Opéra...

Comme toi, Ysa, j'ai zappé Par contre, la soirée dernière était enchanteresse

Je n'ai pas tenu le coup à cause de la chaleur. J'ai erré un peu partout et j'ai fini sur la terrasse pour me faire bouffer par les insectes. Douche fraîche à 22h passées puis par terre dans la chambre. Donc, pour arrêter le H S. Je suis entrain de regarder en replay Le Barbier de Séville. J'ai du mal à accrocher pour l'instant. Je essaierai La flûte enchantée tout à l'heure.

Belle Flûte enchantée salzbourgeoise, vue en intégralité hier soir. Le propos se prête tout à fait à la mise en scène choisie, avec un grand-père (Klaus Maria Brandauer, excusez du peu) conteur pour ses trois petits-fils. Cela donne lieu à beaucoup de fantaisie, de magie, qui convient à la divine musique de Mozart   . La distribution n'est pas très homogène : j'ai beaucoup aimé Pamina et Sarastro (Matthias Goerne, qui a interprété un très beau Lied de Wagner lors du concert du 14 juillet il y a quelques semaines à Paris), moins les autres chanteurs. Mais j'ai passé un bon moment.

J'ai commencé à regarder Le Barbier de Séville. Après un peu plus d'une heure le spectacle me plaît bien. Riche idée que d'avoir transposé l'action sur un plateau de tournage, où les protagonistes sont des acteurs jouant au milieu de l'équipe technique et de figurants. La scène fourmille d'activités. Sans surprise Florian Sempey créé des étincelles dans le rôle de Figaro avec sa voix de stentor et ses talents comiques. Pas très fan du ténor pour le moment, j'attends la suite.

J'ai regardé la moitié et j'ai arrêté. Déstabilisée par la mise en scène  (trop vieux jeu, je suis ). Je me heurte souvent à ce genre de réaction de ma part. J'ai tout de même réussi à passer ce cap. Mais il y avait parfois un tel boucan dans certaines scènes, que la chaleur aidant, je et n'ai pu supporter. Je reprends cela dès que possible et j'espère que j'aurai le temps avant que ça ne soit retiré des replays.
As-tu pu le finir, Tatiana ? 

Il me reste trois quarts d'heure. Cette version ne sera pas ma préférée, entre autres parce que je préfère Rosina chantée par une mezzo plutôt qu'une soprano, mais elle est tout à fait divertissante. D'habitude je me méfie des mises en scène qui transposent l'action dans un cadre radicalement différent, certains étant trop extrêmes, mais ici le propos de l'opéra et sa dimension comique se prêtent bien au plateau de tournage de Cinecittà. Ce cadre "contemporise" l'action sans la déformer, et tout est crédible.
Ah, et je plains les chanteurs d'avoir chanté avec une météo si chaude, la chaleur dégagée par les projecteurs n'arrangeant rien . Ce sont de vrais athlètes .

Merci Tatiana. C'est encourageant 

Mince, j'ai manqué faute de temps Laflûte enchantée présentée par Brandauer, et cette version du Barbier .
Je ne suis pas sûre d'avoir encore le temps de regarder en replay, je ne suis pas très télé en ce moment.

De l'opéra un peu particulier... enfin, de la parodie d'opéra assez bidonnante et témoignant d'une immense culture musicale et d'une sacré virtuosité vocale. L'humoriste Bétove (de son véritable nom, Michel-Maurice Lévy (1883-1965)) a apparemment beaucoup travaillé en cabaret. Je ne sais pas grand chose de lui, à part qu'il a gravé quelques 78 tours assez irrésistibles dans le genre. J'en possède d'ailleurs un.

Certains sont disponibles à l'écoute, tout à fait légalement sur le site des médiathèques de la Ville de Paris. Quand on clique sur la première face, la seconde s'enclenche après automatiquement.

Je vous recommande :

Les amours de Jean-Pierre, "opéra exagéré en un acte" et... environ 7 minutes (2 faces de 78t obligent !)

https://bibliotheques-specialisees.paris.fr/ark:/73873/pf0000366435#prettyPhoto

Spoiler:

Pastiches musicaux (à la manière de Massenet, Debussy, Reynaldo Hahn [pour la face A] - à la manière de Wagner et Rossini [pour la face B])
https://bibliotheques-specialisees.paris.fr/ark:/73873/pf0000367466?highlight=Contributeur:%20%22B%C3%A9tove%22&posInPage=2&bookmark=b9448c55-cd28-4d54-816b-014792c6d2ad&queryid=87e4d13e-b0ff-4c6b-98bc-b19388a8b1c7&searchType=

Spoiler:

En tout cas, cela démontre une véritable tendresse pour le genre de l'opéra, beaucoup de malice et un sens de l'observation musical assez génial. L'équivalent vocal du célébrissime Lac des Cygnes du Gala des Artistes de 1959 interprété par Robert Hirsch et Jacques Charon !!!

En ce moment sur ARTE, les 150 de l'opéra de Vienne avec du beau monde au répertoire et parmi les interprètes

Comme il y a Morse. Je vais finir le programme en Replay

Merci pour l'info, Ysa, je vais essayer de le regarder en replay

Jessye Norman, la célèbre cantatrice est décédée à l'âge de 74. Sa célèbre interprétation de la Marseillaise place de la Concorde à Paris, le 14 juillet 1989, restera dans les mémoires. Une voix, un sourire et l'amour de la vie. Arte lui rendra sûrement hommage dans ses programmes à venir.

C'est une bien triste nouvelle j'ai le même souvenir que toi, Ysa

Comme Montserrat Caballe n'a eu aucun hommage, j'ai des doutes pour Jessye Norman ce ne sont pas des chanteurs françaises

Jessye Norman, j'avais beaucoup d'admiration pour elle  
Une grande dame, qui a beaucoup fait pour la musique, et pour faire avancer les mentalités sur les chanteurs d'opéra noirs.

C'était une grande figure et une grande voix, que j'ai peu écoutée avant ce matin (les hommages en cours et à venir sont l'occasion de séances de rattrapage). Les airs diffusés dans la matinale de France musique aujourd'hui sont magnifiques, en particulier sa sublime interprétation de la mort de Didon de Purcell .

Je suis allée voir hier Les contes d'Hoffmann, au grand théâtre de Bordeaux.

Au début de la représentation, le chef d'orchestre, Marc Minkowski, est monté sur scène pour rendre un hommage à Jessye Norman, avec laquelle il avait travaillé sur Didon. Une partie du public ne devait pas être au courant car un murmure a traversé la salle à l'évocation de son décès. Il nous a dit à quel point il l'admirait et nous a expliqué la rigueur qu'elle appliquait à son travail tout en gardant une bienveillance à l'égard des jeunes qui travaillait avec elle.

Puis, place au spectacle !

Pour la distribution, Adam Smith campe un Hoffmann charmant qui oscille entre l'ivresse, l'amour et le désespoir. Jessica Pratt,qui joue les 4 rôles des amours d'Hoffmann (Olympia, Antonia, Giulietta et Stella, le rôle muet) change de registre à chaque acte puisqu'elle joue tour à tour, une automate, une jeune chanteuse malade, une courtisane vénale et une cantatrice (rôle muet). La muse, Aude Extrémo, offre une partition d'amoureuse secrète qui protège Hoffmann et le suit dans ses aventures. Pour finir,  
Nicolas Cavallier incarne les antagonistes d'Hoffmann, personnages diaboliques qui se chargent à chaque acte de lui voler son amoureuse. Le reste de la distribution est à la hauteur de l'enjeu.

Les décors sont une copie du hall du Grand Théâtre (drôle de mise en abîme) qui est morcelé et réassemblé dans un sens ou un autre au gré des besoin de chaque acte. Les costumes plantent l'action dans une époque plutôt contemporaine, à l'exception de Jessica Pratt.

Quelques images pour vous donner une idée :


J'ai beaucoup aimé ce spectacle. La mise en scène est soignée et virevoltante, les interprètes sont très bons. La musique d'Hoffmann est gaie et enjouée. J'ai passé une excellente soirée, même si je préfère largement la mise en scène de l'Opéra de Paris qui présente un acte d'Olympia d'anthologie à vous arracher les larmes de rire.

D'ailleurs, je ne résiste pas à vous mettre Les oiseaux dans la charmille de la mise en scène parisienne.

Spoiler:

POur Tatiana et Ludi, voici la lamentation finale de Didon, dans Didon et Enée de Purcell  





Et ludi, je te rejoins sur Les contes d'Hoffmann, qui est un opéra que j'aime beaucoup, j'ai eu la chance de le voir il y a une quinzaine d'années avec Nathalie Dessay dont tu as posté l'air d'Olympia ), et moi l'air que j'aime beaucoup aussi c'est celui, sombre et menaçant, du conseiller Lindorf ("j'ai de l'esprit comme un diable").

Merci d'avoir posté cette magnifique interprétation Petit Faucon, on ne s'en lasse pas, quelle émotion .

Très intéressant compte rendu des Contes d'Hoffmann, merci Ludi. Tu as dû te régaler avec la mise en scène et la distribution. Jessica Pratt est une des grandes coloratures actuelles et a dû créer des étincelles dans les 4 rôles.
Petit Faucon combien je t'envie d'avoir vu Natalie Dessay dans cet opéra . Je me suis hélas contentée de captations, et son Olympia atteint des sommets de virtuosité.

Merci pour le compte-rendu Ludi. Tu as du passer un bon moment. C'est doublement enivrant avec la splendide salle

Petit Faucon, merci d'avoir posté cette vidéo  

Hier, je me suis fait mon propre hommage. Au début, je cherchais la marseillaise puis,  j'ai écouté un peu au hasard des morceaux divers. j'ai été très séduite par son Ave Maria

C'est magnifique, Ysa

Merci Ysabelle pour ce moment si émouvant
NB : je préfère cependant l'Ave Maria de Schubert quand il est chanté en latin

J'ai regardé cette semaine Les Indes Galantes en direct de l'Opéra Bastille sur Arte Concert. J'adore Rameau mais n'avais jamais encore vu un de ses opéras en intégralité. Compte tenu de la durée (3h40) n'étais pas sûre de tenir jusqu'au bout. Au final je ne me suis pas ennuyée une seconde. La musique est divine, je connaissais déjà la plupart des morceaux orchestraux (danses) mais les écouter dans l'opéra, après les récitatifs et airs successifs, me les a rendus encore plus attachants .
J'attendais beaucoup de la distribution, tout simplement la fine fleur de la jeune génération de chanteurs français réunis sur le plateau, et n'ai pas été déçue. Sabine Devielhe, Julie Fuchs, Stanislas de Barbeyrac et Florian Sempey (pour citer ceux que je connaissais déjà) sont formidables et j'ai découvert d'autres très belles voix.

La mise en scène a fait parler d'elle, ayant triomphé auprès du public et moins les critiques. Le propos, exotique du livret, est placé de nos jours, dans les banlieues, sous l'angle de la violence policière. Je n'ai pas tout compris mais la meilleure trouvaille est d'avoir fait appel à des danseurs de hip-hop. Ils font merveille (qui l'eût cru ?) dans cette musique du XVIIIe siècle au rythme parfois endiablé, en particulier dans la fameuse danse du calumet de la paix qu'on peut voir ici (version de 2017).



Un spectacle moderne, très réussi et marquant . Les saluts, sur le morceau final, sont l'occasion pour les chanteurs d'esquisser quelques pas de hip-hop et c'est assez irrésistible .

merci beaucoup Tatiana pour ce beau retour !
A priori je ne suis pas tellement fan des mélodies baroques de Rameau, je les trouve plus brillantes que fécondes en émotions, mais ce spectacle a l'air en effet très réussi ! Merci.

J'ai regardé Tosca hier sur Arte pour la sacro-sainte ouverture de saison de La Scala. Du beau spectacle avec toutefois des choix de mise en scène pas toujours heureux : beaucoup de mouvements de colonnes dans l'acte I, des tableaux - si j'ai bien compris - semi-animés dans le haut du palais Farnèse de l'acte II et une scène finale assez ridicule pour la fin tragique de Tosca. Dans la distribution Anna Netrebko a été clairement la reine de la soirée, quel chant (à la fois dans les aigus et dans les graves) et quelle interprétation   . Je l'ai déjà vue dans bon nombre de personnages et si elle m'a souvent impressionnée par sa capacité à incarner son rôle j'ai rarement été aussi touchée par son chant que dans cette Tosca. Le rôle de la diva lui va comme un gant. Ses partenaires étaient honorables sans se hisser à son niveau. Le problème c'est que depuis que j'ai vu Jonas Kaufmann et Bryn Terfel dans les rôles de Caravadossi et Scarpia leurs autres interprètes me paraissent fades . Le ténor Francesco Meli ne m'a guère émue, en revanche Luca Salsi a fait un bon Scarpia, il a une belle voix mais son incarnation de ce qui reste un des hommes les plus détestables à l'opéra aurait pu être plus précise et plus glaçante.
C'est un opéra qui me donne toujours autant de frissons, en particulier l'acte III, et sans aucun doute mon Puccini préféré.

D'autres ont-elles suivi cette retransmission ?

Hier soir Arte a retransmis La Tosca en léger différé de la Scala de Milan, c'était la soirée d'ouverture. J'ai beaucoup apprécié ma soirée  

Les commentaires durant les entractes étaient très intéressants. Je ne suis pas mélomane et ne saisis pas les nuances mais j'ai appris que la version proposée était celle de la création en 1900.

Et pour une fois le public a été enthousiaste et a longuement applaudi. Je me rappelle avoir assisté il y a plusieurs années à la retransmission d'une création de Carmen qui avait été sifflée, cela m'avait choquée.

Edit Nous avons posté presque en même temps

Oui nos posts se sont croisés Rosalind .
Contente que tu aies aussi apprécié le spectacle.

Hormis les saluts finaux et les airs célèbres de Tosca et Caravadossi j'ai trouvé pour ma part le public plutôt avare en applaudissements, mais il est connu comme étant exigeant (n'hésitant pas en effet à huer copieusement les interprètes). Paradoxalement celui du Metropolitan Opera de New-York est beaucoup plus chaleureux (ses applaudissements sont parfois même envahissants lors des directs au cinéma) alors qu'on attendrait plus d'enthousiaste d'un public latin.