JK Rowling se met au polar... sous pseudonyme (Robert Galbraith, The Cuckoo's calling)

Un article surprenant que je viens de lire sur le site Actualitté

Assez surprenant en effet, mais son intention se comprend, la pression doit être moindre sous ce pseudo que sous le nom de JK Rowling! Il a l'air assez interessant en tout cas:D 

Oui, ça doit être tentant de pouvoir lire des critiques qui n'ont aucune idée de la personne qui se cache derrière le pseudo.  

Étonnant, mais ça nous fait un autre livre d'elle à lire ce qui est toujours bon à prendre. 

Je viens de lire la nouvelle! JKR est surprenante. Elle continue à mener toujours ses lecteurs en bâteau.  Ce qui est très positif pour elle et elle doit en être heureuse, c'est que les critiques ont salué l'arrivée de ce "nouvel" auteur du polar.
En tout cas, j'attends son livre en français. 

1500 ventes, je ne sais pas si c'est un joli score ou pas mais je comprends le challenge avec ce que cela représente de risques et ça doit effectivement être passionnant. Anonyme, elle prenait celui de faire un flop au niveau des critiques voire de se prendre une volée de bois vert, mais dans tous les cas, elle devait avoir l'assurance d'un peu de vérité... Et financièrement, je crois savoir qu'elle peut se permettre ce luxe  
J'aime assez cette démarche, moi.

Winter a écrit:

J'aime assez cette démarche, moi.

Moi aussi. 

Apparemment la fuite vient d'un cabinet d'avocats.  

Pour ce qui est du nombre de livres vendus, je ne voudrais pas dire de bêtises mais il me semble qu'effectivement 1 500 exemplaires correspond à un petit tirage, donc c'était un score honorable pour un auteur inconnu mais pas spécialement élevé non plus.  

En fait, ce n'est pas un bon score, pour une nouveauté polar, soi-disant saluée par les critiques.  

La rumeur courait dans le monde de l'édition depuis déjà deux trois ans qu'elle ferait sans doute cela.

ça me déçoit un peu de sa part, car quand on comment une imposture littéraire, il faut jouer le jeu jusqu'au bout, qu'on ne me dise pas qu'elle n'en avait pas les moyens, ça me parait orchestré...

Parlons de Emile Ajar / Romain Gary par exemple. Lui avait préparé cette imposture depuis longtemps, et est allé au bout de ce jeu étrange de dédoublement de personnalité, et surtout, il a fait un livre suffisamment remarquable qui a obtenu un Goncourt. C'est pour cela que Gary restera le seul auteur à être nommé deux fois au Goncourt...

En plus, j’ai été tellement déçue par son précédent livre que je ne suis pas vraiment prête à lire ce nouveau polar.

Je ne comprends pas trop, tu penses que la fuite était calculée ?  (oui j'ai mis un mois avant de voir ton post   )

Ca ne me semble pas impossible qu'elle ait essayé de garder le secret, et j'ai l'impression que pour elle ce livre était plus une récréation qu'un grand projet littéraire comme pour Gary/Ajar.  

Et en fait je passais pour dire qu'il sortira en France le 6 novembre chez Grasset (traduction littérale : L'Appel du coucou). Comme moi j'ai été conquise par Une place à prendre, je pense que je le lirais.  

Disons que cela me semble vraiment un peu étrange que la fuite soit dévoilée, alors que son livre connait un très faible succès.
Car 1500 exemplaires n'est pas un chiffre de vente remarquable.
Donc, que ce soit conscient ou pas, il me semble que cela tombe à pic pour relancer les ventes de ce titre.
Bon, je me fais un peu l'avocat du diable, là...

Car l'autre aspect de l'affaire, c'est ce qu'on peut constater de cette imposture d'identité:
Si elle voulait tester ses véritables qualités littéraires, le retour de bâton n'est pas très cool, puisque ce polar est jugé comme un polar honnête mais qui n'est en rien remarquable... Et qu'il n'a pas vraiment rencontré son public non plus.
Les lectorats du polar et celui du teen novel ne sont pas vraiment les mêmes, même si nous sommes plusieurs ici à naviguer allègrement entre les genres.
ça va être intéressant de regarder si ses lecteurs de HP, déjà un peu revenus de The Casual Vacancy, vont le lire, alors que ce n'est pas leur tasse de thé.

Je me demande si elle n'aurait pas dû faire l'inverse avec ces deux derniers titres.
Sortir TCV en loucedé et ce polar sous son vrai nom...

Et je me demande si ce ne serait pas mieux qu'elle revienne au Teen Novel qui est un genre dans lequel elle excelle...
Ce n'est en rien réducteur, car je pense que c'est un genre trop longtemps négligé et méprisé, qu'elle a réussi à faire connaître et respecter.
Et j'espère qu'elle rencontrera à nouveau le même succès que pour les HP...

Personnellement j'ai adoré L'Appel du Coucou ! Ce n'est pas révolutionnaire, mais c'est hyper-bien écrit. Ce que j'aime c'est que c'est très détaillé, très fouillé, les personnages principaux sont géniaux.

Je me suis régalée, je l'ai lu en deux jours.

Je copie-colle une partie de ma chronique :

Les spécialistes du genre y trouveront sans aucun doute à redire, mais force est de constater que l’auteur s’en sort très bien. Robert Galbraith, nous l’appellerons ainsi, a la plume gracile, sait comment happer son lecteur, avec une histoire, qui sans être follement originale, noue et dénoue à l’envi une intrigue plus complexe qu’elle n’y paraît.

Cormoran (et oui !) Strike, privé à la dérive, (pour lui quand rien ne va, rien ne va !), pense enfin voir le bout du tunnel quand un client surgi de son passé lui fournit une affaire très bien payée et qui n’a pas l’air trop compliquée... Mais c’est sans compter sur un assassin qui rôde et qui n’en a pas fini de sévir.

Robert Galbraith a l’art et la manière de créer une ambiance, on est ici dans une ville de Londres hyper-contemporaine, tentaculaire, dont les ramifications nébuleuses font écho aux cheminements de l’enquête, plus celle-ci avance, plus on pénètre dans les recoins les plus sombres de cette cité emmitouflée de brouillard...

Ses personnages sont admirablement décrits, l’auteur prend bien le temps de la description, de l’introspection, de la réflexion. Nul doute que le couple formé par les deux protagonistes de cette histoire, Cormoran et l’inénarrable secrétaire Robin, est fait pour durer, en tout bien tout honneur.

Je regrette un peu de ne pas avoir lu le roman avant la découverte du pot aux roses, car il est difficile de ne pas chercher à retrouver la patte d'un écrivain qu'on connait et apprécie. D'un autre côté, n'étant pas attirée par le policier contemporain, il y avait fort peu de chance que je le lise s'il n'avait pas été signé par Rowling même s'il s'était retrouvé à ce moment caracolant en tête des ventes. Que Rowling s'attaque à ce genre n'était pas tellement surprenant, elle avait confié son intérêt pour les romans policiers, et Harry Potter et la Chambre des Secrets était déjà un whodunit classique. Donc, que dire de cette première aventure de Cormoran Strike (si vous vous demandez comment on peut affubler un personnage d'un nom pareil, eh bien oui, en effet, sa mère se droguait)?

Contrairement à la saga Harry Potter ou à The Casual Vacancy qui m'avait agréablement surprise, je n'ai pas été tourneboulée, ce qui ne veut pas dire que j'ai passé un mauvais moment. Comme d'habitude, Rowling arrive sans problème à me faire tourner les pages même quand il ne se passe rien de fondamentalement trépidant. Le personnage principal est intéressant. Bien sûr, le détective privé plus ou moins une épave à la vie chaotique n'est pas un concept original, c'est peu de le dire, mais Strike a un background déjà assez étoffé et se révèle plutôt attachant bien que peu glamour. Robin est assez agréable aussi même si sa personnalité est pour l'instant moins fouillée (en même temps on ne peut pas tous cacher des squelettes dans des placards). L'enquête se passe principalement dans le milieu de la mode londonienne et on croise nombre de personnages assez peu sympathiques dans l'entourage de Landry (je m'attendais par moment à voir débarquer Patsy et Edina, au moins ça aurait détendu l'atmosphère).

L'enquête est plutôt bien menée. Le problème avec les whodunit c'est qu'il est difficile, au bout d'un moment, de surprendre le lecteur. On a souvent la méthode qui consiste à pointer des suspects très évidents pour les mettre hors de cause au fur et à mesure pour finalement désigner comme coupable celui qu'on soupçonne le moins, toujours à la périphérie. Ou alors on a le coupable parfait, qui a le mobile, la personnalité, mais qui bénéficie d'un alibi en béton, qui se révélera être monté de toute pièce. L'auteur peut alors s'en sortir brillamment en choisissant de miser sur le "comment" plutôt que le "qui".

Dans le cas qui nous occupe, il faut un moment avant qu'un suspect ne se détache vraiment, Strike mettant du temps avant de pouvoir s'entretenir avec tous les tueurs potentiels, et si je me suis posée des questions sur le personnage qui allait se révéler le coupable, c'était plus parce que c'était une possibilité qui avait déjà été traitée avant (difficile de faire du neuf dans le genre) que parce que j'en étais intimement convaincue

Spoiler:

. Cela dit, à environ cinquante pages de la fin, suite à une certaine conversation, j'avais trouvé, sans pouvoir expliquer le comment

Spoiler:

.

Le roman manque peut-être d'une certaine montée en puissance, Strike interroge les uns et les autres, ne fait pas forcément bénéficier de suite le lecteur de ses conclusions, mais il n'y a pas de scènes ou de personnages, en dehors du principal, qui ressort particulièrement. Rowling arrive pourtant toujours à émouvoir, au détour d'un dialogue.

Au final, The Cuckoo's Calling est un roman policier honnête, qui ne révolutionne rien (l'auteur n'avait de toute façon pas cette prétention, à ce stade elle doit juste chercher à se faire plaisir et on ne peut pas lui donner tort) mais qui m'a quand même donné envie de retrouver Strike pour sa prochaine enquête (en poche, quand même faut pas abuser). Contrairement à The Casual Vacancy je n'ai pas trouvé là l'occasion de faire des parallèles entre ces nouveaux personnages et ceux de son œuvre maîtresse, mais je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer que le thème de l'adoption et des enfants abandonnés faisait encore surface: c'était bien sûr le cas dans Harry Potter avec le héros élevé par son oncle et sa tante et son ennemi grandissant à l'orphelinat, un des personnages de The Casual Vacancy était également adopté et ses relations avec ses parents adoptifs n'étaient pas des plus faciles, et là encore, le thème est abordé notamment au travers de Lula Landry. Si dans les Harry Potter on était dans un thème très classique de ce genre de romans, la récurrence de ce motif m'intrigue un peu.

Je viens de terminer l'Appel du Coucou (en français) et je dois dire que j'ai apprécié ma lecture

Alors, je lis très peu de policiers, donc je suis bon public. Je demande juste une intrigue assez bien menée pour que j'aie envie d'y croire et des personnages un minimum attachants. Ce qui est le cas de Cormoran (un peu moins de Robin, qui m'a semblé un peu fade), et de plusieurs des personnages secondaires qui se dessinent au fur et à mesure que l'enquête avance (à commencer par Lula, mais aussi Tansy, Rochelle, Guy Somé entre autres)

En tous cas, j'ai trouvé le roman prenant et agréable à lire, ce qui est ce que je lui demande principalement:)

Après, concernant l'intrigue elle-même,

Spoiler:

Mais le roman en lui-même est sympa, j'ai bien aimé suivre Cormoran et ses petites notes. Sans doute, si j'en ai l'occasion, je lirais le suivant

La BBC devrait tourner cette série sous peu, avec dans le rôle titre Tom Burke...

Bon, ben je vais peut-être le lire, du coup

Un peu étonnée du choix, je voyais Cormoran Strike plus massif, plus moche... Cela dit, ça ne sera pas la première fois où l'acteur a un physique plus avantageux que le personnage et où on s'habituera vite.

Zakath Nath a écrit:

Un peu étonnée du choix, je voyais Cormoran Strike plus massif, plus moche... Cela dit, ça ne sera pas la première fois où l'acteur a un physique plus avantageux que le personnage et où on s'habituera vite.

On s'habitue vite à son physique !

C'est confirmé, la BBC a mis en ligne l'annonce de l'adaptation de trois romans de R. Galbraith sur son Media Centre () : The Cuckoo’s Calling (3x60 minutes), The Silkworm (2x60 minutes) et Career Of Evil (2x60 minutes)

OUi je viens de voir ça ! Et JK Rowling semble ravie que ce soit TB "massively talented" dans le rôle de Cormoran ! Personnellement ça me convient parfaitement ... En lisant je lis très vite les descriptions physiques. Côté psy, c'est parfait ! J'ai hâte de savoir qui jouera le rôle de Robin...

Je suis bien contente de cette confirmation. Je ne connais pas les romans mais je suis ravie à l'idée de pouvoir voir Tom Burke dans une nouvelle adaptation.

Entre temps, je vais essayer de trouver les romans histoire de connaitre un peu l'univers.

Rose Bleue a écrit:

Entre temps, je vais essayer de trouver les romans histoire de connaitre un peu l'univers.

Tu les trouves facilement en français et en anglais. J'ai acheté le premier en ebook anglais. Je l'ai presque fini et franchement, le personnage est terriblement attachant (il me rappelle un peu Jackson Brodie de K. Atkinson, mais en plus doux ). Les personnages sont terriblement attachants. Bon, je pense avoir découvert le coupable mais je ne suis pas certaine car c'était à un peu plus de la moitié du livre, donc ça me paraît tôt...

Ce que tu écris me donne encore plus envie de les lire. Je vais essayer de vite me les procurer.

Je viens de terminer le deuxième et c'est génial... Elle passe son temps à nous tendre des petits indices qu'on saisit en se disant "ça y est j'ai trouvé le coupable" pour mieux nous détourner une demi-page plus loin et nous conduire très loin !! En fait, j'avais une petite idée par rapport à deux indices mais je me suis retrouvée perdue dans un tourbillon d'autres indices et de suspects...
Cormoran est encore plus attachant que dans le premier et Robin est adorable... La dernière page est mignonne comme tout (et il valait mieux vu le côté "gore" du crime) et je vois vraiment Mr Burke jouer ce passage !!

Le rôle de Robin sera apparemment joué par Holliday Grainger, la Lucrezia de la version Showtime des Borgias:

Je n'ai pas une image précise de Robin et j'aime bien l'actrice donc pourquoi pas.

Ça commence bientôt