Jeu littéraire pour chasser les idées noires

Lily j'ai écrit un texte, mais en vérifiant ta liste de mots je me rends compte que tu as mis des restrictions, et ça ne va plus

Voilà ma contribution :

Citation :

Il est plutôt content, car son travail a payé : le gâteau se présente fort bien, flanqué de décorations latérales éblouissantes, tel une tour de belle allure. Son secret : il a fait infuser la crème avec des fleurs de chèvrefeuille cueillies hier soir le long du mur du presbytère au son des fauvettes zinzinulantes.
Il guette maintenant les moindres réactions des jurés pendant la dégustation patiente, petite bouchée et stylo dans la main.
Quelque soit le résultat, il a déjà la satisfaction de savoir que son arrière-grand-mère laitière aurait été fière de lui !

Petit Faucon ton candidat pâtissier mérite de gagner le concours ! les fauvettes vont lui porter chance

J'ai remanié mon texte pour changer patience en patiente.

Citation :

- Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?
- Non, je ne vois que la route qui poudroie et les vaches laitières dans l’herbe qui verdoie.
- Anne, ma sœur Anne, as-tu bien guetté ?
- Oui oui, je ne vois que le chèvrefeuille qui se déploie sur le mur du presbytère.
- Anne, ma sœur Anne …
- Oh, la barbe ! arrête de zinzinuler, et sois un peu plus patiente. Ce n’est pas toi qui poireaute en haut de la tour sous ce soleil éblouissant.

Vos textes sont excellents. Désolée, j'ai eu des pb d'ordinateur et avec le bac et la chasse aux appartements, plus le travail, j'ai manqué de temps pour venir.

Petit Faucon, quand j'étais petite, avec ma copine d'enfance on se promenait le long des chemins et on mangeait les pistils de chèvrefeuille. Après on m'a dit que c'était toxique... Je suis toujours là, donc...

Rosalind, ça me rappelle aussi des souvenirs d'enfance.

Je suis partie sur un texte un peu gothique ! Mais dis moi Lily, tu vois un presbytère depuis ta fenêtre, est-ce qu'il fait partie des vestiges médiévaux ?

Annwvyn a écrit:

Le pasteur avait été patient. Des jours durant, il avait guetté la petite laitière, dont le charme éblouissant et le parfum de chèvrefeuille l'avaient ébranlé tout entier. A présent qu'il l'avait faite enfermer dans la tour, il ne dormait plus, allant et venant sans but dans le presbytère. A chaque instant, son esprit malade lui zinzinulait des pensées impies à l'oreille.

Voici ma contribution :

Décidément, ce n'est pas ici qu'elle voulait venir se ressourcer après ces mois de cauchemars. Il faut cependant faire contre mauvaise fortune bon cœur, s'armer de patience et savoir profiter de ce qu'on a. Voyons le planning des réjouissances : Il y a cette vieille tour médiévale et le Presbytère à visiter, ensuite, guetter l'éblouissant lever du soleil sur la colline, de logues promenades dans la forêt pour écouter zinzinuler fauvettes et mésanges, cueillir des chèvrefeuilles pour fabriquer les soins dont tante Jane a le secret;... C'est un bon programme, après tout. Ce dont elle n'arrive cependant pas à accepter l'existence, c'est accrochée au mur de sa chambre, cette Laitière tranquille, qui depuis des siècles, n'a pas fini de faire couler son lait! Elle trouvera bien une parade pour l'envoyer rêver ailleurs.

Rosalind: Ça commence comme du Perrault dans les chaumières et se termine comme du Audiard sur le zinc. J’aime ton allitération finale « Sous ce soleil éblouissant »  

Petit Faucon: Du chèvrefeuille-pâtissier-grand-mère, ça me fait rêver.

Annwvnn: Visite chez les sorcières de Salem. Ce pasteur serait-il responsable de la lettre écarlate.  

Ysabelle: C’est le risque d’une location Airbnb, la déco n’est pas optionnelle.

Annwvyn, c'est puissant en peu de mots.

Ysabelle, ça me rappelle une chambre d'hôtel en Ecosse où j'aurais encore préféré la Laitière aux paysages de montagnes peints exclusivement en nuances de marron et au couteau... ça ressemblait vraiment à ...

@ Rosalind : très jolie parodie !!!!

@ Annwvyn : j'espère que cette pauvre petite va fausser compagnie à ce satyre 

@ Ysabelle : on sent que les vacances approchent 

Merci Lily, L'Ami et Petit Faucon

Annwvyn j'aime beaucoup ton texte, qui m'a fait penser à Claude Frollo obsédé par Esmeralda.

Ysabelle le planning des réjouissances est bucolique mais pas très enthousiasmant j'espère qu'elle a emporté de la lecture

On a 5 textes. Je laisse jusqu'à demain car mon cerveau est complètement incapable de fournir un effort.

Maintenant que le bac, c'est fini, je vais essayer de me déstresser un peu et prendre le temps de choisir un texte.

Allez, les retardataires. A vous...

@ Lily : je ne savais pas que le chèvrefeuille était toxique   du coup mon histoire péniblement mise sur pied s'écroule 

J'espère que le bac s'est bien passé, pour toi et pour ton fils 

Petit Faucon a écrit:

@ Lily : je ne savais pas que le chèvrefeuille était toxique   du coup mon histoire péniblement mise sur pied s'écroule 

Comme je l'ai écrit, même en ayant dégusté des pistils de chèvrefeuille quand j'étais petite, je suis toujours là... Je sais que les feuilles et fruits sont hautement toxiques...

Quant au bac, il est sorti de l'oral très content, maintenant entre le ressenti et la sévérité des jurys.... A suivre dans 2 semaines quoi ! Merci

Bon, alors si personne, voici le verdict :

L’Ami
On dirait un tableau, c'est de la grande littérature !

Petit Faucon
Très joli texte. Il fallait y penser à la crème de chèvrefeuille. ça me stresse les concours de cuisine, je suis toujours hyper angoissée pour les candidats !


Rosalind
Excellent cette chute !
"Ce n’est pas toi qui poireaute en haut de la tour sous ce soleil éblouissant."


Annwvyn
Je l'imagine ténébreux ton pasteur. A la fois extrêmement pieux et tenté par le diable.


Ysabelle
Ah, les vacances, ce qui nous a manqué à tous... tant pis si la déco est moche !

Après de longues hésitations et en ayant le sentiment de léser les perdants, je passe la main à :

Spoiler:

Merci beaucoup Lily, et merci à tous pour vos compliments. J'essaierai peut être d'écrire une suite pour sauver ma pauvre laitière. 

Voici ma sélection, un peu inspirée par le match de ce soir. On peut dire jusqu'à dimanche soir prochain, ou lundi soir en fonction de vous ! 

Les huit mots a écrit:

Crampon
Cage
Azulejos
Vaincu
Bouilli
Attaquer
Tactique
Pépé

"cigarette et whisky, et p'tites pépés..." Cette rengaine idiote ramassée dans un bar ne lâchait pas son cerveau, bouilli par la chaleur, véritable crampon dans sa mémoire que l'alcool embrumait... Il allait rompre les barreaux de cette cage infernale, attaquer vigoureusement l'ennemie, cette femme qui dansait sans cesse devant ses yeux, de nuit comme de jour, jouant de morceaux d'azulejos comme de castagnettes... Il ne serai pas vaincu, cette fois ! Sa tactique serait imparable... Il glissa sa navaja dans sa ceinture et marcha vers les arènes où les trompettes sonnaient  la mise à mort.

Clinchamps: Hombre ! que tiene coj....aqui ?

L'Ami a écrit:

Clinchamps: Hombre ! que tiene coj....aqui ?

je comprends l'espagnol... le tengo pero no de verdad !

@ clinchamps : souvenir de Don José et de Carmen ? 

Voici mon texte :

Citation :

Les deux affreux assis sur le banc contre le mur couvert d'azulejos se comprennent sans parler, depuis des années qu'ils cohabitent à cet endroit qu'ils connaissent mieux que tout autre. Voilà l'autre crampon qui s'approche, avec son air vaincu, ses souliers en cuir bouilli, et ses yeux larmoyants.
Leur tactique pour le repousser est efficace et éprouvée : 
- Alors Pépé, la vieille t'a laissé sortir de la cage ?
- Mais non, elle l'a foutu dehors, un cave pareil ! 
Pépé courbe la tête sous l'attaque et passe son chemin en reniflant.

Petit Faucon: est-ce à dire "Et on tuera tous les affreux"  comme le proposait Boris ?

Petit Faucon a écrit:

@ clinchamps : souvenir de Don José et de Carmen ? 

J'ai commencé plutôt avec Eddie Constantine et j'ai fini (je ne sais pas comment) avec don José !
J'aime beaucoup ton texte, très parlant !

@ L'Ami : parfois les vieillards sont sans filtre, ayant été sans doute avant de jeunes saligauds 

@ clinchamps : souvenirs de série B  Audiard a le vent en poupe en ce moment !
Merci pour mon texte.

Clinchamps: ça se passe sous les remparts de Séville ?

Voici ma participation:

Citation :

Il adore le bruit de ses crampons s’enfonçant dans cette couche de glace. Son rythme s’accorde aux battements de son coeur dans sa cage thoracique, « comme des pas sur la neige » se dit-il en murmurant la mélodie du prélude de Debussy. Tout, autour de lui n’est que blancheur sur fond d’un ciel bleu de Delft lumineux, un paysage d’Azulejos, grandiose. Qui parle de vaincre la montagne, quelle bouillie de présomption, l’attaquer ? Avec un piolet ? Risible ! Quant à la tactique, c’est un langage de militaire. Non, comme disait mon Pépé, l’approche de la montagne, c’est un acte d’amour, c’est courir après, jusqu’à ce qu'elle te prenne.

Très joli texte, l'Ami !! 9a me rappelle unetrès ancienne lecture de Frison-Roche !

Clinchamps; oui c'est vrai, je n'y avais pas pensé , on lisait ça quand j'étais jeune, puis j'ai pas mal randonné de Saint Gingolph à saint Étienne de Tinée.