Far from the Madding Crowd - 4ème partie et dernière partie - Du chapitre 44 à la fin

Comme j'ai vu que certaines avaient bien avancé leur lecture, voire fini le livre, j'ouvre donc le topic de la dernière partie.

Et on va donc jusqu'à la fin du livre

C'est également le moment de voir les adaptations pour qui veut les voir

Merci beaucoup, Ludi, pour l'ouverture de cette 4e partie, et aussi pour tes magnifiques présentations des adaptations filmées .

Cette dernière partie est riche en rebondissements, et heureusement le livre se termine bien !

Je ne peux pas dire que je sois restée à la surface du livre, comme l'ont dit Darcy, Clinchamps ou Tatiana ; cependant je trouve que de très nombreuses péripéties auraient pu être approfondies, ou développées, j'ai parfois eu l'impression d'un résumé détaillé, je ne sais pas comment l'expliquer, et qui parfois est entrecoupé de scènes précises, comme celle de la feuille de papier à la foire de Greenhill.
Et finalement ce ne sont que ces scènes précises que j'ai retenues du livre et qui m'ont laissé un souvenir visuel : la démonstration de Troy à l'épée, les reproches violents de Boldwood envers Bathsheba sur la route, l'extorsion de la promesse de mariage par Boldwood lors du bal de Noël, ...
Je trouve que le style de narrateur de T Hardy laisse le lecteur un peu loin de son histoire.

Sinon, je voulais rebondir sur une remarque (de Darcy, je pense) que je trouve très juste, à savoir que tous les personnages de l'histoire se déterminent par rapport à Bathsheba, qui a la seule à agir ; les autres sont passifs, ou ré-agissent.

Edit : j'ai globalement beaucoup aimé cette lecture et ces personnages ; et Bathsheba m'a paru bien plus humaine et sympathique que Scarlett O Hara (que je trouve imbuvable pratiquement jusqu'à la fin)

Cette dernière partie se clôt à la fois par une tragédie aussi brutale qu'inattendue, ainsi qu'heureusement, un happy-end ce dernier point plutôt rare chez Hardy me semble-t-il, alors autant en profiter  

L'épisode du retour de la pauvre Fanny et de sa mort a quelque peu fait remonter Franck dans mon estime. Il ne l'a pas oublié, regrette de ne pas l'avoir épousé, et est prêt à l'aider autant qu'il peut dans sa situation. Mais cette impression positive n'a pas duré j'ai même trouvé sa disparition volontaire et son retour en tant que membre d'une troupe de théâtre plutôt tiré par les cheveux. Dans l'épilogue de sa relation avec Bathsheba, il se montre franchement abject. On dirait qu'il lui fait payer leur mariage alors qu'il est autant à blâmer qu'elle.

Au final, en-dehors de l'héroïne qui m'a vraiment beaucoup plu de bout en bout et que j'ai apprécié voir grandir et mûrir au cours d'une importante tranche de vie, c'est Mr Boldwood qui est le plus fascinant. Il sombre dans une vraie folie, et ce dès l'envoi dans la fameuse lettre de St Valentin.

Gabriel Oak est un fort beau personnage bien que trop lisse. Je m'interroge sur les véritables sentiments de Bathsheba à son égard à la fin. L'épouse-t-elle vraiment par amour, ou par intérêt puisqu'il lui est devenu indispensable ? Un peu des deux, sans doute. Elle s'est rendue compte de la valeur de l'homme, et plus de celle du berger et du régisseur qu'elle connait bien.

Je n'ai pas non plus été passionnée par le récit, ni par le style, mais je retiens de belles scènes également, entre Gabriel et Bathsheba mais aussi entre son époux et elle. Cette deuxième lecture de Hardy me confirme que c'est un auteur que j'apprécie moyennement, moins que certains de ses contemporains (Dickens et Trollope pour ne pas les nommer).

Maintenant, vivement la sortie du nouveau film , que j'ai encore plus envie de voir maintenant.

Petit Faucon a écrit:

Je ne peux pas dire que je sois restée à la surface du livre, comme l'ont dit Darcy, Clinchamps ou Tatiana ; cependant je trouve que de très nombreuses péripéties auraient pu être approfondies, ou développées, j'ai parfois eu l'impression d'un résumé détaillé, je ne sais pas comment l'expliquer, et qui parfois est entrecoupé de scènes précises, comme celle de la feuille de papier à la foire de Greenhill.

C'est exactement ce que je veux dire par être en surface, j'ai trouvé que l'auteur était souvent en dehors de l'histoire.

Tatiana a écrit:

Au final, en-dehors de l'héroïne qui m'a vraiment beaucoup plu de bout en bout et que j'ai apprécié voir grandir et mûrir au cours d'une importante tranche de vie, c'est Mr Boldwood qui est le plus fascinant. Il sombre dans une vraie folie, et ce dès l'envoi dans la fameuse lettre de St Valentin.

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D'accord avec toi pour dire que l'évolution de Boldwood est absolument fascinante et sa reddition à la police est pratiquement un soulagement pour lui : plus de questions, plus de doutes, plus d'attente, je suis sûre qu'il a dû enfin dormir en prison.

Moi, quelque chose m'a interpellée, dans ce livre c'est la pudibonderie de Hardy, qui n'écrit jamais les mots de "grossesse", enceinte, accouchement, enfant, bébé... etc au sujet de l'enfant de Fanny... Je trouve cela curieux dans cette histoire qui n'édulcore pas les situations, mais ramène constamment les femmes dans des généralités sur leur soit disant traits de caractère partagés par toutes
en évitant soigneusement d'aller jusqu'au bout de du propos.

C'est très juste, Clinchamps.
Thomas Hardy est très protestant dans son style avec les multiples allusions bibliques, et le tabou sur ces mots autour de la grossesse. En revanche ça ne l'empêche pas de le montrer, de nous montrer Fanny mère sans être mariée, et de ne pas porter de jugement sur elle, même à travers les voix des villageois.

Je viens poster car j'ai fini. Je ne vais pas m'attarder car j'ai un oral à préparer alors pas de lecture extra concours pendant 15 jours. Bref, je me dis que j'ai enfin lu un Thomas Hardy et c'est une lecture plutôt mitigée mais j'ai vraiment apprécié le soin apportée à l'écriture et aux détails. Boldwood s'est avéré être un véritable cinglé finalement, Barbara l'a échappée belle. Pour rebondir à une réflexion, je pense qu'elle est amoureuse de Oak, elle est vraiment en émoi la veille du mariage et l'idée d'être séparé lui est intolérable, je pense que ce sont des signes qui ne trompent pas.

Avec du retard j'ai enfin terminé ma lecture. J'ai lu vos avis qui sont un peu mitigés. J'ai eu du mal à accrocher au moins pendant les 2 premières parties, après tout s'est accéléré avec des moments pas toujours vraisemblables ( comme le retour de Troy dans la troupe de théâtre ou la feuille dérobée à Bathsheba!).
Pour un roman écrit par un homme et qui plus est à l'époque victorienne,je trouve que le personnage de Bathsheba a une certaine modernité, une volonté d'émancipation , elle écoute plus ses sens que sa raison quand elle choisit Troy plutôt que Boldwood. Devant cette héroïne un peu masculine, l'auteur a été obligé d'opposer rien de moins que 3 personnages masculins qui, du coup, dessinent en creux sa personnalité. C'est ça qui m'a plu tout au long du livre.
J'attends avec impatience de voir le film mais je redoute un peu aussi la façon dont seront mis en valeur la nature et le silence, thèmes assez omniprésents.
Pour conclure, belle découverte de cet auteur quand même mais je lirai sûrement le prochain en français!

Merci pour ton avis Nat2a.
Nous sommes à peu près toutes d'accord pour dire que Thomas Hardy est un auteur plein de contradictions, pétri de religion et de conservatisme, et en même temps novateur dans sa présentation de la situation de propriétaire et de gérante de sa ferme de Bathsheba.
Moi aussi je suis contente d'avoir découvert ce livre et de l'avoir lu en anglais.
Je ne sais pas si je vais voir le film, j'ai peur d'être déçue ...

Entièrement d'accord avec vous toutes, Thomas Hardy est plein de contradictions, et son héroïne ne l'est pas moins

Elle se comporte comme une enfant gâtée en envoyant le valentin, puis se laisse emporter par la passion.
Le désir de Bathsheba pour Troy est très clairement suggéré, et dans ses romans suivants Hardy décrit des situations semblables.

Voici ce que j'ai lu sur wiki

wikipedia a écrit:

L'"erotolepsy" est un néologisme inventé par Thomas Hardy pour décrire un débordement transgressif de sensualité et de sexualité empêchant celui ou celle qui en souffre de respecter les codes moraux.

Erotolepsy is a term first used by English author Thomas Hardy in his 1895 novel Jude the Obscure to describe a passionate sensual desire and longing which is more violent and urgently felt than erotomania. It has been variously described as "love-seizure" and "sexual recklessness".

Qu'en pensez-vous ? je n'ai pas lu Jude l'obscur (et pas vraiment envie de le lire !)

De Thomas Hardy je n'avais lu que Tess des d'Urbervilles, il y a longtemps ! j'en avais retenu le côté sombre et le poids de la fatalité.

J'ai beaucoup plus apprécié cette lecture de Loin de la foule déchaînée, le personnage de Bathsheba est très fort, et comme Darcy et Nat l'ont fait remarquer, elle est au coeur de cette histoire et c'est elle qui mène l'action, les autres y réagissent.

J'espère de pas être déçue par le film, je suis encore sous le charme de l'adaptation de la BBC que j'avais vue avant de lire le roman, et qui m'avait enthousiasmée.

Je ne connaissais pas ce terme d'erotolepsie mais ce qui est clairement transgressif dans le roman c'est l'expression du désir de Bathsheba, notamment quand elle part seule voir Troy pour soi-disant rompre avec lui et qu'en fait elle l'épouse. Là c'est elle qui prend l'initiative et qui n'hésite pas à mettre sa réputation en jeu.

Merci pour l'extrait de l'article de Wiki, Rosalind, c'est une notion intéressante. Toutefois, l'appliquer à Bathsheba serait excessif, non ? Je ne vois pas en quoi elle a transgressé les codes moraux de l'époque en épousant Troy, par qui elle était très attirée, à moins qu'elle soit devenue sa maîtresse avant leur mariage, ce dont je me souviens pas   . Quant à Jude l'Obscur, je n'ai pas lu le livre mais le film très sombre et déprimant avec Kate Winslet et Christopher Eccleston ne m'a absolument pas donné envie de m'y plonger.

Rosalind je plussoie le reste de ton message , ayant comme toi beaucoup plus apprécié cette lecture, plus positive, que Tess. Pareil pour le film, où il risque d'y avoir des coupures ou raccourcis par rapport à l'adaptation de la BBC qui a l'avantage d'être plus longue.

Le film ne me tente pas trop, les critiques entendues ici ou là parle de "clacissisme", et j'ai peur de m'y ennuyer, comme à Bright star (pas taper ! ) par contre je reverrai avec plaisir l'adaptation BBC. Si vous voulez lire du Hardy sans trop vous plomber, je vous conseille "les forestiers" que j'ai beaucoup aimé !!
Je trouve assez ironique qu'un homme qui n'ose même pas mentionner une grossesse hors mariage et l'enfant qui en est issu invente une notion comme l'érotolepsie ! Ce bonhomme est quand même très bizarre !!