Auriez-vous aimé vivre à l'époque de JA et de ses héroïnes ?

C'est la question que je me pose chaque fois que je lis une de ses oeuvres. Suis-je la seule à des fois avoir voulu vivre à une autre époque ?
En particulier l'époque de JA mais cette époque a quand même des avantages et des inconvénients :

Les avantages :
-> Les seules occupations des femmes sont leurs paraitres, être accomplis et trouver un bon parti (un Darcy, un Wentworth ou encore un Tilney ).
-> Les règles de politesse sont toujours respectées (ce qui n'est plus toujours le cas de nos jours)
-> Beaucoup de temps libre, les gens n'étaient pas aussi pressés que de nos jours, ils avaient le temps d'apprécier ce qui était à leur porté
-> Ce n'est pas vraiment un avantage mais j'adore les vétements qu'ils portaient à cette époque

Les inconvéniens :
-> Au revoir toutes les technologies que nous utilisons au quotidien...
-> Les femmes n'ont pas la possibilité de choisir (par ex : avec qui danser) et elles ne peuvent que refuser ou accepter !
-> Le contexte historique, JA n'en fais pas référence mais à cette époque il y avait les guerres Napoléonniens !
-> Les maladies comme l'a très bien expliqué Clélie

Si vous avez d'autres idées d'avantages et d'inconvénients dites-les !


Voilà quelques photos pour illustrer tout ça :

Bath (certaines photos sont d'aujourd'hui, mais ça donne une idée...) :




Londres (J'ai pas trouvé de jolis tableaux) :


La première image est le "rue d'oxford" et la deuxième est "Westminster" en 1890.


Pour résumer un petit voyage dans le temps me tenterait bien !!!

Moi aussi, je me suis toujours dit que l'époque présente me convenait assez mal et que vivre au XIXe siècle serait bien mieux... Comme tu le précises, la rapidité du monde actuel est quelque chose de très fatigant à vivre. On passe à côté de millions de choses importantes à cause de cela. De même, on ne compte plus les gens qui ignorent ce que le mot politesse veut dire... C'est un monde usant, stressant, rapide et creux.

Cependant, quand on y réfléchit, si on devait être transposée au XIXe siècle, avec notre vécu de la modernité en tant que femme, je pense que l'on serait pas toujours bien lotie.

Si l'on considère qu'on aurait la chance de tomber dans un milieu moyen ou aisé (ce qui était loin d'être la majorité à l'époque), je citerais les incovénients suivants :

- Le mariage : aujourd'hui, libre aux femmes de rester célibataire ou non, de se marier ou de vivre en concubinage sans recevoir les foudres de l'Eglise, des parents et du voisinnage... A l'époque, les femmes n'avaient pas vraiment leur mot à dire là-dessus. Beaucoup de parents concluaient des unions pour leurs enfants, ce qui aboutissaient à énormément de couples malheureux. Imaginez un peu : vivre toute sa vie avec un homme que l'on déteste !!! Le cauchemar.

-Les maladies : l'espérance de vie était bien moins élevée au XIXe siècle, les épidémies allaient bon train. La médecine était peu évoluée, tout comme la médication.

-Les grossesses : nombreuses étaient les femmes qui mourraient en couche...

- Le travail : pas question d'étudier ou d'avoir un métier pour les femmes.

En un mot, le manque de libertés des femmes à cette époque serait un véritable enfer pour moi...

en fait j'aurai bien aimé être une jeune fille relativement riche et relativement de bonne famille pour avoir de belles robes, mais c'est tout... être de l'autre côté des belles images était encore pire à l'époque qu'aujourd'hui

Ah! Question difficile!
Est-ce qu'aujourd'hui je renoncerais aux WC, à la bouilloire électrique, à ma liberté de langage (surtout avec les hommes)? Never!

Mais, si on me propose un petit voyage organisé avec la machine à remonter le temps, je ferais bien un petit tour par là-bas.
J'adorerais porter une "regency gown" avec un beau "shawl" en véritable cachemire et arborer un mignon petit réticule. J'aimerais faire un tour en barouche pour faire un pic-nic sur l'herbe, et le soir on jouerait de l'épinette et de la harpe. On ferait le tour du salon entre filles pour papoter, c'est si rafraîchissant. On serait tout le temps les uns chez les autres pour séjourner à Bidule Park, Machin Lodge et Truc Estate.
Les hommes réserveraient leurs blagues grasses pour leur propre bénéfice. J'aprendrais enfin à coudre et à broder. J'aurais du temps pour lire le Moine et Le château d'Udolphe.
Enfin, tout ça c'est si on est dans une catégorie de gens aisés. J'apprécierais moins mon séjour si je devais travailler dans les champs et dormir à l'écurie en douteuse compagnie...

L'époque offre à la fois un cadre bien établi et une place à chacun, c'est bien de pouvoir se positionner dans la société mais quand même un peu scérosant. C'est effrayant de penser que pour une femme, son destin dépend sinon de sa naissance, du moins de l'habileté à décrocher un mari ayant fortune et rang.

Plutôt d'accord avec Clélie.

En fait, le monde de Jane Austen est un monde idéal où grosso modo, les gentils seront récompensés et les méchants châtiés (attention, je ne caricature pas, j'aime bien ses romans, mais j'ai le même type de réticences que Clélie à l'idée de vivre dans ce monde).

Bref, je dirais qu'il pourrait être agréable, certes, de se retrouver téléportées dans un monde austinien pour quelques heures, voire quelques jours.

Mais dans l'ensemble, moi qui suis une férue de généalogie, je n'échangerais pas ma place, pour rien au monde, avec mes ancêtres femmes contemporaines de JA.

Comme l'a dit Clélie, fortes sont les chances de tomber dans un milieu peu favorisé (ce qui serait le cas si je me téléportais chez mes ancêtres), où le sort des individus, qu'ils soient hommes ou femmes du peuple n'était guère enviable.

Edit, nous avons toutes répondu d'un seul coup, 3 messages en même temps, je sens que ce topic est promis à un bel avenir

Clelie a écrit:

Comme tu le précises, la rapidité du monde actuel est quelque chose de très fatigant à vivre. On passe à côté de millions de choses importantes à cause de cela. De même, on ne compte plus les gens qui ignorent ce que le mot politesse veut dire... C'est un monde usant, stressant, rapide et creux.

C'est exactement ce type de société que décrit Montesquieu dans Les Lettres Persanes. C'est le paris du XVIIIe siècle. Je pense que les grandes capitales ont toujours ressemblées à ça.

Quand on se pose ce genre de question on répond toujours qu'on veut vivre dans un milieu aisé ! On veut bien vivre au XIXe siècle ou sous l'Antiquité mais que en étant riche. Je comprends tout à fait.

Il me semble qu'on aime l'image que nous renvoie Jane Austen de son époque et peut être encore plus l'image que nous renvoient les adaptations.

Je n'aurai pas aimé vivre la vie d'une fille du XIXe siècle. Je n'aurai pas aimé ne pas avoir la possibilité de faire des études, de travailler, de devenir indépendante. Ce que tu décris Elinor m'aurait effrayé. Ne pas avoir beaucoup d'activités, attendre un mari toute la journée.

J'espère que vous appréciez le statut des femmes de notre époque même s'il y a encore beaucoup d'inégalités.

Un des inconvénients que je vois c'est surtout au niveau de la sexualité. Les moyens de contraception (Les femmes peuvent contrôler leur grosesse), la morale qui a évoluée (Les femmes peuvent être célibataires et avoir une vie sexuelle), certaines libertées (Les femmes peuvent attendre une princesse plutôt qu'un prince)... Pour moi toutes ses libérations, même si elles ont amené des excès, ont permi à la femme d'avoir un statut plus enviable que celui des femmes du XIXe siècle.

Quand j'ai lu une des biographies de Jane Austen, l'auteur expliquait qu'à l'époque un mariage d'amour signifiait pour la femme grossesse sur grossesse et une mort assurée au bout du septième ou du huitième enfant.

aaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhh... pauvre Lizzie, pauvre Emma, pauvre Anne...
on sait maintenant pourquoi Jane Austen ne parle pas de ce qui se passe après les épousailles...

Camille a écrit:

en fait j'aurai bien aimé être une jeune fille relativement riche et relativement de bonne famille pour avoir de belles robes, mais c'est tout... être de l'autre côté des belles images était encore pire à l'époque qu'aujourd'hui

C'est vrai qu'à l'époque si on était riche, la vie était tout de suite plus facile, comme on peut le voir dans les romans de JA, où ses héroïnes sont rarement totalement démuni, en revanche dans l'adaptation de Emma (avec G.P.) on peut un peu voir comment est la vie lorsque l'on est démuni à l'époque (quand elle rend visite aux pauvres avec Harriet) et ç'était pas vraiment ça !

Mr Damien Tilner a écrit:

Je n'aurai pas aimé vivre la vie d'une fille du XIXe siècle. Je n'aurai pas aimé ne pas avoir la possibilité de faire des études, de travailler, de devenir indépendante. Ce que tu décris Elinor m'aurait effrayé. Ne pas avoir beaucoup d'activités, attendre un mari toute la journée.

J'espère que vous appréciez le statut des femmes de notre époque même s'il y a encore beaucoup d'inégalités.

C'est vrai que aujourd'hui les femmes peuvent être fières de leurs avancements, je suis contente d'être une femme indépendante qui n'attend un homme pour la faire vivre (et oui pouvoir faire des études est vraiment une chance) !!!

Camille a écrit:

aaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhh... pauvre Lizzie, pauvre Emma, pauvre Anne...
on sait maintenant pourquoi Jane Austen ne parle pas de ce qui se passe après les épousailles...

C'est clair que ça donne une autre image du traditionnel "Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants " ... jusqu'à ce que mort s'ensuive

Vous pouvez lire ça dans la biographie de Claire Tomalin, Jane Austen : Passion discrète.

Je n'avais jamais pensé à cette aspect non plus avant de lire ce livre. Effectivement ils vécurent heureux jusqu'à ce que mort s'en suive paraît tout de suite moins attrayant.

Le XIXe siecle j'adorerais le visiter, mais pas y vivre.

Je ne peux qu'imaginer comment serait la vie à cette époque.Les riches étaient peu nombreux, donc je pense qu'à cette époque je serais une servante, ou au mieux une gouvernante. Avec si peu de droits, sans syndicats pour vous protéger, sans vacances, sans argent pour faire des voyages et se faire plaisir, et surtout: avec la législation qui est si défavorable aux femmes.
Sans parler de la technologie et de la médecine. Non, vraiment, je suis heureuse d'être née au XXe siècle

Je crois que Damien a très bien exprimé ce que je pense à ce sujet.

Je n'aurais pas aimé être une femme à l'époque de Jane Austen. Ne pas pouvoir choisir sa vie, être considérée comme une perpétuelle mineure, ne pas pouvoir faire des choix etc.
Même si, et je pense qu'on est beaucoup dans le même cas, quand je lis un roman ou que je regarde une adaptation, j'aimerai parfois être à la place de Lizzy quand elle danse en compagnie de Darcy ou qu'elle se marie avec lui. Qui ne rêverait pas d'être Anne Elliot pour recevoir la lettre de Wentworth ? Mais je crois que ça reste du domaine du rêve ponctuel.

La condition féminine était tellement injuste. Si l'on prend l'aventure de Willoughby et Eliza : ils sont coupables l'un et l'autre de transgresser les règles. Et le résultat : déshonneur et mort pour Eliza, riche mariage et honorabilité pour Willoughby. Parce que lui est un homme, on ne lui réclame pas sa virginité.

Et si on ne se marie pas, on reste vivre chichement avec sa mère pour le restant de nos jours? Plutôt mourir en couches!

Non, ce qui serait drôle, c'est de jouer le rôle de Anne ou de Lizzie lors de reconstitutions comme il y a en Angleterre et aux Etats Unis, avec des bals et des tea party en costume.

C'est vraie que l'histoire d'Eliza et de Willoughby est intéressante pour comprendre en quoi notre société à évolué. C'est horrible pour Eliza mais il me semble que ça l'est également pour Willoughby (même si c'est moins grave pour lui j'en conviens). Il a perdu son héritage à cause de cette histoire et il n'a pas pu demander celle qu'il aimait en mariage. Il a donc cherché une jeune fille riche... Mais c'est vrai que les conséquences pour Eliza sont largement plus graves.

Je crois que les principaux arguments pour ou contre la vie au XIXème siècle ont déjà été relevés. Personnellement, je ne pourrais pas renoncer au confort que la technologie moderne me confère pour vivre une vie un peu moins stressante. De plus, à moins qu'on appartienne aux classes aisées, la vie était certainement plus dure que ce qu'on connaît aujourd'hui. Il suffit de voir comment les Boucher (et dans une moindre mesure les Higgins) vivaient dans l'adaptation de N&S, ou les conditions de travail des paysans dans Tess.

Il est vrai que la situation des hommes étaient nettement plus enviables que celles des femmes à l'époque de Jane Austen. Néanmoins, même les hommes des classes aisées n'avaient pas vraiment le choix en ce qui concernait le mariage. Ils étaient obligés de se marier dans leur couche sociale, et pour les fils cadets, la situation était encore pire. Ils devaient épouser des femmes possédant une certaine fortune s'îls voulaient mener un train de vie auquel ils étaient habitués. De plus, quand on regarde P&P, la seule chose qui importait aux villageois de Meryton par rapport à Bingley et Darcy avant de les rencontrer étaient leur revenu; ils étaient plus considérés comme des nombres plutôt que des humains. Ce traitement rappelle un peu celui des femmes; souvent ce qui intéresse le plus les interlocuteurs est le montant de sa fortune.

Ce qui m'aurait attendu au 19ème si j'en crois la généalogie de ma famille n'aurait pas été très drôle.

D'abord, je serais mort, vieux, à 40 ans. Bof, bof, bof.
Avant cela, je n'aurais pas été informaticien, mais paysan. Là , je cache mon entousiasme.
J'aurais forcement été marié, et dans la mesure où je n'ai pas encore trouvé ma moitié, j'aurais été MAL mariée, d'autant plus qu'ayant un frère ainé.
Mal marié, avec une femme dont l'eglise serait encore à douter en partie qu'elle ai une âme.
Mal marié avec une femme qui n'aurait pas été éduquée, que d'ailleurs, moi non plus.
Mal marié avec une femme qui serait déja ma deuxiéme femmes car la première serait morte en couche.
Mal marié avec une femme qui ne me supporterait plus depuis longtemps car, mal mariée elle même, elle ne m'aurais jamais vraiment aimé.
Mal marié avec une femme condamnée à ne pas avoir de vie sexuelle épanouie, ma vie sexuelle n'en aurait été que plus triste et dégradantes.

Avant et pendant cela, j'aurais trimé à en suer sang et eau, tout le jour durant, pour pouvoir seulement manger.

Dans le monde de Jane austen, les pauvres n'existent pas et sont absents de son oeuvre, mais les pauvre existaient malgré tout à son époque. Si j'en crois mon arbre généalogique, il y a de foirte chance que de ceux là, j'aurais grossit le nombre.

Je suis heureux que la société ait evolué et que l'école de la république ait permis à ma famille de mieux vivre.

L'époque de Jane Austen est révolue en notre bonne europe et j'en suis heureux, même si la notre n'est pas parfaite.

Bexounet

Marianne a assez bien résumé mon idée sur le sujet : le XIXe j'adorerais le visiter mais pour rien au monde je ne souhaiterais y vivre. Je suis farouchement attachée à mon indépendance, à l'idée que je suis maîtresse de ma vie, que je fais les études que je veux, que je vis où je veux, que je vais exercer un métier qui me permette de subvenir à mes besoins sans être aux crochets d'un imbécile que mes parents auraient choisi pour moi... La liberté de langage, la liberté de moeurs (enfin... contrôlée hein, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, mais pouvoir faire ce qu'on veut de sa vie, de son corps et de son âme sans être pointée du doigt par l'Eglise, les parents et l'opinion ça n'a pas de prix). Mariée à un homme qu'on n'aime pas à 20 ans, risquer de mourir en couche à 25 ou 30 ans, merci !

Et puis je suis très attachée au progrès aussi : ça veut dire l'hygiène, la médecine, le confort, l'électricité, internet, les droits de la femme (merci Simone )... Une foule de choses quoi !

En revanche, il y a quelques avantages qui me laissent nostalgique : les robes c'est évident (autant il y a deux secondes je sonnais féministe, autant là je suis une vraie fille qui parle chiffons mdr) mais aussi la galanterie. C'est MMF qui fait cette jolie remarque dans un des bonus du DVD de P&P : à l'époque chacun savait comment il devait se comporter et même si ce n'était pas facile, il y avait un certain respect de la femme (notez que j'ai dit un certain respect, pas le respect tout court), il y avait aussi le sens de l'honneur (plus ou moins développé hein, les Wickham et les Willoughby ça devait exister...)

Il devait y avoir plus de quiétude aussi. C'est Clélie je crois qui évoquais le fait que notre époque est usante, stressante (le stress, maladie du XXe siècle...) et on passe à côté de beaucoup de choses, de beaucoup de valeurs, de petits moments privilégiés. Combien de parents se plaignent de ne pas voir leurs enfants grandir parce qu'ils travaillent toute la journée et ne rentrent que tard le soir (ma maman est assistante maternelle et elle a entendu ce discours un nombre incalculable de fois... encore qu'à l'époque les enfants n'avaient pas le même statut dans les familles qu'aujourd'hui). Mais bon... On ne peut pas tout avoir. Si l'indépendance est à ce prix, je suis prête à le payer.

Et puis n'oublions pas que les femmes que l'on suit chez Austen ne représentent qu'une tranche finalement très faible de la population. Bien plus nombreuses étaient les femmes assignées aux travaux des champs ou domestiques !

doddy a écrit:

En revanche, il y a quelques avantages qui me laissent nostalgique : les robes c'est évident (autant il y a deux secondes je sonnais féministe, autant là je suis une vraie fille qui parle chiffons mdr) mais aussi la galanterie.

Personnellement, je ne regrette pas forcement la galanterie... Je m'explique avant de recevoir des et !!!
En effet, si je regrette une absence trop fréquente de politesse élémentaire en notre monde moderne, je suis persuadé que la galanterie de cette époque avait un prix élévé : à l'époque, si l'on se devait, dans la bonne société, d'être galant, on pouvait battre sa femme. C'était un tout, les deux faces d'une même médaille. Je crois profondément que ma prof de français de cinquième (à qui je dois tant) avait raison quand elle nous affirmait que "la galanterie est la politesse des machos"...

Voili voilou.. j'espère m'être expliqué suffisament crairement pour ne pas paraittre comme un affreux malotru...

Bexounet

doddy a écrit:

En revanche, il y a quelques avantages qui me laissent nostalgique : les robes c'est évident (autant il y a deux secondes je sonnais féministe, autant là je suis une vraie fille qui parle chiffons mdr) mais aussi la galanterie. !

être féministe, et aimer les belles robes ne sont pas deux choses incompatibles. Moi aussi j'aime les robes style premier empire
Par contre, Bexounet a parlé de la vie qu'il aurait eu à cette époque en tenant compte de sa généalogie.... Si je pense à la mienne ça me fait froid dans le dos:

Au début du XIX siècle mon pays était sous domination ottomane: on n'avait pas droit aux écoles en albanais, seulement en latin pour les catholiques, en grec pour les orthodoxes et en turc pour les musulmans. Bien sûr, aucune éducation n'était donnée aux filles. Moi en 1800 j'aurais été la fille du "bey" gouverneur de la région, donc riche, mais tout ce que je pourrais faire c'est de la broderie toute la journée, être mariée à un homme que ne connais pas (culture turque oblige), faire des enfants, et obeir en tout et pour tout à mon mari, qui a le "sacro-saint droit" de me frapper si je fais quelque chose qu'il n'aime pas. (eh oui, la galanterie n'éxistait pas en orient. Au contraire: on se serait moqué d'un homme galant avec les femmes)

Hélas, même aujourd'hui des milliers de femmes dans le monde sont traitées comme les animaux, ne vont pas à l'école, et n'ont aucun droit. C'est pour elles que je me bats

doddy a écrit:

Il devait y avoir plus de quiétude aussi. C'est Clélie je crois qui évoquais le fait que notre époque est usante, stressante (le stress, maladie du XXe siècle...) et on passe à côté de beaucoup de choses, de beaucoup de valeurs, de petits moments privilégiés. Combien de parents se plaignent de ne pas voir leurs enfants grandir parce qu'ils travaillent toute la journée et ne rentrent que tard le soir (ma maman est assistante maternelle et elle a entendu ce discours un nombre incalculable de fois... encore qu'à l'époque les enfants n'avaient pas le même statut dans les familles qu'aujourd'hui). Mais bon... On ne peut pas tout avoir. Si l'indépendance est à ce prix, je suis prête à le payer.

hum ... je ne suis pas tout à fait d'accord ... je ne pense pas qu'il y avait plus de quiétude au XIXe . Ce n'est pas pour rien qu'il est appelé le siècle des Révolutions. l'instabilité politique et sociale, c'est pas le top pour se déstresser. De même, les gens trimaient beaucoup plus qu'aujourd'hui, et pas pour pouvoir se payer des vacances je ne sais où, mais pour (sur)vivre ...

Alors c'est sûr, si on devait vivre à l'époque de Jane Austen, il vaudrait mieux vivre dans la classe supérieure, mais je ne suis pas sûre que cette vie de représentation m'aurait convenue ^^

Et pis si je dois prendre en compte ma généalogie, j'ai le choix entre : appartenir à une famille paysanne analphabète du fin fond de l'ardèche ou du fin fond du vietnam, ou bien appartenir à l'élite d'un pays sous le joug de la colonisation. Pas top

Pour cà, et pour toutes les raisons déjà évoquées, je suis d'accord avec marianne et doddy, un petit séjour temporaire dans le temps m'aurait bien plu, mais pas plus ^^
I need a Doctor traveling in a blue police box bigger on the inside than on the outside

Certes ça manquait de stabilité politique, mais je ne pense pas que les filles qui avaient une existence assez protégée (pour la plupart) comme celles chez Austen en ressentaient un fort impact dans leur quotidien.
Après pour le boulot, oui ça trimait dur. Mais il y avait beaucoup moins de chômage. L'un dans l'autre... on est gagnants je suis d'accord mais quand même...


@Bexounet : je me suis peut-être mal exprimée en parlant de galanterie. Je n'évoquais pas seulement la politesse mais tout un code, une façon de pensée, de considérer autrui. Comme tu le dis cette médaille a son revers (tout comme notre modernité a la sien, je l'ai déjà évoqué) mais certains aspects semblent manquer singulièrement à notre société. Même si ça devait être rageant qu'une femme ne puisse pas faire d'avance ni même inviter un homme à danser. Le jour où je suis tombée amoureuse, j'étais contente de pouvoir faire le premier pas or ça leur était interdit.

Et une femme qui demande son chéri en mariage, c'est super mignon aussi !

Que de discussion !!! Ca m'a vraiment fait réfléchir sur ce que je pensais du XVIIIe siècle. Quand on est en plein révision, que l'on a du travail jusqu'au cou, que l'on en a marre tout court, on se demande comment ç'étais avant...

Donc pour moi un petit voyage dans le temps de quelques semaines (comme lorsque nos héroïnes préférées vont à Bath, jamais plus de qq semaines, car on se lasse vite), qui serait comme des vacances où je n'aurais pas grand chose à me soucier (à part me demander quelle robe je pourrais mettre pour le prochain bal !), mais ç'est vrai que si je pouvais le faire, la situation d'Emma ou de Caroline Bingley serait sûrement beaucoup plus agréable que celle de Miss Bates !!!

On parle beaucoup des différences entre les femmes du XVIIIe s. et celle d'aujourd'hui, mais peut-on toujours parler de différence quand pour certaines d'entre nous avons les même préocupations qu'elles, qui n'est jamais rester 2h devant sa pendrie à se demander quelle serait la tenue la plus adaptée pour le RDV que l'on a avec son jules ou pour se faire remarquer de lui, ou d'attendre qu'un garçon nous remarque, qui n'a jamais révé au prince charmant quand elle était petite ???
Il est vrai que ce ne sont que quelles petites ressemblances qui n'ont pas vraiment d'importance, mais tout ça pour dire qu'une femme reste toujours une femme à travers n'importe quelle époque même si sa condition a beaucoup changé et évolué positivement...
(Oùla je crois que je me suis laissée entrainer dans mes propos et je pense que beaucoup ne seront pas d'accord, mais il m'arrive souvent d'être très romantique )

Tout ce que tu viens de dire Elinor explique certainement pourquoi certaines lectrices aiment encore lire Jane Austen aujourd'hui. Certaines préoccupations sont les mêmes alors c'est plus facile pour s'identifier.

ok, je suis une extra terrestre qui aime lire Jane Austen parce qu'elle n'a pas du tout les mêmes préoccupations que ses héroïnes

je sais, je sors ^^ ...

@ Mimidd. Tu n'es pas une extra-terrestre ! Je n'ai pas les mêmes préocuppations que les héroïnes de Jane Austen. Mais c'est vrai que les sujets qu'elle aborde sont toujours d'actualité aujourd'hui.