Arthur CONAN DOYLE: vous avez dit Holmes? - les récits originaux et la série Granada

Grâce à ton résumé, je me suis souvenu de l'histoire.
C'est vrai que l'intrigue est un peu particulière. Je trouve que le suspens est bien maintenu jusqu'à ce que Holmes dévoile qui se cache sous le déguisement. Enfin sur tout le gros plan sur le visage encrassé. C'est une manière de filmer qui a vieillit
Et puis, peut-il vraiment faire vivre sa famille en mendiant

@Dulcie : ah, je te comprends mieux !
Effectivement, c'est plutôt le personnage qui est étrange et lâche, finalement. Quel procédé singulier pour faire vivre sa famille... Et comme Darcy, je me demande si cela est bien réaliste...

Comme vous je me suis dit, enfin demandé, si c'était bien réaliste. Malgré tout je n'ai pas voulu inscrire ça comme un défaut dans mes critiques sur l'histoire, parce que sous cet aspect, pas mal d'autres histoires ne tiennent pas trop la route non plus (même si celle-là est un peu 'extrême'). Sans compter que de temps en temps, l'invraissemblance fait parti du charme.

Citation :

Je trouve que le suspens est bien maintenu jusqu'à ce que Holmes dévoile qui se cache sous le déguisement

Je connaissais déjà l'histoire, et donc le truc, avant de voir l'épisode. Je suis incapable de me souvenir si lors de ma 1e lecture, j'avais deviné la solution ou pas. Sans doute que non. Alors que pourtant, je la trouve assez facile, mais évidemment quand on sait...

Cela parait évidemment assez invraisemblable.

Mais laissons parler Neville St Clair :

Citation :

Au bout d'un certain temps, je m'aperçus que j'étais en train d'amasser des sommes considérables.Je ne veux pas dire par là que n'importe quel mendiant de Londres gagne dans son année sept cent livres, ce qui est en-dessous de la moyenne de mes gains. Mais moi, j'avais un avantage considérable : je savais très bien me maquiller. D'autre part l'esprit de répartie ne me faisait pas défaut : à l'usage, il s'améliora encore ; dans la City, je devins un type qui faisait partie du décor. Toute la journée, une pluie de petite monnaie tombait dans ma casquette : quand je ne me faisais pas mes deux livres, c'était une très mauvaise journée.

Et dans l'adaptation, les scénaristes ont eu l'idée très intéressante de tirer parti du fait que St Clair a fait du théâtre pour lui faire déclamer des extraits de Shakespeare. Ce qui peut expliquer son succès, surtout dans la City.

Je me suis rendu compte que je parlais de l'épisode alors qu evous vous appuyiez sur le livre. Je crois que cela revient au même.

Merci pour l'extrait, Rosalinde.

Evidemment il a toujours été précisé que c'est grâce à ses talents particuliers que Saint-Clair parvenait à se faire autant d'argent grâce à la mendicité. Les Londoniens doivent néanmoins être très généreux avec leur petite monnaie.

Sinon Darcy, je crois qu'on ne parlait pas plus du livre que de l'épisode, en tout cas j'avais moi-même commencé en parlant de ce dernier.

bien sûr que la vraisemblance de la situation se pose.
Néanmoins Doyle, pour moi, fait de ce "mendiant" une sorte de "fou du roi". Je m'explique.
Il se place pour mendier en des lieux fréquentés par des gens érudits, à responsabilités, qui trouvent peut être dans ce personnage anachronique une sorte de "critique cultivé" de qui ils n'ont rien à craindre en réalité , et qui peut régulièrement les mettre en face d'eux m^m sans que cela ait d'importance.
D'où leur générosité, je crois, liée à leur amusement de cette interpellation, une sorte de "sponsorism" d'un être intelligent et cultivé tombé dans la misère, qui leur est donc inférieur malgré ses atouts, et en m^m temps une forme de dé-culpabilisation des choix des compromis qu'ils ont a faire chaque jour...
Une fonction de "fou du roi" pour ces généreux "donateurs" au sens où on l'entendait autre fois.

Ce garçon est exceptionnel dans son genre.
Cette double vie est exceptionnelle ne serait-ce que par son étrangeté, son originalité.

Trahir sa femme? Il ne lui dit pas la vérité et lui laisse croire ce qu'elle est capable d'imaginer. Mais grâce à son ingéniosité elle vit avec un être des plus agréables avec qui elle a une vraie relation de symbiose (parce que c'est un homme charmant, un intellectuel), à l'abri de tous besoins.
Il ne devrait pas être difficile de lui pardonner, car effectivement cette femme semble remarquable, sauf que par la suite comment conserver la douceur de son niveau de vie? l'histoire, de mémoire, ne le dit pas.

C'est une petite histoire qui donne l'image d'un Holmes un peu différent de celui dont on a l'habitude, moins actif physiquement mais sensible vis à vis de ce couple.
Une vraie réflexion, un exercice d'imagination et d'ouverture d'esprit qui nous paraît sans doute un peu simple aujourd'hui où nous sommes tellement stimulés par toutes les facettes du possible.
Mais à cette époque encore très étriquée, si je peux me permettre, j'imagine qu'il devait être un des rares à être capable d'en venir si vite à la solution.
Car si je me souviens bien, longtemps, au court de l'histoire, il a réellement cru que cet homme était mort.
Mais il a accepté de remettre en cause sa conviction(et c'est la force des esprits ouverts qu'il affectionne particulièrement) pour intégrer celle de cette femme et partir d'une hypothèse(il est vivant, elle en est sûre) qui à priori laisse on ne peut plus septiques les enquêteurs qui l'entourent.
Du grand Holmes (humain, supérieurement intelligent, et moderne) si l'on considère ces faits, je trouve.

Je ne comprends pas trop ce que tu dis à propos de St. Clair, Winter. Ce n'est pas que tu t'es mal expliqué, mais je ne suis pas vraiment d'accord.

En fait, c'est vrai qu'il y a un peu cet aspect "fou du roi" dans la série, mais dans la nouvelle, ce n'est pas aussi sûr. Je viens de regarder le texte rapidement et St. Clair se contente de dire qu'ayant beaucoup de répartie, il s'en servait face aux railleries des passants.
On ne sait pas trop ce que ça veut dire, mais si ça se trouve, on était plus proche de la vulgarité que de faire de jolies citations de Shakespeare ou Tennyson, comme dans l'épisode.

Je ne crois pas que 'Boone' serve à mette les passants "en face d'eux-même", ni que ça les déculpabilise (de quoi ? Ils se trouvent probablement très bien comme ils sont, satisfaits d'eux-mêmes).

Pour Holmes, c'est justement dans cette nouvelle qu'il parle de l'intuition des femmes, parfois plus utile et plus vraie que les raisonnements logiques.

Je vais me remettre dans la nouvelle, mais si ce que tu dis est vrai, ce dont je ne doute pas, il s'agit d'un mélange dans ma tête de la série et du texte et cela la rend, effectivement moins vraisemblable.
Comme toi ce n'est pas celle que j'ai le plus lu, et j'ai du interpréter ce personnage en me basant davantage sur la série, sans m'en rendre compte.

Comme l'a annoncé nephtis dans son message sur le topic du film de Richie, l'INA vient de mettre en ligne d'anciens documents filmiques et sonores holmésiens. J'ai eu l'occasion de voir la pièce de 1967 et je la recommande à tous, surtout pour ceux qui connaissent déjà bien Sherlock Holmes.

C'est véritablement anthologique. Je m'en suis écroulé de rire, tellement c'est ridicule. Grotesque à un point que ça en devient jubilatoire.

J'ai littéralement adoré.

Difficile de vous faire partager les "bons moments", car il faut le voir et plus encore l'entendre pour pouvoir l'apprécier (la diction de Jacques François, une vraie merveille).

On y trouve en vrac :
- Un Sherlock Holmes amoureux transi (avec mariage à la clé, déclaration bien sirupeuse et regards enamourés).
- Le moment où il débarque d'un coup dans l'encadrement de la porte, revêtu d'un macfarlane et d'une deerstalker dignes des meilleurs magasins de farces & attrapes.
- La fois où il se bagarre dans la rue, déguisé en femme avec perruque bouclée.
- Beaucoup de répliques pince-sans-rire déclamées sur un ton inimitable.
- Des coups de théâtre bien amenés (il faut voir la séquence des lettres compromettantes).
- Un échange entre Moriarty et un complice : - Où habite Sherlock Holmes ? - Vous le trouverez au 123 Baker Street, monsieur.

Et beaucoup d'autres bonnes choses.

Je ne connais pas cette pièce qui semble jubilatoire
Je vais souvent sur le site de l INA, où je cherche par exemple les traces d'une de mes séries d'enfance "D'Artagnan" 1969 de Claude Barma avec François Chaumette et Dominique Paturel (un petit trésor) entre autres.

La seule pièce que je connaissais c'est celle d'"au théâtre ce soir" (Il s'agit du "Chien des Baskerville") avec R.Jérome, qui, elle aussi, est importante pour moi puisqu'elle est, je crois à l'origine de ma découverte de Holmes. La musique y était très impressionnante pour mon jeune âge. Je me la suis passée pendant des soirs entiers sous la couverture...En enregistrement artisanal épouvantable...mais auquel je trouvais tant de charme. Je connaissais la pièce presque par coeur.
Bien sûr depuis je me suis achetée le disque...
Cette version n'est pas des meilleures mais c est sentimental...

Un petit lien que je viens de recevoir sur l'actualité holmesienne chez Gallimard

Merci pour le lien, lady Clare

Merci.
Suis passée à la fnac et suis sortie avec Histoires secrètes de SH de R.Reouven. Le bon côte du film je suppose(pour moi!)

A suivre "Si vous le voulez bien" comme disait en son temps un célèbre animateur radiophonique....

Winter, nous avons parlé de la réédition de ce livre sur ce topic : https://the-inn-at-lambton.1fr1.net/arthur-conan-doyle-f19/sherlock-holmes-ouvrages-derives-hors-canon-t1994-75.htm#344273

(post du 5 février)

Si tu as des impressions à poster sur ce recueil, peux-tu le faire sur le lien que j'ai donné ? Merci d'avance

Pardon, pardon c'est tout moi ce genre de bourde.

Clelie excuse moi mais je voulais juste répondre à Sev:
Ha ben mince alors ! Autant pour moi !
Est ce que ce personnage existe dans la série avec Jeremy Brett ? Je me demande comment eux l'ont transposé ?


Pour ce qui est de l'anecdote concernant JBrett dans Le scandale de Bohême, ce n'est sans doute pas un scoop pour les fans, mais c'est de la petite histoire que j'aime bien et qu'un certain nombre d'entre vous ne connaissent peut être pas...
Elle concerne la scène où Brett rentrant B.Street raconte à Watson sa matinée tout en se démaquillant de son déguisement de palefrenier:

"Jeremy devenait nerveux à l'idée de se voir à l'écran. Nous étions en train de filmer la scène de "Scandale" où Jeremy retire son maquillage de palefrenier assis, face à un miroir, au 221b. Nous avions deux caméras qui filmaient la scène parce que nous ne voulions pas recommencer et qu'il remette tous ces accessoires de palefrenier une nouvelle fois, le faux nez etc... Il était assis, se démaquillant quand tout à coup il oublia son texte. Cela n'arrivait jamais à Jeremy qui était un acteur très professionnel. Je lui dis: 'Jeremy qu'est ce qui t'arrives? qu'est ce qui se passe?' Il répondit : 'Je regardais dans le miroir et tout à coup j'ai vu Jeremy.' Je lui dis : 'Mais Jeremy c'est Sherlock - tu es Sherlock - et c'est lui que tu vois.' Parce qu'il enlevait un déguisement outrancier, il était paniqué de se voir lui même." Heureusement, Jeremy parvint à se reprendre et terminer cette scène difficile. L'unique prise fut la bonne! "Paul Annett réalisateur

L'auteur parle de trac, mais cela donne surtout, à mon sens, une idée de la puissance que mettait cet homme dans son investissement de ses personnages(et peut être le début de certains troubles??).

Merci Winter, c'est très touchant de lire un tel témoignage.

Très belle anecdote, mais très troublante aussi... Merci Winter !
Tu connais tant de choses, je suis admirative

Non non, je me contente de vous retransmettre ce que d'autres ont trouvé...et, comme je crois l'avoir déjà dit, cet homme me fascine et par son interprétation d'un personnage qui m'est cher et par sa douloureuse pathologie que je connais un peu...
Rien d'admirable la dedans, mais merci
Je ne veux être plus HS que nécessaire

un petit lien sur quelques adaptations cinématographiques, dont la dernière en date...

Je débarque un peu au milieu de la conversation

Voilà, vous m'avez donné très envie de lire les aventures de Sherlock Holmes et comme je n'ai pas eu le courage de lire les 22 pages de ce topic (j'ai juste survolé les 5 premières) est-ce que vous pourriez me dire s'il vaut mieux les lire dans l'ordre et si non, par lequel vaut-il mieux commencer? (je précise, on ne sait jamais, que je suis très impressionnable )

Mercii!

comment tu ne veux pas lire les 22 pages de ce topic???

personnellement j'ai commencé avec Le Chien des Baskerville

D'accord avec toi, bien que moi j'aime bien commencer par le début Mais le chien est un incontournable et si cela ne te plaît pas, ce dont je doute, tu auras lu le plus connu.
L'étude en rouge est très longue dans la narration du passé du criminel, mais la rencontre de Holmes et de Watson est un bon moment...

Désolée LadyClare, je promets qu'un jour je lirai jusqu'à la moindre virgule ce topic!

Merci pour vos conseils, je vais essayer de voir ce qu'a ma bibliothèque et si je peux commencer par le 1er je préfère, sinon ce sera Le chien des Baskervilles

Excellent choix nathy's!!!!!!!!!!!!!!!