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Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Mar 15 Sep 2015 - 9:05
Quelles belles découvertes, Rosalind !
L'occitan donne un rythme très particulier à ces poèmes, que j'aime énormément !
Les trois poèmes que tu as choisis sont beaux chacun à leur façon, merci.
Rosalind Ice and Fire Wanderer
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Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Mar 15 Sep 2015 - 17:01
Je suis ravie qu'ils te plaisent Petit Faucon. Je les ai moi-même découverts assez récemment.
Je continue avec un poème beaucoup plus connu que j'attribuais à tort à Georges Brassens alors qu'on le doit à la plume d'Antoine Pol (1888/1971)
Les passantes:
Je veux dédier ce poème A toutes les femmes qu’on aime Pendant quelques instants secrets, A celles qu’on connaît à peine, Qu’un destin différent entraîne Et qu’on ne retrouve jamais.
A celle qu’on voit apparaître Une seconde, à sa fenêtre Et qui, preste, s’évanouit, Mais dont la svelte silhouette Est si gracieuse et fluette Qu’on en demeure épanoui.
A la compagne de voyage Dont les yeux, charmant paysage Font paraître court le chemin ; Qu’on est seul peut-être à comprendre, Et qu’on laisse pourtant descendre Sans avoir effleuré la main.
A celles qui sont déjà prises Et qui vivant des heures grises Près d’un être trop différent, Vous ont, inutile folie Laissé voir la mélancolie D’un avenir désespérant.
Chères images aperçues Espérances d’un jour déçues Vous serez dans l’oubli demain ; Pour peu que le bonheur survienne, Il est rare qu’on se souvienne Des épisodes du chemin
Mais si l’on a manqué sa vie On songe avec un peu d’envie A tous ces bonheurs entrevus, Aux baisers qu’on n’osa pas prendre, Aux coeurs qui doivent vous attendre, Aux yeux qu’on n’a jamais revus.
Alors, aux soirs de lassitude, Tout en peuplant sa solitude Des fantômes du souvenir, On pleure les lèvres absentes De toutes ces belles passantes Que l’on n’a pas su retenir.
La beauté et la mélancolie de ces vers sont poignantes, et Brassens les a merveilleusement mis en musique.
L’un des grands regrets de Georges Brassens fut de n’avoir pas pu rencontrer Antoine Pol. Brassens avait contacté le poète pour lui demander l’autorisation de mettre son poème "Les Passantes" en musique. Le poète accepta mais mourut une semaine avant la date de la rencontre ! Antoine Pol ne figure pas dans les anthologies, mais son superbe texte "Les Passantes "est devenu mondialement connu.
Ce très beau poème ne nous serait peut-être jamais parvenu si Georges Brassens ne l’avait déniché un jour de 1947 au marché aux puces. Il est tiré des "Emotions poétiques", écrit par Antoine Pol en 1913.
Dès lors, Brassens aura le coup de foudre pour ce poème. Il mettra des années à peaufiner la musique la mieux adaptée au texte. Après des années de tests, il finira par trouver une musique et chantera le texte pour la première fois à Bobino en 1972.
Petit Faucon Confiance en soie
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Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Mar 15 Sep 2015 - 17:26
Excellent choix !!! c'est une chanson merveilleuse, et tellement bien mise en valeur par Brassens, merci Rosalind !
J'avais hésité à présenter Les oiseaux de passage, de Jean Richepin, dont Brassens a interprété de larges extraits, et que j'aime aussi beaucoup ...
Spoiler:
Les oiseaux de passage - Jean RICHEPIN
C'est une cour carrée et qui n'a rien d'étrange : Sur les flancs, l'écurie et l'étable au toit bas ; Ici près, la maison ; là-bas, au fond, la grange Sous son chapeau de chaume et sa jupe en plâtras.
Le bac, où les chevaux au retour viendront boire, Dans sa berge de bois est immobile et dort. Tout plaqué de soleil, le purin à l'eau noire Luit le long du fumier gras et pailleté d'or.
Loin de l'endroit humide où gît la couche grasse, Au milieu de la cour, où le crottin plus sec Riche de grains d'avoine en poussière s'entasse, La poule l'éparpille à coups d'ongle et de bec.
Plus haut, entre les deux brancards d'une charrette, Un gros coq satisfait, gavé d'aise, assoupi, Hérissé, l'œil mi-clos recouvert par la crête, Ainsi qu'une couveuse en boule est accroupi.
Des canards hébétés voguent, l'oeil en extase. On dirait des rêveurs, quand, soudain s'arrêtant, Pour chercher leur pâture au plus vert de la vase Ils crèvent d'un plongeon les moires de l'étang.
Sur le faîte du toit, dont les grises ardoises Montrent dans le soleil leurs écailles d'argent, Des pigeons violets aux reflets de turquoises De roucoulements sourds gonflent leur col changeant.
Leur ventre bien lustré, dont la plume est plus sombre, Fait tantôt de l'ébène et tantôt de l'émail, Et leurs pattes, qui sont rouges parmi cette ombre, Semblent sur du velours des branches de corail.
Au bout du clos, bien loin, on voit paître les oies, Et vaguer les dindons noirs comme des huissiers. Oh ! qui pourra chanter vos bonheurs et vos joies, Rentiers, faiseurs de lards, philistins, épiciers ?
Oh ! vie heureuse des bourgeois ! Qu'avril bourgeonne Ou que décembre gèle, ils sont fiers et contents. Ce pigeon est aimé trois jours par sa pigeonne ; Ca lui suffit, il sait que l'amour n'a qu'un temps.
Ce dindon a toujours béni sa destinée. Et quand vient le moment de mourir il faut voir Cette jeune oie en pleurs : " C'est là que je suis née ; Je meurs près de ma mère et j'ai fait mon devoir. "
Elle a fait son devoir ! C'est à dire que oncque Elle n'eut de souhait impossible, elle n'eut Aucun rêve de lune, aucun désir de jonque L'emportant sans rameurs sur un fleuve inconnu.
Elle ne sentit pas lui courir sous la plume De ces grands souffles fous qu'on a dans le sommeil, pour aller voir la nuit comment le ciel s'allume Et mourir au matin sur le coeur du soleil.
Et tous sont ainsi faits ! Vivre la même vie Toujours pour ces gens-là cela n'est point hideux Ce canard n'a qu'un bec, et n'eut jamais envie Ou de n'en plus avoir ou bien d'en avoir deux.
Aussi, comme leur vie est douce, bonne et grasse ! Qu'ils sont patriarcaux, béats, vermillonnés, Cinq pour cent ! Quel bonheur de dormir dans sa crasse, De ne pas voir plus loin que le bout de son nez !
N'avoir aucun besoin de baiser sur les lèvres, Et, loin des songes vains, loin des soucis cuisants, Posséder pour tout cœur un viscère sans fièvres, Un coucou régulier et garanti dix ans !
Oh ! les gens bienheureux !... Tout à coup, dans l'espace, Si haut qu'il semble aller lentement, un grand vol En forme de triangle arrive, plane et passe. Où vont-ils ? Qui sont-ils ? Comme ils sont loin du sol !
Les pigeons, le bec droit, poussent un cri de flûte Qui brise les soupirs de leur col redressé, Et sautent dans le vide avec une culbute. Les dindons d'une voix tremblotante ont gloussé.
Les poules picorant ont relevé la tête. Le coq, droit sur l'ergot, les deux ailes pendant, Clignant de l'œil en l'air et secouant la crête, Vers les hauts pèlerins pousse un appel strident.
Qu'est-ce que vous avez, bourgeois ? soyez donc calmes. Pourquoi les appeler, sot ? Ils n'entendront pas. Et d'ailleurs, eux qui vont vers le pays des palmes, Crois-tu que ton fumier ait pour eux des appas ?
Regardez-les passer ! Eux, ce sont les sauvages. Ils vont où leur désir le veut, par-dessus monts, Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages. L'air qu'ils boivent ferait éclater vos poumons.
Regardez-les ! Avant d'atteindre sa chimère, Plus d'un, l'aile rompue et du sang plein les yeux, Mourra. Ces pauvres gens ont aussi femme et mère, Et savent les aimer aussi bien que vous, mieux.
Pour choyer cette femme et nourrir cette mère, Ils pouvaient devenir volaille comme vous. Mais ils sont avant tout les fils de la chimère, Des assoiffés d'azur, des poètes, des fous.
Ils sont maigres, meurtris, las, harassés. Qu'importe ! Là-haut chante pour eux un mystère profond. A l'haleine du vent inconnu qui les porte Ils ont ouvert sans peur leurs deux ailes. Ils vont.
La bise contre leur poitrail siffle avec rage. L'averse les inonde et pèse sur leur dos. Eux, dévorent l'abîme et chevauchent l'orage. Ils vont, loin de la terre, au dessus des badauds.
Ils vont, par l'étendue ample, rois de l'espace. Là-bas, ils trouveront de l'amour, du nouveau. Là-bas, un bon soleil chauffera leur carcasse Et fera se gonfler leur cœur et leur cerveau.
Là-bas, c'est le pays de l'étrange et du rêve, C'est l'horizon perdu par delà les sommets, C'est le bleu paradis, c'est la lointaine grève Où votre espoir banal n'abordera jamais.
Regardez-les, vieux coq, jeune oie édifiante ! Rien de vous ne pourra monter aussi haut qu'eux. Et le peu qui viendra d'eux à vous, c'est leur fiente. Les bourgeois sont troublés de voir passer les gueux
Rosalind Ice and Fire Wanderer
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Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Mar 15 Sep 2015 - 18:07
Tu as bien fait de le poster maintenant Petit Faucon. Ce poème est très subversif, pas étonnant que Jean Richepin ait été mis à l'index, et que Brassens ait eu envie de le chanter Ma strophe préférée
Citation :
Regardez les passer, eux Ce sont les sauvages Ils vont où leur désir Le veut par dessus monts
Je vais plomber l'ambiance en présentant ce poème de Sabine Sicaud. Cette jeune fille a publié très jeune de charmantes poésies sur la nature, puis atteinte d'ostéomyélite elle est morte à l'âge de 15 ans.
Les poèmes datant de cette période de souffrance sont bouleversants.
Ah ! laissez-moi crier:
Ah! Laissez-moi crier, crier, crier Crier à m’arracher la gorge! Crier comme une bête qu’on égorge, Comme le fer martyrisé dans une forge Comme l’arbre mordu par les dents de la scie, Comme un carreau sous le ciseau du vitrier Grincer, hurler, râler. Peu me soucie Que les gens s’en effarent. J’ai besoin De crier jusqu’au bout de ce qu’on peut crier. Les gens? Vous ne savez donc pas comme ils sont loin Comme ils existent peu, lorsque vous supplicie Cette douleur qui vous fait seul au monde? Avec elle on est seul, seul dans sa geôle Répondre? Non. Je n’attends pas qu’on me réponde. Je ne sais même pas si j’appelle au secours Si même j’ai crié, crié comme une folle Comme un damné toute la nuit et tout le jour Cette chose inouïe, atroce, qui vous tue Croyez-vous qu’elle soit Une chose possible à quoi l’on s’habitue Cette douleur, mon Dieu, cette douleur qui tue Avec quel art cruel de supplice chinois Elle montait, montait à petits pas sournois Et nul ne la voyait monter, pas même toi Confiante santé, ma santé méconnue C’est vers toi que je crie, ah c’est vers toi, vers toi! Pourquoi, si tu m’entends n’être pas revenue? Pourquoi me laisser tant souffrir, dis-moi pourquoi Ou si c’est ta revanche et parce qu’autrefois Jamais, simple santé, je ne pensais à toi?
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Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Mar 15 Sep 2015 - 18:58
Rosalind a écrit:
Selenh si tu aimes la poésie occitane sans doute connais-tu Max Rouquette
Oui. C'est une lecture crève-cœur, un peu. J'ai souvent du mal quand j'ai connu les gens, à les relire.
Rosalind Ice and Fire Wanderer
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Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Mar 15 Sep 2015 - 20:09
Selenh tu as connu Max Rouquette ? tu as étudié l'occitan avec lui ?
Dérinoé Ready for a strike!
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Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Mar 15 Sep 2015 - 23:42
@ Petit Faucon:
Citation :
Ce texte de M Volkovitch sur la traduction est très intéressant, merci de l'avoir posté !
Avec plaisir. Il est vrai que ce discours, à la fois très simple, dans sa charmante sincérité, et très profond dans ce qu'il dit de la littérature, constitue au moins autant une présentation du travail de traducteur qu'une vibrante définition de la poésie.
Citation :
J'avais hésité à présenter Les oiseaux de passage, de Jean Richepin, dont Brassens a interprété de larges extraits, et que j'aime aussi beaucoup ...
D'entre toutes les chansons de Georges Brassens, Les Oiseaux de Passages est ma favorite. Je crois que je l'aime plus encore dans la version de Maxime Le Forrestier - qui, en vingt ans de carrière et sept albums, a interprété l'intégralité de l'oeuvre du Maître:
Spoiler:
Maxime Le Forrestier, Les Oiseaux de Passages in Maxime Le Forestier chante Brassens, 1979:
Texte: Jean Richepin, 1876. Musique: Georges Brassens, 1969. Voix: Maxime Le Forrestier, 1979. Guitare: Alain le Douarin, 1979. Contrebasse: Patrice Caratini, 1979.
@ Rosalind:
Merci infiniment, Rosalind, pour les différents poèmes que tu nous as proposés depuis hier.
Citation :
Je fonctionne beaucoup par associations d’idées et d’images, et en lisant ce poème j’ai pensé à un portrait d’enfant. Je ne sais pas pourquoi, car le portrait est d’un peintre anglais (George Clausen 1852-1944) et ne représente sans doute pas une fillette tsigane. Mais je vous le mets quand même sous spoiler.
En effet, je trouve que ce portrait de George Clausen correspond magnifiquement au poème de Papùsa posté tantôt par Petit Faucon. La convergence est étonnante. Merci beaucoup.
Citation :
Voici un poème qui m'a profondément marquée, et que j’ai écouté en boucle quand j’étais adolescente, sur un 33 tours bien rayé à force d’être passé et repassé sur un vieil électrophone. Il s’agit de La prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France, récit sous forme de ballade d'un voyage en train à travers la Russie.
C'est drôle mais j'ai étudié La prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France la même année que Récitation à l'Eloge d'une Reine de Saint-John Perse, dont Petit Faucon a proposé un autre texte il y a quelque jour. Vos deux poèmes respectifs me ramènent donc tout ensemble à une époque révolue, à une salle de classe que j'avais presque oubliée, à un Professeur à la diction presque surannée, à des visages aujourd'hui ensevelis, à des cahiers bien studieux couverts de notes minutieuses que j'ai religieusement conservés au sommet d'une étagère bien sage et bien tranquille.
Citation :
Texte dit par Vicky Messica
J'ai écouté la récitation de Vicky Messica et m'a frappée une évidence dont je ne m'étais jamais rendue compte jusqu'à aujourd'hui: lu à haute voix, le texte - comme son titre l'indique - prend le relief d'une prose tout à fait classique. Et c'est là que ressurgit la bonne vieille question de nos chers Professeurs de français: dans le vers libre, si l'on excepte le retour à la ligne, qu'est-ce qui distingue la prose de la poésie?
De Frédéric Jacques Temple, j'ai beaucoup aimé Parages: sa sensualité n'a d'égale que sa terrienne simplicité.
En revanche, pour une raison que j'ignore, je n'ai pas accroché avec Max Rouquette. Je pense toutefois qu'il peut s'agir d'une question de moment et j'y reviendrai à n'en pas douter un jour prochain, peut-être avec plus de bonheur qu'aujourd'hui.
Citation :
Je continue avec un poème beaucoup plus connu que j'attribuais à tort à Georges Brassens alors qu'on le doit à la plume d'Antoine Pol (1888/1971)
J'aime beaucoup ce poème dont je croyais, moi aussi, qu'il était de la plume de Goerges Brassens.
Citation :
Ma strophe préférée I love you
Citation : Regardez les passer, eux Ce sont les sauvages Ils vont où leur désir Le veut par dessus monts
Et les deux miennes...
Jean Richepin a écrit:
"Regardez les avant D'atteindre sa chimère Plus d'un l'aile rompue Et du sang plein les yeux
Mourra. Ces pauvres gens Ont aussi femme et mère Et savent les aimer Aussi bien que vous, mieux."
L'enjambement est extraordinaire. Et il est magnifiquement rendu dans la version chantée par Maxime Le Forrestier. Longtemps, je les entendais sans saisir. Et cependant, il y a dans la poésie une respiration propre qui fait que, même sans avoir rien compris, on comprend.
Citation :
Je vais plomber l'ambiance en présentant ce poème de Sabine Sicaud. Cette jeune fille a publié très jeune de charmantes poésies sur la nature, puis atteinte d'ostéomyélite elle est morte à l'âge de 15 ans. Sad
Je suis sidérée par le poème de Sabine Sicaud que tu nous découvrir. Je n'avais jamais entendu parler de cette poétesse partie trop tôt et je trouve son texte absolument bouleversant. D'une justesse... Comment dire? C'est au-delà des mots. Il est difficile de croire, en le lisant, qu'il ait été écrit par une personne si jeune mais il faut croire que la précocité de la mort avait imposé avait elles celle du talent et de la maturité. J'aime beaucoup et je pense me procurer l'un de ses recueils dans un avenir proche.
J'ai lu que ses Poèmes d'enfant (1926) avaient été préfacés par la poétesse d'origine roumaine Anna de Noailles qui est un auteur que j'aime beaucoup et dont je possède un recueil également.
Petit Faucon Confiance en soie
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Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Mer 16 Sep 2015 - 9:32
Rosalind, je viens de réécouter Les belles passantes, qui est toujours aussi beau et mélancolique.
Le poème de Sabine Sicaud est terrible de douleur et de souffrance, et quelle beauté ! Plus rien à dire après l'avoir lu.
Ysabelle Stardust Reveries
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Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Mer 16 Sep 2015 - 22:44
Dérinoé, merci pour le texte sur la traduction. Il est très sincère et décrit vraiment la difficulté de traduire les poèmes, plus particulièrement. Je pense qu'en général, ça touche toute traduction quelle qu'elle soit. C'est que cela n'est pas une histoire de vocabulaire seulement, c'est tout le contexte, la culture, les sentiments et intentions de celui qui écrit au moment où il écrit. D'ailleurs si l'on part d'un simple fait. Si l'on se relit soi même, avec un peu de recul, lorsque par hasard on tombe sur nos modestes productions : lettres, journal intime, note,...Ressentons nous vraiment la même chose?
Rosalind, je n'ai lu que "La prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France" de Blaise Cendrars et ça m'a ému jusqu'aux larmes. Ah, Le train porteur de toutes sortes de sentiments, séparation, rencontre, amour, adieux, ...Le train objet de tous les fantasmes, le train objet qui sert à l'adulte comme lien avec son enfance,... Merci pour ce beau poème que j'ai lu en plusieurs fois. C'est vrai qu'il est long, mais pas lassant du tout! Je l'ai lu petit à petit pour en apprécier chaque vers
Je vais lire le reste et revenir en parler. C'est difficile de parler après ces géants.
Selenh Méchante Femme Savante
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Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Jeu 17 Sep 2015 - 17:29
Merci pour Brassens et Le Forestier. Et les poèmes...
Rosalind a écrit:
Selenh tu as connu Max Rouquette ? tu as étudié l'occitan avec lui ?
Réponse à Sep, donc HS:
Non, mais fréquenté dans des réunions et stages divers de Institut d'études occitanes, que je suivais dans le sillage de mon père dès mes 12 ans. Et puis il y a eu mon année à Montpellier comme stagiaire à la Calandreta (1982-83) où forcément on le voyait dans ce « milieu ».
Rosalind Ice and Fire Wanderer
Nombre de messages : 17039 Age : 74 Localisation : entre Rohan et Ruatha ... Date d'inscription : 17/04/2008
Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Jeu 17 Sep 2015 - 23:55
Ysabelle tant mieux si tu as aimé La prose du Transsibérien. Je l'ai tellement écouté que lorsque je le relis j'entends la voix de Vicky Messica, et comme Derinoé le dit très justement le poème se transforme en prose, et mérite bien son titre.
Comme vous j'ai été bouleversée par la justesse et la profondeur des derniers poèmes de Sabine Sicaud. Je les ai découverts assez récemment et je tenais à vous les faire partager, et à lui rendre hommage.
Etes-vous d'accord pour prolonger un peu cette quinzaine de la poésie
Voici un texte qui compte parmi mes préférés. C'est un poème de Robert Frost. Je l'aime pour l'image très précise qu'il évoque, j'ai l'impression de ressentir physiquement le froid et la neige, et aussi pour cette idée de promesse à tenir qui le rend universel.
Stopping By Woods On A Snowy Evening :
Whose woods these are I think I know. His house is in the village, though; He will not see me stopping here To watch his woods fill up with snow.
My little horse must think it queer To stop without a farmhouse near Between the woods and frozen lake The darkest evening of the year.
He gives his harness bells a shake To ask if there is some mistake. The only other sound's the sweep Of easy wind and downy flake.
The woods are lovely, dark, and deep, But I have promises to keep, And miles to go before I sleep, And miles to go before I sleep.
Voici la traduction que je préfère, peut-être simplement parce que dans celle-ci que j'ai découvert le poème. Elle me paraît bien retranscrire le rythme de l'original.
Halte par les bois une après-midi de neige
A qui sont ces bois, je dois le savoir ; Il a sa maison au village. Et si je m’arrête, il ne peut me voir Guetter ses bois qu’emplit la neige.
Mon petit cheval est tout étonné De cette halte inhabitée, Entre les forêts et l’étang gelé, Le plus sombre jour de l’année.
Il fait tinter les grelots du harnais Pour m’avertir de ma méprise. C’est le seul bruit, avec celui que fait Le flocon de neige et la brise.
Ce bois me plaît ; il est profond et sombre, Mais j’ai promis, il faut tenir. Avant d’aller dormir, ma route est longue, Bien longue, avant d’aller dormir.
(traduction en français par Jean Prévost)
Petit Faucon Confiance en soie
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Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Ven 18 Sep 2015 - 10:23
Merci de ce poème hivernal qui exhale sa buée sur mon écran ! Robert Frost porte bien son nom, et j'aime le rythme cadencé de ces vers. Et j'ai enfin terminé de lire le transsibérien de Cendrars, c'est très beau ; j'écouterai la version parlée ce week-end, je pense
J'ai oublié de remercier Dérinoé pour sa version des Oiseaux de passage par M Le Forestier, que je ne connaissais pas.
Cette réflexion n'a rien à voir, mais je trouve que la musique et la poésie guérissent toutes les blessures de l'âme.
Ysabelle Stardust Reveries
Nombre de messages : 36576 Localisation : Quelque part entre l'orient et l'occident Date d'inscription : 07/05/2010
Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Ven 18 Sep 2015 - 14:04
Mauvaise élève, moi. Pas encore tout fini de lire. Je n'ai pas écouté, non plus vos propositions. Je ne manquerai pas de le faire dès que je peux. Rosalind, ton idée de prolongation est séduisante . Je serai cependant, absente du 20 au 26 et sans accès Internet. Si vous continuez, je vous suivrai dès mon retour. Petit Faucon, c'est très juste , la musique est un très bon remède.
Dérinoé Ready for a strike!
Nombre de messages : 1084 Date d'inscription : 15/10/2011
Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Ven 18 Sep 2015 - 14:49
@ Ysabelle:
Citation :
Dérinoé, merci pour le texte sur la traduction. Il est très sincère et décrit vraiment la difficulté de traduire les poèmes, plus particulièrement. Je pense qu'en général, ça touche toute traduction quelle qu'elle soit. C'est que cela n'est pas une histoire de vocabulaire seulement, c'est tout le contexte, la culture, les sentiments et intentions de celui qui écrit au moment où il écrit. D'ailleurs si l'on part d'un simple fait. Si l'on se relit soi même, avec un peu de recul, lorsque par hasard on tombe sur nos modestes productions : lettres, journal intime, note,...Ressentons nous vraiment la même chose?
Avec plaisir.
Oui, ce que tu dis est très juste: la poésie, plus encore que la prose, emporte avec elle des contextes politique et culturel immenses et complexes, une géographie, un climat, une Histoire, des mentalités, si bien que celui qui traduit se fait le sherpa de tout un convoi de pensées, d'idées et de sentiments cristallisés dans le granit des mots.
Ce que je trouve paradoxal, avec la poésie, c'est qu'elle est souvent perçue comme un genre littéraire difficile ou inaccessible, et ce notamment à cause de la sophistication du vocabulaire, de l'éclatement de la syntaxe, de l'absence de récit, du fourmillement des images, alors que, pour moi, elle constitue une porte d'entrée immédiate, presque charnelle, dans des langues et des cultures que je ne connais pas.
Je ne lis quasiment jamais en anglais, sinon de brefs articles ou des essais rédigés dans une langue simple et "standard". Je serais absolument incapable de lire dans le texte des auteurs tels qu'Henry James, James Joyce, Donna Tartt ou, même, pour faire plus simple, Mary Higgins Clark et Harlan Coben. Et, cependant, je lis la poésie de William Shakespeare, d'Emily Dickinson - l'un de mes auteurs favoris -, d'Edward. E. Cummings ou de Mary Oliver sans que la barrière de la langue fasse obstacle non seulement à la compréhension mais, surtout, à ce qui reste pour moi plus important que tout, c'est-à-dire au plaisir.
Il me semble que les réflexions de Michel Volkovitch, le traducteur de Kiki Dimoula, reflètent cette contradiction immanente à la poésie: l'idée qu'il est toujours très difficile, sinon impossible, de comprendre un poète, y compris pour ses plus proches amis, et, dans un même temps, la constatation toujours renouvelée, de son étrange familiarité, même pour un lecteur tout à fait éloigné. Très près, très loin: tout est là.
@ Selenh:
Citation :
Réponse à Sep, donc HS:
Ce que tu nous racontes là est tout sauf hors-sujet, Selenh. Diantre! Nous sommes en plein dans la Quinzaine de la Poésie et quel lieu, quel moment seraient plus appropriés que ceux-ci pour évoquer des poètes rencontrés ou côtoyés durant sa vie?
Je ne savais pas que tu avais fréquenté les cercles occitans: ce devait être tout à fait passionnant.
En tous les cas, si Petit Faucon et toi souhaitez en discuter plus avant, dégagez-moi ces spoilers et prenez la place qui vous est due sur ce fil.
@ Rosalind:
Citation :
Etes-vous d'accord pour prolonger un peu cette quinzaine de la poésie Smile
Mille fois oui! La Quinzaine prendra fin d'elle-même, lorsque plus personne n'aura rien à dire.
Citation :
Voici un texte qui compte parmi mes préférés. C'est un poème de Robert Frost.
Citation :
Je l'aime pour l'image très précise qu'il évoque, j'ai l'impression de ressentir physiquement le froid et la neige, et aussi pour cette idée de promesse à tenir qui le rend universel.
Absolument magnifique, Rosalind. J'aime vraiment beaucoup. Ce poème me laisse une impression duelle, presque douloureuse. Comme si, à l'instar de ces palimpsestes inscrits sur de vieux parchemins, le poème superposait deux textes sans rapport l'un avec l'autre. Le premier, évident, m'évoque une lumineuse comptine du froid et de l'espoir, souvenir d'une ténacité sans faille éclairée par la perspective d'un refuge à venir. Le second, moins évident, est comme le chant funèbre d'un bonheur délibérément refusé, au profit d'une promesse plus grande, d'un engagement plus fondamental. Au profit d'un gouffre.
Robert Frost a écrit:
"[...] C’est le seul bruit, avec celui que fait Le flocon de neige et la brise.
Ce bois me plaît; il est profond et sombre, Mais j’ai promis, il faut tenir. [...]"
Oui, pour moi, ce poème est un véritable palimpseste, faisant l'ascenseur entre "je me reposerai plus tard" et "je ne me reposerai jamais". Ma nature profondément optimiste me porte naturellement à la seconde lecture.
@ Petit Faucon:
Citation :
J'ai oublié de remercier Dérinoé pour sa version des Oiseaux de passage par M Le Forestier, que je ne connaissais pas.
Volontiers. C'est l'une de mes chansons favorites entre toutes. Je l'avais déjà postée sur "Votre playlist" cet été, je crois.
Citation :
Cette réflexion n'a rien à voir, mais je trouve que la musique et la poésie guérissent toutes les blessures de l'âme.
Ta réflexion est tout sauf hors-sujet, Petit Faucon. Je crois même que tu touches le coeur de la cible.
Ce que je m'apprête à écrire sonnera peut-être un peu "bobo de la crèche", façon "je mange des graines de lin, j'écoute le chant des oiseaux et je roule en trottinette dans les rues de Paris", mais, dans ma vie, la littérature et la poésie m'auront sauvée de tout. Et cependant, je déteste les phrases et les antiennes qui repeignent l'existence aux couleurs d'un lyrisme chic sans rapport avec la matière, la pierre, la peau, tout ce petit magma de soucis usuriers qui fait le quotidien imperméable aux expédients sublimes de l'art.
Je n'y croirais pas si je ne l'avais jamais vécu moi-même mais on peut sortir d'un désespoir profond sur quelques mots, sur quelques vers, sur quelques phrases parfaitement pensées, parfaitement exprimées, posées avec une évidence qui transcende les lieux et les temps. Parfois, je me dis: "Si quelqu'un - même quelqu'un qui est mort il y a mille ou cent ans, qui ne parlait pas ma langue et qui me dédaignerait peut-être aujourd'hui pour des raisons sociales, politiques ou morales - a pu penser et écrire cela, comprendre, voir, sentir avec une telle acuité et agencer les mots pour le dire d'une façon si extraordinaire, peut-être y a-t-il quand même du sens quelque part."
Dérinoé Ready for a strike!
Nombre de messages : 1084 Date d'inscription : 15/10/2011
Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Mer 23 Sep 2015 - 1:14
Amies du vers, de la rime et de la poésie sous toutes ses formes, il semble que soit venu le temps de mettre un point final à notre petite Quinzaine de la Poésie. J'aimerais vous remercier du fond du coeur pour votre participation enthousiaste, vos présentations passionnantes, vos nombreux commentaires, vos sentiments intimes, vos explications éclairantes, bref pour tous ces mots qui - et je crois parler ici au nom de tous - ont fait de cette première Quinzaine une heure mémorable de découvertes, tant humaines que littéraires.
À titre de récapitulatif et pour le cas où l'un d'entre nous souhaiterait revenir sur ses pas pour retrouver qui le nom d'un auteur, qui le titre d'un poème ou d'un recueil, voici quelques indications résumant l'ensemble de nos activités sur le fil durant les trois semaines passées.
***
I. D'un point de vue formel et bien que la continuation des échanges soit plus que bienvenue, la Quinzaine s'est déroulée:
* Du dimanche 30 août 2015 au jeudi 18 septembre 2015.
II. La Quinzaine s'étend:
* De la page 13 à la page 17 du topic.
III. Y ont proposé, présenté et commenté des poèmes, par ordre chronologique:
IV. Nous on fait le plaisir d'une participation aussi régulière qu'enrichissante:
* Juliette2a * TimesNewRoman * Selenh
V. Ont été sélectionnés et présentés, par ordre d'apparition sur le topic**:
P. 13
[Poète français d'expression française.]
* René Char, Sous une Pluie de Pierres, les Ogres in Éloge d'une Soupçonnée, 1989.
P. 14
[Poète français d'expression française.]
* Henry de Montherlant, Toi avec ta Douceur confuse in Encore un Instant de Bonheur, Gallimard, 1954.
[Poétesse grecque d'expression grecque.]
* Kikí Dimoulá, La Pierre périphrase in Le Peu du Monde, 2010.
[Poètes français d'expression française.]
* Jacques Prévert, Le Roi et l'Oiseau, 1980. * Jacques Prévert, Barbara in Paroles, 1946. * Jacques Prévert, Mea culpa in Histoires, 1946. * Charles Baudelaire, Le Voyage in Les Fleurs du Mal, 1861. * Alfred de Musset, La Nuit de Décembre, 1835.
[Poètes japonais d'expression japonaise.]
* Naojo, Haïku, 1978. * Tan Taïgi, Haïku, 1978.
P. 15
[Poète grec d'expression grecque.]
*Yannis Ritsos, Le Poète in Tard, bien tard dans la Nuit, 1987-1988.
[Poète espagnol d'expression espagnole.]
* Miguel Hernandez, Chant de l'Oignon in Mon Sang est un Chemin, 2010.
[Poète chilien d'expression espagnole.]
* Pablo Neruda, Si chaque Jour in La Rose détachée et autres Poèmes, 1982.
[Poète américain d'expression anglaise.]
* Walt Whitman, Poètes à venir! in Chant de moi-même, 1855.
[Poètes andalous d'expression arabe.]
* Ibn Khafâdja, Quel Bonheur que le vôtre, ô Gens d'Andalousie! in Le Chant d'al-Andalus. Une Anthologie de la Poésie arabe d'Espagne, 2011. * Ibn Zaydûn, Le Bonheur est passé, ces beaux Jours ne sont plus in Le Chant d'al-Andalus. Une Anthologie de la Poésie arabe d'Espagne, 2011. * Wallâda, Attends qu'il fasse noir in Le Chant d'al-Andalus. Une Anthologie de la Poésie arabe d'Espagne, 2011. * Ibn al-Khatîb, Ô Temps de nos Amours en Terre d’al-Andalus in Le Chant d'al-Andalus. Une Anthologie de la Poésie arabe d'Espagne, 2011.
P. 16
[Poétesse polonaise-rom d'expression romani.]
* Bronislawa Wajs dite Papùsa, Chant de la forêt in Routes d'antan, 2011.
[Poète palestinien d'expression arabe.]
* Mahmoud Darwich, Dispositions poétiques in Pourquoi as-tu laissé le Cheval à sa Solitude?, 1966.
[Poète français d'expression française.]
* Saint-John Perse, Anabase in Anabase, 1924.
[Poète suisse d'expression française.]
* Blaise Cendrars, La Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France, 1913.
[Poète français d'expression française.]
* Frédéric Jacques Temple, Parages in Profonds Pays, 2011. * Frédéric Jacques Temple, Merry-go-round in La Chasse infinie, 2004.
[Poète français d'expression occitane.]
* Max Rouquette, Les Mots in Le Tourment de la Licorne, 2000. * Max Rouquette, C'est la nuit in Le Tourment de la Licorne, 2000.
P. 17
[Poète français d'expression française.]
* Antoine Pol, Les Passantes in Emotions poétiques, 1913.
[Poétesse française d'expression française.]
* Sabine Sicaud, Ah! Laissez-moi crier in Poèmes d'Enfant, 1926.
[Poète américain d'expression anglaise.]
* Robert Frost, Halte par les bois une après-midi de neige, titre du recueil et date de publication de la traduction française non trouvés.
VI. La Quinzaine a donc réuni:
Neuf participantes, vingt-cinq poètes, trois continents, onze nationalités et huit langues, le tout disséminé sur une période d'à peu près mille trois cents ans.
** J'ai répertorié ici exclusivement les poèmes qui ont fait l'objet d'une sélection et d'une présentation formelles de votre part, les ajouts, jeux d'écho et compléments ultérieurs relevant à mon sens plus de l'échange que du canevas principal. Tous les titres des poèmes et des recueils sont mentionnés dans leurs traductions françaises respectives. Par conséquent, les années de publication indiquées se réfèrent à la parution desdites traductions françaises, non aux éditions originales. Si vous deviez constater une erreur, que ce soit dans le titre du recueil ou dans l'année de publication assignés à l'un de "vos" poèmes, n'hésitez pas à m'envoyer un message privé: je me ferai un plaisir de rectifier le tir au plus vite.
***
Si le concept vous a plu, c'est avec grand plaisir que je relancerai l'idée de la Quinzaine à l'avenir. Selon la texture du ciel, la couleur des arbres et le parfum des sentiments, car ainsi en va-t-il de la poésie.
Je laisserai le mot de la fin à une très grande Dame de la poésie, et plus particulièrement à un texte dont je me suis toujours plu à croire que, malgré une dédicace toute familiale, il constituait en fait un subtil éloge du genre qui nous occupe ici:
Emily Dickinson a écrit:
Elle n'a que sa Grâce, Et celle-ci, si peu s'étale - Qu'il faut un art pour la déceler, Un autre Art, pour la louer.
Emily Dickinson, Elle n'a que sa Grâce, 33, II. 1864-1865 in Quatrains et autres poèmes brefs, trad. de l'anglais par Claire Malroux, 2000.
Au plaisir de vous retrouver ici à l'occasion de vos lectures et de vos découvertes à venir. Merci pour tout, à très bientôt.
Dernière édition par Dérinoé le Mer 14 Oct 2015 - 12:11, édité 2 fois
Léti Cat in a Magic Wood
Nombre de messages : 2015 Age : 42 Localisation : Sous le camphrier Date d'inscription : 09/10/2014
Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Mer 23 Sep 2015 - 9:12
Mince, je suis désolée d'avoir laissé se terminer la Quinzaine sans avoir répondu aux derniers messages, désolée. J'ai été soit absente, soit trop occupée. Je m'en vais réparer cela au plus vite.
En attendant, merci, Dérinoé, pour le récapitulatif et pour l'organisation de cette Quinzaine en général Je suis pour une deuxième édition à un moment ou un autre, bien sûr.
Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 12008 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Mer 23 Sep 2015 - 14:11
Merci d'avoir pris le temps de réaliser ce récapitulatif, Dérinoé ! Du coup j'en ai profité pour relire une partie des poèmes postés, car la poésie ne s'use pas, elle se redécouvre et se revisite comme un tableau, et j'apprécie beaucoup d'avoir fait toutes ces belles découvertes.
Léti Cat in a Magic Wood
Nombre de messages : 2015 Age : 42 Localisation : Sous le camphrier Date d'inscription : 09/10/2014
Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Jeu 24 Sep 2015 - 13:50
Voilà, j'essaie de rattraper mon retard.
D'abord, merci Dérinoé, pour le texte sur la traduction de la poésie (en général, et de celle de Demoula en particulier). il est vraiment intéressant.
Rosalind : Je fais partie des gens qui n'ont pas étudié Cendrars à l'époque. Je le découvre donc totalement avec toi. J'aime particulièrement la poésie "de voyage", et ce texte que tu nous proposes n'y échappe pas Deux passages qui me touchent particulièrement "J'étais triste comme un enfant" et "Ce n'est qu'une enfant, blonde rieuse et triste. Elle ne sourit pas et ne pleure jamais"
Mais il y en a tant d'autres Ce que j'aime aussi dans ce texte, c'est qu'on y trouve énormément de rythmes différents, je trouve cela très intéressant (et brise un peu le risque de monotonie, avec un si long poème )
Dans un tout autre genre, j'ai bien aimé aussi les poèmes de Temple, en particulier "Parages". Une jolie découverte, merci
Quant aux "Passantes", c'est un coup de cœur (pour une fois que je connais un poème proposé lors de cette quinzaine;)) : je le connais par cœur, mais j'ignorais jusqu'au nom d'Antoine Pol. Merci aussi pour les informations supplémentaires sur sa mise en musique par Brassens : je la trouve particulièrement réussie,vraiment adaptée au texte. Et j'adore la façon qu'il a de faire sonner les "e muets"
Enfin, comme les autres, je reste sidérée devant le texte de Sabine Sicaud. 15 ans !!!Que c'est triste...
Enfin pour conclure, merci encore à toutes pour ces belles découvertes
Rosalind Ice and Fire Wanderer
Nombre de messages : 17039 Age : 74 Localisation : entre Rohan et Ruatha ... Date d'inscription : 17/04/2008
Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Ven 9 Oct 2015 - 1:00
Merci Dérinoé
Je vais relire tous ces belles pages
Juliette2a Tenant of Hamley Hall
Nombre de messages : 29122 Age : 27 Localisation : Entre l'Angleterre et la Thaïlande ! Date d'inscription : 06/03/2012
Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Ven 9 Oct 2015 - 18:24
Moi aussi, il faut que je rattrape mon retard !
Selenh Méchante Femme Savante
Nombre de messages : 7066 Age : 65 Localisation : Aquitaine. Date d'inscription : 24/02/2010
Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Lun 12 Oct 2015 - 22:22
Encore merci -mention spéciale à Dérinoé.
Rosalind Ice and Fire Wanderer
Nombre de messages : 17039 Age : 74 Localisation : entre Rohan et Ruatha ... Date d'inscription : 17/04/2008
Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Jeu 22 Oct 2015 - 20:31
Un poème de saison, de Frédéric Jacques Temple dont je vous ai parlé un peu plus haut à l'occasion de la quinzaine de la poésie.
Walden pond
Les oies sauvages de l'Ontario ne s'arrêtent pas sur l'étang gelé. Elles croisent au-dessus de Concord le cou tendu vers de plus douces terres, ignorant la cabane du sage qui du seuil les regardait passer.
Juliette2a Tenant of Hamley Hall
Nombre de messages : 29122 Age : 27 Localisation : Entre l'Angleterre et la Thaïlande ! Date d'inscription : 06/03/2012
Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Ven 23 Oct 2015 - 18:21
Ce poème est très joli Merci Roz
Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 12008 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Lun 26 Oct 2015 - 17:03
Très beau poème !!! en accord avec la saison et les voyages de Selenh, en plus
Rosalind Ice and Fire Wanderer
Nombre de messages : 17039 Age : 74 Localisation : entre Rohan et Ruatha ... Date d'inscription : 17/04/2008
Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Lun 26 Oct 2015 - 20:02
J'ai photographié des oies dans le ciel canadien, c'est l'époque de la migration, et je pensais poster la photo avec le poème, (même si ce n'est pas tout à fait la même région ) mais ma photo n'est pas assez bonne.
Espérons que Selenh en rapportera de plus belles ! avec l'inspiration pour de nouveaux haïkus
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Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...
Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...