Semaine 1 : Chapitre 1 à 7

Autant le dire tout de suite, ma lecture se fait sous influence des images du film de Mike Newell -que j'ai vu 2 fois .

Les chapitres qui composent cette première partie s'ouvrent sur une ambiance très morose : Londres, au mois de février, sous la pluie. On y rencontre quatre femmes dont le dénominateur commun est la recherche d'une rupture (pour trois d'entre elles, les hommes y sont pour beaucoup). Mais le titre annonce déjà au lecteur que cette ambiance ne va pas durer.

L'arrivée des quatre femmes en Italie produit des effets immédiats : perte des inhibitions, affirmation de soi. On se sent hors du temps (Mrs Wilklins "oublie" de remonter sa montre). Cet effet magique de l'Italie va t-il produire d'autres miracles et transcender les différences de classe sociale et de génération ? Et bien non, l'installation se fait dans la défiance et on sent même pointer un certain rapport de force.

Mais Ms Von Arnim décrit tout cela avec un certain humour (Mrs Arbuthnot qui tente de reprendre la main sur son rôle d'hôtesse, accaparé par les premières arrivantes).

Qu'avez-vous pensé de cette première partie ? Vous êtes vous identifiées à l'une de ces femmes ?

Cette lecture de groupe est pour moi l'occasion de découvrir en VO l'oeuvre majeure d'un auteur que j'ai beaucoup appréciée en VF. Pour le moment, je ne ressens rien de particulier pour ces personnages (à part de la compassion pour cette pauvre Mrs Wilkins )

Je cède la place pour laisser aux plus avancées dans leur lecture la possibilité de poster leurs premières impressions

(Cat/ Mimidd : si l'une d'entre vous pouvait déplacer ce post dans le sous-forum une fois qu'il aura été créé, merci

serendipity a écrit:

Qu'avez-vous pensé de cette première partie ?

La première partie est bien vu car elle s'achève ou plutôt commence sur l'arrivée à San Salvatore.
L'idée de partir en Italie fait rêver les deux organisatrices, mais le départ se déroule sous de mauvais auspices.

Je me suis arrêtée après le 8ème chapitre, j'ai dépassé d'un petit chapitre le découpage prévu. Quoiqu'il en soit, on se rend compte que Mrs Wilkins, à l'origine de ce séjour en Italie, a rencontré pas mal de difficultés pour mettre en place ses vacances, elle doit:
- vaincre les réticences de Mrs Arbuthnot;
- vaincre sa timidité face à son mari;
- avec l'aide Mrs Arbuthnot trouver des solutions à l'aspect financier.
Pour finalement, se faire malmener et rejeter par l'odieuse Mrs Fischer.
Cependant, elle garde intact le plaisir du voyage. Comment va-t-elle évoluer si les obstacles continue à lui gâcher le plaisir.

Les traits de caractère de chacune sont tellement appuyés que la lecture du roman ne peut être qu'intéressante. On passe de l'une à l'autre avec beaucoup de plaisir.

Au bout des 7 premiers chapitres, voici mes interrogations:
- Mrs Wilkins et Mrs Arbuthnot vont-elles continuer à se laisser marcher sur les pieds par leurs invitées;
- La situation va-t-elle dégénéée?

je vais attendre encore quelques jours avant de le savoir .

serendipity a écrit:

Vous êtes vous identifiées à l'une de ces femmes ?

Pas spécialement, mais on peut comprendre les motivations de toutes les 4 à partir en vacances. Elle veulent toutes fuir quelque chose.
- Lady Caroline: elle veut être tranquille pendant 1 mois loin des incessantes sollicitations des autres.
- Mrs Fischer: elle est opportuniste, son handicap la rend dépendante mais ne perd pas le nord quand elle doit protéger ses intérêts;
- Mrs Wilkins: elle veut fuir une vie triste, sans amie et prisonnière de son mari;
- Mrs Arbuthnot: elle est entourée puisqu'elle est sans cesse occupée par ses oeuvres de charité mais elle est malheureuse dans son ménage par un mari qui ne veut plus d'elle.

Cette première partie m'a plu et m'a vraiment donnée envie de continuer ma lecture
Je n'ai jamais fait de lecture de groupes donc je ne sais pas vraiment comment commencer, j'ai pris quelques rapides notes au cours des chapitres donc je vais essayer de les combiner de manière intéressante

Je trouve les personnages intéressants, tous différents avec une personnalité très marquée. Cela va forcément avoir des conséquences par la suite car de tels caractères peuvent difficilement s'entendre à merveilles pendant tout un mois...

J'ai beaucoup apprécié l'humour qui se dégage, qui n'est pas omniprésent mais intervient de temps en temps et qui est bien amené. Je pense notamment à l'arrivée des deux compagnes dans leur château de vacances, par exemple avec le comique de répétition "San Salvatore ?" "Si, si" et leurs peurs sur les soi disant voleurs . Ce moment si différent de ce qu'elles avaient imaginé est une bonne façon d'introduire le pays et le château !

La découverte, de jour, du cadre de leurs vacances est aussi plaisante pour elles que pour nous. La beauté des descriptions du paysage m'a entraînée ailleurs. J'ai trouvé que ces descriptions dégagent une sensation de sérénité et d'épanouissement qui est très agréable. Pour nos héroïnes, les quelques heures passées dans ce lieu les ont déjà transformées puisque disparaissent timidité, culpabilité et elles sont heureuses d'avoir quitté Londres et leur mari pour quelques temps.

Moi aussi je me demande si ça va dégénérer ? Mrs Fisher va t-elle continuer à se comporter comme l'hôte ?

Ce que j'ai trouvé très intéressant dans ce roman :
- l'idée de mettre en présence quatre femmes très différentes en tout, dans un milieu étranger et de voir comment prend la mayonnaise. Elle prend bien, car ce qui paraît tout à fait invraisemblable au début prend peu à peu corps, et devient vraisemblable à travers les difficultés que rencontrent les deux femmes à mettre leur projet sur pied. Heureusement qu'elles ne se retrouvent pas en Italie par un coup de baguette magique !
- L'opposition immédiate qui se fait entre Mrs.A., MrsW. et les deux autres, qui ont eu la finesse (l'indélicatesse?? ) d'arriver en premier pour prendre ce qu'il y avait de mieux, car si les quatre avaient été complices dès le début, nous aurions eu un épisode du "club des 5 en vacances".
- la générosité de MrsW. qui ne se rend même pas compte à quel point les deux "invitées" sont odieuses tant elle est éblouie par la beauté du château, des jardins, de la mer, et j'avoue que leurs descriptions donnent fichtrement envie !! J'y serais bien allée, moi, à san Salvatore !!
- Le courage avec lequel MrsA. affronte le fait que son mari ne l'aime plus, elle ne se plaint pas, mais continue bravement en faisant "comme si" comme un bon petit soldat, et en compensant avec ses bonnes œuvres,
- l'ironie avec laquelle l'auteur nous fait comprendre sans vraiment les décrire quelles affreuses égoïstes sont MrsFisher (je demande à voir jusqu'à quel point ses rhumatismes ne lui servent pas uniquement de caution pour toujours avoir le meilleur)et lady Caroline, et en plus, elle, est affreusement snob !!
J'ai hâte de voir comment ces quatre tempéraments bien différents vont évoluer au contact les uns des autres !

Je n'ai pas grand chose à rajouter à ce qu'à dit Clinchamps

Je ne me rappelais pas du tout de ce roman, pourtant dès les premières pages j'ai été charmée. Mrs Wilson et Mrs Arbuthnot sont vraiment des personnages très attachants. J'aime beaucoup les problèmes de conscience de Mrs Arbuthnot, partagée entre sa foi et l'envie de sortir de sa vie tristounette. l'auteur se moque de sa bigoterie mais gentiment

"Dieu, son Mari, sa Maison et ses Devoirs étaient les quatre points cardinauds de l'univers de Mrs A" . Tout un programme! On comprend quelques lignes plus loin qu'elle a délaissé son mari au profit de ses bonnes oeuvres pour des raisons ridicules, plutôt que l'inverse. Et pourtant elle apparait extremement sympathique et on espère vraiment qu'elle va "se décoincer".


Mrs Wilson, elle non plus n'est pas heureuse en ménage mais pour des raisons plus classiques. L'auteur nous dresse un portrait assassin de Mr Wilson , bourgeois radin et qui considère sa femme comme faisant partie des meubles! Son naturel, son exaltation sont assez étonnantes mais la rendent également très attachante.

Même si je ne m'identifie ni à Mrs W, ni à Mrs A, ce sont des personnages que j'aime bien et j'ai trouvé l'égoisme et le snobisme de leurs deux compagnes assez révoltant!

La description du jardin, des fleurs et de leurs parfums est splendide et la joie que ressent Mrs W assez communicative!

E von Arnim aurait écrit son roman à Portofino, qui est effectivement un endroit enchanteur!

J'ai hate de voir si le cocktail réunissant une jeune bigote, une bourgeoise exaltée, une vieille femme aigrie et une lady snob et "trop belle" dans un lieu idyllique va se réveler explosif ou pas !

Merci pour ces premiers commentaires enthousiastes !

althea a écrit:

E von Arnim aurait écrit son roman à Portofino, qui est effectivement un endroit enchanteur!

Juste pour l'ambiance

merci Serendipity !!! Effectivement, c'est absolument ravissant !!

Je rejoins vos avis!

Ce que j'ai aimé

-l'entrée en matière directe : la petite annonce, au bout de quelques lignes, laisse entrevoir, le titre aidant, la perspective qui se profile...

-la présentation précise et concise des principaux personnages, en particulier de Mrs Wilkins et Mrs Arbuthnot : leurs traits de caractères les plus importants, leur situation sentimentale, familiale, sociale.... tout cela est croqué en quelques pages sans la moindre lourdeur et avec beaucoup de justesse....

-les péripéties des préparatifs : comment ces deux femmes vont faire preuve d'un sens pragmatique à toute épreuve pour surmonter les obstacles et parvenir à leurs fins...et comment, si différentes l'une de l'autre, elles semblent tisser déjà un véritable lien d'amitié.

-l'arrivée à San Salvatore - moi aussi je m'y vois bien!!!!- : les inquiétudes des deux femmes conduites dans le noir, puis le réveil à la lumière, le site si dépaysant, et puis ensuite le manque de tact, voire la morgue des deux autres invitées – j'aime bien la comparaison que fait Mrs Wilkins avec les coucous -
Les caractères apparents de lady Caroline et de Mrs Fisher laissent supposer un séjour qui ne sera peut-être pas à la hauteur des espérances des deux amies....

Le tout est emballé prestement entre un art de la description et un style dont la légèreté empreinte d'humour m'a ravie.
Cela relève de la fantaisie et pourtant, derrière la météorologie pluvieuse de l'Angleterre et le décor enchanteur de San Salvatore, c'est une cartographie des caractères qui semble s'esquisser: des changements se font jour, Mrs Wilkins en particulier semble, dans ce court laps de temps, dans ce passage entre la nuit et la lumière, au contact du site et du climat, avoir subi une espèce de métamorphose que ses compagnes ne manquent pas de remarquer!

Quant à s'identifier, j'avoue que je suis plutôt partie prenante pour les deux amies, Mrs Wilkins et Mrs Arbuthnot ... j'ai malgré tout une préférence pour la première -peut-être l'aspect "bigote" de la seconde y est-il pour quelque chose?
Mais il est vrai que ces deux personnages sont d'emblée très attachants!

Le suspens qui s'engage à ce moment du récit c'est : vont-elles réussir à vivre toutes les quatre sans heurts et selon leurs désirs et ce jusqu'à la fin de ce mois d'Avril enchanté?

Merci pour les photos Serenpidity!

On oublierait presque que Portofino est un lieu magique certes mais pas vraiment fait pour les fanas de solitude. Dans le port de plaisance les bateaux sont moins pittoresques......

J'ai finalement pu finir les 7 chapitres à temps, preuve, s'il en est, que cette lecture m'enchante ! Je lis le livre en anglais et j'adore le style de l'auteur. La pointe d'humour un peu cinglante que j'y trouve ne peut que me ravir.
J'irai, moi aussi, bien faire un tour en Italie, mais sans ces deux "invitées" trop imbues d'elles-mêmes ! Comme Clinchamps, j'aurais tendance à penser que Mrs Fischer se sert de sa canne comme prétexte quand ça l'arrange. Quant à Lady Caroline, je la trouve trop hautaine pour être sympathique (et puis, je 'ai pas l'habitude de plaindre les femmes trop sollicitées parce qu'elles sont trop belles !).
Loin de m'identifier à qui que ce soit, j'ai été touchée par la naïveté de Lottie et le "malheur" (ou du moins, la pesanteur) du quotidien de Rose et Charlotte.

Merci pour les photos !

A mon tour de vous rejoindre, pour une courte note car vous avez déjà souligné beaucoup de choses que je partage.

Je me suis fait violence pour m'arrêter à la fin du chapitre 7 et les pages ont volé tant cette écriture (ou sa traduction, je lis lâchement la VF) est fluide.

J'ai bien aimé la mise en place de l'histoire et les personnages.
Même avis pour le moment négatif sur les deux "invitées" et leur façon fort peu élégante pour des dames de cette qualité de s'approprier les meilleures pièces et de se délester de leurs surplus chez leurs voisines plus naïves. En particulier Mrs Fisher m'insupporte : quel calvaire que d'entendre la litanie de ses souvenirs et de supporter les caprices de ses rhumatismes diplomatiques... j'aimerais bien savoir pourquoi elle ne veut pas parler de son mari.

Je diffère un peu des avis qui ont été donnés sur le "cas Arbuthnot". Je ne suis pas sûre que son mari la délaisse, même s'il est souvent absent. Il s'est passé quelque chose entre ces deux là, certainement lié à l'activité littéraire de Frederick, mais quoi, mystère ! En tous les cas, ça a l'air douloureux pour les deux.

Que va-t-il se passer chez les Wilkins quand Lottie reviendra ? Donnera-t-elle à Mellersh* la paire de claque qu'il mérite ? Reviendra-t-elle seulement ?

Bref, j'attends la suite dévorée de curiosité... même si je garde un oeil extérieur vis-à-vis des personnages.

Est-ce que Hampstead est vraiment si triste que ça ?

Je me verrai bien en Italie moi aussi** et Domenico promet beaucoup

* Quel prénom impossible !
** le jardin paraît trop beau pour être vrai, il doit coûter un max de travail à arroser...

Mes petites impressions après cette centaine de pages très agréables.

Les personnages :
Je ne me suis identifiée à aucun mais beaucoup de tendresse pour Lottie (j'adore ce surnom ) et Rose, sa nouvelle amie !
Les débuts un peu compliqués entre une timide presque transparente, qui se reveille et se révèle et une femme d'église ne vivant que par et pour son dévouement. Cette volonté de partir en Italie impossible à réaliser et pourtant comme dans un conte de fées, tout s'arrange à merveille (avec quelques difficultés) mais enfin assez rapidement !!!
Pour le moment, peu d'avis sur les 2 colocataires, j'attends les chapitres suivants.

Le décor :
magnifique, des fleurs comme au paradis, le soleil, une formidable carte de visite italienne et une envie de voir à quoi ressemble "un arbre de Judée" .

L'écriture :
Je lis la VF... mais l'humour ciselé ressort avec "cet achat collectif de chaussures " pour tous les pauvres de la paroisse. Acte en lui-même noble et généreux mais qui là me fait sourire !

Les questions :
toutes deux concernent les hommes !
Comment M. W a-t-il pu épouser Lottie à qui il ne trouve ni charme, ni intérêt ? Lui-même est plutôt du genre "inbuvable"...

Quant à M. A, je m'interroge, je ne pense pas qu'il n'aime pas ou plus Rose mais comme on dit dans ma campagne "Ya un truc..." mais je ne le devine pas. Une double vie ? Des absences littéraires à répétition ? Il souhaite que sa femme soit plus autonome ? Pourquoi lui verse-t-il ces 100 livres aussi facilement, gentillesse, mauvaise conscience ?

A suivre...

serendipity a écrit:

Juste pour l'ambiance

merci pour les photos

J'aime ce début : l'ambiance sinistre d'un Londres englué par la pluie et sans intérêt, du moins en ce qui concerne Hampstead. L'envie de partir, là-bas, ailleurs, et cette petite idée folle : qui n'a pas eu envie en parcourant les petites annonces, de devenir châtelaine dans un pays étranger?
Merci Serendipity pour les photos, le coin est si pittoresque, on a envie d'y aller faire un tour.

Je ne m'identifie pas du tout aux personnages : Comment cette Mrs Wilkins peut-elle s'enchaîner à ce ladre de mari, comme je te lui enverrais son poisson quotidien, sole, carrelet, morue pourrie à la figure, moi! Elle a une petite trentaine, et je n'arrive pas à m'imaginer autre chose qu'une digne matrone entre deux âges, quel gâchis.

C'est pire avec cette Mrs Arbuthnot, je fais des efforts désespérés pour la sortir du cadre mental "Pymien" que je me suis forgé. Et cette passion morbide à s'occuper des pauvres de la paroisse, à se reprocher le moindre sou qui n'ira pas dans le tronc des pauvres.
Son mari? Il gagne leurs vies avec des oeuvres inconvenantes. Quelles sont-elles donc? Des bios sur des maîtresses royales mortes depuis longtemps... Ah là là. J'espère que cette gourde va tomber amoureuse d'un fougueux berger italien et jeter ses jupons empesés par-dessus les moulins.

Mrs Fisher : elle a l'air si ch...et si mesquine, je pense qu'elle va se révéler une âme soeur durant le séjour, non?

Lady Caroline : elle souffre d'être trop belle, trop admirée. Alors là, c'est une douleur que je n'ai jamais éprouvée, je n'ai pas très envie de forcer mon empathie...
J'essaie de me plonger dans l'époque, de penser comme une femme qui serait née vers 1890, soumise au père, dépendante du mari etc...mais je n'arrive pas à trouver les personnages sympathiques.

J'aime l'écriture avec sa pointe d'humour.
L'arrivée en Italie et le périple en carriole est un grand grand moment!!!

pouchkinet a écrit:

Je ne m'identifie pas du tout aux personnages : Comment cette Mrs Wilkins peut-elle s'enchaîner à ce ladre de mari, comme je te lui enverrais son poisson quotidien, sole, carrelet, morue pourrie à la figure, moi!

J'adore d'ailleurs la reflexion qu'elle se fait lors de la traversée à Calais sur le fait qu'elle veut manger un sole et que ça en fera une moins pour son mari .

@ Pouchkinet : bien vu le parallèle avec des personnages pymiens

A mon tour quelques mots sur ces 7 premiers chapitres (Darcy, tu as dépassé les limites prévues...c’est maaaaaal! ), même si je n’aurai certainement rien de très original à ajouter....
Pour commencer , seulement remarquer qu' encore un fois j’aime beaucoup cette lecture, alors, que je ne l’avais pas choisie et que le résumé ne me disait vraiment rien de prime abord.
Moralité, toujours se méfier du résumé!
Je trouve le style à la fois très léger et agréable et bourré d’humour.
Les choses qui m’ont plus particulièrement marquées : (plus que des réflexions, ce seront plutôt des citations que j’ai trouvé particulièrement savoureuses que je ferai ici)

Mrs Wilkins :

Citation :

Elle n’aimait pas vraiment son nom,. C’était un petit nom mesquin avec au bout une sorte de retroussis ridicule en forme de queue de carlin, mais enfin, c’était le sen et elle n’y pouvait rien. Wilkins elle était, Wilkins elle resterait...

p. 17
Déjà une bonne entrée en matière concernant cette «originale» (mais grand Dieu, ce qu’elle doit s’ennuyer dans la vie pour avoir le temps de se perdre dans ce genre de considérations!...à moins que le «rejet" de ce nom ne soit une façon non assumée de rejeter en bloc son mari et ce mariage désolant.

Citation :

Mon mari est avocat, il est....très beau

p.19
...intéressante perception de ce mari et des innombrables qualités qu’elle lui trouve!
J'ai un peu moins aimé les allusons à ses visions, et à son côté un peu "allumée", dont je n'ai pas vraiment vu l'intérêt...pour le moment en tous cas.

Mrs Arbuthnot:
Tout comme Althéa, j’ai été très sensible aux 4 piliers de la sagesse de cette chère Mrs Arbuthnot

Citation :

"Dieu, son Mari, sa Maison et ses Devoirs»

Je trouve qu’il y a beaucoup d’ironie dans le sort de cette créature profondément pieuse qui s’évertue à essayer d’expier les «fautes» de son mari, devenu cet écrivain «libertin», qu’elle ne reconnait plus comme celui qu’elle a épousé et dont elle n’accepte l’argent que pour en faire don à sa paroisse.
L’ironie est plus grande encore quand très vite elle commence à utiliser cet argent pour faire taire sa propre culpabilité de s’être laissée entrainer dans ce projet purement «égoiste».
J’aime beaucoup cette remarque :

Citation :

Très émue, elle éprouvait ce mélange de remords , de bonheur et de crainte qui est d’ordinaire le privilège des femmes adultères...

ce qui est vraiment très finement observé par Elizabeth Von Arnim.

Les époux
J’ai été très intéressée par les différences de réactions entre la façon dont les maris réagissent (ou dont on attend qu’ils réagissent, pour ce pauvre Mr Arbuthnot à qui sa femme ne signale son départ que par le biais d’une missive) à l’annonce de ce voyage.
Si je ne m’identifie pas vraiment à aucun des deux héroine, j’éprouve une très grande peine pour ces 2 destins, même s’il me semble que pour Mrs Arbuthnot, la vie pourrait être plus belle si toutefois elle parvenait à accepter la profession de son époux, qui, contrairement à Mellersh semble l’aimer ou tout au moins la considérer.
Ce dernier est à première vue le pire goujat qui soit!
Il pense à sa femme comme à un animal de compagnie. Au moment o’u il lui annonce qu’il l’emmène en Italie (p61)

Citation :

«Il marqua une légère pause afin que son épouse pût sans difficulté lui exprimer sa gratitude infinie»,

comme un chien peut envers son maître?
et les raisons pour lesquelles il décide de la faire

Citation :

«comme il risquait de s’exposer à des commérages déplaisants s’il n’emmenait pas sa femme avec lui, il s’était résolu à cette idée - n’avait-on pas souvent l’usage d’une deuxième personne lors d’un voyage à l’étranger, ne fût-ce que pour surveiller les bagages?

En l’absence de «manifestations d’enthousiasme débordant» de la part de sa femme, sa seule réflexion étant

Citation :

«dommage qu’elle soit restée si enfant!»

Il est clair qu’à cet instant, si j’aimerais que Mrs Arbuthnot apprenne à aimer / ré-aimer son mari en dépit de ses activités hautement répréhensibles , j’ai très envie de voir Mrs Wilkins envoyer le sien barboter dans la Tamise!
L'allusion à la sole m'a aussi fait sourire, comme toi Darcy

A ce moment de ma lecture, je n’apprécie ni lady Caroline, ni Mrs Fischer (c’que je suis bon public quand même!) qui, quelles que soient leurs raisons de se trouver là, ne me sont pas du tout sympathiques. La pauvre petite fille riche et trop belle pour être heureuse et la vieille snobinarde ampoulée qui vit de ses souvenirs et considère les autres avec hauteur, n’ont pas encore réussi à me toucher...mais ça viendra certainement car je suis un coeur d’artichaut et Elizabeth Von Arnim n’a certainement pas dépeint ces 4 femmes aussi différentes que complémentaires pour qu’on les déteste, n’est-ce pas?

L’arrivée en Italie :
J’ai beaucoup aimé le récit du trajet et tout particulièrement l’arrivée de nuit, par mauvais temps à San Salvatore, avec son lot de fantasmes, dignes d’une  Catherine Morland.
J’y ai relevé l’importance du blanc et l’insistance à plusieurs reprises su le fait de porter du blanc pour ces dames.
La végétation et sa description sont aussi prépondérantes, et m’ont amenée à rechercher ce qu’était un arbre de judée. pour ceux qui, comme moi sont des béotiens absolus en matière debotanique, voici en images


et quelques explications grace à mon ami wiki
http://fr.wikipedia.org/wiki/Arbre_de_Jud%C3%A9e

Pour finir, nous avons eu la chance de passer à Portofino Ekat et moi à Pâques cette année même, c’est effectivement ravissant, quoiqu’un peu huppé, mais les petites maisons colorées contrebalancent bien le côté station balnéaire pour gens aisés qui viennent mouiller leur bateau «en toute simplicité». En tous les cas la douceur de vivre y est palpable et je comprends que ce lieu ait pu inspirer Elizabeth Von Arnim.
En farfouillant je devraismême trouver quelques autres photos pour compléter celles de Serendipity!

Les yeux noirs a écrit:

A mon tour quelques mots sur ces 7 premiers chapitres (Darcy, tu as dépassé les limites prévues...c’est maaaaaal! ), même si je n’aurai certainement rien de très original à ajouter....

c'est que j'ai été épinglée par une co-organisatrice en plein flagrant délit de dépassement de découpage. C'est que Artémis a l'oeil.
Je joue le jeu .

Concernant MrArbuthnot, l'impression que j'ai eue était le contraire de la tienne, LYN, : sa femme l'aimerait toujours et c'est lui qui s'en serait désintéressé (la facilité avec laquelle il la laisse partir est pour le moins suspecte ! )Quant à Mellersh, ce que je trouve génial chez lui c'est ... son prénom !! Je me demande où l'auteur est allée pêcher ça, mais on y entend suffisamment de mielleux et de faux derche pour pouvoir sans peine l'imaginer !!

clinchamps a écrit:

(la facilité avec laquelle il la laisse partir est pour le moins suspecte ! )

Mais il me semble qu'il ne la laisse pas partir pour la simple et bonne raison qu'elle ne le lui a pas dit...ou alors j'ai mal lu, il faut que je reprenne
Il m'a semblé comprendre qu'elle quitte la maison en lui laissant un mot, sans jamais lui avoir parlé de ses projes de voyage

Edit :
cette fois, ma mémoire ne m'a pas fait trop défaut
p.64

Citation :

Pourquoi aurait-elle du le prévenir?
Elle n'était que trop certaine de son indifférence, aussi avait-elle laissé un simple mot sur le plateau de l'entrée, indiquant qu'elle partait en vacances pour un mois car elle était fatiguée...
Elle ne disait même pas ou elle partait. A quoi bon? il s'en moquait sûrement

Nous ne savons pas vraiment ce que pense son mari, mais seulement l'idée que s'en fait Mrs Arbuthnot (sacré nom là aussi, il faut sans arrêt que je vérifie avant de l'écrire )
Moi j'ai l'impression qu'elle s'est éloignée de lui affectivement car il ne correspond pas à l'image du mari respectable qu'elle avait épousé, du fait de son activité d'écrivain, tout en continuant à se comporter en épouse dévouée.
Il est toujours décrit du point de vue de son épouse, de l'idée qu'elle s'en fait, contrairement à Merllersh que nous "voyons" agir et"entendons" raisonner directement...

Les yeux noirs a écrit:

Nous ne savons pas vraiment ce que pense son mari, mais seulement l'idée que s'en fait Mrs Arbuthnot (sacré nom là aussi, il faut sans arrêt que je vérifie avant de l'écrire )
Moi j'ai l'impression qu'elle s'est éloignée de lui affectivement car il ne correspond pas à l'image du mari respectable qu'elle avait épousé, du fait de son activité d'écrivain, tout en continuant à se comporter en épouse dévouée.
..

Je suis d'accord avec toi, Les yeux noirs mais on peut aussi supposer que sa froideur à elle a provoqué l'éloignement de son mari. Plus que d'une indifférence de sa part, on a l'impression qu'il a renoncé et abandonné sa femme à son Eglise.

Tu as parfaitement décrit mon impression et l'idéeque j m'éatit faite de ce couple Althéa.
C'est toujours très interessant de voir à quel point les impressions peuvent diverger à la lecture d'un même texte. C'est pour ça que j'aime particulièrement ce principe de lecture de groupe. Fin du HS!

Ce livre est un très bon choix, la lecture est très agréable. Les lieux et personnages sont très bien décrits, juste ce qu’il faut, on peut se les imaginer très facilement.( Je n’aime pas trop les descriptions de 3 pages, sauf si j’ai une insomnie, dans ce cas c’est un très bon somnifère donc déjà sur ce point c’est un grand . ) Par contre, j’ai des difficultés à situer l’époque, entre la voiture avec le cheval, les femmes qui fument des cigarettes… bref quelqu’un peut me renseigner ??

Ce que j’ai relevé des 4 personnages :

Mme Wilkins : en 2 mots : éffacée et soumise. Son époux n’a pas beaucoup d’estime pour elle et s’inquiéte plus de l’image qu’il donne auprès de ses clients. Il est égoïste et lui fait des remarques désagréables. Tout ce qu’elle fait pour lui, ça ne sera jamais assez bien. Elle ne s’appelle pas Lotty mais Mrs Wilkins, Mrs Mellersh Wilkins et rien d’autre. Comme elle le dit si bien «

Citation :

c’était un petit nom mesquin avec au bout une sorte de retroussis ridicule en forme de queue de carlin. »

(p17)
On a l’impression qu’ils sont mariés depuis 20 ans mais ça ne fait que 2 ans. Elle n’a pas d’amis, est solitaire par la routine qui l’enferme de plus en plus. D’ailleurs parler aussi spontanément à Mrs Arbuthnot la surprend, car elle n’a pas l’habitude de discuter avec d’autres personnes que Mellersh. Elle n’aime pas sa vie, et n’en profite pas.

Mrs Arbuthnot : On la résume en 4 points : ses « 4 piliers » : « Dieu, son Mari, sa Maison, ses Devoirs ».
Particularité : classifie les personnes qu’elle rencontre. 13 ans de mariage.
On apprend que son enfant est décédé, ce qui peut l’éloigner de son mari. D’ailleurs pour elle, suite à ce décès elle ne peut se dévouer qu’à Dieu et à ses Pauvres, «

Citation :

Dieu était devenu l’unique objet de son Amour »

p40.
Contrairement à Mrs Wilkins, on comprend que les Arbuthnot se sont aimés mais le décès de leur enfant les a éloignés et ils sont en, quelque sorte, devenus des étrangers, mais au fond elle aime toujours autant son mari. Elle lui reproche surtout son travail, (les mémoires imaginaires d’une maitresse d’un roi) et c’est tout sauf vertueux pour cette chrétienne accomplie. Oh my God !!
Elle est soumise aussi comme Mrs Wilkins mais plus envers ses Devoirs, Dieu, ses Pauvres. Au fond, elle attend quelque chose qui vienne casser ses habitudes, quelque chose qui la fasse un peu rêver et c’est ce qui la pousse à demander des informations sur l’annonce.


Ces deux femmes sont tellement « conditionnées » à s’occuper des autres et de s’oublier que demander des infos sur le château les culpabilise. Elles font de la peine, et je ne m’identifie à aucune des deux, je suis tout le contraire.

Concernant les 2 bobo !

Lady Catherine : la bourgeoise dans toute sa splendeur, hautaine, qui aurait du mal à supporter tous ces hommes qui sont amoureux d’elle ! C’est vrai que ça doit être difficile d’être belle !! Demandez à Heidi Klum !!Un peu sûre d’elle ! Un peu genre, « je ne suis pas du tout narcissique, mais tous ces hommes autour de moi, quelle plaie !! »Certainement une enfant gâtée, à qui on a tout donné à ses moindres caprices.

Mrs Fisher : tout aussi hautaine que Lady Catherine, j’aimerai bien organiser un diner avec elle et Mrs Thornton. Elle pense être mieux que les autres, car « connaît » du monde. Parfois, j’ai l’impression qu’elle a une grande imagination et que ces rencontres avec ses illustres personnages sont de la pure invention, pour se donner de la prestance.

J’ai bien aimé le passage où elles arrivent en Italie et leur voyage jusqu’à San Salvatore, j’ai eu l’impression de lire « Northanger Abbey » et de retrouver cette chère Catherine Morland !. Si, si !!

La surprise du matin, Lady Catherine et Mrs Fischer sont arrivées avant, et évidemment elles ont choisi les meilleures chambres, peut-on s’attendre à autre chose avec de telles femmes ?Elles ont déplacé ce qui leur semblait inutile dans les chambres de Mrs Arbuthnot et Mrs Wilkins, après tout pourquoi pas ?? elles trouveront bien une utilité des lits, elles sont dans le besoin, ces pauvres femmes !! On peut compter sur la délicatesse de nos Bobo !!Elles se sont appropriées les lieux, et ont mis à l’écart Mrs A et Mrs W. D’ailleurs, il y a une petite pointe d’orgueil chez Mrs A, et on comprend pourquoi, elles ont fait toutes les démarches et se sentent invitées à San Salvatore.
Pour l’instant, San Salvatore semble avoir une influence bénéfique sur Mrs Wilkins qui se redécouvre dès le matin(passage avec ses cheveux p85), et Mrs A, pense à son mari dont elle regrette l’absence. Pour le moment, une amitié à débuté entre Rose et Lotty (plus court à dire). Et les 2 autres préferent rester chacune de leur coté car on ne mélange pas les folles, les débraillées avec la haute société.

Je me demande comment ça va se terminer. Je vois bien l’histoire évoluée avec des confidences qui vont petit à petit rapprocher ces 4 femmes et peut-être devenir amies. Je pense que de toute manière ce voyage aura un impact sur elles et qu’elles ne seront plus les mêmes au retour en Angleterre.

EDit: je viens de lire vos posts, je reprends pas mal de choses, c'est un peu répétitif, désolée

Tu as raison, Les yeux Noirs, j'ai dû lire trop vite, je ne sais pas pourquoi j'avais gardé dans l'esprit qu'il s'en fichait mais c'est vrai que c'est CE QUE PENSE sa femme !!

L'avenir nous le dira chère Clinchamps, je m'en fais peut-être une idée trop romantique en espérant qu'elle est en partie responsable de cet éloignement et que cette petite escapade italienne leur permettra de se retrouver "comme au premier jour"!
Si ça se trouve, on découvrira par la suite que son mari n'est qu'une canaille insensible
Wait and see...