Margaret Mitchell : Autant en emporte le vent ...

J'ai lu le roman ce week-end et ai globalement bien aimé, même si je ne pense pas qu'il me marquera.

Ju a écrit:

L'ensemble se lit très vite car les chapitres font en moyenne 4-5 pages donc ça transforme l'ouvrage en véritable page-turner

Oui, il se lit très facilement et la concision des chapitres comme les dialogues mordants et le fait de passer d'un protagoniste à un autre rendent le récit très dynamique. J'ai été intéressée par son aspect documentaire, l'immersion dans la génèse de ce projet pharaonique et le tournage épique. On passe plus de temps sur la première que sur le second, et pour cause : la préparation du film s'est heurtée à un nombre incalculable de difficultés, dont la recherche de l'interprète pour Scarlett, toujours introuvable quelques jours avant le début prévu du tournage. David O'Selznick est le personnage principal du roman, car c'est lui qui a porté le projet à bout de bras, au point d'y laisser sa santé. La peinture de l'Hollywood de l'époque semble ancré dans un réel à la fois fascinant et effrayant. Les protagonistes n'en ressortent pas grandis, loin de là, y compris des icônes comme Clark Gable et Vivien Leigh. La place des acteurs noirs en ce temps de ségrégation est abordée à travers la figure de Hattie McDaniel, la Mamma inoubliable du film.

Je rejoins le club de celles qui ont dévoré le livre de François-Guillaume Lorrain ! J'avais vu plusieurs bonus sur les DVD/Blu-Ray et j'ai lu le livre Autant en emporte le vent : la folle aventure d'un film, mais j'ai appris des choses.

Le roman de François-Guillaume Lorrain est un véritable page-turner grâce à des chapitres courts, une plume fluide et des dialogues percutants et vifs. On ne s’ennuie pas une seconde ! Il nous entraîne dans les coulisses rocambolesques de l’un des films les plus récompensés du cinéma.

Ainsi, malgré le succès du roman de Margaret Mitchell, les producteurs étaient assez frileux à l’idée d’adapter le roman car les précédents films traitant de la guerre de Sécession avaient été mal reçus par les spectateurs. Ensuite, quand les droits du livre ont été achetés, les producteurs se sont livrés à une véritable guerre pour dénicher les acteurs dont ils avaient besoin, quitte à devoir verser de lourdes sommes pour que des acteurs sous contrat avec un autre studio fassent partie de l’aventure.

La difficulté d’adapter le roman de 1000 pages en scénario est aussi abordée, avec les innombrables changements qui ont eu lieu parfois même en cours de tournage, rendant fous les acteurs ! Par exemple, le premier scénario laissait entrevoir un film de 6h ! Ensuite, toute une partie est consacrée à la recherche de la parfaite Scarlett : une recherche de longue haleine qui a touché à sa fin quasiment à la veille du tournage ! Cette partie-là est assez choquante dans la mesure où elle montre les dessous peu reluisants de l’âge d’or hollywoodien, avec les abus sexuels que David O’Selznick a commis sur certaines actrices auditionnant pour le rôle. Quand ce n’était pas lui, de pauvres filles se faisaient droguer et violer dans une chambre d’hôtel au Texas par des hommes qui se faisaient passer pour les directeurs de casting du film.

Une part du roman est aussi consacrée à l’actrice Hattie McDaniel, inoubliable Mamma, qui devait faire face au dilemme de nombreux comédiens noirs de l’époque : incarner des personnages qui racontent leur histoire, au risque de déranger, ou bien faire les clowns et se ridiculiser dans des « films de blancs ». Le passage sur sa récompense aux Oscars est très émouvant, bien qu’on voit là encore que tout était question de marketing pour les producteurs et pas une réelle envie de valoriser le talent de l’actrice. À travers Clark Gable et Vivien Leigh on voit aussi que l’adultère et les relations non consenties (ça vaut pour Gable ) étaient monnaie courante à cette époque. Parmi les anecdotes moins sombres, citons tout de même l’amitié entre Clark Gable et Hattie McDaniel à une époque où les relations entre blancs et noirs étaient mal vues, ou encore le fait que Vivien Leigh jurait comme un charretier sous son costume de Scarlett (ça casse le mythe )

En résumé, entre les abus sexuels, le racisme, les acteurs qui n’étaient que des pions dans les guerres entre les différents studios, les producteurs libidineux, ou encore les journaux qui prêchaient le faux pour savoir le vrai, on peut dire que les choses n’ont pas tellement changées à notre époque, et c’est peut-être ce que j’ai le plus retenu de ce roman. Un constat assez triste n’est-ce pas ?

Un roman fort intéressant pour qui veut en savoir plus sur les coulisses d’Autant en emporte le vent, avec une narration vive qui ne laisse aucune place à l’ennui

Merci MJB pour ton avis très intéressant Il est certain que certaines choses n'ont pas changé mais je pense que concernant le racisme, les gens sont plus ouverts

Merci pour vos retours, Tatiana et MJB !

MJB, j'ai beaucoup aimé ta partie sur les anecdotes de tournage, comme l'amitié unissant Clark Gable à Hattie MacDaniel

Bon, suite à vos avis j'ai craqué et je me suis procurée le ebook

J'espère qu'il te plaira

Contente de lire vos avis positifs les filles !

Merci les filles !
Bonne lecture Zakath Nath

J'ai fini Scarlett de François-Guillaume Lorrain et j'ai également beaucoup apprécié, c'est vrai qu'avec ses chapitres courts, on enchaîne vite et on a du mal à lâcher le livre. Comme il est court, je me demandais s'il y aurait tant d'informations que cela mais on a pas mal d'anecdotes sur la publication du livre, la bataille pour les droits, les difficultés de casting (avec effectivement des aspects sombres comme les abus sexuels, que ce soit de la part d'escrocs qui faisaient passer de faux casting à Selznick lui-même). Tout en mettant le doigt sur ce qui peut enthousiasmer dans le roman et le film, on n'occulte pas le racisme présent et le dilemme des interprètes noirs comme Hattie McDaniel à jouer des rôles d'esclaves contents de l'être.

Finalement, les parties tournage et sortie sont plus courtes que le reste sans être vraiment expédiées non plus, on sent que c'est surtout la pré-production et le casting de Scarlett qui ont été de longue haleine. Je trouve toujours passionnantes les plongées dans le système des studios hollywoodiens avec des acteurs sous contrat et les tractations quand on a besoin d'emprunter à un autre studio. L'épilogue est émouvant, je trouve, surtout les passages concernant Hattie McDaniel et Vivien Leigh.

Cela dit, je ne sais pas non plus si c'est un roman qui intéressera les gens qui n'ont pas vu Autant en Emporte le Vent (sans même parler d'en être fans) ou qui plus généralement ne s'intéressent pas à la conception des films.

Contente que vous ayez aimé cette lecture, MJB et Zakath Nath .

La description du fonctionnement hollywoodien est effectivement très intéressant, en ce qu'il n'occulte pas les côtés très peu reluisants des métiers du cinéma, et en particulier les pratiques de Selznick - qui devaient être monnaie courante.

J'ai regardé le documentaire de Priscilla Pizzato su Arte, “Vivien Leigh, autant en emporte le vent", un portrait émouvant de Vivien Leigh, actrice doublement oscarisée qui luttait dans l'ombre contre ses troubles bipolaires

J'ai lu la biographie de cette actrice si talentueuse et le documentaire ne m'a rien appris de nouveau, sauf que Vivien Leigh avait parfaitement saisi le personnage de Scarlett Elle ne la considérait pas du tout comme méchante, comme la plupart des gens, mais elle avait saisi sa complexité, sa fragilité et sa générosité

Merci pour l'info Cassandre, je regarderai le documentaire

Je viens de tomber un peu par hasard sur ceci :

Spoiler:

Une sortie en roman graphique d'une adaptation de Gone with the wind.

Sortie le 5 avril.

Intéressant, mais je trouve curieuse cette croix en couverture, avec le rappel évident d'une célèbre image du film, celle qui clôt la 1ère partie, si je ne me trompe ! Je n'ai pas souvenir de la religion ayant une part importante dans ce livre ! Merci du renseignement, ludi !

En effet, je trouve cette illustration étonnante. Et qui ne me fait pas du tout penser au roman

Bizarre de ne pas avoir traduit le titre. Pour la croix, je suppose qu'on met en avant le cimetière, les morts liées à la guerre... Il y a quand même plus représentatif du livre.

Ce n'est pas marqué sur la couverture, mais c'est un tome 1. Donc il ne faut pas y voir la représentation de toute l'histoire.

Voici la fiche de l'éditeur

On peut y lire un extrait !

Mais c'est une adaptation "d'après Margaret Mitchell", et le livre fait 150 pages !

Merci pour l'info, Ludi ! J'étais passée complètement à côté de cette sortie !
Comme Zakath, je pense que la croix évoque davantage les morts liés à la guerre qu'un aspect religieux, mais le choix est effectivement surprenant !