Vanity Fair (BBC 1998)

J’ai enfin vu l’adaptation de la BBC de Vanity Fair, que j’ai beaucoup aimée . Dans les premières minutes j’ai eu quelques craintes à cause de la musique . Quelle idée d’avoir choisi une bande originale digne d’une fête foraine pour une adaptation se déroulant dans les années 1815-1825 . Certes elle rappelle le côté humoristique de l’histoire et le ridicule de certains personnages, mais elle ne colle pas, et en plus elle est omniprésente tout au long des 6 épisodes.

Même si ma lecture du livre remonte à un an et demi maintenant, cette version m’a parue fidèle et, forcément, bien plus détaillée que le film de Mira Nair. L’impact de l’argent est au centre de l’intrigue et on ne l’oublie jamais. Les acteurs sont excellents, à commencer par Natacha Little . Sa Becky est époustouflante de charme et de séduction, plus féroce et moins sympathique que celle de Reese Witherspoon. Elle parvient à restituer tout le piquant du personnage, son immense talent de manipulation au point que même le spectateur, qui connaît sa vraie nature, tombe sous le charme. Ses scènes avec ce pauvre Joseph Sedley et Pitt Crawley sont des chefs d’œuvre de manipulation et d’hypocrisie . Le Crawley de Nathaniel Parker m’a séduit également, lui aussi montre toutes les facettes du personnage, depuis son manque de cervelle, son avidité pour l’agent et son attachement à son fils jusqu’à son désespoir d’avoir été dupé par son épouse à la fin. Il m’a fallu un peu de temps pour apprécier George Osborne, mais au final je l’ai trouvé excellent, orgueilleux et imbu de sa personne à souhait. Comme dans le roman je n’arrive pas à comprendre pourquoi il reste fidèle à son engagement envers Amelia alors que sa famille n’a plus un sou et qu’il risque d’être déshérité par son père (pas commode le père d’ailleurs, féroce mais croulant sous la douleur après la tragédie familiale). Ça correspond difficilement au caractère du personnage. Il semble que malgré ses illusions sur les sentiments qu’il porte à Amelia, les capacités de persuasion de Dobbin ont ses limites. Ce dernier est très réussi également, loyal et droit, Philip Glenister est excellent. Amelia correspond à l'idée que j'ai du personnage, quel contraste avec le charme de Becky ! Miss Crawley est géniale, contrairement au film de Mira Nair son personnage apparaît beaucoup et ses scènes sont un régal (son bain de mer en particulier !). Lord Steyne est repoussant, bien plus que Gabriel Byrne, alliant laideur morale et physique. Là encore, ses scènes avec Becky sont très bien, on voit parfaitement comment il tombe petit à petit dans ses filets.

Certains personnages sont un poil trop caricaturaux, Joseph Sedley par exemple, mais ils m'ont fait tellement sourire ou rire que ce n’est pas de trop.

Quant à la réalisation, malgré des gros plans un peu trop présents, la BBC n'a pas failli à sa réputation. La reconstitution historique, les décors et les costumes sont de grande qualité.

Ah, Tatiana, je savais que tu aimerais. Je suis tout à fait d'accord avec toi pour la Becky de Natasha Little. Contente que tu aies passé un aussi bon moment devant cette magnifique série.

Merci Cat . J'ai parcouru les avis sur le topic et constaté qu'effectivement les nôtres se rejoignent. Dommage vraiment que la bande originale ne soit pas à la hauteur du reste, une musique dans le style de celles de P&P1995 ou d'autres adaptations ne m'aurait pas déplu.

Après avoir lu le roman et découvert l'adaptation avec Reese Witherspoon, j’ai regardé la mini-série de 1998 en 6 épisodes, avec Andrew Davies au scénario. C’est bel et bien la plus fidèle des adaptations. On retrouve tous les personnages, Becky est telle que dans le roman et Natasha Little l’interprète de façon parfaite ! C’est amusant de la retrouver dans l’adaptation avec Reese Witherspoon dans le rôle de Lady Jane d’ailleurs
En revanche, cette adaptation m’a semblée très vieillie sur de nombreux points (pourtant elle date « seulement » de 1998 !). Tout d’abord, la musique ! Imaginez une scène de bal avec une musique style « foire à la saucisse » qui n’attend que Patrick Sebastien pour faire tourner les serviettes, ou encore une musique tonitruante façon pub pour fajitas et vous avez une idée de ce que mes oreilles (et celles de ma mère !) ont dû supporter pendant 6 épisodes !
A croire que le compositeur n’a retenu que le mot « foire » dans le titre et a décidé de tourner toutes les scènes en dérision avec des trompettes omniprésentes qui rappelle un peu les musiques de cirque. Mais même dans les moments assez tristes, impossible de s’en défaire, ce qui est tout de même dommage. Il n’y a que dans les rapprochements entre Dobbin et Amelia qu’il y a un peu de douceur, mais autrement, c’est tonitruant et assez agaçant !
De plus, certains plans du réalisateur sont assez étranges, comme ce cochon qui mange ou gratte la terre en guise de générique de fin d’épisode… En même temps, la mini-série s’ouvre sur une femme en train de se curer le nez, j’aurais dû me méfier... Je crois comprendre où le réalisateur a voulu en venir avec ces plans étranges, sans doute une façon comme une autre de se moquer de la vanité représentée de différentes façons tout au long de l’histoire. Il y a aussi une scène immonde entre Sir Pitt Crawley (joué par l’acteur David Bradley) et sa belle-fille où l’expression affreuse « se rouler une galoche » prend tout son sens… Berk !

Autre chose, assez superficielle et non politiquement correcte, vous m’excuserez : je trouve les acteurs assez ingrats physiquement ! Natasha Little est très jolie et a des faux airs de Jennifer Ehle, ressemblant à une poupée de porcelaine. J’aime également bien Philip Glennister dans le rôle de Dobbin. il incarne très bien son côté touchant et maladroit. Et Nathaniel Parker est un Rawdon pas si mal et a le mérite de porter cette fameuse moustache décrite dans le roman.

Mais à part eux, je trouve les autres peu agréables à regarder. Ils jouent bien leur rôle, heureusement, mais entre un lord Steyne immonde, un souverain qui ressemble au Kiki de tous les Kiki , une Amelia fadasse, et ces gros plans récurrents qui ne les met pas en valeur, on ne peut s’empêcher de comparer avec le casting plus glamour d’autres adaptations… Donc c’est plutôt dommage que les défauts de cette mini-série m’aient été aussi désagréables car sa fidélité au roman et le jeu de Natasha Little et des autres acteurs font partis des points forts de cette version.

MarianneJustineBrandon a écrit:

Imaginez une scène de bal avec une musique style « foire à la saucisse » qui n’attend que Patrick Sebastien pour faire tourner les serviettes, ou encore une musique tonitruante façon pub pour fajitas et vous avez une idée de ce que mes oreilles (et celles de ma mère !) ont dû supporter pendant 6 épisodes !

Je me souviens des extraits que tu as avais postés en story !
Malgré tout, je suis curieuse et me note cette adaptation