Henning Mankell, son héros, le commissaire Wallander, et ses autres oeuvres

je vais commencer par le premier Wallender... ou je vais fermer les yeux et en sortir un au hasard de mon étagère !!

Alors là je n'en reviens pas : tous les livres de ma médiatique étant pris, je n'y croyais plus et tout à l'heure en allant à la bibliothèque de quartier, alors que nous étions sur le point de partir je tombe sur un presentoir: 4 romans de lui!! Donc je me suis empressée de prendre Daisy sister qui me tentait bien aussi, j'espère avoir le temps de le lire avant mon départ !

Super  J'attends vos commentaires avec impatience sur Daisy sister 
Et voilà, à force de vous entendre dire que le rayon Menkell était vide dans toutes vos médiathèques, je ne suis même pas allée jeter un œil dans la mienne, alors que j'en sors à l'instant 

zoju a écrit:

Ah , je sentais qu'il te faisais de l'œil, celui ci, Serendipity 
A relire le résumé, je trouve qu'il a un petit air de Anne B Ragde. 
Je le trouve tentant également, mais je crois que je ne pourrai pas résister à un bon polar comme : le retour du professeur de danse 

Oui, j'avoue il me faisait de l'oeil et comme je commence à connaître tes goûts, je me doutais que ce polar te tentait

@ Ju, chanceuse je suis passée à la médiathèque cet après-midi et l'étagère Mankell était vide ... ce qui est drôle c'est qu'un Wallander avait été mal rangé, plus loin dans l'ordre alphabétique, et il trônait là, sans avoir été emprunté

me revoici après lecture de : Le retour du professeur de danse.
Un polar 100 % scandinave à tous points de vue:  
 - l'action se situe essentiellement dans des contrées très reculées et isolées de Suède,  dans des forêts enneigées les 3/4 de l'année    
- le rythme du polar est parfois un petit peu lent, en milieu de livre
- le livre fait référence à un pan de l'histoire suédoise, à savoir la deuxième guerre mondiale, et les rapports de  certains suédois avec la nazisme

L’enquête est menée par un policier qui n’est pas Wallander: Stefan Lindman, qui apprend en même temps qu'il a un cancer et que son ancien collègue maintenant retraité a été sauvagement assassiné. Étant en arrêt maladie dans l'attente de son traitement ( qui le mènera à la guérison , en fin de livre:  pour rassurer tout le monde   ), et n'ayant rien à perdre, il s'en va donc dans une contrée éloignée mener l’enquête en parallèle, puis en collaborant avec la police locale.
Cette enquête va remuer les ombres du passé, à savoir la fascination du nazisme éprouvée par certains suédois qui se sont enrôlés volontairement dans l'armée allemande, durant la 2eme guerre mondiale.
Le propos de Mankell étant également de mettre en lumière  et de dénoncer le fait que  cette idéologie  ne s'est pas éteinte complétement après guerre , mais continue à fasciner actuellement quelques illuminés, que l'on peut côtoyer sans le savoir.

Bref, un polar, mais aussi un livre à message  politique: un bon livre

Je me rends compte que prise par mes préparatifs,je n'ai jamais posté mon avis sur Daisy sisters .
C'était vraiment très bien j'ai beaucoup apprécié ma lecture!

Merci pour vos avis

@ Ju : je commence justement "Daisy Sisters" ce soir ou demain
ton court avis vient contrebalancer un avis plus réservé que j'avais lu ces derniers mois

@ Zoju : tu m'as confirmé qu'il faudra que je me note ce polar sur mes tablettes , le thème m'intéresse vraiment (sur le même thème, je recommande très chaudement trois polars norvégiens qui reviennent sur cette période de l'histoire "L'homme dans la vitrine" de Kjell Ola Dahl, "L'Athlète" de Knut Faldbakken et "Rouge-Gorge" de Jo Nesbo). Je suis contente que tu aies encore pu découvrir un polar de Mankell

Double post après avoir terminé "Daisy Sisters".

J'ai beaucoup aimé ce roman (même si en terminer la lecture ces derniers jours, dans un contexte très déprimant n'a pas été simple ). Je n'ai cependant quasiment jamais lâché ce roman depuis que je l'ai entamé, je l'ai trouvé assez addictif.

Je ne voudrais pas trop en dire mais je trouve que pour son premier roman, Henning Mankell nous offre de beaux portraits de femmes. Le roman se termine en 1981 (et je crois qu'il a été publié en 1982), j'aurais été curieuse de savoir quels destins Mankell aurait réservé à ses personnages par la suite, une fois que la Suède devient ce pays prospère que nous connaissons maintenant.

Tout au long de ma lecture, je me suis interrogée sur le choix du titre "Daisy Sisters", qui est le titre de l'édition originale. Ce titre ne me paraissait pas très approprié car il fait référence au surnom que se sont donné Elna et Vivi, les deux copines de 1942, un épisode qui intervient au début du roman. Ensuite, le récit se focalise sur Elna et sa fille Eivor, Vivi n'étant somme toute qu'un personnage secondaire.

Ce matin, en finissant ce roman, je me suis dit que finalement,

Spoiler:

Ju, j'espère que tu repasseras ici nous en dire plus sur ta lecture

Comme c'est si gentiment demandé, je vais essayer de faire un effort de mémoire
Comme toi, j'ai trouvé ce roman très addictif, j'ai lu quasiment la première moitié d'une traite avant de trainer un peu sur la fin pour cause de semaine chargée.
L'explication du titre que tu donnes me convient bien (je n'avais pas poussé plus avant la réflexion en fait^^)
Pour le coup, j'étais un peu déçue que le roman ne se penche pas plus sur le personnage de

Spoiler:

qui me semblait bien intéressant.
Et j'ai trouvé

Spoiler:

Sinon, j'ai beaucoup aimé l'aperçu de la société suédoise de l'époque, c'était intéressant.
En fait, je ne saurais pas bien dire pourquoi j'ai autant accroché, mais ce fut le cas!
Contente que tu aies aimé aussi Serendipity

Ju a écrit:

Comme c'est si gentiment demandé, je vais essayer de faire un effort de mémoire

Merci Ju

S'agissant du personnage de Vivi, je te rejoins pour dire que c'est un personnage intéressant D'où ma réflexion sur le lien entre le titre du roman et son contenu pendant a lecture le titre laissant présager une plus grande place à Vivi

Je te rejoins aussi sur ce point :

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C'est d'autant plus ironique que

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Un autre élément qui m'a désespérée

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Oui en effet, je suis tout à fait d'accord avec ton dernier spoiler, je m'étais aussi dit que ça faisait trop !

Message pour celles qui ont aimé "Les chaussures italiennes", j'ai vu aujourd'hui qu'une suite venait de sortir en librairie, intitulée "Les bottes suédoises" :

Citation :

Fredrik Welin, médecin à la retraite, vit reclus sur son île de la Baltique. Une nuit, une lumière aveuglante le tire du sommeil. Au matin, la maison héritée de ses grands-parents n’est plus qu’une ruine fumante.
Réfugié dans la vieille caravane de son jardin, il s’interroge : à soixante-dix ans, seul, dépossédé de tout, a-t-il encore une raison de vivre ?
Mais c’est compter sans les révélations de sa fille Louise et, surtout, l’apparition d’une femme, Lisa Modin, journaliste de la presse locale.
Tandis que l’hiver prend possession de l’archipel, tout va basculer de façon insensible jusqu’à l’inimaginable dénouement.

Après l’immense succès des Chaussures italiennes, auquel il fait suite, Les Bottes suédoises brosse le portrait en clair-obscur d’un homme tenaillé par le doute, le regret, la peur face à l’ombre grandissante de la mort ? mais aussi la soif d’amour et le désir ? , d’un être amené par les circonstances à revisiter son destin et à reprendre goût à la vie.
Tel est l’ultime roman de Henning Mankell : une œuvre d’une sobriété élégiaque et poignante, traversée et portée par la beauté crépusculaire des paysages.

Ah merci serendipity j'ai adoré les chaussures italiennes et je vais me mettre en quête de Les bottes suédoises avec un peu de tristesse tout de même

zoju a écrit:

me revoici après lecture de : Le retour du professeur de danse. (...) Bref, un polar, mais aussi un livre à message  politique: un bon livre

Presque un an après toi zoju, je viens livrer quelques commentaires sur "Le Retour du Professeur de Danse".

Mon avis rejoint le tien sur ce livre . Quelques longueurs certes (accentuées par le fait que j'ai écouté ce livre en version audio ) mais un duo d'enquêteurs très attachant (et très réussi) : Giuseppe le suédois du nord et Stefan le suédois du sud.

Les considérations sur la maladie de Stefan m'ont touchée quand on sait que Mankell était lui aussi malade et qu'il a certainement mis dans les pensées et angoisses de son personnage ses propres angoisses

Quelques éléments de l'action m'ont parfois paru un peu tirés par les cheveux (mais bon c'est un polar ) mais surtout, j'ai trouvé que la force de ce roman c'est son aspect très visionnaire sur la résurgence de l'extrême droite en Europe, certains passages m'ont paru vraiment d'actualité plus de 15 ans après la publication du livre. Henning Mankell était vraiment un grand auteur

Double post pour signaler la prochaine diffusion, en format feuilleton, d'une adaptation de "L'Homme Inquiet" sur France Culture.

C'est en 10 épisodes de 30 minutes et cela commence le 7 novembre (à 20h30 pour celles et ceux qui préfèrent le direct). Pour ma part, je vais podcaster

M'étant récemment régalée avec l'adaptation de "Laitier de Nuit" d'Andrei Kourkov, j'ai hâte de voir ce que cela va donner pour "L'Homme Inquiet"

J'ai terminé aujourd'hui "La Lionne Blanche", un polar de la série Wallander (mon premier suite au lobbying intense de zoju).

Ce roman est resté dans ma PAL quelques temps. Le fait que l'action se déroule à la fois en Suède et en Afrique du Sud ne m'avait pas incitée à franchir le pas (pourtant les deux pays m'intéressent mais j'avais peur que l'action ne se disperse). J'ai beaucoup aimé ce roman, écrit en 1993, qui entremêle très habilement deux histoires. C'est un livre qu'on ne lâche plus une fois commencé et qui m'a convaincue, si besoin était, qu'Henning Mankell était vraiment un sacré écrivain

Par contre, j'ai tenté de visionner hier soir l'adaptation avec Kenneth Branagh -le hasard fait qu'elle était diffusée sur une chaîne de la TNT- et je n'ai pas vraiment aimé car, pour des raisons évidentes de simplification de l'intrigue, tout est transposé en Afrique du Sud de nos jours. Il manque donc une dimension importante de cette histoire (que je ne détaille pas pour ne pas spoiler d'éventuels lecteurs).

Je rebondis sur les derniers échanges de ce topic : Rosalind as-tu lu "Les bottes suédoises" finalement ?

Je viens seulement de voir ton post.

Non, toujours pas lu Les bottes suédoises !

Je regarde ces jours-ci Young Wallander sur Netflix.

Allocine a écrit:

Fraîchement sorti de l'école de police, le jeune flic Kurt Wallander est témoin d'un crime brutal dans son quartier, qui soulève un mouvement anti-immigration. Sous la houlette du commissaire Hemberg, il va mener l'enquête...

[...] Exit Kenneth Branagh, qui interprétait le flic solitaire et taciturne dans la série de la BBC. Dans cette nouvelle coproduction britannico-suédoise, située dans la ville de Malmö, le casting est en majorité constitué d'acteurs suédois, en témoigne le jeune héros incarné par Adam Pålsson (vu dans Bron et Moscou Noir). Autour de lui, on retrouve plusieurs seconds couteaux britanniques, dont Richard Dillane (Berlin Station), Ellise Chapell (Poldark) et Leanne Best (récemment vue dans Carnival Row.)

Dans un anglais parfait à peine teinté d'accents scandinaves, l'acteur incarne un jeune flic idéaliste aux prises avec un meurtre sordide commis dans le quartier populaire où il réside et dans lequel il va se retrouver compromis, tout en devant endosser une nouvelle responsabilité qui ne va pas être sans conséquences pour son ami et collègue Reza (Yasen Atour.) Si l'introduction de cette nouvelle "origin story", impliquant une scène de crime saisissante, renvoie à celle du pilote de la série britannique, Le Jeune Wallander s'inscrit totalement dans un univers nordique, à l'esthétique froide et poisseuse. Son fil rouge - un crime violent qui déclenche des émeutes nationalistes - est imprégnée par un contexte sociétal de montée des extrémismes et du basculement politique d'une partie de la Suède sur la question de l'immigration.

J'ai vu la moitié (il n'y a que 6 épisodes, cela se regarde bien vite !) et j'aime bien. Je précise que je n'ai ni lu Mankell ni vu les précédentes séries sur Wallander. Même s'il s'agit d'une série sur la jeunesse du personnage, elle se déroule à notre époque. C'est assez sobre et prenant. J'ai juste été déçue car la série est en anglais (même si l'acteur principal est suédois), c'est moins dépaysant.

Cela me motive à enfin découvrir les romans d'Henning Mankell (j'avais gagné Daisy Sisters dans un concours et je ne l'ai toujours pas ouvert).

Vavyala a écrit:

J'ai commencé Un paradis trompeur, de Henning Mankell, qui m'a été prêté par une amie. Après le Kenya de La ferme africaine, cela me fait rester en Afrique, avec une incursion prévue au Mozambique.

Citation :

Le froid et la misère ont marqué l'enfance de Hanna Renström dans un hameau au nord de la Suède.
En avril 1904, à l'âge de dix-huit ans, elle s'embarque sur un vapeur en partance pour l'Australie dans l'espoir d'une vie meilleure. Pourtant aucune de ses attentes – ou de ses craintes – ne la prépare à son destin. Deux fois mariée brièvement, deux fois veuve, elle se retrouve à la tête d'une grosse fortune et d'un bordel au Mozambique, dans l'Afrique orientale portugaise. Elle se sent seule en tant que femme au sein d'une société coloniale régie par la suprématie machiste des Blancs, seule de par la couleur de sa peau parmi les prostituées noires, seule face à la ségrégation, au racisme, à la haine, et à la peur de l'autre qui habite les Blancs comme les Noirs, et qui définit tout rapport humain. Ce paradis loin de son village natal n'est-il qu'un monde de ténèbres ?

serendipity a écrit:

@Vavyala, très intéressée par ton avis sur ce roman (et ravie que le topic mankellien puisse remonter, il le vaut bien !)

Malheureusement, je ne vais pas réveiller ce topic pour dire du positif de ce roman.  
Contrairement à PapiSido qui avait apprécié sa lecture,

PapiSido a écrit:

J'ai lu cette année Un paradis trompeur: j'avais envie de découvrir Henning Mankell, mais sortant de Millenium, je préférais attendre avant d'attaquer la série des Wallander
[...]

C'est étrange, lent à démarrer et se mettre en place, mais finalement attachant et sur la fin assez émouvant.
Pas assez pour le mettre dans ma liste des coups de cœur de l'année, mais assez recommandable finalement.

je ne garderai pas un bon souvenir de cette lecture.

Rien à redire sur le style (et/ou la traduction) qui est d'une qualité littéraire agréable, avec une certaine maitrise, des phrases concises mais percutantes.

Le sujet de la dénonciation de la colonisation européenne en Afrique (ici portugaise au Mozambique) était prometteur, après avoir beaucoup apprécié l'excellent Carnet de mémoires coloniales d'Isabela Figueiredo, afin de découvrir un peu plus de la culture et l'histoire de ce pays. Cela a été une déception aussi. L'histoire telle que racontée aurait pu se dérouler dans n'importe quel pays d'Afrique colonisé.

Le scénario m'a aussi déçue. J'ai eu beaucoup de mal à suivre la psychologie de l'héroïne, qui me semblait assez brouillonne dans ses émotions et impulsions, et par extension son cheminement. De manière générale, la psychologie de tous les personnages m'a semblé floue, mais c'était malheureusement plus flagrant pour l'héroïne qui portait l'histoire.  

L'auteur a écrit une postface renseignant que son roman n'était pas entièrement fictionnel. Les archives du Mozambique relatent la trace d'une Suédoise venue mystérieusement diriger un bordel dans la capitale mozambicaine avant de disparaître tout aussi mystérieusement pendant la période coloniale.

Un roman que je ne recommande pas donc, mais qui ne me décourage pas de découvrir d'autres romans de cet auteur, dont le style m'a semblé intéressant.