Bienvenue parmis nous Jehle ! Je suis sure que tu te plairas ici, trouveras toutes les informations nécessaires sur les diverses traductions et l'envie de lire Elizabeth Gaskell
Je vous laisse avec un petit compte rendu de la conférence (prise de note oblige !) :
Tout d'abord, je tiens à rappeler que nous avons chaudement été félicité par notre conférencière, pour avoir braver le froid et la neige (froid et neige qui nous a fait, évidemment, arriver à l'heure avec Eledhwen [la jeune fille au pseudo lisible mais imprononçable] pour notre rencontre lambtonienne , et nous n'avons pas dû envoyer un message type « nous somme derrière vous, faites nous un signe, pitié »).
Ensuite, notre charmante guide nous a présenter brièvement la vie de Jane Austen et de l'Angleterre de l'époque : Jane Austen est née en 1775 et morte en 1817 à l'âge de 42 ans, d'une forme de tuberculose qu'on ne soignait pas à l'époque. À cette époque, l'Europe a connu de nombreuses pertes avec les colonies d'Amérique du nord, de nombreuses guerre contre la France, la défaite de Napoléon ainsi que le retour des bourbons au pouvoir ; mais tout cela n'apparait pas dans les romans de Jane Austen. Il y a seulement quelques officiers qui apparaissent, dans leurs jolis costumes rouges, et qui font chavirer le cœur des jeunes filles.
Les romans de Jane Austen se déroulent toujours entre un petit groupe de personne, dans une région confinée et, souvent, les personnages viennent plus ou moins du même statut social. Cela rappelle quelque peu le mode de vie de Jane Austen, qui a toujours vécu dans la même région de Grande Bretagne.
En 1775, le Royaume Uni comptait environ 8 millions d'habitants. Le pays était très riche et dépendait principalement de Londres (pour illustrer ses propos, notre conférencière nous a montré un tableau de Canaletto où l'on pouvait remarquer qu'il y avait énormément de commerce sur la Tamise. Il me semble que c'est celui-ci, mais je n'en suis pas sûre :
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). Par ailleurs, un des frères de Jane Austen a faire fortune à Londres.
Le parlement détenait le pouvoir à la fin du XVIIIème siècle mais le tout n'était pas très démocratique : le parlement était composé de grand prorpriétaires terriens ou de grands commerçants.
À cette époque, le roi était George III (surnommé "
Farmer George") et était le chef suprême de l'église anglicanne. Il représentait assez bien le monde de Jane Austen car ce dernier aimait sa femme (il n'avait aucune maîtresse), la musique et les beaux arts. Cependant, il a fini fou (il parlait aux arbres qu'il préférait aux hommes). Sur un des tableaux représentant sa famille, on se rend bien compte de cette ambiance de domesticité (le portrait représentait sa femme, ses enfants ainsi qu'un chien).
Les pasteurs de l'église anglicanne n'étaient pas très préoccupés par la métaphysique : ils se mariaient (d'amour le plus souvent), avaient des enfants (surtout des filles... que fallait-il en faire ? Les marier, évidemment) : l'Angleterre était prospère et sceptique.
D'ailleurs,
le père de Jane, qui était pasteur, s'est marié d'amour avec Cassandra. Il eu 8 enfants dont deux filles (Cassandra et Jane, qui fut l'avant dernière de la famille). Deux de ses fils ont été officier de la marine, un à fait fortune à Londres, un devint seigneur et propriétaire terrien après avoir été adopté, un, dont on ne parlait pas beaucoup, devait être arriéré mental (au 18ème siècle, on taisait la folie) et, enfin, un dont je n'ai pas retenu ce qu'il faisait (help !). Cassandra fut l'amie et l'infirmière de Jane Austen sur la fin de sa vie et est l'auteur du seul portrait que nous avons actuellement de Jane Austen
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À la mort de Jane Austen, et pensant respecter ses derniers souhaits, Jane Austen étant très pudique et désirant vivre caché, elle brûla la majorité de ses lettres.
La famille de Jane Austen n'était pas très riche : afin de subvenir aux « fins de mois », le père de Jane Austen acceptait des étudiants à la maison pour les préparer aux examens d'entrée de deux grandes écoles ; Jane a donc grandi dans une ambiance buccolique et studieuse.
À l'époque de Jane Austen, le mariage était un signe de stabilité, de valeur et de lien de la famille, c'est sans doute pour cela qu'ils sont au cœur des romans de Jane Austen.
Ce portrait de
Mr and Mrs Andrews représente également la vie de l'époque : nous pouvons voir, en arrière plan, une église et les champs. Mr. Andrews va chasser avec son chien et Mrs. Andrews est pudique voir prude (pas du tout dévergondée !). Il montre encore l'importance de la famille et des valeurs.
Le père de Jane Austen, qui a fait ses études à Oxford, avait une paroisse qui suffisait tout juste en ce qui concerne les revenus (comme nous l'avons vu plus haut) : leur vie était donc modeste (en cela, ils se rapprochent plus de la famille Bennett). Les hommes Austen n'auraient donc jamais chasser à courre mais ils devaient tirer devant eux, avec des chiens.
Le travail dans les champs, décriés par certaines personnes (cf. Le roman
Persuasion) représentait la vie normale et les valeurs pour la famille Austen.
Les jeunes filles se déplaçaient soit à chevale (en amazone) soit en cariole. Lorsquelles devaient se déplacer à pied, elles avaient alors leurs
in door shoes et leurs
out door shoes car on prenait grand soin des pieds, fort important dans la santé. D'ailleurs, on marche beaucoup dans les romans d'Austen, et quand on ne prend pas soin de ses petits pieds sous la pluie, on tombe malade (cf. Jane Bennett ou Marianne Dashwood).
Concernant les
Réceptions, elles représentaient l'élégance et l'ambiance était bonne enfant. Les plus appréciées et les plus courues, par les jeunes gens notamment, étaient les bals.
Le tableau : Lumps of pudding représentent l'éxubérance des bals à la campagne où l'on pratiquait surtout des "
country dances (contredanse) :
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. C'était aux messieurs de choisir une partenaire, mais l'enjeu était beaucoup plus grand : on choisissait un partenaire de danse mais on recherchait une femme pour la vie.
L'Abbey School fut une école où allèrent Jane et Cassandra, lorsque Jane avait environ 12 ans. Elles y furent envoyer par leur mère pour qu'elles y apprennent les bonnes manières mais ils n'y restèrent qu'un an, car le prix était trop cher. On retrouve d'ailleurs cette période dans Emma.
À son retour, Jane s'est mise à écrire. Tout le monde marchait sur la pointe des pieds pour laisser Jane écrire ; le soir, Jane faisait lecture de ce qu'elle avait écrit la journée. Sa famille devait applaudir, mais critiquait également certains détails. Heureusement pour elle, son père a, dès le début, cru en elle et en son talent. À 17 ans, elle avait finit son premier roman
Lady Susan.
En 1796,
Pride & Prejudice était terminé. Au cours de ce roman, Elizabeth Bennet dira, à peu de choses près, qu'elle était très heureuse où elle vivait car elle était « étudiante du comportement humain ». Même s'il y a peu de personnes qui vivaient au même endroit qu'elle, leurs comportements évoluaient selon les situations. C'est dans ce type d'environnement que Jane a grandit et évoluer.
Concernant Elizabeth Bennet, Jane pensait que c'était une personne tout à fait attachante et qu'elle n'aimerait pas quiconque ne l'aimerait pas. Ce fut le cas de Charlotte Brontë 30 ans plus tard. Mais notre chère conférencière a parfaitement défendu Jane Austen en rappelant que Jane peignait les finesses et les nuances du monde qu'elle
connaissait et qu'au contraire des sœurs Brontë elle n'imaginait et n'inventait pas son monde.
La famille Bennet connaît un grand malheur : ils n'ont que des filles et l'héritage doit revenir au plus proche héritier mâle (un véritable bouffon, selon les mots de notre conférencière). Lydia était une véritable dévergondée qui ne recherchait que de beaux militaires (il y avait des camps de militaires [notamment à Brighton] même si Jane ne parlait jamais de la guerre), que l'on trouvait très beaux dans leurs uniformes (même s'il était stupide de porter du rouge sur le terrain, c'était un peu voyant). Même Elizabeth a été séduite par Wickham, pendant un temps.
Jane Austen fait rarement de descriptions physiques de ses personnages, on les connaît principalement par ce qu'ils disent ou grâce à leurs lettres (les romans épistolaires étaient alors très à la mode).
Des portraits de personnagesDeirdre Le Faye a choisit des portraits d'époques qui, selon elle, représentent bien les personnages de Jane Austen :
Pour Darcy elle a choisi le tableau représentant Charles Bells de Thomas Lawrence :
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Je n'ai pas réussi à noter le nom du monsieur qui a fait le portrait d'une jeune fille inconnue représentant Elizabeth Bennet, désolée. Et je n'arrive pas à retrouver celui de Bingley (j'ai du mal noter les noms).
Caroline Bingley : Lady Worsley par Thomas Lawrence :
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Catherine de Morland : Priscilla Jones de Thomas Barker :
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Jane aimait les beaux arts et la musique : elle se levait avant tout le monde pour jouer du piano.
Dans
Pride & Prejudice, Elizabeth retrouve Darcy dans le Derbyshire : personne ne sait de quel domaine s'est inspiré Jane pour Pemberley mais on suppose que ce pouvait être Chatsworth.
Concernant
la vie que Jane aurait mené, on a malheureusement peu de réponse du fait des lettres brûlées. Petite anecdote : le Prince Régent (fils dévergondé de George III) avait quelques excuses permettant d'être apprécié : il aimait Jane Austen. Un médecin qu'il connaissait a soigné le frère de Jane Austen pendant que celle-ci étant en visite chez lui. Le Prince Régent en a profité pour lui donner une invitation, et lui a dit qu'il aimait tout ses livres mais particulièrement
Emma (alors même qu'il n'avait pas encore été publié, il a réussi à avoir un exemplaire chez le frère de Jane Austen). Lors de sa publication, elle lui a dédié
Emma.
Dans les derniers romans de Jane, on ne va pas à Brighton (trop vulgaire) ni à Bath (devenu trop vieillotte) mais à... Weymouth ! La nouvelle station balnéaire à la mode.
Persuasion est le roman le plus nuancé de Jane Austen, avec des moments, presque, de mélancolie.
Jane Austen était-elle un écrivain
romantique ? Non ! Jane Austen était pour l'ordre et l'équilibre. Elle pouvait se moquer de tout ce qui sortait de l'ordinaire, elle pouvait même se montrer satirique. C'est notamment ce qu'elle fait dans
Northanger Abbey à propos des romans gothiques (cf.
Les mystères d'Udolphe d'Ann Radcliffe) : elle commence par un monde gothique pour finir dans la stabilité.
Dans
Persuasion, on connaît le seul drame physique des romans de Jane Austen (à Lyme). Dans l'élaboration de ce roman, un élément à fait se poser beaucoup de questions : Jane Austen a décidé, alors qu'elle était malade, de réécrire complètement deux chapitres du roman.
Par ailleurs, c'était ainsi que travaillait Jane Austen : elle travaillait et retravaillait constamment ses textes.
Cassandra, dont le fiancé était mort de la fièvre jaune aux Antilles et qui a fini vieille fille, a emmené Jane Austen dans la maison offerte par son frère (propriétaire terrien) à Winchester lorsque cette dernière était malade. D'ailleurs, le tombeau de Jane Austen se trouve actuellement dans la Cathédrale de Winchester.
Questions du public et réponse de notre charmante conférencière, diverses remarques :
Expression du libre-arbitre féminin via des personnages libres de penser comme ils le souhaitent : Jane était très indépendante, même plus que certains auteurs masculins. Cela est sûrement dû à la grande bibliothèque qu'avait son père et dont elle a lu les romans dès son plus jeune âge.
Nostalgie du 18ème siècle et de sa stabilité : ce serait pour cela qu'on reviendrait aujourd'hui aux romans de Jane Austen, qui n'étaient pas du tout appréciés au 19ème siècle. Aujourd'hui, on est très certainement écœurés par la violence qui parcourt le monde entier, et on préfère l'élégance, la structure et l'ironie présents dans les romans de Jane Austen.
La vie amoureuse de Jane Austen : On pense que Cassandra a brûlé ces lettres car Jane Austen aurait été amoureuse d'un jeune irlandais (plein d'esprit, et très joyeux) : Mr. Tom Lefroy. Ils se sont malheureusement séparés (ce qui rappelle
Persuasion). Vers l'âge de 26 ans (ou 23 ans ?), Jane connu un moment de panique et eu peur de finir vieille fille : elle accepta la demande en mariage faite mais se rétracta depuis le lendemain. D'après la conférencière, Jane Austen n'aurait pas été heureuse dans un mariage déséquilibré, avec son indépendance et son intelligence.
Les fins : Le 18ème siècle était obsédé par la recherche du bonheur. Les mœurs de l'époque étaient de ne pas faire étalage du malheur et de la folie. Cependant, si on fait attention aux personnages secondaires de Jane Austen, on peut remarquer que le destin n'est pas le même pour tous (ex : le mariage de Charlotte avec Collins qui se contente de cela mais, heureusement, il passe beaucoup de temps dans son jardin ; ou encore le mariage de Ldyai avec Wickham qui est un véritable désastre, d'autant plus qu'ils manquent d'argent).
Les drames qui existent chez Jane Austen sont constamment rééquilibré par la plume d'Austen et on ne s'appitoie jamais sur ces éléments.