Le Comte de Monte-Cristo

Mellana la fin de ton message dévoilant la fin de l'adaptation de Josée Dayan je l'ai mise en spoiler. Merci de veiller à en utiliser quand tu évoques une partie importante de l'histoire   .

Merci pour ton retour si enthousiaste sur le roman C'est incontestablement un des meilleurs Dumas.

L'adaptation avec Jacques Weber m'avait beaucoup plu, il est vrai qu'elle est assez lente mais a le mérite de coller au livre. Je suis une des rares ici qui ont aimé le Monte Cristo de Gérard Depardieu, j'espère que tu aimeras ce téléfilm, les acteurs sont excellents oui.

Je ne connaissais pas l'adaptation avec Jacques Weber, il faudra que je la cherche à la médiathèque

Il y a aussi une adaptation qui est mal du tout, avec Louis Jourdan Trop américaine à mon goût mais les goûts et les couleurs

@Tatiana : oups désolée . Je me souvenais plus que ça avait été mis sous spoilers dans des messages précédents du sujet, je ferai plus attention la prochaine fois .
Pour ce qui est de l'adaptation avec Weber tu as de la chance d'avoir pu l'apprécier. Il faut dire que je ne suis pas très cinéphile à la base, donc même pour une adaptation j'ai besoin d'une certaine dynamique, mais je te rejoins entièrement sur le fait que c'est l'adaptation la plus fidèle (j'ai d'ailleurs trouvé les acteurs convaincants de ce que j'en ai vu).

@Cassandre : essaie sinon je crois qu'on peut la trouver sur internet, parce qu'il me semble que le DVD est dur à trouver .
Il y a un paquet d'adaptations pour cette œuvre, mais il y a pas mal de "tri" à faire. L'histoire a eu beaucoup de succès à l'étranger et a été beaucoup (trop ?) remaniée, ce qui donne des adaptations à la fidélité... discutable

J'avais vu aussi La vengeance de Monte Cristo avec Guy Pearce, un de mes chouchous C'était pas mal, mais je préfère les vieilles adaptations

Cassandre, je ne savais pas qu'il y avait une version avec Louis Jourdan Je vais me renseigner

Pour toi, Juliette

Merci ma Cassandre !

L’an dernier, à la même période, je plongeais dans la suite des Trois Mousquetaires avec Vingt ans après (mon tome préféré de la saga d’ailleurs). Donc, cette année, j’ai eu envie de retrouver Dumas avec un autre de ses classiques tant aimé et qui aiguisait tant ma curiosité.

Ce fut un gros coup de coeur !  J’ai retrouvé la plume de Dumas avec bonheur !

J’ai été happée par l’intrigue et les personnages : Dantès, évidemment, la famille Morrel, Haydée, Albert, Valentine, Noirtier, l'abbé Faria... Concernant les personnages justement, il y en a beaucoup, mais l’intrigue est écrite de telle façon qu'on ne se retrouve pas perdu. Concernant le personnage de Mercédès, je suis mitigée.

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J’ai également aimé le fait qu’on suive deux générations : celle de Dantes, et celle des descendants. Ces derniers ont (malgré eux) un rôle à jouer dans la vengeance de Dantes et j’ai aimé suivre la manière dont il retrouve ses bourreaux et la façon dont il arrive à diriger les événements pour que sa vengeance soit complète. Edmond est rusé, intelligent, mais aussi impitoyable (parfois sadique avec ses amis

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) et on pourrait croire que son désir de rétablir la justice sur ce qui lui est arrivé lui ôte tout sentiment humain, mais c’est faux. J’ai aimé ces passages où il se laisse aller, et certaines scènes sont vraiment poignantes

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À ce propos, j'aime que les personnages masculins de Dumas soient humains, des hommes qui n’hésitent pas à pleurer, à témoigner de leur affection pour leurs amis… Cette sensibilité, cette humanité m’avait déjà beaucoup touché dans la saga des Mousquetaires. De plus, les personnages n'ont pas qu'une seule facette, et on en vient même à avoir un peu de compassion pour certains pourris de l’histoire

Spoiler:

C’est un roman plein d’aventures, de rebondissements, mais il a aussi un côté très psychologique avec des thèmes comme le pardon, la vengeance, la justice des hommes et celle de Dieu… Autant de sujets très intéressants qui sont mis en avant dans le roman. Alors oui, sur les 1400 pages, il y a quelques longueurs, mais je ne les ai pas trouvé nombreuses, et elles présentent des personnages, donc ça ne m'a pas vraiment gêné
La partie se déroulant en prison a été plus rapide et plus passionnante que je ne l’avais cru, même si, comme Edmond (dont j’ai loué le courage et l’intelligence à ce moment-là!), je n’ai pas été fâchée de quitter cet endroit ! Surtout que les choses sérieuses commencent lorsque Dantès retrouve la liberté. Sa quête pour retrouver les coupables de son emprisonnement et les gens qu’il connaissait est prenante et il y a plusieurs moments où la tension est importante et cela s’accélère au fil du récit !
La fin ne m’a pas déçue, tout s’accélère, tout se révèle, avec ses réussites, ses failles...et de l’émotion. Un roman que j’ai adoré et qui confirme à nouveau mon amour pour la plume de Dumas !

Merci pour ce bel avis MJB, tu donnes envie de s'y replonger !

esperluette a écrit:

Merci pour ce bel avis MJB, tu donnes envie de s'y replonger !

Très beau commentaire MJB je t'envie pour la découverte et le coup de coeur

Ah ! quel bonheur de découvrir "le comte de Monte-Cristo" !! Autant tu auras plaisir à le relire, autant ça ne sera pas le bonheur de la découverte !

Merci pour ce très beau commentaire, MJB Je n'ai toujours pas lu cette œuvre, mais c'est prévu ! (j'ai aussi le film avec Louis Jourdan qui m'attend sagement )

Merci MJB pour ce si beau retour sur Le Comte de Monte-Cristo que je plussoie totalement!

Merci beaucoup MJB pour ce magnifique commentaire qui me donne vraiment envie de me replonger dans ce roman que je n'ai pas relu depuis des années.

Merci pour ce beau commentaire MJB sur ce roman que j'avais adoré

Merci les filles  C'est difficile, après une telle lecture, d'arriver à mettre ses idées en ordre pour en faire un avis qui ne parte pas dans tous les sens

@Juliette : j'espère que tu auras l'occasion de le lire bientôt, c'est tellement bien

Bon, j'ai Pauline dans ma PAL donc ce sera le prochain Dumas que je lirai, mais je pense acheter rapidement le premier tome de la trilogie des Valois (j'ai cru comprendre qu'elle avait ses fans parmi vous )

Pauline me tente aussi beaucoup !

Quel défi de s’atteler à la tâche de rédiger une chronique sur un monument de la littérature !   Le Comte de Monte-Cristo, c’est ce roman dont on reporte la lecture, légèrement effrayé par les 1400 pages, mais qui nous poursuit malgré tout, nous appâtant, avant de nous attraper, nous envoûter dès les premières lignes, pour finir par laisser une empreinte indélébile dans notre cœur…    

Quelle merveille ! Quel bijou de la littérature française !   Quel chef-d’œuvre ! Roman d’aventures, intrigues politiques, quête initiatique, plongée dans la société parisienne du milieu du 19ème siècle, portrait d’un homme à la complexité fascinante, dont le destin nous est conté sans aucun temps mort, nous happant jusqu’à la dernière page. Je n’ai pas pu lâcher ce roman, chaque chapitre me laissant le cœur battant, dans l’impatience de lire la suite   . Ce roman ne serait pas aussi abouti s’il ne mettait pas à l’honneur un tel héros : Edmond Dantès – Comte de Monte-Cristo – a su me toucher par la naïveté de son jeune âge, ses années d’extrême souffrance, puis la construction de sa vengeance et de son personnage de Comte. Je n’ai jamais ressenti une telle fascination, mélange de crainte et de tendresse, pour un personnage de roman   . Je vous invite à faire sa connaissance, à le suivre sur le long chemin de sa vengeance, où l’on découvrira que cet homme a finalement encore une âme et un cœur, dont l’étincelle sera attisée par des êtres purs et méritants. En effet, parmi la multitude d’hommes et de femmes qu’il nous est donné de rencontrer, figure une poignée de protagonistes dont je dois saluer la bonté, à commencer par les Morrel, père et enfants ; Valentine de Villefort et son grand-papa Noirtier, la mystérieuse Haydée, l'Abbé Faria et, dans une moindre mesure, Albert de Morcerf, Mme de Morcerf et Franz d’Epinay.
Le Comte de Monte-Cristo fait partie de ces rares œuvres sans aucun défaut, dont la perfection nous frappe jusqu’à la dernière ligne, véritable perle de philosophie, ultime définition de la sagesse humaine, par le biais de ces deux mots : « Attendre et Espérer ! ».  
Une belle claque littéraire !

Une parenthèse sur des éléments spoiler du roman !

Spoiler:

Quel enthousiasme Je suis ravie que cette lecture ait été, manifestement, un tel coup de coeur Juliette. Il me semble qu'en effet, la "séquence parisienne" constitue une des portions les plus captivantes du roman

Spoiler:

Inutile de dire que tu me donnes très envie de le relire...

Edmond Dantès est le héros le plus impressionnant d'Alexandre Dumas.

D'abord son nom : Dantès = presque Dante et sa visite en enfer, au purgatoire et au paradis.  Monte Christo : celui qui gravit la colline dans la douleur.

Dumas en fait d'instinct un "nouveau Christ" qui comme Dante fait le même voyage initiatique. Dans une seule vie, Edmond connait l'enfer (sa première vie avec la prison) puis le purgatoire (la recherche de ceux qui lui ont fait tant de mal et qui sont restés impunis) enfin le paradis avec Haydée et le reste de sa vie, (enfin j'espère   ).

J'ai été frappée aussi par le très jeune âge d'Edmond Dantès lors de son incarcération injuste, il n'est pas Bonapartiste, mais c'est dans sa jeunesse et sa naïveté un coupable parfait. Il n'a pas de lien avec la société, il est juste un jeune homme méritant, marin courageux, consciencieux qui veut entretenir au mieux la vie finissante de son père.

Ce qui est inattendu,  c'est que la prison qui est son  enfer, va, grâce à des coïncidences incroyable, lui donner en l'abbé Faria un mentor lettré, un autre père en quelque sorte, très intelligent : un éducateur né   .
Ce qui frappant aussi, c'est que pour sortir, il va passer comme tous les héros par la phase "mort-résurrection au même âge que le Christ 33 ans".
Il en faut du temps pour changer profondément un jeune homme de 21 ans en surhomme. Cependant Alexandre Dumas,  en profite pour nous initier à la politique des factions, aux erreurs de la justice, à la médiocrité de certains et à la bonté d'autres. quel monde    inchangé en 2024 !

J'ai plaint Edmond Dantès, puis admiré, car ses 14 années de prison lui donne  le corps d'un adulte athlète, contre toute attente. Il a creusé, creusé, fait des efforts. Là où d'autres auraient été anéantis par la dépression, sa force entretenu par le mental d'acier de l'Abbé Faria en a fait un surhomme. Un intellectuel et un homme d'action très très beau, impressionnant.

Pendant longtemps, j'ai été séduite par ce nouvel homme qui est jeté du haut de la falaise à la place d'un cadavre et resurgissant intact comme le Christ ressuscité, puis déçue par ses actions.   ; Il poursuivait un rêve qui le forçait à être méfiant, intransigeant avec tout le monde.

Dumas, nous force à l'admirer dans toutes les situations, elles peuvent être aussi dans les bas-fonds !  normal me dis-je actuellement, il est l'archétype du "surhumain", de l'homme puissant qui passe et qui répand bienfaits et punitions.

Aussi gênée que je l'étais, je continuais à admirer la justesse de son comportement, sa résilience et aussi son  peu d'empathie envers ceux qu'il ciblait pour se "venger" mais était-ce une vengeance, peut-être pas ? Peut-être une juste rectification des injustices de tout bord commises pas les hommes non seulement à son égard mais aussi envers d'autres condamnés injustement.

J'ai retenu une phrase particulière dans ce livre :  

 

Citation :

"Mon royaume, à moi, est grand comme le monde, car je ne suis ni Italien, ni Français, ni Hindou, ni Américain, ni Espagnol : je suis cosmopolite. Nul pays ne peut dire qu'il m'a vu naître. Dieu seul sait quelle contrée me verra mourir. J'adopte tous les usages, je parle toutes les langues"

La modernité absolue, c'est pour cela que ce roman est considéré comme parfait et encore actuel, je pense.   Alexandre Dumas, volontairement, en fait le portrait parfait de l'Honnête Homme" du 17e siècle.

Emilie Danglars, jeune fille accomplie, belle, instruite,  qui cherche à vivre librement  lui est mentalement très proche.  

Pour moi Le comte de Monte Cristo est la concrétisation parfaite de la vanité de la recherche de la vengeance surtout quand elle porte le masque de la justice !

Spoiler:

Bon, je n'ai pas relu le bouquin depuis des années, mais voilà le souvenir que j'en ai, voilà la forte et profonde impression qu'il m'a laissée !

 clinchamps, j'ai longtemps pensé ce que tu écris, mais dernièrement, après avoir relue plusieurs fois toutes les actions de notre "surhomme", la toute fin m'a laissée réfléchir sur ce qu'il avait fait. Il n'est pas vaniteux, mais orgueilleux.

Il était innocent, il a souffert. Il veut donc mettre à terre ceux qui ont organisé sa chute. Il a bien appris de l'abbé Féria. Il a le pouvoir grace à lui de rétablir l'ordre juste. C'est l'issue fatale pour tous les "méchants". Ensuite, il s'efface - tout est accompli.

Citation :

"Mais, je le dis avec orgueil, Mercedes, Dieu avait besoin de moi, et j'ai vécu."

Il a une foi inébranlable instillée par Faria. Et il a vécu ! Si Dieu n'avait pas voulu qui accomplisse sa vengeance, il serait mort, soit en prison, soit en s'écrasant sur les rochers lorsque les gardiens ont jeté le corps à la mer.

enfin,  la lettre de fin adressée à Maximilien - c'est poignant, et grâce à Valentine, tout prend sens.

Ce n'est finalement qu'un homme, mais sa souffrance, sa dureté, sa détermination, sa colère ont servi à venger l'injustice organisée par la justice ignoble d'autres  hommes pires que lui.

Dumas réintroduit l'idée du Christ vengeur. Le Christ n'est pas toujours bon, il menace aussi, mais ...... pardonne aux larrons repentants.

pris sur wikisource:

Il me fait penser aux gens qui ont subi des  tortures dans les camps nazis et qui encore cherche les coupables de ces actions jusqu'à ce que justice soit faite.

Fée clochette a écrit:

 clinchamps, j'ai longtemps pensé ce que tu écris, mais dernièrement, après avoir relue plusieurs fois toutes les actions de notre "surhomme", la toute fin m'a laissée réfléchir sur ce qu'il avait fait. Il n'est pas vaniteux, mais orgueilleux.


Il me fait penser aux gens qui ont subi des  tortures dans les camps nazis et qui encore cherche les coupables de ces actions jusqu'à ce que justice soit faite.

Je ne dis pas que Dantès est vaniteux, mais que la poursuite de la vengeance est vaine parce qu'au bout il n'y a rien, qu'une âme asséchée et souvent perdue. Je suis en train de lire la thèse de ma belle-fille sur la Shoah et les écrits des survivants, et justement, ils ont surtout voulu faire savoir, témoigner, et demandé justice, mais ne l'ont pas appliquée eux-même !

Spoiler:

C'est bien le souvenir que j'en ai : s'être pris pour Dieu et avoir causé la mort d'un enfant innocent, tache indélébile que rien n'excuse ! Et donc le remords à jamais... Si Faria ne lui avait pas donné le pouvoir (l'argent !) il n'aurait pas pu se donner toutes les armes nécessaires, ç'aurait été intéressant de voir ce qu'il aurait fait de cette deuxième chance : libre et vivant ! Bon c'est une toute autre histoire !
ça n'enlève rien au monumental roman de Dumas, mais je ne peux vraiment pas aimer sans un recul le personnage de Monte-Cristo et le comparer au Christ est quand même assez osé dans la mesure où la base de l'enseignement christique est quand même "aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés" ! Et il n'a jamais prêché la vengeance !

Bien sûr que le ressort romanesque de la vengeance est excellent d'ailleurs il a été largement utilisé au fil des siècles ! mais ce qui fait un magnifique roman ne fait pas forcément un héros admirable !

Juliette, je suis très contente que tu aies passé un aussi agréable moment de lecture et succombé au charme de ce roman! Tu as raison, c'est un pavé impressionnant, mais quand on le lit, il n'y a aucune longueur et c'est un page turner.

Fée, j'adore ton analyse, merci de l'avoir partagée. Je trouve vos échanges entre clinchamps et toi très intéressants, comme deux facettes du roman.
Malgré l'aspect dur, Dumas a bien fait d'insérer l'épisode de

Spoiler:

Mon sentiment est ambivalent. Comme clinchamps, je pense que la vengeance n'est pas la voix de la paix. En même temps, je ne peux m'empêcher d'aimer cette histoire où la justice et l'équité sont rétablis. La vengeance était personnelle initialement, mais on se rend compte au fur et à mesure de l'histoire que ces trois hommes ont fait du mal à plus d'un (et pas qu'Edmond Dantès) et qu'ils sont rattrapés par ces autres passés aussi. L'exemple de Fernand en est un bon exemple.