Yoko Ogawa

De rien pour mon retour sur ces 2 livres de Yôko Ogawa.

Merci pour les suggestions de lecture! J'ai pu lire sur le topic que La formule préférée du professeur faisait l'unanimité!  Et Les tendres plaintes et Cristallisation secrète pourraient me plaire aussi je pense... A suivre...

Merci pour tes avis Vavyala J'avais lu Manuscrit zéro et même si je ne m'en rappelle pas bien, je sais que j'avais apprécié.

J'aime beaucoup Ogawa en général, ça fait plusieurs années que je découvre ses ouvrages petit à petit. Pour l'instant j'ai uniquement lu ses nouvelles et courts romans. C'est vrai qu'elle a un style et un genre d'histoires très particuliers, très inattendus et originaux sous des abords à première vue assez ordinaires souvent (et d'habitude j'aime assez peu voire pas du tout cette manière d'écrire). Elle fait partie des 2,3 seuls auteurs contemporains que je "suis" (= je suis intéressée quand j'apprends qu'un nouveau livre d'elle vient de paraître )

Pour ma part, je me souviens avoir beaucoup aimé Amours en marge.

Merci Dulcie!
Oui, je crois que comme toi, dans quelques mois, j'aurai oublié les différentes trames des courts récits composant Manuscrit zéro, car on n'est pas face à un roman, avec une colonne vertébrale dont on peut se souvenir, plus une compilation disparate dont le fil conducteur est fragile. Tout comme toi, j'en garderai une émotion positive, beaucoup de poésie, finement ciselée, parfois noire, dans son écriture...
Je note ton conseil pour Amours en marge!

Oui, pour le peu que j'en ai lu, je trouve qu'elle a des idées originales, qui surprennent le lecteur, associées à une qualité d'écriture qui donnent du plaisir à lire, voire relire certaines phrases. La personne qui traduit fait aussi un superbe travail pour retranscrire cette délicatesse aussi!

J'ai découvert Yoko Ogawa l'an dernier avec Les Tendres Plaintes, mais je dois avouer que je suis un peu passée à côté.
L'ambiance qui se dégage du roman ne m'avait pas déplu, mais arrivée à la moitié, je me suis lassée, et je suis toujours restée à distance du récit.
Mais tous les éloges que je lis sur ses livres me donnent quand même envie de réessayer avec un autre titre, un de ces quatre.

Je découvre ce topic (et cette autrice) à travers vos nouveaux commentaires, je vais m'intéresser à sa bibliographie

Je viens de finir Tendres plaintes et j'ai été déçue. Apparemment ce récit avait tout pour me plaire, cela parle de calligraphie et de musique, et de nourriture !

Mais je me suis ennuyée, je n'ai pas été touchée par cette femme qui part vivre dans un chalet familial à la montagne, après avoir rompu avec son mari. Elle m'a laissée indifférente, je l'ai même trouvée antipathique.

Je n'ai pas ressenti plus de sympathie pour les autres personnages importants de l'histoire, les plus intéressants étant la grosse dame de l'auberge voisine, et Dona le chien

J'avais prévu de lire ensuite Le petit joueur d'échecs j'espère accrocher davantage.

ça dépend peut-être des livres, en particulier entre romans et nouvelles, mais j'ai un peu l'impression que les personnages d'Ogawa sont rarement attachants (sans être antipathiques pour autant).

Les fans de Yoko Ogawa vont peut-être me pardonner ma critique précédente sur Tendres plaintes car Le petit joueur d'échecs me plaît beaucoup

Le petit joueur est dans ma PAL, il va donc remonter de quelques crans...

@Dulcie: je n'ai pas suffisamment lu Yoko Ogawa pour pouvoir juger mais j'avais bien aimé les personnages de La formule préférée du professeur. Même le professeur, au début assez antipathique, a des côtés attachants qui émergent au cours du roman, à mesure qu'on le comprend mieux.

MissAcacia a écrit:

@Dulcie: je n'ai pas suffisamment lu Yoko Ogawa pour pouvoir juger mais j'avais bien aimé les personnages de La formule préférée du professeur. Même le professeur, au début assez antipathique, a des côtés attachants qui émergent au cours du roman, à mesure qu'on le comprend mieux.

Ah je n'ai pas lu celui-ci
C'est surtout que j'ai l'impression que ses personnages sont comme neutres. Même si ce n'est qu'une apparence, ils semblent souvent détachés de ce qui leur arrive. Ses récits sont beaucoup à la 1e personne et les narrateurs décrivent de façon très précise, quasiment objective. En même temps, cela apporte une sorte de délicatesse finalement porteuse d'émotions.

Enfin je me rends compte que c'est une auteure très complexe. A la lecture de ses livres, je me demande très souvent "où est-elle allée chercher, inventer tout ça" C'est assez stupéfiant.

Je passe partager mon avis sur Les tendres plaintes avant d'oublier...

Je ne vais pas résumer l'histoire, car clinchamps en a fait un qui me convient en première page du topic.
Tout d'abord, j'ai adoré l'ambiance du roman, le chalet et le bois alentours qui ont une personnalité propre.    Je m'y sentais bien, à l'écart de la civilisation et des problèmes de la routine, comme l'héroïne Ruriko.
La relation qui se tisse entre elle et ses voisins, M. Nitta et Kaoru, est très étrange, toute en non-dits, mais en langage non-verbal tout en finesse mais très explicite.    

Je comprends que Rosalind ait pu trouver Ruriko antipathique. Malgré sa qualité de calligraphe, elle n'explicite pas autant sa recherche artistique (si on compare aux détails donnés sur la conception des clavecins et leur rapport à l'art manuel de ses voisins, de même que si on on repense à comment une autre auteur partageant le patronyme d'Ogawa parle de la calligraphie, dans La papeterie Tsubaki). De même, la relation entre Kaoru et M. Nitta est harmonieuse, naturelle et ouverte sur les autres, là où celle de Ruriko est plus exclusive et fermée... J'ai par exemple été choquée de son chantage à la vie du chien Dona...
Cependant, j'ai quand même été touchée par son personnage, qui raconte en pointillés comment elle a perdu l'affection de son mari, jusqu'à en subir l'infidélité et les violences conjugales... Quand elle va rencontrer M. Nitta et s'y attacher, je comprends la jalousie qui va naitre et s'amplifier au contact de Kaoru... Ce n'est pas un joli sentiment, mais il est humain et ne se régule pas facilement... Je trouve que Yoko Ogawa a réussi le tour de force de décrire cette jalousie naissante, teintée de la sympathie que Ruriko éprouve quand même envers Kaoru, tout en restant juste. Du coup, je me suis attachée à Ruriko malgré ses zones d'ombre, voire grâce à ses zones d'ombres, qui la rendent humaine.

J'ai beaucoup aimé le final, doux-amer, des chapitres de vie qui se closent mais des portes qui peuvent s'ouvrir pour rebondir...

Merci Vavyala pour  ce compte-rendu très fin de tes impressions de lecture.
Il faut que je continue mon exploration de cette auteure à la voix singulière ... cet été si je peux

Oh que je suis contente que ça te plaise, Vavyala !! C'est mon préféré de Yoko OGAWA avec la formule préférée du professeur ! Il y a une profondeur dans ce livre qui m'avait fascinée !

De rien pour le compte-rendu, quand ça me plait, j'aime partager!
Oui Petit Faucon, tu as raison, son écriture est singulière. Ce n'est pas "doux" comme Ito Ogawa et sa papeterie. Je verrais Yoko Ogawa avec une saveur plus "acide".

Oui clinchamps, je trouve aussi ce livre fascinant! Je sais déjà que j'aurai plaisir à le relire un jour!!  
Pour l'instant, je n'ai pas été déçue par les 3 premiers livres de Yoko Ogawa sur lesquels je suis tombée.
Quel que soit le sujet abordé, léger ou plus lourd, elle arrive en effet à créer une profondeur et une densité que j'ai rarement lue, avec des personnages ni bons ni mauvais, en dégradés de gris et un environnement qui ne sert pas que de décor ou cadre, mais donne aussi corps à l'histoire. Je la trouve aussi très nuancée dans sa description de la palette de sentiments, émotions et sensations, par lesquels passent ses personnages. (Cela ne m'étonnerait pas que Yoko Ogawa soit hypersensible pour pouvoir ressentir et transmettre cette finesse de perception de la vie qui nous traverse.)

J'ai vu que ma bibliothèque avait La formule préférée du professeur en rayon. Donc s'il est libre à mon prochain passage, il fera partie de mes prochains emprunts. J'ai pu voir sur le topic qu'il avait fait l'unanimité des lectrices!

Merci pour ton avis, Vavyala ! Il faut vraiment que je découvre cette auteure !

Je viens faire un bref retour sur La formule préférée du professeur que j'ai terminé la semaine dernière.

J'ai bien aimé l'histoire, même si j'ai moins accroché qu'aux précédents ouvrages de cette auteur. (A sa décharge, je pense que sa lecture pendant mes vacances, à des moments où j'étais fréquemment interrompue par la présence des membres de ma famille, notamment fils, neveu & nièce, n'a pas aidé l'immersion...)

J'ai apprécié le personnage de l'aide-ménagère, très consciencieuse dans son travail et empathique dans le lien qu'elle va créer avec son employeur. L'amitié qui va se développer entre le professeur, l'aide-ménagère et le fils est très belle! Pure, sans arrière-pensée, juste dans le plaisir de passer du temps avec l'autre, malgré ses défauts...
J'ai été très touchée par la gentillesse du professeur envers les enfants et la maturité du fils envers sa mère et le professeur, en ayant des attentions pour leur faciliter la vie.
En revanche, le personnage de la belle-sœur du professeur, malgré le retournement final, ne m'a pas convaincue (et peut-être justement en raison de la révélation finale de son lien avec le professeur qui me rend incompréhensible sa distance pendant l'histoire).

J'ai adoré la beauté des nombres et formules mathématiques révélés par l'écriture de Yoko Ogawa...

Le seul point général qui a fait que j'ai moins accroché à ce roman serait dans le rythme de la narration, l'enchainement des différents épisodes de vie de ce trio. Quand je posais le livre, il me fallait de la motivation pour m'y re-pencher, me remettre dans l'ambiance et le point où je l'avais laissé, contrairement à des "page-turner" pour lesquels je peux avoir une plus grande avidité à reprendre là où je les ai laissés quand je suis interrompue. Mais comme cela est peut-être biaisé par mes conditions de lecture, cela reste au conditionnel et mériterait que je le discute à nouveau à une relecture ultérieure de ce roman.

Même si j'aime énormément ce roman de Yoko OGAWA, je suis d'accord avec toi, Vavyala, pour le côté "non-page-turner", si je puis dire, ainsi que pour le reste de ton commentaire ! Pour moi je ne me jetais pas dessus comme sur un thriller mais quand je m'y remettais, la magie opérait et de nouveau j'étais charmée par cette histoire et par l'écriture de cette auteure ! C'est une lecture paisible mais qui demande justement un environnement paisible !! Peut-être que les vacances en famille ne sont pas ce qu'il y a de mieux !

Merci pour ton avis, Vavyala !

Merci clinchamps et Juliette!

clinchamps a écrit:

C'est une lecture paisible mais qui demande justement un environnement paisible !! Peut-être que les vacances en famille ne sont pas ce qu'il y a de mieux !

Oui, ce roman mérite que je le relise à une période plus calme

Je viens de finir "les petits oiseaux" de Yoko OGAWA (merci à l'amie qui me l'a offert ! ) et encore une fois j'ai beaucoup aimé !
Je vais reprendre l'idée de Vavyala et le côté "non page turner" : on n'a pas hâte d'y revenir, mais au bout d'une petite pause, ça nous manque, on le reprend et on est à nouveau charmé, au sens magique du terme.
On a de nouveau un univers très particulier à travers deux frères, dont l'un ne parle que le langage des oiseaux, et dont l'autre est le seul à le comprendre. Là encore OGAWA pose cette circonstance comme une banale réalité. Elle aurait pu créer un personnage sourd, qui ne partage qu'avec son frère un certain langage de signes, et en fait c'est un peu le cas, sauf que parler Pawpaw (la langue des oiseaux) ça vous a une autre originalité, et cela ouvre toute la problématique du roman : les oiseaux et les rapports uniques que ces deux hommes entretiennent avec eux. Au fil des pages, l'auteure crée une bulle irisée dans laquelle vivent les deux frères, au travers de laquelle ils aperçoivent bien le monde extérieur mais dont en fait ils ne sortent jamais vraiment. Le frère aîné n'en sortira que pour mourir, paisiblement, il n'y a pas de drame dans ce roman, et le second, qu'on ne nommera jamais autrement que "le monsieur aux petits oiseaux", y restera jusqu'au bout aussi, même s'il touchera presque du doigt la réalité douloureuse du monde des autres. Yoko Ogawa dépeint la vie de ces deux hommes, leur rapport aux oiseaux, les oiseaux eux-mêmes, et surtout leurs chants, avec une délicatesse, une finesse, une précision d'enlumineur, ou d'estampiste, ou comme une brodeuse créant point par point une tapisserie aux mille détails parfaits et minuscules.

La lecture de ce roman ouvre le cœur à une paix douce, mélancolique, avec même une pointe d'envie pour la capacité des personnages à avoir vécu toute leur vie sans jamais sortir de ce qui pour eux étaient son essence même.

Merci clinchamps pour ton retour sur ce roman qui donne très envie d'y plonger.  
Je note la référence pour plus tard, quand j'aurai dépassé ma panne de lecture actuelle.
Décidément, Yoko Ogawa semble avoir un talent fou pour décrire des situations atypiques, tout en les faisant passer pour presque naturelles et tout en sondant malgré tout un peu de l'universalité de l'âme humaine au passage... Et toujours beaucoup de délicatesse dans son écriture à ce que je comprends...

Merci pour ton avis, Clinchamps Ce que tu en dis me tente beaucoup

Ma deuxième tentative avec Yôko Ogawa a été la bonne, j'ai beaucoup aimé La Formule préférée du professeur.

J'ai trouvé ce petit roman très apaisant. C'est un texte très doux et sensible sur une amitié un peu particulière et j'ai aimé retrouver le professeur, Root et sa mère pendant quelques jours.

Je n'ai jamais détesté les mathématiques, mais je les ai bien oubliées depuis le lycée. Et pourtant j'ai vraiment bien aimé réviser avec les digressions du professeur, qui nous les fait voir sous un aspect poétique et assez fascinant. En revanche, le base-ball ne m'intéresse absolument pas et j'avoue que les quelques passages relatifs à ce sujet ne m'ont pas passionnée (heureusement, il n'y en a pas trop).

Merci pour ce très joli commentaire, Esperluette

Ravie que tu aies aimé ce roman, Esperluette !! C'est un de mes préférés de Yoko-san !