Le cinéma italien

C'est vrai que c'est glauque.

Moi, j'ai eu envie de le secouer pour qu'il ne se laisse plus faire

Merci pour vos avis Le film a l'air assez dur, en effet

J'y suis moi aussi allée puisque il a remporté le prix d'interprétation à Cannes.
J'en suis ressortie très mitigée aussi. Il est très bien interprété mais la violence et la souffrance humaine ont été pour moi pas facile à supporter.
Comment un homme, ayant bon fond ( scènes avec sa fille, les chiens ) peut être admiratif d'un gars qui se sert de lui jusqu'au bout...
Jusqu'aux scènes finales très glauques,

Spoiler:

Bref, j'en suis sortie retournée devant tant de "violence"

Merci pour ton avis, Way Ce film ne fera donc pas partie de mes priorités

Ami(e)s du cinéma italien, le festival du film italien d'Annecy diffusera prochainement (du 21 au 27 septembre) en ligne gratuitement 16 films de la catégorie nouveaux talents, plus d'info  ici

Edit : j'ajoute que pour 8 films de la catégorie nouveaux talents, il est possible de voter el ligne (attention, nombre de places limitées à 1000 et dates de diffusion restreintes).

Merci pour l'info, Serendipity !

J'ai vu Mes plus belles années de Gabriele Muccino.

Citation :

C’est l’histoire de quatre amis, racontée sur quarante ans, en Italie, des années 1980 à aujourd’hui. La chronique de leurs espoirs, de leurs désillusions, de leurs amours, et surtout, de leur amitié.

J'ai beaucoup aimé cette histoire qui suit 4 amis depuis leur adolescence pendant 40 ans. Les personnages sont vraiment attachants et chacun suit sa route, parfois loin de ses idéaux premiers. Il y a de l'amour, de la trahison, des joies, de la nostalgie, de la mélancolie. Et puisque le film commence en 1982, la musique nous replonge dans le vintage à fond avec les tubes de l'époque.

Alors l'histoire n'est pas forcément des plus originales et les acteurs qui s'adressent directement à la caméra à des moments clés peut un peu rebuter, mais cette fresque vaut aussi par son excellent casting. Et je ne me suis pas ennuyée une minute.

Merci pour cet avis Ludi, je me le note, j'aime bien ce genre de film

Même si j'avais vu la bande-annonce du film et que celle-ci ne m'avait pas transcendée, je me note ce film !

J'ai vu Freaks out de Gabriele Mainetti

Citation :

Rome, 1943, sous occupation nazie, la Ville éternelle accueille le cirque où travaillent Matilde, Cencio, Fulvio et Mario comme phénomènes de foire. Israel, le propriétaire du cirque et figure paternelle de cette petite famille, tente d'organiser leur fuite vers l’Amérique, mais il disparaît. Privés de foyer et de protection, dans une société où ils n’ont plus leur place, les quatre « Freaks » vont tenter de survivre dans un monde en guerre…

Cinq ans après On l'appelle Jeeg Robot (que j'avais beaucoup aimé), Gabriele Mainetti nous offre un film digne des meilleurs films de Guillermo Del Toro. Difficile de ne pas penser au réalisateur mexicain quand on voit ce film de monstres.

D'abord, visuellement, ce film est une réussite : les effets spéciaux, utilisés à bon escient sont là pour servir l'histoire plus que pour en mettre plein la vie. Ensuite, l'intrigue se place dans un contexte de guerre où la sécurité est plus que fragile comme le montre la scène d'ouverture où le spectacle du cirque est interrompu de manière explosive.

L'histoire joue habilement avec ce contexte pour mettre ses personnages principaux en danger en les mettant dans le viseur d'un personnage bien décidé à entrer dans les bonnes grâces du Führer en les lui offrant sur un plateau. J'ai trouvé le méchant très réussi Franz (Franz Rogowski), joue un homme frustré, nazi convaincu, qui cherche la reconnaissance de ses pairs et dont les visions d'avenir ne sont pas prises au sérieux.

Le film ne manque pas d'humour et d'audace et il est très réussi tant visuellement que par l'histoire. Bref, j'ai beaucoup aimé.

J'ai croisé le nom de ce film il y a quelques jours et l'ai ajouté dans ma liste à voir (la présence de Claudio Santamaria a attiré mon attention)
Merci pour ton retour !

J'attends ton avis alors !!

J'ai vu 3 films italiens au cinéma depuis le début de l'année

Commençons par Les huit montagnes, prix du jury à Cannes

Citation :

Pietro est un garçon de la ville, Bruno est le dernier enfant à vivre dans un village oublié du Val d’Aoste. Ils se lient d’amitié dans ce coin caché des Alpes qui leur tient lieu de royaume. La vie les éloigne sans pouvoir les séparer complètement. Alors que Bruno reste fidèle à sa montagne, Pietro parcourt le monde. Cette traversée leur fera connaître l’amour et la perte, leurs origines et leurs destinées, mais surtout une amitié à la vie à la mort.

Malgré ses 2h30 et son scénario pauvre en rebondissements, voire même en réels évènements, Les huit montagnes est un film prenant. On s'attache énormément à ces deux personnages à l'amitié indéfectible malgré l'éloignement et les choix de vie si différents. L'intrigue est une ode à la nature et à la simplicité. Et la fin, assez inéluctable est très émouvante.

Le film à également l'avantage d'offrir de superbes paysages de montagne et les réalisateurs filment arrivent à offrir des images de toute beauté, même quand ils filment la ville, où l'usine dans laquelle travaille le père de Pietro.

Ensuite Caravage

Citation :

Italie 1609. Accusé de meurtre, Le Caravage a fui Rome et s’est réfugié à Naples. Soutenu par la puissante famille Colonna, Le Caravage tente d’obtenir la grâce de l’Église pour revenir à Rome. Le Pape décide alors de faire mener par un inquisiteur, l’Ombre, une enquête sur le peintre dont l’art est jugé subversif et contraire à la morale de l’Église.

Caravage est un bon biopic sur le peintre italien. Par contre, au vu du sujet, mieux vaut avoir le cœur bien accroché. Ce film retrace l'enquête de l'Ombre sur le peintre suite aux accusations de meurtres. On voit donc comme des flashbacks les évènements que racontent les personnages, sautant dans le temps sans suivre la chronologie. L'intrigue est assez classique dans sa forme. En plus de son excellent casting, le grand avantage de ce film est de nous montrer comment le Caravage construisait ses tableaux et comment il choisissait ses modèles. Visuellement les images sont sombres, mais superbes, là encore en parfaite adéquation avec le sujet. Le film offre aussi une version de la disparition du peintre, toujours irrésolue aujourd'hui.

Enfin Nostalgia

Citation :

Après 40 ans d'absence, Felice retourne dans sa ville natale : Naples. Il redécouvre les lieux, les codes de la ville et un passé qui le ronge.

Un film qui porte très bien son nom. Parce qu'après 40 ans d'absence, Felice porte sur Naples le regard des souvenirs, ceux de son enfance heureuse et de son adolescence forte d'une amitié inébranlable. Il renoue doucement avec son quartier, retrouve ses marques et crée de nouveaux liens. Mais plane l'ombre de cette amitié qui l'a lié à un des hommes les plus dangereux de la ville, avec des retrouvailles qui ne vont pas se faire dans la douceur.

J'ai bien aimé le film sans être transcendée par ce retour aux sources. Le rythme est lent et la confrontation entre les deux anciens amis arrive très tard, tout comme la révélation du secret qui les lie. Pierfrancesco Favino est omniprésent dans le film, portant à lui seul l'histoire. Je l'ai trouvé très bon, comme tous les acteurs du film. Le film aborde la violence qui gangrène Naples, les tentatives pour offrir une autre alternative à ces jeunes désœuvrés. On voit aussi comment Oreste jalouse la réussite de son ami et sa chance d'avoir quitté la ville. Tout çà nous oriente vers une fin prévisible mais inévitable.

Merci pour tes retours !
Sur les trois films dont tu parles, Les Huit Montagnes et Nostalgia sont dans ma liste à voir !

Récemment vu deux comédies italiennes sympa sur Netflix :

- Restiamo Amici, comédie légère pas inoubliable

Citation :

Alessandro, un pédiatre veuf de 40 ans, vit avec son fils adolescent en menant une existence monotone et insipide. Suite à un appel téléphonique d'un vieil ami, Gigi, l'homme voit sa vie remise en question. Gigi lui demande une grande faveur, avec des enjeux très élevés : il lui propose de mettre au point une arnaque à l'héritage.

- Pas trop tôt, plus bons sentiments mais j'ai aussi passé un bon moment,

Citation :

Dante et Alice forment un couple très amoureux : Dante est un travailleur acharné tandis qu'Alice est une artiste en quête de réussite. Leur relation est mise à l'épreuve par les rythmes de la vie de Dante qui gâche son présent et les moments importants de sa vie. Que se passe-t-il lorsqu'il se réveille le lendemain et se retrouve dans une boucle temporelle où chaque jour est une année de vie passée ? Sera-t-elle capable de comprendre la valeur du temps avant que sa vie ne s'écroule ?

J'ai regardé hier soir sur Netflix (jusqu'au 29 février seulement) un excellent film qui m'a un peu bousculée. Il s'agit de Vincere, du réalisateur Marco Bellocchio (qui a signé l'année dernière L'enlèvement). Vincere aurait apparemment disputé la palme d'or au Ruban blanc de Haneke en 2009.

Vincere raconte l'histoire de la première femme du dictateur Benito Mussolini, Ida Dalser. Il l'aurait épousée avant de devenir "quelqu'un", et surtout avant de se marier (une deuxième fois donc, et sans divorcer) avec sa femme officielle et connue du public dont il aura plusieurs enfants. Ida Dalser, folle amoureuse de cet homme et acharnée à défendre la vérité se verra violemment effacée de l'histoire de la vie de Mussolini, de même que leur fils.

Ce film n'est pas un biopic classique ou sobre, il y a un vrai parti pris artistique qui ne peut pas laisser le spectateur indifférent. Les images sont sombres, bleutées, avec un aspect granuleux, et sont entrecoupées d'extraits de film d'époque (muettes d'abord, avec l'avant première guerre mondiale et les manifestations en Italie, jusqu'aux discours de Mussolini à la fin des années 30). Les visages sont filmés de près, on voit des échanges de regards très puissants, et parfois, j'ai eu l'impression que c'était filmé à la manière du cinéma d'antan (la manière de courir en accéléré, qui fait très film muet, les clairs obscurs, les regards et les visages très expressifs, comme hantés).

Images du film:

Tout cela en fait un film sublime, au style très marqué, avec une sorte d'élégance baroque, et un environnement musical appuyé, entre musique d'opéra et musique classique un peu frénétique (du type accompagnement du cinéma muet). J'ai trouvé que c'était vraiment magnifique , et hypnotique.

Après, je m'étais aussi lancée dans ce visionnage sans savoir vraiment à quoi m'attendre, en tout cas à quel point , et j'ai été un peu secouée... L'histoire de cette femme et de son fils est très triste, tragique, et le film nous conduit à accompagner les émotions d'Ida, qui vit tout (même lorsqu'elle tombe amoureuse) intensément. La forme et l'esthétique du film sont aussi un écho de la violence de l'époque, la montée du fascisme n'est pas tant regardée sous le prisme politique qu'au travers de la personnalité brutale et excessive de Benito Mussolini, et des passions qui animaient alors le pays.

Enfin voilà, c'est un film magnifique, les acteurs sont habités (Giovanna Mezzogiorno et Filippo Timi), et cela m'a fait découvrir une histoire tragique dont j'ignorais tout.

Merci de ton commentaire, Annwvyn, tu me donnes envie de voir ce film ! La montée actuelle des régimes fascistes, ou du moins fascisants, devraient susciter des occasions de voir ce que ça donne quand ça arrive jusqu'au pouvoir !

Tout à fait Clinchamps, d'autant que ce film aborde le fascisme sous un angle très frontal, celui des passions humaines et du déchainement de ces passions. On n'est pas du tout dans l'argument politique, les raisons sociales ou économiques, le raisonnement : le réalisateur montre que le fascisme c'est aussi la fin de la mesure. Son film est frappant.

Il y a aussi beaucoup de scènes où on voit des effets de groupe, les fascistes apparaissent souvent comme une sorte de masse d'inconnus, prêts à suivre le mouvement, c'est très bien filmé, c'est presque ridicule ou drôle parfois. Et bien sûr, je ne l'ai pas dit, mais la religion catholique est aussi omniprésente dans le film, au service du Duce... alors qu'il était lui-même au départ profondément anticlérical.

Annwvyn a écrit:

alors qu'il était lui-même au départ profondément anticlérical.

Il me semble même qu'il était anar?

En tout cas ton commentaire donne envie de voir le film Annwvyn, ainsi que les photos! Pour un jour où j'aurai le moral

cléopatre a écrit:

En tout cas ton commentaire donne envie de voir le film Annwvyn, ainsi que les photos! Pour un jour où j'aurai le moral

 Exactement pareil pour moi (le moral )

Merci pour ton avis Annwvynn. J'ai également profité de la présence de ce film au catalogue Netflix pour le visionner en février

Contrairement à toi, j'ai été déçue. J'aime bien les films de Bellocchio en général et j'avais très envie de voir celui-ci depuis sa sortie mais la forme m'a surprise, je pensais qu'il s'agirait d'un film plus académique. Je l'ai trouvé trop baroque à mon goût. Et l'utilisation de la musique m'a déplu.

cléopatre a écrit:

Annwvyn a écrit:

alors qu'il était lui-même au départ profondément anticlérical.

Il me semble même qu'il était anar?

Il faudrait vérifier mais je ne crois pas. Dans mon souvenir (et c'est également évoqué dans le film), Mussolini était un militant socialiste. Mais je n'ai pas le temps de me replonger dans une biographie...

Le rapport aux femmes de Mussolini (et inversement) était assez intéressant. J'avais lu des choses* sur l'histoire tragique d'Ida Dalser, également sur l'histoire de la jeune fille mineure qu'il gardait presque séquestrée pour assouvir ses besoins

* notamment le livre Femmes de dictateurs de Diane Ducret.

Oh c'est dommage que tu n'aies pas aimé davantage, Serendipity. Cela me rend curieuse de voir d'autres films du réalisateur, pour me faire une idée de son style "d'ensemble".

serendipity a écrit:

également sur l'histoire de la jeune fille mineure qu'il gardait presque séquestrée pour assouvir ses besoins  

J'ignorais complètement ce fait, quelle horreur !

Annwvyn a écrit:

Oh c'est dommage que tu n'aies pas aimé davantage, Serendipity. Cela me rend curieuse de voir d'autres films du réalisateur, pour me faire une idée de son style "d'ensemble".

Je recommande Buongiorno Notte, un pur chef d’œuvre sur l'enlèvement et l'assassinat d'Aldo Moro.
20 ans après ce film, Bellocchio a continué d'explorer cet épisode tragique de l'histoire italienne qui l'obsède à travers la série télé Esterno Notte, diffusée sur arte en 2023. J'ai constaté l'évolution esthétique entre les deux. La série est filmée avec des couleurs assez dégueu (dans mon souvenir, des filtres jaunes et verdâtres), mais j'ai accepté le parti pris artistique qui visait à plonger le spectateur dans le contexte des années 70, et le fond m'a vraiment intéressée.

J'ai bien aimé Vincere malgré ma déception. Le côté "animal" de Mussolini est souligné et, à travers cette femme séduite à en perdre la raison, j'ai trouvé qu'il y avait un parallèle avec l'Italie elle-même que Mussolini a également séduite par son côté machiste, autoritaire et dominateur.
Les destins tragiques d'Ida Dalser et de son fils Benito Mussolini sont vraiment intéressants. Une réalisation plus classique de cette histoire m'aurait plus convenu

Et cet échange me donne envie de ressortir le livre Femmes de dictateurs pour me rafraîchir la mémoire. J'avais été glacée par le destin de la jeune fille (de mémoire 17 ans, issue d'une classe aisée et éduquée) et la fascination qu'exerçait Mussolini sur les femmes alors qu'il n'avait quand même pas un physique de play-boy. J'ai trouvé très astucieux de la part de Bellocchio d'insérer dans son film des images d'archives qui soulignent le grotesque et le ridicule des postures de Mussolini

Je suis allée voir Gloria !

Citation :

Venise, au 18ème siècle. A l'Institut Sant'Ignazio, orphelinat et conservatoire pour jeunes filles, tout le monde s'agite en vue de la visite imminente du nouveau Pape et du grand concert qui sera donné en son honneur. Teresa, jeune domestique silencieuse et solitaire, fait alors une découverte exceptionnelle qui va révolutionner la vie du conservatoire : un piano-forte.

J'ai vraiment apprécié ce film qui raconte la vie dans un institut qui apprend la musique aux orphelines. Teresa est une héroïne attachante et qui porte ses secrets qui vont se dévoiler au fur et à mesure. La manière dont elle ressent la musique est visualisé à l'écran avec une touche d'inventivité. Si la musique n'est pas toujours en adéquation avec l'époque (mais en même temps, Teresa n'ayant jamais appris la musique, elle n'est pas influencée par son époque de la même façon que les élèves), l'immersion musicale emporte. Il y a aussi une histoire de sororité et d'amitié qui se construit. Çà parle du talent ignoré des femmes (comment une femme pourrait composer de la musique ). Bref, beaucoup de sujets intéressants, abordés sans lourdeur au travers de l'histoire de ces jeunes femmes qui ne vivent que pour la musique (ou presque) et vont décider de prendre le pouvoir dans leur institut.

A la fin du film, un carton indique qu'en 1807, Napoléon a dissout ces instituts qui éduquaient les jeunes filles à la musique, et que les œuvres composées par ses femmes ont été majoritairement perdus. Il y a une jolie phrase disant que ces femmes "sont comme des fleurs séchées oubliées dans les pages de l'histoire."

Si le film n'est pas un chef d’œuvre, il est prenant et nous emporte dans cette histoire.

Merci pour ton avis, Ludi ! Le film m'intéresse pour sa portée féministe dans le milieu de la musique !