Semaine 1: Prologue et livre 1er, chapitre 1

Voici donc le sujet prévu pour abriter nos discussions sur le début de Brideshead revisited. Nous commencerons les débats le week-end prochain et à cet effet, je déverrouillerai dès vendredi soir.

Editer: comme promis, déverrouillage du sujet, les discussions peuvent commencer, à vos claviers!

Ah, voilà le sujet sur la lecture de groupe .
Donc, j'ai terminé la lecture du chapitre 1 ce matin et pour le moment ça me plaît beaucoup, j'ai hâte de lire la suite pour en savoir un peu plus sur la famille Flyte.
Une parole de Sebastian semble annonciatrice :

Citation :

"I'm not going to have you get mixed up with my family. They're so madly charming. All my life they've been taking things away from me. If they once got hold of you with their charm, they'd make you their friend not mine, an I won't let them."

Le prologue est un peu moins intéressant puisqu'il sert surtout à amener Charles Ryder à se souvenir de Brideshead.

Moi aussi, j'ai trouvé le prologue assez ennuyeux. Ca m'a fait un peur d'ailleurs pour la suite. Mais dès le premier chapitre, je trouve l'histoire beaucoup plus intéressante.

C'est vrai que le prologue est un peu soporifique, mais je pense qu'une fois qu'on a lu la fin, son sens doit apparaître plus clairement.

Dans ces premières pages, j'ai trouvé le ton du narrateur extrêmement désabusé.

Ce qui est intéressant, c'est la façon dont il conçoit l'asile : au fond, il n'y a pas grande différence avec le monde dit "normal", sauf que les fous, eux, ont cessé de lutter, et sont peut-être plus heureux que les gens dits "sains d'esprit".

Intéressant également, le personnage d'Hooper, qui incarne l'ascension d'une nouvelle classe sociale, ascension à laquelle le narrateur semble résigné, même si - et ce malgré l'affection qu'il éprouve pour le personnage - on sent poindre un certain mépris aristocratique à l'égard des gens de sa sorte.

Enfin une comparaison extrêmement curieuse et significative entre la vie militaire et la vie conjugale, et qui montre à nouveau le désabusement du narrateur, dont on a l'impression qu'il n'a plus grand chose à attendre de la vie.

Visiblement, il s'agit de quelqu'un de cultivé et d'assez cynique : pour preuve, son humour extrêmement caustique.



le chapitre 1 est effectivement plus intéressant, il permet d'introduire des personnages semble-t-il importants : Sebastian, dont la beauté "épicène" et le comportement excentrique sont ambigus ; Anthony Blanche, qui incarne un esthète raffiné, clairement homosexuel ; Nounou Hawkins ; et Julia, dont la coiffure à la garçonne lui confère quelque chose d'assez masculin.

Le narrateur évoque en fait ses années de jeunesse, qui représentent pour lui manifestement un âge d'or. Mais d'une certaine manière, le ver est déjà dans le fruit : cf le titre du premier livre, "Et in Arcadia ego" (moi aussi je suis en Arcadie). Il faut savoir que dans son contexte d'origine, c'est la mort qui prononce ces paroles, et d'ailleurs, cette phrase est gravée sur le crane ornemental que possède Charles Ryder.

Certaines choses sont encore en suspens : le thème de la religion, le personnage de Lady Marchmain et la propriété de Brideshead. Mais on sent déjà qu'un mystère plane sur sur cette propriété et ses habitants :

Citation :

Sebastian : "C'est là que vit ma famille."
Et, si charmé que je fusse par la vision qui s'offrait à moi, je sentis un instant, tel un coup de vent qui fait frémir une tenture, passer un frisson de mauvais augure dans les mots qu'il avait employés - non pas "c'est ma demeure", mais "c'est là que vit ma famille".

J'ai également relevé la phrase citée par Lise Bennet, dont je donne ici la traduction en français :

Citation :

Sebastian : "Je ne vais pas m'amuser à vous mêler aux histoires de ma famille. Ils sont trop adorablement fous. Toute ma vie se passe à les voir me prendre ceci ou cela. Si jamais ils mettaient la main sur vous, leur charme aidant, vous deviendriez leur ami, plus le mien, et je ne le veux pas."

Sinon, j'ai trouvé un site très bien fait qui analyse les chapitres du livre en détail, je vous donne le LIEN

Pour l'instant, je trouve cette lecture extrêmement intéressante ; d'ailleurs, poussée par la curiosité, j'ai lu un peu plus avant que le nombre de pages initialement prévu.

Merci popila pour ton post, et les détails sur le prologue. Je ne l'ai pas trouvé soporifique juste moins intéressant que la chapitre 1 (qui en révèle plus sur ce que nous voulons connaître : Brideshead et de la famille Flyte). Mais je pense qu'il est important, déjà rien que le fait qu'il existe donne un côté nostalgique, passé à l'histoire principale.

They're so madly charming -> Ils sont trop adorablement fous.
J'aurais plutôt traduit par : Ils sont si follement adorables. Il y a une nuance, non ?

Merci d'avoir posté vos impressions, les filles, j'étais curieuse de lire les premières réactions. Je m'attendais à ce que certains trouvent le prologue bizarre, voie ennuyeux. J'avais moi-même été suprise lors de la première lecture.

A la relecture, mes impressions ont été assez différentes car je savais à quoi m'attendre. Ces premières scènes sont situées pendant la guerre, donc à peu près au moment où a été écrit le bouquin. Si l'on s'est un peu renseigné sur le thème, on peut deviner qu'il va y avoir un retour en arrière, une perspective que j'aime beaucoup. Les diverses scènes qui nous amènent à l'installation à Brideshead nous permettent de nous faire une idée sur l'état d'esprit du narrateur.

Comme l'a souligné Popila, on apprend plusieurs choses sur lui. Tout d'abord qu'il est éduqué (en opposition à Hopper, et tout de suite on est dans le bain anglais, les classes sociales et leur séparation) et ensuite qu'il est assez désabusé. On sent chez lui une distance par rapport aux événements et aux relations humaines. L'épisode avec son officier supérieur est également assez parlant: Ryder n'est pas un rebelle mais il a un certain dédain pour l'autorité, surtout si celle-ci est le fait de quelqu'un qu'il ne respecte pas.

Il est vrai que ce prologue ne fait pas des étincelles mais tout de même il attire l'attention par la surprise qu'il crée.

Avec le chapitre 1, on passe aux choses sérieuses. Et tout de suite, l'auteur met l'accent sur les lieux. Après la brève évocation de Brideshead à la fin du prologue, on repart à Oxford, où l'on fait bien sûr la connaissance de Sebastian mais ce qui m'a frappée, c'est l'importance donnée au décor. C'est grâce à la situation de son logement que Charles rencontre Sebastian, situation qui soit dit en passant a été critiquée par son cousin, celui qui représente le conformisme. Et plus tard, lors de l'excursion à Brideshead, la maison est décrite de manière assez précise (en particulier son dôme et sa couleur, deux détails qui me font réaffirmer que Castle Howard est un très bon choix pour une adaptation), on sent qu'elle aura de l'importance, on peut d'ailleurs s'en douter déjà par le choix du titre.

Autre point, les relations de Charles et de son père. Il y a dans la description de l'attitude du père une touche d'ironie que l'on retrouve également dans la scène avec le cousin. Dans les deux cas, Waugh nous offre de jolies esquisses de caractères sans en décrire les principaux traits, il suggère simplement, et ça j'adore.

Je suis contente que Lise Bennet et Popila aient mis en évidence cette phrase qui reflète bien ce que j'apprécie dans le style de Waugh. Il ne décrit pas ce que Sebastian ressent à ce moment mais il nous appâte en nous laissant entrevoir ses zones d'ombre.

Je trouve le prologue intéressant car il donne déjà tout le ton du livre : la nostalgie.
Dès le début l'auteur décrit une sorte d'enlisement dans la quotidienneté et la médiocrité de la vie des soldats en guerre sans guerre, puisqu'ils sont à l'arrière. Cela n'a encore rien à voir avec les Flyte mais nous montre un homme déjà mûrissant, semblant revenu de tout ayant même perdu "son dernier amour" et j'ai été frappée par la façon dont il décrit son détachement en trois ans et demi, de l'armée, qui avait dû au début de la guerre lui donner un but, une raison de vivre, alors que maintenant tout est devenu routine.
Il en est arrivé au point où

Citation :

"il se moque bien de sa destination"

et voilà que le nom lui en est donné, qu'il retentit comme un coup de cymbale

Citation :

"devant la cagna je demeurai pétrifié ... car on venait de prononcer un nom qui m'était si familier, un nom magique, dont le pouvoir était si ancien, qu'à son seul écho les fantômes de ses années lointaines et hantées prirent leur essor"

.
Nous ne connaissons pas le nom en question mais nous sentons qu'un domaine enchanté va s'ouvrir, dont la grisaille du prologue sera le parfait contrepoint.
Nous allons assister à un long flash-back, et le premier chapitre nous précipite aussitôt dans un univers de jeunesse estudiantine (pas n'importe laquelle : typiquement oxfordienne, autant que j'en sache par mes lectures !) avec l'entrée en scène du véritable héros, celui qui brille, l'élément étoile du groupe : Sébastian. Il est excentrique, charmant , original, semble n'agir que par impulsion, et c'est comme cela que le narrateur arrive à Brideshead, son ami lui offre le spectacle de cette magnifique demeure :

Citation :

"et soudain devant nous, se révélant, un site secret .... reposant dans le soleil gris et or au milieu de l'écran d'un bosquet brillaient le dôme et la colonnade d'une vieille demeure. "

,tout en spécifiant que sa famille n'y est pas. Il a besoin de montrer et de partager le cadre de ses origines et redoute en même temps le contact de sa famille avec son ami. Il aurait pu ne pas l'y emmener, mais il en a éprouvé le besoin, au prétexte de lui présenter sa vieille nounou. On peut alors commencer à sentir que peu à peu la demeure va prendre de plus en plus de place.
Le chapitre se termine par les mots

Citation :

"un souvenir aussi humble suffirait pour emplir de larmes les yeux d'un capitaine d'infanterie dans la force de l'âge",

le ton général est donné.
J'aurais du mal à parler du style, le lisant en français, mais on sent une précision d'orfèvre dans la phrase et le mot choisi, une légèreté de ton, comme en ont ces personnes qui effleurent leur propre malheur avec l'élégance d'en montrer le moins possible, comme si cela n'avait pas de réelle importance. Pour moi, c'est "so so british !!"dans la meilleure acception du terme.

Apparemment, je suis la seule à avoir littéralement adoré le prologue . Pour le ton tout d'abord, cynique et désabusé , la thématique de la guerre, l'évolution des rapports qu'entretient Charles Ryder avec l'armée, la disparition d'un monde, l'évocation de l'enfance de Charles, toute emplie des grandes batailles historiques et des larmes versées en conséquence (Excellent ce passage , mais bon, j'imagine bien que pour certains, cà a du paraître un chouilla soporifique )
Dommage que ce prologue soit trop court, d'autant plus que j'imagine qu'il n'y aura pas d'autre description de la guerre

J'ai également beaucoup aimé le premier chapitre, mais je ne rajouterais rien à ce qui a été dit, tout le monde étant unanime ^^. J'ai beaucoup aimé l'ambiance, qui m'a rappelée celle de Maurice ...


Bref, pour l'instant, j'adore, et je trouve que la lecture de groupe et le rythme de lecture (très) lent, et donc inhabituel pour moi, sont une expérience très intéressante . Pour cette première semaine, j'ai respecté le nombre de chapitres à lire, même si l'envie me démangeait de lire le livre tout d'une traite

Popila a écrit:

Il faut savoir que dans son contexte d'origine, c'est la mort qui prononce ces paroles, et d'ailleurs, cette phrase est gravée sur le crane ornemental que possède Charles Ryder.

Houlà, je crois que mon cas est désespéré, je ne me rappelle pas du tout le crâne dont tu parles, Popila

Bon je me sens moins seule pour avoir mois accroché au prologue mais c'est un bon départ que celui qui entraine les souvenirs! Bref il faut de toute façon planter le décor et ce prologue le plante bien!

Pour le chapitre 1 j'ai bien aimé la description des personnages qui met directement dans l'ambiance entre le cousin que j'ai tout de suite détesté pour ses opinions et sa vision de la réussite à la fac: il semble trop enclin à la vision extérieure et sur la façon dont on est sencé se faire voir en société c'est pourquoi le refus catégorique de Charles de suivre ses conseils!

La rencontre avec Sébastien et très interesante comme l'a dit Cat dans la mesure où elle se passe justement dans la pièce que le cousin avait presque ordonné l'abandon! Cette rencontre semble dès le début hors du cadre bien limité par le cousin comme pouvant aller avec la bonne société.

Immédiatement Charles se fait "adopter" par le groupe de Sébastien et comme le narrateur le dit lui même, une nouvelle vie commence!

Le personnage de Sébastien en lui même est très étrange! Il semble n'être jamais sorti de l'enfance! Le personnage de Aloysius semble posé là comme auprès d'un personnage enfantin (le coup de l'achat d'un peigne pour mettre des corrections à l'ours m'a bien plu!)

Après il y a la visite à Brideshead. Là encore comme le dit Cat les lieux sont très importants. La batisse est très imposante et l'espace vide rend l'atmosphère presque oppressante. La nounou dans sa pièce sous le dome de la maison semble avoir une place importante voire même centrale dans la demeure (d'ailleurs Sébastien ne reviens à Brideshead que pour le voir).

La question de l'église m'a étonnée. Cette chapelle du style art nouveau plein de fleurs et de guirlandes semble hors norme avec le reste du décorum mais la suiste de la lecture devrait rendre certain détails plus clairs!

Que dire qui n'ai pas été dit!!

C'est drôle les avis sont très partagés s'agissant du prologue! J'ai eu un peu de mal, j'avoue, mais je suis persuadée, comme cela a été dit, qu'avec l'évolution du roman, j'arriverais mieux à saisir le caractère de Charles.

Le premier chapitre est impressionnant. La description de Brideshead, gigantesque, et fermée, la nounou et son comportement étrange, et surtout ce que dit Sebastian sur sa famille. Le fait qu'il veuille à tout prix éviter sa soeur n'augure rien de bon!!

Vivement la suite!!

Je viens de finir le premier chapitre hier soir.

Moi non plus je n'ai pas été très emballée par le Prologue. Je ne dirais pas que je l'ai trouvé soporifique, mais disons seulement que ce n'était pas tout à fait ce à quoi je m'attendais.

Mais dès le premier chapitre, le ton et l'atmosphère changent complètement, et là je suis immédiatement tombée sous le charme de Sebastian et de son univers.

Vivement la suite!

Galy a écrit:

la nounou et son comportement étrange

Ah bon, qu'est-ce que tu as trouvé d'étrange dans son comportement? J'ai dû manquer quelque chose.

Je l'ai trouvée bizarre... un peu décalée, dans son monde, en fait...
Mais c'est peut être moi qui psychote en me disant d'emblée que c'est une famille étrange, et je cherche la petite bête!!

Brideshead fut mon livre de voyage, j'ai lu le prologue au decollage et le premier chapitre a l'aterrissage!

Sans l'avoir adoré, j'ai bien apprécié le prologue, même si je me suis parfois dit " Mais bon, où est qu'il veut en venir?"... Mais comme il a déjà été dit, on commence a mieux comprendre dès la fin du prologue.

Le premier chapitre me donne tout bonnement envie d'aller plus loin dans le bouquin, j'ai adoré rencontrer Sebastian, très fantasque avec son nounours, et son refus de laisser Charles rencontrer sa famille par peur de le perdre à leur profit... Ce genre de comportement me donne personnellement encore plus envie de rencontrer la famille en question!!!

Une chose que je voudrais rajouter, c'est à quelle la situation telle qu'elle est pour le moment me fait penser à Atonement, la soeur apparement un peu à part parmis les femmes, les deux hommes prêt à revenir de leur université.... Suis je la seule à avoir cette impression?

Galy, je pense la même chose que toi à propos de la nounou, elle est un peu à l'ouest, sur sa planète.

angealyn, c'est intéressant que tu compares avec Atonement. C'est vrai que l'époque et l'ambiance sont presque les mêmes, on retrouve pas mal de similitudes : grande famille, belle maison, étudiants, grande sœur un peu à part, jeune sœur, ami inférieur socialement...

Je n'ai pas encore terminé le premier chapitre (donc je n'ai pas lu en détail vos posts) mais je vois que le prologue a déjà fait couler de l'encre virtuelle

Je fais partie de celles qui ont trouvé que le prologue n'est pas une entrée en matière très passionnante. Ce n'est pas que je l'ai trouvé soporifique, c'est juste que l'armée ne m'intéresse pas du tout

En temps normal, je n'aurais donc pas poursuivi

Je partage la plupart des sentiments qui ont été évoqués dans vos messages ; je rajoute quelques impressions personnelles :

-le prologue, moi non plus, au départ, ne m’a pas enthousiasmé, mais je savais bien qu’il nous emmenait quelque part. Et à

Citation :

« un nom magique dont le pouvoir était si ancien qu’à son seul écho les fantômes de ces années lointaines et hantées prirent leur essor. »

je suis entrée véritablement dans l’histoire !

Le passage
«

Citation :

où les fouilles de Pollock…………………………………..........signe certain de tabouisme primitif………. »

où le Capitaine imagine une découverte future du camp par des archéologues, paraît au premier abord incongru… mais il révèle un (reste d’) humour chez Ryder qu’on retrouve chez Sebastian et cela peut expliquer en partie l’amitié qui se noue entre les deux jeunes gens.

Beaucoup d’éléments dans le récit relèvent d’une réalité sans cesse chamboulée : les normes, les usages, les dimensions , les situations, les personnages y sont particulièrs : la chambre de Ryder dont la situation géographique est propice à l’avènement de faits inhabituels, le personnage de Sebastian, charismatique et provocateur, sa relation avec l’ours en peluche ; l’échappée vers Brideshead, demeure gigantesque et labyrinthique, leur entrée incognito dans la maison par un chemin qui n’est pas celui emprunté d’habitude par les membres de la famille, la visite à un personnage dont on ne mesure pas vraiment l'importance (la Nounou), la fuite devant l’arrivée de Julia…
Et pour chacun de ces éléments, une face plus sombre est suggérée : les fantômes du narrateur, la personnalité de Sebastian, ses codes, sa famille « adorablement folle », l’amitié menacée entre les deux étudiants, … Tout est déjà là, il me semble, il n’y a plus qu’à dérouler le fil du récit.
Comme en écho, le retour de Ryder à Brideshead : sans connaissance de sa destination, le Capitaine arrive en aveugle, de nuit, il ne reconnaît rien. La nuit c’est aussi le temps du sommeil, des rêves et des cauchemars. Les manœuvres n’étant pas systématiquement nocturnes, surtout quand les bataillons ne sont pas en première ligne, j’aime à penser que c’est une volonté de l’auteur d’avoir situé ce retour de nuit. Avec le matin et le nom du lieu, la mémoire du passé s’éveille… Remarquez :peut-être que moi aussi je psychote, mais les pistes me semblent aller plus vers un drame que vers une comédie....

Pour ce qui est de la lecture de groupe, le rythme me va bien : je trouve qu’on lit différemment et malgré mon désir de connaître la suite, je n’ai pas envie de lire plus que ce que nous avons convenu.

[quote]

Je suis d'accord avec toi Malethane. C'est ma première lecture et je dois dire que jusqu'à maintenant, malgré les personnages loufoques et les situations assez comiques que l'on rencontre dans le premier chapitre, j'ai l'impression que le ton du livre ne sera pas toujours très joyeux. En fait, c'est surtout la présence du prologue qui donne comme un mauvais présage.

[Hors-sujet] J'adore ton nouvel avatar [/Hors-sujet]

Que dire qui n'aie déjà été dit ....

J'ai été un peu déconcertée pas le prologue, car il n'avait rien à voir avec le résumé sur le quatrième de couverture et j'avoue que l'armée ne me passionne pas plus que ça mais je me disais bien que ça allait nous mener quelque part.

J'ai beaucoup aimé le premier chapitre, qui comme l'a dit mimidd m'a fait pensé à Maurice, le côté Oxford sans doute.
J'ai hâte d'en savoir plus sur le personnage de Sebastian, à la fois dandy et enfantin et sur sa mystérieuse famille qu'il ne veut pas que son ami rencontre.

J'aimerais vous dire que j'ai beaucoup de plaisir à partager cette lecture avec vous. J'étais un peu tendue à la perspective de lire vos commentaires, je me sentais tout de même assez responsable du choix du livre et j'avais envie qu'il vous plaise. Je suis soulagée de voir que pour le moment, les réactions sont positives.

C'est très intéressant d'aborder un livre de cette manière et pour moi complètement inhabituel. Il faut porter plus d'attention aux détails, analyser tout en lisant, ce qui pourrait tout de même un peu gâcher le plaisir. Mais à vous lire, il semble que pour le moment la contrainte nous vous pèse pas trop. Deuxième raison pour pousser un soupir de soulagement.

Clinchamps, j'aime bien la manière dont tu as parlé du style de Waugh. Comme je ressens la même choses que toi (j'aurais bien voulu trouver les mots pour le dire aussi bien) alors que je le lis en VO, il faut croire que la traduction est de bonne qualité.

mimidd a écrit:

Houlà, je crois que mon cas est désespéré, je ne me rappelle pas du tout le crâne dont tu parles, Popila

En fait, je me suis trompée : j'étais persuadée qu'on avait droit à ce détail dès le chapitre 1, alors qu'en fait il se trouve au début du chapitre 2, à la page 77 de notre édition (je sais que nous avons la même).
Désolée d'avoir quelque peu anticipé sur la suite, je veillerai à faire davantage attention la prochaine fois.

Ma traduction date de 1947 (Par Georges Belmont) je serais curieuse de savoir si nous lisons tous la même traduction

Lise Bennet a écrit:

They're so madly charming -> Ils sont trop adorablement fous.
J'aurais plutôt traduit par : Ils sont si follement adorables. Il y a une nuance, non ?

Ceci est peut-être imputable à la date de la traduction
Je crois que Chinchilla devrait pouvoir nous en dire plus sur ce dispositif de traduction (cf topic "la traduction")

Pour le moment, je m'abstiens de tout commentaire sur le roman, j'ai entamé le 2è chapitre et j'avoue ne pas être emballée

serendipity a écrit:

Je crois que Chinchilla devrait pouvoir nous en dire plus sur ce dispositif de traduction (cf topic "la traduction")

Si je me souviens bien de mes cours de traductologie il s'agit là d'une transposition, c'est-à-dire qu'on garde le sens du message original mais en changeant la catégorie grammaticale des mots:

Citation :

They're so madly charming -> Ils sont trop adorablement fous.

madly (adverbe) --> fous (adjectif)
charming (adjectif) --> adorablement (adverbe)
Par contre j'aurais plutôt traduit "so" pas "si"

C'est un procédé de traduction très courant mais ici ce qui me chiffonne c'est plutôt le style, la phrase passe mal en français, surtout à l'oral. Vous diriez ça vous ? Pas moi

J'espère que la suite du roman te plaira Serendipity

madly est un adverbe en anglais donc ça donnerait follement et du coup, personellement je pencherais plus pour " si follement adorables"... Je trouve que ça reste en accord avec le contexte (enfin le peu que j'en ai lu pour le moment)...

Comme j'ai lu tout le livre récemment(juste avant qu'on ne crée ce topic), je pencherais pour" adorablement fous" .

Je trouve que "adorablement fous" change le sens, même si c'est acceptable du point de vue de la technique de traduction. Par ailleurs, follement adorable est bien meilleur en français, je suis d'accord sur ce point avec Chinchilla.