[Jeu] Le cadavre exquis de Mr. Darcy

Oui, oui, c'est le hasard, le dieu des Amoureux. Darcy n'est absolument pas au courant des déplacements de Lizzie, il vient régler des questions urgentes avec son intendant de Pemberley. Mais quoi ? Une mauvaise récolte de ses fermiers, des bâtiments qui se sont effondrés... aucune idée mais cela est surement très terre-à-terre.

Je suis totalement incapable de rédiger un texte comme vous le faites, mais je vous suis avec beaucoup de plaisir. Et je suis ravie de lire que Georgiana veut en savoir plus sur la vie de son frère, et se prenne d'amitié pour cette Lizzie encore inconnue qu'elle verrait bien comme sa future meilleure amie / soeur.

Bon, à ce soir. mais auparavant.....

Citation :

A cet instant précis, la porte s’ouvrit sur Darcy qui arrivait de Birmingham d’excellente humeur. Surprises, les deux femmes sursautèrent.

- William ! dit-elle en rougissant alors que Mrs Olmaid plongeait dans une révérence embarrassée.

- Mazette, je gêne ! ce qui accentua la couleur cramoisie des deux conjurées. Que tramez-vous donc ? Il prit sa sœur par la taille, la souleva en riant et lui plaqua un gros baiser sonore. Mrs Oldmaid, bonjour. Mon anniversaire étant passé, ma fête aussi, Noël étant tout de même assez loin….. je ne vois pas du tout pourquoi vous complotez. Georgiana, si c’est pour savoir si nous irons au trophée de la boule d’or pour voir courir Bazileus et assister aux régates de Cambridge, je peux d’ores et déjà répondre oui. Etes-vous heureuse. Quant à vous Mrs Oldmaid, je vous prie d’organiser une garden party pour fêter le retour de , Charles Bingley guéri. J’oubliais, Nous partons pour Pemberley dans trois semaines. Cela vous agrée-t-il ma chérie ?

- Heuu, oui, … William.

- Avez-vous perdu votre langue ? Mrs Oldmaid, ne partez pas, je vous prie, je vous communique la date de la garden party. Georgiana, après Mrs Olmaid, j’aurai besoin de vos conseils, en attendant, voudriez-vous, vérifier vos tenues, et désigner les plus appropriées pour la visite du Duc de Clarence chez nous à la campagne. Si non, commandez en d’autres. J’irai avec vous, si vous le voulez bien. Il disparut escorté par Mrs Oldmaid dans un grand mouvement de porte, laissant Georgiana surprise, quels conseils allait-il lui demander ?

"Sacré bon sang, se dit Georgiana " ....euh, non !
"Quel ennui, se dit Georgiana, ce qu'il a voyagé vite ... euh, non plus !

Citation :

"Interdite par ce retour plus rapide que prévu (qui me coupe l'herbe sous le pied, Fée Clochette !! ) Georgiana se demanda si et quand Mrs Oldmaid s'acquitterait de sa mission ! Mais celà n'avait plus trop d'importance : elle pourrait( cuisiner Oups !! je m'oublie, là) interroger Bingley tout à loisir ! Mais il fallait qu'elle le voie avant la garden-party, où elle serait prise tout le temps par ses devoirs d'hôtesse, et n'aurait aucun instant de tranquillité. Eh bien, elle allait se rendre pas plus tard que tout de suite accomplir une bonne visite d'amitié à ce cher Charles pour lui souhaiter bon retour et prendre de ses nouvelles !!
" et si sa sœur était là ? N'ai-je pas entendu dire quelque part qu'elle était à Bath ? Avec de la chance, elle ne sera pas revenue, oui, je sens que je vais avoir de la chance !! Ah ! Ah Monsieur mon frère, je vais bien finir quand même par en savoir un peu plus sur cette jeune fille qui a su vous conquérir, vous, l'inaccessible Darcy !"
La dessus, Georgiana sonna sa femme de chambre afin qu'elle l'accompagnât, mit son chapeau et son manteau et mit son projet à exécution.
Quand elles arrivèrent au domicile des Bingley, Mortimer les introduisit et déclara que "Monsieur était toujours là pour Miss Georgiana, et qu'il serait très heureux d'une si agréable surprise " (ces vieux serviteurs, ça vous a de ces familiarités !!)
Effectivement, le jeune homme s'avança vivement vers elle et lui baisant la main lui dit :
" ma chère georgiana, quelle heureuse surprise !
- Fitzwilliam vient de m'annoncer votre retour, et j'étais si inquiète à la pensée de votre maladie, et si heureuse de vous savoir maintenant revenu à la santé que j'ai eu hâte de vous en féliciter ! Car vous êtes tout à fait bien maintenant, n'est-ce pas ?
- Oui, tout à fait, et je vous en remercie. Il est vrai que la visite de Darcy a plus fait pour ma guérison que les efforts des membres de la faculté !
- Eh bien ! j'ignorais que mon frère possédât un tel pouvoir !
- C'est que, voyez-vous, chère, il m'a apporté une nouvelle qui m'a redonné le goût de vivre et le désir de guérir le plus tôt possible !
- Des nouvelles ? Vous étiez inquiet au sujet de quelqu'un ?
- À dire vrai, j'étais inquiet au sujet des sentiments e quelqu'un à mon égard, et Darcy m'a apporté la réponse que je n'osais plus attendre.
- Mon cher Charles, j'ai l'impression que votre voyage ensemble et votre séjour à , comment, déjà ? Netherfield ? ont été fertiles en évènements et en rencontres ! Mais je ne comprends pas, comment Fitz a-t-il pu vous apporter une réponse ? Il n'est pas retourné là bas !
Charles se sentit embarrassé : comment expliquer à la jeune fille qu'en réalité c'était son frère qui avait mis un obstacle au sentiment qu'il éprouvait envers Miss Bennett ? Que savait-elle au juste ? Darcy ne lui avait sûrement pas raconté sa demande en mariage faite si mal à propos ? Si ?

Citation :

Sacré bon sang, se dit Georgiana " ....euh, non !
"Quel ennui, se dit Georgiana, ce qu'il a voyagé vite ... euh, non plus !

on reprend :

Citation :

sacré bon sang, se dit Bingley... euh, non !
"Quel ennui se dit Bingley, comment vais-je m'en sortir, après le frère, la soeur ! S.O.S. mais ou donc est donc la mienne ?

pliée de rire je suis, je t'ai tendu un piège et tu t'en sors magistralement j'en pleure, oh la la. ! maintenant je réfléchie j'attends la lumière

j'ai bien eu la lettre de Miss Acacia.

hou hou, Miss Acacia, ou es-tu, m'entends-tu que fais-tu.... bon

Je vois que vous vous êtes débloquées seules les filles !! Super !! Je n'ai pas du tout d'inspiration pour tout avouer... vous vous en sortez royalement !! Bravo

Me revoilou, après avoir traversé la moité de la France à la poursuite de réunions inutiles... pfou.

Impressionnée je suis par vos avancées et je remercie Tapio (ancien dieu finlandais de la forêt) de m'avoir permis d'échapper au piège du canard dont Clinchamps s'est si bien sortie...

Citation :

"Ma chère Georgiana, vous vous souvenez certainement de la lettre que votre frère reçut du Hertfordshire avant mon départ pour Birmingham. Elle donnait des nouvelles des connaissances que nous avions nouées là-bas. Il me les a rapportées se doutant qu'elles auraient un heureux effet sur moi !"

Georgiana se demanda plus tard si elle avait imaginé son regard hésitant lors de sa réponse et son air soulagé, lorsqu’elle cessa ses questions. Dans tous les cas il n'y avait rien à dire

Elle dut y réfléchir intensément car elle déclara plus tard à Mrs Annesley, qui essayait de lui enseigner un point compliqué de broderie, que, décidément, il y avait autour de Netherfield un mystère et qu'elle était bien décidée à l'éclaircir !

"Oh, très chère, votre imagination m'inquiète parfois", répondit Mrs Annesley, "Montrez-vous discrète car si vous vous trompiez, je préfère ne pas envisager la situation délicate que vous auriez à affronter..."

Georgiana n'était pas la seule à se poser des questions. Dans l'office de la maison londonienne des Darcy, les langues allaient bon train. Mrs Olmaid rapportait profondément étonnée qu’elle avait vu de ses propres yeux, le Maître enlacer joyeusement sa soeur et l'appeler ma chérie ? De l'amour qu'il portait à sa soeur, personne ne doutait, mais de mémoire d'intendante, de majordome ou de femme de chambre, on ne l’avait jamais vu si expensif. Il se passait quelque chose et c'était trop extraordinaire pour que la discrétion habituelle de la maisonnée Darcy interdise toute enquête. Ils étaient loin de se douter qu'une requête parfaitement inattendue de Miss Darcy allait les mettre sur la voie.

Mr. Darcy, occupé de ses espoirs et de son ami, n'était pas très attentif à la curiosité qu'il suscitait dans son entourage. Bingley reprenait des couleurs et des forces et son ami consacrait beaucoup de temps à l'accompagner en promenade, à l'inviter à déjeuner ou à dîner... et à le soustraire le plus possible à la curiosité pour ne pas parler de l'influence de ses sœurs.

Il parlaient souvent de la visite projetée à Pemberley. Il avait bien fallu inviter Miss Bingley, qui avait aussitôt adoré l'idée de ce séjour avec sa chère Georgiana, et les Hurst. Mais même cette perspective désagréable n'avait pu entamer l'humeur en nette amélioration de Mr. Darcy.

Je ne veux pas vous influencer mais pour le "jour d'avant" je verrai bien un complot savamment ourdi par Mrs Reynolds sur fond de téléphone arabe ou même par Georgiana si ça colle au niveau des délais, non ?

Impossible, Miss Acacia, Mrs Reynolds attend son maître le lendemain de la visite des Gardiner, et Georgiana, ne sait pas que Lizzy voyage. Il faut trouver autre chose.


à demain.

Miss Accacia, je te signale que Georgiana était partie AVEC SA FEMME DE CHAMBRE rendre visite à Bingley, et que Darcy N'Y était pas !!! Ah la la !!! Comment Georgiana pouvait-elle "cuisiner" Bingley devant son frère ???
Bon, on va retravailler la méthode souterraine :

Citation :

"Geogiana avait retenu la phrase magique : "les connaissances que nous avons faites là bas", donc c'était par là qu'il fallait creuser.
Un après-midi, alors que Darcy ETAIT OCCUPPÉ AVEC SON HOMME DE LOI ET QU'IL EN AVAIT AU MOINS POUR TROIS HEURES, Georgiana renouvela sa tentative auprès de MrsOldmaid. Interceptant la brave dame entre deux portes, la jeune fille lui demanda :
"Avez-vous une minute, Mrs Oldmaid, je voudrais vous entretenir en privé.
- Certainement, mademoiselle.
- Allons dans le salon de musique, là, asseyons-nous. Vous souvenez-vous de la requête que je vous ai faites l'autre jour ?
- Concernant Mr Mortimer ? Certainement, et d'ailleurs, je l'ai rencontré pour organiser la garden-party que le maître désire donner bientôt.
-Justement, il faudrait peut-être savoir si les personnes que mon frère et MrBingley ont rencontrées sont à Londres, ou si elles demeurent près de Londres, peut-être pourrais-je leur faire la surprise de les inviter ?
- MrMortimer m'a parlé d'une famille que ces messieurs ont connue à Netherfield, les Bennett, et les sœurs de MrCharles ne les appréciaient pas du tout.
Georgiana pensa que c'était déjà un très bon point pour ces personnes.
- Par contre, enchaîna la gouvernante, Mr Charles semblait être tombé sous le charme de l'une des demoiselles.

- Par contre, enchaîna la gouvernante, Mr Charles semblait être tombé sous le charme de l'une des demoiselles.

- Le cœur de Georgiana manqua un battement : Jane ! bien évidemment Mrs Oldmaid.
- Oui, l’aînée des deux sœurs. Elle est d’après Mr Mortimer divinement belle.
- Ah ! et cette personne, était-elle….. d’un caractère charmant.
- Mr Mortimer s’est permis de trouver les deux demoiselles Bennet tout à fait charmantes, quoiqu’il y ait peut-être à redire au sujet de Mrs Bennet, qui serait… enfin, qui ne serait pas…. Tout à fait aussi distinguée que le mériteraient ses filles.

Georgiana était dévorée de curiosité, mais elle n'osait pas manifester trop ouvertement son intérêt. Heureusement, MrsOldmaid vint involontairement à son secours, trop heureuse de pouvoir profiter d'une occasion si rare de , voyons, oserons-nous le mot ? De cancanner, voilà, c'est dit !
Elle enchaîna donc derechef :
"MrBingley et Miss Jane Benett paraissait bien s'entendre, mais Mr Darcy paraissait s'ennuyer et cela n'a pas plu à Miss Elisabeth, qui s'est montrée fort piquante parfois, MrDarcy avait hâte de rentrer à Londres, et Mr Mortimer m'a raconté qu'un matin, en faisant l'argenterie, il aurait, oh ! bien sans le vouloir ! entendu Mr Darcy presser Mr Bingley de rentrer à Londres et d'abandonner une relation pas si , enfin pas assez, ... la maman, vous voyez ? D'autant plus que la jeune fille ne paraissait pas très attachée.
- Bien, bien, interrompit Georgiana, il vaut mieux ne pas chercher à les inviter alors ! Dans ce cas ... sa phrase resta en suspens : elle n'y comprenait plus rien : mais alors, si son frère avait découragé Bingley, pourquoi s'était-il précipité à Birmingham dans le but contraire ? Et ses rapports avec cette miss Elisabeth ne paraissait en rien le début d'un amour, surtout si la famille ... elle connaissait son frère ! il ne supporttait en rien la vulgarité, et peut-être ... Qu'est-ce qui avait pu se produire pour le faire changer d'avis ?Ah ! elle n'était pas beaucoup plus avancée et ne pouvait en demander plus à MrsOldmaid. Il allait falloir jouer vraiment très serré pour en apprendre d'avantage : elle allait carrément monter en première ligne et faire parler ... miss Bingley !! Avec un peu d'adresse, en flattant sa vanité, ce devrait être possible !

Bon, Fée Clochette, si tu te sens de "cuisiner" miss Bingley et de lui faire dire ... des choses sur cette famille si vulgaire (commerce ... Londres ...) enfin tu vois !! Sinon tu peux aussi partir dans une toute autre direction, sachant qu'il faut en arriver à la rencontre de Pemberley (plus j'y pense et plus le Hasard Dieu des amoureux me plaît !!)

Ah on a posté en même temps !! cruel dilemme ! Nous somme à un carrefour !!

Clinchamps, j'ai réparé ma bourde du mieux que j'ai pu en faisant disparaître Mr Darcy (mon post est tout rapiécé raccommodé avec du fil de fée ), merci de ta lecture vigilante.

Fée Clochette, I agree with you, il faudra trouver autre chose... A ce soir, sans faute !

Pas de problème, je me suis supprimée..... et je continue ton histoire avec tronche de cane Miss Bingley vous me gâtez les filles

Comment vais-je m'en sortir, je ne sais mais je vais invoquer mes dieux tribaux, et faire un pèlerinage chez Mélusine

Citation :

- Mais, elle pouvait aussi, poser des questions à l’un des intéressés et dès demain, puisqu’ils avaient prévu une promenade dans les allées de Regent’s Park. Alors qu’elle cheminait devant, avec Charles Bingley, elle profita d’un moment de distraction de Miss Bingley et de son frère pour l’entraîner dans les serres, sous couvert de voir les orchidées. Prenant une grande inspiration, Georgiana se jeta à l’eau :


- Nous sommes amis, vous et moi, puis-je, s’il vous plait vous poser une question assez intime et très indiscrète de ma part. Je l’ai posée à mon frère avant qu’il parte, et il m’a fait promettre le secret. Mais j’ai la conviction que durant votre voyage de retour, les choses ont évoluées. D’autre part, les serviteurs parlent beaucoup, et les rumeurs parviennent jusqu’à moi très déformées.

- Posez votre question, chère Georgiana, je serais heureux de vous répondre.

- Je connais votre secret à tous deux, mon frère m’a fait promettre de ne pas l’ébruiter. Donc je tiens ma promesse. Mais, s’il vous plait, qu’avez-vous décidé, allez-vous demander l’autorisation de courtiser la sœur de Miss Elizabeth Bennet, et pensez-vous que Miss Elizabeth qui a refusé mon frère, puisse un jour revenir sur sa décision ? je ne sais pas comment mon frère, si aimable, si gentleman, a formulé sa demande, mais il a certainement dû la faire très maladroitement. Il l’aime absolument. Savez-vous qu’il me l’a décrite comme un elfe délicat, et qu’il en est possédé. Quand pensez-vous revoir aussi celle qu’il décrit comme une perfection, et dont vous êtes follement épris ? Je suis totalement consciente de mon audace, je ne devrais pas avoir ce genre de conversation avec l’ami de mon frère, et je vous prie de bien vouloir m’excuser, mais, j’aimerai l’aider et vous aider, et ne plus être prise pour une enfant inconsciente des tourments qui l’obsèdent.

- Georgiana, ma chère amie, tranquillisez-vous. Darcy ne vous prend pas pour une enfant inconsciente, bien au contraire. Durant tout notre voyage, il n’a cessé de me parler de vous, de votre raisonnement. Il est très admiratif, et m’a même révélé que vous étiez bien plus mûre que lui par certains côtés. Je crois même qu’à certaines questions qu’il se pose, ou plutôt que nous nous posons, il désire vos conseils. Mais là, je ne puis vous en dire plus. Afin de vous rassurer, je vais vous dévoiler une partie de notre plan, mais, et ceci est encore un secret. Nous irons séjourner à Netherfield en septembre pour chasser. D’ici là, rien ne doit transpirer, car nous sserons seuls, pour plus de discrétion, mes sœurs n’en doivent rien savoir.

- Comme je suis soulagée, Charles. Oh, je formule des vœux pour que vous soyez heureux tous les deux. Savez-vous que le Duc de Clarence s’est fait annoncé à Pemberley, et que nous devons préparer la maison. Ciel, William voulait me parler et moi, qui vient vous importuner avec mes questions. Que va-t-il dire ? Pourriez-vous ne souffler mot, des propos que nous avons tenus.

- Je serais une tombe, chère Georgiana. Ce sera notre secret.

- Vous m’en voyiez infiniment reconnaissante. Mais, je ne le lui cacherai pas bien longtemps. Je crois que je suis transparente. Parlez-moi de Miss Elizabeth, voulez-vous, ou plutôt de sa sœur d’abord. Comment est leur maison, ont-elles encore des parents, mon frère trouve que celle que vous aimez a la physionomie et l’allure aussi parfaites que les statues féminines de Pemberley avec un caractère idéal. Cependant, il n’en est pas amoureux. Comprenez-vous cela ?

- Je comprend cela. C’est une question de caractère. Ce qui me séduisit dans Miss Jane Bennet fut son air aimable, et serein, bien avant de constater qu’elle était la plus belle de toutes les femmes* (* prenons donc le parti de le croire !). Elle me regardait, et m’écoutait, moi, uniquement moi. Habituellement, les jeunes filles dans nos réunions mondaines, n’écoutent pas, elle répondait posément, elle m’ouvrait son cœur, son esprit, et je me baignais dans son regard, si bleu. J’étais si bien, que lorsqu’elle me quitta, je me sentis immédiatement dépouillé, nu, glacé, et je n’eus de cesse, le lendemain d’aller la visiter en compagnie de votre frère, et le même prodige se renouvela.

- Et mon frère, parlez-moi de mon frère, de Miss Elizabeth aussi, cet elfe délicat qui le refuse. Comment est-elle ?

- Miss Elizabeth est pétillante, mutine, elle est ironique parfois, et ne se laisse pas du tout intimider. Ma sœur d’ailleurs en a fait les frais parfois. Si nous sommes partis, sans revoir Jane c’est justement à cause de ma sœur, qui ne pouvait pas la souffrir. Mais ceci est une autre histoire.

- Ont-elles une famille ou sont-elles comme nous des orphelines, comme nous tous ?

- Elles sont d’une famille très ancienne. Elle habite une fort belle gentilhommière, et leurs parents sont très corrects. Elles ont encore trois sœurs.

- Trois sœurs ! quelle chance, comment sont-elles, certainement jolies, y en a-t-il au moins une de mon âge. Je manque tellement de famille, que je suis toujours intéressée par les familles nombreuses. Ce doit-être si gaie de vivre ainsi, avec un père, une mère et des sœurs. Je fais des vœux pour que vos affaires s’arrangent, et surtout taisons-nous, voilà votre sœur et mon frère.

- Enfin, nous vous retrouvons. Nous avons divagué dans les allées durant un bon quart d’heure avant de vous apercevoir à travers le vitrage de la serre. Charles, nous rentrons à la maison, nous allons au théâtre ce soir, il est plus que temps.

- Caroline, ne pourriez-vous pas, pour une fois, y aller sans moi, les Hurst seront avec vous.

- Mais que dira la société que nous fréquentons, mon frère, vous avez déjà disparu pendant de longues semaines à Birmingham pour traiter les affaires de notre vieille tante, alors que le notaire aurait pu s’en charger, vous tombez paraît-il malade, et ne voulez plus sortir ! faites un effort voyons, il est important que l’on nous voit.

- Mais l’on vous verra, Miss Bingley, l’on vous verra dit Darcy. Vous laissez votre frère se reposer, et je vous invite dans ma loge en compagnie de Georgiana. Nous vous prendrons vers vingt heures chez vous.

- Mon dieu, Monsieur Darcy, vous m’honorez, je ne puis refuser une telle offre. Quelle couleur porterez-vous Georgiana ?

- Je serais vêtue de bleu. Miss Bingley.

- Très bien, alors à ce soir, et merci. Charles, montez dans le cabriolet. Comme vous-êtes lent !

Darcy fit monter Georgiana dans leur coupé et joyeusement ils rentrèrent chez eux.

- Quelle idée, William, d’inviter Miss Bingley, puisqu’elle pouvait aller au théâtre avec les Hurst. Serait-ce pour qu’elle arrête de tourmenter son pauvre frère ?

- Vous devinez bien, Georgiana. Voyez-vous, depuis qu’il est revenu, elle ne cesse de le disputer, à croire, qu’elle est déçue qu’il n’ait pu succomber à sa maladie. Quand je pense qu’elle ne s’est même pas déplacée pour aller le voir !

- Elle est égoïste, c’est tout. Pas du tout comme la femme que vous aimez, mon cher frère.

- Plait-il ? connaissez-vous si intimement Miss Elizabeth ! Puis réalisant, qu’elle avait été seule avec son ami pendant un certain temps, il se mit à rire. Vous avez vraiment grandi, ma sœur. Rentrons, je vais vous parler d’elle. D’ailleurs, je suis habité par elle, pas une action, pas une pensée, sans qu’elle s’impose à moi. Sans cesse, sa silhouette m’apparaît, je suis comme envoûté. Je souffre de son absence, mais en même temps, penser à elle et vous en parler me rend profondément heureux.

- Enfin ! je vais apprendre à la connaître par votre bouche. Vous me rendez très heureuse William, très heureuse. Je vous écoute.

- Tandis que son frère s’épanchait avec complaisance sur les qualités de Miss Elizabeth, qui était une femme admirable, incomparable, extraordinaire, elle songeait, qu’ il était, à tout prendre, très intéressant d’aller au théâtre avec Miss Bingley ce soir. Dans la loge, elle pourrait aisément, bavarder à bâton rompu. « Qu’allaient-il voir, déjà, était-ce le soir ou l’on jouait La Tempête de Shakespeare, ou le soir de Roméo et Juliette ? Pourvu que ce soit La Tempête » songeait-elle en contemplant son frère, le visage animé qui monologuait. C’était une pièce énigmatique qui invitait le spectateur à une interprétation toute symbolique, tout en résistant aux tentatives d’élucidations. Tandis que Roméo et Juliette, bien que magnifique, il pourrait en sortir très mélancolique, et il valait mieux, pour le moment maintenir son état d’euphorie en lui donnant la possibilité de penser à des jours meilleurs. William, excusez-moi, mais ce soir, quelle pièce joue-t-on ?

- Georgiana, vous ne m’écoutiez donc pas ? suis-je si ennuyeux ?

- Bien au contraire, vous me passionnez, répondez-moi cependant, c’est pour me préparer à d’éventuelles questions de la part de Miss Bingley.

- La Tempête, Georgiana. Il y a un vers magnifique dès l’introduction, souvenez-vous

“...And then the lover,
Sighing like furnace, with a woeful ballad
Made to his mistress' eyebrow...”

(puis brûlant d’amour, l’amoureux (ou l’amant) vint chanter une ballade mélancolique adressée au beaux yeux de sa maîtresse) enfin c’est quelque chose comme ça, si l’une d’entre vous traduit mieux, merci.

- Merci William,. Vous disiez que vous aviez invité Miss Elizabeth, le soir du bal de Netherfield….. Danse-t-elle bien ?

- A ravir, ma sœur, d’une voix enrouée et feutrée, il articula péniblement, « j’ai vraiment ce soir là été en dessous de tout, si c’était à refaire….. comment ai-je pu…. » sa physionomie s’assombrit, Georgiana prit peur, puis il continua, je suis tellement emprunté avec les jeunes filles…. ! mais, il est tard, le dîner va bientôt être servi, ensuite, nous devrons nous préparer. Vous mettez-vous réellement en bleu ?

- Certainement pas, William, car Miss Bingley sera en bleu, elle passe son temps à imiter tout le monde, et je ne lui donnerai pas le plaisir de la comparaison. Mais, vous serez surpris, tout comme elle.

Que c’était-il donc passé à ce bal ! son frère s’interrompait toujours à ce moment là. Cependant, il ne tarissait pas d’éloges. Dans ces moments là, il était rayonnant. Elle était déterminé à connaître la vérité. Ensuite, elle aussi irait mieux. Beaucoup mieux.

***

je poste à la suite l'autre partie

suite de l'action....

Citation :

Lorsque Georgiana descendit l’escalier majeur de la maison, Darcy resta muet d’admiration. Si Miss Bingley voulait rivaliser avec sa sœur, elle allait avoir du mal ! Georgiana n’ayant pas été présentée, ne pouvait pas relever ses cheveux, mais ce soir, elle avait légèrement dérogé en tordant une partie de sa chevelure en une précieuse torsade qui s'écoulait en longues boucles souples dorées très bas dans le dos. Ses cheveux n’étaient ornés que d'une fleur de lis tigré rose et pourpre, et légèrement décentrée vers l’arrière. Comme toute jeune fille, elle portait une robe fluide de soie brodée de lis roses avec de minuscules manches ballon. Le décolleté était sage, mais se terminait en une pointe plongeante, coquine, qui révélait la rondeur naissante des seins. Ses petites chaussures de chevreau fin à boucle de nacre, complétaient l’ensemble, ainsi qu’un châle léger, transparent rose presque blanc.

- Bellissima Georgiana ! vous êtes étonnante et les cœurs vont chavirer sur votre passage. Demain je vais devoir faire face à une foule de prétendants.

- Vous saurez les refuser, mon frère, je tiens à vivre déliée de tous liens pendant encore quelques années, pour savourer votre bonheur avec Miss Elizabeth.

Comme, Darcy et Georgiana s’y attendaient, Miss Bingley les attendait dans une robe d’un bleu dur flamboyant. Fut-elle déçue, elle ne le montra pas. Mais, malgré elle, dans sa vêture maniérée, elle donnait l’image d’une femme mûre, alors que sa compagne était d’une beauté confondante toute printanière. Lors de la traversée du grand hall du théâtre, elle s’aperçut bien que tous les yeux étaient dirigés vers sa compagne, mais, peu importe, le magnifique et estimable Monsieur Darcy était à ses côtés, et cela la rendait très fière. Celui-ci merveilleusement stylé, fit courtoisement la révérence en lui souriant, afin de monter le grand escalier une marche légèrement en avance. Un petit groom les attendait à la porte de la loge. Darcy s’effaça pour la laisser entrer avec Georgiana, les installa au premier rang et ouvrit le rideau.

- Puis-je vous remercier d’avoir bien voulu assister à cette représentation en notre compagnie, Miss Bingley ? puis se penchant légèrement, il lui murmura d’un ton aimable qu’elle trouva divinement caressant, vous êtes très en beauté ce soir, vous affadissez toutes les femmes de ce théâtre, Miss Bingley. Les jumelles sont toutes braquées sur vous,

- Merci, cher Monsieur Darcy, mais le mérite vous en revient aussi, je crois.

Effectivement, tout le parterre, et toutes les loges avaient les lorgnettes braquées sur les Darcy et leur invité. Les jeunes femmes, jalouses, auraient aimées être inviter, mais, il était si difficilement abordable. Pourtant, aujourd’hui, il se dressait magnifique, aimable et léger. Se pouvait-il qu’il ait enfin choisi…… la rumeur circula, s’amplifia, tout le théâtre fut en ébullition. Georgiana, sourire au lèvre écoutait le battement du cœur de la salle. Décidément, sortir en compagnie de son frère était amusant, elle se retourna, il sourit, puis s’excusa, il allait sortir saluer Lady et Lord Ramsay. Georgiana acquiesça. Enfin seules, elle allait pouvoir s’informer. Dans la loge de Lady et Lord Ramsay, Darcy apparut. Elle avait un long quart d’heure avant le début de la pièce.

- Vous êtes très en beauté, Mrs Bingley, très. Comme vous le voyiez, je n’ai pu me mettre en bleu, bien que ce soit ma couleur préférée, une tache de dernière minute, et j’ai dû me dévêtir au plus vite afin d’être prête….. mais je dois avouer que je suis bien pâle à côté de vous. D’ailleurs, mon frère, depuis Netherfield ne tarit plus d’éloges. Vous êtes une femme, à son avis, assez exceptionnelle, et Charles a bien du bonheur de vous avoir à ses côtés.

- Je le crois aussi Georgiana, sinon, il serait enclin à faire bien des bêtises. Charles est charmant, voyez-vous, et souvent trop léger, avec des coups de cœurs, des tocades, un véritable enfant. Ce qui est étonnant pour un homme, il croit en l’amour ! dans notre monde !

- Etonnant, Miss Bingley, étonnant. Et cela se traduit comment ? est-il amoureux, j’adore les histoires d’amour. Vit-il une histoire semblable à celle des romans ?

- Plus maintenant, j’y ai mis fin rapidement. Il s’était entiché, à Netherfield d’une campagnarde, assez belle, mais rustique. Si vous aviez fréquenté cette famille ! vous n’auriez pu, vous si civilisée que m’approuver !

- Qu’avait-elle de si blâmable, en dehors de sa « belle rusticité » ? il est vrai que vous êtes si justement parfaite.

- Elle n’avait rien de blâmable, en vérité, mais son entourage, quelle souffrance, les côtoyer étaient insupportable. Sous la pression des plus jeunes filles de cette famille, mon frère à donné un bal. Ce fut affreux, Louisa et moi avons souffert le martyr avec tous ces hobereaux suffisants et mal éduqués. Heureusement, le lendemain, bien aidé en cela par votre frère, nous l’avons convaincu de partir. Il va d’ailleurs résilier son bail à la Saint Michel et enfin clore cette partie de sa vie. Je suis bien heureuse en vérité, qu’il ait cessé de penser à elle.

- Mais, en quoi était blâmable cette famille, pouvez-vous m’en dire plus ? j’ai tellement peu d’expérience en ce domaine, je suis si naïve et si jeune. Instruisez-moi voulez-vous.

- Le pire, Georgiana, ce n’était pas Jane, mais Elizabeth. Et la mère aussi.

- Vraiment, et qu’est-ce que le pire, pour une jeune femme ?

- En deux mots, la mère était une oie sans cervelle, qui avait dû être assez jolie en son temps. Quand aux sœurs, bruyantes vulgaires, gloussantes, encore cela aurait pu passer, elles étaient très jeunes. Mais Elizabeth !

- Oui, Elizabeth, Miss Bingley, a-t-elle donc des défauts si horribles, que vous ne puissiez aller au-delà de son prénom, qui est si élégant ?

- Elle n’a d’élégant que le prénom, croyez-moi ! à côté de vous et de moi, elle a l’air d’une sorcière. Et, aucune modestie, de l’aplomb et de l’insolence à revendre, une répartie ahurissante, et laide comme les sept pêchers capitaux, mais ces messieurs lui accordent un charme fou. Heureusement que votre frère est intelligent, il m’a approuvée en tout, et nous sommes rentrés à Londres le lendemain, laissant nos gens ranger les lieux.

Georgiana était perplexe. Son frère aimait un elfe délicat que Miss Bingley traitait de sorcière, et il l’avait aider à convaincre Charles à partir. Elle interrogerait son frère dès qu’ils seraient seuls, et fois de Georgiana, il dirait la vérité. Car à n’en pas douter, il était amoureux fou, mais…… il avait certes quelque chose à se reprocher qui le rongeait. Dans sa soif de savoir, elle fut totalement surprise d’entendre résonner les trois coups de l’ouverture de la pièce. Darcy, lui était toujours dans la loge des Ramsay. Ainsi, il avait trouvé une échappatoire. Mon dieu que les hommes, même le meilleur d’entre eux, pouvaient être peu courageux parfois. Elle ajusta ses jumelles, et fut attentive, elle aimait beaucoup cette pièce.

De temps en temps, elle regardait son frère, qui lui, présentait le dos à sa loge tout en regardant la scène. Quel courage, mon frère, c’est dit, en rentrant j’attaque.

Qui attaque, je laisse la patate chaude...... **** chacune son tour

MissAcacia a écrit:

Clinchamps, j'ai réparé ma bourde du mieux que j'ai pu en faisant disparaître Mr Darcy (mon post est tout rapiécé ), merci de ta lecture vigilante.

Ne t'inquiète pas MissAccacia ! Tu n'es pas du tout tenue de tenir compte de toutes les âneris que je peux mettre en commentaires annexes !! Parfaite reprise de volée, Fée Clochette ! Parfaite !

Citation :

Georgiana se dit que tant qu'à supporter la présence de Miss Bingley, elle allait encore tenter de lui soutirer quelques renseignements. Pendant que des salves d'applaudissements saluaient la fin du premier acte, elle relança la balle :
- Chère miss Bingley, comme votre délicatesse a dû souffrir de la compagnie de ces personnes ! Mais cette jeune fille, Jane, était assez jolie, n'est-ce pas ? (il vallait mieux laisser Elisabeth de côté pour l'instant)
- Oui, une beauté, surtout par rapport à son environnement, mais une douceur et une affabilité qui la rendaient supportable : elle ne s'opposait jamais à quoi que ce soit, tandis que sa sœur ...
- oui, je cous comprends, mais n'a-t-elle aucune autre famille, exceptée ceux de sa maisonnée ?
- Si, une tante, dans le village de Merryton, terriblement sotte, entichée des uniformes rouges - à son âge ! et adorant les commérages avec cette Mrs Bennett. Ah ! oui ! il me revient que cette dame a un frère à Londres, dans le commerce, ma chère, imaginez-vous cela, ils vivent à Gracechurch Street ! Qui sait seulement où cela se trouve ?
- Vous vous en souvenez pourtant ?
- C'est que miss jane Benett a résidé à Londres chez eux, et qu'elle nous a rendu visite, j'ai donc dû la lui rendre, mais croyez bien que j'y suis restée le moins possible ! une maison pleine d'enfants !
- Mon frère et Charles étaient-ils avec vous ?
- Seigneur non, Darcy et moi lui avons laissé ignorer la présence de Jane à londres, il ne s'agissait pas qu'il s'en entiche à nouveau !
Georgiana fut empêchée de continuer par la reprise de la pièce, mais elle avait suffisamment à penser : ainsi son frère avait vraiment tout fait pour détourner Bingley de cet affection naissante, pourquoi ? Mais surtout pourquoi avoir changé du tout au tout ? Il avait dû se passer quelque chose pendant son séjour à Rosings, c'était la seule chose envisageable ! mais quel lien pouvait-il y avoir entre Rosings et Elisabeth ? Gracechurch street, où cela pouvait-il se situer dans Londres ? Que de questions !!

Alors, le Hasard, ou la Nécessité ???

JE SUIS SANS VOIX quel art dans la torture Clinchamps, tu n'a peur de rien

Elle a du travail Georgiana.

Si après ça, elle n'est pas convaincue que les hommes ne sont rien sans les femmes c'est à désespérer du monde.

Il me semble, que c'était peut-être l'opinion de Jane Austen

J'adore travailler sur Georgiana qui n'a pas de réelle existence dans le roman, ça permet pas mal de fantaisie !

j'ai l'impression que cette histoire devient une recherche policière !

Bon sang, mais c'est bien sur, l'ancêtre de Miss Marple

Allez, yo, ça joue !

Fée Clochette merci de m'avoir prêté quelque longueur de ton fil de fée, mon dernier post est raccommodé. Je constate avec plaisir que ton dernier post n'est pas loin des fameuses "trois pages"

Citation :

Comme elle lui avait dit qu'elle aimait beaucoup cette pièce, Caroline Bingley ne fut pas surprise de voir Georgiana s'absorber dans la contemplation de la scène et du jeu des acteurs. Si elle avait pu se douter de la direction suivie par ses pensée, il est aisé de croire qu'elle aurait déployé tout son art pour la distraire. Mais elle-même laissait son esprit dériver vers des rivages enchantés, la rumeur de la salle lorsqu'elle avait paru aux côtés de Mr. Darcy la portait et elle imaginait déjà l'effet produit par l'annonce de leurs fiançailles.

Georgiana arborait un air concentré qui contrastait avec la légèreté printanière de sa tenue. Par recoupement, elle pensait avoir trouvé le lien entre le changement survenu à Rosings et Miss Elizabeth Bennet: le refus ! L'évidence de cette explication éclaira un instant son visage. Elle s'assombrit aussitôt. Impossible d'interroger William sur ce point. Elle ne pouvait oublier l'expression de douleur qui abîmait ses traits dans les sombres moments qui avaient suivi son retour de Rosings. Il fallait trouver autre chose.

D'un coup, la solution se présenta d'elle même: "Mon cousin, le Colonel ! Il est certain qu'il en sait plus qu'il ne m'en a dit ! Je lui écrirai dès demain. De toutes façons, il est grand temps que je prenne de ses nouvelles."
"Et puis", songea-t-elle un instant après, "il a rencontré la fameuse Elizabeth Bennet. J'entends des avis si différents sur elle qu'une quatrième opinion viendrait à point nommé".

Rassérénée, elle se concentra sur la pièce. Mr Darcy vint les rejoindre pour la dernière moitié du dernier acte. Manque de courage ou souci de ne pas trop s'afficher avec Miss Bingley, il ne se douta pas à quel point il avait servi les desseins de sa soeur.

"Miss Bingley", dit-il lorsque le rideau retomba, "ma voiture est à votre disposition pour vous reconduire. Un événement imprévu que m'a communiqué Lord Ramsay m'oblige à me rendre chez lui et Georgiana m'accompagne bien entendu. J'espère que vous excuserez ce manque de courtoisie que je ne peux éviter."

Miss Bingley s'inclina et excusa. Elle dissimula le dépit que ce camouflet lui inspirait tout en se demandant pourquoi ses espérances à peine relevées étaient toujours foulées au pied. "Ce diable d'homme !" pensa-t-elle rageusement en s'autorisant un écart de pensée. Pemberley méritait que l'on se donne du mal mais elle ne put réprimer un soupir en pensant à la rumeur qui ne manquerait pas de circuler demain sur ce nouvel épisode. Il y avait si longtemps que tout le monde savait qu'elle courait après Mr. Darcy...

Dans la maison des Darcy, en l'absence des maîtres, l'office n'était pas resté inactif. Les nouvelles rapportées par Mrs Oldmaid, qui les tenaient de source sûre du majordome de Mr. Bingley, son parent, avait mis tout le monde en émoi. Mr. Darcy était amoureux. Une jeune fille rencontrée lors de son séjour en Hertfordshire vraisemblablement. C'était une bonne nouvelle. Une nouvelle maîtresse signifiait le retour des fêtes à Londres et à Pemberley. Des enfants, des visites, de l'animation. Par le biais des courriers nécessaires à la préparation de la visite à Pemberley, qui approchait à grands pas, la nouvelle parvint à Mrs Reynolds. Elle saurait quoi faire, elle en saurait vite plus, elle qui connaissait le maître depuis si longtemps.
Une certaine atmosphère d'attente optimiste s'installa dans la maison londonienne.

Miss Darcy enquête...

mais c'est très bien, il va y avoir enfin le colonel.

et cette pauvre Miss B, son rêve s'écroule. Il est un peu mufle Darcy, lui faire ça..... enfin, ce n'est pas la première fois qu'ils sont en opposition.

A qui le tour ? Clinchamps es-tu inspirée par une suite après MissAcacia ?

J'ai fait la correction, mais ce soir je suis fatiguée, il faut que j'ai l'esprit clair. D'ailleurs comment les commérages de cuisine à Londres sont-ils parvenus à mrs Reynolds à Pemberley ?
Il faut que je dorme là dessus ! Si tu veux t'y coller, fée Clochette, je prendrais le train en marche, sinon, demain début après midi !

Le problème est de taille. Jamais dans le livre Mrs Reynolds ne soupçonne son maître d'être amoureux. Donc, il y a peut-être rumeur, mais elle ne peut pas abonder dans ce sens là.

Demain, je ne pense pas poster, ou alors très tard. Journée chargée. Mais je suis perplexe.

MissAcacia, oh lalalala ou nous mènes-tu ?

cogitation nocturne

Citation :

La lettre de Georgiana, laissa le Colonel Fitzwilliam perplexe. Il ne pouvait certainement pas dévoiler tout ce qu’il connaissait de la détresse de Darcy et surtout son inélégance dans la présentation de ses sentiments !

Sa préhension de la peine de cœur de Darcy le poussait non pas à raconter toute l’affaire à Georgiana, mais surtout à mettre son cousin devant sa responsabilité de frère aîné. Mais comment tourner ces lettres ?

En temps que militaire, sa stratégie était toujours de réfléchir selon plusieurs points de vue. Pour l’instant, ses pensées stagnaient, une jeune fille l’embarrassait, lui le « vieux cousin ». Il avait une tendresse particulière pour Georgiana et il s’apercevait que sa mésaventure l’avait fait grandir très vite, elle avait le jugement plus fin que son frère, cela le faisait sourire. Il allait donc répondre à Georgiana et écrire une lettre bien sentie à Darcy, qui trouverai une alliée inattendue dans sa sœur. Plutôt que de s’évertuer à imaginer des stratégies et à tomber en mélancolie il utiliserait l’esprit aiguisée d’une femme, pour régler ses problèmes amoureux avec une autre femme.

Parfait !

Citation :

Du Colonel à Georgiana :

Ma chère Georgiana,

Au grand plaisir que j'éprouve à recevoir un courrier de vous se mêle quelques sentiments d'embarras : comment vous répondre en toute franchise sur un sujet qui ne me concerne pas au premier chef sans trahir la confiance de votre frère ? Et pourtant j'en ai le grand désir ! Voici ce que je vais faire : je peux sans conteste vous donner mon opinion personnelle sur la charmante Elisabeth (déjà l'adjectif que j'emploie vous donne une idée de ce que sera ce portrait !) et je vais écrire à Darcy afin qu'il vous éclaire complètement, car il est grand temps je pense qu'il réalise qu'il a en vous une amie, un cœur de femme prêt à le comprendre et à le soutenir ; d'ailleurs, ou je me trompe fort, ou il doit commencer à s'en apercevoir !!
Donc, Elisabeth Bennett : je l'ai trouvée charmante, spirituelle, pétillante d'intelligence et d'esprit, des yeux noirs brillants, un sourire facilement moqueur mais dans son écoute une gravité et un sérieux qui inspirent la confiance. On sent que c'est une personne à qui l'on peut se confier, et qui est assez intelligente pour ne pas se braquer dans une position de fierté inébranlable, quand sa raison et son cœur lui font entrevoir que cette voie n'est pas la bonne.
La personne qui vous en a parlé en mal soit ne la connaît pas, soit possède une raison personnelle de ne pas l'aimer, je vous laisse choisir laquelle de ces deux positions est la bonne !
Vous devinez à juste titre qu'il s'est passé quelque chose à Rosings qui rend votre frère malheureux, et vous ne comprenez pas pourquoi cette jeune personne qui semble si intéressante et attirante ne se rend pas sans discussion aux charmes de votre frère, pour vous tellement évidents ! Là dessus je ne peux vous donner d'explication, mais je vais engager Darcy par le même courrier à le faire. Vous le vallez bien(pardon !) méritez et c'est dans son intérêt.
Ma chère petite cousine, je baise vos mignonnes petites mains et suis toujours votre très dévoué et très affectueux
Richard Fitzwilliam.

Du Colonel à Darcy :

Cher Darcy,
Un mot rapide, car le temps me presse, et d'ailleurs ce sera dit en quatre mots : parlez à votre sœur !
Elle cherche, interroge, reçoit des compte-rendus élogieux sur Elisabeth Bennett, qui cependant vous rend malheureux et elle ne comprend pas pourquoi. Il est temps que vous alliez avec elle au bout du sujet, tant pis pour votre égo (cela vous fera du bien) et d'ailleurs elle vous aime et vous connaît assez pour comprendre et ne pas vous en tenir rigueur. Et puis Elisabeth Benett pourrait passer à ses yeux pour une fieffée coquette, qui joue à briser les cœurs, et ce ne serait pas juste. Je sais que cet argument ne vous laissera pas indifférent. Et qui sait ? Vous trouverez sans doute dans le cœur de georgiana des ressources inattendues, qui vous aideront peut-être ! Croyez-moi, mon cousin, parlez-lui !
Votre toujours dévoué
Fitzwilliam.

Bravo, CLinchamps, nous avançons drôlement.

Citation :

A Pemberley, Mrs Reynolds ne fut nullement étonnée par la rumeur qui voulait que son Maître, soit enfin amoureux. La vie d’une grande maison tournait autour du maître, et lorsque celui-ci était célibataire, bel homme et parfait gentleman, chacune et chacun était à l’affût de sa moindre histoire de cœur. Or, Darcy était discret et secret. Ses aventures, si toutefois, il en avait, n’étaient jamais connues. Force était de constater, comme l’Intendante le fit remarquer à tout son personnel que ce n’était qu’une rumeur circulant sans fondement et qui se basait sur les questions posées par Miss Georgiana.

Elle balaya avec certitude celle qui circulait sur Miss Bingley. Elle l’avait souvent reçue et vite jugée comme une personne égoïste, égocentrique et cupide. Seul l’intéressait le paraître, les mondanités. Mais son maître ne se laissait pas aveugler, aussi raisonna-t-elle les petites soubrettes qui lorsqu’elles entretenaient la maison, plaisantaient inconsidérément.

« Allons, allons, cirez donc mieux ce plancher Deborah ! n’interrompait pas Sarah, son travail s’en ressent, d’ailleurs, vous recommencerez ces vitres, s’il vous plait. Je veux bien que vous plaisantiez, mais je rappelle, que j’interdit à tous et toutes de parler de nos maîtres. Une bonne maison se reconnaît à la discrétion de tous les membres qui y habitent. Je veux que tout soit rutilant et impeccable pour recevoir le Duc de Clarence. J’inspecterai toutes les pièces en gants de coton blanc, alors gare, si je les ternis en passant la main partout, gare ! »

Madame Reynolds vénérait la famille Darcy et admirait véritablement Fitzwilliam Darcy. Ce qu’il lui faut songea-t-elle, c’est une jeune personne joyeuse, aimante, spontanée, vive et généreuse. Un jeune fille intelligente, qui prenne le relais de feu Madame Darcy, dans la gestion des domaines. Qu’elle soit débrouillarde et tendre. Ces pauvres enfants avaient tellement soufferts. Il est assez riche, pour ne pas s’obliger à épouser une fortune et un rang. Miss Bingley serait un fardeau et non une aide. »

Non, vraiment, cela ne se pouvait pas. Mais si jamais c’était le cas, et bien, elle ne se gênerait pas pour le lui dire. Elle le faisait souvent et il l’écoutait.

Contribution de l'après-midi

Fée clochette a écrit:

MissAcacia, oh lalalala ou nous mènes-tu ?

Mais... à Pemberley... par les chemins de traverses et je n'aurai de cesse que quand vous compterez six bons pouces de boue au bas de vos jupons.
Enfin, en l'occurrence j'avoue que j'ai lancé l'hameçon au hasard et je le trouve fort bien rattrapé ma foi.
Clinchamps j'aime beaucoup tes lettres...

A moi la patate.

Citation :

Mr. Darcy ne fut pas peu surpris en recevant la lettre de son cousin. Il avait apprécié l'intérêt et l'aide de Georgiana à son retour de Rosings et lors de la maladie de Bingley mais il n'avait pas mesuré la profondeur et l'étendue de sa sollicitude inquiète. Décidément, il lui restait quelques progrès à accomplir dans considération des sentiments d'autrui !
En se faisant cette réflexion, il ne put s'empêcher de songer à celle qui lui avait si vertement asséné cette critique. Elle ne l'avait pas épargné, lui disant "ses quatre vérités" sans aller par "quatre chemins", mais son souvenir n'était plus aussi douloureux. En avoir parlé avec Bingley lui avait fait du bien... mais il avait un peu négligé sa soeur. Si elle avait cherché à se renseigner auprès de Miss Bingley, pas étonnant qu'elle soit perplexe quand à la personnalité d'Elizabeth... Miss Bennet.

"C'est terrible", pensa-t-il, "je ne peux m'en empêcher ! Quant à l'oublier..."

Lorsque Georgiana revint de ses visites avec Mrs Annesley, elle apprit que son frère l'attendait dans son bureau. Elle sentit monter une légère appréhension. S'agissait-il de son attitude chez Lord Ramsay l'autre soir ? Elle avait peut-être un peu trop parlé et ri avec son fils aîné. Depuis l'aventure de Ramsgate, elle était beaucoup moins insouciante car elle savait son frère inquiet à son sujet, mais Lloyd Ramsay était si drôle...
Elle toqua légèrement puis ouvrit la porte.

"Entre Georgiana, referme la porte derrière toi et assied-toi" fit son frère.

Désolée, je n'ai pas le temps d'aller plus loin pour l'instant mais je reviens tout à l'heure...

Une question :page trois je mentionne un jeune homme avec qui danse Georgiana et qui est assez timide, qu'elle aide : aurais-je le bonheur que tu t'en sois souvenu et que ce soit le Lloyd ramsay en question ? Sinon, pas grave, on oublie le timide et on se branche sur ramsay !!