Une auberge pour les admirateurs de Jane Austen, et bien plus encore... |
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| Connie Willis : a very british american writer | |
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Auteur | Message |
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Natacha Rostov Hungry Bookwolf
Nombre de messages : 3029 Age : 44 Localisation : Au fond des bois Date d'inscription : 14/02/2006
| Sujet: Connie Willis : a very british american writer Sam 7 Jan 2012 - 18:36 | |
| C'est en furetant sur la blogosphère que je suis tombée par hasard sur des critiques élogieuses de Sans parler du chien de Connie Willis. J'ai été très surprise d'apprendre que Connie Willis était américaine tant sa manière d'écrire, et surtout son humour, sonnent anglais. Voici donc d'abord quelques lignes sur l'auteur, tirées de wikipedia : - Citation :
- Constance Elaine Trimmer Willis plus connue comme Connie Willis (née le 31 décembre 1945 à Denver dans le Colorado) est une romancière américaine de science-fiction qui a été primée plusieurs fois pour ses ouvrages.En 1963 elle commence à étudier au Colorado State College (depuis nommée la University of Northern Colorado) et en sort diplômée en mai 1967 avec un BA en anglais et éducation élémentaire1.
Elle vit à Greeley dans le Colorado avec son mari Courtney Willis, professeur de physique à la University of Northern Colorado, avec qui elle a eu une fille, Cordelia. Elle est très vite devenue célèbre dès la parution de ses premières nouvelles dans les années 1980. Elle excelle à apporter des réponses subtiles aux questions les plus saugrenues en apparence. Peut-on baptiser les orang-outans ? Une théière perdue annonce-t-elle la fin du monde ? Peut-on vivre à l'intérieur d'un trou noir, et comment le faire savoir à Einstein ? Une adolescente peut-elle découvrir l'amour au moment de l'explosion du Soleil ? La physique quantique s'applique-t-elle à Hollywood ? Lorsque la Lune est bleue, tout est-il vraiment possible ? Ses œuvres abordent avec maîtrise des thèmes parfois difficiles, violents ou dramatiques - la guerre (Sans parler du chien), la mort (Passage), la pandémie (Le grand livre) ; souvent historiques et minutieusement documentées - l'Angleterre victorienne (Sans parler du chien), le Moyen Âge (Le grand livre) ; sans jamais se départir d'un humour pince-sans-rire permanent que d'aucun qualifient « d'anglais », bien qu'elle soit américaine. Remake est une anticipation montrant un proche avenir où le cinéma n'existerait plus, les réalisateurs se contentant de produire des remakes d'anciens films en les modifiant grâce aux technologies de l'image.
. J'ai donc lu il y a peu Sans parler du chien et j'ai beaucoup aimé. L'histoire débute à Oxford dans le futur, aux alentours de 2050 et quelques. Ned, le narrateur, est historien. Mais les historiens en 2050 ont une particularité : ils voyagent dans le temps. Le laboratoire des historiens d'Oxford est en partie financé par très riche Lady Schrapnell, qui n'a de cesse de vouloir reconstruire à l'identique la cathédrale de Coventry, bombardée pendant la seconde guerre mondiale. Pour cela, elle envoie les historiens dans le passé pour qu'ils en notent les moindres détails (et notamment la présence, ou non, lors des bombardements de "La potiche de l'évêque", une oeuvre d'art très laide forgée au XIXe siècle). Après d'innombrables aller-retours dans le passé, car Lady Schrapnell est tyrannique et très exigeante, Ned subit une grave crise de déphase temporel (qui se traduit pas de grandes envolées lyriques, de la confusion mentale et des problèmes d'audition ). Petit extrait d'une crise de déphasage : - Citation :
- Regardez cette étoile, me dit Carruther.
-Où ?
- Là.
Il tendit le doigt. Je ne discernai rien et en fis la remarque.
- Là, au dessus du clocher et du linceuil fuligineux répandu par la folie de nos semblables. L’inhumanité de l’homme envers l’homme n’a pu atteindre ce héraut scintillant porteur d’espoir et de beauté, annonciateur d’un avenir meilleur. C’est le symbole éclatant d’une résurrection que nous n’entrevoyons point encore.
- Que nous entrevoyons point encore ? Un héraut scintillant porteur d’espoir et de beauté ?
Un des premiers symptômes du déphasage temporel est une propension à un sentimentalisme larmoyant digne d’un irlandais ivre ou d’un poète victorien à jeun.”
Pour qu'il se repose, et échappe à la terrible Lady Schrapnell, ses supérieurs décident de l'envoyer en vacances à l'époque victorienne faire du canot sur la Tamise. Ce qu'ils ne lui disent pas, c'est qu'ils glissent dans ses bagages une chatte, ramenée par erreur depuis le XIXe par une historienne de l'équipe qui voulait la sauver de la noyade. Sauf que ce qu'elle a fait, c'est interdit : on ne peut rien ramener du passé, surtout pas des êtres vivants, sous peine de créer des "incongruités" et de changer le cours de l'histoire...même une chose aussi insignifiante qu'un petit chat. Quand Ned arrive en 1880 et des poussières, les ennuis commencent, car sans le savoir, il va empêcher deux jeunes gens de se rencontrer et de tomber amoureux l'un de l'autre...or il s'avère que s'ils s'étaient rencontrés, ils se seraient mariés et auraient eu des enfants, et des petits enfants...et parmi eux notamment, un héros de la seconde guerre mondiale...dont le cours risque ainsi de changer. L'auteur manie avec brio l'absurde, l'ironie, et l'humour "pince-sans-rire", ce qui fait que Sans parler du chien est vraiment très drôle. Par bien des aspects, je le trouve très proche des Thursday Next de Jasper Fforde. C'est aussi un bel hommage à Trois hommes dans un bateau de Jerome K Jerome, paru en 1888, auquel il est fait allusion à de nombreuses reprises (et dont le titre est en réalité, Trois hommes dans un bateau, sans parler du chien)...les personnages se croisant même à un moment sur la Tamise. Mais j'oubliais aussi les nombreuses autres références littéraires, telles que Conan Doyle (forcément, car ça parle de spiritisme), Agatha Christie ou encore le poète Tennyson. Alors oui, c'est de la science-fiction, mais c'est aussi une plongeon dans une société victorienne caricaturale où on rit à gorge déployée de ses travers : son puritanisme, son engouement pour le spiritisme, ses majors d'homme tirés à quatre épingles... C'est aussi la rencontre avec des personnages attachants, Ned, le narrateur, la magnifique Verity, l'historienne qui l'accompagne au cours de cette aventure, Terrence, le jeune étudiant qui tombe amoureux de la mauvaise personne mais aussi Cyril son chien, Princesse Ajhumand la chatte et Baine le major d'homme. Alors même si parfois l'intrigue peut paraître un peu complexe (certains tenants et aboutissants du voyage dans le temps me sont passés un peu au-dessus de la tête ), c'est un livre que je recommande chaudement. Maintenant, il me tarde de découvrir d'autres livres de cet auteur (notamment Le grand livre, récompensé par le prix Hugo, qu'elle a écrit avant Sans parler du chien et dans lequel on retrouve certains personnages) et surtout de lire Trois hommes dans un bateau ! |
| | | Cindy Wartime Lover
Nombre de messages : 3915 Age : 31 Date d'inscription : 23/08/2009
| Sujet: Re: Connie Willis : a very british american writer Sam 7 Jan 2012 - 20:05 | |
| Magnifique présentation Natacha ! Et un livre de plus sur ma PAL, un! Et la couverture est magnifique |
| | | Rosalind Ice and Fire Wanderer
Nombre de messages : 17039 Age : 74 Localisation : entre Rohan et Ruatha ... Date d'inscription : 17/04/2008
| Sujet: Re: Connie Willis : a very british american writer Sam 7 Jan 2012 - 20:58 | |
| Bravo pour ta présentation Natacha Et tu as tout à fait raison de comparer avec les aventures de Thursday Next, c'est dans la même veine déjantée Bien que je l'aie déjà lu au moins deux fois, je me rends compte que j'ai oublié pas mal de choses et tu me donnes furieusement envie de le relire Je me souviens d'une lecture jubilatoire, avec la terrible lady Shrapnell - Citation :
- Dieu est dans les détails
obsédée par sa quête de la fameuse potiche de l'évêque. - Spoiler:
Elle a tout de même un sursaut d'horreur en la découvrant à la fin du livre
et aussi toutes les références à Trois hommes dans un bateau, Tennyson... enrichies de commentaires pertinents bien que peu poétiques - Citation :
- Près de la rive opposée, il y avait des nénuphars entre lesquels les flots étaient du même marron que les yeux des nymphes de Waterhouse.
- Brune est l'eau du fleuve citai-je. Et le sable est doré. Avant de craindre que ce texte n'eût pas encore été écrit. - Elle s'écoule à jamais , et d'arbres est bordée compléta Terence. Mes peurs avaient été sans fondement. - Mais c'est complètement faux, ajouta-t-il. Il n'y a un peu plus loin que des champs et la Tamise ne coule que jusqu'à son embouchure. C'est tout le problème, avec la poésie, son manque de précision. Prenez la dame de Shalott, par exemple. Elle défit l'amarre puis elle s'allongea ; et au loin, le grand fleuve, la belle il emporta. La voilà donc qui se couche dans son embarcation, part à la dérive et arrive à Camelot. C'est absolument impossible. Je vous mets au défi de ramer en étant au fond d'une barque. Elle se serait échouée dans les roseaux à moins d'un quart de mile de son point de départ. Ce que je veux dire, c'est qu'il est difficile de garder le bon cap même quand on voit où on va. |
| | | voralfred Manteau de Darcy
Nombre de messages : 61 Localisation : Entre le QG de la SécImp sur Barrayar, Quartz, et le Quaddiespace Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Connie Willis : a very british american writer Dim 8 Jan 2012 - 9:09 | |
| J'aime beaucoup Connie Willis. Elle a écrit plusieurs romans et une courte nouvelle sur ces historiens d'Oxford qui voyagent dans le temps, en plus de "Sans parler du chien" et "Le Grand Livre", tous excellents. Les personnages se retrouvent de l'un à l'autre. J'adore! |
| | | nathy's Feedle-Dee-Dee!
Nombre de messages : 8478 Age : 34 Date d'inscription : 28/09/2007
| Sujet: Re: Connie Willis : a very british american writer Dim 8 Jan 2012 - 10:35 | |
| Tu me donnes très envie Natacha, avec ta présentation, je suis déjà conquise La référence à Trois hommes dans un bâteau a aussi joué car si je ne l'ai jamais lu j'ai lu 3 hommes dans la neige (surement une reprise ou parodie) d'Erich kastner et c'était très drôle aussi! |
| | | esperluette Magnolia-White Ampersand
Nombre de messages : 9312 Date d'inscription : 11/07/2009
| Sujet: Re: Connie Willis : a very british american writer Dim 8 Jan 2012 - 11:47 | |
| Ta présentation est super Natacha, j'ajoute tout de suite ce titre dans ma liste de livres à lire ! moi c'est la référence à Thursday Next qui a achevé de me convaincre. |
| | | althea Countess of Dagobah
Nombre de messages : 2315 Age : 63 Date d'inscription : 14/07/2007
| | | | Natacha Rostov Hungry Bookwolf
Nombre de messages : 3029 Age : 44 Localisation : Au fond des bois Date d'inscription : 14/02/2006
| Sujet: Re: Connie Willis : a very british american writer Dim 8 Jan 2012 - 13:43 | |
| Vous m'en voyez ravie!!! Je vous souhaite de passer un excellent moment de lecture avec ce livre...et surtout de bien vous fendre la poire Merci pour vos précisions rosalind et Voralfred (il me tarde de retrouver les personnages dans d'autres aventures!) |
| | | Selenh Méchante Femme Savante
Nombre de messages : 7065 Age : 65 Localisation : Aquitaine. Date d'inscription : 24/02/2010
| Sujet: Re: Connie Willis : a very british american writer Dim 8 Jan 2012 - 21:26 | |
| Merci Natacha! Passage et Sans parler du chien sont à ma médiathèque... et sur ma PAL maintenant. |
| | | Rosalind Ice and Fire Wanderer
Nombre de messages : 17039 Age : 74 Localisation : entre Rohan et Ruatha ... Date d'inscription : 17/04/2008
| Sujet: Re: Connie Willis : a very british american writer Dim 8 Jan 2012 - 23:09 | |
| Selenh je me rappelle avoir été relativement déçue par Passage. Disons qu'après avoir lu avec enthousiasme Sans parler du chien et Le grand livre, j'avais placé la barre assez haut, et le plaisir n'a pas été à la hauteur de l'attente. Il s'agit d'une enquête sur les EMI (expérience de mort imminente), le fameux tunnel qui débouche sur une grande lumière blanche... de mémoire le début de l'histoire est bien mené, et puis cela devient assez répétitif et cela a dû finir par m'ennuyer, je ne me rappelle même comment cela se termine |
| | | Selenh Méchante Femme Savante
Nombre de messages : 7065 Age : 65 Localisation : Aquitaine. Date d'inscription : 24/02/2010
| Sujet: Re: Connie Willis : a very british american writer Lun 9 Jan 2012 - 0:16 | |
| Ah, merci Rosalind, bon à savoir, ça. |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12420 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: Connie Willis : a very british american writer Lun 9 Jan 2012 - 0:20 | |
| Merci pour cette présentation qui donne envie Natacha ! Merci aussi à Rosalind, tu m'as donné envie d'en savoir plus sur Le Grand Livre... (et ce topic me rappelle que si je n'ai toujours pas lu Jerome K. Jerome dans un an, il faudra que je le mette dans mes résolutions littéraires ... ) |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Connie Willis : a very british american writer Mar 10 Jan 2012 - 20:31 | |
| Je plussoie les autres, Natacha, ta présentation est très alléchante. Je me vois très mal résister à des historiens qui voyagent dans le temps. Et hop, une référence de plus à ajouter à ma liste. _________________ |
| | | Elizabeth-Bennet Lady à la rescousse
Nombre de messages : 306 Age : 42 Localisation : Pemberley Manor Date d'inscription : 02/12/2010
| Sujet: Re: Connie Willis : a very british american writer Mer 11 Jan 2012 - 17:21 | |
| J'ai lu Sans parler du chien l'année dernière j'ai beaucoup aimé (je l'ai lu parce que j'avais adoré Trois hommes dans un bateau - à lire absolument, c'est juste tordant) ! Je qualifie ce roman de joyeux chaos ! Avec des personnages attachants et hauts en couleurs qui vivent des situations cocasses, des dialogues hilarants, et une bonne dose de nonsense...tout ce que j'aime ! Si on enlève le côté voyage temporel, le livre tient plus du roman humoristique, voire carrément de la pièce de théâtre de vaudeville, que du roman de science-fiction...avec un aspect très lambtonien, cause époque victorienne ! Il y a même un petit soupçon de suspense : mais qui a subtilisé cette fichue potiche de l’évêque ?! Le style de Connie Willis est léger, désopilant et parsemé de digressions amusantes ; mais son intrigue est parfaitement maîtrisée - un joyeux chaos certes mais l'auteur sait où elle va ! Bon, ces histoires de décalages et paradoxes temporels m’ont parfois embrouillée cela dit Mon personnage favori : eh bien le chien du titre, Cyril, l’adorable bouledogue ! |
| | | Fauvette Bluebird on a White Cliff
Nombre de messages : 5816 Age : 36 Localisation : Paris Date d'inscription : 29/04/2009
| Sujet: Re: Connie Willis : a very british american writer Jeu 12 Jan 2012 - 10:03 | |
| Et un livre de plus à poser sur ma PàL, un ! Merci pour cette présentation très complète et intéressante, Natacha : Trois hommes dans un bateau me tente déjà horriblement et j'ai hâte de découvrir ce roman qui s'en inspire (si en plus ça ressemble aux aventures "nextiennes", je serai sans doute plus que conquise ! ) _________________ Dessin de Jaimie Withbraid |
| | | Miss Piou Piou Suffolk's Sweetheart
Nombre de messages : 8522 Age : 45 Date d'inscription : 27/08/2007
| Sujet: Re: Connie Willis : a very british american writer Jeu 12 Jan 2012 - 10:38 | |
| Natacha, j'ai Sans parler du chien dans ma pàl, grâce à toi et tous les commentaires, il vient de faire un bond!!! |
| | | manue Star Sheep Trooper
Nombre de messages : 2131 Age : 53 Localisation : Sous un camphrier géant Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Connie Willis : a very british american writer Ven 13 Jan 2012 - 11:58 | |
| Super Merci Natacha pour l'ouverture de ce topic sur Connie Willis. J'ai lu déjà plusieurs de ses livres, et effectivement pour l'instant mon gros coup de cœur reste Sans parler du chien. D'ailleurs je passe mon temps à l'offrir. Un petit bijou d'humour et d'absurde. Que celles et ceux que la SF rebutent, ne s'arrêtent pas ça, ici voyage dans le temps n'est qu'un prétexte pour construire une intrigue délirante et joyeusement victorienne. Au passage Connie Willis rend un hommage avoué à la littérature anglaise: Jerome K Jerome bien sur, mais aussi Agatha Christie, Tennyson,…. |
| | | Rosalind Ice and Fire Wanderer
Nombre de messages : 17039 Age : 74 Localisation : entre Rohan et Ruatha ... Date d'inscription : 17/04/2008
| Sujet: Re: Connie Willis : a very british american writer Dim 15 Jan 2012 - 23:52 | |
| Un extrait d'une interview de Connie Willis aux éditions ActuSF Actusf : Qu’est ce qui vous a poussée à vous mettre à écrire ? Connie Willis : Juste avant de passer au Lycée, j’ai lu les Quatre filles du Docteur March de Louisa May Alcott, dans lequel le héros principal décide de devenir écrivain. Cela m’a donné envie de faire pareil. Bien sûr, apprendre à écrire n’est pas aussi simple. J’ai donc poursuivi mes études pour obtenir un diplôme de Littérature Anglaise tout en continuant à dévorer des livres. C’est la combinaison des deux qui a fait ma formation d’auteur. Je pense qu’il n’y a pas d’autre manière que de lire et d’écrire beaucoup pour apprendre les bases. Moi-même, il m’a fallu des centaines de mauvaises histoires avant d’être publiée. Actusf : Passez-vous beaucoup de temps à vous documenter ? Connie Willis : A chaque livre, j’effectue toujours une tonne de recherches. Par exemple, pour Le grand Livre, je ne connaissais rien au moyen âge. Il a donc fallu beaucoup lire et consulter pour donner un livre cohérent par rapport à la période historique que je traitais. Et je n’ai pas dû étudier seulement l’histoire, mais aussi les fléaux comme la peste, la manière dont les hôpitaux fonctionnaient en Angleterre à l’époque, comment l’Université d’Oxford s’en sortait… Il fallait vraiment que je rentre dans le détail. Au final, j’ai quand même mis 5 ans pour l’écrire ! Sans parler du chien m’a demandé moins de travail car c’est un hommage aux romans victoriens que j’ai toujours lus. C’était donc plus facile même si j’ai dû faire quelques recherches comme comprendre les règles du croquet, et découvrir ces choses bizarres que mangent les anglais au petit déjeuner (rires). L'interview complète est ici |
| | | manue Star Sheep Trooper
Nombre de messages : 2131 Age : 53 Localisation : Sous un camphrier géant Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Connie Willis : a very british american writer Lun 16 Jan 2012 - 19:42 | |
| Merci pour cette interview Rosalind En recherchant mes livres de Connie Willis, je viens de me rentre compte que j'ai presque lu tous ceux qui existent en français. Cependant, je suis bien incapable de vous parler d' Aux confins de l'étrange et des Veilleurs de feu, deux recueils de nouvelles. Ma lecture date un peu, et puis je ne sais pourquoi, mais les nouvelles, je les oublie assez vite Il faudrait donc que je les relise. Par contre Le Grand livre je m'en souviens bien. Et ce livre est à la hauteur de Sans parler du chien, dans un style assez différent cependant. Sur un même thème (les voyages dans le temps, personnages coincés dans une époque qui n'est pas la leur) Connie Willis écrit deux histoires dont le style est totalement opposé. Car autant Sans parler… est drôle, autant Le Grand livre est sombre. - Citation :
- Kivrin Engle, jeune historienne passionnée, a décidé de partir pour l’an 1320 afin d’étudier de plus près les us et coutumes de l’époque. Car au XXIème siècle, le voyage dans le temps est possible, et surtout autorisé, dans la mesure où le Temps lui-même œuvre pour empêcher tout paradoxe.
Avant de partir, la jeune Kivrin a donc pris soin d’apprendre à broder, à tisser, à parler la langue locale afin de façonner un personnage aussi vraisemblable que possible. Mais quelque chose ne tourne pas rond lors de l’expérience : à son arrivée, Kivrin, fiévreuse, perd tout sens de la réalité et seul le secours et les soins prodigués par une famille noble lui permettront de guérir. Mais alors que son état s’améliore, celui des villageois, au contraire, se détériore et Kivrin ne peut que constater l’évidence : la Peste est en train de frapper ! Et comme une autre épidémie menace, en 2054, personne ne se soucie de cette pauvre Kivrin Donc un livre qui fonctionne un peu comme un montage parallèle avec deux épidémies qui surgissent à deux époques différentes et comment les personnages vont faire face à cette situation. Les pages se tournent à toute vitesse. Un livre assez captivant, qui prend aux tripes. Et malgré les hécatombes, le ton de Willis et les réflexions farfelues des personnages nous évitent de tomber dans le mélodrame. - Rosalind a écrit:
- Selenh je me rappelle avoir été relativement déçue par Passage. Disons qu'après avoir lu avec enthousiasme Sans parler du chien et Le grand livre, j'avais placé la barre assez haut, et le plaisir n'a pas été à la hauteur de l'attente.
Même avis, et je pense pour les mêmes raisons. Les deux tomes de Passage, sont agréable à lire, mais sans plus. Pour info, les Editions Bragelonne vont sortir à partir d'avril 2012 les deux derniers livres de Connie Willis : Blackout et sa suite All clear . Et il sera à nouveau question de voyage dans le temps.
Dernière édition par manue le Mar 17 Jan 2012 - 1:03, édité 2 fois |
| | | Rosalind Ice and Fire Wanderer
Nombre de messages : 17039 Age : 74 Localisation : entre Rohan et Ruatha ... Date d'inscription : 17/04/2008
| Sujet: Re: Connie Willis : a very british american writer Lun 16 Jan 2012 - 23:43 | |
| - manue a écrit:
- Par contre Le Grand livre je m'en souviens bien. Et ce livre est à la hauteur de Sans parler du chien, dans un style assez différent cependant.
Sur un même thème (les voyages dans le temps, personnages coincés dans une époque qui n'est pas la leur) Connie Willis écrit deux histoires dont le style est totalement opposé. Car autant Sans parler… est drôle, autant Le Grand livre est sombre.
Les pages se tournent à toute vitesse. Un livre assez captivant, qui prend aux tripes. Et malgré les hécatombes, le ton de Willis et les réflexions farfelues des personnages nous évitent de tomber dans le mélodrame.
Manue pour Le Grand Livre ! mais ta citation n'est pas un peu spoiler ? Je viens de finir ma relecture et comme la première fois j’ai été prise par l’histoire. Une fois commencé, impossible de lâcher le livre ! En réalité ce sont deux histoires, qui s’entremêlent, celle dans le présent et celle dans le passé. Dans le présent, nous sommes à la veille de Noël en 2054 à Oxford. La faculté d’Histoire utilise l’invention des voyages temporels pour effectuer des recherches documentaires. Le professeur Dunworthy (que l’on retrouvera dans « sans parler du chien ») s’inquiète pour Kivrin, une jeune étudiante qui se prépare à partir pour le Moyen-âge, période jusque-là interdite car jugée trop dangereuse. Mais le recteur de la faculté est parti en vacances, et son remplaçant, un pompeux imbécile incapable, en a profité pour faire ouvrir le Moyen-âge aux voyages temporels. Kivrin s’est beaucoup documentée, a appris à monter à cheval, à traire, à tisser, à parler la langue de l’époque… Elle connait la messe en latin, a reçu tous les vaccins nécessaires, et on lui a implanté une puce qui lui permettra d’enregistrer ses observations. Le transfert se fait, et Kivrin se retrouve en l’an 1320. Du moins le croit-elle… Les deux récits vont se poursuivre de façon parallèle, et les deux vont virer au cauchemar, car les deux époques sont confrontées à deux épidémies. Mais les cauchemars sont différents. Celui que vit Kivrin est totalement angoissant et réel. Elle est confrontée à la peur, la misère, la maladie et la mort. Au début complètement impuissante (elle est fiévreuse, ne comprend pas la langue et cherche désespérément à retrouver le point de transfert, afin de pouvoir être ramenée à son époque), elle va petit à petit s’adapter et révéler une endurance et un courage peu communs. Celui que vit Dunworthy est du pur délire. Les personnages les plus improbables se croisent : des carillonneuses américaines venues donner un concert, un jeune étudiant qui drague tout ce qui porte un jupon, sa mère une harpie tyrannique qui déclame des passages de l’Apocalypse, Colin un jeune garçon débrouillard qui suce en permanence un bonbon visqueux et dont le mot préféré est « nécrotique », l’intendant qui s’arrache les cheveux car les carillonneuses ont mangé tout le bacon et que le papier hygiénique va manquer… tandis que Dunworthy essaie désespérément de joindre le recteur (le grand absent de l’histoire, on ne saura jamais s’il est vraiment parti pêcher le saumon en Ecosse ) et d’obtenir des informations du technicien qui a effectué le transfert mais est terrassé par la fièvre et délire. C’est à la fois extrêmement absurde et drôle, mais le contexte est dramatique car Oxford est placé en quarantaine et l’épidémie fait des victimes. La partie moyen-âgeuse est passionnante et très documentée. - Citation :
- Je suis répugnante. Seul mon front a été lavé depuis mon arrivée, et Dame Imeyne applique sur ma poitrine des cataplasmes gluants pestilentiels. A cela s’ajoute l’odeur de ma sueur et la puanteur de mon lit (dont les draps n’ont pas du être changés depuis le XIIIème siècle). Mes cheveux grouillent de vermine. Et je suis la plus propre du lot. J’aurais dû accepter que le docteur Ahrens me cautérise les narines. Même les petites filles puent, et nous sommes en hiver. Je n’ose penser à ce que serait mon épreuve au mois d’août. Tous ont des puces, ici.
- Citation :
- La femme accrocha le bout de tissu à des saillies du linteau puis descendit de son perchoir pour prendre un objet que les tentures du lit dissimulèrent à Kivrin. Elle se redressa en tenant un bol en bois, puis elle souleva sa jupe aec sa main libre et remonta sur le siège pour badigeonnert le rideau improvisé d’un liquide épais. De l’huile, pensa Kivrin. Non, de la cire. De la toile cirée en guise de vitrage. Les historiens disaient qu’au XIVe siècle le verre était d’un usage répandu dans les manoirs et que les nobles emportaient des fenêtres dans leurs bagages lorsqu’ils allaient d’une de leurs demeures à l’autre.
Je dois les informer qu’ils se trompent, décida-t-elle. - manue a écrit:
Pour info, les Editions Bragelonne vont sortir à partir d'avril 2012 les deux dernier livres de Connie Willis : Blackout et sa suite All clear . Et il sera à nouveau question de voyage dans le temps. J'ai hâte - Citation :
Composé de Blackout et de All clear, Blitz propose une histoire de voyage dans le temps tout simplement épatante :
En 2060, trois jeunes historiens d’Oxford voyagent dans l’Angleterre du début des années 40 pour s’immiscer dans la vie londonienne de l’époque. Polly lutte pour devenir vendeuse dans une simple boutique, et Eileen tente d’atténuer une épidémie de rougeole pendant l'évacuation des enfants. Aucune des deux ne remarque les premiers problèmes posés par leur matériel de voyage dans le temps. Les historiens ne sont pas censés changer le cours de l'Histoire, mais les exploits de Mike à Dunkerque pourraient altérer le passé comme le futur… |
| | | Natacha Rostov Hungry Bookwolf
Nombre de messages : 3029 Age : 44 Localisation : Au fond des bois Date d'inscription : 14/02/2006
| Sujet: Re: Connie Willis : a very british american writer Mer 18 Jan 2012 - 11:06 | |
| Merci à vous Manue et Rosalind pour vos avis sur Le grand livre. Ce beau pavé, que je viens d'acquérir, trône tout en haut de ma PAL (ce n'est d'ailleurs pas très juste pour ceux qui y figurent depuis des lustes et qui se sont fait distancer ) Par ailleurs, la publication en français de Blackout et All clear en avril prochain est vraiment une excellente nouvelle! |
| | | voralfred Manteau de Darcy
Nombre de messages : 61 Localisation : Entre le QG de la SécImp sur Barrayar, Quartz, et le Quaddiespace Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Connie Willis : a very british american writer Lun 23 Jan 2012 - 9:13 | |
| Je suis en train de lire (en anglais) le roman en deux tomes Black Out et All Clear. Attention, il ne s'agit pas d'une série de deux romans mais d'un seul et même roman, trop long pour être publié en un seul tome (comme Le Seigneur des Anneaux est un seul roman en trois tomes). On retrouve les historiens d'Oxford voyageurs du temps, Dunworthy et Colin. Comme cela se passe en Angleterre pendant la 2eme Guerre, le récit entrecroise la nouvelle "Firewatch" (Les veilleurs du feu??) autour de la cathédrale Saint Paul qui n'a pas brûlé le 29 décembre 1940.... J'en suis au 3/4, au milieu de All Clear car mes corrections m'ont empêché de lire autant que j'aurais voulu. C'est fabuleux.... |
| | | althea Countess of Dagobah
Nombre de messages : 2315 Age : 63 Date d'inscription : 14/07/2007
| Sujet: Re: Connie Willis : a very british american writer Mer 7 Mar 2012 - 22:36 | |
| UP !! Je viens de finir "sans parler du chien " et je n'ai pas grand chose à ajouter à ce qui a été déjà dit, en particulier à la superbe présentation de Natacha mais j'en profite pour remonter le topic, il le mérite : j'ai passé un très bon moment à le lire car c'est une succession de situations cocasses à la limite de l'absurde. Et puis les personnages sont vraiment savoureux de Lady Schrappnel au major d'homme sans oublier mon préféré Cyril le chien Je crois que je ne pourrais plus aller à un vide grenier sans penser aux essuie-plumes Moi, cela m'a fait penser à Pratchett sans l'aspect fantasy .
Dernière édition par althea le Jeu 8 Mar 2012 - 17:35, édité 1 fois |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Connie Willis : a very british american writer Jeu 8 Mar 2012 - 13:58 | |
| Merci pour cet avis, Althea. Du coup j'ai beaucoup moins de scrupules à avoir été faible, totalement vulnérable et sans aucune capacité à résister aux tentations fait augmenter ma PAL. _________________ |
| | | Natacha Rostov Hungry Bookwolf
Nombre de messages : 3029 Age : 44 Localisation : Au fond des bois Date d'inscription : 14/02/2006
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| Sujet: Re: Connie Willis : a very british american writer | |
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