Une auberge pour les admirateurs de Jane Austen, et bien plus encore... |
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| Episode 4 | |
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+11althea cat47 Selenh sammikey couleurJane clinchamps Fée clochette Queen Margaret Ju Scarlett Unnie April 15 participants | |
Auteur | Message |
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cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Episode 4 Jeu 27 Mai 2010, 10:39 | |
| Les filles, je ne voudrais pas paraître prude mais j'ai l'impression que nous dévions largement du sujet, d'une part, et que la direction prise par ce topic ne tient pas suffisamment compte du fait que le public de cette auberge est très large et comprend également de très jeunes lectrices, d'autre part. Puis-je vous demander d'y penser pour le futur? Pour la question du concours, pas sûre que ce soit une bonne idée, il n'est pas évident de rassembler suffisamment de monde pour un concours d'écriture même lorsque le sujet n'est pas aussi précis. Un sequel à plusieurs mains, par contre, me semblerait une excellente idée. _________________ |
| | | althea Countess of Dagobah
Nombre de messages : 2315 Age : 63 Date d'inscription : 14/07/2007
| Sujet: Re: Episode 4 Jeu 27 Mai 2010, 14:36 | |
| J'ai hâte de vous lire! Selen, ta video est Pour revenir à l'épisode 4, vous avez tout dit! J'aime beaucoup cet épisode où on voit Margareth et John chasser leurs démons , devenir enfin sereins et se retrouver . Bien sûr, la scène de la gare n'est pas réaliste si on la replace dans l'époque mais elle est si belle Je ne reviens pas sur les phrases cultes : le frissonnant "look back at me" et le délicieux " coming home, with me" sans oublier ce pauvre Henri dont on n'a vraiment pas besoin! Ce que je trouve magnifique également, c'est la façon avec laquelle Higgins peu à peu brise la carapace d'homme seul dans laquelle John s'est enfermé et réussit à le faire sourire . En quelque sorte, il l'apprivoise! |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Episode 4 Jeu 27 Mai 2010, 15:45 | |
| - Fée clochette a écrit:
- Un seul petit bémol pour moi tout de même, si la fin est hyper romantique, elle est totalement fausse pour le 19 ème.... "you're coming home with me " mais quelle inconvenance .... nous nous l'admettons, quand je pense que les fiancés ne devaient se voir qu'avec un chaperon et surtout ne pas dormir dans la même maison ou du moins, si cela arrivait, la fiancée ne devait pas dormir seule, mais avec au moins, une mère ou une tante, afin de ne pas tâcher sa réputation
Juste un point que j'ai oublié d'éclaircir ce matin. Pour moi le "you're coming home with me" signifie "nous rentrons à Milton" et non pas "nous allons dormir sous le même toit".Je le vois dans l'optique du titre du livre : Margaret a assimilé le nord et Milton, en tant que ville, peut enfin être considéré comme son vrai foyer. _________________ |
| | | Scarlett Unnie Lost in hangeul melody
Nombre de messages : 52562 Age : 78 Localisation : In the land of the morning calm Date d'inscription : 03/10/2007
| Sujet: Re: Episode 4 Jeu 27 Mai 2010, 16:02 | |
| - cat47 a écrit:
Juste un point que j'ai oublié d'éclaircir ce matin. Pour moi le "you're coming home with me" signifie "nous rentrons à Milton" et non pas "nous allons dormir sous le même toit".
Je le vois dans l'optique du titre du livre : Margaret a assimilé le nord et Milton, en tant que ville, peut enfin être considéré comme son vrai foyer. Je partage tout à fait ta vision Cat! |
| | | althea Countess of Dagobah
Nombre de messages : 2315 Age : 63 Date d'inscription : 14/07/2007
| Sujet: Re: Episode 4 Jeu 27 Mai 2010, 16:48 | |
| moi aussi |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26773 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| | | | Selenh Méchante Femme Savante
Nombre de messages : 7065 Age : 65 Localisation : Aquitaine. Date d'inscription : 24/02/2010
| Sujet: Re: Episode 4 Jeu 27 Mai 2010, 17:05 | |
| - Fée clochette a écrit:
- oui, mais ou va-t-elle habiter ? chez sa belle soeur ???? hou la, l'hôtel ! il lui faut un chaperon ! oh la la ! nous sommes au XIXe et cela reste compliqué pour une jeune femme non accompagnée
Déjà, vu sous cet angle, son voyage aller avec Henri comme seule escorte est inconcevable sauf s'ils ont fait l'aller-retour dans la journée, ce qui me paraît un peu TGV pour l'époque, non, Fée Clochette ? Il y a bien une solution, mais je la garde pour le/la (?) sequel, la première qualité de ces incohérences étant d'en faire un défi à l'écriture. |
| | | Fred Amazing Needle Spirit
Nombre de messages : 3739 Age : 53 Localisation : les pieds sur terre et la tête dans les nuages Date d'inscription : 05/10/2009
| Sujet: Re: Episode 4 Jeu 27 Mai 2010, 17:23 | |
| Difficile de faire constructif avec un tel épisode... Mes glandes lacrymales ont été soumises à rude épreuve une fois de plus. Je vous fait le détail et après on parle d'autre chose : Quand Margaret comprend que son père est mort Quand Higgins apprend à Thornton que Margaret part Quand Margaret donne le livre à Thornton "Look back..."etc Les adieux à Nicholas et Mary Higgins à Helstone Quand Thornton est ruiné en particulier quand MrsThornton dit "I don't care about the house. I care about you." L'usine vide Quand Higgins s'en va Margaret dans l'usine vide (et la musique à partir de là ) Quand elle pose sa main sur le bras de Mrs Thornton Ca doit être tout... Heureusement qu'il y a Fanny et ses histoires de papier-peint pour permettre à mes yeux de sécher un peu. Ceci dit, j'aime beaucoup cet épisode, c'est celui où l'on voit les changements s'opérer dans le caractère de Thornton, Margaret, Higgins... J'aime comme on a exploité la relation Higgins/Thornton. Le respect qu'ils développent l'un pour l'autre est parfaitement rendu à l'écran. @ fée clochette: On a enfin le fin mot de l'histoire concernant le mensonge de Margaret. Je persiste à penser qu'il arrive trop tard et qu'on aurait du avoir l'explication dans l'épisode précédent. Sans dire que ça arrive comme un cheveu sur la soupe, ce n'est pas ce qui importe à ce moment de l'histoire et j'étais personnellement déjà passée à autre chose et n'attendait plus d'explication. C'est à contre-temps. Dommage. Je ne m'étendrai pas sur la scène de la gare autrement que pour dire que c'est sans doute la scène la plus romantique que j'ai jamais vue. Pas de couinements en ce qui me concerne, j'ai juste fait la carpe (bouche ouverte et yeux exhorbités) avec un genre de fort picotement au niveau des tripes... Au moment du "You're coming home with me", j'étais à deux doigts de me lever pour faire ma valise avant de me rendre compte que c'était pas à moi que c'était adressé Je plussoie Cat pour l'explication. J'avais compris qu'il était question de son cadre de vie, de la région, enfin de l'environnement en général. Un peu comme on est content de retrouver sa région ou son pays après un long et lointain voyage. Et puis je pense que je vais me faire huer, mais je trouve que la dernière scène (à l'intérieur du train) est de trop. Perso, il ferme la porte, ils s'en vont. The End ça me va parfaitement de terminer sur cette scène absolument alors que celle qu'on nous propose l'est beaucoup moins. Voilà mes First Impressions sur cette série que j'ai découvert grâce à vous et je vous en remercie. Encore un DVD qui ne prendra pas la poussière. Tout au long des 4 épisodes, il y a des petits et des grands moments qui m'ont charmée, émue. Les acteurs sont prodigieux (Sinéad Cusack et Richard Armitage en particulier) et malgré ses défauts, l'adaptation est parfaitement réussie.
Dernière édition par Fred le Jeu 27 Mai 2010, 17:53, édité 1 fois |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Episode 4 Jeu 27 Mai 2010, 17:26 | |
| _________________ |
| | | April Black Leather's Violet
Nombre de messages : 17118 Age : 50 Localisation : Allongée sur des pétales de violettes, en très bonne compagnie Date d'inscription : 20/06/2007
| Sujet: Re: Episode 4 Jeu 27 Mai 2010, 17:30 | |
| Mais non Cat, reviens !!! |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26773 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: Episode 4 Jeu 27 Mai 2010, 18:13 | |
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| | | Selenh Méchante Femme Savante
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| Sujet: Re: Episode 4 Jeu 27 Mai 2010, 18:32 | |
| - cat47 a écrit:
- Mais d'autre part, Margaret est orpheline et en quelque sorte maîtresse d'elle-même. N'y avait-il pas un peu de souplesse dans la règle du chaperon pour un cas comme celui-ci? Je me le demande.
Cat, totalement scandaleux ! en plus ça ne cadre pas avec ses valeurs, -comme dit EG c'est "Margaret the Churchwoman", et il y a une vérité certaine dans le portrait caricaturé mais expressif qu'en a fait Fred : fille de pasteur à cheval sur les principes et les commandements ! Certes, dans le livre comme dans le film elle se veut, à la fin, indépendante de la tutelle de sa protectrice "naturelle", sa tante : ce faisant elle se montre surtout "moderne"! Indépendante donc , autonome, audacieuse oui, mais "scandaleuse" ? Horreur! une Margaret ne voudrait certainement pas provoquer la société de façon aussi inconvenante ! C'est déjà montrer beaucoup de caractère à l'époque, pour une fille célibataire, de choisir elle même si elle veut ou non sortir avec le reste de sa famille. La scène dans le film est courte mais bien parlante. Pour finir, je n'ai pas le même ressenti que vous à propos de la dernière scène : d'abord elle complète le thème du train qui encadre les épisodes, et puis elle montre l'harmonie du couple en train de se mettre en place. Margaret ne perd pas sa personnalité ni son indépendance en s'étant promise à Thornton : elle reprend son habitude de regarder sereinement par la fenêtre, elle est toujours la même, en voyage dans son monde, mais l'homme de sa vie est enfin embarqué dans le même compartiment qu'elle... tranquilles, accordés, appuyés l'un contre l'autre : c'est un équilibre moins facile à filmer que le bisou qui tue, moi j'adore ! Bon, pour le détail voir mon post plus haut, cette fin où l'on ne s'arrête pas au paroxysme amoureux du baiser est un début. La vraie vie intime commence, d'autres baisers s'échangent -de façon plus "égalitaire", si vous regardez bien. Chacun n'est pas noyé dans l'autre, (ce n'est pas un amour fusionnel et immature), mais sait trouver sa place avec lui dans le compartiment que le couple s'est choisi pour la vie ! MMMmmm, quelle belle perspective! C'est vrai que j'aime tellement les trains, aussi, que je dois être partiale ! |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Episode 4 Jeu 27 Mai 2010, 20:24 | |
| - Selen a écrit:
- Cat, totalement scandaleux ! en plus ça ne cadre pas avec ses valeurs, -comme dit EG c'est "Margaret the Churchwoman", et il y a une vérité certaine dans le portrait caricaturé mais expressif qu'en a fait Fred : fille de pasteur à cheval sur les principes et les commandements !
Ma question était justement de savoir si c'était aussi scandaleux que cela. Je n'ai pas d'exemple précis en tête mais j'imagine des chaperons avec de très jeunes filles, pas avec des femmes qui justement se montrent modernes en étant autonomes. Donc ma question : était-il scandaleux pour une jeune femme de la trempe de Margaret de dormir seule dans un hôtel à cette époque? J'ai bien l'impression que oui mais je n'en suis pas tout à fait sûre. Pour ces qui est des valeurs de la jeune femme, je la vois certes fidèle à ses principes, mais pas rigide, tout de même. Et avec sa grande force de caractère, je la vois très bien décider que les convenances c'est bien, mais lorsqu'il ne s'agit que des apparences, elles peuvent être bousculées. Ce que je veux dire par là est que peux très bien l'imaginer faire peu de cas des personnes qui pourraient la juger, tant qu'elle se sait être dans le droit chemin, y compris sans chaperon. _________________ |
| | | Selenh Méchante Femme Savante
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| Sujet: Re: Episode 4 Jeu 27 Mai 2010, 23:06 | |
| - Citation :
- Ma question était justement de
savoir si c'était aussi scandaleux que cela. Je n'ai pas d'exemple précis en tête mais j'imagine des chaperons avec de très jeunes filles, pas avec des femmes qui justement se montrent modernes en étant autonomes. Oui formellement scandaleux, je t'assure ! Il y a une marge entre être «autonome» et cataloguée comme une traînée ! Ce qui serait immanquable, historiquement, pour Margaret après avoir été seule avec Henry, sans «témoin de moralité» pendant plus de vingt-quatre heures. Ayant passé une nuit au moins loin des yeux de la famille responsable, Henry et Margaret sont forcément considérés comme ayant pu coucher ensemble. À ce stade il est obligé de l'épouser, s'il est assez chevaleresque pour sauver la réputation de Margaret. S'il se dérobait il pourrait être traîné devant le tribunal comme suborneur par la tante Shaw, mais il pourrait s'y défendre en invoquant la «perversité», le «vice», la moralité douteuse d'une fille qui n'a pas évité de rester seule avec lui, pour refuser un mariage «déshonorant». Le procédé a eu payé. On s'en tirait avec des amendes, mais les juges étaient des hommes... et en forçaient rarement d'autres à convoler avec une fille «perdue». @ Le chaperon est peut-être un terme trop français, mais il n'est n'est pas l'équivalent de la duègne espagnole (que la comédie montre souvent corrompue par l'amoureux) ou de la «companion» anglaise qui sont effectivement des gouvernantes professionnelles pour jeunes filles. Tu peux être chaperonnée par n'importe qui de marié et de «convenable» du même sexe que toi et irréprochable,(mais un proche parent mâle pas trop jeune va bien aussi), et on s'entre-chaperonne les unes les autres, aussi. L'important c'est d'être vue, ou à portée de regard, de ne pas se mettre objectivement en situation « de faire le mal », M reçoit JT en tête à tête certes, mais Dixon n'est pas loin etc. Pas de problème dans la rue pour discuter avec un homme : rien de plus ne peut s'y passer. Le chaperonnage formel n'est pas toujours mis en évidence dans une société où tout le monde vit sous les yeux de tout le monde, mais se trouver toute une nuit en compagnie masculine «eligible» sur le plan sexuel, sans qu'une femme de confiance puisse être garante de ta virginité, c'est fatal. (Je te conseille, exactement sur ce point, le magnifique The French Lieutenant's Woman ( Sarah et le lieutenant français) de John Fowles . Il y a aussi dans Mauprat de George Sand la terrible situation d'Edmée qui a passé une nuit enfermée dans un château plein d'hommes (des cousins pourtant, mais des brigands aussi!) et dont l'aristocratique fiancé rompt automatiquement dès qu'il l'apprend, alors même qu'il ne croit pas qu'elle ait « fauté ». Elle n'a échappé au viol qu'en menaçant de sauter par la fenêtre du haut d'une tour, mais ça personne ne lui en sait gré sauf son potentiel violeur! de toute façon elle est perdue de réputation à jamais et il faudra à un prétendant braver l'opinion publique pour vouloir encore d'elle, c'est une affaire réglée. - Citation :
- Je la vois très bien décider que les convenances c'est bien, mais lorsqu'il ne s'agit que des apparences, elles peuvent être bousculées. Ce que je veux dire par là est que peux très bien l'imaginer faire peu de cas des personnes qui pourraient la juger, tant qu'elle se sait être dans le droit
chemin, y compris sans chaperon. Tout à fait, mais exactement dans les limites que tu donnes... et qui n'impliquent pas le cas du voyage en tête à tête, car ce ne sont pas là «que des apparences» aux yeux de l'époque. ----------------------------------------------------------------------------------- La suite est optionnelle ! j'ai repris ma réponse plusieurs fois, c'est un sac de nœuds que j'ai la flemme de démêler (ou plutôt je n'ai plus de neurones pour cela). Je te le mets par paragraphes sans essayer davantage d'assurer les transitions et ce sera parfois répétitif. ----------------------------------------------------------------------------------- @Si Margaret peut se justifier à ses propres yeux d'avoir sauté au cou de JT, c'est paradoxalement qu'elle l'a fait au su et au vu d'un tas de gens! mais vois comme elle se sent mal, et tous les raisonnements tenus par HT et JT parce qu'elle était de nuit sur un quai avec un jeune homme (et elle est loin d'avoir dans le livre une attitude aussi ambigüe que dans le film !). C'est cette obscurité et l'éloignement de la famille, de toute autre relation, qui paraît extrêmement choquant, je peux retrouver des citations un autre jour si tu veux. D'ailleurs ce n'est pas que JT la croie amoureuse d'un autre qu'elle trouve si pénible, mais qu'il croie qu'elle ait pu avoir une conduite aussi indécente: l'identité de "frère" fait aussitôt tout rentrer dans le bon ordre social. @La "société" ne met pas à cet endroit ce distingo entre "la femme de mauvaise vie" et une femme "moderne" si elle est encore assez jeune pour attirer le regard et qu'elle pointe le nez toute seule, ou juste avec une servante ou une sœur du même âge (donc possiblement aussi soumise à la tentation) dans une auberge! On ne peut que supposer qu'elle recherche le galant : elle peut sans problème être prise pour une prostituée de luxe. (Les soeurs Bennett ne sont pas ici des modèles: elle vivent dans un monde beaucoup plus libre car le puritanisme va croître et embellir plus tard, et d'ailleurs ne font pas cela de nuit). @ La grande audace de Margaret c'est de ne vouloir plus dépendre de tantine comme une gamine, et de se tenir au courant de l'évolution de son capital. C'est admissible pour une femme mariée, mais c'est un peu trop «réaliste» pour une jeune fille idéale : notre Margaret prend le risque de faire fuir le fiancé potentiel, mais on a bien compris que pour elle à ce stade c'est JT ou le célibat. Elle est donc relativement émancipée, mais reste honorable. @ Un exemple que j'ai découvert avec stupéfaction : si Margaret décidait de lire les journaux ce serait déjà d'une audace extraordinaire, et ne pourrait être admis que si le mari l'autorise, le blâme public retombant d'ailleurs sur lui. Pour une jeune fille ce serait carrément immoral, et strictement interdit. La différence? La politique ce n'est pas l'affaire des femmes, on avait compris, mais pourquoi serait-ce carrément une souillure pour une jeune fille? Et bien parce qu'il peut y avoir, même dans les journaux les plus sérieux, des allusions à des questions de relations entre hommes et femmes, et que les jeunes filles doivent être élevées dans un monde pur et totalement imaginaire. Le principe de Disneyland. @ 1850 : On n'est pas encore au temps des suffragettes. En France George Sand restera un scandale vivant, une provocation permanente et assumée, un soufflet au visage de la société qu'on ne voit pas Margaret envisager comme idéal! Et pourtant les héroïnes de GS ont a coeur d'assurer le reste du monde de leur pureté et souffrent des méchants potins (La petite Fadette, Edmée de Mauprat, la jeune fille (Marie) de la Mare au Diable, la femme du meunier dans François le Champi etc.) @ Et j'oubliais : le bisou sur le quai de la gare ? En vrai les familles sur le quai crient au scandale, cachent les yeux des gosses avec leurs mains, poussent les jeunes filles dans la salle d'attente, appellent le policier de service et ça chauffe pour nos héros préférés. Comportement obscène sur la voie publique, quand même!
Dernière édition par Selen le Sam 29 Mai 2010, 11:28, édité 3 fois |
| | | sammikey Préceptrice
Nombre de messages : 40 Age : 42 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/04/2010
| Sujet: Re: Episode 4 Jeu 27 Mai 2010, 23:27 | |
| Waouh ! T'es bien calée dis-moi Selen. Ma curiosité me pousse : pourquoi? comment ? passion? études littéraires?
Mêmes avec toutes mes lectures, tu as éclairci quelques points, merci. |
| | | Selenh Méchante Femme Savante
Nombre de messages : 7065 Age : 65 Localisation : Aquitaine. Date d'inscription : 24/02/2010
| Sujet: Re: Episode 4 Ven 28 Mai 2010, 00:02 | |
| Les deux mon Général, grosses études (+ de la recherche) d'Histoire et de Littérature, dans une famille d'historiens déchaînés et ultra polémiqueurs. Formation aussi de bibliothécaire et de documentaliste donc l'habitude de vérifier et de croiser les sources plus vite que mon ombre et mémoire très efficace, curieusement de plus en plus avec le temps il semblerait. Monomaniaque quand je pique une passion pour un sujet, j'absorbe comme une éponge : ça aide, surtout quand tu as commencé depuis plus de quarante ans et que tu es insomniaque...
Dernière édition par Selen le Sam 29 Mai 2010, 11:31, édité 2 fois |
| | | sammikey Préceptrice
Nombre de messages : 40 Age : 42 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/04/2010
| | | | clinchamps Oshaberi Sensei
Nombre de messages : 72621 Age : 81 Localisation : Dans les bois du Fushimi Inari-taïsha Date d'inscription : 09/01/2007
| Sujet: Re: Episode 4 Ven 28 Mai 2010, 00:27 | |
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| | | Selenh Méchante Femme Savante
Nombre de messages : 7065 Age : 65 Localisation : Aquitaine. Date d'inscription : 24/02/2010
| Sujet: Re: Episode 4 Ven 28 Mai 2010, 00:35 | |
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| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26773 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: Episode 4 Ven 28 Mai 2010, 09:44 | |
| - Cat a écrit:
- Ce que je veux dire par là est que peux très bien l'imaginer faire peu de cas des personnes qui pourraient la juger, tant qu'elle se sait être dans le droit chemin, y compris sans chaperon.
Je ne suis pas certaine qu'elle puisse être libre à ce point, même si au fond d'elle-même elle pense qu'elle est affranchie puisque ses parents ne sont plus. Certes, elle est depuis fort longtemps " chef de famille" : son père n'était pas la figure paternelle solide sur laquelle elle pouvait s'appuyer, et sa mère était un pur produit féminin de cette époque. ( à part les broderies et siroter son thé avec une élégante nonchalance que faisait Mrs Hale de ses journées : lectures ? cueillette de fleurs ? visite aux paroissiens ? commander aux servantes ? petites critiques avec ses visiteurs et autres non tout à fait la jeune fille élevée pour orner un salon et mariée en dessous de sa condition. Dixon dirige la vie technique. Nous sommes dans un univers très féminin. L'homme travaille aux affaires de la paroisse seul OU avec sa fille(qui est le support intellectuel de celui-ci). Margaret a été élevée dans la solitude (bien qu'en compagnie de sa cousine et sa tante), parente pauvre, elle a une indépendance mentale stupéfiante et avouons-le elle est intelligente. Sa timidité de jeunesse levée, Margaret se montre une femme de tête, tout le contraire de sa chère maman. La femme qu'est devenue Margaret n'ignore rien des limites imposées par son célibat... elle à 21/22 ans et ne peut décemment pas se conduire comme une femme mure veuve ou célibataire de 50 ans^^. A cette époque on tombait de la tutelle du père à celle du mari, impossible d'y échapper et le mariage était un placement et une obligation pour vivre dignement (voir Mrs Bennet^^). Avec Elisabeth Gasquell les rapports sont inversés, c'est Margaret qui apporte l'aisance à celui qui l'a perdu^^ j'avoue que cela me plait beaucoup et contrairement à Willoughby, John le mérite n'est-ce-pas !!! voyez où va mon coeur de midinette. Si les cinéastes terminent dans un train en laissant Henry L. partir et réunissent les deux héros, nous spectateurs du XXIe siècle sommes totalement compréhensifs et satisfaits, mais c'est vraiment une hérésie pour le XIXe. Henry L. l'accompagne pour la journée, elle est seule avec lui, mais n'a pas le rang de fiancé, seulement d'avocat d'affaire de Mademoiselle Hale... cela passe, sauf, si le voyage dure plus, là il doit l'épouser comme dit Selen. Que le train venant du sud abrite John T. fait que ingénument les deux tourtereaux se rencontrent et partent ensemble, je suis totalement ravie, mais.... Jusqu'au milieu du XXe siècle et dans presque toutes les couches sociales à part quelques exceptions, les rencontres d'un jeune homme avec une jeune fille ne se faisait pas par hasard mais telles que le montre Jane Austen : nous pouvions assister à des promenades de fiancés dans les parcs ou la campagne. Ils étaient souvent accompagnés d'un membre de la famille de la jeune fille. Ce membre pouvait être une tante célibataire ou veuve, ou une soeur aînée. Quand à séjourner en hôtel, l'obligation d'être accompagnée était réelle et surtout passer des instants de solitude avec le-dit fiancé à peine possible, sauf pour la déclaration qui se faisaient en peu de temps pour éviter toutes effusions néfaste à l'équilibre. Pourtant les filles de cette époque étaient déjà plus libres que celle du début du XXe siècle, elles pouvaient travailler si le mari le permettait. Nous avons perdu cette mémoire ou plutôt cette façon de vivre, après tout est allé plus vite et quelquefois nous regardons cette façon de faire avec peut-être un peu de condescendance, mais a-t-on vraiment changé en esprit. J'attire aussi votre attention sur un point. Seule, logeant à l'hôtel, Margaret est le point de mire de la ville de Milton, elle va être celle qui redonne vie à l'usine, elle doit être prudente et ne pas déchoir dans l'esprit des ouvriers qui la connaissent. Passer de vierge pure à gourgandine, c'est d'une rapidité fulgurante. Elle n'a plus qu'une solution, trouver une maison d'hôte garante de sa respectabilité ou la logeuse sera connue pour son comportement parfait et ses moeurs sans tâches qui ne loge que des femmes, avec interdiction de pénétrer pour les hommes dont John T. plus loin que le salon ou il pourra prendre le thé en compagnie de sa fiancée et de la logeuse de confiance qui pourra lors de promenade les accompagner. A ce moment là, son honneur et sa pureté seront préservés et Milton comprendra qu'elle est une femme d'honneur. *je n'ai pas un amour extraordinaire pour les trains et ce qui s'y passe, mais j'avoue que cette dernière scène est totalement réussie je c'est un vrai bonheur |
| | | Fred Amazing Needle Spirit
Nombre de messages : 3739 Age : 53 Localisation : les pieds sur terre et la tête dans les nuages Date d'inscription : 05/10/2009
| Sujet: Re: Episode 4 Ven 28 Mai 2010, 09:59 | |
| - Fée clochette a écrit:
- Si les cinéastes terminent dans un train en laissant Henry L. partir et réunissent les deux héros, nous spectateurs du XXIe siècle sommes totalement compréhensifs et satisfaits, mais c'est vraiment une hérésie pour le XIXe.
Et pourquoi ça ne l'est pas quand elle va à Helstone avec Mr Bell? Je suis un peu lourde, mais j'ai du mal avec ces règles de bienséances... |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26773 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: Episode 4 Ven 28 Mai 2010, 10:16 | |
| Mr Bell est son parrain est fort âgé un parrain c'est le substitut du père, notion disparue de nos jours, on ne craint pas la critique avec un homme qui est son parrain et homme d'église, même célibataire. Pourquoi a-t-on inventé la notion parrain et marraine ? pour moi et c'est mon avis en dehors de toutes notions religieuses... tout simplement pour pallier à la défection parental s'il y a mort soit du père soit de la mère. L'enfant devait être élever. Maintenant que la vie est allongée, cette notion a disparue, mais les siècles précédents montrent des familles ou les enfants peuvent être orphelins de père ou de mère ou des deux. La famille peut les prendre en charge (Jane Eyre, ou Fanny Price) mais si la famille est réduite ou disparue ce qui était courant, les substituts naturels parentals étaient les parrains marraines. et cela à déjà été évoqué dans le topic N et S, les règles de mariages étaient strictes entre collatéraux et nuls ne dérogeaient. |
| | | cat47 Master of Thornfield
Nombre de messages : 24251 Age : 67 Localisation : Entre Salève et Léman Date d'inscription : 28/01/2006
| Sujet: Re: Episode 4 Ven 28 Mai 2010, 13:54 | |
| - Fée clochette a écrit:
- Seule, logeant à l'hôtel, Margaret est le point de mire de la ville de Milton, elle va être celle qui redonne vie à l'usine, elle doit être prudente et ne pas déchoir dans l'esprit des ouvriers qui la connaissent.
Ce point me convainc bien plus que les autres. Car il y a là une base raisonnable qui me semble bien dans l'esprit de Margaret. Se précoccuper des apparences dans cette optique me semble devoir être important pour elle, en effet. Sur la question d'être seule avec un homme, fiancé ou non, dans un endroit public, je reviendrai lorsque j'aurai trouvé des exemples de situations où cela arrive, je suis presque sûre d'en avoir rencontré dans l'un ou l'autre roman du XIXème siècle mais je ne me souviens pas desquels pour l'instant. _________________ |
| | | Fée clochette Soul dancing on the breeze
Nombre de messages : 26773 Age : 79 Localisation : sur le chapeau de Mrs Bennet, ayez pitié de mes pauvres nerfs ! Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: Re: Episode 4 Ven 28 Mai 2010, 14:38 | |
| je ne sais pas si l'on va trouver, mais il me semble que dans Avril enchanté, cinq femmes se regroupent par petites annonces pour louer une maison en Toscane et c'est le début du siècle dernier, et Chambre avec vue, l'héroïne va être prise en charge par une personne âgée.... et dans les Forsythe, peut-être Irène Forsythe rompt avec la société pour divorcer et vivre seule au grand dam de la famille, de son mari Soames..... et c'était sous Victoria... donc sur ce point là seulement, elle s'est libérée mais est devenue une paria. Quoique à la fin cela s'arrange pour elle puisqu'elle épouse le cousin de son mari. Autre exemple... Le temps de l'innocence.... et je remarque que les femmes anglaises qui voulaient se libérer viennent à Paris. ???? |
| | | Selenh Méchante Femme Savante
Nombre de messages : 7065 Age : 65 Localisation : Aquitaine. Date d'inscription : 24/02/2010
| Sujet: Re: Episode 4 Ven 28 Mai 2010, 17:57 | |
| Margaret ne me paraît pas tout de même une grande militante de l'émancipation féminine avant l'heure! Même si une image de soi élevée, sa relativisation de la famille comme valeur absolue, au vu de son expérience personnelle décevante, et une absence de sentiment d'infériorité intellectuelle -tout à fait compréhensible quand on voit à quel point son père la considère comme une égale dans ce domaine- la poussent en pratique dans la voie de la liberté individuelle
Et quand bien même elle eût été une quasi-suffragette, elle aurait sans doute tenu, plus qu'une autre encore, à éviter toute tache sur son honneur de femme! Car au fond le grand prétexte masculin pour maintenir les femmes dans leur statut d'éternelles mineures c'est toujours qu'elles sont « Filles d'Ève », c'est à dire en pratique des pècheresses, elle ont trahi Dieu et Adam, elles ne peuvent pas résister à la séduction (du serpent... oui oui... et à quoi qu'il ressemble à votre avis celui-là?) elle ont provoqué la chute et il ne faut plus leur laisser une autre occasion de nuire à l'humanité. Pas oublier mesdames que d'après la Bible c'est la raison pour laquelle nous accouchons dans la douleur depuis : il s'agit de la sanction divine du péché d'Ève, à payer collectivement et pour l'éternité! Jésus qui est venu racheter tous les péchés de tous les hommes n'a pas, tiens donc, été chargé de lever cette sanction-là!
Au temps de Margaret Hale la femme est encore immorale PAR NATURE. Nous rions quand un mollah prétend qu'un volcan en Islande se déchaîne parce que les décolletés féminins sont sacrilèges, mais il ne faudrait pas croire que les gentils européens ait eu une mentalité beaucoup plus tolérante jusqu'à une période récente !
Le combat des churchwomen anglaises modernes, style Margaret c'est de prouver une dignité de la femme égale à celle de l'homme : elles peuvent être aussi morales et spirituellement élevées que lui sans que l'un d'entre eux, père ou mari, ou une matrone qui a fait ses preuves, les maintiennent dans le droit chemin. Déjà cela relativise le message de la Bible (pas bien, pour les puritains) alors ce ne serait pas très malin de provoquer les commérages sur leur pureté, d'aller braver les convenances pour donner du grain à moudre à ceux qui prédisent qu'émanciper les femmes c'est précipiter la chute de toute vertu et de toute civilisation.
Bien sûr, à ce stade, qu'on ne parle plus de l'adaptation : celle-ci montre un monde de fantaisie, basé sur une fiction du XIXe mais sans en adopter les valeurs, seulement le folklore. Ce qui s'y joue ce sont d'abord les conventions du "romantisme" et de la chicklit ; on ne peut absolument pas s'en servir comme témoignage historique, alors que du roman, si ! Même s'il traduit forcément la subjectivité d'un auteur, ce qui est déjà un biais pour la recherche, celui-ci est du moins parfaitement en phase (qu'il l'approuve ou pas) avec l'idéologie de son temps, ce n'est pas pour lui un objet exotique, mais sa culture. Ce qui explique que EG et les autres romanciers de l'époque n'en fassent pas des tonnes pour expliquer ces «évidences».
Dernière édition par Selen le Jeu 10 Juin 2010, 21:14, édité 1 fois |
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