[Lecture] Semaine 1, Chapitres 1 à 15

Tu le décris comme un Collins en puissance, on n'en est pas aussi près, il y a quand même une part d'ingénuité dans Henry Lennox....

Coucou les filles,
Juste pour vous dire que j'ai pris du retard dans ma lecture mais que je vous rejoindrai dès que possible.
Je n'ai pas lu vos avis, mais j'avoue que j'ai eu un peu de mal au début de cette lecture. Mais, depuis peu, Mr Thornton est apparu et mon intérêt s'est éveillé (étonnament, je ne "vois" pas les acteurs de l'adaptation en lisant )

Je ne peux pas participer à la lecture mais je me souviens très bien que dès ses premières apparitions dans le roman, Lennox s'est positionné comme un homme à sang froid très intéréssé et mercantile. C'est très dommage de ne pas avoir le livre mais certaines passages le concernant m'avait choquée tellement ils semblaient à l'opposé de ceux de John qui étaient pleins de chaleur et passionnés.

Il me semble que Henry calcule bien et essaie d'occuper le terrain en cercles de plus en plus proches tout au long de l'histoire, tandis que John Thornton fonce droit au but, ............ amour = je vous veux = je vous épouse .... comme Darcy oui, il en est vraiment proche parfois, surtout dans la gestion de son coup de foudre.

en fait ce sont deux maladroits congénitaux. voilà que je me moque d'eux mes héros

Tout comme serendipity, j'ai pris un retard monstre dans ma lecture. Je vous rejoins sur ce topic dès que je peux

Fée Clochette a écrit:

Nous assistons à deux méthodes de chasse Thornton accule la biche et Lenox est à l'affût

J'adore ton résumé, Fée Clochette

Serendipity a écrit:

je ne "vois" pas les acteurs de l'adaptation en lisant

c'est certain, mais dès qu'on voit l'adaptation en lisant le livre en même temps cela marche bien.

Clélie, c'est l'impression que ces deux hommes me donnent

Impression perspicace et hilarante, d'ailleurs, Fée Clochette

Fée clochette a écrit:

Clélie, c'est l'impression que ces deux hommes me donnent

Rassurez-moi! Aucun d'eux ne va sonner l'hallali?

Moi non plus, je ne "vois" pas les acteurs de l'adaptation, sans doute parce que je n'y retrouve que l'esprit (et encore) de ce que j'ai lu jusqu'à présent.

Fred a écrit:

Rassurez-moi! Aucun d'eux ne va sonner l'hallali?

tu connais la fin de l'histoire, Mrs Gaskell est très fine devine donc

Comme Serendipity et Clélie, j'ai un wagon de retard ayant loupé le départ du train...

J'ai lu le roman courant 2007 et là je suis "plus à fond". J'en suis juste à la maman qui "déteste"... sa future belle-fille. Je reprendrai plus tard mais j'ai quelques interrogations (que j'avais déjà en 2007!).

Mr HALE : je ne comprends pas ses hésitations, sa démarche. Je ne pense pas qu'il ait perdu la foi puisqu'il demande à Margaret de prier avec lui. Pourquoi fait-il le choix de tout laisser, partir et après de se battre avec lui-même, sait_il ce qu'il veut vraiment ?

Les 2 soeurs Beresford : un poéme... une, languissant de sa splendeur passée et une autre, regrettant lâge de son défunt mari mais pas sa fortune et vivant par procuration celle de sa fille Edith.

Margaret, qui me fait penser un peu plus à chaque nouveau chapitre à Anne Eliott, la jeunesse en plus, celle sur qui tout le monde s'appuie, l'organisatrice -par la force des choses- et celle qui pleure toute seule, sans écoute compatissante. Il y a juste une divergence au niveau de la fermeté de caractère. Le personnage de Margaret est un peu raide mais entre un père démissionnaire, une mère sur une autre planète et une servante peu accommodante, je la trouve gâtée !

Sinon, j'aime bien les descriptions très colorées d'E.G., ce sont de véritables tableaux vivants, les tissus (merveilleuses indiennes drapées...),les fleurs, les odeurs tout y est, même "l'étoffe de soie noire, dont pas un fil n'était râpé ni déteint".
La rencontre avec Higgins est réaliste mais touchante et on a hâte de voir sa progression.

John THORNTON semble droit et honnête, on sent que c'est l'amour de sa maman . Ses rapports avec Mr HALE sont intéressants, il reconnait sa qualité de gentleman et son érudition. Mais je n'en suis qu'au début et surtout il faut que je m'enlève R.A. de la tête qui a tendance à vampiriser ma lecture...

Je ne participe pas au marathon lecture car j'ai tout juste le temps pour celui de l'adaptation. Mais tous vos commentaires sont intéressant.
Je lis le livre pour la 1ère fois en anglais et je savoure ma lecture lentement.

Je continuerai à vous lire pour m'éclairer sur certains points.

vous allez peut-être m'éclairer sur un détail de cette partie, je n'arrive pas à bien comprendre pourquoi Mr Hale quitte son presbytère? Je ne suis pas convaincue de mon interpetation: on lui a demandé de renouveller sa foi et cela ne lui a pas plu car trouve que c'est une offense et c'est pour ça qu'il part. C'est ça?

EDIT/ MERCI Mimidd, j'ai tout compris !!

J'avoue que c'est assez vague pour moi aussi. J'ai juste retenu qu'il ne pouvait pas continuer à exercer parce qu'il aurait enfreint une règle importante et en éprouvait des remords.

Je m'incruste quelques secondes, je n'ai pas non plus le temps de participer à cette lecture de groupe, mais je suis vos discussions avec intérêt


En ce qui concerne Mr Hale, il fait référence dans le chapitre 4 aux événements de 1662.
Pour résumer, entre 1661 et 1665, sous la Restauration de Charles II, le Parlement rétablit la suprématie de l'Eglise Anglicane (donc de l'Eglise d'Etat) grâce aux 4 grandes lois du Code Clarendon. L'une de ces lois, l'Acte d'Uniformité (1662), impose l'utilisation du Book of Common Prayer (livre liturgique). Les ministres du culte dissidents (dissenters) qui refusent cette ingérence de l'Etat dans les affaires de religion sont renvoyés. Il s'agit des 2000 "martyrs" mentionnés par Mr Hale.
Pour revenir à ce dernier, je n'ai que le texte anglais sous les yeux, et je ne suis pas sûre de la traduction, mais apparemment, l'évêque lui a proposé une autre cure, et pour valider cet avancement, il faut que Mr Hale renouvelle sa déclaration de conformité envers l'Eglise Anglicane. Jusqu'à maintenant, il avait douté en silence, mais ce serait contraire à ses convictions de (re)dire officiellement qu'il approuve l'interférence de l'Etat en matière religieuse. Je ne sais pas si sa conscience s'est réveillée toute seule ou si c'est dû à une nouvelle législation. Quoi qu'il en soit, non seulement il ne peut pas faire cette déclaration officielle - et donc accepter l'avancement - , mais il ne peut pas non plus continuer à exercer sa charge actuelle tout en se sachant en porte à faux avec sa hiérarchie. C'est pour çà qu'il décide de "démissionner". Mais ses doutes portent uniquement sur l'institution, pas sur la religion.


(sous réserve que j'aie bien compris le texte anglais, et en sachant que je n'ai pas relu le livre depuis longtemps, donc mon interprétation est peut être invalidée par des explications ultérieures )

C'est tout à fait cela, Mimidd, c'est un point de doctrine et pas du tout une remise en question de sa foi. J'avoue qu'à ma première lecture, je n'avais compris du tout ce qui lui prenait de chambouler sa vie (et celle de sa famille) comme ça, ce n'est qu'en lisant "les tours de barchester" de trollope que, dans les notes, j'ai trouvé l'explication, qui doit bien sûre être évidente pour les Anglais .

Surtout, l'auteur s'adresse à des lecteurs qui connaissent le contexte religieux, moi j'ai dû aussi chercher des réponses avant de comprendre la dissidence de Mr Hale. Il est si peu explicite cet homme, il est dans l'histoire sans vraiment me captiver, il esquive toutes les corvées, heureusement que Margaret est une jeune femme au caractère bien trempée, parce que coincée entre son père qui met toute la famille devant le fait accompli : partir pour le nord, et sa mère qui veut partir de Helstone et se plaint constamment puis meurt dans le nord, Dixon qui est très particulière, misère, quelle vie !

Merci pour toutes ces explications (voilà un des bienfaits d'une lecture groupée... la science des autres ). La conduite de Mr HALE me semble plus compréhensible. Il n'empêche... il aurait pu faire part de ses doutes à son épouse et préparer ainsi le terrain. Même pas, le cadeau c'est pour Margaret !!!

J'y retourne, toujours ce problème de retard à rattrapper

Merci pour ces explications, Mimidd. J'avais une idée assez vague de la question et j'essayais vainement des trouver des explications plus précises sur le net. Grâce à toi, tout s'éclaire.

Comme le dit Fée Clochette, les lecteurs contemporains de Gaskell n'avaient aucune peine à savoir en quoi consistaient les doute de Mr Hale mais d'après ce que j'ai vu dans mes recherches, les lecteurs modernes, même anglicans, ont plus de peine. Alors pour nous, pas évident bien sûr de maîtriser les détails.

Caroline, tu as raison, la lecture de groupe, même passive, y'a que ça de vrai.

C de Villemer a écrit:

il aurait pu faire part de ses doutes à son épouse

j'ai eu la même pensée, mais apparemment, les deux époux ne communiquaient pas beaucoup. Mrs Hale ne parle que pour se plaindre de sa vie dans la campagne perdue engendrant peut-être une certaine culpabilité de la part de Mr Hale qui n'est "que" pasteur alors qu'elle est issue d'un milieu aristocratique.

D'ailleurs Mrs Hale geint constamment, que de défauts possède l'endroit ou elle vit, et surtout elle est rendue assez amère par le manque d'ambition de son mari, c'est malgré son mariage dit "d'amour" une femme déçue.... sa soeur l'est tout autant : elle est riche mais a épousé un homme âgé qu'elle estimait et envie sa soeur sans imaginer que sa pauvreté l'empêche d'assister au mariage d'Edith. Que de plaintes alors que finalement, il y a plus malheureuses qu'elles.

Les deux soeurs sont aussi insatisfaites l'une que l'autre, quelle famille ! au milieu Margaret garde son équilibre, je l' admire.

Fée clochette a écrit:

Mrs Hale ne parle que pour se plaindre de sa vie dans la campagne perdue engendrant peut-être une certaine culpabilité de la part de Mr Hale

D'ailleurs Mrs Hale geint constamment, que de défauts possède l'endroit ou elle vit, et surtout elle est rendue assez amère par le manque d'ambition de son mari, c'est malgré son mariage dit "d'amour" une femme déçue.... Les deux soeurs sont aussi insatisfaites l'une que l'autre, quelle famille ! au milieu Margaret garde son équilibre, je l' admire.

Je suis d'accord avec toi! Heureusement Margaret n'a pas hérité du caractère de ses parents! C'est vrai que Mrs Hale se plaint, se plaint et se plaint,! Tout l'opposé de Mrs Thornton qui ne se plaint jamais, mais qui a la base aurait le droit de le faire, avec la vie qu'elle a eu! Je trouve Mrs Hale, un peu égocentrique parfois, elle est issue d'un mileu favorisé et s'est mariée par amour, elle savait très bien quelle vie l'attendait en épousant un pasteur, pas de diners, pas de bals, pas de jolies robes...
Elle regrette sa vie londonienne et une fois à Milton, regrette sa vie à Helstone! Désolée de le dire mais j'avoue avoir eu envie de la "secouer un peu"!!

totalement de ton avis Miss Margaret, mais faudrait-il encore qu'elle comprenne pourquoi tu la secoues

Elle s'est mariée par amour et la vie domestique l'a fait déchanter, son amoureux peu à peu a perdu l'aura dont elle l'avait parée. Margaret n'a rien à perdre, elle n'a pas eu la même vie puisque élevée en parente pauvre avec une cousine riche qu'elle a servie pendant près de 10 années, elle a acquis un bon sens pratique et une certaine solidité car il a fallu digérer la transplantation chez sa tante toute jeune et apprendre à ne pas pleurer.

je ne trouve pas non plus Mrs Hale très sympathique, elle est très "enfant gâtée" encouragée en cela par Dixon qui a toujours regardé de haut Mr Hale, le trouvant indigne de sa chère enfant. Margaret n'a pas la même nature que sa mère, car si elle a pleuré enfant à la séparation, elle a avancé, ne se lamentant pas mais ayant une attitude positive. Ce don pour ne pas s'apitoyer sur soi va d'ailleurs bien lui servir par la suite dans sa vie à Milton.

désolée pour mon retard !

Merci Mimid pour les précisions, effectivement je n'avais pas trop compris le dilemme de Mr Hale. Ce que je trouve ahurissant, c'est son caractère : il est assez courageux pour quitter sa paroisse mais trop lâche pour dire la vérité à sa femme. Heureusement que Margaret est courageuse pour deux, voire trois puisqu'elle règle aussi tout le déménagement toute seule. Je comparerais sa situation à celle d'Eléanor dans Raison et Sentiments, seule aussi à comprendre la situation précaire de sa famille. Là, chez les Hale, c'est pareil, le père fuit la maison et la mère geint sur son malheur. Pendant ce temps, Margaret, jeune fille de 19 ans, s'occupe de tous les détails pratiques. Une fille vraiment admirable !

Mrs Thornton est une nature déterminée et fière. Elle s'est trouvée dans la gêne suite aux actes d'un mari imprévoyant et elle doit d'autant plus apprécier le caractère responsable de son fils. Elle ne supporte pas du tout qu'on le dédaigne car elle le pare de toutes les qualités et je crois qu'elle doit sentir instinctivement, en Margaret, la menace d'une jeune fille qui va faire du mal à son fiston.

Cassandre a écrit:

il est assez courageux pour quitter sa paroisse mais trop lâche pour dire la vérité à sa femme

ou peut-être la considère-t-il comme une enfant incapable de comprendre ses motivations profondes, elle est si superficielle tout de même.

J'avais quant à moi l'impression qu'il la considérait comme un être à part, un peu féérique si on veut, et que toutes ces préoccupations "terrestres" ne pouvaient que la souiller. C'est une icône à ses yeux. Alors qu'en fait, c'est rien qu'une râleuse... Dans la vraie vie, Mrs Hale ferait partie de ces personne qu'on écoute sans les entendre vraiment, qu'on laisse parler pour ne pas les fâcher et qu'il ne faut surtout pas contredire. Je suis sûre que vous en connaissez aussi!
Mrs Hale se plaint beaucoup, c'est un fait. Mais, elle doit être très malheureuse et très aigrie. Son statut social n'a cessé de se dégrader tout au long de sa vie, sans parler de ses revenus... La vie ne lui a guère apporté de joies ou alors elles lui ont été retirées. Je comprends qu'elle puisse avoir des regrets et devenir aussi désagréable pour son entourage. C'est très humain, comme comprtement!