Opéra...

Morloch, très heureuse de voir un fan d'opéra de plus à l'auberge. Ce serait très sympa si tu pouvais te présenter, comme il est d'usage sur ce forum dans le topic "bienvenue", on pourrait en connaître d'avantage sur tes goûts.
Personnellement, j'aime la musique de Massenet. Malheureusement, je te l'accorde, les livrets à l'opéra ne sont pas toujours exceptionnels.
Merci de ton compte-rendu.

Double post pour rappeler à tous que dans le cadre de l'opération "l'opéra au cinéma" en collaboration avec CielEcran, France Musique et le Metropolitan opera de New-York, sera diffusé ce soir dès 18h dans de nombreux cinémas de France, Navarre et Suisse (pour les autres pays je ne sais pas) l'opéra "La Somnambula" de Bellini. Les deux interprètes principaux seront Natalie Dessay et Juan-Diego Florez . ( Rappelez vous leur merveilleuse interprétation de "La fille du régiment".....)
Cet évenement a lieu en direct du MET et sera retransmis également sur France Musique.
Alors, si vous n'avez rien à faire de mieux ou rien à faire tout court, n'hésitez pas un seul instant: ALLEZ Y.
Pour celles et ceux qui auraient du travail, branchez vous sur France Musique et vous pourrez ainsi joindre l'utile à l'agréable: Repasser, Faire du ménage, corriger des copies etc....tout en passant un bon moment.(2H40)



Deux petites photos pour vous prouvez (si vous en doutiez) qu'opéra ne rime pas forcément avec Castafiore, perruque, costume sentant la naphtaline et autre cliché....

Ci dessous un lien où vous trouverez la liste des salles de cinéma retransmettant l'évenement.


http://www.cielecran.com/evenement-exceptionnel.html?offre=17

Oui, le Met change un peu avec son directeur Peter Gelb, il y a une tentative de sortir de l'éternel spectacle de patronage qui est l'image véhiculée par la maison. Mais une partie du public résiste, la production a été mal accueillie.

Super distribution ( mais je ne suis pas un fan absolu de Florez, il est techniquement bluffant, par contre je ne l'ai jamais vu être capable d'incarner un personnage, peut-être ce soir ? )

Je suis obligé de manger ma casquette... Juan Diego Florez a été fantastique et impliqué dans ce qu'il chantait...

Une honte... de quel droit est-ce qu'il fait des nuances sans me prévenir...

Il a du t'endendre dans son subconscient.
Etant au boulot cette nuit, je n'ai pas pu aller au cinéma et j'attends donc avec hâte les différents commentaires.

héhé, j'ai donc une forme de communication télépathique avec Jean-Diègue toujours bon à savoir

Je ne peux pas trop t'aider, j'ai écouté d'une oreille le streaming sur le site de France Musique. Tout le monde m'a paru en forme, Nat Dessay, Jean Diegue mais finalement je me demande si la vraie star de la soirée n'était pas Michele Pertusi, qui a quand même eu un gros souci aux cordes vocales en fin d'année et qui paraît avoir tout récupéré

Papotage de Peter Gelb disant qu'il était satisfait de l'accueil de la mise en scène par le public. Le Met en pleine révolution culturelle

Tiens, il y a un topic sur l'Opéra, je ne savais pas !
Avec un peu (beaucoup) de retard, tu as beaucoup de chances Félicité ! Roberto Alagna est un chanteur d'Opéra que j'aime énormément. Merci pour la photo ! Je ne suis pas une très grande connaisseuse d'Opéra (je n'y suis allé que 2-3 fois )mais j'aime énormément sa voix !

Très bel Idoménée dimanche, pas mon opéra de Mozart préféré, un de ses opéra seria, le livret est un peu mal fichu, mais distribution fantastique avec Paul Groves, Camilla Tilling, Mireille Delunsch et surtout Joyce DiDonato, vraiment une des meilleures chanteuses que j'aie jamais entendue sur scène, tout y est : actricée née, perfection technique, vocalises surréalistes, implication maximale et timbre héroïque de mezzo somptueuse.

Vive Joyce ! Joyce forever !!!

La mise en scène est un peu austère et rebutante, mais sur la durée ça fonctionne avec une bonne direction d'acteurs.

Sinon, la saison 2009-2010 est en ligne, avec notre nouveau directeur Nicolas Joel en remplacement de Gégé Mortier,

http://www.operadeparis.fr/cns11/live/onp/2009_2010/saison/operas/index.php?&lang=fr

il y a le Ring de Wagner et la Ville Morte de Korngold. Je suis joie.


Par contre, le Faust de Fenelon sera la seule contemporaine jouée. Il semble bien que cela soit la fin du mini-âge d'or qu'aura été l'ère Mortier pour la musique contemporaine à l'opéra de Paris.

Merci Morloch pour ce lien. Le programme a l'air d'être d'un grand classissicme....
Je plussoie pour Joyce DiDonato et Idoménée.

Mais honnêtement, as-tu déja trouvé un seul livret d'opéra bien fichu ?

Oh, il y a de bons livrets. Tous ceux de la Tragédie lyrique française sont excellents, ceux de Da Ponte pour Mozart sont très bons, il y a dans le paquet des Scribe des choses pas mal (il a même provoqué une révolution en Belgique, le pauvre. Ok, c'était avec des belges, mais quand même) , Rossini a des livrets qui fonctionnent dans le genre déconne, Puccini aussi dans le genre mélo larmoyant. Dans le "grand opéra français" il y aussi de bonnes choses, La Juive, d'Halévy, par exemple. Wagner, c'est un vaste foutoir, mais en définitive j'aime bien. Strauss a parfois d'excellents livrets (Oscar Wilde pour Salome, entre autres). Les décadents allemands de l'entre deux guerre ont toujours de super livrets. Pelleas de Debussy, je n'ai jamais rien compris, mais je crois que c'est un bon livret etc... etc... Les compositeurs contemporains choisissent en général les trucs les plus confus et ésotériques possibles, mais est-ce que ce sont de mauvais livrets pour autant ?

Il y en a plein (et de mauvais aussi...)




Et pis Joyce, c'est la meilleure ! Voilà !


(m'amuse cet extrait avec des fatal error, on dirait l'informatique des années 80)  

Des images de la production des Fées de Wagner au Châtelet (projets de décors et costumes) qui va commencer vendredi.
















Je dois saouler tout le monde sur ce topic (pauvre Félicité )

Continue, continue, moi cela m'intéresse beaucoup. J'avais lu l' article du Figaro concernant ce spectacle, sur internet, et je me disais que par curiosité (Wagner n'étant pas mon compositeur préféré) je serais bien allée l'écouter. Quand j'habitais Paris j'avais un abonnement à l'opéra et une fois par saison j'allais découvrir une oeuvre, contemporaine ou non.
La musique du jeune Wagner influencé par Mendelssohn m'intrigue.
Et j'aime beaucoup le théatre du Chatelet.
Tes photos sont superbes.
http://www.lefigaro.fr/scope/articles-musiques/2009/03/25/08007-20090325ARTFIG00013-les-fees-de-wagner-.php

Morloch a écrit:

Je dois saouler tout le monde sur ce topic (pauvre Félicité )

Mais pas du tout ! Bien au contraire, c'est très intéressant ! Et puis, ce topic est fait pour ça !!
Je n'ai pas trop le temps de participer en ce moment, mais je lis tout ça avec attention (d'ailleurs, je n'ai pas oublié que je devais faire un post sur "Pelléas et Mélisandre" que j'avais vu à Vienne en janvier, avec Natalie Dessay ! )

Ah cool.

Pour les raretés, s'il n'y en pas trop cette prochaine saison à l'opéra de Paris, il ne faut pas non plus juger Nicolas Joel sur une saison. Il semble qu'il ait plein de projets intéressants dans ses tiroirs, on va voir ce qu'il arrive à faire. Et puis c'est une saison très équilibrée, c'est une qualité aussi.

Au contraire, la saison de l'opéra comique (annoncée mais pas encore en ligne) c'est du délire presque too much, je me demande comment ils vont tenir le coup, même ultra-méga-subventionnés...

Il va y avoir Fortunio d'André Messager, The Fairy Queen d'Henry Purcell, Cendrillon de Pauline Viardot, Béatrice et Bénédict d'Hector Berlioz, L'Amant jaloux d'André Grétry, Zémire et Azor d'André Grétry, Mignon d'Ambroise Thomas, Les Boulingrins de Georges Aperghis (création), Pelleas et Melisande de Claude Debussy, Sancho Pança, de Philidor !!!


Bon Purcell, Berlioz et Debussy auront du public, mais le reste ça fait passer les Chabrier, Herold et Auber de ces deux dernières saisons pour des piliers du répertoire.

Pour ma part je me réjouis du départ de Gérard Mortier. J'ai vraiment détesté sa direction de l'OPéra de Paris (désolée ). Je me suis retrouvée à bouder l'Opéra de Paris (après 10 ans de fidélité absolue - l'ère Hugues Gall était quand même drôlement bien , n'en déplaise à beaucoup ) à cause de ses programmations. Avec lui, c'est la mise en scène d'abord, et pour moi, ça ne passe pas. Surtout qu'il y a metteur en scène...et metteur en scène... Je ne suis pas contre la modernité, les transpositions. Mais quand il ne s'agit que de la seule chose proposée par le metteur en scène, et que c'est , je m'insurge...
Le livret, c'est pas fait pour les chiens, non mais
Et les mises en scènes poussiéreuses du Met ne rivaliseront quand même jamais avec celles de l'Opéra de Sidney avec sa non moins poussiéruese( ). Il faut trouver la juste mesure entre modernisme et fidélité à l'esprit du livret... (ok, pour le trouvère Manrico, le héros le plus stupide jamais enfanté par les librettiste, il faut quand même lui donner du cachet !)


J'espère que Nicolas Joël va remettre la musique et les voix à l'honneur...
J'ai reçu hier le dernier numéro (ou je devrais dire premier ) du Monde la Musique Classica : il ya une brève interview de lui. Bonne nouvelle : la réouverture avec Mireille de Gounod sera retransmise en direct ("premier vrai direct" de l'Opéra de Pars, dixit)


Voilà, c'était mon coup de gueule : l'Opéra de Paris est enfin libéré du mortier dans lequel il était englué (je sais, c'est très mauvais)

Perso j'ai l'impression qu'au delà des déclarations pseudo-fracassantes des uns et des autres, quand on les juge sur les faits, il y a une continuité Hugues Gall - Gérard Mortier - Nicolas Joel : c'est que l'opéra de Paris est de nouveau une des maisons d'opéra les plus brillantes au monde (faut voir le budget, aussi...)

Chacun a eu sa petite touche, et Mortier est particulièrement exaspérant dans ses déclarations sur l'éducation du public, lequel public n'est pas assez bien pour lui, trop conservateur, trop bourgeois etc... etc... et il y a eu de sévères ratages ultra-prétentieux dans les mises en scènes, des choses bien plus classiques aussi (en dépit de ses déclarations) et des réussites.

Là où je ne suis vraiment pas d'accord, c'est pour la musique : il y a eu une programmation passionnante pendant son mandat et surtout cette histoire du retour des chanteurs, ça m'échappe un peu (Nicolas Joel n'éclaircit pas beaucoup quand il énumère toute une série de chanteurs qui "reviennent" alors qu'il ont tous été programmés par Mortier ces dernières années).

Les chanteurs, j'ai plutôt l'impression qu'ils ne sont jamais partis : on a eu un luxe vocal phénoménal, avec - faut avouer - un goût pervers de Mortier pour les expérimentations et la mise en avant d'acteurs -chanteurs parfois discutables dans certains rôles, mais c'était en général bien vu. Je trouve ça dommage d'avoir boycotté son mandat (bon, parfois, il fallait fermer les yeux et seulement écouter), il y a eu de très grands moments. Et c'était loin d'être l'essentiel des distributions.

D'ailleurs, c'est irritant de façon générale ces histoires de directeurs d'opéras qui viennent avec leur carnets d'adresses et n'embauchent jamais certains pour des raisons d'affinités. Ce n'est pas normal par exemple qu'on n'ait jamais eu Karita Mattila pendant ces années Mortier, et que maintenant avec Joel, Eva-Maria Westbroek semble bannie, surtout quand on voit le rapport très fort qu'elle avait établi avec le public de l'Opéra de Paris.

Avec Joel, bien que sa première saison soit assez timide, il y aura plus d'opéra français XIXème, la programmation de Mireille en premier spectacle est une sorte de manifeste. (Ca plus l'opéra comique, c'est bo, on va avoir une sérieuse remise à niveau )

Quand je parle du retour des chanteurs, je parle du retour de leur mise en avant (les voix ont toujours été làl) Avec Mortier, j'ai vraiment eu l'impression qu'ils passaient au second plan, et pour moi ce n'est pas acceptable. Encore une fois, c'est ma vision de l'opéra : pour moi, l'opéra s'écoute avant de se voir, et tant qu'à faire, il faut que ce soit harmonieux... Maintenant, pour d'autres ce sera l'inverse !

Il est vrai également que je n'ai pas aimé les programmations de Mortier, sa volonté de mettre bien sa griffe, ses discours ont atteint leur but : ils m'ont exaspérée. Autant, avec Hugues Gall - qui est celui qui a sorti de la panade l'Opéra de Paris, c'est un fait - j'ai pu amener beaucoup de personnes de mon entourage à l'Opéra en soignant le choix du répertoire, des chanteurs, etc... autant c'était pour moi impossible avec Mortier. Et ce d'autant que je pense que beaucoup des productions qui ont été reprises n'étaient pas les mailleures scéniquement ou qu'alors les chanteurs choisis n'étaient pas assez bons pour moi... Quant aux nouvelles, au secours pour la plupart... Rien que d'en voir des extraits et d'en lire les compte-rendus, j'étais énervée (non mais ce Don Giovanni ???). Je sais, c'est mal d'avoir des préjugés, mais les transpositions et moi, on n'est pas aisément copines...

Eh oui, je suis extrêmement difficile en matière de voix... Même mes chéri(e)s en prennent pour leur grade Et Karita en fait partie de mes chéries : ah!!!!!! son Elsa dans le Lohengrin (pas terrible) de Carsen Mes amis pour qui c'était leur premier Wagner avaient adoré (sauf Gwyneth Jones en Ortrud qui nous faisait nous casser les oreilles : mais apparemment ce n'est pas politiquement correct de dire qu'elle ne maitrise plus sa voix ) C'est sûr que son absence mne m'a pas aidée à venir à Bastille...

Perso, je suis plutôt partisan du théâtre à l'opéra, les choses ont bien évolué et même le public le plus exclusivement "glottophile" n'accepterait plus certaines choses. La direction d'acteurs est devenue un paramètre du spectacle même dans les productions classiques, et je trouve ça bien.

Un autre problème de Mortier était qu'à quelques exceptions près, il n'aime pas le répertoire italien ( public conservateur blablabli blabliblou etc..), il avait donc tendance à faire le choix de produire les italiens dans des productions de routine, sans que cela coûte une fortune, avec comme ligne directrice que " de toutes façon, Verdi, ce sera plein". Pour faire taire les grognons, il y avait quand même une star (entourée de chanteurs corrects) et dans le même temps il mettait le paquet sur ce qu'il aimait. C'est une vision discutable de son métier

Bizarrement, il y a eu des erreurs de sa part, par exemple Liping Zhang en Butterfly d'anthologie (dans la vieille production Bob Wilson),pauvre Gégé qui fait des super distributions sans faire gaffe ou bien le Macbeth de cette saison (avec Urmana, Furlanatto, Secco... et au départ Carlos Alvarez (mais Alvarez a annulé pour soucis vocaux)).

Mais, au final, même dans ce répertoire mal aimé, il s'en est mieux sorti qu'on l'a dit. Par exemple, le Don Carlos d'ouverture de la Scala de Milan cette saison, qui devait nous en mettre plein la vue était plutôt moins bon que celui de Bastille la saison dernière, quoi qu'on ait pu en dire.

(Et puis il n'était pas si mal ce Don Giovanni, au petit détail près que la transposition en fonctionnait pas du tout )

J'ai aussi fait des tentatives d'amener des pauvres victimes malheureuses à l'opéra, la pire erreur c'était Liewen et Chevalier Bayard. Dans un instant d'égarement, comme, si je me souviens bien, ils s'intéressaient à je ne sais plus quoi des années 1920-1930, j'ai fait une tentative avec Wozzeck, assez malheureuse, je crois). Ce qui a bien marché, en revanche, avec d'autres, ça a été le Tristan cette année. Alors que je m'attendais au pire, j'ai appris qu'un couple d'amis à qui j'avais recommandé ce spectacle et qui n'étaient jamais allé à l'opéra avaient repris spontanément des billets pour autre chose, et un ami qui avait réussi à emmener 4 amis à lui a constaté la même chose : ils sont revenus de leur propre initiative. Donc, quoi qu'on en dise, le Tristan Sellars-Viola était un bon mode de conversion (100 % de réussite constatée par huissier).


...


Gwyneth Jones, j'adore (même au moment de sa gloire, avec des bouchons à oreilles et un bon casque anti-bruit de chantier, je passe un moment délicieux...)



Et puis, Gégé c'est fini, place à Nico (dont la première saison, soit dit en passant, n'est pas non plus glottophiliquement si indiscutable que cela, par rapport aux effets d'annonce...)

Wozzek, t'es malade

En tout cas, je suis aux anges quand et la scène et les voix me transportent totalement. J'ai eu quelques cas :
- le "Don Carlos" du Châtelet en 1996 (une vraie gifle). La mise en scène de Bondy a ses défauts, les chanteurs aussi, l'accoustique est mauvaise mais à la fin c'est le torrent de larmes,
- l'"Alcina" de Carsen à Garnier : une beauté incriyable scéniquement et vocalement
- le "Lohengrin" de Carsen en 1996 : car même si cette vision apocalyptique est franchement nue, les voix de Mattile et du regretté Gösta Wingberg étaient juste à tomber de beauté. Et Dame Gwyneth Jones qui-ne-maîtrise-plus-sa-voix (elle est plus bien jeune maintenant, je ne sais pas si tu aurais vraiment aimé...) faisait une Ortrud terrifiante
- le "Billy Budd" de Carsen
- "La Veuve joyeuse" avec Karita en 1997 à Garnier (on était 12 à l'amphithéâtre )
- "Hamlet" au Châtelet avec une scène de la folie anthologique par Dessay : on était en larmes et mes amis peu habitués à être remués comme ça...

etc

Dans les gros ratages :
- "Gillaume Tell": déjà l'opéra n'est pas dans les meilleurs mais c'était raté de chez raté (je ne me suis jamais autant ennuyée…)
- l'"Attila" de José Dayan et Jeanne Moreau : ou quand le plateau de Bastille paraît vraiment trop grand


HS : avez-vous aussi des problèmes avec votre ordi quand votre message devient plus long que la case… dans mon cas, il devient impossible de voir ce que je tape

Morloch a écrit:

(Et puis il n'était pas si mal ce Don Giovanni, au petit détail près que la transposition en fonctionnait pas du tout )

Tu avoues Bon, en fait, j'étais assez réticente, car... je ne suis pas fan de la voix de Mireille Delunsch, qui a été beaucoup distribuée dans les productions de Mortier. Je trouve son vibrato limte et son timbre assez ... commun... je sais c'est MAL ...

Citation :

Gwyneth Jones, j'adore (même au moment de sa gloire, avec des bouchons à oreilles et un bon casque anti-bruit de chantier, je passe un moment délicieux...)

c'est clair, avec elle c'est décollage depuis Baikonour

Nicolas Joel a contre lui l'image du metteur en scène classique un peu trop classique. il n'y a pas vraiment d'inventivité dans ce qu'il fait C'est passable...
Maintenant qu'il va plus vraiment avoir la double casquette, je suis intriguée...

Muezza a écrit:

Wozzek, t'es malade

Bin, heuu...... Bref, quoi...

Mon grand regret, c'est que je n'avais pas pensé prendre d'appareil photo pour immortaliser la tête de Chevalier Bayard à la sortie...

Tiens, sinon, c'est marrant, il y a des trucs ou je suis super d'accord, mais d'autres pas du tout.

Le Don Carlos de 1996 était génial ! J'allais bien moins souvent à l'opéra à cette époque, mais c'est un de mes grands grands souvenirs au Châtelet (arf, Alagna, Mattila, van Dam, Meier, Hampson...) avec les Troyens de Berlioz par Gardiner.

Le Lohengrin de Carsen est un peu tristoune, mais je me souviens de cette distribution, mais aussi de la reprise il y a 3 ans je crois avec Heppner, Delunsch qui nous sort de je ne sais où une grande Elsa (oui, oui, pas taper, je suis sérieux, je ne pensais pas cela possible, mais avec elle tout est possible) et une Meier déglinguée et géniale.

Par contre, l'Alcina de Carsen, c'est pour moi un exemple de transposition qui marche mal. La sempiternelle famille bourgeoise XIXème, homme en costumes, femmes en soubrettes, Morgana changée en domestique alors que c'est la sœur d'Alcina, détruisant toute la trame de la rivalité entre les soeurs, et le final ridicule avec le suicide. Alcina ne meurt pas, elle est battue mais elle reviendra. C'est vraiment une dénaturation du truc, beurk. Et puis prend son air le plus snob possible , à part Susan Graham, dans cette distribution, qui sauver ??? Dessay hors style qui fait portnawak, Fleming dans sa prestation la plus nunuche de tous les temps. Un des rares spectacles baroques de Mortier est la reprise avec une distribution moins connue, mais bien meilleure ( Inga Kalna géniale en Alcina, voix splendide, et au moins, ça ne bave pas ).

Ah ben tu vois on a quand même des points communs

Je ne comprends pas ce que j'ai avec Delunsch. Je sais que je n'avais pas du tout aimé sa Folie et il y a quelque chose dans sa voix qui coince avec mon ouïe (ou l'inverse ).

Pour Alcina, je suis d'accord qur beaucoup des mauvais points que tu soulèves, mais bizarrement, je n'ai absolument pas ressenti qu'on était dans la sempiternelle famille bourge etc. j'avais vraiment l'impression d'êtr dans un ailleurs (et je suis aussi d'accord, Dessay n'est pas faite pour ce rôle, Flemming n'est pas haendelienne, en revanche Graham était très belle tout comme Kathleen Kullman : eh bien, malgré ces défauts, j'ai été marquée par cette représentation

Pour Don Carlos, ma mère était verte : son voisin dormait J'ai eu la chance de le voir 2 fois : heureusement, car à la générale, j'avais été mise KO. A la représentation pour laquelle j'avais - merci le St Esprit - eu 2 très bonnes places, j'ai pu en profiter encore plus : c'était mes premières 1ere catégorie (mais j'étais sûre que ce serait terrible et j'ai ensuite fait en DESS un dossier sur le montage de la production)

Bah Delunsch c'est curieux, dans la plupart de ses rôles, on a l'impression qu'elle est tellement au max de ses capacités techniques et vocales qu'elle va mourir sur la note suivante, mais non, elle continue comme ça jusqu'à la fin. C'est étrange, ce n'est pas beau dans le sens habituel du mot beau, mais je trouve ça toujours fantastique à suivre... Et elle enchaîne les rôles les plus invraisemblables pour sa voix qu'on ne sait plus ce que c'est, soprano lyrique tout terrain ? sans subir trop de dommages, en tout cas je ne les perçois pas... Je me dis qu'elle doit avoir une technique d'une solidité surréaliste en dépit des apparences. Et le drame, c'est que j'aime bien. Bon, tu es sauvée, Joel semble l'avoir bannie des rôles autres que baroqueux, le public glottophile a triomphé. Ce qui est dommage, c'est que j'ai appris qu'elle a une clause d'exclusivité avec l'Opéra de Paris, elle ne peut donc pas aller défendre à l'Opéra comique le répertoire français. On l'entendra donc ad nauseam dans la Folie de Platée, dommage...

Ce qui est génial avec Fleming, c'est qu'en réalité j'adore, mais qu'à chaque fois que je l'entends, je voudrais qu'on lui balance un produit glucophage dessus. Cette femme vit depuis des décennies dans une publicité "Mon petit Poney", il faut faire quelque chose. Son éternel legato dégoulinant dans tous les répertoires et dans tous les rôles, c'est pas humain... Pour être honnête, je n'avais pas entendu son Alcina sur scène (seulement l'enregistrement), mais c'est bizarre. Peut-être fascinant à entendre en direct... La voix est d'une beauté surréelle. Elle semble adorer Haendel, les amateurs d'Haendel ne lui rendent absolument pas la pareille. Rien que pour ça, vive Renée Mais récemment, elle a beaucoup changé sa voix, tu as entendu ses 4 derniers lieder de Strauss ? Assez fascinants, elle se met à avoir de la classe. Renée la dégoulinante qui devient Renée l'esthète, on aura tout vu dans ce bas monde... Ralala...

Pour Don Carlos, il y a toujours le DVD pour raviver nos souvenirs .

Et pour Alcina, un enregistrement vient de sortir avec Joyce DiDonato, je me demande si je ne vais pas craquer, parce que Joyce est la plus grande etc... (cf. page précédente)

Oui, je crois que tu as mis le doigt sur ce qui me gêne avec Mireille

Pour Flemming, je comprends totalement ton ressenti : en fait, c'est surtout au disque que l'on a ce sentiment. On a l'impression qu'elle s'écoute chanter... N'empêche, je l'adore aussi, et heureusement que le décor ne l'a pas écrasée quand je l'ai vue dans Russalka (le pan entier du décor gauche s'est écrasé sur scène juste avant la fin du 1er acte : hallucinant à vivre...). Pour ses 4 derniers lieders, j'ai son premier enregistrement... pas le dernier sorti que l'on dit en effet encore meilleur...

Et sinon, en effet vive le DVD et toutes les captations : quand on a été dans la salle, on voit toujours autre chose (ma mère qui me répète à chauqe fois qu'elle ne comprend pas pourquoi ils n'ont pas filmé le roulé-boulé d'Alagna à la mort de Posa Ca fait partie du spectacle que l'on revoit avec le DVD même si l'image ne le retranscrit pas )

J'aime beaucoup Joyce diDonato aussi Les belles voix de mezzo, ça vous enveloppe. Et quand elle sont agiles...

Ah non, j'ai dit un produit glucophage, pas un décor entier.... (on est entouré d'incapables qui ne comprennent rien aux ordres qu'on leur donne...)

J'avais lu le bouquin de Fleming (oui, là, je viens de perdre toute ma crédibilité, surtout sur un forum littéraire, je sais, pas la peine de retourner le couteau dans la plaie) et elle parle de cette histoire de décor qui tombe, sans dire, je crois, que c'est à Paris. Ce serait son partenaire de scène qui l'aurait poussée au dernier moment, si je me souviens bien.