Yoko Ogawa

J'en suis à un peu plus de la moitié, et j'ai hâte de terminer ma lecture, tellement elle me met mal à l'aise.

J'admire l'immense talent de narratrice de Yoko Ogawa, son écriture fluide et imagée, et l'habileté avec laquelle elle mène ce récit.

Le problème c'est que je n'arrive pas à lire avec détachement, et que j'ai envie de détourner les yeux comme lorsque je regarde un film dont les images me dérangent.

Désolée, je vais à contre-courant de la plupart des avis enthousiastes.

Bon, j'y retourne  

Bon courage Rosalind, mais ne te force pas à terminer si la lecture est désagréable.

Et ne sois pas désolée, comme j'écrivais il y a quelques temps à MissAcacia, chaque ressenti est légitime. Les conditions de vie de ces enfants sont anormales, c'est compréhensible d'avoir du mal à être détaché.

Vavyala a écrit:

Et ne sois pas désolée, comme j'écrivais il y a quelques temps à MissAcacia, chaque ressenti est légitime. Les conditions de vie de ces enfants sont anormales, c'est compréhensible d'avoir du mal à être détaché.

Ne te force surtout pas Roz ! Je comprends ton ressenti car ce roman m'a aussi laissée mal à l'aise !

La lecture n'est pas un pensum ! si tu n'aimes pas,laisse tomber !!

Vavyala a écrit:

Et ne sois pas désolée, comme j'écrivais il y a quelques temps à MissAcacia, chaque ressenti est légitime. Les conditions de vie de ces enfants sont anormales, c'est compréhensible d'avoir du mal à être détaché.

Pour ce qui me concerne, j'ai été un peu trop détachée . Je n'ai pas réussi à adhérer au parti-pris poétique de l'auteure (que j'aime beaucoup par ailleurs*) pour raconter cette situation. Mais le roman ne m'a pas mise mal à l'aise.

Bon courage Rosalind, mais ne te force pas !

* je vais d'ailleurs lire le petit joueur d'échec dans pas longtemps (peut-être).

[quote="MissAcacia"]

Vavyala a écrit:

E


* je vais d'ailleurs lire le petit joueur d'échec dans pas longtemps (peut-être).

Eh bien, tu vois, celui-là, j'ai eu plus de mal, alors que j'ai vraiment beaucoup aimé "petits oiseaux" !!

Les enfants m'ont fait penser à l'enfant sauvage ou à Gaspard Hauser, c'est très poignant... Pour moi Ambre ne s'en est jamais remis ; on sent aussi en filigrane l'hostilité de Ambre envers Joe (lorsqu'il dépose la pierre dans la sacoche) et même envers sa sœur quand elle danse ....

Merci pour vos messages de soutien je vous rassure, je suis sortie indemne de ma lecture d'Instantanés d'Ambre

Il n'était pas question que je laisse tomber, j'ai écrit ce message sur le coup de l'émotion, car j'avais besoin d'évacuer ce que je ressentais

Je ne regrette pas du tout ma lecture, mais j'avoue que j'ai été déstabilisée par ce roman très troublant. L'écriture est très belle, et mise au service d'un récit atypique, oscillant entre un univers onirique et une réalité sordide.

Je n'ai pas réussi à prendre suffisamment de recul pour apprécier le récit en tant qu'oeuvre de fiction, j'en suis restée au premier degré  et ai ressenti tout au long de ma lecture cette atmosphère délétère, dont je n'ai pas pu faire abstraction malgré la beauté du style et l'imaginaire des enfants.

Spoiler:

Encore une fois je reconnais tout le talent d'écriture de Yoko Ogawa, c'est moi qui ai du mal à rentrer dans certains de ses romans qui me mettent mal à l'aise.

Je n'ai pas accroché non plus à Tendres plaintes mais beaucoup aimé Petits oiseaux et aussi Le petit joueur d'échecs

Ma prochaine lecture me plaira j'en suis certaine je la gardais pour me réconforter après celle-ci dont je me méfiais un peu (tout en ayant voté pour elle )

Ce sera La formule préférée du professeur offert par une chère amie à Noël

Rosalind a écrit:

Ce sera La formule préférée du professeur offert par une chère amie à Noël

Je l'ai beaucoup aimé, alors que comme toi Les Tendres Plaintes ne m'avait pas emballée. Je fuis un peu ce topic car je n'ai pas encore lu Instantanés d'ambre et je ne veux pas trop me spoiler, mais en vous lisant en diagonale je suis assez intriguée.

MissAcacia a écrit:

Vavyala a écrit:

Et ne sois pas désolée, comme j'écrivais il y a quelques temps à MissAcacia, chaque ressenti est légitime. Les conditions de vie de ces enfants sont anormales, c'est compréhensible d'avoir du mal à être détaché.

Pour ce qui me concerne, j'ai été un peu trop détachée   . Je n'ai pas réussi à adhérer au parti-pris poétique de l'auteure (que j'aime beaucoup par ailleurs*) pour raconter cette situation. Mais le roman ne m'a pas mise mal à l'aise.

Merci MissAcacia pour la précision!

Petit Faucon a écrit:

Pour moi Ambre ne s'en est jamais remis ; on sent aussi en filigrane l'hostilité de Ambre envers Joe (lorsqu'il dépose la pierre dans la sacoche) et même envers sa sœur quand elle  danse ....

Je suis d'accord avec ton ressenti sur l'hostilité d'Ambre

Spoiler:

Rosalind a écrit:

Merci pour vos messages de soutien je vous rassure, je suis sortie indemne de ma lecture d'Instantanés d'Ambre

Il n'était pas question que je laisse tomber, j'ai écrit ce message sur le coup de l'émotion, car j'avais besoin d'évacuer ce que je ressentais

J'espère que cela t'a fait du bien d'extérioriser ton mal-être.  

Rosalind a écrit:

Je ne regrette pas du tout ma lecture, mais j'avoue que j'ai été déstabilisée par ce roman très troublant. L'écriture est très belle, et mise au service d'un récit atypique, oscillant entre un univers onirique et une réalité sordide.

Je n'ai pas réussi à prendre suffisamment de recul pour apprécier le récit en tant qu'oeuvre de fiction, j'en suis restée au premier degré  et ai ressenti tout au long de ma lecture cette atmosphère délétère, dont je n'ai pas pu faire abstraction malgré la beauté du style et l'imaginaire des enfants.

Spoiler:

Encore une fois je reconnais tout le talent d'écriture de Yoko Ogawa, c'est moi qui ai du mal à rentrer dans certains de ses romans qui me mettent mal à l'aise.

Je comprends ton ressenti, le postulat de départ de cette histoire est lourd...

Spoiler:

Pas forcément facile à digérer...

Rosalind a écrit:

Ma prochaine lecture me plaira j'en suis certaine je la gardais pour me réconforter après celle-ci dont je me méfiais un peu (tout en ayant voté pour elle )

Ce sera La formule préférée du professeur offert par une chère amie à Noël

Bonne lecture!
Je l'avais trouvé sympa, même si je ne l'avais pas lu dans les meilleurs conditions pour le goûter.

esperluette a écrit:

Je fuis un peu ce topic car je n'ai pas encore lu Instantanés d'ambre et je ne veux pas trop me spoiler, mais en vous lisant en diagonale je suis assez intriguée.

Bon courage quand tu te lanceras!

Merci pour ta réponse, Vavyala

En repensant à la narratrice, je me suis demandé si elle était

Spoiler:

Qu'en pensez-vous ?

Rosalind a écrit:

En repensant à la narratrice, je me suis demandé si elle était

Spoiler:

Qu'en pensez-vous ?

Je me suis en effet demandé qui c'était, si c'était

Spoiler:

Comme toi, je suis très curieuse d'avoir les avis des autres lectrices sur ce sujet!

Merci pour ton retour, Roz ! Nous avons toutes réagi de différentes façons à la lecture de ce roman !

Très bonne question, Roz,

Spoiler:

Je pensais aussi que la narratrice était une proche d'Ambre, peut-être connue avant la maison de retraite, et qui continuerait à le suivre... Il n'est pas allé directement de la maison de briques à la maison de retraite, peut-être un genre de membre de famille d'accueil, qui se serait attaché à lui et serait devenue une sorte de personnage protecteur... mais il faudrait que je le relise je n'ai pas les détails précis en tête... mais c'est une bonne question !

Merci Juliette et clinchamps pour vos premiers retours.

En fait, la question que je me pose aussi est: Y a-t-il une seule narratrice ou deux (plusieurs) narrateurs?

Dans les moments au présent, on sent que la narratrice est son amie de la maison de retraite.
C'est plus pour les épisodes du passé que je doute. Est-ce toujours elle? Quelqu'un d'autre? Un narrateur omniscient? Ou un mélange de tout cela?

Je devrais le relire pour pouvoir vraiment répondre, mais ton idée de narrateur omniscient pour le passé me semble logique car personne n'a pu assister à leur enfance enfermée...

J'ai fini Instantanés d'Ambre et j'en suis bien chamboulée. Cette lecture m'a pris du temps et a laissé bien des traces. Intriguée tout au long de cette histoire, dont les vrais faits se dessinent en filigrane, laissant une grande place à un monde aussi magique qu'angoissant; Car on devine dès les premiers paragraphes, que derrière cette magie, quelque chose ne va pas. Quelque chose de dramatique risque de venir ébranler l'équilibre de ce pays des merveilles.
Le style est poétique et les mots sortent de la bouche des enfants pour voyager dans l'infini. le fantastique fait partie du réel et tout ce monde mène sa barque en toute harmonie.
Ca nous fait poser la question sur la notion de "liberté". La conscience est limite ébranlée par cette façon de poser les choses. L'étrange devient réel et tout a sa place dans ce monde décalé. Un monde vierge ou l'ordre est réinventé, les relations sont fusionnelles et le langage n'a pas besoin de sonorité pour toucher l'autre. Qu'un "Monsieur Signal" vive dans l'oreille d'Agate et "la Benjamine" dans le coin de l'œil gauche d'Ambre, peu importe, puisque chacun a sa place et joue son rôle sans déstabiliser l'harmonie de tous. Même la notion du "temps" n'a plus d'importance. Je me suis posé la question sur l'évolution des choses, si l'extérieur ne s'est pas engouffré soudainement pour tout bouleverser? ou rétablir les choses, si l'on préfère?
La folie, la maltraitance, l'emprisonnement, deviennent une question de point de vue, une façon de voir, tant la frontière est ténue entre "différence" et "délit". C'est absolument dérangeant! Combien d'enfants étaient prisonniers d'une discipline qui les muselait, d'un ordre qui bridait leur créativité, d'une éducation qui leur coupe "les ailes"?
Bref, sans vouloir philosopher, je me suis aussi posé la question si ces enfants étaient enfermés ou libres?. Ambre était-il plus heureux avant, ou maintenant qu'il a intégré "la société"?
Je ne sais quoi penser de cette lecture qui m'a laissé une empreinte particulière. Entre plaisir et malaise, d'autant plus que la "délivrance" n'a pas apporté de salut, ou de meilleur. Ca me fait penser à ces tribus qu'on dit "sauvages" jusqu'à ce que quelqu'un les découvrent et les "délivrent" en ouvrant la porte à la civilisation

Je vais maintenant lire vos impressions dont je suis très curieuse

J'ai fini Instantanés d'Ambre et j'en suis bien chamboulée.   Cette lecture m'a pris du temps et a laissé bien des traces. Intriguée tout au long de cette histoire, dont les vrais faits se dessinent en filigrane, laissant une grande place à un monde aussi magique qu'angoissant; Car on devine dès les premiers paragraphes, que derrière cette magie, quelque chose ne va pas. Quelque chose de dramatique risque de venir ébranler l'équilibre de ce pays des merveilles.
Le style est poétique et les mots sortent de la bouche des enfants pour voyager dans l'infini. le fantastique fait partie du réel et tout ce monde mène sa barque en toute harmonie.
Ca nous fait poser la question sur la notion de "liberté". La conscience est limite ébranlée par cette façon de poser les choses. L'étrange devient réel et tout a sa place dans ce monde décalé. Un monde vierge ou l'ordre est réinventé, les relations sont fusionnelles et le langage n'a pas besoin de sonorité pour toucher l'autre. Qu'un "Monsieur Signal" vive dans l'oreille d'Agate et "la Benjamine" dans le coin de l'œil gauche d'Ambre, peu importe, puisque chacun a sa place et joue son rôle sans déstabiliser l'harmonie de tous. Même la notion du "temps" n'a plus d'importance. Je me suis posé la question sur l'évolution des choses, si l'extérieur ne s'est pas engouffré soudainement pour tout bouleverser? ou rétablir les choses, si l'on préfère?
La folie, la maltraitance, l'emprisonnement, deviennent une question de point de vue, une façon de voir, tant la frontière est ténue entre "différence" et "délit". C'est absolument dérangeant! Combien d'enfants étaient prisonniers d'une discipline qui les muselait, d'un ordre qui bridait leur créativité, d'une éducation qui leur coupait "les ailes"?    
Bref, sans vouloir philosopher, je me suis posé la question si ces enfants étaient enfermés ou libres?. Ambre était-il plus heureux avant, ou maintenant qu'il a intégré "la société"?
Je ne sais quoi penser de cette lecture qui m'a laissé une empreinte particulière. Entre plaisir et malaise, d'autant plus que la "délivrance" n'a pas apporté de salut, ou de meilleur. Ca me fait penser à ces tribus qu'on dit "sauvages" jusqu'à ce que quelqu'un les découvre et les "délivre" en ouvrant la porte à la civilisation  

Je vais maintenant lire vos impressions dont je suis très curieuse

J'aime beaucoup ton commentaire, Ysabelle !! Il rejoint par bien des points mon propre ressenti ! Tu as très bien traduit l'atmosphère de ce livre !

Merci Clinchamps

Merci beaucoup Ysabelle pour ton retour de lecture!

Comme clinchamps, je le trouve très intéressant!! Il élargit la réflexion sur ce roman. Tu soulignes à juste titre le côté dérangeant de la question sur ce qui est la normalité et sur comment définir le niveau de bonheur et de liberté qu'ont connu ces enfants.

Selon moi, se pose la question du choix.
Tant qu'il n'y a pas choix individuel, la notion de liberté est biaisée. D'un côté, les enfants n'ont pas choisi leur isolement. D'un autre, comme tu le fais remarquer à juste titre avec le personnage d'Ambre, ils n'ont pas choisi non plus de réintégrer la société "normale". Dans les deux situations, une instance extérieure choisie pour eux ce qui est bien. Parfois ça marche, parfois ça casse.
Et c'est là que le choix de présenter une fratrie aux aspirations différentes, notamment avec les personnages d'Opale et Ambre à deux extrêmes du spectre est très intéressant de la part de l'autrice! Cela nous montre que la façon dont on vit une situation est individuelle. Et dans ce cas, quel poids donner au choix social? ou maternel?

Vavyala. Merci pour ton commentaire. Je ne manquerai pas de venir échanger sur les points soulevés dès que je rentre chez moi.

Je me régale à vous lire, Ysabelle et Vavyala, car j'ai été envahie par ce roman sans toujours savoir transcrire mes impressions, et vous me donnez les mots qui me manquaient !

Oui mais Vavyala, aucun enfant ne choisit librement d'adhérer au mode de vie de ses parents ; qu'un enfant naisse de parents embrigadés dans une secte, ou dans un village Amish, ou au coeur d'une petite ville avec des copains et l'école, aucun enfant n'est libre.
Je suis d'accord avec la vision d'Ysabelle, qui reflète l'exposition sans parti pris de l'auteure.
C'est pourquoi ce livre pose plein de questions, et c'est en ça qu'il est très intéressant.

Très juste, petit Faucon, aucun enfant ne choisit, mais ceux du livre font comme si c'était leur vie choisie...par pur instinct de conservation, je crois...