Pride & Prejudice (juste le livre)

Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit.
Je ne juge pas en effet de la dimension respectable de tout un chacun. Je connais la définition française du mot.

En l'occurence je cherchais à savoir ce que J.Austen sous-entendait par ce "respectable" qu'il faut replacer dans un milieu et dans une époque.
D'ailleurs personne n'étant ici en contact direct avec l'intéressé, nous pourrons au mieux en avoir des interprétations.

Libre à tous d'être respectable, et je suis d'accord il y a un précédent de respectabilité légendaires chez les charpentiers.

Certains galériens, aussi, étaient respectables !

tout à fait, c'est bien ce qu'il faut penser MD

Fée clochette a écrit:

Jane Austen était aussi d'une famille "respectable" par sa mère elle avait un pied dans l'aristocratie, et je crois que c'est pour cela qu'un de ses frères hérite d'un domaine...

Je trouve ce point très important, et il me semble que l'on a tendance à l'oublier. La famille de Jane Austen est très représentative des subtilité du système de classe anglais. Le père de l'écrivain a beau être un gentleman, il n'est pas pas moins au bas de l'échelle. Maman Austen n'a pas fait le meilleur des mariages, en tout cas du point de vie matériel. Du point de vue intellectuel, je pense qu'elle a trouvé au moins de quoi se consoler, mais est-ce suffisant à ses yeux? Je pense que l'équilibre à trouver entre ces deux éléments est fondamental pour la compréhension des romans de notre chère Jane.

margause a écrit:

respectable ne veut pas dire grand chose.

la famille du meunier aussi peut être respectable, comme celle du charpentier, tant qu'ils sont honnêtes.

Fée clochette a écrit:

tout à fait, tant qu'il n'y a pas de galérien ni d'assassin dans la dite famille

Ni de Lydia pour lever le pied avec un voyou et perdre sa virginité hors des liens sacrés du mariage, et merci M. Darcy, c'est bien grâce à vous qu'elle ne se retrouve pas fille perdue, pensionnaire d'un bordel à Londres ! (Notre Fitzwilliam a quand même de sacrés qualités, si, si, quand il s'y met...)

Alors moi je l'ai commencé hier soir, et j'ai littéralement dévoré !!! Bon, j'ai les films pas mal de fois, donc je sais a l'avance mais sinon j'adore!

Selen a écrit:

Notre Fitzwilliam a quand même de sacrés qualités, si, si, quand il s'y met..

s'il n'avait pas été furieusement amoureux, il n'aidait personne... sisisisisi ce n'est pas non plus une entreprise de charité Darcy and Co

Je me suis replongée dans le livre dernièrement, avec toujours autant de plaisir ! Et voilà que mes parents me rendent visite sur Paris... mon père tombe sur le livre ouvert sur mon bureau, feuillette quelques pages et... le dévore en deux soirées !!

Il a adoré le style plus que l'histoire, mais je n'en reviens toujours pas que mon papa adepte de San Antonio et d'Exbrayat ait succombé à Jane Austen

extra comme nouvelle!

mais il n'y a aucune incompatibilité entre ces auteurs Eirian. L'éclectisme enrichit. Vive ton papa

Je trouve ça encourageant aussi ! il faut dire que le démarrage du livre est accrocheur !

Le jour où mon père lira Jane Austen! ...
D'ailleurs le jour où mon père lira un livre...la Terre s'arrêtera de tourner!

Miss Margaret a écrit:

Le jour où mon père lira Jane Austen! ...

Il ne faut douter de rien !
Franchement, je ne m'y attendais pas, mais c'était très décalé... je me suis retrouvée au resto le soir en train de parler avec lui de la conduite de Wickham et de Lady Catherine (dont il adoooooore le côté snob ).

Erian a écrit:

je me suis retrouvée au resto le soir en train de parler avec lui de la conduite de Wickham et de Lady Catherine (dont il adoooooore le côté snob)

C'est amusant de penser que Lady de Bourg marque à ce point l'histoire : sa fonction principale dans ce livre est celle du révélateur.... lorsqu'elle raconte à Darcy son entrevue avec Elisabet Bennet. Avant elle n'était qu'un personnage imbu de sa supériorité, mais au moment ou elle aborde Elisabeth Bennet, elle renverse la situation et permet à Darcy d'espérer une deuxième proposition. C'est un coup de génie de la part de Jane Austen.

Elle se sert uniquement de l'orgueil clairement établi de Lady de Bourg qui ainsi nous dévoile quels sont les devoirs et les habitudes de la haute société. Jane Austen en fait un personnage satirique et se moque ainsi de l'orgueil de la haute aristocratie et rèvèle une partie du caractère combatif d'Elisabeth Bennet. Car nous devons l'admettre le personnage de Lady Catherine est peu développé, mais condensé.

En fait je trouve que Lady Catherine est comparable à Mrs Bennet : elles veulent marier leurs filles très avantageusement, elles sont arrogantes, égoïstes, insolentes, et n'hésitent pas à aller jusqu'à l'intimidation. Et toutes les deux se montrent très vulgaires dans leur insolence et leur curiosité.

Quand à George Wickham, Jane le conçoit en total contraste avec Darcy qui incarne la noblesse de la nature de la conduite du gentleman. Superficiellement Whickham est attirant, beau, a acquis des manières, mais son caractère franchement pervers et sinueux se révèle lorsqu'il conforte Lizzie dans ses préjugés. Il est le parfait hypocrite et contradictoire dans ses paroles et son comportement. Il recherche tous les avantages d'un mariages avantageux financièrement et se laisse emporter par par son plaisir sexuel, c'est un peu l'arroseur arrosé.

Citation :

En fait je trouve que Lady Catherine est comparable à Mrs Bennet : elles veulent marier leurs filles très avantageusement, elles sont arrogantes, égoïstes, insolentes, et n'hésitent pas à aller jusqu'à l'intimidation. Et toutes les deux se montrent très vulgaires dans leur insolence et leur curiosité.

Tiens c'est intéressant ça Fée Clochette, je n'avais jamais envisagé les choses ainsi, tu as tout à fait raison de faire ce parallèle...

Fée clochette a écrit:

En fait je trouve que Lady Catherine est comparable à Mrs Bennet : elles veulent marier leurs filles très avantageusement, elles sont arrogantes, égoïstes, insolentes, et n'hésitent pas à aller jusqu'à l'intimidation. Et toutes les deux se montrent très vulgaires dans leur insolence et leur curiosité.

Oui tient c'est vrai ça, plutôt intéressant comme remarque ! Lady Catherine est tout dans la condescendance (je ne suis pas sûre que le mot soit approprié pour le coup!) et Mrs Bennet est plus gauche mais tout autant méprisable mais avec peut-être chez elle un peu plus de sentiment pour ces enfants , même si c'est pas flagrant !

J'ajoute, que Mrs Bennet est d'une servilité éhontée devant Lady Catherine, et de la à penser que Lady Catherine le serait tout autant devant un personnage plus haut placé qu'elle, je franchis allègrement le pas mais cela n'engage que moi. Cependant, c'est ce que m'inspirent ces personnages chaque fois que je les croise dans Orgueil et Préjugé.

Très bon parallèle Fée Clochette! Du coup, on peut se demander si LadyCatherine, avec des revenus comme ceux des Bennet, ne serait pas devenue une Mrs Bennet et vice versa

peut-être nathy's que nous pouvons aussi insinuer que sans argent, Lady Catherine serait Madame Bennet, car outre les points soulevés plus hauts, que font-elles de leur journée, sinon récolter des potins, des rumeurs lors des visites chez elles et ailleurs ?

Elles sont aussi mauvais juge l'une que l'autre des caractères : Lady Catherine ne comprend pas le choix de Darcy, et Mme Bennet ne pense pas un instant qu'Elisabeth épouse Darcy par amour et non par vénalité. Cela montre bien que pour l'une comme pour l'autre, le mariage n'est qu'une situation sociale enviable si l'argent est là. L'amour c'est une idée lancée dans les romans. D'ailleurs dans leur milieu ce n'est pas courant.

Je me demande, si Mme Bennet s'est mariée par amour où parce que Monsieur Bennet était gentleman avec un établissement. Car un établissement comme Longbourn, elle changeait de classe. Connaissant la dame je pourrais en conclure qu'elle n'a pas vu qui elle épousait, mais qu'elle place dans la société, ce mariage lui rapportait.

Dans Pride and Prejudice, Jane Austen nous présente plusieurs couples qu'elle compare les uns aux autres : seul les Gardiner semblent être heureux et aimants, car intelligents tous les deux. C'est même à cause de ce couple stable, que Jane Austen nous amène à nous prononcer en défaveur de certains personnages comme les Hurst, Caroline Bingley et Mrs Bennet ainsi que Lady Catherine ou Mr Collins.

Jane Austen utilise les Gardiner à des moments cruciaux et ils influencent favorablement Darcy et Elisabeth. Ils font pencher la balance vers la famille Bennet grâce à leur maintien poli qui est un certain mélange de simplicité respectueuse alliés à de la culture et une pratique de plaisirs simples comme la pêche pour Mr Gardiner et l'amour des beaux espaces pour Mrs Gardiner. Ainsi Darcy ressent le respect mutuel évident dont Elisabeth a besoin. Ils ont finalement les même valeurs, les mêmes désirs, et il se rend compte que sa première déclaration était faussée par des préjugés dignes de ceux de Lady de Bourgh et commence à réespérer jusqu'au clash de sa tante. Tout est clair Elisabeth ne tient pas à se marier pour se faire une situation comme sa mère lui recommande depuis sa naissance, mais parce qu'elle veut être aimée, c'est une révélation pour cet homme poursuivi par Caroline Bingley qui feint l'intérêt comme elle feint de lire et de s'intéresser à Georgiana.

Je viens de finir ma relecture de P&P... et tout va bien, j'ai autant aimé (voire plus) qu'à ma première lecture. Bon il faut dire que celle ci date d'il y a trois ans, du coup mes souvenirs commençaient à être un peu flous. La première fois j'avais lu l'édition 10/18 et là j'ai acheté celle en Folio (j'aime beaucoup la couverture).

Bon au début j'ai eu un peu peur, je n'avançais pas trop dans ma lecture (avec la rentrée aussi, j'avais pas trop le temps^^), j'ai eu peur de ne pas autant aimer qu'à ma première lecture et finalement, j'ai fini par le dévorer quasiment en entier hier (en délaissant complètement mon latin... Pas bien je sais...).

Maintenant que j'ai lu les six romans de JA je peux dire que celui ci est sûrement mon préféré avec Persuasion (et Northanger Abbey pas loin derrière...). Je ne me rappelais pas tellement de l'impression qu'avait produite sur moi les personnages. Et du coup je ne me souvenais pas que Lizzie était une héroïne aussi sympathique. J'aime son humour, sa vivacité, la façon dont elle prend les évènements avec philosophie, sa relation avec sa soeur... Elle n'est pas parfaite mais ça la rend encore plus attachante. Et Jane... certes elle est complètement naïve et trop gentille, mais je l'adore aussi. Sa façon de défendre tout le monde, de ne voir le mal partout... Elles forment un bon duo toutes les deux, elles se complètent bien.

Quand aux trois autres soeurs... Mary me fait rire et m'inspire tout de même de la sympathie, ou de la compassion, je ne sais pas trop. Elle a une trop bonne opinion d'elle-même mais est tout de même moins futile que ses deux cadettes, on peut regretter que ses parents ne lui ait pas donné plus d'éducation ou inculqué la modestie. Quand à Kitty et Lydia... A ma première lecture je les avais jugé un peu sévèrement, les voyant uniquement comme deux écervelées obsédées par les officiers... Maintenant je pense que ce n'est pas leur faute si elles sont ainsi. Leur père se désintéresse totalement d'elle, et leur mère est, il faut bien l'avouer, complètement idiote. Bref, si les deux aînées ont su devenir des jeunes femmes intelligentes et réfléchies, on se demande un peu comment elles ont fait dans une telle famille !

Mais je dois dire que parfois, la façon dont Lizzie juge sa famille m'a un peu gênée (un peu comme Fanny dans Mansfield Park). Même si je la comprends, et si sa mère se ridiculise souvent, je l'ai parfois trouvée un peu dure. Et un peu trop indulgente aussi avec son père.

J'aime beaucoup Bingley, et le fait qu'il ait aussi peu de confiance en lui me le rend encore plus sympathique. Evidemment je déteste ses soeurs, surtout Caroline, et le passage où elle déambule dans le salon avec Elizabeth me fait mourir de rire. Quand à Darcy... J'en avais un souvenir assez flou, je ne sais pas pourquoi, parce que quand même... Quel homme ! Même si je crois que Tilney restera mon gentleman austenien favori, Darcy n'est plus loin derrière. J'apprécie le fait que lui aussi soit profondément humain, plein de défauts.

Mr Collins est juste insupportable, Lady de Bourgh aussi, mais pour d'autres raisons. Sa visite à Longbourn m'a estomaquée une fois de plus.

Bref je suis encore plus admirative après cette relecture du talent de Jane Austen. La construction du récit est juste parfaite, la psychologie des personnages particulièrement fine, les dialogues sont un régal, et il y a beaucoup d'humour.

(Je dis des trucs super originaux là, non ? )

Et j'ai commencé à regarder hier l'adaptation BBC (j'ai regardé le premier épisode pour l'instant)... Je sens que je vais adorer. Rien à voir avec le souvenir que j'ai du film de Joe Wright. (Mais il faudrait que je le revoie quand même). Jennifer Ehle est une parfaite Lizzie. Et moi qui n'était jusqu'à présent pas tellement fan de Colin Firth, je crois que ma vision de lui va changer et que je ne vais pas tarder à rejoindre la

esperluette a écrit:

Et j'ai commencé à regarder hier l'adaptation BBC (j'ai regardé le premier épisode pour l'instant)... Je sens que je vais adorer. Rien à voir avec le souvenir que j'ai du film de Joe Wright. (Mais il faudrait que je le revoie quand même). Jennifer Ehle est une parfaite Lizzie. Et moi qui n'était jusqu'à présent pas tellement fan de Colin Firth, je crois que ma vision de lui va changer et que je ne vais pas tarder à rejoindre la

Mouhaha j'en étais sure!! Bon visionnage!

Et je suis d'accord avec abolument tout ce que tu dis sinon!

esperluette a écrit:

La construction du récit est juste parfaite, la psychologie des personnages particulièrement fine, les dialogues sont un régal, et il y a beaucoup d'humour.

(Je dis des trucs super originaux là, non ? )

Pas grave, car ça ne fait aucun mal de l'affirmer régulièrement, vu que c'est tellement vrai.

Citation :

Maintenant je pense que ce n'est pas leur faute si elles sont ainsi. Leur père se désintéresse totalement d'elle, et leur mère est, il faut bien l'avouer, complètement idiote. Bref, si les deux aînées ont su devenir des jeunes femmes intelligentes et réfléchies, on se demande un peu comment elles ont fait dans une telle famille !

Tu décortiques très bien les caractères de soeurs, en nous montrant que leurs imperfections les rendent très naturelles, très vraies. Ton indulgence pour Kitty et Lydia font plaisir à voir, même si elle met la pression sur ceux d'entre nous qui sont parents. On peut en tout cas penser que Jane Austen était une adepte de la primauté de l'inné sur l'acquis.

cat47 a écrit:

Ton indulgence pour Kitty et Lydia font plaisir à voir, même si elle met la pression sur ceux d'entre nous qui sont parents. On peut en tout cas penser que Jane Austen était une adepte de la primauté de l'inné sur l'acquis.

Désolée, je ne veux surtout pas te mettre la pression, Cat ! Mais je pense que les Bennet sont quand même assez extrêmes comme parents.

"Pride and Prejudices" est pour l'instant le seul roman de Jane Austen que j'ai lu et j'ai beaucoup aimé ! J'ai adoré le personnage d'Elizabeth ainsi que le style fluide et efficace de cet auteure ! J'en lirais d'autres !

c'est le premier roman de JA que je lis (depuis 2 ans que je participe au forum, il était temps!).
Eh bien, je regrette ... d'avoir attendu aussi longtemps !! J'ai adoré cette histoire. Je suis époustouflée devant la plume aussi audacieuse de JA, pour son époque.
Vraiment, je suis en admiration devant la psychologie aussi fine et précise de ces personnages; chacun a ses caractéristiques -et ses défauts, je ne lis aucune fausse note.
Pas de descriptions inutiles et ennuyeuses, que de l'essentiel.
Bravo Miss Austen

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