Le Comte de Monte-Cristo

Fauvette a écrit:

de ne pas lire les "bons" ouvrages... ), qu'on peut vite prendre la mouche à ce sujet

Ne t'inquiète pas, cela m'est arrivé aussi. Tu parles de littérature vintage, - j'ai un souvenir de mon premier et dernier Alice, qui n'était pas une "bonne" lecture, dixit mes tantes et oncles tous instits - de la suppression de mon premier et dernier Bécassine et ainsi de suite, remplacé par des livres de l'album du Père Castor, car lecture intelligente et utile.

Heureusement il y eut ensuite Monte Cristo .

Annwvyn a écrit:

Bon, en tout cas, je ne vais pas tarder à aller visiter le château de Monte-Cristo

Bonne idée, luxueuse boîte à bonbons. J'adore.

Annwvyn, merci pour ton beau commentaire sur Le comte de Monte-Cristo, dans le quel je me retrouve en partie Il me semble que j'ai quand-même plus de compassion pour le personnage que toi. Je le crois rongé de l'intérieur par sa vengeance ce qui le rend froid (voire glacial), sévère, orgueilleux, etc. mais j'ai aussi en tête ce jeune homme prometteur, assez naïf, bienveillant du début et j'aime à croire qu'il reste une part de ce jeune homme au fond de lui

Fauvette a écrit:

(d'ailleurs je peine à me concentrer sur d'autres lectures depuis que je l'ai fini dimanche dernier, plus rien ne trouve grâce à mes yeux )

J'ai moi aussi eu du mal à trouver quoi lire après, j'ai beaucoup papillonné avant de reprendre le cours de mes lectures  

Fée clochette a écrit:

 Je suis étonnée de découvrir, que vous abordez ce livre aussi tard.  
Pourquoi ?  

Je fais partie de celles ont lu le roman tard via cette "lecture de groupe" improvisée  Je dirais qu'il y a d'abord une part de hasard Mes grands-parents avaient la presque quasi totalité des œuvres de Dumas chez eux, ce qui fait que je n'aurais eu aucun mal pour me procurer le livre. J'ai d'ailleurs lu assez jeune Les trois mousquetaires et ses suites ainsi que La reine Margot. Pour Monte-Cristo, ma mère, conteuse talentueuse et qui avait énormément aimé le livre quand elle l’avait lu adolescente, m'avait raconté les grandes lignes de l'histoire quand j'étais petite, sans me révéler la fin bien sûr, et depuis ce roman avait une telle aura de mystère, d'aventure, d'exotisme dans mon imaginaire (le Château d'If, un homme injustement emprisonné qui s'évade de manière spectaculaire, le nom de Mercedes, la vengeance implacable) que j'avais peur d'être déçue en le lisant J'ai beaucoup tourné autour avant de me décider, nos conversations ici m'ont aidé à franchir le pas cette année Si je l'avais lu plus jeune, je l'aurais aimé, j'en suis persuadée, mais je l'aurais moins apprécié dans la subtilité de sa construction, la complexité des personnages, l'écriture, etc. donc je pense que je l'ai lu au bon moment pour moi

Elianor a écrit:

Annwvyn, merci pour ton beau commentaire sur Le comte de Monte-Cristo, dans le quel je me retrouve en partie Il me semble que j'ai quand-même plus de compassion pour le personnage que toi. Je le crois rongé de l'intérieur par sa vengeance ce qui le rend froid (voire glacial), sévère, orgueilleux, etc. mais j'ai aussi en tête ce jeune homme prometteur, assez naïf, bienveillant du début et j'aime à croire qu'il reste une part de ce jeune homme au fond de lui

Je crois que tu as peut-être envers lui plus de tolérance que moi Elianor, en tout cas moins de dureté et peut-être plus d'optimisme ?

Néanmoins, je t'assure aussi que ma sévérité vient justement de l'empathie et de la compassion que j'éprouve pour lui. Si j'ai tant envie de lui parler en face, c'est sans doute parce qu'au fond, j'ai envie de le pousser (un peu fermement certes) sur un autre chemin que celui qu'il a choisi, en espérant de tout coeur qu'il puisse y trouver plus de paix. Un peu comme si j'étais sa mère, tu vois, l'envie de lui sonner les cloches pour qu'il arrête ses bêtises, et de le serrer dans mes bras en même temps.

Il est vrai qu'on voit se fissurer sa carapace de temps à autre tout au long de l'histoire, c'est toujours émouvant. J'y ai lu un peu d'immaturité aussi, un peu comme s'il n'avait pas eu la chance de "grandir" du côté heureux de ses émotions et qu'il s'en trouvait parfois submergé, sans trop savoir qu'en faire... J'ai aussi vraiment gardé à l'esprit l'Edmond du début , je pense que c'est ce que j'ai trouvé le plus triste d'ailleurs dans ce livre, la destruction partielle de cette belle âme qui aurait pu déployer tant de lumière si le destin ne s'était pas abattu sur elle. Les moments de souffrance en prison, puis à la sortie de prison et la découverte de la mort de son père, et enfin les épisodes romains (où on découvre Monte-Cristo glacé, presque méconnaissable, après un saut de huit-dix ans), cela m'a beaucoup affectée.

Merci pour vos retours Elianor et Annwvyn. Cette lecture commune improvisée est un plaisir à suivre . Je comprends que vous ayez du mal à passer à autre chose.

Annwvyn, quel beau commentaire . Tu me vois ravie que cette lecture ait été un tel coup de poing pour toi. Je n'ai qu'un regret, c'est que mes souvenirs de lecture soient si loin maintenant. Bien sûr je me rappelle des grandes lignes, mais quand je te lis j'aimerais avoir le livre encore bien en tête. Cela dit je n'exclus pas de le relire d'ici la fin de l'année, ne serait-ce que pour me re-familiariser avec le héros si fascinant.

Pour répondre à la question de Fée Clochette, je l'ai lu aussi plus tard que d'autres Dumas. Je ne saurais pas expliquer pourquoi, parce que j'avais vu et revu l'adaptation avec Jean Marais, en-dehors de mon attrait pour les romans de cape et d'épée qui m'ont conduit plus naturellement vers la série des Mousquetaires et des Valois. Mais je ne regrette pas d'avoir attendu mes vingt ans pour le lire, parce que je pense que je l'aurais moins apprécié à l'adolescence.

Annwvyn a écrit:

Je crois que tu as peut-être envers lui plus de tolérance que moi Elianor, en tout cas moins de dureté et peut-être plus d'optimisme ?

Exactement ! Plus d'optimisme c'est mon caractère qui veut ça !   et moins de dureté aussi car ce qui lui arrive au début est tellement injuste que cela fonctionne comme une circonstance atténuante pour moi (même si ce qu'il fait par la suite n'est pas plus juste j'en suis consciente   )

Annwvyn a écrit:

Néanmoins, je t'assure aussi que ma sévérité vient justement de l'empathie et de la compassion que j'éprouve pour lui. Si j'ai tant envie de lui parler en face, c'est sans doute parce qu'au fond, j'ai envie de le pousser (un peu fermement certes) sur un autre chemin que celui qu'il a choisi, en espérant de tout coeur qu'il puisse y trouver plus de paix. Un peu comme si j'étais sa mère, tu vois, l'envie de lui sonner les cloches pour qu'il arrête ses bêtises, et de le serrer dans mes bras en même temps.

Je vois très bien ce que tu veux dire! Je l'ai ressenti souvent pendant ma lecture. Je me suis d'ailleurs demandé à un moment ce que serait devenu Edmond sans son désir de vengeance et je pense que, malheureusement, c'est ce qui le fait tenir. Je trouve terriblement triste de n'avoir comme but de vie que sa vengeance. mais c'était sans doute un passage obligé pour qu'il puisse passer à autre chose !

Annwvyn a écrit:

je pense que c'est ce que j'ai trouvé le plus triste d'ailleurs dans ce livre, la destruction partielle de cette belle âme qui aurait pu déployer tant de lumière si le destin ne s'était pas abattu sur elle.

Je suis entièrement d'accord, quel gâchis !!!!!

Je lirai ton avis après relecture avec plaisir Tatiana. Je suis moi-même sûre que je le relirai un jour. Je pense, sans me tromper, que ce roman va désormais compter parmi mes préférés. Après une telle lecture, on n'est plus tout à fait le même. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas ressenti ça, j'ai vraiment l'impression que le roman a parlé à mon coeur, plus encore qu'à ma tête (même si ma tête a travaillé aussi, si on en croit mon avis à rallonge ).

Ce qui me réconforte c'est aussi de lire que nous avons toutes été (ou nous sommes toutes) un peu déboussolées d'avoir fini. Mais vraiment par quelle lecture enchaîner ensuite ?

Elianor a écrit:

Je me suis d'ailleurs demandé à un moment ce que serait devenu Edmond sans son désir de vengeance et je pense que, malheureusement, c'est ce qui le fait tenir.

J'ai revu la bande annonce du film avec Pierre Niney, et il dit exactement ça, que sa vengeance est sa raison de vivre. Mais je trouve que c'est une question passionnante. Si par exemple Edmond n'avait pas eu les moyens financiers de sa vengeance, s'il n'avait pas trouvé le trésor, aurait-il trouvé un autre chemin ? Je n'ai pas la réponse, mais je ne suis pas complètement défaitiste. Je pense aussi que sa richesse illimitée a aussi permis d'entrenir le feu de la vengeance.

Elianor a écrit:

Je suis entièrement d'accord, quel gâchis !!!!!

Mais oui ! En fait, quand j'ai commencé le roman, j'ai eu l'envie irrésistible de lire l'histoire d'Edmond sans la traitrise de Danglars et cie, de lire l'histoire de la vie d'Edmond le capitaine de marine. Le personnage m'a tout de suite plu.

Annwvyn a écrit:

Ce qui me réconforte c'est aussi de lire que nous avons toutes été (ou nous sommes toutes) un peu déboussolées d'avoir fini. Mais vraiment par quelle lecture enchaîner ensuite ?

Je pense que je n'ai jamais autant abandonné de livres qu'après Monte-Cristo   C'était temporaire heureusement, c'est juste que je ne savais pas  quoi lire après !

Annwvyn a écrit:

Si par exemple Edmond n'avait pas eu les moyens financiers de sa vengeance, s'il n'avait pas trouvé le trésor, aurait-il trouvé un autre chemin ? Je n'ai pas la réponse, mais je ne suis pas complètement défaitiste. Je pense aussi que sa richesse illimitée a aussi permis d'entrenir le feu de la vengeance.

Je n'ai pas la réponse non plus. Sans l'abbé, pas de richesse mais pas de vengeance non plus. Est-ce qu'il aurait trouvé une raison de continuer à vivre malgré tout ?

Annwvyn a écrit:

Mais oui ! En fait, quand j'ai commencé le roman, j'ai eu l'envie irrésistible de lire l'histoire d'Edmond sans la traitrise de Danglars et cie, de lire l'histoire de la vie d'Edmond le capitaine de marine. Le personnage m'a tout de suite plu.

Cette version me plait aussi !

Quel plaisir de te lire, Annwvyn   Tu as su si bien retransmettre ton ressenti et les émotions de ta lecture  
Pour le personnage d'Edmond, ma position se rapproche de celle d'Elianor : Edmond me "hantera" longtemps, j'ai rarement croisé un personnage aussi fascinant, y compris dans sa cruauté...

Annwvyn a écrit:

Ce qui me réconforte c'est aussi de lire que nous avons toutes été (ou nous sommes toutes) un peu déboussolées d'avoir fini. Mais vraiment par quelle lecture enchaîner ensuite ?

Je rejoins votre club, j'ai enchainé les déceptions après la fin de ma lecture début Mai Heureusement, le mois de Juin m'a apporté de meilleures lectures ! Cependant, je me demande quel livre pourrait détrôner Le Comte de Monte Cristo en meilleure lecture de 2024 ?

Juliette:

Je trouve que Le Guépard est tout aussi exceptionnel que Le Comte de Monte Cristo ... Peut être mieux

Réponse...très prochainement

Merci Juliette !

Juliette2a a écrit:

Pour le personnage d'Edmond, ma position se rapproche de celle d'Elianor : Edmond me "hantera" longtemps, j'ai rarement croisé un personnage aussi fascinant, y compris dans sa cruauté...

Je me permets de corriger un peu. Je ne suis pas aussi tendre peut-être avec Edmond (d'ailleurs mon ressenti était vraiment à chaud, j'ai hâte de relire des extraits pour mieux poser mon ressenti), mais je suis bien d'accord avec toi Juliette, et avec Elianor sur ce point : Edmond me hantera longtemps moi aussi... Je pensais à lui ce matin d'ailleurs, et je me disais que c'était finalement chouette

Spoiler:

C'est un des personnages de littérature les plus marquants qu'il m'ait été donné de voir. Vous vous souvenez du topic sur les 7 personnages de littérature qu'on aimerait rencontrer (un par jour), eh bien il ne fait aucun doute que je choisirais Edmond aujourd'hui ! Je ne me rappelle plus ma sélection, et il faudrait bien faire un sacrifice, mais la présence d'Edmond dans ma semaine serait non négociable.

Je viens ici partager une information dont vous avez peut-être déjà connaissance, mais que je trouve assez chouette.

Je connaissais l'histoire des ouvriers cubains, qui donnaient le nom d'oeuvres littéraires aux cigares, en fonction des lectures les ayant marqués dans les usines (je crois qu'il existe des cigares Roméo et Juliette, et Sancho Panza). Mais j'ignorais qu'Alexandre Dumas lui-même avait donné son accord concernant le nom du cigare appelé Monte Cristo (la marque du même nom a été créée des années plus tard).

RTL - Florian Gazan a écrit:

Pourquoi le "Comte de Monte-Cristo" se lit, se regarde mais se fume aussi ?
Dans une minute, vous saurez comment et pourquoi les cigares Monte-Cristo sont devenus une référence mondiale en la matière.

C'est l'un des films les plus attendus de l'année. Le Comte de Monte-Cristo, avec Pierre Niney dans le rôle principal, sort dans les salles obscures vendredi 28 juin. Mais l'œuvre d'Alexandre Dumas ne s'arrête pas simplement à un livre ou un long-métrage. Vous avez sans doute entendu parler des cigares Monte-Cristo qui représentent aujourd’hui 20% des ventes dans le monde et dont le numéro 4 est aujourd’hui le cigare le plus vendu sur Terre.

Il y a un lien direct entre le roman d’Alexandre Dumas et ces cigares. Ce qui peut paraître étrange puisque cette marque a été créée en 1935 par Alonso Menendez, un homme d’affaires espagnol installé à Cuba alors que le roman d'Alexandre Dumas, lui, fut publié sous forme de feuilleton entre 1844 et 1846.

Pour fabriquer ses cigares, Alonso Menendez rachète la fabrique Upmann, créée, elle, en 1844. L'entrepreneur cherche un nom pour sa marque et va le trouver en découvrant les "lectores" (lecteurs NDLR). Au milieu du XIXe siècle, dans les fabriques de cigares cubains, afin de distraire les ouvriers qui bossent dans des conditions éprouvantes, un homme est chargé de leur lire des poésies, des romans. Cette habitude leur change les idées et leur permet de s’évader. C'est là qu'Edmond Dantès, du château d’If entre en action.

Alexandre Dumas flatté de l'hommage

Il se trouve justement que l’un des romans préférés des torcedores, le nom des petites mains qui roulent les feuilles de tabac, c’est Le Comte de Monte-Cristo. Voilà pourquoi, en remerciement, des ouvriers cubains auraient écrit à Alexandre Dumas pour lui demander l’autorisation de baptiser un cigare à son nom : Monte-Cristo.

Flatté de cet hommage, Alexandre Dumas aurait donné son accord, lui qui d’ailleurs, à deux reprises dans Le Comte de Monte-Cristo parle de cigares de la Havane. Coïncidence amusante. Ce qui ne l’est pas en revanche, c’est que le logo de la marque, c’est un triangle composé d’épées comme celles des Mousquetaires avec au milieu une fleur de lys.

Plusieurs cigares de la gamme créés depuis 1935 ont des noms clins d’œil. Comme le petit Edmundo , référence à Edmond Dantès, ou le Dumas, comme Alexandre mais avec l’accent cubain ! Avoir un cigare à son nom, ily a de quoi le prendre justement le cigare !

Merci pour cette anecdote sympathique, Annwvyn !
Et ravie d'avoir lu ton avis enthousiaste (tout comme celui de Juliette) sur ce chef-d'oeuvre Je crois qu'on sort tous marqués à vie par notre lecture du Comte de Monte-Cristo

Merci pour cette belle anecdote, Annwyn

Merci pour l'anecdote très sympa, en effet !

Pour information, la mini-série de 4 épisodes de 1998 avec Gérard Depardieu, Jean Rochefort, Pierre Arditi (entre autres) est en ce moment en replay gratuit sur le site de TF1+ (il faut juste se créer un compte mais c'est gratuit).

Superbe anecdote !! Merci Annwvyn !!

Un des matins de cette semaine l'émission de Fce Inter "sous le soleil de Platon" était consacrée à la vengeance et au pardon, avec les deux réalisateurs du film et c'était pas-sion-nant !!! Je vous recommande le podcast !

Merci pour l'info, Annwvyn ! C'est la version Jacques Weber qui me tente le plus, car je crois que la fin de la version 1998 est décevante !

Merci pour l'info, Annwvyn et si en plus, c'est gratuit