Une auberge pour les admirateurs de Jane Austen, et bien plus encore... |
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| Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... | |
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Auteur | Message |
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toxicangel Snails Huntress
Nombre de messages : 6202 Age : 47 Localisation : Somewhere between Heaven and Hell, obviously... Date d'inscription : 07/04/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Jeu 27 Juil - 18:58 | |
| Un poème en VO de Mr Tim pour changer un peu de registre The Girl with Many Eyes de Tim Burton One day in the park I had quite a surprise. I met a girl who had many eyes. She was really quite pretty (and also quite shocking!) and I noticed she had a mouth, so we ended up talking. We talked about flowers, and her poetry classes, and the problems she’d have if she ever wore glasses. It’s great to know a girl who has so many eyes, but you really get wet when she breaks down and cries. |
| | | Helis Regard en coin
Nombre de messages : 127 Age : 35 Date d'inscription : 26/01/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Ven 28 Juil - 11:18 | |
| @cat47:Qu'est-ce qu'on dit à Mendelssohn? On dit merci de nous avoir fait découvrir ce joli poème! Quant à moi, je vais citer un poème très parlant d'Elizabeth Bishop: - Citation :
Exchanging Hats(1956)
Unfunny uncles who insist in trying on a lady's hat, - oh, even if the joke falls flat, we share your slight transvestite twist
in spite of our embarrassment. Costume and custom are complex. The headgear of the other sex inspires us to experiment.
Anandrous aunts, who, at the beach with paper plates upon your laps, keep putting on the yachtsmen's caps with exhibitionistic screech,
the visors hanging o'er the ear so that the golden anchors drag, - the tides of fashion never lag. Such caps may not be worn next year.
Or you who don the paper plate itself, and put some grapes upon it, or sport the Indian's feather bonnet, - perversities may aggravate
the natural madness of the hatter. And if the opera hats collapse and crowns grow draughty, then, perhaps, he thinks what might a miter matter?
Unfunny uncle, you, who wore a hat to big, or one too many, tell us, can't you, are there any stars inside your black fedora?
Aunt exemplary and slim, with avernal eyes, we wonder what slow changes they see under their vast, shady, turned-down brim.
Vu que c'est un poème qui n'est pas paru dans un de ses recueils ou autre, et que j'ai vite perdu patience, je n'ai pas trouvé de traduction, (et jamais je ne me permettrais d'en faire une!) Mais si quelqu'un a le courage d'en faire une, ou d'en trouver une, au moins, qu'il/elle le fasse sans hésitation! _________________ toutélié [blind dreams] dernière mise à jour le 15.06.07 |
| | | mimidd Aki no Hoshizora
Nombre de messages : 15717 Localisation : with a Japanese man singing for Rotterdam Date d'inscription : 17/04/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Dim 22 Oct - 9:52 | |
| En farfouillant sur http://www.ralph-fiennes.net/, je me suis aperçue qu'un Poetry Corner venait d'être ouvert, rassemblant des poèmes (textes et parfois enregistrement audios) lus par Ralph Fiennes. On peut y trouver notamment Daffodils de William Wordsworth, cité par Cat dans ce topic (à la page précédente, je pense) : lienMais un de mes poèmes préférés reste Oda al mar, de Pablo Neruda. Je ne connais pas bien son oeuvre, mais le peu de poèmes que j'ai pu étudier pendant mes études sont tout simplement magnifiques, et celui là en fait partie. Voici la première strophe, lue en anglais par Ralph ( lien). Mais rien que pour la beauté de la langue espagnole et du style de Neruda, je vous la met d'abord en vo : - Citation :
- Aquí en la isla
el mar y cuánto mar se sale de sí mismo a cada rato, dice que sí, que no, que no, que no, que no, dice que si, en azul, en espuma, en galope, dice que no, que no. No puede estarse quieto, me llamo mar, repite pegando en una piedra sin lograr convencerla, entonces con siete lenguas verdes de siete perros verdes, de siete tigres verdes, de siete mares verdes, la recorre, la besa, la humedece y se golpea el pecho repitiendo su nombre. Oh mar, así te llamas, oh camarada océano, no pierdas tiempo y agua, no te sacudas tanto, ayúdanos, somos los pequeñitos pescadores, los hombres de la orilla, tenemos frío y hambre eres nuestro enemigo, no golpees tan fuerte, no grites de ese modo, abre tu caja verde y déjanos a todos en las manos tu regalo de plata: el pez de cada día.
En anglais, çà donne : - Citation :
- Here surrounding the island,
There's sea. But what sea? It's always overflowing. Says yes, Then no, Then no again, And no, Says yes In blue In sea spray Raging, Says no And no again. It can't be still. It stammers My name is sea.
It slaps the rocks And when they aren't convinced, Strokes them And soaks them And smothers them with kisses.
With seven green tongues Of seven green dogs Or seven green tigers Or seven green seas, Beating its chest, Stammering its name,
Oh Sea, This is your name. Oh comrade ocean, Don't waste time Or water Getting so upset Help us instead. We are meager fishermen, Men from the shore Who are hungry and cold And you're our foe. Don't beat so hard, Don't shout so loud, Open your green coffers, Place gifts of silver in our hands. Give us this day our daily fish. _________________ ずっと続く道 これからも変わらずに 同じことで笑っていよう 一人じゃないよ アホな仲間と =☆= In a road that keeps going without change, let’s keep laughing about the same things. =☆= =☆=☆=☆= You’re not alone. You’ve got this stupid friend with you (道, 丸∞すばる) =☆=☆=☆= |
| | | séli Countryside Lady
Nombre de messages : 2227 Age : 67 Localisation : Au pied de la Chaîne de l'Etoile... Date d'inscription : 19/07/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Jeu 2 Nov - 8:03 | |
| David Thewlis qui a incarné Professor Lupin in Harry Potter and the Prisoner of Azkaban (entre autres) et mériterait franchement, vu son physique (hélàs je ne sais toujours pas insérer de photos), de figurer dans notre topic des Hommes qui nous font délirer, est un artiste complet. Il est un acteur, un écrivain, un peintre, un musicien mais aussi un poète dont j'apprécie particulièrement les petits poèmes en forme de Haïku. En voici deux exemples qui vous plairont je l'espère.
Descent
He'd been let down so often His brow was on the floor But then they found A small hole in the ground And let him down some more.
Rain
And, After the rain, Our umbrella Becomes a cane, And, "Whatever will become of us?" Becomes "...became".
Séli |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Jeu 2 Nov - 9:06 | |
| Très joli, merci beaucoup séli. Et pour l'illustration, voici le monsieur : _________________ |
| | | séli Countryside Lady
Nombre de messages : 2227 Age : 67 Localisation : Au pied de la Chaîne de l'Etoile... Date d'inscription : 19/07/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Jeu 2 Nov - 15:11 | |
| Merci pour la photo Cat et contente que les poèmes t'aient plu! Séli |
| | | Bexounet The Admin's Worshipper
Nombre de messages : 1934 Age : 49 Localisation : Lyon, derrière un bouquin... ou un clavier Date d'inscription : 21/09/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Jeu 2 Nov - 17:28 | |
| Je viens de découvrir ce fils de discussions. J'ai pris énormément de plaisir à lire et relire les poèmes de Villon et de Beaudelaire. de ce dernier j'aime particulièrement ce poème que je trouve réconfortant : - Citation :
- Recueillement.
Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Tu réclamais le Soir; il descend; le voici: Une atmosphère obscure enveloppe la ville, Aux uns portant la paix, aux autres le souci.
Pendant que des mortels la multitude vile, Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci, Va cueillir des remords dans la fête servile, Ma Douleur, donne-moi la main; viens par ici,
Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années, Sur les balcons du ciel, en robes surannées; Surgir du fond des eaux le Regret souriant;
Le Soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'Orient, Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.
Baudelaire, Les fleurs du mal
Sinon, pour avoir lu des textes de chansons de Brassens, j'ai penser à ce magnifique texte qui a été mis en musiques 1 an après la mort de l'auteur : - Citation :
- Les Passantes
Je veux dédier ce poème A toutes les femmes qu'on aime Pendant quelques instants secrets A celles qu'on connait à peine Qu'un destin différent entraîne Et qu'on ne retrouve jamais
A celle qu'on voit apparaître Une seconde à sa fenêtre Et qui, preste, s'évanouit Mais dont la svelte silhouette Est si gracieuse et fluette Qu'on en demeure épanoui
A la compagne de voyage Dont les yeux, charmant paysage Font paraître court le chemin Qu'on est seul, peut-être, à comprendre Et qu'on laisse pourtant descendre Sans avoir effleuré sa main
A la fine et souple valseuse Qui vous sembla triste et nerveuse Par une nuit de carnaval Qui voulu rester inconnue Et qui n'est jamais revenue Tournoyer dans un autre bal
A celles qui sont déjà prises Et qui, vivant des heures grises Près d'un être trop différent Vous ont, inutile folie, Laissé voir la mélancolie D'un avenir désespérant
Chères images aperçues Espérances d'un jour déçues Vous serez dans l'oubli demain Pour peu que le bonheur survienne Il est rare qu'on se souvienne Des épisodes du chemin
Mais si l'on a manqué sa vie On songe avec un peu d'envie A tous ces bonheurs entrevus Aux baisers qu'on n'osa pas prendre Aux cœurs qui doivent vous attendre Aux yeux qu'on n'a jamais revus
Alors, aux soirs de lassitude Tout en peuplant sa solitude Des fantômes du souvenir On pleure les lêvres absentes De toutes ces belles passantes Que l'on n'a pas su retenir Antoine Pol Merci à vous qui m'avez mis en tête de jolis poèmes et chansons... o O (Frère humain.....) Bexounet |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Jeu 2 Nov - 18:22 | |
| Je passe ma vie à remercier les gens sur ce topic, moi. Bexounet, tu as posté là mon poème préféré de Baudelaire. L'autre texte dont tu nous fais profiter est également magnifique. Merci beaucoup. _________________ |
| | | Améthyste Pauvre gouvernante
Nombre de messages : 23 Age : 40 Date d'inscription : 06/10/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Jeu 2 Nov - 20:22 | |
| en parcourant les quatre dernières pages, j'y ai lu la plupart de mes poèmes favoris. Mais comme toutes, j'ai encore quelques poèmes chéris dans ma besace. Merchi les filles d'avoir mis tous ces poèmes, surtout pour celui d'Auden que je n'arrivais plus à trouver Pour commencer, l'un de mes poèmes favoris, Ballad of Reading Gaol, d'Oscar Wilde. Etant donné qu'il est très long, je ne me risquerai à vous faire bailler en mettant la version intégrale mais j'invite toutes celles qui aiment Wilde à consulter le lien de la version intégrale. http://emotionalliteracyeducation.com/classic_books_online/rgaol10.htm - Citation :
-
[...]He did not wear his scarlet coat, For blood and wine are red, And blood and wine were on his hands When they found him with the dead, The poor dead woman whom he loved, And murdered in her bed.
[...]
Yet each man kills the thing he loves By each let this be heard, Some do it with a bitter look, Some with a flattering word, The coward does it with a kiss, The brave man with a sword!
Some kill their love when they are young, And some when they are old; Some strangle with the hands of Lust, Some with the hands of Gold: The kindest use a knife, because The dead so soon grow cold.
Some love too little, some too long, Some sell, and others buy; Some do the deed with many tears, And some without a sigh: For each man kills the thing he loves, Yet each man does not die. [...]
VI
In Reading gaol by Reading town There is a pit of shame, And in it lies a wretched man Eaten by teeth of flame, In a burning winding-sheet he lies, And his grave has got no name.
And there, till Christ call forth the dead, In silence let him lie: No need to waste the foolish tear, Or heave the windy sigh: The man had killed the thing he loved, And so he had to die.
And all men kill the thing they love, By all let this be heard, Some do it with a bitter look, Some with a flattering word, The coward does it with a kiss, The brave man with a sword!
et voici un lien pour une traduction assez libre du poème^^ http://www.larevuedesressources.org/article.php3?id_article=422Wilde avait écrit ce poème pendant sa détention ; je ne sais pas vous mais j'adore la fin. Et un petit dernier pour les germanistes^^ Der Erlkönig de Goethe, le Roi des Aulnes. Je crois qu'on a tous été amenés à apprendre ce poème pour les anciens germanistes. - Citation :
Wer reitet so spät durch Nacht und Wind ? Es ist der Vater mit seinem Kind; Er hat den Knaben wohl in dem Arm, Er faßt ihn sicher, er hält ihn warm.
Mein Sohn, was birgst du so bang dein Gesicht ? - Siehst Vater, du den Erlkönig nicht ? Den Erlenkönig mit Kron und Schweif ? - Mein Sohn, es ist ein Nebelstreif. -
»Du liebes Kind, komm, geh mit mir! Gar schöne Spiele spiel ich mit dir; Manch bunte Blumen sind an dem Strand, Meine Mutter hat manch gülden Gewand.«
Mein Vater, mein Vater, und hörest du nicht, Was Erlenkönig mir leise verspricht? - Sei ruhig, bleibe ruhig, mein Kind; In dürren Blättern säuselt der Wind. -
»Willst, feiner Knabe, du mit mir gehn? Meine Töchter sollen dich warten schon; Meine Töchter führen den nächtlichen Reihn Und wiegen und tanzen und singen dich ein.«
Mein Vater, mein Vater, und siehst du nicht dort Erlkönigs Töchter am düstern Ort? - Mein Sohn, mein Sohn, ich seh es genau: Es scheinen die alten Weiden so grau. -
»Ich liebe dich, mich reizt deine schöne Gestalt; Und bist du nicht willig, so brauch ich Gewalt.« Mein Vater, mein Vater, jetzt faßt er mich an! Erlkönig hat mir ein Leids getan! -
Dem Vater grauset's, er reitet geschwind, Er hält in den Armen das ächzende Kind, Erreicht den Hof mit Mühe und Not; In seinen Armen das Kind war tot.
Et la version française - Citation :
Qui chevauche si tard dans la nuit dans le vent ? C'est le père avec son enfant, Il serre le garçon dans ses bras, Il le tient fermement, il le garde au chaud
Mon fils, pourquoi caches-tu ton visage d'effroi ? Père, ne vois-tu pas le Roi des Aulnes ? Le roi des Aulnes avec couronne et traîne ? Mon fils, c'est une traînée de brouillard.
Toi cher enfant, viens, pars avec moi ! Je jouerai à de bien jolis jeux avec toi, Il y a tant de fleurs multicolores sur le rivage Et ma mère possède tant d'habits d'or
Mon père, mon père, n'entends-tu pas Ce que le Roi des Aulnes me promet doucement ? Calme-toi, reste calme, mon enfant, Le vent murmure dans les feuilles mortes
Veux-tu, petit garçon, venir avec moi ? Mes filles doivent déjà d'attendre Mes filles conduisent le Rhin nocturne, Elles te berceront de leurs chants et de leurs danses
Mon père, mon père, ne vois-tu pas là-bas Les filles du Roi des Aulnes cachées dans l'ombre ? Mon fils, mon fils, je le vois bien, Les saules de la forêt semblent si gris.
Je t'aime, ton joli visage me touche, Et si tu n'es pas obéissant, alors j'utiliserai la force ! Mon père, mon père, maintenant il me saisit Le Roi des Aulnes me fait mal.
Le père frissonne d'horreur, il chevauche promptement, Il tient dans ses bras l'enfant gémissant Il parvient au village à grand effort Dans ses bras l'enfant était mort. mais il sonne tellement mieux en allemand. |
| | | mimidd Aki no Hoshizora
Nombre de messages : 15717 Localisation : with a Japanese man singing for Rotterdam Date d'inscription : 17/04/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Jeu 2 Nov - 21:00 | |
| Ah ! Le roi des aulnes . Ca me rappelle mes années collège, non pas les cours d'allemand, puisque je n'ai jamais appris cette langue, mais les cours de musique _________________ ずっと続く道 これからも変わらずに 同じことで笑っていよう 一人じゃないよ アホな仲間と =☆= In a road that keeps going without change, let’s keep laughing about the same things. =☆= =☆=☆=☆= You’re not alone. You’ve got this stupid friend with you (道, 丸∞すばる) =☆=☆=☆= |
| | | mimidd Aki no Hoshizora
Nombre de messages : 15717 Localisation : with a Japanese man singing for Rotterdam Date d'inscription : 17/04/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Mer 8 Nov - 19:06 | |
| Amateurs d'acteurs/d'actrices britanniques et de poésie, cet audiobook est fait pour vous : Synopsis d' amazon.uk : - Citation :
- This audiobook is an anthology of poems by WH Auden, TS Eliot, Philip Larkin, Emily Dickinson, Marianne Moore, Rudyard Kipling, Sylvia Plath and W B Yeats, introduced by Josephine Hart and read by a cast of famous actors: Ralph Fiennes, Edward Fox, Ian McDiarmid, Helen McCrory, Sir Roger Moore, Harold Pinter, Elizabeth McGovern, Harriet Walter, Sir Bob Geldof, Sinead Cusack, Grey Gowrie, Rupert Graves and Juliet Stevenson.
(info trouvée sur http://ralph-fiennes.net/) _________________ ずっと続く道 これからも変わらずに 同じことで笑っていよう 一人じゃないよ アホな仲間と =☆= In a road that keeps going without change, let’s keep laughing about the same things. =☆= =☆=☆=☆= You’re not alone. You’ve got this stupid friend with you (道, 丸∞すばる) =☆=☆=☆= |
| | | Doddy The Lady of Pemberley
Nombre de messages : 7925 Localisation : Paris Date d'inscription : 08/11/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Jeu 9 Nov - 19:34 | |
| J'aime nombre de poètes (Baudelaire, Gautier, Verlaine...) mais mon préféré reste, et de loin, Paul Eluard qui a écrit pour ses trois muses (Gala, Nusch et Dominique) des poèmes d'amour magnifiques... Je n'apprécie guère sa période surréaliste (je suis de manière générale assez sceptique vis-à-vis du surréalisme... et la personnalité imbuvable d'André Breton n'arrange rien). Eluard me touche tant car il a su traduire la passion, la douleur de la séparation (Gala qui lui préfère Dali), la douleur provoquée par la mort de l'être aimé (Nusch), la renaissance (rencontre de Dominique qui lui fait penser à un phénix qui renaît de ses cendres...) Petite sélection personnelle (vous en trouverez une autre à cette adresse http://lapoesiequejaime.net/peluard.htm) : Voici une déclaration d'amour comme j'aimerais que l'on m'en écrive un jour (je crois que je peux toujours attendre car les génies littéraires se font rares à notre époque malheureusement...) : Je t'aime pour toutes les femmes Que je n'ai pas connues Je t'aime pour tout le temps Où je n'ai pas vécu Pour l'odeur du grand large Et l'odeur du pain chaud Pour la neige qui fond Pour les premières fleurs Pour les animaux purs Que l'homme n'effraie pas Je t'aime pour aimer Je t'aime pour toutes les femmes Que je n'aime pas
Qui me reflète sinon toi-même Je me vois si peu Sans toi je ne vois rien Qu'une étendue déserte Entre autrefois et aujourd'hui Il y a eu toutes ces morts Que j'ai franchies Sur de la paille Je n'ai pas pu percer Le mur de mon miroir Il m'a fallu apprendre Mot par mot la vie Comme on oublie
Je t'aime pour ta sagesse Qui n'est pas la mienne Pour la santé je t'aime Contre tout ce qui n'est qu'illusion Pour ce cœur immortel Que je ne détiens pas Que tu crois être le doute Et tu n'es que raison Tu es le grand soleil Qui me monte à la tête Quand je suis sûr de moi Quand je suis sûr de moi
Tu es le grand soleil Qui me monte à la tête Quand je suis sûr de moi Quand je suis sûr de moi Je t'aime
Je t'aime pour toutes les femmes Que je n'ai pas connues Je t'aime pour tout le temps Où je n'ai pas vécu Pour l'odeur du grand large Et l'odeur du pain chaud Pour la neige qui fond Pour les premières fleurs Pour les animaux purs Que l'homme n'effraie pas Je t'aime pour aimer Je t'aime pour toutes les femmes Que je n'aime pas
Qui me reflète sinon toi-même Je me vois si peu Sans toi je ne vois rien Qu'une étendue déserte Entre autrefois et aujourd'hui Il y a eu toutes ces morts Que j'ai franchies Sur de la paille Je n'ai pas pu percer Le mur de mon miroir Il m'a fallu apprendre Mot par mot la vie Comme on oublie
Je t'aime pour ta sagesse Qui n'est pas la mienne Pour la santé je t'aime Contre tout ce qui n'est qu'illusion Pour ce cœur immortel Que je ne détiens pas Que tu crois être le doute Et tu n'es que raison Tu es le grand soleil Qui me monte à la tête Quand je suis sûr de moi Poème sur l'absence : Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin Ciel dont j'ai passé la nuit Plaines toutes petites dans mes mains ouvertes Dans leur double horizon inerte indifférent Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin Je te cherche par-delà l'attente Par-delà moi-même Et je ne sais plus tant je t'aime Lequel de nous deux est absent. Je rêveMon amour pour avoir figuré mes désirs Mis tes lèvres au ciel de tes mots comme un astre Tes baisers dans la nuit vivante Et le sillage de tes bras autour de moi Comme une flamme en signe de conquête Mes rêves sont au monde Clairs et perpétuels.
Et quand tu n'es pas là Je rêve que je dors je rêve que je rêve. Et bien sûr le très connu "La courbe de tes yeux..." La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur, Un rond de danse et de douceur, Auréole du temps, berceau nocturne et sûr, Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.
Feuilles de jour et mousse de rosée, Roseaux du vent, sourires parfumés, Ailes couvrant le monde de lumière, Bateaux chargés du ciel et de la mer, Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
Parfums éclos d'une couvée d'aurores Qui gît toujours sur la paille des astres, Comme le jour dépend de l'innocence Le monde entier dépend de tes yeux purs Et tout mon sang coule dans leurs regards. Et pour finir Ma Morte vivante, le plus poignant de tous, écrit à la mort de Nusch... Dans mon chagrin, rien n’est en mouvement J’attends, personne ne viendra Ni de jour, ni de nuit Ni jamais plus de ce qui fut moi-même
Mes yeux se sont séparés de tes yeux Ils perdent leur confiance, ils perdent leur lumière Ma bouche s’est séparée de ta bouche Ma bouche s’est séparée du plaisir Et du sens de l’amour, et du sens de la vie Mes mains se sont séparées de tes mains Mes mains laissent tout échapper Mes pieds se sont séparés de tes pieds Ils n’avanceront plus, il n’y a plus de route Ils ne connaîtront plus mon poids, ni le repos
Il m’est donné de voir ma vie finir Avec la tienne Ma vie en ton pouvoir Que j’ai crue infinie
Et l’avenir mon seul espoir c’est mon tombeau Pareil au tien, cerné d’un monde indifférent J’étais si près de toi que j’ai froid près des autres. |
| | | Bexounet The Admin's Worshipper
Nombre de messages : 1934 Age : 49 Localisation : Lyon, derrière un bouquin... ou un clavier Date d'inscription : 21/09/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Jeu 11 Jan - 20:40 | |
| Bien que mon accès internet marchouille toujours, vu que je suis retombé sur un poème que je recherchais depuis très longtemps, je vous fais part de ma trouvaille. Je devais avoir pas plus de 10 ans quand j'ai assisté à la piéce Gringoire de Théodore de Banville. Dans cette pièce, qui m'avait profondément marqué et dont je suis très content d'avoir découvert le titre, est déclamé un magnifique poème : la ballade des pendus, plus connues sous le nom de le verger du roi Louis. Je viens de découvrir que cela a été mis en musique par Brassens. (décidément, il avait excellent gout !!!) - Citation :
la ballade des pendus (le verger du roi Louis)
Sur ses larges bras étendus, La forêt où s'éveille Flore A des chapelets de pendus Que le matin caresse et dore. Ce bois sombre, où le chêne arbore Des grappes de fruits inouïs Même chez le Turc et le More, C'est le verger du roi Louis.
Tous ces pauvres gens morfondus, Roulant des pensers qu'on ignore, Dans des tourbillons éperdus Voltigent, palpitants encore. Le soleil levant les dévore. Regardez-les, cieux éblouis. Danser dans les feux de l'aurore. C'est le verger du roi Louis.
Ces pendus, du diable entendus, Appellent des pendus encore. Tandis qu'aux cieux, d'azur tendus, Où semble luire un météore, La rosée en l'air s'évapore, Un essaim d'oiseaux réjouis Par-dessus leur tête picore. C'est le verger du roi Louis.
Envoi
Prince, il est un bois que décore Un tas de pendus enfouis Dans le doux feuillage sonore. C'est le verger du roi Louis !
Théodore de Banville, Gringoire vous pouvez écouter ce poème (et pas la version de Brassens, désolé) en cliquant ici Bexounet |
| | | Clelie Irene Adler's Secret
Nombre de messages : 6421 Age : 42 Localisation : 221b Baker Street NW1 Date d'inscription : 17/03/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Ven 12 Jan - 8:57 | |
| Merci pour ce joli poème Bexounet... Le verger du roi Louis est une des chansons préférées de ma môman... Je me suis faite avoir par le titre de ton poème... Je croyais que tu voulais parler de la ballade des pendus de François Villon... On peut écouter un extrait de la chanson de Brassens ici : http://www.amazon.fr/100-Plus-Belles-Chansons/dp/samples/B000GCFA8O (La numéro 13 du disque 3) |
| | | Galy Witty Blossom Indeed!
Nombre de messages : 6056 Localisation : dans la piscine du réacteur n°4 de Fukushima-Daiichi Date d'inscription : 10/05/2007
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Ven 11 Mai - 12:21 | |
| Mon poème préféré de ma poetesse préférée, Marceline Desbordes Valmore... j'ai découvert ce texte en seconde, ma prof de français nous avait demandé de choisir dans notre livre de cours le poème que nous préférions et d'expliquer pourquoi... pas la peine d'expliquer, tout est dit! Les Séparés N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'étreindre. Les beaux été sans toi, c'est la nuit sans flambeau. J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre, Et frapper à mon cœur, c'est frapper au tombeau. N'écris pas !
N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes. Ne demande qu'à Dieu… qu'à toi, si je t'aimais ! Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes, C'est entendre le ciel sans y monter jamais. N'écris pas !
N'écris pas. Je te crains; j'ai peur de ma mémoire, Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent. Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire. Une chère écriture est un portrait vivant. N'écris pas !
N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire : Il semble que ta voix les répand sur mon cœur : Que je les vois brûler à travers mon sourire; Il semble qu'un baiser les empreint sur mon cœur. N'écris pas ! |
| | | Camille Mc Avoy Bits of Ivory
Nombre de messages : 11921 Age : 39 Localisation : in Highbury Date d'inscription : 10/02/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Ven 11 Mai - 16:58 | |
| j'adore ce poême. connais tu la version chantée par Julien Clerc? c'est sublime |
| | | Galy Witty Blossom Indeed!
Nombre de messages : 6056 Localisation : dans la piscine du réacteur n°4 de Fukushima-Daiichi Date d'inscription : 10/05/2007
| | | | Doddy The Lady of Pemberley
Nombre de messages : 7925 Localisation : Paris Date d'inscription : 08/11/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Ven 11 Mai - 18:17 | |
| Ce poème est magnifique... Toute émue je suis. Je me souviens qu'en prépa j'avais étudié un poème de cette chère Marceline (ma prof de lettres l'adorait) mais je ne me souviens plus duquel. |
| | | Galy Witty Blossom Indeed!
Nombre de messages : 6056 Localisation : dans la piscine du réacteur n°4 de Fukushima-Daiichi Date d'inscription : 10/05/2007
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Ven 11 Mai - 20:09 | |
| c'est un des premiers bouquins de poésie que j'ai acheté... avec Barrett Browning... les femmes c'est les meilleures!!!! hum... je plaisante bien sûr... |
| | | Camille Mc Avoy Bits of Ivory
Nombre de messages : 11921 Age : 39 Localisation : in Highbury Date d'inscription : 10/02/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Jeu 17 Mai - 0:07 | |
| en ecoutant des chansons d'etienne daho, je suis retombée sur son interpretation d'un poeme de jena genest que j'adore.
le voila
le condamné à mort (1962)
« Sur mon cou sans armure et sans haine, mon cou Que ma main plus légère et grave qu’une veuve Effleure sous mon col, sans que ton cœur s’émeuve, Laisse tes dents poser leur sourire de loup.
Ô viens mon beau soleil, ô viens ma nuit d’Espagne, Arrive dans mes yeux qui seront morts demain. Arrive, ouvre ma porte, apporte-moi ta main, Mène-moi loin d’ici battre notre campagne.
Le ciel peut s’éveiller, les étoiles fleurir, Ni les fleurs soupirer, et des prés l’herbe noire Accueillir la rosée où le matin va boire, Le clocher peut sonner : moi seul je vais mourir.
Ô viens mon ciel de rose, ô ma corbeille blonde ! Visite dans sa nuit ton condamné à mort. Arrache-toi la chair, tue, escalade, mords, Mais viens ! Pose ta joue contre ma tête ronde.
Nous n’avions pas fini de nous parler d’amour. Nous n’avions pas fini de fumer nos gitanes. On peut se demander pourquoi les Cours condamnent Un assassin si beau qu’il fait pâlir le jour.
Amour viens sur ma bouche ! Amour ouvre tes portes ! Traverse les couloirs, descends, marche léger, Vole dans l’escalier plus souple qu’un berger, Plus soutenu par l’air qu’un vol de feuilles mortes.
Ô traverse les murs ; s’il le faut marche au bord Des toits, des océans ; couvre-toi de lumière, Use de la menace, use de la prière, Mais viens, ô ma frégate, une heure avant la mort.
Pardonnez-moi mon Dieu parce que j’ai péché ! Les larmes de ma voix, ma fièvre, ma souffrance, Le mal de m’envoler du beau pays de France, N’est-ce pas assez, mon Seigneur, pour aller me coucher.
Trébuchant d’espérance Dans vos bras embaumés, dans vos châteaux de neige ! Seigneur des lieux obscurs, je sais encore prier. C’est moi, mon père, un jour, qui me suis écrié : Gloire au plus haut du ciel au Dieu qui me protège, Hermès au tendre pied !
Je demande à la mort la paix, les longs sommeils, Le chant des séraphins, leurs parfums, leurs guirlandes, Les angelots de laine en chaudes houppelandes, Et j’espère des nuits sans lunes ni soleils Sur d’immobiles landes.
Ce n’est pas ce matin que l’on me guillotine. Je peux dormir tranquille. À l’étage au-dessus Mon mignon paresseux, ma perle, mon Jésus S’éveille. Il va cogner de sa dure bottine À mon crâne tondu. » |
| | | clinchamps Oshaberi Sensei
Nombre de messages : 72634 Age : 81 Localisation : Dans les bois du Fushimi Inari-taïsha Date d'inscription : 09/01/2007
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Dim 20 Mai - 17:32 | |
| Bon, bien ça va être difficile, parce que tout ce que j'aime (Villon, Raimbaud, Baudelaire, Hugo etc etc ... et justement les poèmes auxquels je pensais) tout, même Brel (grand poête),tout a été dit, et de plus je ne pourrai citer que de mémoire, je n'ai aucuin livre de poèmes sous la main Alors voilà :
Oui, prince, je languis, je brûle pour Thésée. Je l'aime, non point tel que l'ont vu les enfers, Volage adorateur de mille objest divers, Qui va du dieu des morts désonnorer la couche, Mais fidèle, mais fier, et même un peu farouche, Charmant, jeune, traînant tous les cœurs après soi Tel qu'on dépeint les Dieux, et tel que je vous vois.
C'est Phèdre(Racine) qui en voulant convaincre Hyppolite qu'elle aime son père lui fait la plus brûlante des déclaratios.
J'adore la poésie de Racine Est-il rien de plus parfait que :
Ariane, ma sœur, de quel amour blessée, Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissées ?
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue, Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue, Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler, Je sentis tout mon corps et transir, et brüler, Je reconnus Vénus et ses feux redoutables D'un sang qu'elle poursuit tourments inévitables.
Toujours Phèdre et la violence du coup de foudre vu comme la malédiction des Atrides. Il faut lire la tragédie classique à haute voix, le balancement des alexandrins est parfait. Cest comme la musique de cette époque, et comme les jardins à la française (ce qui n'empêche pas d'adorer Pemberley !!) |
| | | Bexounet The Admin's Worshipper
Nombre de messages : 1934 Age : 49 Localisation : Lyon, derrière un bouquin... ou un clavier Date d'inscription : 21/09/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Lun 9 Juil - 20:14 | |
| Je viens de redécouvrir "IF..." un poème de Rudyard Kipling, ou pour être plus précis, plutôt la traduction qu'en fait André Maurois dans "Les silences du colonel Bramble" (parait-il). En passant, j'ai retrouvé la version originale et ai même trouvé une autre traduction de Jules Castier. Je vais continuer sans doute de préfèrer, pour toujours celle de Maurois que je connaissais autrefois, bien que cela ne rende pas justice à la très bonne et belle traduction de Castier.
IF …
If you can keep your head when all about you, Are losing theirs and blaming it on you, If you can trust yourself when all men doubt you, But make allowance for their doubting too;
If you can wait and not be tired by waiting, Or being lied about, don’t deal in lies, Or being hated, don’t give way to hating, And yet don’t look too good or talk too wise:
If you can dream and not make dreams your master; If you can think and not make thoughts your aim; If you can meet with Triumph and Disaster And treat those two impostors just the same;
If you can bear to hear the words you’ve spoken Twisted by knaves to make a trap for fools Or watch the things you gave your life to, broken, And stoop and build ‘em up with worn-out tools:
If you can make one heap of all your winnings And risk it on one turn of pitch-and-toss, And lose, and start again at your beginnings And never breathe a word about your loss;
If you can force your heart and nerve and sinew To serve your turn long after they are gone, And so hold on when there is nothing in you Except the Will which says to them:"Hold on!"
If you can talk with crowds and keep your virtue, Or walk with Kings–nor lose the common touch, If neither foes nor loving friends can hurt you, If all men count with you, but none too much;
If you can fill the unforgiving minute With sixty seconds worth of distance run, Yours is the Earth and everything that’s in it, And–which is more–you’ll be a man, my son!
Rudyard Kipling
-------------------- Si …
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir, Ou perdre d’un seul coup le gain de cent parties Sans un geste et sans un soupir ; Si tu peux être amant sans être fou d’amour, Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour, Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles Travesties par des gueux pour exciter des sots, Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles Sans mentir toi-même d’un seul mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire, Si tu peux rester peuple en conseillant les rois Et si tu peux aimer tous tes amis en frère Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître Sans jamais devenir sceptique ou destructeur, Rêver, mais sans laisser le rêve être ton maître, Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage, Si tu peux être brave et jamais imprudent, Si tu sais être bon, si tu sais être sage Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite Et recevoir ces deux menteurs d’un même front, Si tu peux conserver ton courage et ta tête Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire Seront à tout jamais tes esclaves soumis Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire, Tu seras un homme, mon fils.
Traduction de André Maurois dans Les silences du colonel Bramble (1918)
-------------------- Si …
Si tu peux rester calme alors que, sur ta route, Un chacun perd la tête, et met le blâme en toi; Si tu gardes confiance alors que chacun doute, Mais sans leur en vouloir de leur manque de foi;
Si l’attente, pour toi, ne cause trop grand-peine: Si, entendant mentir, toi-même tu ne mens, Ou si, étant haï, tu ignores la haine, Sans avoir l’air trop bon, ni parler trop sagement;
Si tu rêves, - sans faire des rêves ton pilastre; Si tu penses, - sans faire de penser toute leçon; Si tu sais rencontrer Triomphe ou bien Désastre, Et traiter ces trompeurs de la même façon;
Si tu peux supporter tes vérités bien nettes Tordues par les coquins pour mieux duper les sots, Ou voir tout ce qui fut ton but brisé en miettes, Et te baisser, pour prendre et trier les morceaux;
Si tu peux faire un tas de tous tes gains suprêmes Et le risquer à pile ou face, - en un seul coup - Et perdre - et repartir comme à tes débuts mêmes, Sans murmurer un mot de ta perte au va-tout;
Si tu forces ton coeur, tes nerfs, et ton jarret A servir à tes fins malgré leur abandon, Et que tu tiennes bon quand tout vient à l’arrêt, Hormis la Volonté qui ordonne : "Tiens bon !"
Si tu vas dans la foule sans orgueil à tout rompre, Ou frayes avec les rois sans te croire un héros; Si l’ami ni l’ennemi ne peuvent te corrompre; Si tout homme, pour toi, compte, mais nul par trop;
Si tu sais bien remplir chaque minute implacable De soixante secondes de chemins accomplis, A toi sera la Terre et son bien délectable, Et, - bien mieux - tu seras un Homme, mon fils.
Traduction de Jules Castier (1949) |
| | | Angealyn Passionate Heart
Nombre de messages : 6896 Age : 44 Localisation : Lost in Derbyshire Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Lun 9 Juil - 21:23 | |
| J'adore ce poème de Kipling, je suis aussi une fan de Musset, j'admire Rimbaud et je connais le poème de WH Auden (publié plus haut) par coeur...
Il y aussi ce poème de Prévert que j'aime beaucoup:
Barbara
Rappelle-toi Barbara Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là Et tu marchais souriante Épanouie ravie ruisselante Sous la pluie Rappelle-toi Barbara Il pleuvait sans cesse sur Brest Et je t'ai croisée rue de Siam Tu souriais Et moi je souriais de même Rappelle-toi Barbara Toi que je ne connaissais pas Toi qui ne me connaissais pas Rappelle-toi Rappelle-toi quand même ce jour-là N'oublie pas Un homme sous un porche s'abritait Et il a crié ton nom Barbara Et tu as couru vers lui sous la pluie Ruisselante ravie épanouie Et tu t'es jetée dans ses bras Rappelle-toi cela Barbara Et ne m'en veux pas si je te tutoie Je dis tu a tous ceux que j'aime Même si je ne les ai vus qu'une seule fois Je dis tu a tous ceux qui s'aiment Même si je ne les connais pas Rappelle-toi Barbara N'oublie pas Cette pluie sage et heureuse Sur ton visage heureux Sur cette ville heureuse Cette pluie sur la mer Sur l'arsenal Sur le bateau d'Ouessant Oh Barbara Quelle connerie la guerre Qu'es-tu devenue maintenant Sous cette pluie de fer De feu d'acier de sang Et celui qui te serrait dans ses bras Amoureusement Est-il mort disparu ou bien encore vivant Oh Barbara Il pleut sans cesse sur Brest Comme il pleuvait avant Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé C'est une pluie de deuil terrible et désolée Ce n'est même plus l'orage De fer d'acier de sang Tout simplement des nuages Qui crèvent comme des chiens Des chiens qui disparaissent Au fil de l'eau sur Brest Et vont pourrir au loin Au loin très loin de Brest Dont il ne reste rien.
Jacques Prévert |
| | | clairdelune Pauvre gouvernante
Nombre de messages : 16 Age : 38 Localisation : paris Date d'inscription : 10/08/2007
| Sujet: L’enfant et l’étoile Mer 15 Aoû - 13:35 | |
| Il y a 4 ans, j'ai trouvé dans un livre d'école un magnifique poème, et je viens de le retrouver aujourd'hui donc je vous le fais partager.
*L’enfant et l’étoile*
Un astre luit au ciel et dans l’eau se reflète. Un homme qui passait dit à l’enfant-poète :
« Toi qui rêves avec des roses dans les mains Et qui chantes, docile au hasard des chemins, Tes vains bonheurs et ta chimérique souffrance, Dis, entre nous et toi, quelle est la différence ? - Voici, répond l’enfant. Levez la tête un peu ; Voyez-vous cette étoile, au lointain du soir bleu ? - Sans doute ! - Fermez l’œil. La voyez-vous, l’étoile ? - Non, certes. »
Alors l’enfant pour qui tout se dévoile Dit en baissant son front doucement soucieux : « Moi, je la vois encore quand j’ai fermé les yeux.»
Catulle MENDÈS
voilà il est très court, mais ça n'en amoindri pas moins son essence. Je ne sais pas si il y a une partie réservée aux écrits des membres? |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... Jeu 16 Aoû - 9:37 | |
| Je me rends compte que je n'étais pas passée sur ce topic depuis les vacances et que j'avais raté les derniers posts. Merci pour ces très beaux poèmes, Bexounet, Angealyn et Clairdelune. J'aime beaucoup celui de Kipling, j'en avais parlé dans le sujet consacré à l'auteur. Quant à Barbara, j'aime non seulement le poème mais également sa mise sa mise en musique par Kosma. - clairdelune a écrit:
- Je ne sais pas si il y a une partie réservée aux écrits des membres?
Clairdelune, nous n'avons pas de sujet consacré aux poèmes écrits par nos membres. Si tu le souhaites, n'hésite pas à en créer un dans le forum "Autre passions". Nous parlons de notre rapport général à l'écriture ici. _________________ |
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