Ce qui vous a amené à la lecture

marie21 a écrit:

je me rappelle que je lisais en cachette. à l'époque, j'étais toute seule dans ma propre chambre qui était située à un étage au dessous de celle de mes parents (trop cool, vous me direz! ) et mon père venait souvent vérifier que je dormais bien! quand je l'entendais descendre, j'éteignais en vitesse la lumière et dès qu'il repartait, hop, je rallumais pour pouvoir lire!

Pareil pour moi.... parfois c'était périlleux!
Heureusement mon frère avait sa chambre juste avant la mienne et de l'autre côté du couloir, comme il était plus jeune, c'est la sienne qui était "vérifié" en premier!

Ce qui me désolait, c'était de ne pas pouvoir lire pendant les trajets des longues ballades en voiture du dimanche .... car cela me donnait la nausée!

C'est sympa de lire toutes ces anecdotes!

Mon père ne lit jamais et ma mère uniquement des romans policiers et de la chick-litt depuis quelques temps, donc je ne pense pas avoir été influencée par eux.

Je me rappelle plus comment je suis venue à la lecture, surement avec Ratus qu'on lisait à l'école et que j'avais adoré! Idem pour Croc-blanc et L'appel de la fôret étudié en CP-CE1. Après je me suis mise à la bibliothèque Rose avec Le clan des 7et Le club des 5. Et j'ai dévoré les J'aime Lire!

Vers l'âge de 9 ans j'ai lu deux romans policiers que ma mère avait emprunté pour elle, qui m'ont terrorisée et empechée de dormir pendant pas mal de nuits Du coup je me suis dit que j'avais le niveau pour passer à la bibliothèque Verte avec Alice et les Soeurs Parker dont j'ai dévoré tellement et tellement leurs aventures que je les connaissais par coeur et les rouvrir m'écoeure

Au primaire j'ai aussi pris une très mauvaise habitude que j'ai toujours maintenant et qui a été transmise à mes frères: lire aux repas, le bouquin (ou la BD) calée contre l'assiette! Du coup les repas en famille c'est pas un concept très en vogue chez moi
Mes parents trouvaient que j'étais trop timide et trop peu sociale lorsque j'étais au collège, du coup j'étais régulièrement privée de lecture (mes amis ne comprenaient pas que je trouve cette punition désagréable ) mais je lisais en cachette le plus possible!

Ensuite au collège, la machine était lancée, je dévorais tout ce qui m'attirait, sans restriction d'âge ou quoi, j'ai toujours été adorée des documentalistes d'ailleurs!

nathy's a écrit:

Mes parents trouvaient que j'étais trop timide et trop peu sociale lorsque j'étais au collège, du coup j'étais régulièrement privée de lecture

Je trouve cette anecdote très drôle !

nathy's a écrit:

Mes parents trouvaient que j'étais trop timide et trop peu sociale lorsque j'étais au collège, du coup j'étais régulièrement privée de lecture

J'ai connu ça aussi ! ^^ Enfin, c'était plutôt mon père qui trouvait que je passais tout mon temps plongée dans mes bouquins et que je n'étais pas assez souvent dehors, ou en train de faire du sport (niveau sport ça n'a pas changé ), du coup de temps en temps il m'empêchait de lire pour que j'aille faire autre chose, et évidemment j'y mettais ma plus mauvaise volonté.

suis tombée dans la cuve de vin à lecture toute petite

Je m'explique. Je ne me souviens plus de mon apprentissage de lecture, c'est trop loin

Par contre, le jour ou j'ai découvert un trésor de livres ça je m'en souviens vraiment.

Je passais tous mes étés dans notre antique ferme. Mes arrières grands parents étaient vignerons, et encore maintenant, il y a des restes de cette activité.

A cette époque, j'avais peut-être sept ans, je savais lire.... et nous étions toute une bande au village à jouer ensemble. C'était le temps ou les voitures étaient rares et les enfants libres d'aller et venir.

Chez nous, nous jouions à glisser du foin du haut, au foin du bas. Quand un jour, un petit camarade lancé à pleine vitesse, tomba dans un trou du plancher ( oui il était en piètre état, si nous l'avions daté, il remontait à........... l'époque mérovingienne.... oui j'exagère mais c'était des planches vermoulues). Donc le Dédé chuta dans un trou.

Nous entendîmes un grand PLOC puis, nous approchant du dit trou inquiets, l'avons appelé.... pas de réponse puis... - ça va les filles, je suis tombé avec le foin... mais il faut me sortir de là...

Ni une ni deux, j'appelle papa : le Dédé était tombé dans la cuve à vin, en bois, immense, située sous le fenil.... papa prend l'échelle et une lampe tempête...

Notre Dédé était assis sur son foin, le foin sur un vieux fauteuil voltaire, et entouré de malles. Après visite des malles, elles étaient pleines de livres d'une autre époque un peu tachés, rouillés et vieux, mais bien, très bien, certains avec des dessins fort rigolos. Cet été là nous avons tous lu partout, les pieds dans l'eau assis sur les pierres du ruisseau, dans les arbres, sur les murs ou dans les chars. Les parents eurent la paix, sages comme des images leurs petiots, et nous avons lus et relus ces livres toutes les années avec un bonheur inouïe.



ça c'est pour moi, mais dans la famille, il y eut des récalcitrants, pour qui les vieilleries n'eurent aucun charme. Pour appâter le chaland j'avais des oncles instituteurs, et là chapeau bas, pour la vieille garde des instituteurs de la République Française.

Mon frère et deux cousins combattaient avec des bâtons et c'est un jeu dangereux, sauf, si l'on intellectualise les passes.

Donc dans le pré, ils ferraillaient dur. Mon oncle Alex arrive les regarde un instant et : "en garde gaillards, vous ne savez pas vous battre : Par la morbleu, je vais vous apprendre" voilà qu'il fait le geste ample d'ôter son couvre-chef imaginaire et balaye largement l'herbe, nous récite, magnifique et convaincant en combattant avec mon père en personnage secondaire.


"Attendez !... je choisis mes rimes...Là, j'y suis."

Nous étions muets et comme ce n'était pas la première fois qu'il s'amusait avec nous absolument ravis du spectacle.

"Je jette avec gràce mon feutre,
Je fais lentement l'abandon
Du lourd manteau qui me calfeutre,
Et je tire mon espadon;
Elégant comme Céladon,
Agile comme Scaramouche,
Je vous préviens, cher Myrmidon,
Qu'à la fin de l'envoi je touche !

Vous auriez bien dû rester neutre;
Où vais-je vous larder, dindon ?...
Dans le flanc, sous votre maheutre ?...
Au coeur, sous votre bleu cordon ?...
Les coquilles tintent, ding-dong !
Ma pointe voltige : une mouche !
Décidément...c'est au bedon,
Qu'à la fin de l'envoi, je touche.

Il me manque une rime en eutre...
Vous rompez, plus blanc qu'amidon ?
C'est pour me fournir le mot pleutre !
Tac ! je pare la pointe dont
Vous espériez me faire don,
J'ouvre la ligne, je la bouche...
Tiens bien ta broche, Laridon !
A la fin de l'envoi, je touche.

Envoi
Prince,demande à Dieu pardon !
Je quarte du pied, j'escarmouche,
Je coupe, je feinte...
Hé ! là, donc !
A la fin de l'envoi, je touche

là mon frère et mes cousins étaient bouches bées et je vous jure, que pour avoir recommencé l'expérience avec mes enfants, et leurs amis, ça marche, le lendemain, ils se sont mis à lire des histoires à leur portée et à les jouer. Dumas par exemple fut un grand cru et dura plusieurs étés

wah! Ton oncle connaissait Cyrano par coeur! La classe, ca doit faire son effet ^^ Belle histoire Fee Clochette.

Super histoire, Fée Clochette. C'est ce que j'appelle des souvenirs d'enfance formidables.

esperluette a écrit:

nathy's a écrit:

Mes parents trouvaient que j'étais trop timide et trop peu sociale lorsque j'étais au collège, du coup j'étais régulièrement privée de lecture

J'ai connu ça aussi ! ^^ Enfin, c'était plutôt mon père qui trouvait que je passais tout mon temps plongée dans mes bouquins et que je n'étais pas assez souvent dehors, ou en train de faire du sport (niveau sport ça n'a pas changé ), du coup de temps en temps il m'empêchait de lire pour que j'aille faire autre chose, et évidemment j'y mettais ma plus mauvaise volonté.

Je n'ai jamais été privée de lecture et dans la famille, on n'est pas du tout sport, donc de ce côté-là, je n'ai heureusement jamais été forcée à quoi que ce soit. Par contre, je me suis souvent fait réprimander parce que je préférais rester à l'intérieur à lire ou regarder des films au lieu d'aller prendre l'air (voilà pourquoi je préfère l'hiver à l'été, on nous laisse un peu plus tranquille). J'aime pourtant beaucoup me promener et voir des choses, mais il faut que ça m'intéresse (parce que sortir pour sortir ).

J'ai été souvent privée de lecture, ma mère n'a jamais compris ma passion et me trouvais trop immergée dans les livres...

Je ne me souviens plus trop de ce qui m'a amenée à la lecture, mais je sais que je lisais surtout pour m'évader, pour rêver aussi, me retrouver dans une sorte d'autre monde. Quand j'étais petite, ça inquiétait ma mère, je lisais partout, même dans la rue, j'obligeais ma soeur à me tenir par le bras, et me dire quand il y avait des obstacles ou des crottes, pendant que je lisais . Je me faisais aussi toujours enguirlander par la maîtresse, parce que je lisais sous la table... C'était vraiment fou, je me suis jetée à corps perdu dans la lecture, un peu pour combler l'absence de mon père, et une enfance un peu difficile.

Mais en grandissant, l'envie s'est faite moins dévorante, et je lis plus posément maintenant, ça me manque un peu parfois, cette passion d'autrefois, comme si ma vie dépendait de si j'allais finir ou non ce livre.
Mais quelque part c'est mieux, je ne dévore plus les livres, comme un vampire qui les absorberait jusqu'à la moelle, sans distinction, je les savoure.

Je remarque que bcp d'entre vous se font fait prendre avec un livre sous le pupitre en cours ... ca m'est arrivé pas mal de fois aussi. Je me retrouvais punie avec les autres ( qui eux avaient perturbé le cours...)

Merci Fée Clochette, quelle superbe anecdote ! Que n'aurais-je pas donné pour avoir un oncle qui récite la fameuse tirade Cyrano dans de telles circonstances !!!

A cette époque, dans les classes, il y avait la leçon de récitation et au fil des années de fonction, les maîtres variaient leur leçon. Ils connaissaient tout des "belles lettres" et après un repas familiale ou pendant c'était selon l'inspiration un poème ou un morceau de textes. Les enfant participaient aussi. Ils devaient réciter "leurs compliments" ou bien des fables ou des sonnets.

C'était valable dans toutes les situations..... mariages, baptême, repas dominicale, promenade avec goûter et dans le village, comme souvent le maître faisait partie de la vie, il se devait de connaître, il était même invité pour ça

exemple, maman qui a perdue la mémoire immédiate, sait encore les chansons de son jeune temps et ses poésies moi pas du tout

Aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours été entouré de livres.

Dans ma chambre, enfant, ma mère m'avait confectionné un énorme coussin que je coincais dans un angle, je me sortais une pile de livre (illustrés ou pas) et je passais des heures ainsi.
Ma mère ne m'a jamais refusée un livre, enfant elle qui adorait lire, était brimée car lire était une activité de" feignante "( je cite ma grand mère), une fille se devait d'aider à la maison, de faire de la couture, broderie, cuisine, etc...( son frère par contre pouvait lire à sa guise, mais bon c'est un autre débat ), donc j'ai eu tous les livres que je voulais. Mon oncle le fameux frère m'a permis de découvrir les classique (J.Verne, J.London,C.Dickens et c..). j'étais inscrite à la bibliothèque de mon quartier, et j'écumais les bibliothèque de la famille et des amis, des voisins etc... A Noêl et à mon anniversaire je préparais des listes de livres à m'acheter , pas de jouets, de disques, ou de v^tements, non rien que des livres.
J'ai toujours des livres d'avance, comme si cela me rassurait ( un peu comme le fumeur aec sa cartouche de cigarettes de secours).
Quand je pars en vol, j'ai toujours 2 livres (au minimum..) dans la valise, mon cauchemer : être coincée en escale sans rien à lire
Et dernier aveu mon budget livre et plus conséquent que mon budget "fringues" !
Est ce bien normal Docteur ????

Nathy, je me retrouve un peu aussi dans ce que tu dis, notamment sur la lecture à table. J'ai et j'avais aussi la désagréable manie (d'après mes parents) de lire ou de feuilleter des magazines, le journal local, etc...à table, enfin maintenant, je le fais moins ou alors en fin de repas (je prends mon temps au dessert parce que je lis en même temps! )
par contre, ils ne m'ont jamais privé de lecture.

de bien belles histoires!

je ne saurais pas trop dire ce qui a fait le déclic. mes soeurs sont aussi de grandes lectrices mais je suis l'aînée donc je ne peux pas vraiment parler d'imitation...
je pense que ce devait être les histoires de Disney dont mon père nous lisait un livre tous les soirs. je suppose que j'ai rapidement voulu les lire moi même. et le fait que ma mère lise beaucoup a dû aider
sinon après c'est aller tout seul, je passais tous mes mercredis après midi et mes samedis à la bibliothèque et bon, maintenant je suis accro!
en rentrant en prépa, j'ai mis un frein à la lecture pour travailler plus mais j'ai tenu un mois à tout casser! je devenais irritable et je ne pensais qu'à lire donc j'ai cédé et repris la lecture, tout du moins le soir avant de me coucher...je crois que c'est le meilleur moment de ma journée, que ce soit un livre ou même un magazine, tant que je lis, je me sens bien
maintenant nouveau défi: faire lire ma petite cousine qui refuse et préfère la télévision... il faut que je lui montre la voie, ce serait vraiment dommage de perdre une de ces joies de l'existence

Fred :

Citation :

L'amour des histoires, sans aucun doute...

Dans mes bras, et serrons-nous la pince !


MD :

Citation :

Et je vois que tout le monde est passé pas le premier stade de la rébellion :
- la lampe de poche pour lire, suprême transgression de l'autorité parentale et premier pied-de-nez au couvre-feu.

Ouiiiiiiii !!!!! Qui n'a pas fait ça ? Bon, j'avoue que je me suis fait pincée souvent, j'étais tellement plongée dans ma lecture et sous les couvertures que je n'entendais rien.... Après, j'ai simplifié : j'attendais que mes parents soient bien occupés, je rallumais simplement la lampe de chevet et je m'installais bien.

Là du coup j'entendais mieux les pas qui approchaient, pour éteindre en vitesse, planquer le livre sous l'oreiller et faire semblant de dormir. Ont-ils été dupes ? Hmmm.... pas sûr ! Mais bon....




Miss Margaret : Après J'ai lu des livres à "l'eau de rose" (genre Barbara Cartland )quand j'étais ado;


Mais ne te lance pas de tomates, voyons ! Qui n'a pas eu sa période "harlequin" et "barbara Cartland" ? Il ne me reste plus guère d'Harlequin, mais j'ai gardé deux Cartland pour le souvenir.... et ma foi... il m'arrive de temps en temps de les feuilleter rapidement, pour le fun.


Nathy’s :

Citation :

Mes parents trouvaient que j'étais trop timide et trop peu sociale lorsque j'étais au collège, du coup j'étais régulièrement privée de lecture

Dulcie :

Citation :

Par contre, je me suis souvent fait réprimander parce que je préférais rester à l'intérieur à lire ou regarder des films au lieu d'aller prendre l'air (voilà pourquoi je préfère l'hiver à l'été, on nous laisse un peu plus tranquille). J'aime pourtant beaucoup me promener et voir des choses, mais il faut que ça m'intéresse (parce que sortir pour sortir ).

Je compatis, mes soeurs de lectures ! Oui, ça... tous les mercredis après-midi, tous les samedis après-midi idem, ma mère m'arrachait mon livre des mains et me forçait à sortir.

"va jouer dehors !" - "Va prendre l'air" - "va avec des enfants de ton âge, sauvage ! "....


Mouais... aujourd'hui, je suis sincèrement heureuse d'être si accro aux chiens : parce que comme le dit Dulcie, "sortir pour sortir" non ! Sortir avec les 4-pattes par contre, c'est faire d'une obligation un plaisir -et la promenade se passe certes à admirer la nature, mais aussi à penser au livre en cours-

Aislynn a écrit:

Sortir avec les 4-pattes par contre, c'est faire d'une obligation un plaisir -et la promenade se passe certes à admirer la nature, mais aussi à penser au livre en cours-

Et à ce qu'on postera sur le topic dudit-livre!!!

Moi mes parents n'étaient pas du tout lecteurs quand j'étais enfant (ma mère a fini par commencer à lire des romans assez récemment). Ils ne me lisaient pas de livres pour m'endormir... donc pas de prédisposition familiale.

Quand j'ai appris à lire, à 6 ans, j'ai développé une véritable boulimie de lecture qui me m'a jamais quitté : je lisais partout, tout le temps (y compris moi aussi sous les draps avec la lampe de poche ).

J'empruntais des livres à l'école, à la bibliothèque municipale mais ma mère et ma grand-mère m'achetaient beaucoup de livres des bibliothèques rose et verte. Puis je suis passée aux romans plus classiques.

marie21 a écrit:

je prends mon temps au dessert parce que je lis en même temps!

c'est une autre chose qui ne plaisait pas à mes parents: quand je lisais à table et que j'avais fini de manger, par flemme de me lever pour lire ailleurs, je restais et comme je ne peux pas être dans une cuisine sans manger, ben je m'empiffrais même si j'avais pas du tout faim, le temps de finir, un chapitre ou le livre entier

Je le fais encore et ça compromet sérieusement les régimes!

En tout cas j'adore toutes ces anecdotes de lectures!!

Il y a longtemps que je veux répondre à ce topic mais bon, d'un côté je ne me souviens plus trop de ce qui a provoqué le déclic, et de l'autre, raconter ses premiers souvenirs de lecture prend du temps.

Je me retrouve dans les propos de Dulcie :

Dulcie a écrit:

Je n'ai jamais été privée de lecture et dans la famille, on n'est pas du tout sport, donc de ce côté-là, je n'ai heureusement jamais été forcée à quoi que ce soit. Par contre, je me suis souvent fait réprimander parce que je préférais rester à l'intérieur à lire ou regarder des films au lieu d'aller prendre l'air

Je ne peux pas dire que j'ai vécu dans un entourage propice à la lecture (une mère qui lisait régulièrement mais un père qui ne lisait rien + pour ainsi dire pas de livres à la maison, car quand l'argent manque, les priorités sont ailleurs). Je pense que je me suis mise à la lecture par hasard, d'une part parce que j'adorais me raconter des histoires ou me projeter des intrigues tarabisquotées (avec ma soeur, on organisait des jeux très sophistiqués, avec mise en place de décors qui prenait plus de temps que le jeu lui même, mon fils aîné en a gardé des traces ) et d'autre part parce que la bibliothèque se trouvait bêtement à mi-chemin de mon trajet vers l'école.

Les premiers livres que j'ai possédés, et que je conserve encore jalousement, ce sont les prix reçus à l'école (heureuse tradition, pas pour ce qui est de l'esprit de compétition mais l'introduction à l'amour de l'objet ). Je pense qu'ils m'ont bien aidée à apprécier le monde de la lecture, avec son lot d'évasion, d'aventures, d'émotions et de découvertes. Mais vu les moyens limités, il a bien fallu emprunter, et l'aspect pratique du faible détour à faire en rentrant de l'école à dû jouer un rôle. Donc chaque semaine, c'était la tradition, j'allais religieusement faire mon petit tour à la bibliothèque, en espérant que la bibliothécaire me laisserait prendre ce qui me faisait envie (oui, oui, elle vérifiait que les lectures étaient bien adaptées à notre âge). Rendre ensuite les livres qui m'avaient le plus marquée était toujours un déchirement, je crois que j'en ai gardé la trace, ces frustrations doivent expliquer l'envahissement de ma maison par le papier.

Rien en partiulier ! J'ai toujours eû envie et besoin de lire même avant de l'apprendre ! J'étais super contente de rentrer en CP à cause de çà, car j'allais pouvoir lire toute seule les contes de fées que j'aimais !!
Quand on faisait la sieste en Maternelle, je n'arrivais jamais à dormir et je regardais l'instit qui nous gardait en train de lire un gros bouquin !!! Je me disais : "quand est-ce qu'on me permettra de faire pareil !!???" . J'ai demandé à mes parents de m'apprendre mais ils ont refusé !
Je me demande ce que je fairais si je vivais dans une civilisation où la lecture n'existe pas !!!!!

Citation :

Je me demande ce que je fairais si je vivais dans une civilisation où la lecture n'existe pas !!!!!

Tu serais obligée d'écouter les raconteurs d'histoires, et sans doute en serais-tu une aussi.

Et peut-être inventerais-tu l'écriture pour en garder trace.

Ce doit être moins pénible quand on ne sait pas que ça existe, on n'a pas l'impression de manquer quelque chose.

Je ne me souviens pas d'un déclic. Je pense que mes parents ou ma sœur me lisaient des histoires lorsque j'étais petite mais je n'en garde aucun souvenirs. Par contre, j'ai toujours vécu entourée de livres et mes parents sont de gros lecteurs. Et j'ai souvent été surprise plus jeune lorsque j'entrais dans d'autres maisons de ne pas voir de bibliothèque. Pour moi, c'était un meuble indispensable.
Je pense que je me suis mise à lire beaucoup lorsque, comme certaines d'entre vous, je devais me coucher à 21h, ou 21h30. Je pense que je tentais de jouer la montre, en me disant qu'on ne peut pas gronder quelqu'un qui lit sagement. Ma technique à moi pour dépasser l'heure discrètement, c'était de poser une écharpe sur le seuil le long de la porte, pour que la lumière de ma lampe de chevet ne filtre pas.

Yseult a écrit:

Je pense que je tentais de jouer la montre, en me disant qu'on ne peut pas gronder quelqu'un qui lit sagement.

Moi aussi moi aussi ! C'est une très bonne technique pour attendrir les parents ^^ De nos jours ça marche plutôt bien, c'est étrange de penser qu'autrefois, c'était déjà moins évident


Pas de souvenirs précis sur le déclic, j'aimais beaucoup les histoires que me racontais ma mère au lit bien sûr, suffisamment pour la corriger quand elle se trompait Peut-être l'histoire de Mika que l'on lisait au CP pour apprendre à lire, je me souviens que je m'avançais souvent sur mon travail pour connaître la suite de l'histoire

moi je me rappelle que j'avais un gros livre d'histoires avec des dessins super jolis pour les illustrer et chaque soir je devais en choisir qu'une seule et j'étais tellement frustrée, je voulais toute les lire et ma mère n'avait pas le temps, j'ai fini par apprendre toute seule vers 4-5ans (je n'ai aucune idée de comment j'ai fais!) et après ça je ne me suis jamais arrêtée..je passais des journées entières assise sur le grand lit de mes parents à lire, le soir ils devaient presque m'arracher le livre des mains pour que j'aille me coucher! Ce sont parmi les meilleurs souvenirs de mon enfance!

Je n'ai pas posté dans ce topic (non que ça ait une quelconque importance d'ailleurs ).

Je pense que je suis arrivée à la lecture parce que j'aime les histoires (celles que me lisaient mes parents, ils avaient même enregistré des cassettes) et que j'ai eu la chance d'avoir très tôt un accès très facile aux livres et aux bandes dessinées* (cadeaux de noël, d'anniversaire et bibliothèque familiale*).
Ensuite, il y a aussi un côté compulsif sur l'écrit: s'il y a quelque chose à lire, il faut que je le lise même si c'est la liste des ingrédients en flamand ou en portugais, la valeur nutritionnelle ou le code emballage. Dans un livre je lis tout, même l'ISBN et le nom de l'imprimeur (pour moi tous les romans finissent par "achevé d'imprimer à [tel endroit] le [telle date], par [tel imprimeur]*").

* very important (lu et relu plusieurs fois les collections de classiques de mon père... c'est fou le temps qu'on a quand on est enfant quand j'y pense)
** moi aussi je trouve qu'il manque quelque chose dans les maisons sans livres.