Une auberge pour les admirateurs de Jane Austen, et bien plus encore... |
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| Semaine 3 : chapitre 21 à la fin | |
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+13Rosalind Cachou MissAcacia serendipity cat47 cecilou41 Darcy lady Clare clinchamps Accalia Cassandre Dulcie Artemis 17 participants | |
Auteur | Message |
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Artemis Clever Smiling Sweetness
Nombre de messages : 2721 Age : 38 Localisation : De passage au 221B Baker Street Date d'inscription : 14/09/2008
| Sujet: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Dim 21 Fév 2010 - 11:45 | |
| Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Et voici la discussion de groupe sur la fin du roman ! La semaine prochaine, pour celles qui le veulent, nous discuterons de l'adaptation. Cette fin m'a donné une approche de l'œuvre différente... En effet, au début, nous voyions May comme une jeune femme innocente, un peu transparente, donc nous espérions beaucoup. A l'opposé Ellen apparaissait comme celle qui faisait voler en éclats les conventions, et Newland faisait débat : il avait conscience des conventions strictes bloquant la société, allait-il se révolter contre elles ? A la fin du roman, nous ne savons finalement pas pourquoi et comment Ellen a quitté son mari, ce qui s'est passé à ce moment là : ce n'est pas ce qui compte... La société dans laquelle évoluent les personnages est toujours un des personnages principaux de cette histoire ... - Chapitre 33 a écrit:
- Archer assistait à cette scène avec un étrange sentiment de détachement. Son regard errait de l'une à l'autre de ces figures placides et bien nourries et dans tous ces convives, occupés à savourer les canards, il voyait comme une file de conspirateurs muets, engagés dans le même complot contre lui-même et la pâle jeune femme assise à sa droite. Alors, dans un éclair, il eut l'intuition que pour tout ce monde Mme Olenska et lui étaient amants. Il comprit qu'elle et lui avaient été, depuis des mois, le point de mire de regards vigilants et d'oreilles attentives ; il comprit que, par des moyens qu'il ignorait encore, la séparation entre lui et sa complice avait été préparée et obtenue. Maintenant, toute la tribu se ralliait autour de May, et il était entendu que personne ne savait rien, n'avait jamais rien soupçonné. Aux yeux de tous, cette réception ne devait avoir d'autre motif que le désir naturel de May de se séparer affectueusement de sa cousine.
C'était ainsi dans ce vieux New York, où l'on donnait la mort sans effusion de sang ; le scandale y était plus à craindre que la maladie, la décence était la forme suprême du courage, tout éclat dénotait un manque d'éducation. May semble un pur produit de son éducation. Cependant elle est plus lucide que Newland le pense. Voici ce que May a confié à son fils juste avant de mourir : - Chapitre 34 a écrit:
- Elle m'a dit qu'elle était tranquille en nous quittant parce qu'une fois, quand elle vous en avait fait la demande, vous lui aviez sacrifié la chose à laquelle vous teniez le plus.
En fait, j'ai l'impression que Wharton nous montre qu'en dehors de l'éducation, des conventions qui régissent cette société, ce sont les personnalités des individus et leur morale individuelle, nos actions, qui déterminent ce que nous sommes... Et vous, quel regard portez-vous sur l'évolution de ces personnages ? D'ailleurs, que pensez-vous de cette fin, des années plus tard ? Elle m'apparait tel un bilan : que sont devenues les personnes ? qu'est ce qui finalement les animait ? quelle était leur vraie personnalité ? Et puis aussi sur une autre dimension, celle de la passion : la place de l'idéal, du désir, du rêve... C'est une passion inassouvie, celle qui est imaginée... Voici ce que dit Newland, âgé, alors que son fils l'a invité à se rendre chez Ellen - Chapitre 34 a écrit:
- - Je la retrouve mieux que si j'étais là-haut à côté d'elle, se dit-il à haute voix.
Et la crainte de sentir s'évanouir cette dernière illusion le tenait immobile sur le banc pendant que les minutes s'écoulaient. Qu'en pensez-vous ? |
| | | Dulcie Romancière anglaise
Nombre de messages : 1612 Date d'inscription : 19/12/2009
| Sujet: Re: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Dim 21 Fév 2010 - 14:46 | |
| Je n'ai pas été surprise par le dénouement. Il faut dire que j'avais lu la préface avant de commencer ma lecture, donc je savais d'avance que May se révèlerait savoir la vérité à la fin. Ca ne m'a pas dérangé : je trouve cette "révélation" assez évidente, d'autant plus qu'elle n'est pas amenée de façon particulièrement "spectaculaire" et qu'on passe dessus assez rapidement. A propos des personnages, ils ont donc gardé leur aspect terne jusqu'au bout. Il n'y a pas de retournements de situations, de changements d'attitudes. Simplement l'existence qui s'écoule tant bien que mal. Newland Archer se résigne, May mène sa vie d'épouse et de mère en suivant la tradition, la comtesse vit on ne sait trop comment en Europe... Les détails nous sont donnés dans la dernière partie, sous forme de bilan. J'ai apprécié cette manière de faire, qui va a l'essentiel, qui achève vraiment le roman, tout en laissant chacun se forger son opinion sur ce qu'ont pu être les pensées des personnages tout au long de ces années. Aussi, je comprends pourquoi Newland renonce à revoir la comtesse à Paris. Il veut garder d'elle l'image de sa jeunesse, une image préservée, celle qu'il a conservé en lui depuis toujours. C'est une belle manière de terminer le livre, mélancolique, pleine de regrets. Elle illustre vraiment l'histoire d'amour gâchée, tuée dans l'oeuf. Elle permet aussi de jeter un pont entre le passé et le présent, mais tout en cassant le lien entre les deux époques, puisqu'elles ne peuvent plus se rejoindre. Conclusion : J'ai beaucoup apprécié d'effectuer cette lecture de groupe, je suis contente d'avoir enfin découvert Edith Wharton (j'essaierai de lire d'autres de ses romans dans quelques temps). Je n'ai pas extrêmement aimé le roman lui-même, mais c'était néanmoins une lecture intéressante, qui nous en apprend beaucoup, avec finesse et intelligence, sur la société new-yorkaise du 19e siècle. |
| | | Cassandre Sweet Indian Princess
Nombre de messages : 59822 Age : 62 Localisation : entre deux livres Date d'inscription : 22/08/2009
| Sujet: Re: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Dim 21 Fév 2010 - 17:45 | |
| Dulcie, je pense exactement comme toi. Même si la lecture de ce livre ne m'a pas emballé, j'ai aimé participer à cette lecture de groupe, plus passionnante que le roman lui-même Comme on dit dans ma région, à la revoyure |
| | | Accalia Enfolded in Adoring Gaze
Nombre de messages : 3264 Age : 34 Localisation : pas loin... Date d'inscription : 29/04/2008
| Sujet: Re: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Lun 22 Fév 2010 - 8:56 | |
| et bien il n'y a pas foule... alors....alors, alors... Bon je commence par remercier une dernière fois Artémis pour avoir tout organisé et m'avoir permis de découvrir un nouvel auteur. Ce que j'ai vécu intensément (et oui ) c'est quand Archer se rend compte que toute sa famille est persuadée (et sa femme aussi!!!) qu'il a une liaison avec Ellen et qu'elle travaille en silence et par paroles et regards à renvoyer Ellen...quelle hypocrisie, quelle société fausse avec ses sourires et ses courbettes...quand il s'en rend compte, qu'il remarque tous les signes...il se sent piégé,c'est abominable, il ne peut que observer. Et la famille qui est fière d'elle " ouf cas'est bien passé il n'a rien remarqué!"En lisant ce passage, j'ai eu l'impression de me retrouver dans le film Les Enchainés d'Hitchcock quand Ingrid Bergman se rend compte que son mari et sa belle-mère - Spoiler:
l'empoisonnent lentement...et elle est coinsée et ne peut rien dire...(bon j'avoue l'exemple est peut-être un peu fort... mais j'ai eu envie de revoir ce film après (excellent film d'ailleurs )
Bon quand à May...j'essaye de l'excuser, de me dire qu'elle se bat pour son couple, son mariage et puis c'est son époux...mais cette facon de tout taire???? Elle sait que son mari ne l'aime pas, qu'il sait qu'elle est au courant et qu'il reste par....pitié? Devoir? Pour l'enfant? Utiliser son fils pour forcer son mari à rester dans un lit qu'il n'a pas envie d'habiter....c'est assez mépisable pour elle d'abord et puis pour Archer. Et lui qui remarque tout de suite qu'elle ment et qu'elle se sait enceinte depuis deux semaines et elle qui rougit.... Non c'est méprisable,je n'arrive décidement pas à l'aimer...sa vie entière est un mensonge et elle s'en contente. Finalement, c'est peut-être elle l'héroine? Elle qu'on voyait comme la gentille petite innocente, elle se relève prête par amour (pour Archer? pour la société?) à rester avec un homme qui ne l'aime pas et à se concentrer sur l'édifice familial plutôt que sur sa vie privée. Il y a une sacrée ambiguité sur l'innocence...à la fin, c'est plutôt Ellen, qui, parce qu'elle croyait rentrer chez elle, allait être accueillie à bras ouvert qui est innocente...et elle part parce que May lui a dit qu'elle était enceinte... Mais dans ce livre, l'innocence n'est pas pure...j'adore d'ailleurs le titre. A la fin, J'ai eu un sentiment de gâchis...et j'étais ravie de voir que la nouvelle génération se débrouillait un peu mieux. Bon je ne suis pas devenue accro à cet auteur, mais ce livre était trés interressant et le découvrir m'a fait plaisir. |
| | | clinchamps Oshaberi Sensei
Nombre de messages : 72616 Age : 81 Localisation : Dans les bois du Fushimi Inari-taïsha Date d'inscription : 09/01/2007
| Sujet: Re: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Lun 22 Fév 2010 - 10:44 | |
| J'ai adoré ce livre, son style, et la façon feutrée et tranquille avec laquelle nous est dépeinte l'écrasement d'un destin dans la machine d'une société qui jette ses derniers feux. parce que ce qui me frappe, c'est que trente ans plus tard (qu'est-ce que 30 ans dans l'histoire ?) toute cette construction de conventions et de règles qui paraissaient gravées dans le marbre, pire dans l'acier, comme les corsets des femmes, tout s'est effondré et que la vie de Dallas, le fils de Newland est aussi différente de celle de son père que possible. La chute brutale de ce monde étouffé dans ses propres carcans nous est rendue par le saut dans le temps de la conclusion de l'auteur. Alors, May, qu'en dire ? Avec une intelligence qui s'apparenterait plus à l'instinct de survie, elle sauve son mariage en annonçant sa grossesse à Ellen, bien sûre de la réaction de celle-ci, puis de celle de son mari. Peut-on dire qu'elle est fausse et calculatrice ? Je ne le dirai pas, en tous cas. Elle fait la seule chose qu'elle pense devoir faire, autant pour elle que pour Newland, à qui elle évite ainsi une vie de déclassé, à ses yeux pire que tout. Nul doute qu'aucun remord jamais ne l'effleurera. Elle reste immuable dans ses convictions, aidée d'ailleurs par ses propres enfants. Et Newland ? Eh bien, il a vécu, eu des enfants, s'est occupé de la vie publique, - Citation :
- "ses jours étaient remplis, remplis avec honneur"
. En sublimant son amour pour Ellen, qui lui donnait la part de rêve et de passion dont il avait besoin, il a appris - Citation :
- "que le mariage le plus ennuyeux n'est pas une faillite, tant qu'il garde la dignité d'un devoir"
L'âpre satisfaction de l'accomplissement du devoir peut apporter d'austères joies, mais tout à coup, en lisant , je tombe sur la ligne où il se dit : "je n'ai que cinquante sept ans !" et je me dis : "mais il est jeune !! Il n'avait pas 30 ans quand Ellen est pasée dans sa vie !"Va-t-il vivre une seconde vie avec Ellen ? Non, car il pense, comme quelqu'un dont la vie est déjà finie, que rien ne peut plus lui arriver, il préfèrera le rêve fumeux d'une femme idéale à la réalité. Ce rêve qui l'a soutenu tout au long des trente années, il ne veut pas le changer pour une réalité dont il n'est pas sûr. L'innocence de Newland c'est cela : avoir bâti toute sa vie autour d'un rêve, qui était comme le noyau lumineux de son être autour duquel le reste était un théâtre d'ombres. Parce qu'il a cru en ce rêve celui-ci est devenu son bouclier. Mais au moment d'enfin le concrétiser, l'innocence devient la pusillanimité et le rêve n'est plus qu'un écran, qu'un refuge dans la fuite. L'innocence d'Ellen, c'est d'avoir cru qu'en revenant chez elle elle effaçait ses années de mariage, et qu'elle recommençait une vie nouvelle, mais contrairement à Newland, je crois qu'elle a perdu cette innocence bien plus tôt : je la crois tout à fait consciente de la "manœuvre" de May, et elle joue parfaitement le jeu que tout le monde attend d'elle. Elle est bien plus réaliste que Newland, mais c'est normal, c'est une femme, et les femmes qui se battent quotidiennement avec les réalités de la vie se racontent moins d'histoire. Elle sait exactement ce qu'aurait été leur vie, si ils s'étaient enfuis ensemble. Elle aussi sauve Newland. Les deux femmes, avec des entiments et des convictions opposées se trouvent quelque part réunies par cela : Newland ne prendra pas la bonne décision, c'est à elles que cela revient. Comme le suppose Newland, elle a dû continuer à vivre, à faire ce qu'elle aimait, mais nous ne saurons pas si de son côté son amour pour Newland l'a gardée loin de tout sentiment amoureux ou si elle a vécu d'autres histoires. J'aime à penser que oui, plus vivante en cela que Newland. Je vais voir maintenant l'adaptation, vue il y a fort longtemps, mais avec Daniel Day-Lewis et Scorcese, je pense que je vais aimer ! |
| | | lady Clare Lily-white Doe
Nombre de messages : 9970 Localisation : Between Thornfield Hall and Pemberley Date d'inscription : 01/10/2008
| Sujet: Re: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Lun 22 Fév 2010 - 19:38 | |
| Quelle brillante analyse Clinchamps! Accalia, je me rends compte que je partageais tout à fait ton point de vue à ton âge quand j'avais lu le roman la première fois... Avec l'âge, , je vois les choses très différemment... Et même si May m'apparaît à présent comme la moins innocente de tous, j'en veux pour preuve les dernières lignes du roman avant l'ellipse : - Citation :
- Her colour burned deeper, but she held his gaze. "No; I wasn't sure
then—but I told her I was. And you see I was right!" she exclaimed, her blue eyes wet with victory. Elle sait qu'elle a gagné à ce moment-là, et elle pense aussi que son mari est l'amant de la comtesse, l'a t-elle cru jusqu'à son dernier souffle? je trouve ça très angoissant. Elle est aussi un triste produit du système qui l'a crée, elle est bien à plaindre car elle a vécu toute sa vie dans une illusion. Je pense que son objectif a toujours été de recréer l'ambiance rassurante du cocon familial dans lequel elle a grandi, les Newland Archer sont inséparables des Welland, et May qui ressemble de plus en plus à sa mère comme le dit le texte essaie de transformer Archer. On a beaucoup parlé dans les autres débats du rôle de la femme ou plutôt de l'aspect infantilisant qu'elle revêt dans cet univers, et bien à l'issue de ma lecture, je trouve finalement que non, même si le rôle de la femme paraît peu enviable, il est évident que c'est Madame Welland qui commande son mari, elle l'a rendu complètement hypocondriaque, lui, faible de caractère, se laisse manipuler et c'est par un accord tacite entre eux que tout cela tient ensemble. Newland n'est pas aussi faible que son beau-père mais n'est pas prêt à tout quitter, son fils Dallas franchit une étape de plus et fait un pied de nez à la tradition en épousant quelqu'un que le monde d'avant aurait exclu...J'aime beaucoup cette conclusion. |
| | | Darcy Romancière anglaise
Nombre de messages : 6092 Date d'inscription : 09/03/2009
| Sujet: Re: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Mar 23 Fév 2010 - 12:13 | |
| J'ai bien aimé la tournure prise par le roman et la manière dont Wharton renverse la tendance. Une jeune fille immocente qui attend sagement son heure, est une manipulatrice et une castratrice, n'ayons pas peur des mots. Une femme qui n'est pas la femme enigmatique et mystérieuse que l'on croyait et qui sait ce qui est bon et bien pour elle. Elle le doit sans doute à une éducation formée par les voyages. Un homme rendu imbu dans sa jeunesse par les voyages et une certaine culture apprise au cours de ses fameux voyages. Je ne sais pas d'accord avec certaines d'entre vous (je ne sais plus qui ) mais Newland,ne suscite pas la pitié parce qu'à aucun moment, il ne prend de risques. Cette histoire pourrait être une tragédie dont le héros étant un anti-héros. Il ya bien des personnages de rang noble qui se révèlent impuissants face aux forces supérieures qui les manipulent. L’enchaînement des événements et le dénouement nécessairement dramatique relèvent d’une fatalité implacable, qui peut sembler injuste, inique et bien au-delà de l’endurance humaine. C'est le cas mais, ressent-on vraiment de l'injustice pour Newland qui ne prend aucun risque. Or, ici, le drame qui se joue ici ne touche pas le lecteur ni par la terreur ni par la pitié qu’elle fait naître. De plus, une tragédie a une vocation didactique, c’est-à-dire qu’elle vise à enseigner une vérité morale ou métaphysique au lecteur. Newland n'apprend rien et par son biais, il ne nous apprend rien. Seul son fils, a appris. La leçon de morale passe-t-elle pas ce personnage. Pour la forme, je pose ici les bases d'une bonne tragédie que Wharton n'accomplit pas jusqu'au bout. Je me demande pourquoi d'aiileurs
- le premier acte correspond à l’exposition de la situation des personnages
- le second voit apparaître l’élément perturbateur (Elle Olenska)
- dans le troisième acte, les protagonistes cherchent une solution au drame, tout paraît encore possible
- dans le quatrième acte, l’action se noue définitivement, les personnages n’ont plus aucune chance d’échapper à leur destin
- au cinquième acte, l’action se dénoue enfin, entraînant la mort d’un ou de plusieurs personnages. Pffffff, Newland ne meurt même pas ou alors psychiquement, c'est possible . Il faudrait reprendre le passage qui annonce la grossesse de May...
Dernière édition par darcy le Mer 24 Fév 2010 - 13:21, édité 3 fois |
| | | cecilou41 Lover's Lane Wanderer
Nombre de messages : 2191 Age : 40 Localisation : Lost in translation Date d'inscription : 03/07/2008
| Sujet: Re: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Mar 23 Fév 2010 - 14:49 | |
| Je passe en coup de vent pour dire que je n'ai pas encore pu finir ma lecture . Je reviendrai donc plus tard. |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Mar 23 Fév 2010 - 16:22 | |
| Magnifique analyse, Clinchamps, je plussoie à tout ce que tu dis. Et du coup, il ne me reste pratiquement plus rien à ajouter (la bonne excuse pour me défiler, non? ) mais j'ai tellement aimé ce livre et cette lecture de groupe (un énorme merci à Artemis pour l'avoir organisée, c'était du grand art) que vous ne me ferez pas taire. J'ai pris quelques petites notes sur cette dernière partie, on va voir si je peux en tirer partie. - Accalia a écrit:
- Ce que j'ai vécu intensément (et oui ) c'est quand Archer se rend compte que toute sa famille est persuadée (et sa femme aussi!!!) qu'il a une liaison avec Ellen et qu'elle travaille en silence et par paroles et regards à renvoyer Ellen...
J'ai eu exactement le même ressenti. Surtout que j'étais toute fière d'avoir noté dans mon petit calepin bien auparavant : l'insistance de Mrs Manson Mingott à renvoyer Ellen à son époux est-elle causée par son désir d'épargner May? Je noterai par ailleurs que Mr Welland m'a encore bien fait rire: - Citation :
- Mr. Welland, in particular, had the privilege of attracting her notice. Of her sons-in-law he was the one she had most consistently ignored; and all his wife’s efforts to represent him as a man of forceful character and marked intellectual ability (if he had only “chosen”) had been met with a derisive chuckle. But his eminence as a valetudinarian now made him an object of engrossing interest, and Mrs. Mingott issued an imperial summons to him to come and compare diets as soon as his temperature permitted; for old Catherine was now the first to recognise that one could not be too careful about temperatures.
- Citation :
- Yes: your mother’s a very old woman; and for all we know Bencomb may not be as successful with very old people. As you say, my dear, it’s always one thing after another; and in another ten or fifteen years I suppose I shall have the pleasing duty of looking about for a new doctor. It’s always better to make such a change before it’s absolutely necessary.
Je suis vraiment fan! Sur l'attitude d'Archer, je ne serai pas aussi tranchée que certaines d'entre vous. J'ai été partagée en un certain dégoût (Archer juge Beaufort mais finalement, par conformisme, il vit avec une sorte de tromperie morale qui est aussi méprisable que l'attitude du personnage auquel il ne souhaite pas ressembler) et une dose d'admiration tout de même. Car je ne le vois pas ne pas prendre de risque, contrairement à toi, Darcy. Il prend le risque de miser sur May et donc de vivre toute sa vie sans passion. On ne saura jamais s'il aurait pu être plus heureux avec Ellen, ni même s'il aurait pu être totalement heureux avec May sans l'irruption d'Ellen dans leurs fiançailles sans nuage. Et c'est pour cela que j'aime énormément la fin, qui nous montre Archer sans trop de regret et assumant ses choix. Sur l'attitude de May : à défaut d'avoir l'intelligence de la poésie (et là je fais référence au très rude passage lors duquel Archer choisit un livre historique pour ne pas être ennuyé par sa femme), la jeune femme a su manoeuvrer, difficile de le nier. Je crois que Newland l'en admire un peu plus pour cela. Après des débuts difficile, le livre a fait son effet sur moi et je dois dire que je l'ai adoré. Décidément, le style de Wharton me convient tout à fait, de même que la manière dont elle construit ses histoires. J?ai Ethan Fromme dans ma PAL, mais je compte bien lire également The House of Mirth) dont j'ai déjà vu l'adaptation) et The Custom of the Country. Je vais faire comme Clinchamps et me procurer le film, que j'ai maintenant encore plus envie de revoir qu'avant. _________________ |
| | | Darcy Romancière anglaise
Nombre de messages : 6092 Date d'inscription : 09/03/2009
| Sujet: Re: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Mar 23 Fév 2010 - 16:50 | |
| Je plussoie cat47, je vais lire en VF Chez les heureux du monde (sortie en pocheen janvier). et je suis prête pour une nouvelle lecture de groupe . |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12420 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Mer 24 Fév 2010 - 12:54 | |
| J'ai terminé la lecture du roman en fin de semaine dernière et pourtant, j'ai eu du mal à venir livrer un avis (j'ai eu raison d'attendre, cela vous a laissé le temps de développer des analyses magistrales ). Tout d'abord, je tiens à dire que j'ai beaucoup apprécié cette lecture de groupe. Merci à Artémis pour l'impulsion, l'organisation et l'animation impeccables (tu as gagné le droit d'en organiser une 2è ). J'ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman (que je n'aurais probablement jamais lu ayant vu l'adaptation de Scorcese ) surtout pour le style de Ms Wharton Mais ... car vous sentez arriver le "mais" voilà, j'ai eu un problème avec les personnages (j'ai eu du mal à comprendre Newland et Ellen) et je me suis sentie oppressée par cette lecture (l'effet était totalement recherché par l'auteur ). Quand j'ai reposé le livre sur ma table de chevet, j'ai pensé "tout ça pour ça ?" ... Contrairement à toi, Cat, je ne vois pas Newland comme quelqu'un qui prend un risque, il laisse le destin s'accomplir, il laisse les femmes autour de lui opérer ses choix de vie et il les subit... Le Newland de la fin "assumant ses choix" pour te citer, je l'ai vu comme un homme finalement passif jusqu'au bout et qui est mu par la peur de voir cette vision idéalisée écornée (mais j'ai peut-être tout faux ) Darcy, je te trouve dure avec May "manipulatrice et castratrice" ... j'ai comme l'impression que notre jugement sur May est fonction de notre âge -détrompez-moi si je fais erreur- les plus jeunes d'entre nous étant très sévères à son encontre et les autres (je ne sais où situer la limite d'âge) faisant preuve de plus d'empathie et de compréhension. A cet égard, mon sentiment rejoint totalement celui de Clinchamps. Après tout, May a laissé à Newland une chance de reprendre sa liberté. Celui-ci ne l'ayant pas saisie, elle demeure cohérente et sauve son mariage. Je ne dis pas que je suis d'accord avec son attitude mais en replaçant les choses dans le contexte de la fin du XIXè siècle et de la bonne société, j'arrive à la comprendre. Il ne me reste plus qu'à revisionner le film maintenant |
| | | Darcy Romancière anglaise
Nombre de messages : 6092 Date d'inscription : 09/03/2009
| Sujet: Re: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Mer 24 Fév 2010 - 13:42 | |
| - serendipity a écrit:
- Contrairement à toi, Cat, je ne vois pas Newland comme quelqu'un qui prend un risque, il laisse le destin s'accomplir, il laisse les femmes autour de lui opérer ses choix de vie et il les subit...
Le Newland de la fin "assumant ses choix" pour te citer, je l'ai vu comme un homme finalement passif jusqu'au bout et qui est mu par la peur de voir cette vision idéalisée écornée (mais j'ai peut-être tout faux )
Darcy, je te trouve dure avec May "manipulatrice et castratrice" ... j'ai comme l'impression que notre jugement sur May est fonction de notre âge -détrompez-moi si je fais erreur- les plus jeunes d'entre nous étant très sévères à son encontre et les autres (je ne sais où situer la limite d'âge) faisant preuve de plus d'empathie et de compréhension. A cet égard, mon sentiment rejoint totalement celui de Clinchamps.
Après tout, May a laissé à Newland une chance de reprendre sa liberté. Celui-ci ne l'ayant pas saisie, elle demeure cohérente et sauve son mariage. Je ne dis pas que je suis d'accord avec son attitude mais en replaçant les choses dans le contexte de la fin du XIXè siècle et de la bonne société, j'arrive à la comprendre. Pour moi, Newland ne prends pas de risque dans le sens où il ne se met pas en péril (ni sa fortune ni sa réputation). c'est que son amour pour Ellen n'est pas profond (je pense à la tirade shakespearienne de Marianne au sujet de Willoughby: l'amour n'est pas l'amour si il fane lorsqu'il se trouve que son objet s'éloigne). Au sujet de May, je trouve que c'est une drôle de coïncidence que la date du mariage soit avancée alors que Newland montre tous les signes de l'incertitude (annoncée de surcroît par télégramme c'était si urgent de confirmer ). Effectivement, elle lui pose la question sur la fiabilité de ses sentiments mais elle ne lui pas non plus le temps nécessaire à la réflexion. C'est vrai aussi qu'elle est en droit de vouloir sauver son mariage mais aller jusqu'à lui cacher sa grossesse pour que son annonce coïncide avec le départ d'Ellen. Je trouve qu'elle a le don du timing . Par deux fois, elle le coupe dans son élan et semble user de stratagème pour se préserver d'évenements qui pourraient lui nuire. Sinon, je suis dans le middle-age . |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12420 Date d'inscription : 31/05/2007
| | | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
Nombre de messages : 7646 Age : 51 Localisation : Perched on a hot sound tree Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Mer 24 Fév 2010 - 19:06 | |
| Je n'ai pas encore lu tous vos avis et je viens donner une opinion à l'emporte-pièce vu que j'ai peu de temps. La fin du roman est forcément frustrante puisque l'on pense à ce qui aurait pu être mais qui n'a pas été. Ceci dit, pour moi, c'est bien l'intérêt du roman (et le talent de la romancière) d'avoir maintenu cet histoire "sur le fil du rasoir" jusqu'à la toute fin. Même si Newland Archer est un homme décevant (c'est "l'homme qui aurait pu être"), je trouve le personnage intéressant: nuancé, survivant avec les compromis qu'il fait avec ses idéaux, se résignant, un grand peu naïf, pas antipathique mais pas enthousiasmant. Bref, complexe et non convenu. Bien sûr, Ellen Olenska lui est supérieure. Là où il subit, elle choisit. Peut-être sent-elle qu'il ne sera pas capable d'assumer une vie déclassée en partant avec elle ? Peut-être assume-t-elle que sa famille ne pourra pas supporter le scandale d'une rupture de fiançailles et leur est-elle reconnaissante des efforts qu'ils ont fait pour elle (même s'ils nous paraissent dérisoires) ? A-t-elle soif d'intégrité et refuse-t-elle de bâtir une union (dont elle doute peut-être) sur une promesse rompue ? Personnellement je ne sais pas répondre... mais ça m'interpelle . Je reviens sur la question de Serendipity (dans le topic sur la semaine 2): Que peut-elle bien lui trouver ? C'est peut-être son attention centrée sur sa valeur intrinsèque plutôt que sur son statut social ou sur son apparence physique. Ses sentiments exempts de vulgarité ou de calcul (au contraire de Beaufort). Sa douceur et sa candeur (il met des plombes à discerner les machinations qui se trament autour de lui). Sa sensibilité à la possibilité de vivre autrement que dans l'étroit corset de la société new-yorkaise. Peut-être aussi la chaleur de son affection (un peu comme H. Tilney qui remarque Catherine car elle-même est amoureuse de lui). J'ai fini par tout à fait m'embrouiller... May acquiert de la profondeur mais on l'aurait souhaitée capable de mieux que cette vie copiée sur sa mère. EDIT: @Darcy, je crois bien que c'est pire que ça. May a menti à Ellen au sujet de la grossesse. Elle a utilisé cet argument pour l'éloigner car elle savait que Ellen choisirait de partir sachant qu'un enfant était en jeu. Elle n'a eu confirmation de son état qu'après le départ d'Ellen, mais elle s'est trahie en s'emmêlant dans son mensonge. C'est comme cela que je l'ai compris. |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Jeu 25 Fév 2010 - 0:00 | |
| J'ai à nouveau une petite question de traduction, désolée de l'avoir oubliée dans mon précédent post. Au chapitre 29 (lorsque Newland va chercher Ellen au terminus de Jersey), Wharton démontre encore une fois son sens de la formule lorsqu'elle met dans la bouche du jeune homme les paroles suivantes : - Citation :
- Each time you happen to me all over again.
Je me demandais si la traduction française parvenait à rendre la beauté de l'expression. _________________ |
| | | Cachou Héritier de Hamley Hall
Nombre de messages : 494 Age : 42 Localisation : Tournai, Belgique Date d'inscription : 26/09/2008
| Sujet: Re: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Jeu 25 Fév 2010 - 7:10 | |
| @Cat47 Je ne sais pas si c'est exactement cette phrase, mais dans ma traduction (GF), j'ai ceci: - Citation :
- "C'est toujours la même chose: à chaque rencontre, c'est comme si je vous voyais pour la première fois, comme si vous m'arriviez... de l'inconnu."
Pour ma part, je me situe entre les deux tendances exprimées ici. Comme Accacia, j'ai détesté May de bout en bout, mais je nuancerai mon propos. Pour moi, May est bien une manipulatrice, mais pas forcément avec un mauvais fond. Cependant, ça n'excuse pas son attitude. Dès le moment où elle parle du fait qu'elle veut bien libérer Archer s'il s'est engagé ailleurs, on comprend que sous ses airs de jeune fille innocente se cache quelqu'un qui sait ce qu'il fait (et je me suis rendue compte que si nous la considérons innocente, c'est simplement parce qu'à chaque fois que le personnage d'Archer en parle, il la dépeint immanquablement comme ça. Nous n'avons cette impression qu'à travers son regard à lui, je ne pense pas qu'un autre personnage en dise autant. Du coup, je remets quand même un peu cette "innocence" en doute, parce que c'est comme ça qu'Archer veut la voir, mais ça n'est pas forcément comme ça qu'elle est). Et quand le mariage est avancé, on comprend qu'elle y a quand même indirectement oeuvré, histoire de ne pas perdre Archer. Pour moi, May a fait tous ces petits coups en douce par peur du qu'en dira-t-on. Elle sent Archer s'éloigner, et elle imagine déjà le scandale de fiançailles brisées. Je crois qu'elle veut rester avec lui plus pour l'idéal qu'il représente à ses yeux que parce qu'elle l'aime. Elle a imaginé sa vie parfaite, et a besoin d'Archer pour atteindre ce but. Et, de ce fait, elle ne laissera rien ni personne venir gâcher son "travail". Ce n'est donc pas vraiment par méchanceté qu'elle fait ça, mais c'est peut-être encore pire, parce que c'est pour se conformer à un idéal qui, déjà à leur époque, commence à être dépassé et de plus en plus injustifié. Elle reste bloquée dans le passé et refuse de trahir les conventions étriquées qui régissent sa vie. Sincèrement, je pense que j'aurais éprouvé plus de sympathie pour elle si elle agissait ainsi par amour ou par méchanceté plutôt que par peur "sociale". Mais Archer n'est pas vraiment différent. Après tout, s'il veut épouser May, c'est aussi parce qu'elle correspond si bien aux idéaux de ce que la bonne société imagine constituer une épouse idéale. Il est donc enfermé dans le même carcan de conventions surannées, même s'il est plus lucide quant à celles-ci. Et il se laisse aller, justement par peur de ne pas répondre à ce que la société désire. Il a eu plusieurs fois l'occasion de s'échapper de ce mariage, mais a laissé faire pour ne pas faire un faux pas. Ellen est la seule qui a su voir les choses différemment, mais c'est certainement aussi à cause de son expérience européenne. Il est intéressant de voir ici que l'auteur présente l'Europe comme le véritable endroit d'avant-garde et non l'Amérique, qui est encore enfermée dans des habitudes qui meurent en Europe! Pour finir, j'ai beaucoup aimé cette fin, l'élan de lucidité d'Archer. Oui, il préfère rester avec ses souvenirs, plus flamboyants que la réalité, mais c'est aussi parce qu'il se rend compte qu'Ellen sera une toute autre femme, ayant passé la moitié de sa vie loin de lui, étant devenue quelqu'un de différent de l'Ellen qu'il a aimée. Ils ont évolué dans des mondes différents, avec un accès à la culture différente, ils ne pourraient plus vraiment se correspondre et ne pourraient en fait vivre que dans le souvenir de leur amour. Du coup, pourquoi ne pas le faire seul? Merci à Artémis pour cette lecture, ça s'est révélé être très intéressant!!!
Dernière édition par Cachou le Ven 26 Fév 2010 - 19:55, édité 2 fois |
| | | clinchamps Oshaberi Sensei
Nombre de messages : 72616 Age : 81 Localisation : Dans les bois du Fushimi Inari-taïsha Date d'inscription : 09/01/2007
| Sujet: Re: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Jeu 25 Fév 2010 - 12:42 | |
| Concernant la déclaration de grossesse de May, il faut quand même rappeler qu'à cette époque il n'y avait pas les moyens d'être sûre d'une grossesse sans attendre facilement 2 mois, que les symptômes se répètent, mais, entre femmes (mère et fille) par exemple on pouvait se douter de l'évènement, et si May en a parlé à Ellen, elle devait déjà avoir de bonnes raisons de le penser, et elle l'a dit à Newland au moment où elle a compris qu'il devait "lui dire quelque chose d'important" et il devenait urgent de sortir la grosse artillerie. Elle a rougi quand Newland lui a fait la remarque sur la date, car cela révélait sa manœuvre envers Ellen, mais elle ne lui a pas vraiment menti, elle savait déjà son état, même si un docteur le lui a confirmé le jour où elle l'a dit à son mari. D'ailleurs l'auteur nous le laisse deviner : pâleur, fatigue, Newland trouve qu'elle s'est "alourdi" quand il la voit dans la loge à l'Opéra. Non, elle n'a pas menti, mais elle a utilisé l'information de main de maître ! |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Jeu 25 Fév 2010 - 17:30 | |
| Merci pour la traduction, Cachou. Je trouve que c'est pas mal rendu. Dans cette expression, la langue anglaise démontre tout son efficacité et ce n'était vraiment pas évident de trouver les mots pour exprimer les mêmes sentiments. _________________ |
| | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
Nombre de messages : 7646 Age : 51 Localisation : Perched on a hot sound tree Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Ven 26 Fév 2010 - 17:59 | |
| - clinchamps a écrit:
- Non, elle n'a pas menti, mais elle a utilisé l'information de main de maître !
Merci pour tes arguments Clinchamps. Je ne vais pas ergoter à l'infini et je tempère un peu mon avis... sans revenir complètement dessus non plus . May a donc un peu menti, elle a affirmé être sûre alors qu'elle ne l'était pas. Elle a fait preuve d'une certaine finesse en utilisant l'Argument Imparable mais, comme cela a été dit, elle l'a fait pour sauver son mariage et non son amour ce qui nous la rend particulièrement lointaine pour nous qui la regardons depuis notre 21ème siècle (et pour les lecteurs de 1920 sans doute aussi...) Je reviens sur un point. Finalement on pouvait se douter que Archer n'irait pas au bout de ses rêves. Le fait même de se fiancer avec un pur produit de la société new-yorkaise, c'était déjà renoncer, en quelque sorte, non ? |
| | | Dulcie Romancière anglaise
Nombre de messages : 1612 Date d'inscription : 19/12/2009
| Sujet: Re: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Ven 26 Fév 2010 - 18:21 | |
| - MissAcacia a écrit:
- comme cela a été dit, elle l'a fait pour sauver son mariage et non son amour ce qui nous la rend particulièrement lointaine pour nous qui la regardons depuis notre 21ème siècle (et pour les lecteurs de 1920 sans doute aussi...)
J'ai tendance à penser que pour les lecteurs de 1920, ça ne devait pas paraître si lointain que ça. Enfin, c'est juste mon sentiment. Il me semble que dans la tête de May, le mariage et l'amour s'assimilent presque automatiquement. Je ne la juge pas trop négativement sur la façon dont elle utilisé l'annonce de sa grossesse, surtout qu'au final, elle s'est révélée être vraiment enceinte. |
| | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
Nombre de messages : 7646 Age : 51 Localisation : Perched on a hot sound tree Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Ven 26 Fév 2010 - 18:36 | |
| [quote="Dulcie"] - MissAcacia a écrit:
- J'ai tendance à penser que pour les lecteurs de 1920, ça ne devait pas paraître si lointain que ça. Enfin, c'est juste mon sentiment.
C'est bien possible, mais la guerre de 14-18 a bousculé beaucoup de règles sociales (notamment sur la place des femmes) qui paraissaient immuables, c'est en pensant à ça que j'ai mis cette remarque. Et puis, j'ai compris qu'à la fin du livre, son propre fils a déjà du mal à comprendre ce qui c'est passé dans la jeunesse d'Archer et les relations entre ses parents (et on est dans les années 189- ou 190-). |
| | | Dulcie Romancière anglaise
Nombre de messages : 1612 Date d'inscription : 19/12/2009
| Sujet: Re: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Ven 26 Fév 2010 - 18:55 | |
| Justement, à mon avis, Edith Wharton a largement romancé cette soi-disant évolution de la société des années 1890-1900. Je ne crois pas que le climat soit devenu plus libéral à cette époque. Au mieux, il était plus pragmatique : ça devenait acceptable de s'unir avec certaines personnes d'ascendance douteuse, mais davantage par intérêt que par amour. Quant à la place des femmes après 1918, le changement n'était pas forcément bien accepté, et ce même dans les années 1920 (n'a-t-on pas tendance à idéaliser cette période et à s'en faire une fausse idée ?) |
| | | lady Clare Lily-white Doe
Nombre de messages : 9970 Localisation : Between Thornfield Hall and Pemberley Date d'inscription : 01/10/2008
| Sujet: Re: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Ven 26 Fév 2010 - 19:11 | |
| - clinchamps a écrit:
- Concernant la déclaration de grossesse de May, il faut quand même rappeler qu'à cette époque il n'y avait pas les moyens d'être sûre d'une grossesse sans attendre facilement 2 mois, que les symptômes se répètent, mais, entre femmes (mère et fille) par exemple on pouvait se douter de l'évènement, et si May en a parlé à Ellen, elle devait déjà avoir de bonnes raisons de le penser, et elle l'a dit à Newland au moment où elle a compris qu'il devait "lui dire quelque chose d'important" et il devenait urgent de sortir la grosse artillerie. Elle a rougi quand Newland lui a fait la remarque sur la date, car cela révélait sa manœuvre envers Ellen, mais elle ne lui a pas vraiment menti, elle savait déjà son état, même si un docteur le lui a confirmé le jour où elle l'a dit à son mari. D'ailleurs l'auteur nous le laisse deviner : pâleur, fatigue, Newland trouve qu'elle s'est "alourdi" quand il la voit dans la loge à l'Opéra. Non, elle n'a pas menti, mais elle a utilisé l'information de main de maître !
J'aime beaucoup ton explication Clinchamps. Par contre, je me souviens avoir été "choquée" parce que May l'a annoncé à sa mère & à sa belle-mère avant son mari... vraiment! c'est une autre époque! @ Merci pour tes commentaires Cachou! c'est toujours un plaisir de te lire! |
| | | Rosalind Ice and Fire Wanderer
Nombre de messages : 17037 Age : 74 Localisation : entre Rohan et Ruatha ... Date d'inscription : 17/04/2008
| Sujet: Re: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Ven 26 Fév 2010 - 19:57 | |
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| | | lady Clare Lily-white Doe
Nombre de messages : 9970 Localisation : Between Thornfield Hall and Pemberley Date d'inscription : 01/10/2008
| Sujet: Re: Semaine 3 : chapitre 21 à la fin Ven 26 Fév 2010 - 20:05 | |
| C'est sans doute cela Rosalinde! merci de l'avoir souligné! Mais quand même ça en dit long sur les rapports mari & femme! |
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