Une auberge pour les admirateurs de Jane Austen, et bien plus encore... |
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| Maj Sjöwall et Per Walhöö, les origines du polar suédois ? | |
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+3zoju Petit Faucon MissAcacia 7 participants | |
Auteur | Message |
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MissAcacia DerbyCheshire Cat
Nombre de messages : 7646 Age : 51 Localisation : Perched on a hot sound tree Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: Maj Sjöwall et Per Walhöö, les origines du polar suédois ? Mar 22 Avr 2014 - 18:34 | |
| Double post pour la bonne cause, je viens de terminer Meurtre au Savoy, 6ème roman de la série des Martin Beck. En deux mots: Un homme d'affaire est assassiné en plein repas dans le restaurant du Savoy, le meilleur hotel de Malmö. Tout le monde a vu le tueur, personne n'est capable de l'identifier. Dans la chaleur étouffante de l'été scanien, l'enquête piétine. Faut dire que le démarrage a été un peu saccagé par des enquêteurs incompétents envoyés là à cause du manque d'effectif. Martin Beck est envoyé en renfort de Per Mansson, l'inspecteur local, car l'on craint des répercussions politiques. En effet, les affaires de Viktor Palmgren sont assez embrouillées et de nombreuses personnes auraient pu souhaiter sa mort. Martin Beck est fidèle à lui même. Il va tout de même mieux depuis qu'il a quitté sa femme pour emménager dans un deux-pièce au centre de Stockholm, loin des banlieues grisâtres qui poussent comme des champignons dans l'ancienne campagne environnante de la capitale suédoise, haut lieu de spéculation des marchands de sommeil sans scrupules. La résolution de l'enquête lui laisse un goût amer (et des auréoles de transpiration) et à moi aussi (pas d'auréoles pour moi ^^). J'apprécie toujours autant, le rythme, l'équipe, l'humour pince sans rire, les dupontd qui font encore une apparition... Pour les amateurs de podcast britannique, je signale que Martin Beck figure parmi les Saturday Drama de BBC4 (The Martin Beck killings): . Diffusé en 2012 (hélas)
Dernière édition par MissAcacia le Mer 23 Avr 2014 - 17:03, édité 1 fois |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 12005 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Maj Sjöwall et Per Walhöö, les origines du polar suédois ? Mer 23 Avr 2014 - 14:44 | |
| Merci de ton compte-rendu Miss, ce roman me paraissait particulièrement intrigant en lisant son résumé.
Je vais tenter de mettre la main dessus à médiathèque. |
| | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
Nombre de messages : 7646 Age : 51 Localisation : Perched on a hot sound tree Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: Maj Sjöwall et Per Walhöö, les origines du polar suédois ? Mer 23 Avr 2014 - 17:03 | |
| J'espère qu'il ne te décevra pas, c'est toujours ma crainte quand je fais des résumés "maison". |
| | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
Nombre de messages : 7646 Age : 51 Localisation : Perched on a hot sound tree Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: Maj Sjöwall et Per Walhöö, les origines du polar suédois ? Mar 2 Juin 2015 - 22:02 | |
| Double post ! Je viens de terminer le septième roman de la série : L'abominable homme de Säffle. - Citation :
- Le roman commence par un meurtre sanguinaire dans un hôpital. Véritablement choquant. La victime est le commissaire Nyman, un vieux de la vieille. Une carrière longue comme le bras dans à peu près tous les services de la police de Stockholm. Pourtant la réputation de Nyman n'est pas sans tâche et Beck s'oriente sur la piste de la vengeance...
Autant le dire tout de suite, l'enquête n'est pas vraiment palpitante. Amateurs de thrillers, s'abstenir. De tous les romans de Per Walhlöö et Maj Sjöwall que j'ai lus jusqu'à présent, c'est sans doute celui dans lequel le contexte social, notamment les us et coutumes des flics de Stockholm, occupe le plus d'espace. Toutes proportions gardées l'ambiance rappelle le Manchester de Life on Mars, pour ceux ou celles qui ont vu cette excellente série. Le commissaire Nyman est un genre de Gene Hunt en bien pire, most shocking dans le royaume policé de Suède. Par ailleurs on en apprend plus sur le passé de Beck mais aussi de Kollberg ou Larsson, qui a le privilège de faire les premières constatations sur les lieux du crime (et qui est toujours aussi antipathique. Je l'ai lu avec plaisir. J'en profite pour vous signaler une série d'interview de Maj Sjöwall, sur le site des éditions Payot & Rivages: |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 12005 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Maj Sjöwall et Per Walhöö, les origines du polar suédois ? Mer 3 Juin 2015 - 13:33 | |
| Merci Miss Acacia Je viens d'écouter la 1ère interview, c'est intéressant. Je n'ai pas réussi à écouter les 3 autres, malgré différentes tentatives ... Ça me fait penser que je voulais mettre le lien d'un blog consacré aux polars, et que je consulte souvent : ça s'appelle Le vent sombre et il y a une critique du cycle complet, ainsi qu'une critique détaillée de chaque livre, parfois agrémentée de dessins. Et du coup, j'ai réservé L'homme au balcon à la bibliothèque, donc je vais revenir hanter ces lieux sous peu pour y poster ma critique . |
| | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
Nombre de messages : 7646 Age : 51 Localisation : Perched on a hot sound tree Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: Maj Sjöwall et Per Walhöö, les origines du polar suédois ? Mer 3 Juin 2015 - 15:28 | |
| Alors je hanterai derrière toi pour la lire... Merci d'avance pour les liens, je connais le vent sombre mais je n'avais pas pris la peine de regarder s'il parlait de MS & PW (fleeeemme ) Pour les interview, ça marche mieux par là (et il y a plein d'autres auteurs - très bonne initiative de Payot & Rivages BTW): . Je recommande la quatrième, sur les histoires réalistes. Maj Sjöwall cite leurs sources d'inspiration: Hammett, Chandler, Simenon... et insiste sur leur volonté de faire travailler une équipe et non un héros solitaire. |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 12005 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Maj Sjöwall et Per Walhöö, les origines du polar suédois ? Mer 3 Juin 2015 - 17:01 | |
| Ah oui, c'est top !! merci beaucoup, j'y cours Edit : voilà je les ai vues, merci MissA, c'est intéressant, aussi sur la vogue des polars suédois autour d'un commissaire, et sur leur volonté de présenter le travail de la police comme un travail d'équipe, avec une dynamique des conflits. |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 12005 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Maj Sjöwall et Per Walhöö, les origines du polar suédois ? Mar 23 Juin 2015 - 16:40 | |
| Voilà j'ai lu à mon tour L'homme au balcon, le 3e opus. Je ne refais pas le résumé, MissAcacia l'a fait en page précédente. L'enquête est menée à bien par le fait de 2 hasards, qui démontrent que la réussite de la police à démasquer le criminel est fortuite, et que les choses auraient très bien pu tourner autrement. Beck en est particulièrement conscient, et la fragilité de son travail nous apparait ouvertement. J'ai donc lu les 4 premiers livres, et le 8e ( La chambre close). Je ne sais pas si je m'achète ceux qui manquent à la biblio c'est à dire tous les autres à part Meurtre au Savoy, ou si j'en reste là ... d'un autre côté je suis accro, et je les trouve très bons, ces polars. |
| | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
Nombre de messages : 7646 Age : 51 Localisation : Perched on a hot sound tree Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: Maj Sjöwall et Per Walhöö, les origines du polar suédois ? Mar 23 Juin 2015 - 19:19 | |
| Je suis ravie qu'ils te plaisent, Petit Faucon , merci pour ton avis sur l'Homme au balcon. Je rachète petit à petit toute la série, ce sont des romans que je suis à peu près sûre de relire à un moment ou un autre. |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 12005 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Maj Sjöwall et Per Walhöö, les origines du polar suédois ? Mer 24 Juin 2015 - 8:59 | |
| - MissAcacia a écrit:
- Je suis ravie qu'ils te plaisent, Petit Faucon , merci pour ton avis sur l'Homme au balcon. Je rachète petit à petit toute la série, ce sont des romans que je suis à peu près sûre de relire à un moment ou un autre.
Oui, je suis d'accord aussi, c'est le genre de polar que tu aimes relire alors que tu sais pertinemment qui est l'assassin, mais il y a tellement plus que simplement le suspense policier ! |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 12005 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Maj Sjöwall et Per Walhöö, les origines du polar suédois ? Mer 1 Juil 2015 - 9:33 | |
| Je reviens faire ma déposition au sujet de Meurtre au Savoy, que je viens juste de terminer Dans ce livre, il y a quelque chose de pourri au royaume de Danemark Suède qui apparait encore plus nettement que dans les précédents : un homme d'affaires dont les affaires touchent au trafic d'armes avec l'Angola et le Mozambique est assassiné par un homme seul et déterminé. La police, mais aussi les services secrets, sont sur les dents, en raison de la position élevée de la victime dans les sphères du pouvoir, de l'argent, et de la politique. L'atmosphère de corruption est bien rendue, on voit que la société a perdu son âme, que les gens ne sont plus solidaires entre eux, et que la vie est rude pour les laissés-pour-compte qui s'appauvrissent ; dès lors, il n'y a plus de solidarité entre les différents groupes humains, et il est logique que la révolte amène au crime. |
| | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
Nombre de messages : 7646 Age : 51 Localisation : Perched on a hot sound tree Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: Maj Sjöwall et Per Walhöö, les origines du polar suédois ? Mer 1 Juil 2015 - 13:48 | |
| Merci Inspecteur Petit Faucon . En écho à la dernière partie de ton commentaire, j'avais trouvé que ce roman était encore et malheureusement bien d'actualité. |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 12005 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Maj Sjöwall et Per Walhöö, les origines du polar suédois ? Mer 1 Juil 2015 - 13:54 | |
| Et comment !! plus que jamais, hélas. |
| | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
Nombre de messages : 7646 Age : 51 Localisation : Perched on a hot sound tree Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: Maj Sjöwall et Per Walhöö, les origines du polar suédois ? Ven 8 Jan 2016 - 23:36 | |
| Je viens de terminer le huitième tome de la série "Martin Beck": la chambre close. De tous ceux que j'ai lu, c'est le plus ironique. On n'est plus dans la simple dénonciation de l'évolution négative de la société, mais dans la satire. Et pour un peu, il tomberait presque dans le burlesque. En deux mots (pour compléter la présentation faite par Petit Faucon à la page précédente) : - Citation :
- l'équipe de Martin Beck est dispersée entre différents services de la Police. Lui-même se remet difficilement d'une blessure. Quant il reprend du service, Kollberg, Larsson et Rönn sont à la répression du grand banditisme et coursent les pilleurs de banque sous la direction assez particulière du procureur Bulldozer Olsson. Pour le retour de Beck on lui confie une affaire apparemment simple: la mort d'inexpliquée d'un vieil homme dans son appartement fermé hermétiquement de l'intérieur. Il essaie de démêler les fils embrouillés d'un pré-enquête bâclée tout en traînant son mal-être. Martin Beck est au bord de la démotivation.
Pour donner une idée du style: - Citation :
- La manifestation contre la guerre au Vietnam prévue pour le soir même était donc particulièrement malencontreuse. Des milliers de personnes avaient été scandalisées par les tapis de bombes déversées sur les barrages et sur les villages sans défense du Nord-Vietnam, que l'on s'apprêtait à raser pour des raisons de prestige, et un certain nombre d'entre elles se réunirent à Kakberget afin d'adopter une résolution. Elles avaient ensuite l'intention de remettre leur pétition au concierge de l'ambassade.
Il ne fallait pas laisser faire cela. Mais la situation était délicate. Le chef de la police régionale était en congé et le responsable de la sécurité publique en vacances. Des milliers de fauteurs de troubles se trouvaient à proximité du bâtiment le plus sacro-saint de toute la ville: le palais de Verre de la légation américaine. Dans ces conditions, le directeur de la police nationale prit une décision historique: il allait veiller personnellement à ce que la manifestation se déroule pacifiquement et dirigerait lui-même le cortège vers un endroit sûr, loin de ces parages dangereux. L'endroit choisi était le parc Humlegarden, dans le centre de la ville. La résolution y serait lue publiquement et la manifestation se disperserait ensuite. Les organisateurs avaient tout accepté, ne cherchant nullement l'affrontement. Le défilé se mit donc en marche vers le nord le long de Karlavägen. Tous les policiers opérationnels des environs avaient été mobilisés pour surveiller l'opération. Même Gunvald Larsson, qui se trouvait dans un hélicoptère en train de regarder d'en haut cette longue enfilade de gens, portant des banderoles et des drapeaux du FLN, qui se dirigeait vers le nord. Il fut donc très bien placé pour voir ce qui se passa, sans pouvoir y faire quoi que ce soit. Il n'en avait d'ailleurs nullement envie. Au coin de Karlavägen et de Sturegatan, le défilé, sous la conduite du directeur de la police nationale, entra en collision avec une foule de supporters, légèrement éméchés et surtout très déçus du comportement de leur équipe, qui venaient d'assister à un match de football au stade olympique. La mêlée qui s'ensuivit rappelait tout autant la retraite de Waterloo que la visite du Pape à Jérusalem. Au bout de trois minutes, des agents de tout poil tapaient sur tout ce qui leur tombait sous la main, pacifistes aussi bien que supporters du Djurgarden, et des détachements montés - à cheval ou à moto - se ruaient de tous cotés sur la foule affolée. Les deux groupes se mirent à se taper dessus sans savoir pourquoi et, pour finir, un policier en uniforme tabassa même quelques uns de ses collègues en civil. Il fallut évacuer le directeur de la Police en hélicoptère. Mais ce ne fut pas celui dans lequel se trouvait Gunvald Larsson. Car, au bout d'une ou deux minutes, il avait dit au pilote: - Foutons le camp d'ici, bon sang. N'importe où pourvu que ce soit loin. Une centaine de personnes furent arrêtées et plus encore blessées. Aucune d'entre elles ne sut jamais pourquoi. C'était le chaos à Stockholm. Mais fidèle à sa bonne habitude, le directeur de la police nationale donna pour consigne: - Rien de tout ceci ne doit transpirer. En l'occurence et si l'on en croit wikipedia, c'est un peu exagéré (mais ça reste savoureux): - Spoiler:
À partir de 1965, la politique étrangère de la Suède devient plus active, le gouvernement suédois n'hésitant pas à critiquer ouvertement la situation intérieure d'autres pays. Avec l'opération Aspen, la Suède tente de se positionner comme médiateur entre les États-Unis et le Nord-Viêt Nam. Les principales critiques formulées par la Suède concernent les événements en Afrique (Afrique du Sud et Rhodésie), mais c'est la critique de la guerre du Viêt Nam qui est la plus remarquée. En 1967, le ministre des Affaires étrangères Torsten Nilsson affirme lors d'un discours aux Nations unies : « Ce peuple courageux, qui depuis maintenant un quart de siècle subit les horreurs de la guerre, doit enfin pouvoir vivre dans la paix et la dignité, sans intervention étrangère. Tel est le rêve de tous les Vietnamiens, un rêve que nous comprenons tous parfaitement ». L'année suivante, le gouvernement suédois se montre extrêmement critique envers la politique des États-Unis au Viêt Nam, qu'il estime ne pas pouvoir « concilier avec les valeurs démocratiques qui sont les [siennes]». Olof Palme, alors ministre de l'Éducation, manifeste aux côtés de l'ambassadeur nord-vietnamien à Moscou Nhuyen Tho Chyan en février 1968. Les relations entre les États-Unis et la Suède s'enveniment encore d'avantage en 1968. Olof Palme, alors ministre de l'Éducation, prend part à une manifestation contre la guerre du Viêt Nam au mois de février. Dans le discours qu'il prononce à cette occasion, Palme déclare : « la démocratie au Viêt Nam est évidemment représentée de bien meilleure façon par le FNL que par les États-Unis ou par les dictateurs qui leur servent d'alliés ». Sur une photographie restée célèbre, Palme apparait marchant aux côtés de l'ambassadeur nord-vietnamien à Moscou. Exaspérés par la symbolique de cette image et par les propos très durs de Palme, les États-Unis décident de rappeler immédiatement leur ambassadeur à Stockholm William Heath. Avant son départ, Heath exprime les protestations des États-Unis au sujet des déclarations de Palme d'une part, et de l'accueil par la Suède de déserteurs américains d'autre part. Le premier ministre Tage Erlander et le ministre des Affaires étrangères Torsten Nilsson refusent tous deux de se démarquer des propos du ministre de l'Éducation. Heath revient à Stockholm un mois plus tard. Selon une étude sur la politique de neutralité suédoise adressée à Washington par son ambassade, « les tendances erratiques de la politique étrangère suédoise [...] ont cédé la place à un romantisme de grande ampleur ». Les relations entre la Suède et les États-Unis sont toujours au plus bas en 1969. Au mois de janvier, la Suède est le premier pays occidental à reconnaitre le Nord-Viêt Nam. Lors du congrès du parti social-démocrate en automne 1969, le ministre des Affaires étrangères Torsten Nilsson annonce que la Suède s'apprête à mettre en place un programme de coopération à hauteur de 200 millions de couronnes sur trois ans en faveur d'Hanoï. Après le départ de l'ambassadeur Heath en janvier 1969, il faut attendre avril 1970 pour que la toute nouvelle administration Nixon nomme un nouvel ambassadeur en Suède, Jerome H. Holland. Lorsque l'Union soviétique envahit la Tchécoslovaquie en 1968 à la suite du Printemps de Prague, la Suède proteste et décrit l'occupation comme « une erreur politique tragique, et un crime contre les principes juridiques et moraux ». Les relations avec les États-Unis s'améliorent quelques peu au début des années 1970. Nommé Docteur Honoris Causa du Kenyon College dans l'Ohio, Olof Palme profite de son séjour aux États-Unis pour rencontrer le secrétaire d'État américain William P. Rogers, à qui il promet que la Suède fera son possible pour obtenir des informations sur les prisonniers de guerre américains au Viêt Nam. La tension remonte à la Noël 1972 lorsque Palme, dans son « discours de Noël », fait un parallèle entre les bombardements américains sur Hanoï et les camps de concentration nazis. Les États-Unis protestent avec véhémence et font savoir entre autres qu'Yngve Möller, fraichement appointé ambassadeur de Suède à Washington, n'est pas le bienvenu. Les contacts restent tendus jusqu'en mars 1974. Les élections législatives suédoises de 1976 voient se multiplier les critiques envers les puissances étrangères, un développement inattendu dans la mesure où le Parti modéré avait précédemment dénoncé l'exploitation de la situation internationale à des fins de politique intérieure. Après l'arrivée au pouvoir de la coalition de droite, les critiques redoublent sur toute la période 1976-1982, en particulier envers Israël qui fait l'objet de remontrances officielles à 21 reprises. La Suède montre également du doigt l'Afrique du Sud en raison de sa politique d'apartheid, de l'invasion de la Namibie et de sa coopération avec la Rhodésie. Le 20 mars 1979, l'espion suédois Stig Bergling est arrêté en Israël avant d'être condamné le 7 décembre pour espionnage au profit de l'Union soviétique. Extrait tiré de Politique étrangère de la Suède pendant la Guerre Froide
Martin Beck (et Kollberg) m'a fait l'effet d'être comme le policier de Life on Mars, qui regarde consterné les méthodes de la police du Manchester des années 70. EDIT: @Petit Faucon, je partage ce que tu dis de Rhea Nielsen ... et j'ai été marquée par le même épisode que toi : la description de la manifestation
Dernière édition par MissAcacia le Lun 11 Jan 2016 - 19:38, édité 1 fois |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 12005 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Maj Sjöwall et Per Walhöö, les origines du polar suédois ? Lun 11 Jan 2016 - 15:34 | |
| Merci d'avoir pris le temps d'écrire ton compte-rendu, MissAcacia Et le texte sur la politique étrangère de la Suède, et les relations USA-Suède des années 60-70 est très intéressant, et fait vraiment écho aux livres de Sjöwall et Walhöö ; il me semble que plus tôt dans la série, il est fait référence aussi aux manifestations anti-américaines, dans Le policier qui rit, je crois ... Il faut que j'essaie de lire ceux qui me manquent, il parait que le 10e est le meilleur ... tu l'as lu MissAcacia ? |
| | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
Nombre de messages : 7646 Age : 51 Localisation : Perched on a hot sound tree Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: Maj Sjöwall et Per Walhöö, les origines du polar suédois ? Lun 11 Jan 2016 - 19:37 | |
| Non, je les lis dans l'ordre. Il me reste le 9 et le 10 à découvrir, j'ai lu moi aussi que le dernier était le meilleur.
Le texte est bien moqueur sur les manifestations anti-américaines, puisque l'on parle de la réaction très timorée de remettre une résolution au concierge de l'ambassade; mais effectivement le contexte est bien donné. |
| | | ludi33 Fairest of all elves
Nombre de messages : 29502 Age : 45 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 21/06/2012
| Sujet: Re: Maj Sjöwall et Per Walhöö, les origines du polar suédois ? Lun 11 Mai 2020 - 11:50 | |
| J'ai appris ce week-end la mort de Maj Sjowall, dès suite d'une longue maladie. |
| | | Ysabelle Stardust Reveries
Nombre de messages : 36552 Localisation : Quelque part entre l'orient et l'occident Date d'inscription : 07/05/2010
| Sujet: Re: Maj Sjöwall et Per Walhöö, les origines du polar suédois ? Lun 11 Mai 2020 - 12:13 | |
| Oh, que c'est triste! Je n'ai pas encore lu ces œuvres, mais j'ai suivi les commentaires , très intéressants, dans ce topic |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Maj Sjöwall et Per Walhöö, les origines du polar suédois ? | |
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| | | | Maj Sjöwall et Per Walhöö, les origines du polar suédois ? | |
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