Semaine n° 2 : du chapitre 8 à la fin du roman

Voilà une lecture de groupe qui ne s'éternise pas, nous voici déjà à discuter la fin du roman.

J'avoue que j'ai été légèrement surprise par cette fin, car je pensais sincèrement qu'il ne s'agissait que d'une journée de parenthèse pour Miss Pettigrew et qu'une fois cette journée écoulée, elle redeviendrait gouvernante avec la satisfaction d'avoir vécu pleinement une journée (en même temps, en mon for intérieur, je me disais que c'était trop comédie de boulevard pour se terminer ainsi).

Pensez-vous qu'un avenir soit possible avec Joe ? Ou bien Miss Pettigrew sera t-elle la Mrs Danvers de Miss Lafosse, une fois celle-ci mariée à Michel ?

J'ai bien aimé cette lecture, légère, légère .

J'aurais aimé voir l'adaptation mais malheureusement, cela m'est impossible (je laisse d'ailleurs la possibilité à celles qui souhaiteraient en discuter d'ouvrir un topic pour cette adaptation ).

J'avais une question pour les lectrices de la VO : au chapitre 10, Miss Lafosse se dispute avec Michel (s'appelle t-il vraiment Michel en VO ???), on comprend qu'elle lui a posé un lapin et elle lui donne comme excuse "j'ai cané" (expression employée deux fois dans ce chapitre, que je ne connaissais pas du tout et dont j'avais du mal à imaginer la signification ... je connaissais certes "caner" pour "mourir" mais là .... ).

Quel est le verbe utilisé en VO ?

Je poste tout de même mes commentaires sur cette 2ème partie (il serait temps ).
Je dois dire que je l'ai nettement préféré à la première, où comme je l'ai déjà dit, je me suis tout de même un peu ennuyée.
Ici il se passe beaucoup plus de choses, à la fois dans la vie de Miss Pettigrew et dans celles des autres protagonistes.

Tout d'abord, j'ai beaucoup aimé les interactions de Miss Pettigrew avec ces Messieurs, je trouve que ce sont là les meilleurs moments du livre. Les dialogues sont très rapides, très frais et cela donne quelques scènes cocasses. J'ai bien aimé aussi les quelques légères pointes d'ironie, du genre de celles-ci :

Citation :

She was quite unused to entertaining strange men tête à tête and didn't know what to say, but she soon discovered her worries were groundless. Talk just happened. No difficulty. It simply arrived. There were drinks to be offered and refused. There were present friends. There was Joe's career.

J'ai également beaucoup aimé tout le passage où Miss Pettigrew et Joe discutent ensemble des bienfaits des sous-vêtements en laine

D'un point de vue plus général, dans cette deuxième partie on quitte le domaine de la comédie de boulevard pour celui du conte de fées. Les lieux changent et les amants d'un soir laissent place aux maris potentiels.
Très clairement, la référence avouée ici est Cendrillon... mais une Cendrillon pour adultes. Car notre Cendrillon, à l'instar de celle de la chanson de Téléphone, a sacrément changé. Elle a pris un coup de vieux, piccole un peu, sa gentille marraine est une starlette qui a posé un lapin à son prince charmant le jour de son mariage (le prince charmant en question ayant visiblement des prépositions à la castagne) et son propre prince charmant ne l'épousera certainement pas parce qu'elle se chausse au rayon enfants ou parce qu'elle brique les cheminées mieux que personne. Et non, car l'ennemi de notre Cendrillon dans ce livre ce ne sont pas sa belle mère ou ses méchantes soeurs, mais plutôt cette sacré vertu dont elle a été la prisonnière pendant des années et dont elle se libère finalement, le temps d'un coup de baguette magique. Au final, je trouve cela gentiment décalé et réjouissant.
Après, qu'est-ce qui se passe concrètement dans cette deuxième partie, pas forcément grand chose de folichon ou de véritablement inattendu. Cela reste très agréable à lire, notamment les appartés de Joe et Miss Pettigrew, auxquels mon coeur de Midinette n'a pas pu résister. Néanmoins, je pense qu'il ne faut pas chercher beaucoup plus loin.

Pour ma part, je n'ai pas été surprise que "tout soit bien qui finisse bien". J'avoue que j'aurais été très peinée qu'il n'en soit pas autrement, car cela aurait vraiment fait une rupture avec le reste du livre.

Serendipity a écrit:

Pensez-vous qu'un avenir soit possible avec Joe ? Ou bien Miss Pettigrew sera t-elle la Mrs Danvers de Miss Lafosse, une fois celle-ci mariée à Michel ?

J'avoue que je n'en sais trop rien. Tout comme dans Avril Enchanté, on se doute que s'il devait y avoir une suite, elle serait sans doute bien plus compliquée et pas aussi enchanteresse que cette folle journée. Il semble difficile qu'elle puisse concilier les deux mais après tout, c'est un conte de fées, on a bien le droit de s'imaginer que c'est possible .

Avis général sur cette lecture : une jolie bulle de savon. Peu de fond, de jolies couleurs et une impression de légèreté qui de temps en temps fait tout de même beaucoup bien. Ce livre ne rentrera certainement pas dans le top 10 de mes livres préférés et je lui ai nettement préféré Avril Enchanté. Cependant, je suis très contente de l'avoir lu (un livre de moins sur ma PAL, yes !) et j'ai trouvé la lecture très plaisante.
Sur ce, ne me reste plus qu'à découvrir l'adaptation

Ah et juste pour répondre à tes questions Serendipity, en VO, Michel s'appelle en réalité Michael.
Quant à "caner" (je ne connaissais pas du tout ce terme ), la VO est "I funked", qui d'après on dico peut se traduire par "je me suis dégonflée" et en effet, en synonyme ils donnent également "j'ai cané".

Argh je viens de faire un mail qui s'est perdu
Juste pour dire merci à toxic pour son analyse et les infos (j'ai l'impression que "I flunked" est moins daté que "j'ai cané" en tout cas, il a mieux vieilli ).
Euh sinon, si jamais tu as le temps/ l'envie de nous poster quelques illustrations sur cette seconde partie, je suis intéressée

Toxic, j'aime beaucoup ton analyse qui est aussi pleine d'esprit et d'humour que le roman!

toxicangel a écrit:

Car notre Cendrillon, à l'instar de celle de la chanson de Téléphone, a sacrément changé. Elle a pris un coup de vieux, piccole un peu, sa gentille marraine est une starlette .... l'ennemi de notre Cendrillon dans ce livre ce ne sont pas sa belle mère ou ses méchantes soeurs, mais plutôt cette sacré vertu dont elle a été la prisonnière pendant des années et dont elle se libère finalement, le temps d'un coup de baguette magique. Au final, je trouve cela gentiment décalé et réjouissant.
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C'est tout à fait cela! J'ai beaucoup aimé moi aussi la discussion sur les sous vetements en laine
Je regrette juste que les caractères de Michel et Joe ne soient pas un peu plus développés (mais dans Cendrillon, le prince n'a finalement pas beaucoup d'importance à part son statut de prince charmant)
Je ne me pose pas non plus trop de questions sur la suite : j'imagine assez bien Geneviève et Joe mais j'ai un peu plus de mal à imaginer un avenir radieux pour Delysia et Michel...
Pour conclure je parlerai plutôt de lecture "bulles de champagne" que "bulles de savon"

Tu as raison Althea, c'est vrai que les bulles de champagne sont nettement plus adaptées à la description de cette lecture

C'est vrai aussi que Joe et Michael ne sont pas très développés. Cependant, contrairement au Prince Charmant, ils ont tout de même une vraie personnalité et leur côté franc et brut de décoffrage m'est très sympathique.

Et sinon, voici donc quelques morceaux choisis des illustrations de cette seconde partie :

Merci Toxic! Ton édition doit être assez ancienne, non?


Mais pour moi, définitivement Joe est plus enveloppé et... brun (Ciaran Hindts quoi )

Non, non, mon édition est très récente, de 2008. La maison d'édition, Persephone Books, a choisi de la réimprimer en y intégrant les illustrations qui étaient initialement présentes dans le roman, lors de sa première parution en 1938.

Je comprends maintenant pourquoi elles me font penser aux illustrations des livres d'enfance ou de jeunesse de ma mère ! En tous cas elles s'accordent parfaitement avec le roman

J'ai terminé le roman hier et je suis encore sous le charme! J'ai beaucoup aimé ce livre intelligent, vif et drôle. Une excellente découverte qui vient rejoindre mes coup de coeur.
Le rythme et les surprises restent jusqu'à la toute fin. J'ai beaucoup aimé le style et les personnages. Je m'imagine bien un bel avenir pour Delysia et Michael, mais je ne crois pas qu'il sera de tout repos. Mais si Miss Pettigrew demeure pas loin, elle pourra peut-être aider à réparer les pots cassés.

Je ne vais pas tellement donner mon opinion sur la fin du roman mais plutôt sur son ensemble.
J'ai été assez déçue par cette lecture de groupe. Non pas qu'elle ait été désagréable. Je n'ai pas détesté mais je trouve que les personnages manquent terriblement de profondeur. L'auteure les a sous-exploités. Aucun des personnages n'a de caractère propre et bien défini à part Miss Pettigrew et les relations qu'ils ont entre eux sont assez floues.
Et je n'aime pas du tout la fin ; durant tout le long du roman Miss Pettigrew se dit "que penseraient mes parents s'ils savaient ça" mais il finit tout de même par être la maîtresse d'un homme du monde, ce qui est bien trop rapide et contradictoire à mon goût.

Je suis tout à fait d'accord avec ToxicAngel quand elle dit :

toxicangel a écrit:

Avis général sur cette lecture : une jolie bulle de savon. Peu de fond, de jolies couleurs et une impression de légèreté qui de temps en temps fait tout de même beaucoup bien. Cependant, je suis très contente de l'avoir lu (un livre de moins sur ma PAL, yes !) et j'ai trouvé la lecture très plaisante.

C'était une lecture bien sympa tout de même, qui ne fait pas de mal, pas de prise de tête. L'idéal aurait été que Winifred Watson rallonge son roman de quelques scènes et descriptions de la psychologie des personnages car on a vraiment l'impression de lire du théâtre de boulevard.

Oh, dommage que cette lecture t'ait moins plu Testifly..

C'est peut-être à cause du film, mais je n'ai pas eu de difficulté à cerner les personnages et le changement d'attitude de Miss Pettigrew. Je crois que celle-ci a toujours eu un côté ''exalté'' en elle, mais qu'elle n'était pas dans le bon cadre et manquait trop de confiance en elle pour le faire sortir. Et puis, cette journée était tellement folle et le milieu si différent que je crois qu'elle a alors senti qu'elle pouvait agir autrement en cette journée, surtout qu'elle ne connaissait pas déjà les gens.
Par contre, je ne dis pas qu'elle restera toujours comme elle était en cette journée pour le reste de sa vie. Je crois que le naturel reprendrait, mais pas totalement, car un changement, une éclosion, s'est bel et bien opéré.

Testifly a écrit:

durant tout le long du roman Miss Pettigrew se dit "que penseraient mes parents s'ils savaient ça" mais il finit tout de même par être la maîtresse d'un homme du monde, ce qui est bien trop rapide et contradictoire à mon goût.

Comme Maribel, je suis peut être influencée par le film mais pour moi Miss Pettigrew ne devient pas la maitresse de Joe! Elle est "courtisée" par Joe (je crois que c'est le mot qu'elle emploie), ce qui n'est pas la même chose
Je rejoins Maribel : Miss Pettigrew a un naturel fantaisiste que son éducation et sa morale rigides bridaient. Et puis, si elle accepte la vie dissolue de Délysia, c'est au début par necessité (elle a faim!) et puis ensuite parce que Délysia et ses amis l(acceptent comme faisant partie de leur groupe et c'est un accueil qu'elle n'avait jamais rencontré!

Merci pour les photos Toxic et merci pour vos commentaires.

Je ne pense pas que Miss Pettigrew devienne la maîtresse de Joe. D'ailleurs, il apprécie en elle côté traditionnel, je la vois plutôt le faire languir sur de longues fiançailles et se faire mettre la bague au doigt

(ceci étant dit, je n'ai pas vu le film, je ne sais donc pas comment cette relation y est traitée)

J'arrive un peu après la bataille, mais j'avais lu le livre avant mon départ. Alors il est certain que cette histoire de vieille fille au bord du désespoir trouvant une seconde chance grâce à une demoiselle de petite vertu le tout en 24 heures est parfaitement invraisemblable, mais ma fréquentation intensive des dramas asiatiques m'a fait comprendre qu'on peut trouver beaucoup de plaisir à suivre une histoire invraisemblable pour peu qu'elle fasse vibrer certaines cordes de notre petit cœur. J'ai beaucoup aimé le personnage de Delysia, totalement amorale, mais avec un cœur généreux et de miss Pettigrew, capable (peut-être poussée par le désespoir, mais quand même !) de jeter aux orties une vie de conventions et de morale rigide. Les dialogues vifs et drôles (surtout entre miss Pettigrew et les "amis" de Delysia) et l'enchaînement des actions (tout se passe en une journée, n'oublions pas ! ) dissimulent une acidité et un certain cynisme, car enfin la vertu est battue en brèche, l'absence de morale est montrée comme le meilleur accès au bonheur, ce qui est assez osé pour l'époque à laquelle cela a été écrit, et qui donne un contraste intéressant avec le ton général boulevardier, comme vous l'avez si justement noté. Je ne sais pas si miss Pettigrew deviendra la maîtresse de Joe, je pencherai plutôt pour la bague au doigt (elle a assez mangé de vache enragée, elle ne voudra pas risquer de recommencer, et cela irait assez bien avec le ton de cynisme léger que je relève plus haut, et si elle a en même temps de l'affection pour lui, tant mieux !! ) car elle va sans doute suivre l'exemple de Delysia qui "se range", et c'est assez drôle de voir cet effet en miroir : miss Pettigrew qui commence comme une sorte de mentor pour Delysia, celle-ci devenant peu à peu l'initiatrice de la vieille demoiselle pour une nouvelle vie.
En résumé, je l'ai lu d'un trait, c'était drôle, agréable, acide, et je trouve aussi comme quelqu'un l'a dit plus haut ( désolée)que le contraste avec "Avril enchanté" est tout à fait intéressant, c'était une excellente idée d'enchaîner ces deux lecture, meerci aux organisatrices !

Merci d'avoir donné ton avis, clinchamps

Citation :

mais ma fréquentation intensive des dramas asiatiques m'a fait comprendre qu'on peut trouver beaucoup de plaisir à suivre une histoire invraisemblable pour peu qu'elle fasse vibrer certaines cordes de notre petit cœur

Ah mais je te rassure, on peut tout à fait le comprendre sans fréquenter l'aquarium
Et je suis entièrement d'accord avec toi, aussi bien sur le léger côté acide du roman, que sur la bague au doigt