Les Rougon-Macquart : La Terre

Personne d'autre n'a lu La Terre? C'est celui que j'ai trouvé le plus dur , psychologiquement j'entends... Avec en 2ème position Germinal et Nana.
J'ai aussi lu Au bonheur des dames,L'œuvre, La débâcle, La faute de l'abbé Mouret .... Mais tout ça est assez lointain, 6-7 ans. J'ai eu ma période "littérature française du 19ème siècle", à la fin du collège puis au lycée Normal c'était au programme en classe ^^ Mais j'en ai lu plusieurs pour le plaisir aussi.

Oh la... Bonnie, La Terre, il parait qu'il est trés cru, n'y a t'il pas des scènes de viols ou qqch comme ça ?
selon ma prof de lettre au lycée, c'est le plus dur, et celui qu'elle s'est précipitée de lire ado parce que c'était un peu un roman interdit...

J'ai lu la Terre, et je pense comme toi Bonnie, Zola n'y est pas allé de main morte dans sa description du monde paysan

EDIT : des scènes de viol, je ne sais plus, mais des scènes d'inceste

mimidd a écrit:

J'ai lu la Terre, et je pense comme toi Bonnie, Zola n'y est pas allé de main morte dans sa description du monde paysan

EDIT : des scènes de viol, je ne sais plus, mais des scènes d'inceste

Yahou, on baigne dans la fraicheur la

Youhou, c'est vachement gai tout ça...

je viens de regarder des résumés sur le net et apparemment, il y aussi des scène de viol ... Je les avais oubliées celles là

@Laure: Je n'ai pas lu la Conquête de Plassans (c'est le dernier qui manque,avec le Docteur Pascal), et j'ai retrouvé mon gribouillis: il y a aussi une Désirée dans La faute de l'Abbé Mouret, sa soeur je crois?

Pour ce qui est de La Terre, comme je l'ai mis, c'est un de ceux que j'ai beaucoup aimé et donc relu déjà. Par contre, c'est pas franchement gai (largement pire que La Joie de Vivre je pense )... j'avais lu quelque part que Zola avait mis le Rêve pour faire une "trêve" entre La terre et La bête Humaine qui sont ses deux romans les plus noirs...
Moi je l'aime car j'aime le fait que ce soit chez les paysans, ce rapport à la terre si fort (j'aime moins les Zola qui se passent dans la haute société- ce qui explique que La Curée n'est pas dans mes préférés par exemple); mais c'est un monde dur, et on n'échappe pas aux morts et à la déchéance si zolienne...

Citation :

"La terre seule demeure l'immortelle, la mère d'où nous sortons et où nous retournons."

cette citation tirée de La Terre, est inscrite en bas d'un portrait de Zola exécuté par un arrière oncle, fan de Zola. Si bien, que me trouvant ignorante, car je n'avais point lu le livre, je fus très horrifiée par l'histoire, je tombais cependant, encore une fois, après le Paradou, amoureuse des descriptions de la campagne.

- L'histoire me choque. Venant d'un milieu paysan, je me sens plus proche de la société rurale décrite par Pagnol, qui certes montre des travers comme la soif du bien, le non morcèlement de la propriété et autres défauts haïssables. Mais Zola, est outrancier. Il fait une terrible caricature.

Tous les paysans n'étaient pas des violents, qui violaient et tuaient pour posséder plus. Souvent, les partages se faisaient du vivant des vieux parents, à charge aux enfants d'assurer leur vieux jours, c'est ainsi que dans les fermes, s'imbriquaient plusieurs générations (pas toujours dans l'harmonie je vous l'accorde).

Je dois reconnaitre aussi, que un étranger qui s'installait dans un village, gardait le statut d'étranger toute sa vie, et le recevait en sobriquet. Mais s'il épousait une fille du pays, ce qui était plutôt rare, ses enfants, étaient à part entière du pays.

Vous aurez compris que je déteste l'histoire, trop cruelle et trop noire. Par contre les descriptions impressionnistes de la campagne sont tellement belles, que je ne vois plus qu'elles et que je comprends mon vieil oncle qui ayant terminé sa sanguine, l'accrocha au mur avec la citation ci-dessus.

Tous les jours, je regarde la campagne et en cette saison, malgré
j'attends avec impatience qu'elle devienne la citation ci-dessous :

Citation :

Le matin, par les beaux temps, un brouillard rose s’envolait. A mesure que montait le soleil dans l’air limpide, une brise soufflait par grandes haleines régulières, creusant les champs d’une houle, qui partait de l’horizon, se prolongeait, allait mourir à l’autre bout. Un vacillement pâlissait les teintes, des moires de vieil or couraient le long des blés, les avoines bleuissaient, tandis que les seigles frémissants avaient des reflets violâtres.

@ Fauvette : zoju et moi-même avons prévu de lire "La Terre" cette année (peut-être en juillet mais ce n'est pas encore calé). Le duo peut se transformer en trio si tu le souhaites Quoi qu'il en soit, je me réjouis de lire ton avis sur ce roman

Pour "La Débâcle", on part sur la fin de l'été je crois. Deuxième quinzaine d'août ? Quelqu'une est motivée pour prendre en charge la (modeste) organisation ?

Tout à fait, je reste très motivée pour " la terre", que j'ai projet de lire depuis un moment, et pour lequel j'ai motivé Serendipity
si , tu veux te joindre à nous, Fauvette,
par contre, LA débâcle ne m'emballe pas plus que ça, dans l’immédiat, alors ça sera sans moi, pour une éventuelle lecture de groupe.

Oui, "la terre", celui-là m'avait beaucoup frappée !! Je le relirais bien ! Il faudra me le rappeler quand vous vous y mettrez !

Je suis partante pour une lecture commune de La terre cet été alors ! Par contre je n'arrive jamais à respecter le planning de découpage des lectures à plusieurs mais ça sera déjà chouette d'avoir plusieurs avis à peu près au même moment sur ce roman

Pour les lectures en duo/trio, il n'y a pas de découpage   . On se cale pour lire à peu près sur la même période et on échange en direct ou en différé

On serait 4 a priori à lire (ou relire) "La Terre" cet été, ça me motive grandement (surtout que bon ça n'a pas l'air d'être une lecture très gaie )

Pour ne pas polluer ce topic, je vous propose un topic consacré aux lectures de Zola en 2016 (groupe et trio)
C'est ici je vous y attends

Un premier retour à mi-lecture de "La terre" d'Emile Zola, tout d'abord pour remercier zoju qui m'a proposé cette lecture en duo et sans qui je n'aurais pas franchi le pas   .

Je suis surprise d'apprécier autant cette lecture, même si je comprends que ce roman ait pu choquer au moment de sa publication. J'attends d'ailleurs d'en avoir terminé la lecture pour faire quelques recherches sur sa réception

Ce roman fait partie du cycle des Rougon-Macquart, un des personnages évoluant dans cette campagne beauceronne étant Jean, le frère de Gervaise. Au départ, je me suis un peu perdue parmi tous ces personnages, j'ai même dû me faire un rapide arbre généalogique pour comprendre les relations familiales des Fouan. Ah ces personnages ils sont hauts en couleur alors certes, Zola charge un peu dans le côté "affreux, sales (alcooliques) et méchants", mais cela donne des scènes qui sont parfois assez drôles

Ma préférence va à la Grande, la matriarche de cette grande famille, 85 ans, radine et méchante au possible et au couple de bourgeois Monsieur et madame Charles, retirés des affaires (ils tenaient un bordel euh pardon, une confiserie à la ville ). Les chapitres les mettant en scène sont assez savoureux (surtout les Charles avec toute l'hypocrisie autour de leur commerce ). Les personnages ne sont pas vraiment attachants, la terre est rude et déteint sur les comportements, mais j'apprécie le travail de Zola qui nous décrit cette campagne de la 2è moitié du XIXè siècle en cours de mutation (avec le fermier Houdequin qui essaie de moderniser et qui se heurte à l'hostilité générale).

Dans cette galerie de personnages, il y a aussi la Jacqueline, qui est devenue la maîtresse du fermier Houdequin et qui a une libido assez exceptionnelle

J'en oublie, il y a des histoires beaucoup plus tristes, comme celle des petits-enfants de la Grande

Spoiler:

Pour le moment, je trouve cette lecture vraiment très intéressante et elle me réconcilie avec Zola

Je viens juste de le commencer, et déjà je tombe là-dessus :

Citation :

le vieux ne répondit pas, les autres demeurèrent immobiles. Le notaire....... d'antique sang beauceeron (prenait) à (sa) clientèle paysanne la lenteur réfléchie, la circonspection sournoise qui noient de longs silences et de paroles inutiles le moindre débat

Et combien ça me rappelle les repas de famille dans mon ex belle-famille ! (famille de paysans percherons, mais la Beauce est tout à côté ! )

J'ai parcouru un peu en diagonale la très passionnante préface d'Emmanuel Leroy-Ladurie, que je prévois de bien relire en détail à la fin, parce qu'il éclaire de façon brillante et anthropologique (sans rien lui enlever de sa valeur littéraire) ce roman.

C'est quelle édition clinchamps ? (intéressée par les analyses de Leroy Ladurie ).

Ah dans cette galerie de personnages, j'oubliais la Frimat aussi connue sous le sobriquet de

Spoiler:

Outre sa pratique peu conventionnelle de

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elle fait aussi office de

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C'est l'édition Folio classique, avec des notes et une belle biographie très documentée de Zola !

Merci. Malheureusement ils ne l'ont pas à la médiathèque j'espère que tu auras l'occasion de nous faire un retour, même rapide, de ta lecture du prologue clinchamps
Bonne lecture

Oui, je le ferai !! mais soyez patientes !!

Merci pour ce premier avis

J'ai lu La terre dans mes années de lycée, et il ne m'en reste que l'impression générale, je ne me souviens plus vraiment des personnages et des péripéties ; en revanche tu as raison de le lire maintenant serendipity, car je suis certaine que c'est le genre de livre dont on apprécie la lecture pas trop jeune. Je me souviens surtout d'avoir été frappée par la dureté de la vie de tous ces gens, et de la façon dont ils étaient durs avec les autres, par analogie ou par obligation, la moindre faiblesse pouvant être fatale.

Petit Faucon a écrit:

je suis certaine que c'est le genre de livre dont on apprécie la lecture pas trop jeune. Je me souviens surtout d'avoir été frappée par la dureté de la vie de tous ces gens, et de la façon dont ils étaient durs avec les autres, par analogie ou par obligation, la moindre faiblesse pouvant être fatale.

Je suis tout à fait d'accord avec toi, je n'aurais pas autant apprécié cette lecture si je l'avais effectuée au lycée
J'ai hâte de lire les commentaires sur cette oeuvre car il y a en effet la dureté des conditions de vie, la dureté des caractères (sans aucune empathie) mais aussi une forme de bestialité, qui est un parti pris de Zola dans ce roman

Spoiler:

Petit up au fil de l'avancée de ma lecture. Je comprends tout à fait que "La Terre" puisse déplaire à celles qui ont aimé "Au bonheur des dames" car nous sommes dans deux univers diamétralement opposés

A ce stade de ma lecture, même si je continue de l'apprécier, je trouve que Zola charge trop la barque. Le chapitre consacré aux

Spoiler:

En revanche, je continue d'apprécier cette description des us et coutumes de la paysannerie de l'époque. Les parties consacrées aux relations avec le clergé sont assez savoureuses: j'ai bien aimé les considérations sur le recrutement d'un curé pour le village qui se concluent ainsi :

Citation :

"Bref, il y avait toujours eu des curés et, quitte à s'en foutre, il en fallait un."

J'entre dans la partie consacrée aux élections

Eh bien je l'ai lu plutôt jeune (vers les 18 ans) sans aucun souci, et même je l'avais beaucoup aimé, mais aujourd'hui ce parti pris de noirceur me pèse énormément !!