Le cinéma muet

La découverte de Conrad Veidt m'ayant fait voir quelques films muets ces derniers temps, et n'ayant trouvé aucun topic sur le cinéma muet, j'ai décidé d'en ouvrir un. A voir selon la fréquentation du topic et les opinions diverses s'il faut le subdiviser par nationalités ou autre critère (ou au moins Hollywood/autre?)

J'aimais déjà beaucoup le cinéma muet avant, j'ai bien sûr vu les films des frères Lumières, quelques Georges Méliès , des Chaplin , le génial Nosferatu de Murnau (le seul film de vampire où le vampire fait réellement peur ), l'Aurore du même Murnau (qui fut pour moi une déception après Nosferatu, à revoir donc), et Shooting stars d'Asquith, parmi ceux dont je me souviens.

Sinon donc j'ai récemment découvert un acteur culte du muet, ce bon vieux Conrad Veidt, et du coup  j'ai vu quelques films (pas que Veidtiens d'ailleurs   ) que je vais commenter ci-dessous

- Le cabinet du docteur Caligari (1920) : Un somnambule est contrôlé par un savant malsain qui le fait assassiner des gens dans son sommeil.
Un chef d'oeuvre, je n'ai pas grand chose d'autre à dire. Décors totalement hallucinés, histoire poétiquement morbide, interprétation hallucinée aussi, enfin de l'expressionnisme pur! (et puis bon Connie est fascinant là-dedans)

- Différent des autres (1919) : le premier film positif sur l'homosexualité connu de l'histoire. En fait il fait parti d'une série de films "d'éducation sexuelle", je dirais plutôt sur la tolérance, finalement. Le film ayant été détruit par les nazis, il n'existe que des fragments (50 min en tout) mais l'histoire reste compréhensible et elle est touchante. C'était quand même osé de faire ça.

- L'homme qui rit (1928) : abandonné. Pas moyen de réussir à tenir devant ce film, il est d'une laideur visuelle qui m'a totalement repoussée. Et il est très dérangeant aussi, Connie et son sourire qui ne le quitte jamais (qui a d'ailleurs inspiré le visuel du Joker). Il y a aussi des scènes inutilement longues, et des interprétations que je n'ai pas aimé du tout. Bref, je retiendrai que Connie était bon, parce que faire passer des émotions comme la tristesse uniquement par le regard, quand ton visage, lui, sourit, c'est assez compliqué. (j'ai essayé pour passer le temps et éviter de regarder le film)

- The last performance (Erik le grand en français 1929) : Un magicien plus âgé et amoureux de sa jeune assistante engage un nouvel assistant, jeune aussi, et elle tombe amoureuse de lui et vice versa. Bref un triangle amoureux.
Je sais que cette opinion n'est pas forcément partagée par tout le monde mais moi j'ai aimé ce film. Connie est très bien dans ce rôle et il y a quelques petits trucs de mise en scène qui m'ont plu.

- L'étudiant de Prague (1926) : Un étudiant sans le sou fait un pacte avec une figure diabolique, s'il lui donne de l'argent, il doit lui donner quelque chose de sa chambre en échange. Le quelque chose se révèlera être son reflet (qui sort donc du miroir pour hanter l'étudiant). Un film de doppelgänger donc.
Il a bonne réputation mais j'avoue que je n'ai pas accroché du tout. Pas mal de scènes trop longues (tout les scènes du début, et la scène de fête notamment ) voire même carrément inutile (certaines scènes du début ). Connie est très bon bien sûr, mais cela va de soi.

- Promenade dans la nuit (1921) : le Murnau le plus vieux qui soit arrivé jusqu'à nous (mais son 6ème film!) Un médecin quitte tout et s'installe dans un village de pêcheurs pour l'amour d'une danseuse. Il guérit un peintre aveugle grâce à son art consommé de la chirurgie, mais celui-ci vole le coeur de la danseuse.
Je suis passée totalement à côté. Et dès le début parce que la fiancée du médecin qu'il quitte pour la danseuse était bien plus belle et paraissait bien plus intelligente alors j'ai tiqué, j'avoue. Et ensuite Connie arrive en peintre aveugle qui n'a jamais rien vu depuis le jour de sa naissance, et là forcément, j'étais tellement pas dans le film que j'ai passé mon temps à essayer d'imaginer ce qu'il pouvait bien peindre. Bref un film avec trop de symbolisme, et des acteurs mal dirigés (le seul film où Connie ne m'a pas entièrement convaincue, mais les autres ne sont pas mieux. C'est vraiment un problème de direction)

- L'étudiant de Prague (1913) : comme le remake de 1926 ne m'a pas plu, je n'allais pas rester sur un échec! Je préfère cette version plus ancienne. Pas de scènes inutiles, pas de scènes trop longues. L'histoire est la même mais le film est plus cruel. Les acteurs sont bien (même si Connie est plus charismatique). L'atmosphère est mois réussie, moins fantastique, moins angoissante que l'autre mais c'est pas grave.

- Les mains d'Orlac (1924) : Un pianiste se retrouve dominé malgré lui par les mains d'un criminel qu'on lui a greffées après un accident.
Je me suis prise une énorme claque avec ce film   Je trouve qu'il s'agit de la meilleure interprétation de Connie, il est totalement hallucinant en homme torturé par le fait d'avoir les mains d'un criminel. Si on a un minimum d'empathie (ou qu'on se demande comment on réagirait si la chose nous arrivait) on ressent les choses limite physiquement. Interprétation intense. La mise en scène est très bien aussi (mais c'est Wiene alors rien d'étonnant). Seule l'actrice qui joue sa femme est en-dessous. J'ai l'impression qu'elle essayait d'être aussi intense que Connie, mais, si lui restait juste, elle pas toujours.

- Le monde perdu (1925) : je n'ai pas besoin de raconter l'histoire là je pense    J'ai ressenti un plaisir de gosse devant ce film   Vraiment! Je me suis éclatée devant ces dinosaures vintage   (dont certains avaient des expressions faciales, mais je crois que le plan est très connu) Et la fin qui précède King Kong dans le genre monstre qui envahit la ville!   Nan vraiment un plaisir de gosse. En plus l'acteur qui joue Malone est plutôt beau, il a un air du jeune Jimmy Stewart   Et celui qui joue Sir Roxton est très classe   Et on voit Conan Doyle au début!

- La charrette fantôme (1921) : chaque année au nouvel an, la dernière personne à mourir est désignée pour conduire la charrette fantôme pendant un an, et ramasser l'âme des défunts. Gravement malade, une salutiste agonisante souhaite revoir l'un de ses protégés, David Holm, qu'elle aurait voulu ramener dans le droit chemin.
Grosse déception que ce film. La partie fantastique avec la charrette et les fantômes est géniale, angoissante à souhait, morbide, bien foutue. Certains plans sont encore gravés sur ma rétine. Le problème est que le reste est en fait juste une histoire hyper moraliste et sans nuance, sur un alcoolique et tous les malheurs qu'il a pu causer dans sa vie   Vraiment pas intéressant. (en fait j'ai même passé la dernière partie du film a engueuler le personnage de la salutiste, qui est complètement idiote   ) Un gros gâchis.

Il me manque encore plein de films à voir dont La roue d'Abel Gance (et son Napoléon qui est en cours de restauration), des Buster Keaton (j'ai juste vu le court métrage The high sign que j'ai bien aimé), le fameux Cuirassé Potemkine, Les vampires de Feuillade (et ses Fantômas), entre autres.  



En fait je trouve le muet reposant. J'aime cette absence de dialogue, vraiment ça repose mon esprit. Et j'aime voir comment les acteurs traduisent les dialogues par des expressions, des mouvements, des postures. Quand je lance un muet, je sais que, même si j'accroche pas forcément au film, je vais ressentir les émotions d'une manière totalement différente, à la fois bien plus intense car corporelle, et plus détachée car sans l'emphase sur la musique, le son, moins immédiate. Et justement j'aime la manière dont le muet me fait ressentir les choses. Et, si certains jeux d'acteurs étaient totalement outrés, il nous a quand même offert des interprètes géniaux Et de grand moments d'émotions.

C'est une super idée de topic ! Merci pour tous ces retours, j'avais déjà noté quelques titres après tes commentaires enthousiastes (comme Les Mains d'Orlac) !
Pour ma part, en films muets, j'ai adoré les Charlot Monte là-dessus, de Harold Lloyd qui m'a fait tellement rire L'Aurore (vu deux fois, je ne m'attendais pas à autant aimer ) et les Buster Keaton (dont j'ai adoré Le Mécano de la Général)

Bravo pour l'ouverture du topic Cleopatre

Je m'excuse par avance car je ne serai malheureusement pas une grande contributrice, n'étant pas fan de cinema muet

L'Homme qui rit c'est une adaptation de Victor Hugo ?

J'ai ouvert un topic à un film muet il y a fort longtemps, je profite pour insérer ici le lien Hamlet était une femme

Connais-tu l'actrice Asta Nielsen dont il est question dans ce topic ?

Je ne connaissais cette actrice que de nom, mais je ne connaissais pas du tout son physique ni sa carrière.
Merci pour le lien (pour quelqu'un qui n'aime pas le muet, tu fais une contribution très intéressante!) Je trouve ça intéressant, vraiment. Je suis aussi une grosse fan de Hamlet Je vais essayer de me le procurer Et je reviendrai poster sur le bon topic (le tien donc!)
J'aime le fait qu'ils aient fait une ambiguïté Hamlet/Horatio, que certains trouvent déjà dans la pièce (bon, là c'est plus facile comme Hamlet est une femme!)
Et oui, l'homme qui rit est une adaptation de Hugo! Mini bande annonce pour illustrer la chose Quelle horreur ce film Nan rien que de voir les images je suis Je le déteste carrément, je crois.

Juliette je viendrai commenter quand j'aurai vu ce que tu conseilles

Quelle excellente idée que l'ouverture de ce topic Cléopâtre ! J'ai vu quelques films de cinéma muet, j'ai eu des phases où j'en ai regardé avec plaisir.

Chaplin bien-sûr, surtout en cours. En CE1 j'étais allée voir Le cirque au cinéma, et je lisais le texte à voix haute pour une amie qui ne lisait pas assez vite. Ensuite j'ai dû voir en classe La ruée vers l'or et Les temps modernes.

Il y a quelques années, j'avais aussi enchaîné une partie de la filmographie de Rudolph Valentino dont j'étais tombée amoureuse. Je me rappelle avoir regardé Le Cheikh, puis Le fils du Cheikh , mais également Les quatre cavaliers de l'apocalypse. J'avoue que mes collègues me regardaient d'un air bizarre, avec mon fond d'écran Rudolph Valentino, mais il faut dire que j'avais trouvé une magnifique photo du Cheikh.

Ce n'était pas celle-ci, mais ça donne le ton !

Spoiler:

Je me souviens aussi que mon frère était amoureux de l'actrice Lilian Gish dans Le lys brisé. Je lui avais fait faire une reproduction d'une photo de l'actrice, encadrée, pour son anniversaire.

Je vais essayer de me souvenir si j'en ai vu d'autres. On pourrait citer The Artist aussi, bien que tout récent. Je l'avais beaucoup aimé à l'époque, et j'avais suivi avec assiduité sa route vers les Oscars, mais je ne sais pas si le film passerait aussi bien au revisionnage.

Ah! Annwvyn je t'attendais sur ce topic!    (Je ne sais pas, je me suis dit si moi le cinéma muet me repose, Annwvyn doit aimer ça d'une manière ou d'une autre )

C'est marrant justement hier je lisais un vieux catalogue d'expo de la cinémathèque française où ils disaient qu'ils avaient les costumes du Cheikh (Comment ça tes collègues te regardaient bizarre? C'est très bien un fond d'écran Valentino   ) En tout cas je n'ai jamais vu de films de Rudolph Valentino Une erreur à réparer donc. Je n'ai jamais vu non plus de Douglas Fairbanks, alors que j'ai plusieurs dvd à la maison depuis des années! C'est vrai que je me suis toujours plus intéressée au cinéma muet européen

N'hésite pas à repasser par ici si tu te souviens/fais d'autres visionnages

Bravo cleopatre pour cette belle idée, et ces présentations de films !

Comme toi j'aime beaucoup le muet, il me semble que sans dialogues, il y a plus de place à l'imagination, et l'histoire nous impacte plus fortement (un peu comme un livre par rapport à un film).

Parmi les films muets qui m'ont marqué et que tu n'as pas cités, il y a :

L'inconnu de Tod Browning, avec Lon Chaney
Alonzo, "l'homme sans bras", vedette d'un cirque installé à Madrid, tire à la carabine et lance des poignards avec ses pieds sur sa partenaire, dont il est secrètement et follement amoureux, la jolie Estrellita. C'est la fille de Zanzi, le directeur.

Malabar, l'hercule du cirque, est également sensible aux charmes de la jeune fille, laquelle ne lui prête pourtant aucune attention, car Estrellita est terrifiée par les mains des hommes. Aussi se sent-elle en sécurité auprès d'Alonzo.
Celui ci devrait te plaire je pense 

Le vent de Victor Sjöstrom avec Lilian Gish
Une jeune fille, Letty, arrive en train depuis la Virginie pour travailler dans le ranch de son cousin, Beverly. À bord, elle fait la rencontre de Whit Roddy, un homme qui fait du commerce le long de la ligne de chemin de fer, qui lui apprend que la région où elle va vivre est particulièrement venteuse. Il lui dit que ce vent rend fou, en particulier les femmes.
Il m'avait beaucoup impressionnée, je l'ai vu 2 fois.

La lettre écarlate, du même Victor Sjöstrom  et toujours Lilian Gish - d'après Nathanael Hawthorne

La passion de Jeanne d'Arc de Dreyer - avec Renée Falconnetti 
Le film vaut surtout pour l'actrice et son visage

Il y a aussi Metropolis de Fritz Lang qui est un classique, même si l'aspect science fiction est très daté, c'est quand même de la culture générale 

Et en effet Nosferatu fait toujours peur, 100 ans plus tard  , c'est un excellent film !

Je note donc L'inconnu Petit Faucon, tu connais mes goûts et je te fais entièrement confiance (en plus, comme j'avais détesté son Dracula, c'est intéressant de voir d'autres films de lui) Je note aussi le vent parce que niveau technique, Sjöstrom était au top! Ah Metropolis...je me le réserve pour plus tard parce que je suis sûre d'adorer

Petit Faucon a écrit:

Comme toi j'aime beaucoup le muet, il me semble que sans dialogues, il y a plus de place à l'imagination, et l'histoire nous impacte plus fortement (un peu comme un livre par rapport à un film).

Je suis entièrement d'accord. L'absence de dialogue permet aussi une grande créativité au niveau visuel et un tout autre rythme

Avec les films muets il faut aimer le premier degré tragique (ou comique), souvent les histoires prennent aux tripes ; je sais que je suis bon public et j'aime beaucoup.
Tod Browning est excellent, tu peux voir Freaks aussi, qui est parlant, mais qui te plairait aussi je pense.

Vous me donnez très envie avec toutes ces suggestions. Comment regardez-vous ces films ? En DVD je suppose, mais peut-être aussi sur internet ? Il me semble que certains sont désormais dans le domaine public.

Cléo, certains films de Valentino (du cinéma muet américain donc) n'ont peut-être pas la puissance des films que tu mentionnes, en tout cas à en juger leurs thèmes. Le Cheikh, est l'adaptation d'un roman anglais du début du 20ème siècle, dont j'avais parlé avec Ekat dans le topic de romance. C'est donc plutôt grand public, j'imagine, et on y voit bien les prémices du cinéma américain de l'âge d'or. C'est aussi assez intéressant comme témoignage de l'époque (avec tout ce qu'elle recouvre de sexisme, de fantasmes sur le désert, sur la domination masculine et occidentale...). Et puis Valentino est très charismatique, si j'en crois mes livres de cinéma, des femmes se sont suicidées de désespoir lorsqu'il est mort !

Maintenant, américain ou non, le muet recouvre toujours une dimension théâtrale et symbolique à laquelle je suis sensible. Et puis plusieurs films bénéficient désormais de nouvelles bandes son très satisfaisantes. J'ai vu que Carl Davis en composait beaucoup (c'est lui le compositeur de la musique de Pride and Prejudice 1995, tout est lié ). Personnellement, je pense que la bande musicale joue beaucoup dans mon appréciation finale du film.

Ah oui, ça me revient, un film muet que j'ai beaucoup aimé c'est l'adaptation de Au bonheur des dames par Julien Duvivier (1930), avec Dita Parlo et Pierre de Guingand. Je l'ai regardée plusieurs fois, c'est l'adaptation que je considère la plus fidèle à l'esprit du roman bien que l'histoire soit transposée dans les années 30.

Excellente idée de topic, Cléopatre

Je te conseille vraiment Métropolis que j'avais adoré.

Ensuite, il y a aussi The Lodger, un des premiers films d'Alfred Hitchcock.

Et j'appuie le conseille de Petit Faucon pour Freaks, c'est une chef d’œuvre

Annwvyn a écrit:

Vous me donnez très envie avec toutes ces suggestions. Comment regardez-vous ces films ? En DVD je suppose, mais peut-être aussi sur internet ? Il me semble que certains sont désormais dans le domaine public.

Sur youtube pour la plupart, comme ils sont effectivement passé dans le domaine public. En plus certains sont très bien remasterisés (720p )  J'aurais dû mettre des liens dans mon post d'ouverture. Si tu en veux, n'hésite pas.
Je plussoie pour la bande son, elles apportent vraiment quelque chose et sont importantes! Celle des mains d'Orlac par exemple est vraiment bien, elle apporte vraiment quelque chose au film. Au contraire celle de l'étudiant de Prague de 1926 m'a déplu. Il y a un film où j'ai carrément coupé le son tellement elle me déplaisait (l'avantage du muet c'est que tu peux faire ça quand la musique ne te plait pas ). En plus l'avantage de youtube c'est que pour les films les plus connu tu peux trouver plusieurs versions et donc choisir la musique qui te plait le plus    
Ah mais je vais regarder Valentino, les films grand public c'est très bien aussi   Et puis j'adore l'âge d'or donc..  

Annwvyn a écrit:

Maintenant, américain ou non, le muet recouvre toujours une dimension théâtrale et symbolique à laquelle je suis sensible

Théâtrale, symbolique, et universelle, la barrière du langage étant absente. J'y suis sensible aussi (aux 3).

Petit Faucon a écrit:

Avec les films muets il faut aimer le premier degré tragique (ou comique), souvent les histoires prennent aux tripes ; je sais que je suis bon public et j'aime beaucoup

Oui, c'est vrai. C'est pour ça qu'ils ont un tel impact, pour certains. Et aussi pourquoi il m'est arrivé d'en abandonner plus facilement que des films parlant. Et aussi pourquoi il faut être d'humeur avant d'en lancer un  

Je note donc Au bonheur des dames, The lodger et Freaks Merci pour toutes vos suggestions! J'ai de quoi regarder pour un bout de temps Je suis contente, ce topic est plus vivant que je ne m'y attendais en le créant

Petit Faucon a écrit:

Le vent de Victor Sjöstrom avec Lilian Gish
Une jeune fille, Letty, arrive en train depuis la Virginie pour travailler dans le ranch de son cousin, Beverly. À bord, elle fait la rencontre de Whit Roddy, un homme qui fait du commerce le long de la ligne de chemin de fer, qui lui apprend que la région où elle va vivre est particulièrement venteuse. Il lui dit que ce vent rend fou, en particulier les femmes.
Il m'avait beaucoup impressionnée, je l'ai vu 2 fois.

J'avais aussi beaucoup aimé ce film, très stressant avec cette tempête pendant une bonne partie du film, qui n'a pas du être simple à tourner. Il y a eu une nouvelle version réalisée récemment, je regarderai par curiosité à l'occasion mais je ne pense pas qu'on y retrouve l'atmosphère particulière de la version muette.

Sinon, je n'ai pas vu tant que cela de films muets: quelques Chaplin (Le Kid, Les Temps Modernes encore que ce dernier ne l'est pas totalement), j'ai un très bon souvenir des deux Keaton que j'avais vu (Le Mécano de la Générale, Le Caméraman) et Les Mains d'Orlac de 1924 qui avait de très beaux décors.

J'avais également vu The Lodger d'Hitchcock (qui a peut-être plus sa place dans le sujet consacré au réalisateur): il y avait déjà de l'idée niveau mise-en-scène notamment avec le plancher transparent pour montrer ce qui se passe à l'étage du dessus mais je crois qu'il a eu le même problème que pour Soupçons

Spoiler:

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J'ai Metropolis en dvd mais toujours pas vu.

Hâte d'avoir ton avis sur Metropolis Zak, j'aime tes goûts généralement. Tu me donne encore plus envie de voir Le vent

Etant quand même la plus vieille de cette discussion   j'ai vu la plupart des films muets (de "culture générale") au Cinéma de minuit de FR3 dans les belles années, et à la Cinémathèque pour Jeanne d'Arc et Intolerance de Griffiths, par exemple.

Mais par exemple on peut trouver L'inconnu et Freaks de Browning sur Cinetek, ainsi que Le vent de Sjöstrom

Annwvyn a écrit:

Ah oui, ça me revient, un film muet que j'ai beaucoup aimé c'est l'adaptation de Au bonheur des dames par Julien Duvivier (1930), avec Dita Parlo et Pierre de Guingand. Je l'ai regardée plusieurs fois, c'est l'adaptation que je considère la plus fidèle à l'esprit du roman bien que l'histoire soit transposée dans les années 30.

Je ne connais pas cette adaptation, que je rajoute immédiatement dans ma liste à voir

Et puis, Lillian Gish, bien sûr ! Mon idole Intolérance est dans ma wish-list mais la longueur du film me rebute un peu

Merci pour toutes vos recommandations, les filles

Quelle bonne idée, ce topic  

J'aime beaucoup les films muets. Les expressions des acteurs sont beaucoup outrancières et exagérées, mais cela a son charme.

Je rajoute à la liste les films d'Erich von Stroheim, qui fut un grand réalisateur à Hollywood avant d'être mis à la porte des studios à cause de ses extravagances (il explosait les budgets des films avec ses exigences) :


La loi des Montagnes (blind husbands)


Le docteur Armstrong et sa femme partent faire de l'alpinisme en Autriche. Dans le village où ils s'arrêtent, ils rencontrent le lieutenant von Steuben, personnage porté sur le sexe faible, qui ne tarde pas à entreprendre la femme du docteur. Celui-ci commence à avoir des soupçons et décide d'emmener le soldat faire une ascension à deux……

Folies de femmes

Le faux comte Karamzin est un Don Juan qui vit d'escroqueries à Monte-Carlo, où il semble avoir dû s'exiler avec deux fausses princesses prétendument russes. Cet homme et ses deux complices féminines sont recherchés par la police pour usage de faux bons aux porteurs et organisation de casino clandestins. Ce comte imposteur tente néanmoins, avec l'aide de ses deux fausses cousines, de s'infiltrer dans la haute société sans en avoir vraiment les codes, qu'il mime cependant à la perfection par des gestes de courtoisie ou en feignant d'avoir de l'honneur. L'unique but du trio est de pouvoir s'emparer frauduleusement de sommes conséquentes, que ce soit auprès d'hommes influents ou de femmes trop crédules ou notoirement romantiques pour ne pas succomber à la tentation. Cet homme sans scrupules séduit, vole et trompe toute proie docile qui se trouve sur son passage : la femme de l'ambassadeur américain, sa propre femme de chambre et même la fille mentalement dérangée de son faux monnayeur. Mais la chance finit par tourner le dos au trio.

La veuve joyeuse
Dans le petit royaume du Monteblanco, Le prince Danilo en virée avec son cousin Mirko, tombe amoureux d'une danseuse, Sally O'Hara, qu'il promet d'épouser. Le roi Nikita I interdit le mariage : on n'épouse pas de roturière dans la famille. Mirko, qui a des penchants sadiques, s'empresse d'aller annoncer la nouvelle à Sally, qui s'effondre. Désemparée elle cède aux avances du vieillissant baron Sadoja, le riche banquier du royaume. Quelque temps plus tard celui-ci décède et elle hérite de sa fortune. Elle part vivre à Paris. Devenue riche, elle intéresse les têtes couronnées du royaume. Mirko part à Paris pour tenter de l'épouser et par là même la soustraire à Danilo qui l'aime toujours. Danilo rejoint à son tour Paris…


Les rapaces (super glauque )
Au début du siècle, MacTeague, un colosse aux cheveux blonds et bouclés travaille dans une mine d'or de Californie. Il est sujet à de terribles crises de colère et sur les conseils de sa mère mourante, il décide de quitter la mine pour tenter sa chance en assistant un dentiste itinérant. Bientôt, il ouvre son propre cabinet à San Francisco et a pour client Marcus et sa petite amie Trina. Maria, la femme de ménage de MacTeague vend à l'occasion un billet de loterie à Trina.


Queen Kelly

Dans un royaume imaginaire, la reine passe son temps à se promener nue, ce qui agace son fiancé et cousin, le prince Wolfram, un soldat libertin. En manœuvre avec son escadron, Wolfram croise un groupe de jeunes filles. Le prince à cheval les salue, elles s'inclinent mais l'une d'elles perd sa culotte. Éclat de rire dans l'escadron. Furieuse, Kitty Kelly ramasse son sous-vêtement et le jette à la figure du prince qui tombe amoureux d'elle.


On peut les trouver assez facilement, c'est l'avantage du cinéma muet, les films sont dans le domaine public, donc accessibles gratuitement et légalement  

Je ne suis pas très fan de Métropolis, je l'ai revu il y a deux ou trois ans, je trouve qu'il a très mal vieilli. Mais ça reste un classique. Ni d'Intolérance de Griffith (mal vieilli aussi).

J'aime beaucoup l'homme qui rit (Conrad Veigt  )

Dans un autre style, je suis absolument fan des Charlots, des Buster Keaton etc.

La charrette fantôme me faisait peur quand j'étais enfant. De même que la chute de la maison Usher

@ Marganne : je suis d'accord sur Intolerance qui a mal vieilli ; je voulais le voir car c'est un des films fondateurs avec ses décors et ses figurants, mais c'est quand même inmangeable 

Marganne, tu pense bien que tous les films de Von Stroheim sont sur ma liste de films à voir Donc, vraiment, grand merci pour tes avis! C'est marrant parce que Les rapaces a une telle réputation, je ne m'attendais pas à ce résumé Après lecture de tes résumés, je suis particulièrement attirée par Folies de femmes! Je vais le regarder en priorité

Marganne a écrit:

La charrette fantôme me faisait peur quand j'étais enfant.

C'est vrai qu'il est tellement bien foutu!  

Hier soir j'ai regardé L'inconnu. Je dois dire que si le film ne m'a pas déplu, je n'ai pas été hyper emballée non plus. (je crois que j'ai un truc avec Browning Je vais regarder Freaks pour en avoir le coeur net! ) Après j'ai aimé le côté arroseur arrosé, ça m'a donné un véritable sourire mauvais Je pense que le fait que je déteste les pieds a joué dans mon appréciation (ils me dégoutent, alors tous les plans de pieds m'ont écœurée ) (d'autant plus que j'avais l'impression que ce n'étaient pas ses propres pieds, et donc le fait que l'acteur laisse le pied d'un autre s'approcher si près de son visage, j'étais absolument horrifiée ) La fin était très mignonne (enfin, pour le couple hein ) Je suis contente de l'avoir regardé, c'est tellement différent de ce qu'on peut voir de nos jours

Ah ... les goûts et les couleurs ...   mais au moins tu peux dire que tu l'as vu 

Ah mais je suis vraiment contente de l'avoir regardé tu sais

Tant mieux ! 
Je me note également les films de Stroheim présentés par Marganne, je l'ai toujours apprécié comme acteur et je ne le connais pas vraiment comme réalisateur 

D'ailleurs, j'y pense, tu l'as aimé toi L'homme qui rit?

Entre temps j'ai regardé :
- Le cabinet des figures de cire (de Leni, qui a aussi fait L'homme qui rit) Un écrivain est embauché par un créateur de figure de cire pour écrire des histoires sur elles. Le film est composé de 3 histoires, une sur un calife qui veut attraper la femme de son boulanger, une sur Ivan le Terrible, une sur Jack l'éventreur (mais en fait elle est tronquée et dure à peine 10 minutes, dommage d'ailleurs, parce que ça me paraissait être le meilleur personnage). C'est pas mal, mais je n'ai pas été hyper emballée, à cause des histoires principalement. La première est très gênante, voir l'horrible Jannings harceler une pauvre nana pendant 45 minutes est vraiment désagréable. Celle sur Ivan est un peu mieux mais pas géniale non plus (l'interprétation de Connie a apparemment inspiré Eisenstein, mais elle m'a pas hyper emballée non plus, sauf sur la fin). En fait le gros atout du film est clairement le visuel!    Les décors m'ont énormément plu (surtout ceux de l'histoire du calife!)

voyez plutôt:

Les costumes sont bien aussi   En gros l'atmosphère est réussie, mais les histoires pas géniales.

- Le premier volet de la série de 5 films sur Fantômas, de Feuillade. (Fantômas, à l'ombre de la guillotine) C'était pas trop mal, le gars qui joue Fantômas est vraiment bien. Lady Beltham est assez infâme, une vraie méchante

Spoiler:

. Juve est un vrai commissaire qui fait bien son travail. Je pense que c'est assez fidèle à l'esprit des livres (que je veux lire depuis des années). Dommage que vu la longueur du film (50 et quelques minutes), il ne se passe pas grand chose. Ce Fantômas mérite plus d'aventures! Je regarderai les autres. Sinon j'ai souri des canons de beauté féminins des années 10, Lady Beltham a limite un mono sourcil et les 2 personnages féminins sont bien en chair (c'est vrai qu'à nos yeux contemporains ça peut faire bizarre, mais ça change!   )

- Le cheik avec le fameux Valentino J'avoue que j'ai fait exactement cette tête tout du long

Spoiler:

Je l'ai regardé en 3 fois et en faisant des avances rapides (pour un film de 1h30..) tellement j'étais dépitée J'ai trouvé ça vraiment nul. Désolée Annwvyn (bon par contre Valentino, s'il n'est pas bon acteur, n'est pas laid (mais j'étais étonnée, il fait vraiment gamin) du coup je vais quand même m'infliger Le fils du Cheik un de ces 4 )

Sinon j'ai trouvé Le vent au boulot, que je vais regarder très prochainement    

@ cleo : mille pardons je n'avais pas vu ta question sur L'homme qui rit   ... je n'ai pas vu ce film, mais je ne suis pas sûre qu'il me plairait ?

Pour le Cabinet des figures de cire, j'aime beaucoup les décors de Bagdad, très années 20 
Les Fantomas de Feuillade, je ne les ai jamais vus, mais je sais qu'ils ont marqué leur époque, et l'histoire du cinéma, donc certainement de la belle ouvrage   ; et moi qui ai lu une bonne vingtaine des 32 bouquins, je peux te dire que ton anecdote sur Lady Beltham est dans les livres, ce personnage est horrifique, comme son alter ego Fantomas ... d'ailleurs si les pavés ne te rebutent pas, tu devrais en lire, c'est très plaisant