Yoko Ogawa

clinchamps a écrit:

Très juste, petit Faucon, aucun enfant ne choisit, mais ceux du livre font comme si c'était leur vie choisie...par pur instinct de conservation, je crois...

Par amour aussi, je pense ; en tous cas pour Ambre c'est de l'amour ; et les enfants de parents maltraitants les aiment aussi souvent, d'une certaine façon. C'est ça qui est terrible, rien n'est jamais blanc ou noir.

Oui, je te rejoins Petit Faucon sur le fait qu'aucun enfant ne choisit le cadre dans lequel il grandit et sur le fait que Yoko Ogawa ne juge à aucun moment ni ne délivre une opinion à se faire.

Ce que je voulais dire par choix, c'est que cette histoire exacerbe le fossé entre le choix parental et les choix qui sont considérés comme acceptables au niveau social.
Si on prend le point de vue d'Opale, elle aurait préféré grandir dans la norme sociale. (Et la société lui donne raison.) Et du côté d'Ambre, il se sentait très bien dans le cadre maternel. Et c'est ça qui dérange le lecteur: qui est-il pour juger quel choix aurait convenu le mieux à chaque enfant?
Même l'enfant ne le saurait peut-être pas lui-même. Ambre vit dans le regret de la fusion qu'ils ont vécus, mais il aurait peut-être été tout aussi heureux dans une famille plus "typique". Je trouve ça vertigineux... C'est en cela que je rejoins clinchamps. J'ai aimé ce livre, il m'a interpellée sans que je le rejette et en discuter ensemble me permet d'essayer de faire ressortir à la lumière ce qui m'a touchée ou interrogée.

Merci pour vos échanges passionnants Et Ysa, j'aime énormément ton commentaire qui apporte encore une nouvelle vision de ce roman

J'ai fini Instantanés d'Ambre, je vous mets l'avis que j'ai posté sur Babelio :

Je ressors de ma lecture un peu indifférente. J'ai apprécié ce roman, je l'ai lu sans heurt grâce à l'écriture agréable et fluide de l'autrice. Pourtant, en le reposant, je sais déjà que c'est un livre que je vais rapidement oublier. A l'image de la vie de cette fratrie, c'est une lecture un peu monotone, sans réel évènement, où les jours s'égrènent les uns après les autres sans vraiment les différencier. On ne s'ennuie pas, mais la répétition des jours sans fin nuit à l'intérêt.
Côté personnages, j'ai eu du mal à m'attacher à cette fratrie. Je trouve la mère inconsistante et peu aimante envers ses enfants. Quant aux enfants, je les ai trouvé trop effacés et sans personnalité. Alors je sais, c'est un peu le but du roman de montrer cette soumission à la volonté de la mère et aux règles de leur enfermement, mais j'ai vraiment eu du mal à m'identifier à eux.
Au final, je ne pense pas garder grand chose de ce roman.

Ludi, ton avis m'intéresse d'autant qu'il est diamétralement opposé au mien ! C'est toujours très intéressant de voir les différences de ressentis, suivant les personnes !! Je croise souvent ça avec les dramas, la plupart de ceux qui font pâmer les autres de joie m'ennuient profondément !

Clinchamps, je suis d'accord, c'est toujours intéressant d'avoir des gens qui ne n'ont pas le même avis. On est au moins d'accord là dessus

Merci Ludi pour ta participation au challenge et ton retour!

Comme clinchamps, j'ai un avis différent sur ce roman et je vous rejoins toutes deux sur l'intérêt de la pluralité des avis et des nuances que chacun apporte dans son rapport à une œuvre.
Je te souhaite que la prochaine étape t'apporte plus de plaisir en temps que lectrice!

Merci pour ton retour, Ludi Même si je suis plus enthousiaste que toi, je suis restée détachée tout au long de ma lecture et je ne pense pas relire ce roman un jour

Je lis vos avis avec intérêt, mais toujours un peu en diagonale car le livre patiente toujours sur mes étagères. (Je vais m'y mettre un jour hein )

Nouvelle entrée dans ma bibliothèque :
Encore une fois Yoko OGAWA dévide le fil d'une histoire où le fantastique se fait modeste et  délicat, où la douleur la plus cruelle est montrée au moyen de mots simples et quotidiens.
Avec ces mots, pourtant, Yoko Ogawa crée les émotions, et son imaginaire incroyable donne encore à voir un de ces univers qu'elle seule sait bâtir.
Chaque lieu cité est soit abandonné, soit démoli, soit il a perdu son usage initial, créant ainsi un climat crépusculaire dans un monde où se meuvent des personnages qui font presque penser qu'ils ne sont que des ombres.
Leur lien est la perte d'un enfant, et le récit nous montre comment ils ont trouvé chacun le moyen de supporter cette perte innommable tout en continuant à avancer... Les concerts "soi à soi" et leurs étranges instruments de musiques mémoriels, les boîtes de verre de l'auditorium abandonné et reconverti, sont à la fois bizarres et profondément émouvants car ils démontrent la nécessité absolue de surmonter, d'apprivoiser, de transformer l'insupportable en vivable et même en une sorte de bonheur tendre et délicat.
Les personnages de Yoko Ogawa sont toujours à la frontière d'une réalité dont la face cachée d'étrangeté ne tarde jamais à se révéler par petites touches qui semblent insignifiantes et se faufilent dans l'histoire, transformant un monde banal en fantasmagorie mélancolique.
En conclusion, je dirais que si je n'ai pas ressenti le même emballement que pour "Instantané d'Ambre" j'ai beaucoup aimé l'atmosphère de tendresse triste mais non désespérée de ce livre.

Merci clinchamps pour ton retour sur ce roman qui semble très intrigant!

Vavyala a écrit:

Merci clinchamps pour ton retour sur ce roman qui semble très intrigant!

Même si je ne me suis pas encore remise de ma lecture d'Instantanés d'ambre

Celui-ci est plus optimiste, les gens qui ont subi un deuil affreux trouvent, inventent, le moyen(ytès spécial) de le surmonter et surtout de vivre avec ! Mais oui, c'est intrigant !

Merci clinchamps, de ce retour sur ces Petites boites 

Ce que j'apprécie vraiment chez Yoko Ogawa, c'est sa vision originale du monde, et la façon dont elle rend apparentes les fêlures des personnages qui (nous) entourent, et que, sans elle, nous ne faisons qu'effleurer sans vraiment les appréhender.

Petit Faucon a écrit:

Merci clinchamps, de ce retour sur ces Petites boites 

Ce que j'apprécie vraiment chez Yoko Ogawa, c'est sa vision originale du monde, et la façon dont elle rend apparentes les fêlures des personnages qui (nous) entourent, et que, sans elle, nous ne faisons qu'effleurer sans vraiment les appréhender.

C'est exactement ça !! je n'aurais pas su mieux dire, et "petites boîtes" en est la démonstration flagrante !!

J'ai découvert par hasard Petites boites sur le présentoir de ma médiathèque et me suis donc lancée dans cette lecture.
Ce n'est pas la première fois que je suis décontenancée par Yoko Ogawa. L'histoire est particulière et un peu trop bizarre à mon goût, même si les idées sont bonnes.
Par contre, la plume est très belle et très douce, c'est agréable à lire
Je n'en garderai pas un souvenir impérissable mais comme le livre est court, ça a été

Merci pour ton retour, Ju ! Nous avons le même ressenti concernant le style de Yoko Ogawa !

Merci Ju de ce 2e retour sur ce livre, dont la couverture est également superbe 

je ne peux m'empêcher de venir défendre ce livre qui aborde d'une manière si originale, à la fois étrange, fantasmagorique et profondément humaine, le pire des deuils, celui d'un enfant, et comment y survivre en inventant des solutions elles aussi à la fois étranges et profondément humaines...

Mon retour sur La formule préférée du professeur

J'avoue une légère déception à sa lecture, je n'ai pas été envoutée par l'histoire, comme avec Cristallisation secrète, ou même Instantanés d'Ambre.
Pourtant j'adore l'algèbre et les jeux avec les chiffres, et le livre m'a donné furieusement envie de relire L'histoire universelle des chiffres de Georges Ifrah. Rien à dire sur le personnage du professeur, de l'aide ménagère ou de l'enfant, mais je ne sais pas, il m'a manqué une petite étincelle pour illuminer l'histoire, que j'ai trouvée assez prévisible. Donc, demi-teinte pour ce roman  .

Ah tu vois, je l'ai préféré à Cristallisations secrètes que j'avais trouvé plus hermétique... Comme quoi...

Oui, c'est une auteure qui parle aux profondeurs de notre être, je pense.

En relisant le topic du début, je pense que je vais lire Tendres plaintes, qui devrait me plaire, il me semble 

je pense aussi !! C'est celui qui m'a ouvert la porte, et en y repensant, il est plus "simple" au niveau de l'histoire, que ceux venus par la suite... mais quelle plume !... Hâte d'avoir ton avis !

Merci Petit Faucon pour ton retour. Comme toi, je l'avais trouvé agréable, sans plus. J'étais passée à côté de l'enthousiasme des autres Lambtoniennes.

Les tendres plaintes m'a plus marqué, tout comme Instantanés d'Ambre.
Je note ton retour positif sur Cristallisation secrète que je n'ai pas lu.