Sparkhouse (2002) d'après Wuthering Heights

Sparkhouse est une mini série en 3 épisodes réalisée en 2002 par Sally Wainwright. "Love. Betroyal. Obsession" : tels sont les trois mots que l'on peut lire sur la couverture du dvd ... Effectivement, Sparkhouse raconte l'histoire de deux êtres passionnés, silhouettes modernes de Cathy et Heathcliff, âmes-soeurs séparées par la vie et déchirées par leur amour. En cela, Sparkhouse s'inspire en effet du roman d'Emily Brontë. Mais il s'en inspire très librement (je préviens les puristes )

L'histoire est assez complexe, je vais essayer de la résumer rapidement et sans trop de spoiler ...



Carol Bolton (Sarah Smart) est l'héroïne de la mini série. Au début de l'intrigue, c'est une jeune fille de 18 ans (si je me rappelle bien), qui vit avec son père alcoolique et brutal, ainsi que sa petite soeur Lisa, dans la ferme familiale éponyme. Ils y vivent tant bien que mal, et plutôt mal que bien, entre les secrets de famille, les problèmes financiers, la fuite de la mère et la violence du père. La famille Bolton est méprisée, et est l'objet de quolibets et de ragots. En particulier de la part de leurs plus proches voisins les Lawton ...



.... mais Les Lawton sont divisés sur le sujet, puisque le fiston, Andrew (Joe McFadden), un brillant étudiant, entretient avec Carol une longue histoire d'amitié qui s'est transformée en amour passionné, à l'image de Cathy et Heathcliff dont ils se lisent les aventures ... Les parents d'Andrew, respectivement médecin et institutrice, voient d'un mauvais oeil l'influence de Carol, qu'ils accusent de dévoyer leur fils (ce qui n'est pas tout à fait faux d'ailleurs). Mais les deux adolescents n'ont cure de l'hostilité du monde extérieur, errant main dans la main dans la lande qui abrite leur "amour innocent ". Mais la vie, aidée par les parents d'Andrew, va les séparer. Quand ils se retrouvent quelques années plus tard, Andrew est devenu prof de littérature et s'est marié avec Becky (Camilla Power), une jeune femme brillante. Le couple vient d'avoir un bébé. Mais personne n'a oublié les rancoeurs et surtout les passions d'antan.

Comme si ce n'était pas déjà assez complexe comme çà, il y a aussi le personnage de John Standring, interprété par Richard Armitage :



John travaille comme manouvrier chez les Bolton, partagé entre son amour pour Carol et le respect qu'il éprouve envers Bolton père qui se décharge de toute sa frustration en cognant sur sa fille aînée. John n'est pas vraiment ce qu'on peut appeler un sex symbol , mais c'est un bon gars, solide, travailleur, prévenant, "reliable" quoi ... Et puis, avec un sourire tout timide à tomber par terre et des yeux magnifiques ... hum, revenons à nos moutons (y'en a plein à Sparkhouse et c'est John qui s'en occupe ... Hum).


J'ai beaucoup aimé Sparkhouse, qui m'a tiré quelques larmes. Il faut dire que la pauvre Carol en voit de toutes les couleurs, en particulier à cause de ceux là même qui sont censés la protéger et l'aimer . Je trouve que le premier épisode fait un peu "film social", on voit bien le cercle vicieux que peuvent engendrer les difficultés financières. C'est par ce côté réaliste que Sparkhouse se détache le plus du roman original. Si Andrew est toujours resté l'adolescent enflammé et exclusif/egoïste qu'il était, Carol a su mûrir et se battre pour les siens. Son côté réaliste peut parfois choquer (elle se marie avec John uniquement pour des raisons financières) et paraître assez cruel, envers John par exemple. Mais en même temps, on la comprend. Sarah Smart joue merveilleusement un rôle tout en finesse, tout en contradiction.
J'ai également été touchée par le personnage -secondaire- de John, qui apparaît comme la cinquième roue du carrosse, qui a conscience de ce rôle qu'on lui fait jouer, mais qu'il accepte, par amour . Il est très émouvant et très touchant dans sa maladresse, dans son mal être, dans sa bonté, et dans sa souffrance aussi, même s'il reste très introverti.
J'ai un peu plus de mal avec le caractère d'Andrew, qui ne veut pas tourner la page, et qui empêche Carol de vivre enfin sa vie à cause de son amour égoïste ...


Le lien avec Wuthering Height est surtout marquant dans les thématiques abordées, comme la passion destructrice et exclusive, le sujet des âmes soeurs, les tensions entre amour et "réalisme social". On retrouve également des traits de caractère propres aux personnages d'Emily Brontë : par exemple, John Standring a un côté Hareton Earnshaw, c'est un personnage mal dégrossi, conscient de son infériorité sociale. De plus, il respecte son patron tout en étant conscient du mal qu'il a fait à Carol. Il a aussi un côté Linton, car il représente la stabilité, qu'elle soit affective ou pécunière ...

Si vous n'avez pas encore vu Sparkhouse, je vous le recommande vivement .

Par contre, j'ai trouvé la fin un peu abrupte et très ambiguë , on ne peut que s'interroger sur les relations futures entre les personnages, sans trouver de réponses sûres

J'espère vous avoir donné envie de voir la mini série

--> Voici un lien vers le dossier de presse de Sparkhouse en pdf

Merci pour ce brillant résumé, mimidd ! Tu me donnes très envie de voir cette adaptation finalement, mais pas uniquement pour la d'un personnage secondaire...
Je le mets directement sur ma liste de commande dvd !!!

Merci Mimidd!!! Le DVD est arrivé chez moi la semaine dernière. Tu m'as donné très envie de le voir.

Très bon topo, chef!
J'ai vu une vidéo musicale et ça a l'air plutôt bien...

J'ai hâte de connaître vos impressions, car je me sens un peu seule . Natacha, je t'attends

En parlant de video musicale : j'avais déjà donné ces liens dans le topic sur Les H de H, mais maintenant qu'il y a un topic sur Sparkhouse ...
Sur cette page, vous trouverez des clips videos .
Et sur C19, tout en bas de cette page il y a des liens pour télécharger des extraits de Sparkhouse (il me semble qu'il y a uniquement les apparitions de Riri). Par contre, on a bien les images, mais le son est très très bas ...

Les liens ne marchent plus apparemment, mimidd. Je pense que je dois en avoir enregistré quelque part sur un cd au format rm. Il faut que je cherche en rentrant ce soir. Si je les retrouve, je n'hésiterai pas à les partager. Je me souviens d'un extrait qui m'avait bien fait rire... RA en vieux pull mité, la coiffure à bouclettes désordonnées, en train de manger une saucisse grillée piquée sur une fourchette...

J'avais pas fait attention ... J'ai re-uploadé les extraits de Sparkhouse :

Sparkhouse part 1
Sparkhouse part 2
Sparkhouse part 3

(EDIT : En fait, je viens d'enlever les liens, puisqu'ils sont disponibles sur http://thearmitagearmy.co.uk dans la section multimédia. Il faut juste une ptite inscription pour accéder à cette section)

Le lien vers les clips vidéos a l'air de marcher ...

Clelie a écrit:

Je me souviens d'un extrait qui m'avait bien fait rire... RA en vieux pull mité, la coiffure à bouclettes désordonnées, en train de manger une saucisse grillée piquée sur une fourchette...

Bah oui, c'est l'heure de sa petite collation ! J'aime tout particulièrement son air ahuri ... Faut le comprendre, aussi, le pôvre, vu ce que lui dit Carol dans cette scène ... Je n'en dirai pas plus

mimidd, je tiens à te dire que je ne suis pas très contente...
maintenant j'ai trop envie de voir Sparkhouse et tout ça est strictemnt de ta faute...
j'espère que tu te rends compte de ce que tu fais là!
mauvaise fille !

J'essaierai de faire des captures d'écran, mais c'est pas gagné, vu que j'en ai jamais fait à partir d'un dvd, et que mes frères squattent l'ordi fixe qui a un lecteur dvd, ce qui n'est pas le cas de mon portable ...

Oh oui alors ! On veut du Riri en pull mité et bouclettes (et aussi après la tonte de printemps !!!)

bon heureusement qu'il y a la tonte en effet, parce qu'avant c'est pas ça du côté capillaire!
un autre truc le costume gris qu'elle choisit est moche! il était mieux dans le noir du début!

bon voilà, j'ai passé ma journée à faire des captures d'écran, à vider mon ordi car les caps étaient trop grosses et que la mémoire de mon ordi était pleine, à jeter des caps à la poubelle, à les ranger, les compresser ... à essayer de les tranférer sur l'ordi portable, à pester contre ledit ordinateur, à uploader les caps ... Donc j'espère qu'elles vous plairont . Je ne pense pas non plus que vous me tiendrez rigueur de ce qu'elles concernent principalement Riri



Spéciale dédicace pour Clelie :

Vous remarquerez la saucisse, l'air ahuri, les bouclettes (sans serre-tête) et le zoli pull assorti à la décoration d'intérieur

Cette attitude ne vous fait pas penser à un certain gentleman ?


La suite demain ...

bon y a rien à faire, dans mon coeur je préfère Riri aux cheveux courts... d'habitude je n'ai rien contre un peu de longueur, mais là... hum...

Ah oui, ah oui ! La scène de la saucisse !!! Merci, mimidd !!! Même avec son air ahuri, il a toujours des yeux bleus magnifiques, notre Riri !!!

Et les bras croisés comme ça, même en bleu de travail, n'est pas sans rappeler un certain patron d'usine de coton du nord de l'Angleterre, je suis d'accord !

Merci pour cet énorme travail et pour toutes ces jolies caps, mimidd ! J'ai vraiment très envie de voir sparkhouse, maintenant. J'ai hâte de pouvoir l'intégrer à ma prochaine commande !!!

@ camille : Mais si Riri te regarde avec ces yeux, tu ne craques pas ?


Ah, la scène du relooking :



Je ne sais pas pour vous, mais même s'il a la classe dans son costume gris avec cravate, je le préfère dans un costume plus sombre, du genre le premier costume qu'il essaye, ou bien celui là :


Il manque encore le passage chez le coiffeur :
vous vous rappelez Riri avant, look mouton ...


Voici le Riri nouveau, tout beau, tout rasé (bah je l'aimais bien, moi, sa barbe de trois jours )


petit regard en coin de Carol qui semble dire : "hum... finalement il n'est pas si mal que çà" ...



Donc le Riri est un homme nouveau, qui ose même sourire ...

... mais qui n'abandonne pas ses vieux blousons douteux. On ne se refait pas


Voili voilou ... fin de l'album photo

Aaaaaaaaaaaaah ! (long soupir rêveur)... J'ai particulièrement craqué sur celle-ci :



Là, je dis même : aoooooouuuuuhhhhh !!!!

Il n'y a pas à dire, les cheveux courts, ça lui va bien à notre Riri...

Tiens je ne connaissais pas cette mini-série... Mais oh! l'héroïne est jouée par Sarah Smart qui avait déjà jouée Catherine jeune dans... Les Hauts de Hurle-Vent avec Matthew MacFaddyen! Quelle étrange coïncidence!

Eh oui ! Je ne l'avais pas remarqué ! Merci de cette précision kary ! Comme dirait Cat : une fois de plus, toutélié !

Wouais!! super les photos mimi, merki!!
En plus c'est super bon les saucisses!

Mimidd, copine de moi!
dans les petites vidéos que tu as postées j'étais pour le costume sombre, parce que le gris clair, ça fait un peu commercial provincial à la Jean Claude Convenant! je préfère les blousons camapgnards à la limite, avec une belle veste barbour il serait top !

Mimidd, merci pour cette brillante description et pour les caps.

Même si je ne me manifeste que tardivement, j'avais déjà accroché à la première description que tu en avais faite ! Comme je dois bientôt passer une nouvelle commande pour l'Angleterre (ben oui, je vais bientôt tomber à cours de Ruru ), je pense que je rajouterai ce DVD à ma liste.
Et puis la saucisse, le pull miteux et les bouclettes (même sans serre tête), comment résister

J'ai de lire tes impressions sur Riri quand tu auras vu cette adaptation Toxic.

Encore de belles crises de rire en perspective !!!

A plus,
Isobel

Bon ça y est, ma commande amazon uk est passée et je me suis donc basée aveuglément sur les commentaires de Mimidd.
Je devrais donc bientôt pouvoir confirmer ou non si le fait de tenir une saucisse au bout d’une fourchette avec un air ahuri constitue le summum de la séduction des temps modernes.

Oula ! J'ai une grosse responsabilité
Suis-je digne de la confiance de Toxic ? Réponse au prochain épisode ...

2 mois plus tard, voici donc l'épisode d'après et ... ma réponse

Suivant les conseils de Mimidd, j'ai donc commandé et regardé ce week end Sparkhouse et je dois dire que suis d'accord avec elle sur de nombreux points.
Tout d'abord, ce n'est pas d'une libre adaptation de Wuthering Heights dont il s'agit mais plutôt d'une histoire complètement différente, traitée à la Wuthering Heights. Le principal rapprochement étant la magnifique déclaration d'amour perdu d'Heathcliff que les 2 héros aiment à se lire (celle après la mort de Catherine, où il lui dit en substance : "Haunt me ! (...) I cannot live with my heart. I cannot live without my soul").
Les autres points communs avec le roman ? La lande d'abord : boueuse, secouée par les orages et peuplée de gens durs et un peu rustres. Ensuite : la passion et la violence des personnages.

Parlons-en de ces personnages justement.
Celui que j'ai préféré est bien sûr Carol Bolton, qui est sans doute celui dont le caractère se rapproche le plus de celui des personnages du roman. Elle conjugue à la fois le côté calculateur de Catherine Earnshaw, la violence de Heathcliff et la douleur de Catherine Linton.
Elle est celle qui déchaine les passions mais celle qui en paye également le tribut le plus lourd.
L'actrice qui joue Carol y est pour beaucoup : à la fois rustre et passionnée, elle inspire la sympathie autant que la peur et on ne peut que compatir à tous ses malheurs, alors qu'elle tente désespérément de s'en sortir et d'avoir une vie convenable pour elle et sa soeur.

Andrew quant à lui est plus mitigé. Il ne peut s'empêcher d'aimer Carol mais il sait également qu'il a tout à perdre dans cette relation. Il a donc un petit côté Linton pour son apparence fragile, conformiste et bourgeoise et un peu Catherine Earnshaw pour son égoisme. Il aime néanmoins très sincèrement Carol et souffre de leur relation.

John enfin est le dindon de la farce, le bon copain condamné à rester dans l'ombre et à arbitrer les coups entre Carol et Andrew. L'interprétation de Richard Armitage est tout à fait à la hauteur et son accent du nord fait encore des ravages (m'a donné envie de revoir North & South celui là ), même si son temps de présence à l'écran est tout de même assez limité.

Quant aux parents là dedans : rien à en tirer ! Ils sont tous plus cinglés les uns que les autres et on comprend mieux en les voyant l'attitude de leurs enfants. Si vous avez passé un mauvais noël, rassurez vous : vous auriez pu avoir pire en le passant dans la chaude ambiance de la famille Lawton

ou à faire de drôles de jeux de plein air chez les Bolton.


Concernant l'histoire, j'émettrais peut être un peu plus de réserves. Le début se rapproche beaucoup en effet du film social et m'a enthousiasmée. Etant à la base Picarde, habitant désormais dans le Pas de Calais et cotoyant le milieu ouvrier à longueur de journée, j'ai retrouvé un peu de ce parler dur, de ces gens perpétuellement sur la défensive et de ces histoires de famille sordides (bon on me les a juste racontées, je précise). Par ailleurs l'épisode 1 est celui qui a le plus de rythme : entre la découverte des personnages et les révélations qui se succèdent, on ne s'ennuie pas une seconde.
La suite des relations d'Andrew et Carol, entre je t'aime moi non plus et je t'aime mais je te quitte, ne m'a pas laissé un souvenir impérissable , notamment dans la troisième partie qui tourne tout de même beaucoup en rond
En revanche, je suis d'accord avec Mimidd pour dire que la fin est très abrupte et laisse justement un petit peu sur sa faim.
Il est cependant rare de nos jours de voir une histoire d'amour passionnelle sur le petit écran pour bouder son plaisir devant celle-ci et je dois avouer que j'ai regardé les 3 épisodes à la suite sans m'ennuyer. A voir donc si vous aimez les ambiances de films sociaux et les grands drames passionnels. Autrement, fuyez braves gens.

Enfin petite devinette pour les fans du beau Riri :
Mais sur quoi ce cher John concentre t-il ses beaux yeux bleu azur (sous ses boucles moutonesques), faisant apparemment un effort de compréhension surhumain ?

Quelques indices : ce n'est pas une boîte de tictac et ça met apparemment Andrew très très en colère...