- Annwvyn a écrit:
- si Zola décrit bien ce qu'il voit, il ne peut s'empêcher d'insister sur le négatif (c'est plus l'avis de mon frère que le mien... mon frère a développé une aversion pour Zola pour cette raison)
.
oui, mais il a une forte raison, c'est un peu une propagande pour faire avancer les hommes, comme s'il voulait dire : voyez, soyez honteux, changez-vous, soyez humbles parmi les humbles, sinon c'est la déchéance asssurée..... mais cela n'arrête personne, et j'ajoute, pas même lui ! Car pour l'époque, il a mené une sacrée vie de "patachon" le bougre
Donc fort des expériences qui ont jalonnées sa vie, de ses déboires qui furent nombreux, car il a bon coeur Zola, de son mariage enfin, puis de sa maîtresse qui lui donne deux enfants, il peut écrire ce genre de roman. Il peut insister sur le côté le plus noir de la vie, car tout se termine par la mort d'un amour, la mort des hommes ici bas. Nous n'avons pas une histoire drôle bien que certain moment soit hilarant.
Tu cites Les Duveyrier, ils habitent l'étage des Bourgeois et oui, ces gens-là cachent bien des choses et finalement ne semble exister que par la négative.
La croyance habituelle définit la bourgeoisie par des éléments culturels, des pratiques connues comme l'emploi des domestiques, le culte de la vie familiale, et la vie de la femme choyée au foyer avec une certaine rigueur dans l'éducation, l'hgiène et l'amour de la propriété. Mais l'amour tout court... qu'en est-il ?
L’approche d'Emile Zola promet beaucoup mais en détaillant par le menu la vie de tous les étages de Pot-bouille, les fissures ménagères s'agrandissent au fur et à mesure que la lecture avance.
Qu'est-ce que la culture bourgeoise ? c’est : Les jeunes filles en fleur qui sont soit des oies soit des rouées, le piano au salon, l’église le dimanche, les convenances affichées et l’adultère caché des hommes mariés ou pas.
Pour l’ouvrier qui loge sous le toit ou les domestiques, le « bourgeois » c’est le « patron » : on le sert, on lui est fidèle
enfin, on se moque sans qu'il le sache.
Mais, c'est aussi un être souvent rustre, impoli, trop familier qui se sert des jeunes servantes pour s'éviter des tracas qui s'encanaille sous les yeux même de sa famille qui tolère parce que c'est commode. Tout est hypocrisie dans ce monde.
- Citation :
- Je cite ce commentaire dédaigneux de Marivaux en 1717 : « Le bourgeois de Paris, Madame, est un animal mixte, qui tient du grand seigneur et du peuple. Quand il a de la noblesse dans ses manières, il est presque toujours singe ; quand il a de la petitesse, il est naturel. Ainsi il est noble par imitation, et peuple par disposition. »
Alors que M. Duveyrier se manque et se défigure et que Madame le traite plus bas que terre, ne m'outre pas, elle est logique, elle méprisait déjà son mari, et ne s'est pas mariée par amour, alors elle n'a aucune compassion pour son chagrin, elle l'aurait mieux aimé mort
c'est affreux cette conclusion !
Il faut tout de même intégrer la pensée d'alors que Charles Dana Gibson un dessinateur caricaturiste que j'aime beaucoup a mis en image trente ans après car il est plus jeune que Zola, mais les moeurs d'alors n'avaient pas changées, par contre après 1945 la vie s'est modifiée rapidement.
Première image, l'homme papillonne
Deuxième image, les domestiques ......
et de son temps, Zola n'a pas fait l'unanimité et a été fort caricaturé, caricatures que je ne mettrai pas, car c'est
Troisième image, vive la mariée...............................