A la rencontre de Jane Austen, région de Lyon, 27 janvier 2012

Amis lyonnais, je viens de trouver cette information sur le net :

Les animations de la médiathèque : A la rencontre de Jane Austen, le Vendredi 27 janvier 2012 à 20h30 - CAFE LITTERAIRE dans le cadre de la thématique « So British » à la médiathèque de Meyzieu

Citation :

Céline Devalan, comédienne, vous propose une rencontre originale autour de la vie et de l’œuvre de la célèbre romancière britannique Jane Austen. Elle livre un regard sur la femme artiste qui, à une époque où le mariage était la seule possibilité de carrière pour une femme, a fait le choix de devenir auteure et a écrit six des plus beaux romans de la littérature anglaise. Jane Austen est l’écrivain précurseur du roman psychologique et en Angleterre, elle occupe la seconde place derrière Shakespeare… Dans une ambiance de salon de thé, ce café littéraire sera ponctué par des lectures choisies de son œuvre.

Céline Devalan est la comédienne qui joue dans Les Trois vies de Jane Austen (la pièce reprend en février), elle était intervenue également dans l'émission sur France culture .

Notez qu'il y a également une thématique "So British" fort passionnante !

Je suis toute prête à y aller ! Qui m'aime ( enfin qui aime Jane Austen plutôt !) me suive !

on peut y aller en tramway en plus !

Je n'en attendais pas moins de toi Camille ! Compte-rendu hautement souhaité !

C'est noté dans l'agenda !

Bexounet

Bexounet, je suis ravie! Cela tombe très bien avec ton retour à l'Auberge ! Je compte sur toi pour des photos !

Attention, il faut réserver auprès de la Médiathèque dès le 10 janvier !!

Lady Clare, est-ce que tu pourrais éditer ton topic pour mentionner que ça se passe en région lyonnaise s'il te plait ! Ca attirerait sans doute plus l'oeil des Lambtoniens de la région ;D

Merci Lady Clare, je vais réfléchir. Pfffff J'ai pas de train pour rentrer chez moi après. En voiture?

Merci pour l'info Lady Clare.

Je ne pense pas y aller (trop compliqué pour le retour et je travaille vendredi), mais je lirai avec plaisir les comptes-rendus et les photos.

Pour information, je viens à l'instant de m'inscrire, et j'ai pris la dernière place m'a-t-on dit, après, c'est une liste d'attente...

Bexounet

Et bien ! Quel succès !

Maintenant, nous comptons-tous sur toi, Bexounet

Chouette, Bexounet, tu vas pouvoir tout nous raconter. Je regrette vivement de ne pas pouvoir y aller. Je serai à la plage, c'est une consolation, mais quand même, on aurait pu se rencontrer.

zut, je ne pourrai pas y aller, je travaille jusqu'à 16h minimum et le temps que j'aille à Lyon en voiture, ça fera trop juste pour moi!!!

Bexounet a écrit:

j'ai pris la dernière place m'a-t-on dit

Voilà qui met fin à ma réflexion: j'y vais? j'y vais pas? A part Bexounet, il y a d'autres membres du forum qui ont réussi à avoir des places?

Ce soir a eu lieu la conférence "café littéraire autour de Jane Austen" à la média thèque de Mézieu !

C'était très bien. A mon arrivée à la médiathèque, je me suis donc retrouvé au milieu de 50 hommes en furie... Non je rigole, sur une cinquantaine de personnes, il y avait 4 ou 5 hommes, et j'étais le plus jeune des 4 ou 5...

La salle de la médiathèque où se déroulait la conférence était très joliment décorée (surtout que j'ai pas trop de mal à imaginer le pauvre budget dont peut disposer une médiathèque en banlieue Lyonnaise). Face à une estrade où était posé une table avec livre et bougie, nous étions installée autour de jolie petite table où était disposé thé, jus de fruit et petit gâteau.

Voila pour le cadre.

Pour ce qui est du contenu, en voici le Plan tel que rédigé dans le programme :
1) Qui était Jane Austen ?
Extraits de "Orgueil et préjugés", de la correspondance de J.A., de "Raison et sentiment".

2) Jane Austen Aujourd'hui.
Les adaptations de ses œuvres et hommages rendus à la romancière.

3) La non reconnaissance des femmes dans la littérature.
Extraits de "Chambre à soi" (Virginia Woolf), poème de Lady Winchelsea, "Northanger Abbey" de J.A.

4) Le Mariage, seule possibilité de carrière pour la femme
Extraits de "les Watsons", "Emma" et "Orgueil et préjugés" de J.A.

5) Création et Procréation
Extraits de "Une chambre à soi" (Virginia Woolf), de la correspondance de J.A.

6) Jane Austen et le roman.

Bon, sinon, j'ai pris quelques notes. Je vais vous les retranscrite, tel que, "brute de décoffrage".

Lorsque Jane est jeune, ses parents (son père) tiennent une école de garçon, Jane y prendra un gout certain pour les jeu de garçon comme le cricket. A 7ans, elle est placée en pension dans une école de fille, elle détestera et se réfugiera dans la lecture. C'est à 9 ans qu'elle revient au domicile parentales et sera désormais éduquée par son père.
A 16 ans, à une époque où le mariage revient pour une à se vendre, elle sait qu'elle et sa sœur n'auront pas d'argent pour bien se marier.

Ensuite a été évoqué Tom Lefroy. Lui et Jane ne se sont vu que lors de 4 bals et lors des visites que les hommes rendaient à leur cavalière le lendemain des bals. Le peu qu'il nous reste de la correspondance de Jane avec sa sœur adorée Cassandra (sa sœur qui a brulé l'essentiel des lettres de Jane) nous apprend cependant qu'ils ont évoqué le sulfureux "Tom Jones" de Fielding, ce qui prouve un certain degré d'intimité entre Lefroy et Jane Austen. Il se quitteront, Lefroy devant épousé un Irlandaise avec de l'argent. Lefroy, qui a appelé sa fille Jane, confiera à un de ses neveu à la fin de sa vie avoir aimé Jane Austen dans sa jeunesse. Lorsque Jane apprendra que Lefroy a appelé sa fille Jane, elle écrira "Persuasion"...

Le passage lu alors que l'on a évoqué Lefroy est un extrait de "Raison et sentiments" et c'est une description de Willoughby...

Un an après cette histoire d'amour contrarié, Jane commence l'écriture d'Orgueil et Préjugés et Raison et sentiments.
Elle a alors 20 ans, l'âge de Lizzie. Entre 20 et 25 ans, alors que son destin de vieille fille est scellé et que le fiancé de Cassandra est mort, elle écrira Raison et sentiments, Orgueil et Préjugé et Northanger Abbey.

Ensuite, elle pose la plume pendant 10 ans, car vient Bath et la dépression. Elle détestera Bath où les contraintes sociales et les visites ne lui permette plus de s'adonner à l'écriture. Elle détestera y être exposée sur le marché du mariage.

Puis, viens la mort du père. En 7 ans, elle aura perdu sa maison de son Hampshire natal, son amour avec Tom Lefroy, son écriture et son père avec qui elle était proche.
Cassandra est réellement la seule avec qui elle parle de ses écrits, elle tient une place à part.

Vient le retour dans le Hampshire grâce à la bonté d'un de ses frères.
Raisons et sentiments est publié à compte d'auteur avec la mention "by a Lady". Cette mention "By a Lady" est en soit osée pour l'époque où les femmes qui était publiée l'était sous des pseudonyme masculin (comme Currer Bell pour Charlotte Brontë). La publication de Raison et sentiment donne des bénéfices. Orgueil et préjugés est un succès lui aussi. Son Frère Henry qui s'occupe des relations avec ses éditeurs finit par vendre la mèche et rompre son anonymat.

Elle meurt de la maladie d'Addisson et est enterrée à la cathédrale de Winchester, son épitaphe ne fait d'ailleurs pas états de son statuts écrivain.
Cassandra, cette "Vieille dame pale avec de grands yeux clair" comme la décrira sa nièce est son exécutrice testamentaire.

Si le cinéma et la télévision anglo-saxonne a rendu de très nombreux hommages à son œuvre, en France, Jane Austen demeure mal connue.
Les premières traductions au 19ème siècle, contrairement à celle des romans des Brontë, sont très mauvaises, plates et sans ironies. Seul un coté fleur bleu ressort. Un journaliste français du 19ème qualifiera J.A. d'auteur mineur. Ce soucis de traduction, nous continuons à le payer, les Brontë jouissant en France d'une meilleures réputations proportionnellement que notre Jane, alors qu'outre Manche et outre Atlantique c'est l'inverse.
Ces mauvaises traductions un peu mièvre expliquent aussi le fait que les lecteurs Français de J.A. sont quasiment exclusivement des femmes, alors qu'il n'y a pas une telle disproportions chez les anglo-saxons qui bénéficient de toute l'ironie du texte original. En france, Balzac sera le premier à reconnaitre les qualité de J.A.

Virgina Woolf considère qu'il y a une nécessité de développer une culture des femmes, d'écrire comme écrit les femmes.

Jane est une femme étouffée par la réalité de son temps, elle refuse de se marier à contre cœur (elle a accepté, puis le lendemain, rejeté une proposition d'un homme riche d'une famille amie, mais peut-être refuse-t-elle là de mourir en couche comme une cousine à cette période). Le chapitre 15 d'orgueil et Préjugé (la proposition de M. Collins) est une satyre visant à protester contre l'horreur de la situation des femmes. Il s'agit là de rire à défaut d'en pleurer.
Mais malgré tout, pour Jane, l'homme, faillible, peut s'amélioré.

Voila pour ce qui est mes notes.

Après la conférence, il y a eu une série de question réponse :
Il en resort que, pour Céline Devalan (et pour moi ), PP95 est meilleur (plus ironique) que PP2005 (plus dans la romance et le coté fleur bleu) même si le collins de 2005 est excellent.
Céline Devalan a longtemps préféré Raison et Sentiment avec sa Marianne, mais désormais se sent plus en phase avec Persuasion...

Sinon, les photos :







Et le conseil de lectures :


Bexounet
Et ceci est mon Post #1600, plus que 200 et à moi le rang spécial...

Merci pour ce compte-rendu Bexounet, une synthèse très intéressante d'un moment qui devait l'être aussi
(et en plus, moi aussi je suis une pro 1995 )

Merci Bexounet pour ce compte-rendu....

Moi qui n'ai jamais eu le temps, je peux enfin l'avouer, de lire une biographie de Jane Austen, me voilà un peu plus informée.... sur sa vie et sur la mise en perspective de son oeuvre
Même si les discussions à l'auberge m'ont déjà beaucoup éclairé là-dessus....

Merci Bexounet pour ce compte-rendu, ça donne vraiment envie d'y être.

Merci Bexounet.... j'ai des progrès à faire sur le côté ironique des Messieurs j'y ai cru au 50 gentlemen qui étaient à Meyzieu

En me relisant, (bon, d'abord j'ai vu un paquet de fautes d'orthographes que j'ai éditée...) j'ai vu que j'avais oublié de vous dire que la meilleure traduction de J.A. pour Celine Devalan, c'est celle des éditions Omnibus...

Voila mon oubli corrigé.

Bexounet

Un grand merci à toi Bexounet!!!! Comme ça devait être intéressant!!!!

Bexounet a écrit:

Ensuite a été évoqué Tom Lefroy. Lui et Jane ne se sont vu que lors de 4 bals et lors des visites que les hommes rendaient à leur cavalière le lendemain des bals. Le peu qu'il nous reste de la correspondance de Jane avec sa sœur adorée Cassandra (sa sœur qui a brulé l'essentiel des lettres de Jane) nous apprend cependant qu'ils ont évoqué le sulfureux "Tom Jones" de Fielding, ce qui prouve un certain degré d'intimité entre Lefroy et Jane Austen. Il se quitteront, Lefroy devant épousé un Irlandaise avec de l'argent. Lefroy, qui a appelé sa fille Jane, confiera à un de ses neveu à la fin de sa vie avoir aimé Jane Austen dans sa jeunesse. Lorsque Jane apprendra que Lefroy a appelé sa fille Jane, elle écrira "Persuasion"...

Le passage lu alors que l'on a évoqué Lefroy est un extrait de "Raison et sentiments" et c'est une description de Willoughby...

Un an après cette histoire d'amour contrarié, Jane commence l'écriture d'Orgueil et Préjugés et Raison et sentiments. [...]

Céline Devalan a longtemps préféré Raison et Sentiment avec sa Marianne, mais désormais se sent plus en phase avec Persuasion...

Tiens, tiens, c'est très intéressant! une de plus qui a aimé Marianne!
Le plus intéressant pour moi, reste la comparaison entre Lefroy et Willoughby! j'ai toujours perçu un certain parti pris de la part de Jane Austen concernant Willoughby, malgré ses nombreux défauts! Ce parti pris est évidemment beaucoup plus visible dans l'adaptation de 95 (j'ai toujours été étonnée de cette dernière image du film avec Willoughby! ) que dans l'adaptation de 2008! mais cette vision de Willoughby coïncide aussi à celle de Lefroy dans Becoming Jane. ça me parait toujours incroyable qu'on ait tous ces héros presque parfaits ou représentant "l'homme idéal" dans les romans de Jane Austen...Darcy, c'est quand même l'homme idéal, la représentation de ce que Jane aurait voulu que Lefroy fasse quelque part, peut-être...

Mais je suis étonnée aussi d'en apprendre autant sur la relation entre Jane et Lefroy car il ne reste vraiment pas grand chose des lettres le concernant lui!

Copine de moi, Anne Wentworth concernant Persuasion et Wentworth!!!! c'est ce que je pense aussi et c'est aussi pour ça que j'aime autant Persuasion qui est vraiment spécial quand on connaît les circonstances quand elle l'a écrit!

Euh...
Je souscris complètement à l'analyse qui est faite...

Bexounet

Double post pour la bonne cause...

J'ai retrouvé une citation qui a été lue hier et dont on sentait que la lectrice sur son estrade était en tout point d'accord avec Virginia Woolf.

Virginia Woolf dans Une Chambre à Soi a écrit:

n’importe quelle femme née au XVIe siècle et magnifiquement douée, serait devenue folle, se serait tuée ou aurait terminé ses jours dans quelque chaumière éloignée de tout village, mi-sorcière, mi-magicienne, objet de crainte et de dérision

De là à dire que, Jane Austen, par son regard férocement critique sur l'institution du mariage en son temps dans la Gentry se montre d'un feminisme étonnament moderne, il y a un pas que franchi complètement...

Bexounet qui doit absolument mettre Virginia Woolf dans sa PAL

Merci pour ce compte-rendu Bexounet, on a moins l'impression d'avoir raté un moment agréable et instructif.

Bexounet a écrit:

En me relisant, (bon, d'abord j'ai vu un paquet de fautes d'orthographes que j'ai éditée...) j'ai vu que j'avais oublié de vous dire que la meilleure traduction de J.A. pour Celine Devalan, c'est celle des éditions Omnibus...

C'est la même que 10/18 (arrêtez-moi si je me trompe) donc c'est un peu surprenant car elle contient beaucoup d'omissions et quelques infidélités. Ceci dit, je suis attachée au style de cette traduction, malgré ses défauts.

L'interprétation Willoughby / Wentworth est intéressante, même si les éléments pour l'étayer sont en nombre très restreint. Mais décrire un Willoughby et rêver qu'il ait été un Wentworth... ça paraît un tel grand écart.