Emma BBC 2009 - Episode 4 - 4ème semaine

Que dire de plus sinon que nous allons bien voir si tous les personnages (et le scenario) tiennent leur promesses jusqu'au bout...

En spoiler un petit bonus, à regarder après avoir vu l'épisode d'Emma 2009

Spoiler:

Let me take you down
As I'm going to strawberry beds of Donwell Abbey,
Nothing is real,
And nothing right had Emma guessed
Strawberry beds in Mrs Elton's nice basket (with the pink ribbon as well).

[sur l'air des lampions]

J'aime ton petit poème MissAcacia   et suis très admirative. Il aurait été dommage de quitter cette chère Mrs E. si vite   .

Merci pour le bonus, n'ayant pas vu cette version je ne connaissais pas non plus cette scène. Je découvre cette Emma et ce Knightly par la même occasion (qui fait âgé, surtout comparé à Jonny Lee Miller, on dirait qu'il pourrait être le père d'Emma). C'est une scène très... sage, théâtrale, comme les adaptations de ces années-là. Son immobilité contraste beaucoup avec le mouvement de la déclaration de 2009, qui est ma préférée. J'aime aussi la scène qui suit la déclaration, lorsqu'Emma et Knightly (pourquoi ne l'appelle-t-on jamais George, je vous le demande ), heureux et apaisés, s'expliquent leurs sentiments.

Que dire d'autre sur cet épisode ? La fameuse sortie à Box Hill, bien sûr, tant attendue et qui n'aura pas répondu aux espérances de chacun . L’atmosphère est tendue, la plupart des personnes présentes font la tête ou restent silencieuses pour cause de chaleur ou de fatigue. Même Mrs Elton n'ouvre pas la bouche. Emma tente de les dérider avec l'aide de Franck. Leur flirt est poussé loin, mais je me suis habituée à le voir la tête posée sur le genoux d'Emma, même si ça n'aurait jamais pu avoir lieu à l'époque. Ce que j'ai toujours du mal à comprendre, c'est pourquoi Franck pousse aussi loin le flirt justement, avec Jane Fairfax à quelques centimètres de lui. La pauvre a vraiment de la patience de supporter tant de "diversions" de sa part à lui. Si elle se permet une seule fois une remarque, Franck ne réagit pas. Bien sûr, une fois leurs fiançailles rendues publiques, tout s'explique, mais il n'empêche que cette pauvre Jane doit avoir été 1/ très amoureuse de son Franck et 2/ très sûre de sa loyauté à son égard pour ne pas se consumer de jalousie. Cette nature réservée devait bouillir intérieurement. C'est aussi le moment où Knightly se montre très dur avec Emma : son "badly done" si expressif l'attriste comme il doit la rendre furieuse. Car elle se rend bien compte qu'elle est allée trop loin dans sa fâcheuse remarque à Miss Bates.

L'irruption d'Emma en pleurs à Donwell a pas mal fait parler d'elle ici je crois, mais ne me semble pas déplacée. Toute à son bonheur, elle sait que son père ne supporterait pas une longue séparation, et sa nature vive lui fait dramatiser la situation. Il est vrai que le geste de Knightly, s'installer temporairement sous le toit de son beau-père, devait être inhabituel pour qui était doté d'une si belle propriété. Ça ne rend le personnage que plus sympathique. Je suis toujours touchée par les adieux (temporaires) d'Emma à son père avant son départ. C'est un déchirement pour lui mais aussi pour elle, même pour seulement 2 petites semaines.

Oui vraiment, j'adore cette version   , et mon enthousiasme ne diminue pas après plusieurs visionnages. Elle tient toutes ses promesses, chaque personnage est très bien croqué. De surcroît je ne lui vois quasiment aucun défaut. Le couple Emma/Knightly est parfait, et certains personnages sont plus vrais que nature (Mrs Elton et Mr Woodhouse, surtout).

Merci pour cette vidéo avec cette adaptation. Je plussoie Tatiana!!! Quel contraste avec les adaptations les plus récentes!! Emma fait super sage là et personnellement, j'ai un peu de mal avec le manque d'expression et l'air très passif de Knightley mais aussi et surtout d'Emma que je perçois quand même très vive dans le roman.

Sinon, j'aime tout dans cet épisode tout était très bien joué la scène de déclaration était superbe, émouvante et la dernière scène délicieuse également!!! c'est d'autant plus dommage qu'il y a cette scène où Emma arrive en pleurs à Donwell et lui dit d'un ton désespéré qu'elle ne peut pas l'épouser!!! Désolée, Tatiana, mais là, je ne te suis pas du tout!!! Cette scène "jure" complètement avec le reste qui est tout en émotion contenue!!! là, c'est trop dans l’extrême inverse!!! mal jouée et dans un registre grotesque, je trouve qu'elle arrive comme un cheveu sur la soupe!!! c'est la scène que je n'aime toujours pas!!! si je pouvais zapper cette fausse note, ce serait bien!!!

Je viens de finir l'épisode 4 (enfin, plutôt hier ) et donc j'ai pu regarder mon propre bonus .

Je suis fan de Mrs Elton sur son âne tracté par Mr Elton, totalement fan . Ainsi que de l'âne, oublié par tout le monde, qui boulotte tranquillement les platebandes de fraises. Après avoir sacrifié ses pommes, Mr Knightley est bien parti pour se passer de confiture...
Blague à part, j'aime beaucoup cet épisode dans son ensemble malgré un ou deux bémols.
J'aime beaucoup la scène de Box Hill (ainsi que la vue). Elle est extrêmement bien rendue. Les relations sont tendues, le groupe n'est pas uni, Emma se fait totalement duper par ce gredin de Franck Churchill, qui cherche à rendre Jane jalouse (et qui y réussit) et à la faire enrager en enfant gâté qu'il est.
Je ne sais pas si la tête posée était totalement impensable à l'époque, certainement que oui (reputation: lost), mais c'est bien amené, même si c'est juste pour faire bien comprendre au spectateur du XXIème siècle pourquoi tout le monde est persuadé que ces deux-là vont se marier.
Tamsing Greig est excellente dans la scène où cette pauvre Miss Bates se fait moucher par la chipie, puis par la suite dans le rabibochage tenté par Emma, bien secouée par le vigoureux "badly done" assené sans ménagement par notre cher Mr Knightley. Lui au moins, il est cash.

Je craque pour le Knightley de Jonny Lee Miller dans la scène de la déclaration (même si un peu moins que pour celle du bal qui reste ma favorite). Il fait passer un courant d'émotion en peu de gestes et de phrases (à ne pas comparer avec la déclaration de 1972   ). Je craque aussi pour la sollicitude paternelle inquiète de Mr Woodhouse (mais c'est Michael Gambon alors ça ne compte pas, je craquerai même s'il jouait une colonne dans la cour), ce qui est une jolie interprétation de ce personnage.

Mes deux bémols concernent Romola Garai, le deuxième c'est effectivement les pleurs. Sans aller jusqu'à détester la scène, puisque pour cela il faudrait détester la façon dont Georges (c'est vrai ça, pourquoi on ne l'appelle jamais par son prénom - parce que c'est l'aîné sans doute) la réceptionne et ça c'est assez difficile, j'avoue qu'un cran de moins dans l'explosion ne m'aurait pas gênée. Après tout, ce n'est pas un scoop qu'elle aura du mal à quitter son père. Elle a largement eu le temps d'y penser, de pleurer sur son oreiller et de se reprendre assez pour conserver l'allure digne qui sied à Miss Woodhouse of Hartfield quand elle va visiter son voisin. Des yeux battus et un air alangui auraient largement suffi. C'est un peu insistant "pour les ceusses qui n'auraient pas compris qu'en fait elle est très malheureuse parce qu'elle ne peut pas choisiiiir entre les deux hommes de sa vie".
Le premier détail c'est la scène où elle va à Highbury pour essayer d'aller voir Jane Fairfax après avoir appris qu'Harriet était amoureuse de Georges (let's call him Georges once and for all   ) et constaté l'étendue du pétrin dans lequel elle s'était fourrée. Elle avance dans la rue, totalement défaite, limite hagarde, croyant que tout le monde la regarde et ragote dans son dos. Cette scène est un peu surréaliste. pas déplaisante mais assez déconcertante.

Au final, malgré ces deux bémols et Blake Ritson, j'aime beaucoup cette adaptation et ça m'a fait plaisir de la revoir en votre compagnie   .

Concernant la déclaration de 1972, euh... je vais me limiter à ça pour cette adaptation . Emma a été remplacée par sa statue de cire à l'insu du réalisateur. Ou alors elle est complétement shootée. Mr Knightley fait sa demande comme il vendrait ses pommes, avec un professionnalisme certain mais un manque total de sentiment, même contenu. A un moment de la scène il s'esclaffe assez bruyamment, c'est incongru et assez drôle (Emma ne se rend compte de rien, elle est complétement ailleurs).
Mr Knightley lui même est surprenant. Assez âgé, il est gratifié d'une coupe, tracée au beignet, aussi peu seyante que la robe de sa future fiancée, qu'on croirait coupée dans les rideaux du presbytère. Enfin... autres temps, autres moeurs...

MissAcacia a écrit:

J
Je craque pour le Knightley de Jonny Lee Miller dans la scène de la déclaration (même si un peu moins que pour celle du bal qui reste ma favorite). Il fait passer un courant d'émotion en peu de gestes et de phrases (à ne pas comparer avec la déclaration de 1972   ). Je craque aussi pour la sollicitude paternelle inquiète de Mr Woodhouse (mais c'est Michael Gambon alors ça ne compte pas, je craquerai même s'il jouait une colonne dans la cour), ce qui est une jolie interprétation de ce personnage.

je suis tout à fait d'accord avec tes remarques, particulièrement pour Georges et le Papa !!!... Michael Gambon sait donner une réalité de tendresse humaine, tout en conservant les manies du personnage du roman, alors que dans le livre il est seulement insupportable de sottise !! Et Johnny Lee Miller donne une modernité au personnage, qui n'est pas le héros romantique traditionnel, et là on est dans le personnage du roman,le seul à avoir à la fois du cœur et du bon sens !! Je me demande si ce ne serait pas mon héros austenien préféré, finalement !!

MissAcacia a écrit:

Concernant la déclaration de 1972, euh... je vais me limiter à ça pour cette adaptation   . Emma a été remplacée par sa statue de cire à l'insu du réalisateur. Ou alors elle est complétement shootée. Mr Knightley fait sa demande comme il vendrait ses pommes, avec un professionnalisme certain mais un manque total de sentiment, même contenu. A un moment de la scène il s'esclaffe assez bruyamment, c'est incongru et assez drôle (Emma ne se rend compte de rien, elle est complétement ailleurs).
Mr Knightley lui même est surprenant. Assez âgé, il est gratifié d'une coupe, tracée au beignet, aussi peu seyante que la robe de sa future fiancée, qu'on croirait coupée dans les rideaux du presbytère. Enfin... autres temps, autres moeurs...

C'est vrai que j'ai moi aussi halluciné devant le peu d'expressivité de la part de cette Emma (effectivement, on croirait qu'elle est ailleurs ) et de ce Mr Knightley qui fait une demande dénuée de tout romantisme!!! wow, c'est comme ça qu'on demandait quelqu'un en mariage en ce temps-là!

Ah oui Mrs Elton trônant sur son âne comme une reine, je suis faaan aussi

Je me doutais que des objections seraient levées sur la scène des pleurs . J'avoue qu'elle me choque moins que la tête de Franck sur les genoux d'Emma (geste qui a dû faire croire encore davantage à de fiançailles imminentes pour les téléspectateurs n'ayant pas lu le livre). Je mets la réaction très vive d'Emma sur le compte de son tempérament, même si je conviens avec vous qu'elle a logiquement eu le temps de penser à la situation.

Quant à l'adaptation de 1972... pas trop envie de voir le reste non plus   , surtout après avoir vu une des scènes emblématiques de l'histoire comme celle-ci. Elle souffre énormément de la comparaison avec la déclaration de 2009, et quand on enchaîne les deux, c'est pire...

Tatiana a écrit:

Je me doutais que des objections seraient levées sur la scène des pleurs . J'avoue qu'elle me choque moins que la tête de Franck sur les genoux d'Emma (geste qui a dû faire croire encore davantage à de fiançailles imminentes pour les téléspectateurs n'ayant pas lu le livre).

Certes, mais Frank Churchill (qui n'est pas très loin de Willoughby, je trouve, sauf qu'il n'est pas un scélérat) est tout à fait capable de faire ce genre de chose, dans son caprice d'enfant gâté*. Depuis le début de la scène il cherche une bêtise à faire parce qu'il est contrarié. D'ailleurs Emma a l'air un peu surprise même sil elle rentre dans son jeu et puis elle réagit a posteriori en refusant de rester avec lui quand tout le monde est parti (ils sont tous assez mal à l'aise, ce qui montre bien que la scène des genoux est choquante pour eux). A ce moment là, Emma a même l'air un peu malade.
Donc, ça passe mieux je trouve, mais je reconnais avec toi que c'est most improper, indeed ! .

* s'il s'était bien comporté, est-ce que Georges Knightley, le bon sens près de chez vous, la pondération faite homme, l'aurait traité de "scoundrel" dans le livre comme dans la série ?

BTW, j'aime beaucoup la façon dont Sandy Welch interpète la célèbre phrase qui suit la déclaration: "What did she say ? Just what she ought, of course. A lady always does". En 2009, elle le prend dans ses bras et en deux mots, on évite une scène bavarde tout en donnant du sens à la phrase de l'auteur (pour ceux qui ont lu le livre). C'est un peu un écho à la même scène dans North and South (le "moment de délicieux silence") dont elle était aussi la scénariste.
A noter qu'en 1972, elle fait un petit sourire résigné sans prononcer un mot (effet du laudanum ?   ). Ce que doit dire une lady ? rien of course. Elle la boucle et elle obéit   ?

MissAcacia a écrit:

Tatiana a écrit:

Je me doutais que des objections seraient levées sur la scène des pleurs . J'avoue qu'elle me choque moins que la tête de Franck sur les genoux d'Emma (geste qui a dû faire croire encore davantage à de fiançailles imminentes pour les téléspectateurs n'ayant pas lu le livre).

Certes, mais Frank Churchill (qui n'est pas très loin de Willoughby, je trouve, sauf qu'il n'est pas un scélérat) est tout à fait capable de faire ce genre de chose, dans son caprice d'enfant gâté*. Depuis le début de la scène il cherche une bêtise à faire parce qu'il est contrarié. D'ailleurs Emma a l'air un peu surprise même sil elle rentre dans son jeu et puis elle réagit a posteriori en refusant de rester avec lui quand tout le monde est parti (ils sont tous assez mal à l'aise, ce qui montre bien que la scène des genoux est choquante pour eux). A ce moment là, Emma a même l'air un peu malade.
Donc, ça passe mieux je trouve, mais je reconnais avec toi que c'est most improper, indeed ! .

* s'il s'était bien comporté, est-ce que Georges Knightley, le bon sens près de chez vous, la pondération faite homme, l'aurait traité de "scoundrel" dans le livre comme dans la série ?

moi non plus, ce geste ne me choque pas et correspond bien à la personnalité de Frank Churchill, je le perçois aussi comme étant très proche en tempérament de Willoughby, dans le sens où c'est quelqu'un qui use de son charme pour tromper son monde et même s'il aime sincèrement Jane Fairfax, il tient avant tout à garder son confort personnel et à pouvoir disposer d'argent pour pouvoir voyager et mener la grande vie!!! il n'est pas aussi immoral que Willoughby, mais bon, il est tout à fait capable d'avoir ce genre d'attitude avec Emma.

Tatiana a écrit:

Leur flirt est poussé loin, mais je me suis habituée à le voir la tête posée sur le genoux d'Emma, même si ça n'aurait jamais pu avoir lieu à l'époque. Ce que j'ai toujours du mal à comprendre, c'est pourquoi Franck pousse aussi loin le flirt justement, avec Jane Fairfax à quelques centimètres de lui.

J'ai également été assez surprise de voir une telle proximité en cette période où la retenue était omniprésente dans les rapports hommes/femmes.
Pour répondre à ta question, je pense que Franck est blessé de voir Jane commencer à saturer. Pour lui, c'est tout autant difficile de ne pas rendre leurs fiançailles publiques et à l'origine, son flirt avec Emma n'est qu'une couverture, il ne pense pas à mal. Jane, de son côté, voit sa vie mise entre parenthèses depuis qu'ils se connaissent, elle espère qu'ils pourront enfin vivre leur amour au grand jour et elle doit supporter la relation Frank/Emma. Elle en a marre et lui doit sûrement penser qu'elle baisse les bras trop vite et sans raisons apparentes. En représailles, il pousse le flirt avec Emma gratuitement.

Concernant la scène d'Emma en pleurs à Donwell, je rejoins marie21 et MissA : même si on peut comprendre la détresse d'Emma, je trouve que la scène est surjouée de la part de Romola. Un peu plus de douceur aurait amplifié la scène à mon sens.

J'ai eu beaucoup de peine pour Mrs. Bates suite à la répartie d'Emma. On sent qu'elle est affreusement blessée, l'assistance est d'ailleurs choquée. Mr. Knightley ne mâchera pas ses mots et je pense qu'il a raison ! C'est facile de dire de telles choses à une personne aussi gentille et simple que Mrs. Bates. Je ne pense pas qu'Emma aurait eu le courage de le dire à Mrs. Elton.
Il s'agît de la dernière "bourde" d'Emma qui voit qu'elle a été trop loin ! Elle comprend enfin que son comportement peut blesser les gens. Heureusement, elle se rattrape en allant lui rendre visite le lendemain. Cela prouve bien qu'elle n'a pas le fond mauvais.


Je suis ravie d'avoir partagé ce challenge et cette première découverte d'Emma avec vous

Comme vous, je n'irai pas chercher à en savoir plus sur l'adaptation de 1972  
La balade d'Emma me fait penser à une scène de l'adaptation des Gens de Mogador d'Elisabeth Barbier lorsque Julia se promène dans les jardins. Le Mr. Knightley de 1972 me fait penser à une de mes relations de travail..., je crois que je ne peux prendre la scène au sérieux  

angé a écrit:

Pour répondre à ta question, je pense que Franck est blessé de voir Jane commencer à saturer. Pour lui, c'est tout autant difficile de ne pas rendre leurs fiançailles publiques et à l'origine, son flirt avec Emma n'est qu'une couverture, il ne pense pas à mal.

Oui c'est vrai, il est logique de penser qu'il trouve que Jane n'est pas assez "résistante" et que la situation lui porte sur les nerfs, prisonnier comme il l'est de son secret. Il sait en outre que son destin est susceptible de changer radicalement avec la mort de sa tante. Bien sûr, ce n'est pas un Willoughby, on est d'accord. Il a un bon fond

A propos de la déclaration de George (allons-y gaiement), avez-vous remarqué qu'il dit à Emma avoir été certain de son amour pour elle après la sortie à Box Hill ? Alors que dans son esprit à elle (et nous avec), après la violente réprimande dont il l'a gratifiée, c'est précisément l'épisode qui risque de casser leur complicité, peut-être irrémédiablement. Comme quoi, les apparences sont trompeuses .

Tatiana a écrit:

A propos de la déclaration de George (allons-y gaiement), avez-vous remarqué qu'il dit à Emma avoir été certain de son amour pour elle après la sortie à Box Hill ? Alors que dans son esprit à elle (et nous avec), après la violente réprimande dont il l'a gratifiée, c'est précisément l'épisode qui risque de casser leur complicité, peut-être irrémédiablement. Comme quoi, les apparences sont trompeuses .

Bien vrai , mais tout porte à croire, avec le recul, que la jalousie n'entre pas pour peu dans la violence de sa réprimande... Le badly done, Emma ne concerne pas uniquement Miss Bates.

En effet ! La principale et officielle raison est le comportement vis-à-vis de Miss Bates mais la jalousie vis-à-vis de Frank doit parler également. Cela explique peut-être le ton très sec qu'il emploie (contrairement à la dispute concernant Harriet et Mr. Martin où il était seulement énervé). Il n'est peut-être pas si parfait ce cher Georges Mr. Knightley !

Il est parfaitement humain

Et c'est pour ça qu'on l'aime

J'ai fini mon visionnage de la série, et je me joins au concert de louanges, sur la modernisation intelligente du livre.

La scène de la déclaration dans le livre est assez frustrante pour un lecteur contemporain, il n'y a pas d'envolée lyrique, et ça reste très très retenu, comme l'a rappelé MissAcacia, y compris dans sa conclusion (elle la boucle et c'est tout) C'est peut-être pour cette raison que George Knightley est considéré comme peu charismatique, généralement.
Le mérite de cette adaptation est de lui laisser de l'espace pour s'exprimer, tout en restant fidèle à l'esprit du personnage de AUsten.

Et sinon, les paysages et les costumes sont très soignés, c'est un vrai plaisir de les regarder

Petit Faucon a écrit:

ça reste très très retenu, comme l'a rappelé MissAcacia, y compris dans sa conclusion (elle la boucle et c'est tout)

Mais dans le livre on ne sait pas . Jane Austen a jeté un voile (de pudeur ?) ironique sur la réponse d'Emma en concluant par une pirouette (what did she said ? just what she ought: on dirait du pur chat du Cheshire). Les deux adaptations en font leur miel, de façon très différente: en 1972 on sourit vaguement et on la boucle, en 2009 on saute au cou de son partenaire et on se laisse embrasser devant les fenêtres de Mr Woodhouse en disant qu'on ne sait pas quoi penser... Emma, la raisonneuse et le clair esprit (du moins en est-elle persuadée au début de l'histoire) qui ne peut plus penser, ça en dit long...

Mais effectivement, en 2009, Georgie (allons-y gaiement ) s'exprime pleinement. En regards sinon en paroles...

Oui je me souviens bien que la scène de demande en mariage à Emma est très brève et très frustrante pour un lecteur moderne, car c'est expédié en quelques lignes, et donc on reste vraiment sur sa faim en temps que lecteur ; les étincelles que produit Jane AUsten avec sa plume tout au long du livre sont complètement éteintes à ce moment-là ...
D'où grande latitude pour les adaptations filmées, et belle réussite opur celle de 2009, à mon sens !