Le Général du roi (adaptation de Nina Companeez)

Vu également et verdict mitigé. Point positif, assez bon pour que j'ai maintenant envie de lire le livre^^
 
 
C'est assez brouillont au niveau du contexte historique, on nous bombarde les évènements, on ne fait que les effleurer, les survoler. Ils en disent ou trop ou pas assez. C'est brouillont dans les noms et prénoms, on finit par ne pas s'u retrouver... qui est qui, tout le monde est marié avec le frère et la soeur de tout le monde   ce n'est vraiment qu'à la fin que j'ai retrouvé un semblant de clarté et que j'ai commencé à les identifier.
Je ne sais pas vous, mais j'ai eu quand même un gros problème avec les chevelures des personnages, ou plutôt avec les perruques des hommes qui étaient asssez mauvaises. Surtout celle de Samuel le Bihan, le pauvre avec ses cheveux assez filasses et son début de calvicie n'aident pas.
 
Dans l'ensemble, c'est très académique et quand même du beau travail. La reconstitution historique, les costumes et les décors. Tout est soigné. mais il manque une âme, de la chaleur.
C'est le défaut de Nina Companez je trouve. J'ai beau aimer son travail, quand on y réfléchie on retrouve cette théâtralité, ce côté figé dans beaucoup de ses oeuvres. Je pense que le contexte historique choisi pour adapter Le Général du Roi, les allers et retours permanents des différents personnages, la rapidité de l'intrigue pour marquer le passage du temps renforce cette impression.
Je m'attendais à cette théâtralité et après un petit temps de déception, je suis rentrée dedans. Après tout c'est son style.
J'ai trouvé les acteurs bons, mais tous engoncés et figés dans la mise en scène théâtrale caractéristique de Nina Companez.
 
Constance est un très beau personnage, à la fois faible dans ses sentiments pour le général, prête à tous les sacrifices dès qu'il la prend dans ses bras. mais forte quand les circonstances l'exigent. Elle a beau être clouée dans un fauteuil, tout le monde se tourne vers elle par temps de crise pour qu'elle organise les troupes.
J'aime beauocup la tendresse qui transparait dans les relations familiales, même si par moment cela fait un peu cuicui les petits oiseaux. Tout le monde s'aime, tout le monde il est gentil, tout le monde il est beau... à part bien sûr cette garce de Marie Morgane (avec son nom ridicule de frégate^^), son ogre de frère et les Bleus.
Mention spéciale le lien qui se crée entre Alexandre (très expressif le gamin) et Constance.
 
 
En définitive je ne dirais pas que c'est franchement râté, mais j'ai trouvé cette adaptaiton trop classique et assez figée à qui il manque un petit quelque chose pour nous faire vibrer.
 
 
Sinon je suis sûrement une peu neuneu sur les bords mais je n'ai pas tout compris de la fin   

Spoiler:

 
 
Edit : on a posté en même temps Pando  

Edit 2 : j'oubliais, personne n'a été perturbée de l'utilisation en début du film d'airs pris à P&p ?   

Pandora Black a écrit:

(le pire passage étant quand même le moment à cheval, déjà c'était moche, et puis les cris de Constance au loin c'était d'un effet tout sauf convaincant   )

ma pensée à ce moment-là "pitoyable!!!"       je me suis levée pour me refaire une tasse de thé, j'ai regardé encore quelques minutes mais cette scène avait déjà eu raison de moi!!   

Je suis peut-être bon public, mais j'ai beaucoup aimé cette adaptation. Tout d'abord, le travail d'adaptation est en soi remarquable, c'est vraiment ce que j'appelle une bonne adaptation   , très fidèle au roman en dépit de la transposition historique et géographique. Ça fait plaisir de voir des réalisateurs encore capables de faire des adaptations dignes de ce nom, respectueuses et proches de l'oeuvre originale, bien écrites, avec une reconstitution soignée et une musique adéquate et bien dosée, bref, la patte de Nina Companeez. Tout les éléments du roman y sont

Spoiler:

Cela dit, je suis contente d'avoir lu le roman au préalable, car si j'avais découvert l'histoire en même temps que le téléfilm, je ne suis pas sûre que j'aurais accroché. Parce qu'il faut bien reconnaître que l'intrigue sur fond de guerre civile et les relations entre les nombreux personnages, que ce soit dans le livre et dans cette adaptation, sont diablement compliquées. Les événements s'enchaînent, les personnages déménagent et le Général ne fait que passer d'un champ de bataille à un autre. J'ai aussi regretté que les événements historiques ne soient que survolés, parce qu'on se perd dans les rebondissements du conflits opposants Blancs et Bleus. Mais Nina a manifestement pris le parti de centrer l'histoire sur la relation des deux héros, ne gardant le contexte que comme toile de fond, rejoignant en cela très bien le roman.

Du côté des acteurs, s'il est vrai que leur interprétation peut paraître figée et théâtrale, quand c'est de bonne qualité, j'en redemande. Louise Monot, vue uniquement sans Prête-moi ta main, donc dans un tout autre genre, est très convaincante. J'ai beaucoup apprécié sa Constance, héroïne atypique comme celle du livre. Son ennemie Marie-Morgane est perverse et manipulatrice à souhait, elle a même la tête de l'emploi. J'avais des doutes sur l'interprétation de Samuel Le Bihan, mais sa rudesse et son franc parler m'ont séduits, malgré sa tendance à réciter son texte (défaut rédibitoire à cet acteur). Les deux acteurs ont réussi à créer une bonne alchimie entre eux très forte en particulier

Spoiler:

Ce fut un plaisir de revoir des têtes connues, dont Sarah Biasini, Jean-Pierre Lorit, et même le flamboyant d'Albret de L'Allée du Roi, Christian Brendel.

Pour répondre à ta question Ekat

Spoiler:

Elément pas évident à saisir car pas clairement dit, c'est vrai, encore un rappel du roman.

La fin est on ne peut plus abrupte, c'est à peine si on a le temps de dire ouf à l'apparition du générique. Il aurait fallu au moins une scène supplémentaire, avec la voix off de Constance en guise de conclusion.

Pas un coup de cœur donc, mais une réussite malgré de légers défauts, que j'aurai plaisir à revoir   .

Merci pour la précision Tatiana   

Concernant la fin abrute et je dois dire assez frustante du téléfilm. Puisque tu as lu la roman, en est-til de même du livre ?

Spoiler:

Dans le roman

Spoiler:

C'est justement ce qui manque au téléfilm.

Regardé aussi et tout comme vous avis mitigé. Je ne connais pas le roman donc je peux juste juger de l'adaptation en tant que telle.
Je vous rejoins déjà totalement sur le côté théâtral et figé des scènes et de ce fait des acteurs. Les allers-retours incessants du général entre le front et la maison, la manière de filmer très statique, ça atténue beaucoup l'émotion qu'on devrait normalement ressentir face à une telle histoire. Dommage.
Niveau interprétation, il y avait des hauts et des bas. J'ai trouvé Louise Monot très convaincante dans le rôle de Constance. Elle arrivait à bien faire passer la force du personnage et sa faiblesse pour le Général. Pour Samuel le Bihan... j'ai un problème avec Samuel le Bihan   Disons que là, ce qui allait bien, c'est qu'il ne me rendait pas le personnage particulièrement sympathique et qu'il était assez crédible dans le rôle d'un homme qui a tout de même de gros défauts.

Mais sinon, c'est vrai que ça donne envie de lire le bouquin  

C'est clair que samuel le Bihan est parfait pour les rôles de gros lourdeau   

Merci pour l'explication Tatiana

ekaterin64 a écrit:

C'est clair que samuel le Bihan est parfait pour les rôles de gros lourdeau   

C'est exactement ce que je cherchais à exprimer !   

Ce que vous dites de Samuel Le Bihan n'est pas faux   .

Justement j'ai trouvé une interview de lui où il parle de son personnage et du tournage (ça ne rigolait pas avec la fidélité au texte de Nina)   

Tatiana a écrit:

Spoiler:

Pour répondre à ta question Ekat

Spoiler:

Elément pas évident à saisir car pas clairement dit, c'est vrai, encore un rappel du roman.

 .

Pour le spoiler un oui, absolument !!

Pour le deux :

Spoiler:

Moi je n'avais même pas compris sur le coup qu'Alexandre avait trahi. C'est dire à quel point je ne suis pas entrée dans le film..  
A y regarder de plus près, je me demande si, en fait, cette contre-performance de Nina Companeez ne serait pas due au format du téléfilm. Une heure cinquante c'est court pour elle. Ses grandes réussites du passé ( les dames de la côte, l'allée du roi, pique-nique chez Osiris, voici venir l'orage...) durent toutes au minimum trois heures, le temps nécessaire pour soigner le scénario, les dialogues, la réalisation.

Là il y avait en plus vraiment des trucs ratés : le temps beaucoup trop long  passé à filmer cette pauvre fille manœuvrant  son fauteuil. Lorsque l'on dispose d'un temps limité pour raconter une histoire on n'insiste pas trop sur ce genre de détail, me semble-t-il.

Autre chose quasi ridicule : les scènes d'amour dans l'arbre. Je n'ai jamais vécu, personnellement une expérience similaire mais je les trouvais rudement à l'aise pour faire cela, coincés entre deux branches ! Même s'il est dit qu'elle se fait un petit bobo.. pauvre chou.  

Il n'en demeure pas moins que je conserve toute mon admiration intacte pour Nina.  

Je me suis fait la même réflexion que toi

Spoiler:

D'accord aussi sur la durée du téléfilm : alors que tous ses précédents comportaient au moins deux épisodes, ici elle a opté (ou s'est vu imposer, qui sait) pour un seul, et aurait gagné, étant donné la complexité de l'intrigue, à une durée plus étendue. Le résultat aurait été moins bousculé.

En revanche, voir Constance très souvent manœuvrant son fauteuil ne m'a pas gêné. C'est là qu'elle vit, et la voir prendre de l'assurance dans ses déplacements, et même rager de ne plus avoir l'usage de ses jambes lors de moments critiques, m'a paru tout à fait justifié. En outre, ces scènes montrent bien que malgré son infirmité et sa faiblesse physique, elle conserve intacts sa force et son caractère déterminé.

La scène de l'arbre est tout bonnement ridicule  


Je suis tout à fait d'accord avec Tatiana, les scènes qui parlent de l'infirmité de Constance sont tout à fait utiles

Ok. Je dis juste qu'elles sont un peu trop fréquentes et un peu trop longues...

Miss Bennet a écrit:

Moi je n'avais même pas compris sur le coup qu'Alexandre avait trahi.

Ben moi non plus... et si j'ai compris par déduction à la fin, je trouve que ça tombe sans prévenir (d'accord, il aime pas son père, mais bon, c'est mal préparé tout de même). À part ça, c'est pratique, vous avez tout dit, je plussoie tout le monde mais surtout Ekat, d'autant que ça m'a aussi donné l'envie de lire le livre (qui n'a pas l'air d'avoir été publié en ebook, ça m'agace).

Je vous épargne les réflexions consternées de la cavalière branchée sur l'histoire de l'équitation ( et de celle qui a l'expérience du zigouni-pilou-pilou dans un arbre) à propos de ces scènes, laides, en plus, ffiiiou...   à la réalisatrice.
En revanche la brassière-soutien-gorge de la dame est possible à l'époque, moins corsetée qu'avant et après.

Et pour la vraisemblance de certaines scènes (surtout le cours de jurons et de révérence devant la porte de la salle de bal), ben on va dire qu'on s'en f...t, et que ça passe par profits et pertes comme la monte à califourchon des dames (même quand on a pas de fric pour se payer des selles d'amazone et des cascadeurs, ya moyen de filmer sans que l'incongruité saute aux yeux.)

Tatiana a écrit:

Je me suis fait la même réflexion que toi

Spoiler:

Si mes souvenirs sont bons aussi,

Spoiler:

Mais lisez le livre, il est vraiment très bien !!   

Selenh a écrit:

En revanche la brassière-soutien-gorge de la dame est possible à l'époque, moins corsetée qu'avant et après.

Justement je me posais la question, merci de la précision

 Quand je dis «possible», je ne garantis pas l'authenticité de ce modèle précis!

Mais il y a une possibilité quand même, cela me rassure. Cette brassière me sautait aux yeux à chaque fois qu'il la déshabillait

Vu également et avis assez mitigé  

ludi33 a écrit:

l'histoire se centre beaucoup sur Constance, au détriment de tout le reste, pas une scène sans elle.

J'ai apprécié ça, au contraire... pour moi c'était l'histoire d'une Pénélope, toutes ces femmes qui doivent patienter, attendre pendant les guerres, et c'est encore plus difficile quand on est en fauteuil roulant...

Et puis d'après ce qu'à dit Clinchamps plus haut, le livre semble se centrer principalement sur ce personnage. C'est je crois le but de l'histoire, la guerre vue à travers du regard des femmes qui attendent chez elle le retour des guerriers.

C'est marrant, mais il me semble qu'elle a dit même plus haut qu'elle était déçue que Constance ne soit pas aussi en avant que le livre  

Je comprends bien, mais c'est présenté comme une histoire comme une histoire d'amour, donc, ne connaissant pas le livre, j'attendais de voir un peu plus le monsieur dans l'histoire  

Mais c'est une histoire d'amour, malgré la distance et la séparation, enfin c'est mon ressenti bien sûr   épistolaire on va dire, enfin façon de parler. Je ne sais pas pourquoi mais je pense tout d'un coup à Héloïse et Abélard qui ont bien entretenu un amour passionné durant de longues années alors que finalement ils ont été si peu ensemble  

Sans parler d'amour courtois, je pense que c'est l'amour contrarié et peut-être le fait d'avoir été si peu ensemble qui a dû maintenir la flamme entre eux plus longtemps

clinchamps a écrit:

Si mes souvenirs sont bons aussi,

Spoiler:

Merci d'avoir remué tes souvenirs de lecture Clinchamps (quelle formule en effet, j'aime beaucoup ta manière de qualifier le flou   ), je n'étais pas sûre de ce qui s'y passe réellement entre eux... et finalement on ne sait pas, c'est pour ça que c'était confus dans ma mémoire.

Ah, je pensais bien que tu sursauterai de colère devant la scène de pseudo-équitation Selenh   je ne comprends pas non plus que Nina n'ait pas fait appel à des cascadeurs pour mieux rendre cette scène clé de l'histoire, au lieu de nous servir un résultat calamiteux.

Ludi, je confirme les dires de Clinchamps : le roman, raconté à la première personne par l'héroïne, se focalise énormément sur elle (l'ensemble ressemble à des Mémoires fictives, si l'on veut), et le Général n'y fait que de brèves apparitions après leur séparation, arrivant et disparaissant aussi vite que dans le téléfilm. C'est pour cela que je le qualifie de très bonne adaptation. Si ça avait été un scénario original, ça n'aurait pas aussi bien fonctionné.