Je prends quelques instants pour vous raconter ma visite de
l'exposition "Waterhouse the Modern Pre-Raphaelite"...
Cette exposition, je l'attendais avec une grande impatience (la moitié de mon existence, c'est pour dire...
)... Dans les forums sur le peintre, on en avait entendu parler il y a déjà trois ou quatre ans, en premier lieu New York et le Dahesh Museum avaient été choisis pour l'accueillir...mais le musée est fermé aujourd'hui et tout avait été remis en question, mais je sais que le spécialiste de Waterhouse, Peter Trippi s'est battu pour qu'une telle exposition voit le jour...et je l'en remercie grandement...
J'avais eu l'avis de Violette qui l'a vue avant moi et qui a adoré, sa seule réserve était que c'est trop court...et c'est vrai...mais commençons par le commencement...
Nous sommes arrivés à Londres le dimanche 16 août dans la matinée, nous avons fait une belle balade à Greenwich et visité l'Observatoire et le Musée de la marine...il s'agissait de tuer le temps, l'expo n'était prévue que le lundi 17...
, point culminant et principal de ce voyage estival à Londres...
J'étais la première arrivée ce fameux lundi 17 août devant Burlington House, c'est à dire la Royal Academy of Arts (RA pour les intimes...
)...
Le musée se situe entre Picadilly et Green Park, en face de la fameuse librairie Hatchard's ouverte en 1797 et de Fortum and Mason, le non moins célèbre salon de thé...
J'ai déjà vu l'affiche dans le métro, sur un bus et une cabine téléphonique, mon coeur bat quand même à la chamade...
Je me donne quelques minutes pour réaliser ce qui arrive, je ressors (je suis TROP en avance), je vais faire un délicieux petit tour à la librairie et je repars...
Quelques personnes sont arrivées et achètent leur billet, c'est bientôt mon tour, je donne allègrement les neuf pounds les plus agréables de ma vie...
L'expo est à l'étage, je n'ai pas la patience d'attendre l'ascenseur, je monte quatre à quatre les marches...
L'exposition est organisée dans une partie entièrement rénovée, très claire, très agréable... On est accueillis par J W Waterhouse en personne en train de peindre une version de
Lady of Shalott, un grand portrait du peintre photographié par Ralph W. Robinson.
L'original de ce portrait, qui date de 1891, est à la National Portrait Gallery.
L'exposition nous est proposée selon un ordre chronologique, la première salle étant consacrée à ses premières oeuvres, d'une pureté très classique, avec une influence très "antique", il est alors comparé à L. Alma -Tadema... On nous rappelle bien sûr qu'il est né à Rome, qu'il y fait de fréquents voyages, ce qui a un impact énorme sur son oeuvre...
Miranda (1875), d'après
La Tempête de Shakespeare
The Favorite of the Emperor Honorius (1883), d'après
Antonina or the fall of Rome de Wilkie Collins
J'apprends que son atelier était au 3 Primrose hill, à aller voir une prochaine fois...
Dans les commentaires, son oeuvre est qualifiée de "french naturalism" et de "romantic narrative"...
Dans les salles suivantes, je nage en plein rêve
Hylas et les nymphes,
Les nymphes trouvant la tête d'Orphée,
Destiny,
(j'apprends que ce tableau a été donné en contribution pour aider l'Angleterre pendant la Guerre des Boers, il est très symbolique, les différentes couleurs utilisées sont celles de l'Union Jack, j'ai toujours cru que ce tableau faisait partie de la série des
Lady of Shalott mais pas du tout... la coupe portée par la Lady est d'un bleu incroyable...)
The lady of Shalott,
La Belle Dame sans MerciJ'ai notamment remarqué la présence d'un ruban ou d'un foulard rouge, qui symbolise la chute originelle dans certains tableaux, comme dans
La Belle dame sans merci où le ruban est derrière la dame, dans
Lamia (tableau posté dans un post un peu plus haut) par contre, c'est le héros qui faillit et c'est lui qui porte le ruban...
J'ai noté aussi des similitudes qu'on ne peut voir qu'à l'oeil et très près du tableau, comme le motif de la robe de Circé dans
Circe poisoning the Sea,
on y retrouve le même tissu à "peau de serpent" que sur la robe de
Lamia, on le retrouve aussi dans d'autres tableaux à plus petites doses, comme dans celui de
Penelope et les prétendants, sur la robe d'une suivante devant la machine à tisser...
Inutile de vous dire que je me suis régalée à regarder chaque détail, chaque croquis, chaque tableau, j'avais pour chacun d'entre eux une tendresse de compagnons de longue date, je les connais bien, je les ai tellement rêvés, imaginés, certains m'ont étonnée par leur taille (plus petite ou plus grande que dans mon idée), d'autres m'ont particulièrement émue, comme
The Lady of Shalott, mon premier coup de foudre waterhousien,
Ulysse et les sirènes, qui était la première fois où j'entendais parler des sirènes en femmes-oiseaux...
ou encore le fameux
Sainte Cécile que possède Andrew L. Webber (et mon amie amie April le coussin rouge... cf un fameux échange de posts un peu plus haut
)
Malgré tout, je reste sur une impression d'inachevé, l'exposition était vraiment trop petite, à peine quatre salles de moyenne envergure, et des tableaux essentiels à mon sens manquaient à l'appel, dont le fameux
Lady Clare qui est mon avatar et mon pseudo (tableau qui appartient encore à ce cher Andrew L. Webber
), je suis très déçue de ne pas l'avoir vu... J'attendais aussi un peu plus de publications, le catalogue est certes très beau et très complet, mais pas de nouveautés au niveau des ouvrages, rien que du général sur les préraphaélites...
J'espère donc que nous n'attendrons pas encore trente et un ans (la dernière exposition qui était aussi la première avait été organisée à Sheffield en 1978) avant de revoir une grande exposition sur ce peintre et que cette prochaine exposition sera encore plus représentative de son immense talent...