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| Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... | |
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Auteur | Message |
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Clelie Irene Adler's Secret
Nombre de messages : 6421 Age : 42 Localisation : 221b Baker Street NW1 Date d'inscription : 17/03/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Lun 24 Avr 2006 - 16:10 | |
| Voilà un de mes poèmes préférés de Charles Leconte de Lisle. "La tristesse du Diable". - Citation :
- Silencieux, les poings aux dents, le dos ployé,
Enveloppé du noir manteau de ses deux ailes, Sur un pic hérissé de neiges éternelles, Une nuit, s'arrêta l'antique Foudroyé.
La terre prolongeait en bas, immense et sombre. Les continents battus par la houle des mers ; Au-dessus flamboyait le ciel plein d'univers ; Mais Lui ne regardait que l'abîme de l'ombre.
Il était là, dardant ses yeux ensanglantés Dans ce gouffre où la vie amasse ses tempêtes, Où le fourmillement des hommes et des bêtes Pullule sous le vol des siècles irrités.
Il entendait monter les hosannas serviles, Le cri des égorgeurs, les Te Deum des rois, L'appel désespéré des nations en croix Et des justes râlant sur le fumier des villes.
Ce lugubre concert du mal universel, Aussi vieux que le monde et que la race humaine, Plus fort, plus acharné, plus ardent que sa haine, Tourbillonnait autour du sinistre Immortel.
Il remonta d'un bond vers les temps insondables Où sa gloire allumait le céleste matin, Et, devant la stupide horreur de son destin, Un grand frisson courut dans ses reins formidables.
Et se tordant les bras, et crispant ses orteils, Lui, le premier rêveur, la plus vieille victime, Il cria par delà l'immensité sublime Où déferle en brûlant l'écume des soleils :
- Les monotones jours, comme une horrible pluie, S'amassent, sans l'emplir, dans mon éternité ; Force, orgueil, désespoir, tout n'est que vanité ; Et la fureur me pèse, et le combat m'ennuie.
Presque autant que l'amour la haine m'a menti : J'ai bu toute la mer des larmes infécondes. Tombez, écrasez-moi, foudres, monceaux des mondes ! Dans le sommeil sacré que je sois englouti !
Et les lâches heureux, et les races damnées, Par l'espace éclatant qui n'a ni fond ni bord, Entendront une Voix disant : Satan est mort ! Et ce sera ta fin, Oeuvre des six Journées !
J'espère que le post n'était pas trop long... Mais je ne voulais pas le couper, il est si magnifique ! |
| | | Clelie Irene Adler's Secret
Nombre de messages : 6421 Age : 42 Localisation : 221b Baker Street NW1 Date d'inscription : 17/03/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Lun 24 Avr 2006 - 16:17 | |
| Et encore un de Baudelaire pour la route, "L'invitation au voyage" : - Citation :
- Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur D'aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants, Polis par les ans, Décoreraient notre chambre ; Les plus rares fleurs Mêlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l'ambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait À l'âme en secret Sa douce langue natale.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l'humeur est vagabonde ; C'est pour assouvir Ton moindre désir Qu'ils viennent du bout du monde. - Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, D'hyacinthe et d'or ; Le monde s'endort Dans une chaude lumière.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. |
| | | Cécile Ville du Nord...
Nombre de messages : 735 Age : 34 Localisation : Gif sur Yvette région parisienne Date d'inscription : 14/02/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Lun 24 Avr 2006 - 17:23 | |
| Clelie tu m'as devancé, je comptais le mettre celui la. C'est le seul avec Le Dormeur du Val de Rimbaud que je connais par coeur. Il sont tellement beaux |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Mar 25 Avr 2006 - 22:54 | |
| Très joli poème de William Wordsworth, trouvé dans L'Affaire Jane Eyre (dédié spécialement à mimidd, dont la jonquille est la fleur préférée ): - Citation :
- Daffodils
I wandered lonely as a cloud That floats on high o'er vales and hills, When all at once I saw a crowd, A host, of golden daffodils, Beside the lake, beneath the trees Fluttering and dancing in the breeze.
Continuous as the stars that shine And twinkle on the Milky Way, They stretched in never-ending line Along the margin of a bay: Ten thousand saw I at a glance Tossing their heads in sprightly dance.
The waves beside them danced, but they Out-did the sparkling waves in glee: - A poet could not but be gay In such a jocund company: I gazed -and gazed -but little thought What wealth the show to me had brought.
For oft, when on my couch I lie In vacant or in pensive mood, They flash upon that inward eye Which is the bliss of solitude; And then my heart with pleasure fills And dances with the daffodils. |
| | | Clelie Irene Adler's Secret
Nombre de messages : 6421 Age : 42 Localisation : 221b Baker Street NW1 Date d'inscription : 17/03/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Mer 26 Avr 2006 - 9:09 | |
| J'adore Wordsworth, merci de nous faire partager ce magnifique poème Cat. Au fait : super ton nouvel avatar ! |
| | | mimidd Aki no Hoshizora
Nombre de messages : 15717 Localisation : with a Japanese man singing for Rotterdam Date d'inscription : 17/04/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Ven 28 Avr 2006 - 21:20 | |
| Merci pour la dédicace, Cat47 ! Très joli poème ... _________________ ずっと続く道 これからも変わらずに 同じことで笑っていよう 一人じゃないよ アホな仲間と =☆= In a road that keeps going without change, let’s keep laughing about the same things. =☆= =☆=☆=☆= You’re not alone. You’ve got this stupid friend with you (道, 丸∞すばる) =☆=☆=☆= |
| | | Clelie Irene Adler's Secret
Nombre de messages : 6421 Age : 42 Localisation : 221b Baker Street NW1 Date d'inscription : 17/03/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Mer 3 Mai 2006 - 11:17 | |
| Voici le poème "Les roses d'Ispahan" de Leconte de Lisle. La construction du poème est magnifique - et amusante. (issu des Poèmes Tragiques) - Citation :
Les roses d'Ispahan dans leur gaîne de mousse, Les jasmins de Mossoul, les fleurs de l'oranger Ont un parfum moins frais, ont une odeur moins douce, O blanche Leïlah ! que ton souffle léger.
Ta lèvre est de corail, et ton rire léger Sonne mieux que l'eau vive et d'une voix plus douce, Mieux que le vent joyeux qui berce l'oranger, Mieux quel'oiseau qui chante au bord du nid de mousse.
Mais la subtile odeur des roses dans leur mousse, La brise qui se joue autour de l'oranger Et l'eau vive qui flue avec sa plainte douce Ont un charme plus sûr que ton amour léger !
O Leïlah ! depuis que de leur vol léger Tous les baisers ont fui de ta lèvre si douce, Il n'est plus de parfum dans le pâle oranger, Ni de céleste arome aux roses dans leur mousse.
L'oiseau, sur le duvet humide et sur la mousse, Ne chante plus parmi la rose et l'oranger ; L'eau vive des jardins n'a plus de chanson douce, L'aube ne dore plus le ciel pur et léger.
Oh ! que ton jeune amour, ce papillon léger, Revienne vers mon coeur d'une aile prompte et douce, Et qu'il parfume encor les fleurs de l'oranger, Les roses d'Ispahan dans leur gaîne de mousse ! |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Mer 3 Mai 2006 - 14:11 | |
| A mon tour de te remercier, Clelie, très beau poème! |
| | | nephtis Ethereal Wings on the Nile
Nombre de messages : 10401 Age : 60 Localisation : sud Date d'inscription : 15/02/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Mer 3 Mai 2006 - 21:15 | |
| Il n'est pas dans la" liste officielle" des poètes, mais tant pis je le considére comme tel ! - Citation :
- Je suis un soir d'été
Et la sous-préfecture Fête la sous-prefete Sous le lustre à facettes Il pleut des orangeades Et des champagnes tièdes Et les propos glacés Des femelles maussades De fonctionarisés
Je suis un soir d'été
Aux fenêtres ouvertes Les dineurs familiaux Repoussent leurs assiettes Et disent qu'il fait chaud Les hommes lancent des rots De chevaliers teutons Les nappes tombent en miettes Par-dessus les balcons
Je suis un soir d'été
Aux terrasses brouillées Quelques buveurs humides Parlent de haridelles Et de vieilles perfides C'est l'heure où les bretelles Soutiennent le présent Des passants répandus Et des alcoolisants
Je suis un soir d'été
De lourdes amoureuses Aux odeurs de cuisine Proménent leur poitrine Sur les flancs de la Meuse Il leur manque un soldat Pour que l'été ripaille Et monte vaille que vaille Jusqu'en haut de leurs bas
Je suis un soir d'été
Aux fontaines les vieux Bardés de références Rebroussent leur enfance A petits pas pluvieux Ils rient de toute une dent Pour croquer le silence Autour des filles qui dansent A la mort d'un printemps
Je suis un soir d'été
La chaleur se vertèbre Il fleuve des ivresses L'été a ses grand-messes Et la nuit les célèbre La ville aux quatre vents Clignote le remords Inutile et passants De n'être pas un port
Je suis un soir d'été
Peut être un peu trivial, mais j'aime ce poeme d'atmosphere, j'en sens la chaleur et la moiteur. Une autre merveille, oubliez la musique, ne pensez qu'aux mots. - Citation :
- Les Marquises
Ils parlent de la mort comme tu parles d'un fruit Ils regardent la mer comme tu regardes un puits
Les femmes sont lascives au soleil redouté et s'il n'y a pas d'hiver cela n'est pas l'été
La pluie est traversière elle bat de grain en grain Quelques vieux chevaux blancs qui fredonnent Gauguin
Et par manque de brise le temps s'immobilise Aux Marquises
Du soir montent des feux et des points de silence Qui vont s'élargissant et la lune s'avance
Et la mer se déchire infiniment brisée Par des rochers qui prirent des prénoms affolés
Et puis plus loin des chiens des chants de repentance Et quelques pas de deux et quelques pas de danse
Et la nuit est soumise et l'alizé se brise Aux Marquises
Le rire est dans le coeur le mot dans le regard Le coeur est voyageur l'avenir est au hasard
Et passent des cocotiers qui écrivent des chants d'amour Que les soeurs d'alentour ignorent d'ignorer
Les pirogues s'en vont les pirogues s'en viennent Et mes souvenirs deviennent ce que les vieux en font
Veux tu que je te dise gémir n'est pas demise Aux Marquise.
Pardonnez moi si vous m'avez trouvé trop longue ! Je tacherai de faire plus court et d'être plus classique la prochaine fois ! |
| | | Clelie Irene Adler's Secret
Nombre de messages : 6421 Age : 42 Localisation : 221b Baker Street NW1 Date d'inscription : 17/03/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Jeu 4 Mai 2006 - 10:05 | |
| Merci Nephtis. Brel était un très grand poète et tu fais bien de le mentionner, même s'il n'est pas connu comme tel. Cela me fait penser que le texte de "Ne me quitte pas" est également très beau. |
| | | nephtis Ethereal Wings on the Nile
Nombre de messages : 10401 Age : 60 Localisation : sud Date d'inscription : 15/02/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Lun 8 Mai 2006 - 20:17 | |
| Comme promis, voici plus classique : Sully Prudhomme
Soupir
Ne jamais la voir ni l'entendre Ne jamais tout haut la nommer, Mais, fidèle, toujours l'attendre, Toujours l'aimer.
Ouvrir les bras et las d'attendre, Sur le néant les refermer, Mais encor, toujours les lui tendre, Toujours l'aimer.
Ah ! Ne pouvoir que les lui tendre, Et dans les pleurs se consumer, Mais ces pleurs toujours les répandre, Toujours l'aimer.
Ne jamais la voir ni l'entendre, Ne jamais tout haut la nommer, Mais d'un amour toujours plus tendre Toujours l'aimer. |
| | | Muezza Almost Unearthly Thing
Nombre de messages : 3223 Age : 50 Localisation : Levallois Date d'inscription : 29/01/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Lun 8 Mai 2006 - 21:12 | |
| Oh Nephtis, il est tellement simple et beau celui-là : Merci ! |
| | | Helis Regard en coin
Nombre de messages : 127 Age : 35 Date d'inscription : 26/01/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Lun 8 Mai 2006 - 22:35 | |
| Un beau poème de Prévert découvert à travers une chanson magnifique de Kosma: - Jacques Prévert a écrit:
- Les Enfants Qui S'Aiment
Les enfants qui s'aiment s'embrassent debout Contre les portes de la nuit Et les passants qui passent les désignent du doigt Mais les enfants qui s'aiment Ne sont là pour personne Et c'est seulement leur ombre Qui tremble dans la nuit Excitant la rage des passants Leur rage, leur mépris, leurs rires et leur envie Les enfants qui s'aiment ne sont là pour personne Ils sont ailleurs bien plus loin que la nuit Bien plus haut que le jour Dans l'éblouissante clarté de leur premier amour. _________________ toutélié [blind dreams] dernière mise à jour le 15.06.07 |
| | | nephtis Ethereal Wings on the Nile
Nombre de messages : 10401 Age : 60 Localisation : sud Date d'inscription : 15/02/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Mar 9 Mai 2006 - 11:16 | |
| - Muezza a écrit:
- Oh Nephtis, il est tellement simple et beau celui-là : Merci !
Il y a un moment que je le cherchais. Je l'ai découvert en classe donc il y a bien longtemps .... Et c'est en revoyant OetP qu il a surgi du fond de ma mémoire, en voyant plus particulèrement les scénes avec les mains de Darcy qui se tendent pour saisir l'être aimé, ou bien qui restent immobiles dans l'attente et l'espoir. Je trouve qu'il "colle " bien à Darcy. |
| | | nephtis Ethereal Wings on the Nile
Nombre de messages : 10401 Age : 60 Localisation : sud Date d'inscription : 15/02/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Mer 10 Mai 2006 - 21:32 | |
| Et en voilà un de mon cher Ch Baudelaire. Pour en choisir un ,pas vraiment évident, je les aime presque tous ! - Citation :
Le revenant
Comme les anges à l'oeil fauve Je reviendrai dans ton alcôve Et vers toi glisserai sans bruit Avec les ombres de la nuit;
Et je te donnerai, ma brune, Des baisers froids comme la lune Et des caresses de serpent Autour d'une fosse rampant.
Quand viendra le matin livide, Tu trouveras ma place vide, Où jusqu'au soir il fera froid.
Comme d'autres par la tendresse, Sur ta vie et sur ta jeunesse, Moi, je veux régner par l'effroi.
Amour et haine, on s'y perd. J'aime aussi "A une mendiante rousse" "Le serpent qui danse" "Don juan aux enfers","les phares" Et un petit cadeau pour les amoureuses de chat : - Citation :
Le chat
Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux; Retiens les griffes de ta patte, Et laisse moi plonger dans tes beaux yeux, Mêlés de métal et d'agate
Lorsque mes doigts caressent à loisir Ta tête et ton dos elastique, Et que ma main s'enivre du plaisir De palper ton corps électrique
Je vois ma femme en esprit. Son regard, Comme le tien, aimable bête, Profond et froid,coupe et fend comme un dard,
Et, des pieds jusques à la tête, Un air subtil, un dangereux parfum, Nagent autour de son corps brun. Les chats étaient une source d'inspiration pour lui, il en a composé plusieurs dessus. |
| | | Clelie Irene Adler's Secret
Nombre de messages : 6421 Age : 42 Localisation : 221b Baker Street NW1 Date d'inscription : 17/03/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Jeu 18 Mai 2006 - 13:19 | |
| Absolument, Baudelaire était un grand amoureux des chats. C'est un des premiers poètes qui m'a charmée. Voici un poème de Ronsard, tout à fait magnifique (attention, c'est du vieux françois !) - Citation :
- Amour, Amour, donne moy paix ou treve.
Ou bien retire, et d'un garrot plus fort Tranche ma vie et m'avance la mort. Me bienheurant d'une langeur plus breve. Soit que la jour se couche ou se releve Je sens toujours un penser qui me mord. Et malheureux en si heureux effort. Me faict la guerre, et mes peines rengrève.
Que doy-je faire? Amour me fait errer Si hautement, que je n'ose esperer De mon salut que la desesperance. Puis qu'Amour done ne me veut secourir. Pour me defendre il me plait de mourir. Et par la mort retrouver ma delivrance. Pour la petite anecdote, ce poème a été mis en musique (l'auteur est anonyme) pour du chant choral. Ma soeur, qui en a fait pendant plusieurs années, me l'avait fait connaître. L'air était si grave et si désespéré sur les derniers vers, que j'en avais versé quelques larmes... |
| | | Cécile Ville du Nord...
Nombre de messages : 735 Age : 34 Localisation : Gif sur Yvette région parisienne Date d'inscription : 14/02/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Ven 19 Mai 2006 - 13:40 | |
| Je trouve que A une passante de Baudelaire est un très jolie poème. C'est ce poème qui est a l'origine du cliché de la belle jeune femme que l'on croise dans la rue. - Citation :
- La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse, Une femme passa, d'une main fastueuse Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue. Moi, je buvais, crispé comme un extravagant, Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan, La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté Dont le regard m'a fait soudainement renaître, Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?
Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être ! Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais, Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !
|
| | | Kitty Subtil compliment
Nombre de messages : 191 Localisation : In Wonderland. Date d'inscription : 16/02/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Jeu 1 Juin 2006 - 18:08 | |
| Je vois qu'on a déjà cité Yeats (poète favori ^^). L'autre poète que j'adore c'est Alfred de Vigny. Que ce soit Eloa ou la Mort du Loup ou tout ^^. J'aime vraiment tout de lui. Bon c'est clair qu'il a un côté trés religieux donc faut aimer aussi. Alors la plupart de ces oeuvres vous les trouverez partout, excepté Eloa qui est beaucoup moins connu. Donc c'est celui que je vais vous mettre . - Citation :
- ÉLOA OU LA SOEUR DES ANGES.
MYSTÈRE
" C'est le serpent, dit-elle; je l'ai écouté, et il m'a trompée. " Genèse.
CHANT PREMIER
NAISSANCE.
Il naquit sur la terre un Ange, dans le temps Où le Médiateur sauvait ses habitants. Avec sa suite obscure et comme lui bannie, Jésus avait quitté les murs de Béthanie; À travers la campagne il fuyait d'un pas lent, Quelquefois s'arrêtait, priant et consolant, Assis au bord d'un champ le prenait pour symbole, Ou du Samaritain disait la parabole, La brebis égarée, ou le mauvais pasteur, Ou le sépulcre blanc pareil à l'imposteur; Et, de là, poursuivant sa paisible conquête, De la Chananéenne écoutait la requête, À la fille sans guide enseignait ses chemins, Puis aux petits enfants il imposait les mains. L'aveugle-né voyait, sans pouvoir le comprendre, Le lépreux et le sourd se toucher et s'entendre, Et tous, lui consacrant des larmes pour adieu, Ils quittaient le désert où l'on exilait Dieu. Fils de l'homme et sujet aux maux de la naissance, Il les commençait tous par le plus grand, l'absence, Abandonnant sa ville et subissant l'Édit, Pour accomplir en tout ce qu'on avait prédit.
Or, pendant ces temps-là, ses amis en Judée Voyaient venir leur fin qu'il avait retardée : Lazare, qu'il aimait et ne visitait plus, Vint à mourir, ses jours étant tous révolus. Mais l'amitié de Dieu n'est-elle pas la vie? Il partit dans la nuit; sa marche était suivie Par les deux jeunes soeurs du malade expiré, Chez qui dans ses périls il s'était retiré. C'étaient Marthe et Marie; or Marie était celle Qui versa les parfums et fit blâmer son zèle. Tous s'affligeaient; Jésus disait en vain : " Il dort. " Et lui-même, en voyant le linceul et le mort, Il pleura. -- Larme sainte à l'amitié donnée, Oh! vous ne fûtes point aux vents abandonnée! Des Séraphins penchés l'urne de diamant, Invisible aux mortels, vous reçut mollement, Et comme une merveille, au Ciel même étonnante, Aux pieds de l'Éternel vous porta rayonnante. De l'oeil toujours ouvert un regard complaisant Émut et fit briller l'ineffable présent; Et l'Esprit-Saint sur elle épanchant sa puissance, Donna l'âme et la vie à la divine essence. Comme l'encens qui brûle aux rayons du soleil Se change en un feu pur, éclatant et vermeil, On vit alors du sein de l'urne éblouissante S'élever une forme et blanche et grandissante, Une voix s'entendit qui disait : " Éloa! " Et l'Ange apparaissant répondit : " Me voilà. "
Toute parée, aux yeux du Ciel qui la contemple, Elle marche vers Dieu comme une épouse au Temple; Son beau front est serein et pur comme un beau lis, Et d'un voile d'azur il soulève les plis; Ses cheveux, partagés comme des gerbes blondes, Dans les vapeurs de l'air perdent leurs molles ondes, Comme on voit la comète errante dans les cieux Fondre au sein de la nuit ses rayons gracieux; Une rose aux lueurs de l'aube matinale N'a pas de son teint frais la rougeur virginale; Et la lune, des bois éclairant l'épaisseur, D'un de ses doux regards n'atteint pas la douceur. Ses ailes sont d'argent; sous une pâle robe, Son pied blanc tour à tour se montre et se dérobe, Et son sein agité, mais à peine aperçu, Soulève les contours du céleste tissu. C'est une femme aussi, c'est une Ange charmante; Car ce peuple d'Esprits, cette famille aimante, Qui, pour nous, près de nous, prie et veille toujours, Unit sa pure essence en de saintes amours : L'Archange Raphaël, lorsqu'il vint sur la Terre, Sous le berceau d'Éden conta ce doux mystère. Mais nulle de ces soeurs que Dieu créa pour eux N'apporta plus de joie au ciel des Bienheureux. Les Chérubins brûlants qu'enveloppent six ailes, Les tendres Séraphins, dieux des amours fidèles, Les Trônes, les Vertus, les Princes, les Ardeurs, Les Dominations, les Gardiens, les Splendeurs, Et les Rêves pieux, et les saintes Louanges, Et tous les Anges purs, et tous les grands Archanges, Et tout ce que le Ciel renferme d'habitants, Tous, de leurs ailes d'or voilés en même temps, Abaissèrent leurs fronts jusqu'à ses pieds de neige, Et les Vierges ses soeurs, s'unissant en cortège, Comme autour de la Lune on voit les feux du soir, Se tenant par la main, coururent pour la voir. Des harpes d'or pendaient à leur chaste ceinture; Et des fleurs qu'au Ciel seul fit germer la nature, Des fleurs qu'on ne voit pas dans l'Été des humains, Comme une large pluie abondaient sous leurs mains.
" Heureux, chantaient alors des voix incomparables, Heureux le monde offert à ses pas secourables! Quand elle aura passé parmi les malheureux, L'esprit consolateur se répandra sur eux. Quel globe attend ses pas? Quel siècle la demande? Naîtra-t-il d'autres cieux afin qu'elle y commande? " Un jour... (Comment oser nommer du nom de jour Ce qui n'a pas de fuite et n'a pas de retour? Des langages humains défiant l'indigence, L'éternité se voile à notre intelligence, Et, pour nous faire entendre un de ces courts instants, Il faut chercher pour eux un nom parmi les temps.) Un jour, les habitants de l'immortel empire, Imprudents une fois, s'unissaient pour l'instruire. " Éloa, disaient-ils, oh! veillez bien sur vous : Un Ange peut tomber; le plus beau de nous tous N'est plus ici : pourtant dans sa vertu première On le nommait celui qui porte la lumière; Car il portait l'amour et la vie en tout lieu, Aux astres il portait tous les ordres de Dieu; La terre consacrait sa beauté sans égale, Appelant Lucifer l'étoile matinale, Diamant radieux, que sur son front vermeil, Parmi ses cheveux d'or a posé le soleil. Mais on dit qu'à présent il est sans diadème, Qu'il gémit, qu'il est seul, que personne ne l'aime, Que la noirceur d'un crime appesantit ses yeux, Qu'il ne sait plus parler le langage des Cieux; La mort est dans les mots que prononce sa bouche; Il brûle ce qu'il voit, il flétrit ce qu'il touche; Il ne peut plus sentir le mal ni les bienfaits; Il est même sans joie aux malheurs qu'il a faits. Le Ciel qu'il habita se trouble à sa mémoire, Nul ange n'oserait vous conter son histoire, Nul ange n'oserait dire une fois son nom. " Et l'on crut qu'Éloa le maudirait; mais non, L'effroi n'altéra point son paisible visage, Et ce fut pour le Ciel un alarmant présage. Son premier mouvement ne fut pas de frémir, Mais plutôt d'approcher comme pour secourir; La tristesse apparut sur sa lèvre glacée Aussitôt qu'un malheur s'offrit à sa pensée; Elle apprit à rêver, et son front innocent De ce trouble inconnu rougit en s'abaissant; Une larme brillait auprès de sa paupière. Heureux ceux dont le coeur verse ainsi la première!
Un ange eut ces ennuis qui troublent tant nos jours, Et poursuivent les grands dans la pompe des cours; Mais, au sein des banquets, parmi la multitude, Un homme qui gémit trouve la solitude; Le bruit des nations, le bruit que font les rois, Rien n'éteint dans son coeur une plus forte voix. Harpes du Paradis, vous étiez sans prodiges! Chars vivants dont les yeux ont d'éclatants prestiges! Armures du Seigneur, pavillons du saint lieu, Étoiles des bergers tombant des doigts de Dieu, Saphirs des encensoirs, or du céleste dôme, Délices du nebel, senteurs du cinnamome, Vos bruits harmonieux, vos splendeurs, vos parfums Pour un ange attristé devenaient importuns; Les cantiques sacrés troublaient sa rêverie, Car rien n'y répondait à son âme attendrie Et soit lorsque Dieu même, appelant les esprits, Dévoilait sa grandeur à leurs regards surpris, Et montrait dans les cieux, foyer de la naissance, Les profondeurs sans nom de sa triple puissance, Soit quand les chérubins représentaient entre eux Ou les actes du Christ ou ceux des bienheureux, Et répétaient au Ciel chaque nouveau mystère Qui, dans les mêmes temps, se passait sur la terre, La crèche offerte aux yeux des mages étrangers, La famille au désert, le salut des bergers, Éloa, s'écartant de ce divin spectacle, Loin de leur foule et loin du brillant tabernacle, Cherchait quelque nuage où dans l'obscurité Elle pourrait du moins rêver en liberté.
Les anges ont des nuits comme la nuit humaine. Il est dans le Ciel même une pure fontaine; Une eau brillante y court sur un sable vermeil; Quand un ange la puise, il dort, mais d'un sommeil Tel que le plus aimé des amants de la terre N'en voudrait pas quitter le charme solitaire, Pas même pour revoir dormant auprès de lui La beauté dont la tête a son bras pour appui. Mais en vain Éloa s'abreuvait dans son onde, Sa douleur inquiète en était plus profonde; Et toujours dans la nuit un rêve lui montrait Un ange malheureux qui de loin l'implorait. Les vierges quelquefois, pour connaître sa peine, Formant une prière inentendue et vaine, L'entouraient, et, prenant ces soins qui font souffrir, Demandaient quels trésors il lui fallait offrir, Et de quel prix serait son éternelle vie, Si le bonheur du Ciel flattait peu son envie; Et pourquoi son regard ne cherchait pas enfin Les regards d'un archange ou ceux d'un séraphin. Éloa répondait une seule parole : " Aucun d'eux n'a besoin de celle qui console. On dit qu'il en est un... " Mais détournant leurs pas, Les vierges s'enfuyaient et ne le nommaient pas.
Cependant, seule, un jour, leur timide compagne, Regarde autour de soi la céleste campagne, Étend l'aile et sourit, s'envole, et dans les airs Cherche sa terre amie ou des astres déserts.
Ainsi dans les forêts de la Louisiane, Bercé sous les bambous et la longue liane, Ayant rompu l'oeuf d'or par le soleil mûri, Sort de son lit de fleurs l'éclatant Colibri; Une verte émeraude a couronné sa tête, Des ailes sur son dos la pourpre est déjà prête, La cuirasse d'azur garnit son jeune coeur, Pour les luttes de l'air l'oiseau part en vainqueur... Il promène en des lieux voisins de la lumière Ses plumes de corail qui craignent la poussière; Sous son abri sauvage étonnant le ramier, Le hardi voyageur visite le palmier. La plaine des parfums est d'abord délaissée; Il passe, ambitieux, de l'érable à l'alcée, Et de tous ses festins croit trouver les apprêts Sur le front du palmiste ou les bras du cyprès; Mais les bois sont trop grands pour ses ailes naissantes. Et les fleurs du berceau de ces lieux sont absentes; Sur la verte savane il descend les chercher; Les serpents-oiseleurs qu'elles pourraient cacher L'effarouchent bien moins que les forêts arides. Il poursuit près des eaux le jasmin des Florides, La nonpareille au fond de ses chastes prisons, Et la fraise embaumée au milieu des gazons.
C'est déjà trés long alors je vous donne le lien qui vous permettra de lire la fin du Chant premier, le Chant second (Seduction) puis le Chant troisième (Chute) si jamais ça vous interesse : http://www.brunette.brucity.be/diderot/jour/Artpo/Oeuvres/Peintres/Romantiq/VignyEloa.htm |
| | | Muezza Almost Unearthly Thing
Nombre de messages : 3223 Age : 50 Localisation : Levallois Date d'inscription : 29/01/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Jeu 1 Juin 2006 - 18:38 | |
| - Citation :
- Que ce soit Eloa ou la Mort du Loup ou tout ^^. J'aime vraiment tout de lui
Ah Kitty copine de moi ! J'adore Vigny. merci merci j'ai toujours ADORE "La Mort du loup". Je l'avais appris en classe et il m'a toujours fait frissoner. C'est d'illeurs l'un des seuls poèmes que je connaisse encore par coeur ! [...] Le loup vient et s'assied Les deux jambes dressées Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris, Sa retraite coupée et tous ses chemins pris Alors il a saisi dans sa gueule brûlante du chien le plus hardi la gorge pantelante Et n'a pas desserré ses mâchoires de fer malgré nos coups de feu qui traversaient sa chair... et nos couteaux aigus qui comme des tenailles se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles [...] J'arrête : je crois que je posterai l'intégrale ce soir. Ce sera plus ûr !
Dernière édition par le Ven 2 Juin 2006 - 9:41, édité 2 fois |
| | | Kitty Subtil compliment
Nombre de messages : 191 Localisation : In Wonderland. Date d'inscription : 16/02/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Jeu 1 Juin 2006 - 20:42 | |
| *hugs Muezza* Ah la Mort du Loup c'est l'un des plus poèmes qui soit. La dernière strophe à chaque fois me fait une boule au ventre . |
| | | Clelie Irene Adler's Secret
Nombre de messages : 6421 Age : 42 Localisation : 221b Baker Street NW1 Date d'inscription : 17/03/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Ven 2 Juin 2006 - 9:34 | |
| Merci pour ce magnifique poème Kitty. La Mort du Loup m'a toujours foutu le cafard... Je l'ai appris quand j'étais toute jeune (ma soeur aînée m'apprenait tous les poèmes qu'elle devait étudié pour l'école), et j'avais été terrifiée. Ce qui montre finalement la beauté et l'intensité des mots de Vigny... |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Jeu 15 Juin 2006 - 14:19 | |
| Ouvrirons-nous ce forum très anglophile à l'âme allemande? - Citation :
- Auf Flügeln des Gesanges
Heinrich Heine
Auf Flügeln des Gesanges, Herzliebchen, trag ich dich fort, Fort nach den Fluren des Ganges, Dort weiß ich den schönsten Ort;
Dort liegt ein rotblühender Garten Im stillen Mondenschein, Die Lotosblumen erwarten Ihr trautes Schwesterlein.
Die Veilchen kichern und kosen, Und schaun nach den Sternen empor, Heimlich erzählen die Rosen Sich duftende Märchen ins Ohr.
Es hüpfen herbei und lauschen Die frommen, klugen Gazelln, Und in der Ferne rauschen Des heiligen Stromes Well'n.
Dort wollen wir niedersinken Unter dem Palmenbaum, Und Liebe und Ruhe trinken, Und träumen seligen Traum. OK, j'ai pitié de vous, je mets une traduction. - Citation :
- Que les ailes de ce chant
Nous emportent, mon aimée, Jusque sur les bords du Gange! Là, je sais un lieu magique.
Dans la paix du clair de lune S'étend un jardin vermeil Où maintes fleurs de lotus Attendent leur jeune soeur.
Les violettes rient et jasent En regardant les étoiles; Les roses tout bas se content Quelque parfumée légende.
D'un bond, les fines gazelles Accourent, dressent l'oreille; On entend bruire au loin Les eaux du fleuve sacré.
Puissions-nous là, étendus Sous la voûte de ces palmes, Goûter l'amour, le repos, Faire le plus doux des rêves |
| | | nephtis Ethereal Wings on the Nile
Nombre de messages : 10401 Age : 60 Localisation : sud Date d'inscription : 15/02/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Sam 22 Juil 2006 - 11:05 | |
| Un poème de l'Egypte antique qui célébre la femme:
L'unique, la bien-aimée, la sans pareille, La plus belle du monde, Regarde-la, telle l'étoile étincelante de l'an nouveau Au seuil d'une bonne année. Celle dont brille la grâce, dont la peau luit d'un tendre reflet.
Elle possède des yeux au regard limpide Et des lèvres aux doux parler. Jamais parole superflue ne sort de sa bouche. Elle, dont le cou est long, la poitrine lumineuse, Est dotéed'une chevelure couleur de lapis-lazuli poli.
Ses bras surpassent l'éclat de l'or, Ses doigts sont semblables aux calices de lotus, Celle dont les reins sont alanguis et les hanches minces, Celle dont les jambes défendent la beauté, Celle à la démarche empreinte de noblesse Lorsque à terre elle pose les pieds.
De son baiser me prend le coeur !
Elle fait que le cou de tous les hommes Se tourne pour la regarder, Et chacun qu'elle salue est heureux : Il se sent, alors, le premier des jeunes gens.
Lorsque de sa demeure elle sort, On croit, alors, voir Celle-qui-est-l'-Unique !
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| | | séli Countryside Lady
Nombre de messages : 2227 Age : 67 Localisation : Au pied de la Chaîne de l'Etoile... Date d'inscription : 19/07/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Mer 26 Juil 2006 - 12:37 | |
| Un poème de circonstance en ces temps de canicule . En Français car, hélàs, je ne maîtrise pas assez bien l'anglais pour lire Sir Walter dans le texte! "Sur la fougère, aucune brise, Sur le lac aucune ride; Dans son aire l'aigle somnole, Le faon cherche les halliers, Les oiselets refusent de chanter, La truite sautillante s'arrête, immobile, Car là-bas cette nuée d'orage, sombre, Entoure, comme d'un linceul pourpre, Le sommet lointain de Ben Ledi." W. Scott |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Mer 26 Juil 2006 - 12:39 | |
| Simple mais splendide. J'adore. |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... | |
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| | | | Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... | |
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