Jeu littéraire pour chasser les idées noires

Lily merci pour le partage des tableaux

Je connaissais le second, mais pas le premier. J'en ai profité pour faire un tour sur le site du musée des Beaux-Arts de Quimper, et appris le nom des peintres.

Jules Breton, Le Pardon de Kergoat, 1891

Alfred Guillou, Arrivée du pardon de sainte Anne de Fouesnant à Concarneau, 1887

J'avais à l'esprit le pardon de Paimpol, Inspiré de Pêcheur d'Islande, et de mon voyage en Islande où le souvenir des marins français est encore vivace.
Je continuerai sur un autre topic pour ne pas prolonger le hs, mais je poste quand même cette photo d'époque, puisque c'est directement en rapport avec mon texte.



Annwvyn merci  
Basile avait fait escale à Fáskrúðsfjörður, nous avons les mêmes images dans la tête

J'aime beaucoup tes pirates  

Citation :

Le craquement des cookies se brisant sous le rouleau à pâtisserie était le seul bruit audible, mis à part le léger ronflement du chat, roulé en boule sur sa chaise, dormant  profondément malgré son œil entrouvert. La brume collait aux carreaux, « aucun espoir de soleil aujourd’hui » se disait Marthe, en préparant son crumble, « un temps à se perdre dans les bois. » .  Les portes de merisier rouge sombre du buffet, héritage de sa famille normande, cirées au miroir, s’éclairaient du reflet du feu de la cheminée. En coupant les pommes, Marthe pensait à Paul, son gamin de quinze ans, qui aurait adoré le crumble, et revoyait son regard mutin et ses taches de rousseur. Elle écrasa une larme.

Voici ma participation:


Sombre à en perdre son âme, il vient de jouer les gains de sa saison de pêche. L’oeil fixé sur ses cartes maudites lui ôte tout espoir de rédemption.
Il s’éloigne de la taverne du port dans une brume poisseuse, c’est l’héritage imbécile d’un espoir de jeune mousse.
Yan doit quitter le sourire mutin de la Fanchon pour celui de l’Ankou, qui l’attend patiemment près des brisants.

Clinchamps

Tu as bien employé les mots en créant une tout autre atmosphère, loin des pirates

C'est très doux et intimiste, avec une fêlure à la fin, qu'est-il arrivé à ce petit Paul ?

L'Ami ton petit mousse a joué de malchance. Mais quand même, l'Ankou  

Je viens de relire tes commentaires. Hier soir j'étais hs et j'ai juste eu le courage de poster les huit mots

L'Ami a écrit:

Clinchamps:   Quitte l’âtre pour être,
                            De soie en soi,
                            De vair en verre,
                            Envers et contre toutes…    

Wouaouh, tu t'es lâché, Cendrillon t'a inspiré du soulier couvert d'immondices à la pantoufle de vair ... c'est le ver de terre amoureux d'une étoile  
   

L'Ami a écrit:

Lily: Excellente mise à jour pour vieux garçons ou vieux messieurs attardés, du millénaire passé.

Tu te ranges dans quelle catégorie

Bon, ça fait une heure que j'y suis, même si sérieusement j'aurais autre chose à faire.  Mais  la piste des peintres bretons m'a inspirée même si j'avoue que c'est un peu bancal mon affaire.    Les deux dernières lignes ne sont pas de moi, mais elles utilisent le même principe que ce que j'ai fait, inspiré des poèmes épiques celtiques (répétitions, rimes, etc.). Bref, je me suis juste amusée, faites comme si je n'étais pas là... Evidemment, 8 heures derrière un masque, le cerveau est privé d'oxygène et voilà, je pense plus droit !
Au fait, je ne parle pas breton. Je comprends quelques mots courants, je sais compter jusqu'à dix, je sais jurer, mais à part ça...

Citation :

D’un héritage se grisant, à une  flamme se vouant,
Sur un rivage se brisant, à son âme renonçant.

D’un grand cheval bondissant sur les vagues, elle tombe
Dans un chenal bouillonnant, sur les algues, elle sombre.

Ses yeux mutins à la brune, guident
les pieux marins dans la brume avide.
Elle les perd dans l’ombre
Des belles pierres sombres.
Abandonné l'espoir,
L'éternité dans le noir.

M'he c'hlevis o kanann zoken
Klemvanus tonn ha kanaouenn. *

* :     je l’ai même entendue chanter,
   plaintifs étaient l’air et la chanson.

Lily  tu ne penses peut-être plus droit après huit heures sous le masque mais tu écris très bien

Merci pour la traduction des deux vers ça a l'air difficile le breton

Tu sais jurer ça sert toujours

Je n'avais pas donné d'heure limite.

Demain midi ça vous va ? ou plus ?

Merci Rosalind, j'ai speedé en pensant que c'était 8h ce soir.

Oui le breton c'est difficile. Tu prends le plus dur de l'allemand, du français, de l'anglais et probablement du norvégien, tu mixes et ça fait ça et il y a autant de bretons que de rivières en Bretagne

Si l'heure limite de rendu est demain midi, je devrais pouvoir écrire un texte demain matin
Je n'ai pas passé 8h derrière un masque, mais je ne pense plus du tout ce soir

Lily a écrit:

8 heures derrière un masque, le cerveau est privé d'oxygène

Mallozh Doue ! Si l' hypoxie te fait cet effet, garde ton masque, parce que le résultat est magnifique.
J'aime beaucoup ton texte.

Elianor

L'Ami a écrit:

Lily a écrit:

8 heures derrière un masque, le cerveau est privé d'oxygène

Mallozh Doue ! Si l' hypoxie te fait cet effet, garde ton masque, parce que le résultat est magnifique.
J'aime beaucoup ton texte.

Merciiii, ou plutôt trugarez

Et voici ma participation :

Son œil se perdait sans espoir dans la brume sombre au-delà des brisants. Un esprit mutin bouillait dans ses veines, mais face à la mer de mauvais temps il ressentait la désolation et les souffrances des naufrages d’antan. L’héritage de ses lointains ancêtres marins lui parvenait avec une rare intensité, c’était comme si sa vie prenait enfin sens ici, sur ce rocher battu par les vents.

Clinchamps, belle réutilisation des mots !

Elianor, c'est encore très beau.

Et l'Ami, j'ai oublié de dire que j'aime beaucoup ton évocation de l'Ankou. Comment sait-il le pauvre garçon que l'Ankou l'attend ? A-t-il vu les intersignes ?

Elianor un beau texte nostalgique j'imagine bien la brume sombre au-delà des brisants, et des scènes de naufrage. Les images qui me viennent sont celles de l'Arche dans la tempête (issues de mon imagination) et de l'Auberge de la Jamaïque (là les images du film prédominent )

Vous avez été complètement prisonnier(e)s des brisants en mer... Bien des choses se brisent, le cœur, la vaisselle...

Mes mots ontconduit vers la mer, mais on pouvait les détourner

Clinchamps   on a déjà brisé pas mal de vaisselle ici  

J'ai placé brisants car je trouve le mot très évocateur, mais en mettant le (s) entre parenthèses pour pouvoir l'employer autrement.

Voici mon texte hors concours

Citation :

Il a perdu tout espoir d’héritage en brisant avec sa famille, qui ne voyait pas d’un bon œil sa liaison avec cette fille au regard mutin.
Sera-t-il capable de subvenir à leurs besoins ? dans quelques mois ils seront trois, un grand bonheur et une bouche de plus à nourrir.
Il chasse ses sombres pensées et court la rejoindre. La brume se lève et sa nouvelle vie l’attend.

Rosalind a écrit:

Clinchamps   on a déjà brisé pas mal de vaisselle ici  

Oui, il y en a un qui a du passer du temps à débarrasser son jardin !

clinchamps a écrit:

Oui, il y en a un qui a du passer du temps à débarrasser son jardin !

En ce qui concerne l'emploi des mots, je pense qu'après cette période de confinement nous avons des envies de rêve et de voyages, même dangereux.
Mais c'est intéressant de voir comment on peut tordre les mots pour partir dans des directions différentes.

Pour le moment nous avons cinq textes. Je ne sais pas si en prolongeant jusqu'à ce soir des retardataires peuvent nous rejoindre

clinchamps a écrit:

Vous avez été complètement prisonnier(e)s des brisants en mer...  Bien des choses se brisent, le cœur, la vaisselle...

Ah non, pas moi. Même si quelque chose se brise sur un rivage, ce n'est pas pour autant un brisant.

J'ai aimé tous vos textes, avec ou sans brisants

Certains m'ont bien fait rire, comme celui d'Annwvyn  d'autres m'ont émue, Clinchamps  Lily :  Elianor   voire effrayée L'Ami

Je passe le relais à Clinchamps

Bravo Clinchamps, j'en étais sûre

Clinchamps a dit:

Oui, il y en a un qui a du passer du temps à débarrasser son jardin !

Même pas mal

Lily a écrit:

Et l'Ami, j'ai oublié de dire que j'aime beaucoup ton évocation de l'Ankou. Comment sait-il le pauvre garçon que l'Ankou l'attend ? A-t-il vu les intersignes ? Very Happy

J'ai navigué plusieurs fois entre Sein et Ouessant, quand tu vois des brisants de jour,  tu penses à l'Ankou quand tu les entends  la nuit (sans les voir) tu y penses encore plus

Désolé pour le double poste, je maîtrise mal la mise place des messages.

Bravo Clinchamps ! Et pour ma part, j'étais ravie de pouvoir employer les brisants de mer, c'est un mot que je ne peux pas vraiment utiliser au quotidien.

Merci Lily et Roz

Rosalind a écrit:

Elianor un beau texte nostalgique j'imagine bien la brume sombre au-delà des brisants, et des scènes de naufrage. Les images qui me viennent sont celles de l'Arche dans la tempête (issues de mon imagination) et de l'Auberge de la Jamaïque (là les images du film prédominent   )

J'ai effectivement pensé tout de suite à l'auberge de la Jamaïque en lisant tes mots

Bravo Clinchamps