MARY WEBB : Sarn, La Renarde...

C'est un des aspects que j'ai le plus aimé dans le livre.

Je ne comprends pas pourquoi la BBC ne fait pas une adaptation de Sarn. Pour les aider, je propose le casting, RPJ pourrait tout à fait incarner le sensible et intelligent Kester. Je verrais bien RA en Gédéon et Emilia Fox en Jancis. Et le chatelain, James Purefoy. Pour Prue, je mettrais l'actrice qui joue Jane Eyre dont j'ai oublié le nom, mais elle est peut-être trop belle.

En tous cas, admirez la prouesse, j'ai casé mes trois acteurs préférés.
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[quote="Rosalinde"]J'aime l'arrivée du tisserand, et les réactions des femmes.

J'aime aussi quand Gédéon avertit les corneilles du décès de son père.

Je crois que Gédéon parle aux abeilles si j'ai bonne mémoire. Dans Lark Rise, la voisine fait la même chose quand son mari meurt, une couture paysanne de l'époque j'imagine.

Oui bien sûr Gédéon est allé parler aux abeilles dès le décès du père. C'est une coutume très répandue.
Mais le passage est très court, il dit simplement :

Citation :

Il a passé, mère. Je vas le dire aux abeilles, sans qui nous pourrions bien les perdre.

Puis à son retour :

Citation :

J'ai prévenu les abeilles ; je sais qu'elles sont satisfaites et qu'elles veulent bien de moi pour maître.

Le lendemain des obsèques, Prue se souvient d'une ancienne coutume qui veut qu'on prévienne les corneilles. Gédéon l'accompagne et s'adresse aux corneilles :

Citation :

Ohé ! corneilles ! Père est décédé, et c'est moi le maître. Je suis venu vous le dire pour que vous restiez en paix sur vos nids. Je vous protégerai de tout sauf de ma carabine, et je vous invite à rester.

Les corneilles l'épiaient du haut de leurs nids. Quand il se tut, on entendit un rapide bruissement d'ailes, et elles balayèrent le ciel bleu dans une grande clameur comme si elles se fussent concertées sur ce qu'elle venaient d'entendre. Après un instant, elles revinrent et se tinrent calmes et sérieuses. Nous sûmes ainsi qu'elles avaient décidé de rester.

Puis Gédéon dit :

Citation :

Je suis content de ne pas les perdre. J'aime diablement le pâté de corneilles.

Citation :

J'ai prévenu les abeilles ; je sais qu'elles sont satisfaites et qu'elles veulent bien de moi pour maître.

Tu as raison Rosalinde, j'avais complètement oublié ce passage. Je pensais connaître ce livre par cœur !!! Tu m'as donné envie de le relire pour la énième fois. C'est décidé, je pars en vacances avec.

Et tu m'as donné toi aussi envie de le relire !

Bonnes vacances ...

Cassandre, je suis tout à fait d'accord avec ta distribution : RPJ ferait un merveilleux Kester et Ruth Wilson (de Jane Eyre) une Prue magnifique (il faudrait lui faire un bec de lièvre, quel dommage !)Mais R A en Gédéon... je ne sais pas ... mais il peut avoir l'air très mauvais, alors, pourquoi pas ? Si on envoyait une pétition à la BBC ? "The French period dramas" ? Et David Bamber dans le père de Jancis ?

David Bamber, quelle merveilleuse idée ! Il m'a tellement dégoutée dans P&P et je l'ai revu depuis dans d'autres téléfilms ou séries et il a toujours son air chafouin (Rome, Barnaby...). Dans le rôle de Beguildy, il serait parfait. Maintenant, nous devons trouver notre Prue et peut-être Gédéon, c'est vrai que ce serait dommage pour RA.

Cassandre a écrit:

Je ne comprends pas pourquoi la BBC ne fait pas une adaptation de Sarn.

Peut être parce qu'elle en a déjà fait deux

La première date de 1957 et la seconde de 1989. Je reconnais qu'elle date un peu ^^ , mais pour info, Prue y est jouée par Janet McTeer (Mrs Dashwood 2008), Kester Woodseaves par John Bowe (vu dans Einstein and Eddington, Cranford, Ashes to Ashes), et Gideon par Clive Owen

Pas encore vue, bien qu'elle soit dans ma PAV depuis des mois ...

Merci beaucoup pour l'info. J'ai déjà passé la commande à mon fils qui vit à Londres pour le DVD de 1989.

Toujours la même lancinante question : y a-t-il des sous-titres anglais ?

Je ne sais pas s'il y en a, je te le dirai quand mon fils l'aura trouvé.
Je suis épatée par ta question, mon problème, c'est le manque de sous-titres français.

J'ai commandé le fichier du DVD de Sarn à l'INA et j'ai suivi les instructions à la lettre pour le convertir (merci pour l'aide). Mais il n'y a pas de son. J'ai essayé de réparer avec VLC qui ne reconnait pas le fichier. Je suis déçue, j'avais tellement hâte de le voir, ma mère en parle encore.
Je raclerai les fonds de tiroir à mon retour de vacances, pour me commander le DVD.
A bientôt pour de nouvelles conversations, vous me manquez déjà.

Cassandre, contacte l'Ina, on peut peut-être t'aider
pour ce genre de problème

Citation :

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J'avoue que je suis tentée de l'acheter aussi...et j'ai oublié de regarder à Londres pour l'adaptation avec Clive Owen...

Je viens de finir "la flèche d'or". Cela m'a bien plu, c'est bien toujours l'écriture si poétique et proche de la nature de Mary Webb.

Spoiler:

J'ai eu un peu de mal avec elle, à cause justement de cet extrêmisme dans l'abandon de soi dans l'autre.
Stephen, son mari, est très intéressent, car à travers lui Mary Webb décrit un poète, qui ressent et souffre comme tel mais qui ne peut exprimer, ni par la peinture, la musique ou l'écriture et qui se sent enfermé dans un monde dont il n'a pas les clés.

Spoiler:

Il y a aussi les personnages secondaires, le père de Déborah, d'une lumineuse bonté, sa mère, et surtout Lily, petite jeune fille ne vivant que pour elle-même et d'un égoïsme et d'une vanité incroyable.
Et par dessus tout il y la description des landes du Shropshire(j'ai pensé à fée Clochette ! ) avec la masse rocheuse de la Chaise du Diable qui domine littéralement l'histoire.
Je remercie encore Cassandre, mais je dois dire que l'édition en feuilleton dans un magazine ainsi que le ton général, m'a fait fortement penser que ce n'est pas une version intégrale !

Je viens de lire (ou plutôt de relire) La flèche d'or. Je dois dire que j'avais oublié beaucoup de cette lecture de mon adolescence, et j'ai commencé par être légèrement déçue, mais je pense que c'est surtout dû à la traduction, qui m'a paru plus "lourde" et moins poétique que celle de Sarn par Jacques de Lacretelle et Madeleine T.Guéritte.

Et puis le charme a agi, et je me suis laissée emporter par cette belle histoire d'amour. C'est très curieux de lire un livre à l'adolescence et à l'âge mûr, on ne ressent pas du tout les mêmes impressions. A l'époque je trouvais très romantique l'amour de Deborah, et aujourd'hui cette abnégation totale m'a paru excessive. Il est vrai qu'il faut replacer dans le contexte de l'époque.

clinchamps a écrit:

je dois dire que l'édition en feuilleton dans un magazine ainsi que le ton général, m'a fait fortement penser que ce n'est pas une version intégrale !

J'ai comparé les deux premiers chapitres que m'a envoyé Cassandre avec le livre que j'ai acheté (éditions de Flore, 1948), et c'est le même texte.

Je viens (enfin!) donner mon avis sur Sarn…
Sans grande surprise, j’ai beaucoup aimé ce roman et l’atmosphère un peu oppressante mais toujours très poétique qui s’en dégage.

Par contre, je ne suis pas vraiment tombée sous le charme de Kester (je dois avoir un cœur de pierre?!)
Je le trouve trop parfait, pas assez crédible. Par rapport aux autres hommes du village, il est largement au dessus, et d’ailleurs aucune femme ne s’y trompe: Féléna lui fait les yeux doux, et toutes les autres aussi, mais de façon moins visible.
Bon, il est très bien d'accord, mais il ne fera pas partie de mes héros littéraires, tant pis! Et

Gédéon est effrayant de cupidité, de dureté puis de superstition et folie… Il entraîne à sa suite presque tous les personnages du roman dans l’obscurité. On sent qu’il règne sur Sarn, mais par la violence et par l’intensité de son travail.
Qu’est-ce que les humains ne sont pas amenés à faire pour réaliser leur rêve de richesse…
Le passage où il réalise que sa vieille mère va lui rester à charge pendant encore plusieurs année m’a chaviré le cœur. Quelle inhumanité! A partir de ce moment là, j’ai commencé à avoir peur de lui et de ses actions.

Prue est très attachante. Elle progresse à travers tout le livre, s’affirme et prend confiance en elle, grâce à son amour pour Kester. C’est une femme courageuse, qui sait ce qu’elle veut et s’en donne les moyens (quand elle décide d’apprendre à lire par exemple) On voit tout à travers ses yeux, et on sent qu’elle aime son village, et essaye de nous le faire aimer aussi.

La fin est un peu catapultée. J’ai eu du mal à croire à cette transformation soudaine du cauchemar, qui allait crescendo pour aboutir à cette mise au pilori, en un conte de fées avec une fin radieuse.
C’était trop brutal pour moi.

J’ai beaucoup aimé Sammy qui récite un verset biblique à chaque occasion, et qui tape sur les nerfs de tout le village par la même occasion!

Les lettres sont très belles, pleines de non-dit, de suggestions cachées entre deux conseils pour un remède contre la toux ou la recette de la pâte de prunelle. Entre autres, une lettre de Kester, vers la fin, je cite: « Je me suis rappelé une salle obscure […] et une femme qui a fait ce jour là une bonne action d’un cœur désespéré, mais qui ressemblait cependant à une fleur de pommier et a allumé dans un homme un feu qui sera très dur à éteindre »
Wow, c’est envoyé!
Et d’ailleurs pour la scène de Vénus, j’avoue que je ne m’attendais pas à ça dans ce roman! D’ailleurs, il y a un avertissement au début du chapitre, comme quoi on a intérêt à le passer si on est un peu « austère »! Pour un roman paru en 1924, c’est osé.
Mais c’est aussi ça qui fait le charme de ce livre, qui navigue en permanence entre la superstition, la poésie, l’ombre et la lumière…

Bref, un très bon roman, que je garde à portée de main dans ma bibliothèque « best of ». La relecture sera certainement encore meilleure!

Grand chambardement chez moi, je cherche un livre alors tout est par terre en piles alphabétiques, c'est un spectacle, et bien inouïe, en cherchant un autre je suis tombée sur SARN, je ne savais plus que je le possédais. je vais donc le relire

@Framboise : tu as fait un très beau résumé de Sarn, merci

C'est un roman que j'adore et que je relirais volontiers

@Fée clochette : bonne lecture !

Ah ! pour moi Kester Woodseaves sera sans conteste et pour toujours au panthéon de mes héros littéraires !! avec le beau visage de Pierre vaneck, en plus !!

clinchamps a écrit:

Ah ! pour moi Kester Woodseaves sera sans conteste et pour toujours au panthéon de mes héros littéraires !!

Je m'étonnais de ne pas avoir eu de réactions! Peut être que mon opinion changera après avoir vu le film?!

C'est toujours agréable de retrouver des livres qu'on croyait perdus. En plus quand ce sont de bons livres, ça devient merveilleux, alors, bonne lecture Fée Clochette!

merci pour ton avis Framboise! je l'avais manqué en effet!

Ah tiens ! Moi je n'ai pas lu Sarn, je viens de découvrir son existence avec ce topic.

Mais j'ai lu deux fois La renarde, que j'ai trouvé il y a quelques années dans une bourse aux livres.

Bien que très triste, c'est une belle histoire qui dégage je trouve un indéniable charme.

L'histoire de Hazel la sauvageonne qui aime tant les animaux et qui vit en contact étroit avec la nature, aimée d'un pasteur qui pense la comprendre et l'épouse, désirée par un "noble" qui la met dans son lit sans autre forme de procès.

Pas de fin heureuse pour Hazel, par contre

ATTENTION : TRES GROS SPOILER

Spoiler:

J'ai fait quelques captures d'écran de la merveilleuse adaptation de Sarn par Claude Santelli, lobbying, lobbying

Prue (Dominique Labourier) et Gédéon (José-Maria Flotats)



Jancis (Danièle Lebrun) et Kester (Pierre Vaneck)



Prue et Kester

Muezza, merci!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! c'est magnifique!!! Danièle Lebrun en Jancis, je ne savais pas...j'aime bien cette idée....