Jane Eyre (Charlotte Brontë)

clinchamps, je pense que tu as raison, il est difficile de nier que Rochester est cruel. Il joue parfois avec les sentiments des autres, manipule, ment...et pourtant on l'aime! sommes-nous masochistes? Je crois que tu as raison, on a souvent de l'attirance pour ces "mauvais garçons" à l'âme sombre et au passé obscur, que nous, femmes charitables, allons sauver et amener à la lumière à force d'amour et de patience...et tu as raison, dans la vraie vie, on en souffre beaucoup!!! Mais en littérature, je trouve ça sublime!
l'amour a aussi plusieurs facettes, plusieurs façons d'être...Comment rochester aime-t'il? sait-il seulement aimer? faire confiance, respecter...Il apprend, je trouve, petit à petit, mais c'est vrai qu'il y a du boulot! Il traite Jane comme son égale en théorie, intellectuellement, mais reste son "maitre", il est égoïste en mentant à jane à propos de Bertha, l'emmène à l'église sur un mensonge...Je vois Rochester comme un "diable d'homme", on s'y brûle, il est dangereux, mais si passionné, et au fond si vulnérable...clinchamps, j'ai du mal aussi à expliquer pourquoi je l'aime autant mais c'est un fait, et les raisonnements n'y feront rien!
Bexounet, si tu es un homme, sache que tu as raison de ne pas aimer Rochester, il ne faut pas faire comme lui du tout dans la vraie vie!!!

D'ailleurs, Charlotte Brontë a pris soin de séparer Jane de Rochester. Ce n'est pas seulement par cruauté : il est nécessaire que Rochester soit considérablement affaibli et Jane renforcée pour qu'une égalité réelle s'instaure entre eux.

Quand elle revient vers lui après l'incendie, il est prêt à renaître parce qu'il est d'une certaine façon mort. Avec Thornfield et Bertha, c'est toute sa vie passée qui disparaît et qui lui permet d'entamer une nouvelle existence. Il n'est plus le gentleman riche, orgueilleux et blessé qui manipule même celle qu'il aime, il est un homme démuni et fragile qui a besoin d'aide et se voit forcé de l'admettre.

Au contraire, Jane n'est plus l'orpheline pauvre qui n'a pas la moindre perspective d'avenir loin de Thornfield, elle est devenue membre d'une famille aimante et aisée, une jeune femme indépendante et libre.

C'est intéressant EmmaD comme analyse, ils ont toujours été égaux d'esprit, Rochester l'a toujours dit et Jane le revendique régulièrement. Elle s'est toujours présentée comme libre et l'égale de Rochester mais la société ne le voyait pas ainsi. Après l'incendie, Rochester perd de sa superbe dans la société, la révélation de son marriage passé, sa tentative pour épouser Jane, sa ruine...C'est un homme désormais au ban de la société. C'est ainsi qu'on parle de lui (quand Saint John parle à Jane de son passé par ex). Jane a gagné sa place grâce à son héritage, et donc est libre de faire ses choix. C'est un peu comme si avant, leurs esprits étaient unis mais pas leurs vies, pas leurs destins, et que les événements avaient rendu cett union là possible.


je viens de tomber sur une analyse du personnage d'Adèle...je trouve que l'opposition Bertha-Adèle comme les deux faces de Jane mérite réflexion...
j'espère que le lien sera réussi...
http://www.associatedcontent.com/article/240635/adeles_role_in_charlotte_brontes_jane.html?cat=38[url][/url]

mimidd a écrit:

Pourquoi j'adore tant ce roman ?

Parce que j'adore le style de Charlotte Brontë et que pour une fois, je trouve la traduction française (de Charlotte Maurat) très réussie.

Quelle édition as-tu mimidd ?

Dans la mienne la traduction est de Jacques Marcireau.

A mon avis, Rosalinde, il s'agit de l'édition Les Classiques de Poche (Le Livre de Poche). C'est celle que j'ai et Charlotte Maurat en est la traductrice.

Je viens juste de commencer à lire Jane Eyre. Cette dernière vient d'arriver à Lowood.
Mon impression du début est plus que positive. J'adore le style de Charlotte Brontë. Peut-être même plus que Jane Austen mais il me faudrait plus de bagages pour bien les comparer. J'adore même les descriptions, c'est dire!

Me voilà ravie de cette "découverte" (car comme beaucoup j'en avais déjà entendu parler) surtout que le prix affiché à la fnac était inférieur au prix réel, du coup ils ont dû me le vendre moins cher.

Merci pour le renseignement Stoïa

Alors je vais acheter l'édition de poche pour comparer.

La mienne est une vieille édition aux pages jaunies (librairie Fonteneau 1949)

Étrangement en parcourant le forum je me suis rendu compte que je n'avais jamais posté mon avis sur ce roman. Je les lu il y a un moment alors désolé si ces un peu floue.

Pour commencé j'ai bien aimé le style et le ton du roman en général. L'ambiance qui s'en dégage. Le style de Charlotte y contribue beaucoup . J'aime bien l'enfance de Jane. Très interessante et divertissante. J'avais peur de trouver le début long mais finalement je suis vite embarqué dans le roman. L'introduction de Rochester est original. D'une certaine facon. Au début je doutais que ce soit lui le héros du roman tellement il était désagréable. Mais finalement j'ai appris a l'apprécier et j'ai trouvé le développement de sa relation avec Jane bien fait. Petit a petit ils apprennent a se connaitre. Dès le moment ou on commence a sentir l,amour qu'il pourrait il y avoir entre les deux personnages l'histoire devient plus interessante. Jusqu'a la demande en mariage
. J'ai trouvé ca plutot beau avec la pluie et tout ca mais je sais pas dès ce moment le roman a commencé a baissé dans mon estime. Rochester m'énervait presque. L'ambiance et leur relation devienne un peu étrange. Le mariage est carrément nulle selon moi et vire très mal. Avec la femme de Richester. Je dois avouer qu'il m'a fait un peu pitié a ce moment la. A tenter de faire rester Jane. Finalement les moments qui m'ont peut-être le plus plu dans le roman. Tout les moments ou Jane est éloigné de Rochester et vit sa vie d'enseignante. Son amitié avec des gens qui se révèle être ses cousins. Même si John est plutot effronté parfois je le trouve assez attachant. Les retrouvailles avec Rochester sont touchante. J'ai l'impression de retrouver un autre homme. Devenir aveugle lui a fait perdre ses pires défauts selon moi. Et maintenant ils sont a égalité et j'aime mieux ca. La fin est très belle très Happy end. En gros j'ai passé un bon roman avec ce roman. J'ai même relu quelques passages le lendemain. Mais il m'a pas marquer comme certaine d'entre vous. Mais je dois avouer que je suis tombé en amour avec le Rochester de la version 2006. Il m'a fait apprécier l'histoire un peu plus.


Sachez que quand j'ai acheter Jane Eyre je n'avais absolument aucune idée de ce qui m'attendait. Je venais de finir Les Hauts de Hurlevent et je cherchais d'autre truc a lire. Et je suis tombé sur ca. Ces après que j'ai découvert le forum et que j'ai vu que je venais de lire deux des plus grand chef-d'oeuvre de la littérature. Je suis nostalgique de l'époque ou je découvrais encore tout juste Jane Austen, Émily Bronte et Charlotte Bronte. La première fois qu'on lis un livre est toujours la meilleur selon moi et je m'ennuis de cela.

EverAfter, au moins, dis-toi que tu as eu la chance de découvrir ces romans sans en connaître par avance les grandes lignes ! Il est bien difficile de se lancer dans ces classiques sans avoir la moindre idée de ce qui s'y passe. Quand j'avais quinze ans, en général, c'était par les préfaces, introductions et autres notes que je me faisais avoir : les commentateurs ont la fâcheuse tendance de dévoiler des points-clefs de l'intrigue...

Ton sentiment sur Rochester est très intéressant. C'est vrai que la période qui précède immédiatement le mariage peut mettre le lecteur très mal-à-l'aise, parce qu'on sent bien qu'il y a un lézard et parce que la dépendance matérielle et affective de Jane par rapport à Rochester est un peu inquiétante. On sent bien qu'elle n'a rien d'autre que lui au monde, y compris pour assurer sa survie. Leurs rapports sont nettement rééquilibrés à la fin du roman et s'en trouvent beaucoup plus sains.

emmaD a écrit:

EverAfter, au moins, dis-toi que tu as eu la chance de découvrir ces romans sans en connaître par avance les grandes lignes ! Il est bien difficile de se lancer dans ces classiques sans avoir la moindre idée de ce qui s'y passe. Quand j'avais quinze ans, en général, c'était par les préfaces, introductions et autres notes que je me faisais avoir : les commentateurs ont la fâcheuse tendance de dévoiler des points-clefs de l'intrigue...

c'est pourquoi je ne lis les préfaces qu'après avoir lu le livre, car elles expliquent souvent très bien amis dévoilent beaucoup trop.
EverAfter, tu as devant toi tout un tas de chefs d'œuvre à découvrir, et tu sais la relecture, c'est bien aussi : c'est comme retrouver un vieil ami un peu perdu de vue ! Et les grands romans comme "jane Eyre", on n'a jamais fin de les découvrir, d'y voir de nouveaux aspects, de nouvelles perspectives, de mieux comprendre les personnages. Le "jane Eyre" que j'ai découvert à 15 ans n'est pas le même que celui que je viens de relire cette année !

Oui je relis beaucoup mais la première fois que je lis un livre est toujours unique pour moi. Ces comme magique. Je sais pas comment expliquer. Avec les relecture le livre change. Et j'ai vu tellement d'avis et d'analyse sur le livre maintenant que je la vois plus comme autre fois. Finalement je suis contente d'avoir rien su avant de le commencé. Ces comme pour Jane Austen. J'avais jamais entendu parler avant. Ou du moins que de nom. J'ai acheter Mansfield Park sans savoir dutout ce qui m'attendais. Je savais même pas c'était de qu'elle époque . Puis j'ai lu et j'ai adoré. C'était mon premier classique. Mansfield Park. Le deuxième a été Les Hauts de Hurlevents et le troisième Jane Eyre. C'était vraiment cool de découvrir tout ca pour la première fois. C'était comme découvrir un monde dont je ne connaissais pas l'existence. Vu qu'avant je lisais de que de la science-fiction et du fantastique.

je partage ton enthousiasme je me souviens des premières impressions lorsqu'adolescente je découvrais un livre qui m'ouvrait sur d'autres perspectives, prendre l'initiative de prendre un livre qui ne correspond pas forcément à ses goûts, c'est prendre un risque combien délicieux aujourd'hui, l'effet s'est émoussé mais ça reste toujours un plaisir surtout que l'auberge m'a permis de sortir d'une sorte de léthargie littéraire.
Fin du HS..

EverAfter a écrit:

Jusqu'a la demande en mariage
. J'ai trouvé ca plutot beau avec la pluie et tout ca mais je sais pas dès ce moment le roman a commencé a baissé dans mon estime.

Je tiens tout de même à apporter une petite précision. Ce n'est qu'un détail mais quand on pense qu'il a suffi a Joe Wright d'ajouter un peu de pluie à une scène clef de P&P 2005 pour que l'atmosphère de son film soit qualifiée de brontéenne, je trouve qu'il n'est pas inutile de rappeler le contexte. Cette demande en mariage ne se fait pas sous la pluie mais lors d'une douce soirée de la mi-été. J'aime tellement cette scène que je me sens obligée de rappeler avec quel soin la romancière plante le décor.

Citation :

A splendid Midsummer shone over England: skies so pure, suns so radiant as were then seen in long succession, seldom favour even singly, our wave-girt land. It was as if a band of Italian days had come from the South, like a flock of glorious passenger birds, and lighted to rest them on the cliffs of Albion. The hay was all got in; the fields round Thornfield were green and shorn; the roads white and baked; the trees were in their dark prime; hedge and wood, full-leaved and deeply tinted, contrasted well with the sunny hue of the cleared meadows between.

(...)

It was now the sweetest hour of the twenty-four:- "Day its fervid fires had wasted," and dew fell cool on panting plain and scorched summit. Where the sun had gone down in simple state--pure of the pomp of clouds--spread a solemn purple, burning with the light of red jewel and furnace flame at one point, on one hill-peak, and extending high and wide, soft and still softer, over half heaven. The east had its own charm or fine deep blue, and its own modest gem, a casino and solitary star: soon it would boast the moon; but she was yet beneath the horizon.

Brontë et pluie ne vont pas toujours de pair.

Oui exact je voulais surtout parler de quand ils rentrent tout mouiller après et que Rochester embrasse Jane. Je trouve mignon.

Ah d'accord, je préfère.

merci cat de nous remettre ce passage!
je trouve d'ailleurs cette description intéressante car pas du tout de mauvais augure, la nature est belle et sereine, on ne s'attend pas à un événement somme toute diabolique...il faut attendre l'arbre frappé par la foudre pour sentir qu'il y a une sorte de "colère divine"...et tu as raison, il ne pleut pas tout le temps dans le yorkshire!
everafter, en effet, cette scène est émouvante et je trouve que c'est un choix moderne de les faire s'embrasser si naturellement. J'aime bien dans cette version la façon de montrer la passion qui les unit.

Moi au début j'étais tout surprise. J'avais lu que deux classiques mais j'avais pas mis longtemps a comprendre qu'il n'y aurait pas de scene de baisé dans ces livres. Alors quand j'ai lu qu'il s'embrassait j'étais toute contente. Mais en même temps dès le lendemain matin de la demande en mariage sa dérape et Rochester commence a devenir... O_o
Bon je trouve pas les mots alors...

Je pense que Rochester ne "commence pas à devenir..." ,il l'a toujours été : mais nous le voyons avec les yeux de Jane, et son influence sur lui agissant tout de suite, il n'apparaît pas si mauvais. Mais la réalité de sa vie et de sa nature le rattrape, bien sûr.

Peut-être que cela à déjà été évoqué, mais j'ai évité de lire trop de messages pour ne pas savoir à l'avance tout ce qui se passe dans ce livre.

Voilà, j'ai commencé à lire Jane Eyre cet été, mais j'ai eu un problème. D'habitude il m'en faut beaucoup pour m'arrêter dans une lecture, mais cette fois je n'ai absolument pas réussi à rentrer dedans. Pourtant je m'étais un peu renseignée avant, et on me l'avait vivement recommandé (et j'ai encore ici la preuve que beaucoup de gens adorent ce livre).
J'ai lu presque 200 pages mais au bout d'un moment, impossible de continuer car je le trouvais trop lent (ce qui d'habitude ne me dérange pas tant que ça...) et je n'ai pas été captivée par les personnages (contrairement a ce qui m'étais arrivé pendant la lecture de the Wuthering Height, durant laquelle je ne pouvais plus vivre sans ouvrir mon livre ^^...
Certains ici ont-ils eu le même genre de problème ou tout le monde a accroché dès le début ?

Je réessaierai bien sur de le lire, car c'est un classique, mais du coup je part avec un avis un peu négatif.

@ Dune: j'ai lu Jane Eyre assez récemment, cela faisait longtemps que je voulais découvrir ce classique des classiques^^ et je dois dire qu'au début je n'ai pas non plus été prise dans l'histoire (l'enfance de Jane ne m'a pas passionnée...) donc j'ai eu peur de ne pas apprécier ce livre autant que je l'espérais mais ensuite...je ne pouvais plus le poser et j'ai littéralement adoré ! Donc je pense que ça serait dommage que tu l'abandonnes... Après je ne garantis pas que cela va te plaire non plus...^^ Personnellement je crois que je préfère maintenant JE aux Hauts de Hurlevent, que j'avais pourtant dévoré aussi...

Merci Esperluette ! Si d'autres ont eu la même impression puis ont changé d'avis, ça me rassure!
Et si tu affirmes, comme beaucoup apparement, que tu le préfères désormais aux Hauts de Hurlevent, ça vaut la peine que je fasse des efforts pour réussir à rentrer dans l'histoire !
J'essaierai donc dès que je pourrai de le relire !

Je ne sais pas jusqu'à quel moment de l'intrigue tu es arrivée, Dune, mais sache que l'atmosphère du roman change pas mal d'une partie à l'autre. Ça vaut donc la peine de s'accrocher, je pense !

Dune, je me souviens avoir eu moi aussi eu un peu de peine avec l'enfance de Jane lors de ma première lecture, qui date maintenant de nombreuses années. Mais comme l'ont dit les autres, tu ne regretteras certainement pas l'effort d'avoir continué.

Dune, pour t'aider à accepter ce passage, je te dirais bien que c'est l'enfance de Jane Eyre qui donne les clés de son comportement adulte.
Les événements durs vécus dans cette enfance, les personnes rencontrées, les sentiments éprouvés par Jane à leur égard, et les conseils qu'ils ont pu lui donner (directement ou à leur insu) vont créer la Jane adulte que tu découvriras. Elle n'aurait pu être aussi forte si elle n'avait pas eu cette enfance.

Bonne lecture, et tu as bien raison de ne pas chercher à découvrir l'histoire avant ta propre lecture !

Je me souviens que quand je l'avais lu vers 12 ans c'était son enfance qui m'interressait le plus

Spoiler:

Parce que je m'identifais à elle ... Maintenant bien sûr c'est la 2e partie du livre qui me plaît le plus
Accroche toi Dune ca vaut le coup !!!

Meha, c'était pareil pour moi. Je ne sais plus quel âge exact j'avais à ma première lecture, mais je m'identifiais plus facilement à la petite fille qu'à l'adulte. Dans la deuxième partie, j'aurais eu tendance à m'identifier à Adèle, sauf qu'elle ne me ressemblait pas vraiment...