Les Rougon-Macquart : La Terre

serendipity a écrit:

Je comprends tout à fait que "La Terre" puisse déplaire à celles qui ont aimé "Au bonheur des dames" car nous sommes dans deux univers diamétralement opposés

Ah mince ! Mais bon, on ne sait jamais, de tout façon, je compte bien le lire un jour

Merci pour ton avis C'est vrai que les livres très sombres ne sont peut-être pas les plus prisés

Disons que nous sommes loin des frous frous et du romantisme, le verbe le plus utilisé dans ce roman (comme je le faisais remarquer à zoju) semble être "culbuter" c'est très paillard

Personnellement, je ne le trouve pas si sombre que zoju et clinchamps (disons que je prends de la distance), mais en effet, c'est une charge assez forte, Zola sauve peu de ses personnages

Ah oui, je comprends Merci pour ces précisions

J'ai terminé "La Terre" et j'ai beaucoup apprécié cette lecture

Selon ma postface, c'était un des romans les plus lus de Zola de son vivant et il serait tombé dans l'oubli de nos jours. J'ai souvent pensé, en cours de lecture, que le côté truculent se rapprochait de Rabelais et j'ai vu que c'était noté dans la postface également, en gros l'auteur de la postface y voyait plus une farce qu'une charge contre le monde paysan, c'est aussi comme cela que je l'ai vécu en cours de lecture (en revanche, il cite la préface de Leroy ladurie, qui elle semble très peu positive sur ce roman   ).

Je suis très contente d'avoir lu ce roman en juillet car le personnage de Jean Macquart (qui est un personnage parmi tant d'autres, pas un personnage central, mais le roman s'ouvre et se referme avec lui ) est le personnage principal de "La Débâcle" que je compte lire en août (j'ignorais totalement que ce personnage était commun aux deux romans, le hasard fait bien les choses ).

En effet, le roman est glauque, les personnages plus antipathiques les uns que les autres (à l'exception peut-être de Jean, de Hourdequin et de Delhomme). Quitte à être dans la farce, j'avoue avoir beaucoup aimé les scènes avec La Grande, d'une férocité sans pareille qui, de son propre aveu, "les enterrera tous", ainsi que les Charles

Les scènes finales

Spoiler:

sont d'une drôlerie féroce avec les Macqueron et les Lengaine

Spoiler:

Ce que j'en lu dans la postface me donne envie de lire "L'Assommoir" (mais pas cette année, il faut varier les plaisirs)

Merci pour ton avis complet, Serendipity

Quel plaisir de lire ton beau compte-rendu serendipity 😃

J'ai bouclé  La terre ce matin. Ouf ....
C'est un roman violent, très violent  la violence monte crescendo et on peut dire que la dernière partie est une apothéose , rien ne nous est épargné. : la lecture est quelque peu éprouvante  

Je ne pense pas qu'il faille chercher dans ce livre une photographie du monde paysan de l'époque, car l'image que Zola nous renvoie de ce monde est extrêmement choquante. Le paysan y passe pour malhonnête, violent, assassin,, prêt à tuer père et mère pour un lopin de terre.
La terre est l'héroïne de l'histoire. Les hommes passent, s'acharne sur elle, se tuent à la tâche, s'entretuent pour elle,  et elle est toujours là, sûre de sa force et de sa valeur.

J'ai lu que ce livre avait choqué à l'époque de ZOla. Je l'ai trouvé choquant aussi.
Les rapports entre les gens sont violents: pas de place pour le plus faible , qui coûte et ne rapporte rien. Il est donné dans ce livre une grande place à une sexualité plutôt bestiale .
je reste choquée face à la scène : "

Spoiler:

On se veut dans un roman naturaliste, donc qui est sensé montrer une image de la réalité, même dans ce qu'elle a de pire, je conçois....mais là, Zola a quand même grandement forcé le trait, ou alors, n'a pas étudié son sujet

je ne m'y retrouve pas non plus dans les rapports qu’entretiennent ces paysans là avec la religion: sans foi, sans respect pour la chose religieuse, sans respect pour son représentant.
en fait ce paysan présenté par Zola est sans foi , ni loi: ni respect , ni peur de la loi, et de ses représentants, et idem pour la religion.
Rien ne colle, en fait dans ce livre, avec l'idée que je me fais du monde paysan de 1880.

Je l'avais lu au lycée, il m'avait secoué, certes, mais pas sur les mêmes scènes qu'aujourd'hui . Aujourd'hui, je suis surtout choquée de la violence et de l'image que Zola veut donner du monde paysan.

zoju a écrit:

La terre est l'héroïne de l'histoire. Les hommes passent, s'acharne sur elle, se tuent à la tâche, s'entretuent pour elle,  et elle est toujours là, sûre de sa force et de sa valeur.

Oui c'est tout à fait ça, c'est elle la véritable héroïne du roman, le titre est très clair

zoju a écrit:

On se veut dans un roman naturaliste, donc qui est sensé montrer une image de la réalité, même dans ce qu'elle a de pire, je conçois....mais là, Zola a quand même grandement forcé le trait, ou alors, n'a pas étudié son sujet  

D'après la préface de mon édition, Zola se serait au contraire beaucoup documenté. Certains aspects sordides du roman seraient même inspirés de faits divers de l'époque

Spoiler:

mais c'est vrai que tout cela concentré sur un petit village, ça fait beaucoup...

zoju a écrit:

Le paysan y passe pour malhonnête, violent, assassin,, prêt à tuer père et mère pour un lopin de terre.

C'est surtout vrai de

Spoiler:

. Zola est plus indulgent avec les autres personnages

Intéressant de comparer l'évolution de ton opinion 20 ans plus tard (même chose pour clinchamps d'ailleurs qui semble avoir les mêmes réserves que toi sur ce roman )

Il y a une belle galerie de personnages,  que Zola sait rendre extrêmement  vivants, je le conçois.
Bon, au final, ils sont  quand même tous plus dégénérés, les uns que les autres  , mis à part Jean .
Même Françoise, qui apparaissait droite et fière, ne sort pas grandie dans sa fin:  la possession de la terre à toujours le dernier mot, et la terre doit rester  à la famille.  Et pourtant quelle famille      

C'est sur que si Zola a condensé tous les faits divers d l'époque au sein d'un même livre et d'une même famille : on comprends mieux le carnage  

En tous les cas (et même sans lire les spoilers ), vous savez donner envie. Merci pour ces avis

Ah oui, je suis désolée pour celles qui avaient envisagé la lecture
On est entrain de faire une super pub au bouquin

C'est vrai que ce roman est intrigant On a envie de le découvrir et de savoir ce qui nous attend

Merci pour ton avis également Zoju (ravie de te revoir )

Merci Juliette,

Et bien , il faut respirer un grand coup, et se lancer dans la lecture, qui n'a rien de légère ni d 'estivale ( soit dit en passant )

Je partage tout à fait ton avis, Zoju, cette accumulation est vraiment excessive. Bien sûr que le vieux qu'on pousse vers la mort pour récupérer ses biens, ou parce qu'il est devenu une bouche inutile ça n'a rien d'original, on trouve ça dans pas mal de culture (voir la balade de Narayama de Shohei Ilmamura...ou "Sarn" de Mary Webb... ) mais cette absence totale de tout autre sentiment que l'intérêt et la possession de la terre, c'est quand même beaucoup. Et pour la scène que tu cites en spoiler, Zoju, elle m'a horrifiée aussi ! le plus bizarre c'est qu'en le lisant quand j'étais très jeune je n'avais pas ressenti ça !!
Maintenant je vais lire la préface de Leroy-Ladurie, voir si je peux venir en parler ici d'une façon à peu près constructive !!

zoju a écrit:

Et bien , il faut respirer un grand coup, et se lancer dans la lecture, qui n'a rien de légère ni d 'estivale ( soit dit en passant   )

Pas sûre que cela soit mieux en hiver

J'ai aussi pensé à "Sarn" clinchamps, le romantisme en moins

En tout cas , il ne faut pas l'emmener à la plage

Quand je l'ai lu , au lycée , je suis restée bloquée sur la scène de l'accouchement parallèle de Lise et celui de la vache. Je ne sais pas pourquoi , car finalement , ce passage est bien innocent , comparé à la suite.
Il faut dire que les deux accouchements sont bien détaillés.

Mais cette scène horrifiante du spoilers, ne m'avait pas laissé de souvenir, alors qu'aujourd'hui , il semble que je ne vais me rappeler que cela du livre.
C'est d'une barbarie ....