, très prometteur, ne t'arrête pas d'écrire...comme le dit Queneau (qui est bien souvent mon maître à penser), "c’est en écrivant qu’on devient écriveron".

couchant d'hiver.
Sur la bande grise de brume s'étalent des soies pêches, abricot, jade et lavande. Plus haut, telle une perle d'argent, l'Etoile du Soir donne son éclat unique sur la voûte marine. Les arbres griffent l'horizon d'encre de chine, les créneaux des toitures sont comme tranchées au rasoir sur cette palette de couleurs. Le silence est total. Un rectangle orangé s'ouvre, puis un autre dans la masse obscure du village. La lumière décroît, les teintes s'assombrissent, fanant lentement. La fumée pâle de quelques cheminées apparaît peu à peu, avant il y avait trop de clarté pour qu'on les devine, bientôt elles disparaîtront dans l'obscurité montante. Il ne reste plus qu'une lisière pourpre au dessus des collines. L'Etoile du Soir n'est plus seule, mais elle est toujours la plus éclatante. La masse du village est maintenant trouée de nombreuses fenêtres d'or, seules signes de chaleur humaine dans le froid mordant, l'immobilité est minérale. Un appel tinte, comme un cristal fêlé. Il faut rentrer.

Missue, je trouve ton écriture et les thèmes de tes textes absolument extaordinaire...j'en suis bouleversée tu vois, je suis toute drôle.

Clinchamps, ton texte est très beau...magnifique même.
Bisous à nos merveilleuses écrivains (ou "es", je ne sais pas).
Bisous
Jane

Jane a écrit:

Mais trouver quoi écrire, c'est très difficile...

c'est pas évident c'est vrai mais des fois ça vient tout seul c'est pour ça que j'ai toujours un papier et crayon à portée de main ... et les phrases viennent d'elles mêmes alors Jane continue surtout ...


Miss Sue je suis Fan si un jour tu te lances et que tu publies tiens nous au courant !

vous nous gâtez, nous finissons 2008 en beauté

Petites chairs douces et blanches apaisées,
corps miniature rond, chaud et dorloté
miaulements discrets de chaton affamé...

(Merwan qui vient d'être baigné et qui a très faim...)

c'est très mignon , Lady Clare

merci Nora!!